Oui, @berenice, je suis dâaccord Ă ne pas se laisser enfermer par des prĂ©jugĂ©s et Ă rĂ©sister aux agressions en Ă©vacuant lâidĂ©e quâune femme est une proie potentielle, une future victime, mais.
Dans lâespace public la nuit en france, en italie, en espagne, au portugal, si tu es une jeune femme seule, tu es une proie potentielle et tu dois penser Ă Ă©tablir des stratĂ©gies pour Ă©chapper aux diverses agressions dont tu feras inĂ©vitablement lâobjet. Si tu nâas pas intĂ©grĂ© cela, Ă©vite de sortir la nuit, câest une saloperie de rĂ©alitĂ© mais çâen est une ! AprĂšs câest super pĂ©nible dâĂȘtre sans cesse Ă faire attention, sur le qui-vive, les femmes sont les victimes de cet Ă©tat de fait pourri mais ce nâest pas victimiser que de le savoir.
Si on en revient Ă lâarticle « Lâespace urbain est mixte⊠JusquâĂ ce que la nuit tombe. »
Que cela soit imaginaire ou rĂ©el, la sociĂ©tĂ© de lâ#insĂ©curitĂ© marche de front avec le capitalisme libĂ©ral en faisant de chacun une proie, une victime potentielle, en instillant cette peur de lâautre, homme ou femme.
Il nây a pas, comme les mĂ©dias essaient de le faire croire, une rĂ©elle escalade des agressions dans lâespace public, lâexacerbation du « sentiment dâinsĂ©curitĂ© » est une machine de guerre politique trĂšs bien rodĂ©e sans rien de naturel ou de logique. LâĂ©tat policier qui protĂšge les nantis, sait crĂ©er les peurs qui permettent dâĂ©tablir lĂ©gitimement toujours plus de contrĂŽles qui durcissent ainsi les conditions de vie sans quâil ait possibilitĂ© de rĂ©sistance. La boucle est lĂ . On en perd toute solidaritĂ©, le chacun pour soi trĂŽne et lâautre est Ă consommer.
Le retour de la morale à papa qui se met alors en place sait tout à fait nommer les boucs émissaires : les faibles, les pauvres, les transgenres, les immigrés, mais surtout les femmes.
Oui, pour de multiples raisons, dans cette sociĂ©tĂ© de violence, les femmes sont les faibles, tiens un faible ? pof, Ă soumettre. Est-ce absolument utile de tenter de redĂ©finir individuellement ce statut, parfois au risque de sa vie ? si la femme sert toujours dâexutoire aux hommes il nây va pas de sa responsabilitĂ© Ă elle. Ce nâest pas la victime qui dĂ©cide quand elle lâest ou pas, ce nâest pas la victime qui fait son bourreau. Il y a une responsabilitĂ© commune, politique, Ă assumer ensemble. Avec 80% dâhommes Ă lâassemblĂ©e en france dont si peu viennent de milieu ouvrier, les prioritĂ©s ne vont pas vers une amĂ©lioration des conditions de vie !! et certainement pas de calmer les peurs (des femmes) Ă sortir la nuit seules en mettant en place une Ă©ducation Ă©galitaire, des formations fĂ©ministes pour les garçons, ou tout bĂȘtement une sociĂ©tĂ© plus juste (pff quelle idĂ©e).
Et puis, armer toutes les femmes qui veulent sortir tranquilles la nuit, ça va vraiment ĂȘtre un peu trash Ă Bordeaux les quais le matin !
A Berlin, les femmes peuvent se baigner seules sans se faire agresser, parce que politiquement les choix ont Ă©tĂ© fait, elles sont protĂ©gĂ©es de maniĂšre Ă leur permettre dâĂȘtre nues si elles le veulent. En france, elles se prennent un PV pour incitation au viol ou racolage passif et on leur demande de se rhabiller.
Il faut que ça change, mais surement pas aux risques et pĂ©rils des femmes, ni par la persuasion individuelle « je ne suis pas une victime, je ne suis pas une victime ».