• Rapport de l’Académie française sur « La féminisation des noms de métiers et de fonctions » (28 février 2019) | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/03/19/rapport-de-lacademie-francaise-sur-la-feminisation-des-

    Les femmes ne se sont pas « accommodées des appellations masculines », qui ne sont pas d’usage en français pour désigner des femmes. On les y a très fermement invitées. Il n’est qu’à observer les cartes postales consacrées aux « nouveaux métiers féminins » qui furent diffusées à grande échelle à partir de la fin du xixe siècle : elles y sont médecin, avocat, etc. On leur a fait comprendre qu’on était déjà bien bon de les accepter désormais sur ces terrains où elle n’avaient que faire, et qu’il n’était pas question pour ceux qui les occupaient de changer de mœurs : elles entrent, elles se plient aux us et coutumes, et elles paient le prix de leur prétention. La nomination au masculin n’est que l’une des vexations dont elles ont été l’objet. Les premières femmes à intégrer les amphithéâtres universitaires parisiens y ont été accueillies aux cris de « dehors les vagins ». Les étudiants en médecine ont publiquement brulé en effigie l’une des deux premières internes des hôpitaux de France, Blanche Edwards. L’entrée du barreau a été refusée aux premières diplômées en droit, et il a fallu une loi – à l’issue d’une bataille de dix ans – pour qu’elles puissent plaider ; cent-vingt ans plus tard, il n’y a toujours pas de « soprano du barreau », et les femmes sont bien plus nombreuses que les hommes à quitter cette profession quelques années après l’avoir intégrée. Au début des années 1990, soit cinquante ans après leur entrée au Parlement, les élues y étaient toujours moins de 5% ; et vingt ans plus tard, elles sont toujours l’objet de remarques sexistes (et de harcèlement sexuel dans leurs partis). Etc. Si les femmes ont accepté de se dire au masculin, c’est pour ne pas accroitre encore les difficultés qu’on leur faisait dans les forteresses masculines qu’elles intégraient. Si elles ont longtemps devancé l’appel, et exigé d’être délestées de leur nom féminin, voire affirmé qu’elles étaient merveilleusement bien acceptées dans leur milieu, c’est pour la même raison.

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  • Brésil : Le féminicide reconnu dans son code pénal
    Le Parlement brésilien a approuvé mardi un projet de loi aggravant les peines de ceux qui tuent une femme parce qu’elle est une femme.
    http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/Le-feminicide-reconnu-dans-son-code-penal-30174412

    « Le féminicide distingue le crime violent contre les femmes des crimes en général. C’est un projet pour le bien du Brésil parce qu’il est favorable aux femmes et contre la violence qui touche n’importe quelle femme, nous leur donnons un instrument de protection et de garantie », a déclaré la ministre chargée des droits des femmes, Eleonora Menicucci, au cours de la séance parlementaire, mardi soir.

    La nouvelle loi considère qu’une femme est tuée en raison de son sexe quand le crime implique des violences domestiques et familiales, le mépris ou la discrimination contre sa condition de femme. Elle stipule aussi que le féminicide est une condition aggravante au crime d’homicide. La peine peut varier de 12 à 30 ans de prison.

    50’000 victimes en dix ans

    De plus, si une femme est tuée lorsqu’elle est enceinte, devant ses enfants ou autres proches, la peine augmente d’un tiers. De même que si la victime a moins de 14 ans ou plus de 60 ans ou est handicapée. Quelque 50’000 femmes sont mortes, victimes de féminicide au Brésil de 2001 à 2011, selon les derniers chiffres de l’Institut de recherche économique du gouvernement.

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