person:charles baudelaire

  • Christophe Castaner saisit la justice au sujet d’un nouveau clip polémique du rappeur Nick Conrad, déjà auteur de « Pendez les Blancs »
    France Info, le 20 mai 2019
    https://www.francetvinfo.fr/culture/musique/rap/christophe-castaner-saisit-la-justice-au-sujet-d-un-nouveau-clip-polemi

    Dans Doux pays, Nick Conrad lance notamment « J’ai baisé la France jusqu’à l’agonie », « Cet Hexagone, j’encule sa grand-mère » et « Marianne a falsifié ma story, j’ai posé une bombe sous son Panthéon ».

    Suite de ça :
    https://seenthis.net/messages/769909

    #Nick_Conrad #Musique #Musique_et_politique #rap

    • Et rebelote sur SLT du même album :


      S L T / Nick Conrad / Album RÉVOLUTION 2.0

      Wa wa wa wa...

      S L, S L, ... S L T
      S L, S L, ... S L T
      S L, S L, ... S L T
      S L, S L, S L, ... S L T
      S L, S L, ... S L Sacrifiez les tous, ok !
      S L, S L, ... S L T
      S L, S L, ... S L Sacrifiez les tous, ok !

      [Couplet 1]
      Noir supérieur à blanc
      Blanc supérieur à singe
      Singe supérieur à chien
      Chien à blanc
      Oh ! Jsuis plus fort que Voltaire, Molière, Charles Baudelaire
      Ça t’exaspère, jsuis ce genre de n*gro dont a tant besoin la planète Terre
      Mon gang, révolté, QLV, mercenaire
      Il se joue une obscure guerre à l’intérieur de mon âme fière
      Alors que le monde court à sa perte
      Encagé comme hamster je lui tire dans le crâne avec du flow mortifère
      Après c’que j’ai vécu, jpeux plus être Peace & Love, n*gga
      Non, jveux être riche comme [?]
      Damn, [?]
      Ils aiment la ptite monnaie, moi jsuis un [gold digger ?]
      Merde, c’qu’ils m’proposent ne me conviendra pas
      Jbois leurs larmes, jbois leur sang car jsuis un renégat

      [Refrain]
      S L, S L, ... S L T
      S L, S L, ... S L Sacrifiez les tous ok
      S L, S L, ... S L T
      S L, S L, ... S L Sacrifiez les tous, ok !
      S L, S L, ... S L T
      S L, S L, ... S L Sacrifiez les tous, ok !
      S L, S L, ... S L T
      S L, S L, ... S L Sacrifiez les tous, ok !

      [Couplet 2]
      Dès l’arrivée, j’impose mon jeu, jflip des dés, jnique des mères
      Ultra déter, bise ma chevalière, jveux gagner la guerre
      Y a pas à s’en faire
      Yo Brigitte, va manger tes morts
      De la ville, c’est moi le maire
      Jsuis venu chercher les housses, car le flow, il est pétrolifère
      Légitime, ma haine a créé leurs abîmes
      Plus aucune foi en ces Hommes, pourtant ces pour eux toutes ces rimes
      Transforme les C en platines ou jvais devoir tourner au crime, oh...
      Ouh ! Tous ces n*gros sont dans l’esbrouffe (Ouai !)
      C’est pour ça que jles déteste tous (Yeah !)
      Prend le contrôle sur l’histoire, c’est ça me devoir de renoi
      Vendetta
      Merde, c’qu’ils m’proposent ne me conviendra pas
      Jbois leurs larmes, jbois leur sang car jsuis un renégat

      [Refrain]
      S L, S L, ... S L T
      S L, S L, ... S L Sacrifiez les tous ok
      S L, S L, ... S L T
      S L, S L, ... S L Sacrifiez les tous, ok !
      S L, S L, ... S L T
      S L, S L, ... S L Sacrifiez les tous, ok !
      S L, S L, ... S L T
      S L, S L, ... S L Sacrifiez les tous, ok !

      Wa wa wa wa...

      [Interlude]
      Inversion des propos de Voltaire :
      « Les blancs sont supérieurs à ces n*gres
      Comme les nègres le sont aux singes
      Comme les singes le sont aux huîtres »
      Traité de métaphysique, 1735
      Pour enrayer, les ravages destructeurs de ces thèses qui sont propagées au fil des siècles derniers
      Il ne reste plus que l’effet miroir pour pouvoir brillament fonctionner

      bruit de cassette
      Raonicks Entertainment

      [Outro : journaliste anglophone]
      Ladies and gentlemen, you may remember this rapper by the name of Nick Conrad that put out a song called « Hang white people »
      Well, thanks to their screaming and crying, he’s now more famous than he’s ever been worldwide
      So, he had to go court, which I think is stupid
      Nobody should have to go to court over a song
      Ok not unless you stole the song and took somebody’s talent that you were never entitled to

      https://genius.com/Nick-conrad-s-l-t-lyrics

    • Purée, ils s’emmerdent ou quoi au gouvernement ? Rien d’autre à foutre ?
      Ils se prennent pour les messies du beau, du bon et du juste ?

  • Enivrez-vous, Charles Baudelaire,

    Il faut être toujours ivre, tout est là ; c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
    Mais de quoi ? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous !
    Et si quelquefois, sur les marches d’un palais, sur l’herbe verte d’un fossé, vous vous réveillez, l’ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l’étoile, à l’oiseau, à l’horloge ; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l’étoile, l’oiseau, l’horloge, vous répondront, il est l’heure de s’enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.

    Dit par Serge Reggiani, c’est magnifique.. https://youtu.be/ZpKb5I6kxbM


    Bonne année à toutes et tous

  • Grandville, Visions, and Dreams – The Public Domain Review
    https://publicdomainreview.org/2018/09/26/grandville-visions-and-dreams

    The poet Charles Baudelaire greatly admired the graphic arts, writing several essays about the major caricaturists and illustrators of his day. He found something positive to say about each of them with one exception, the artist Jean-Ignace-Isidore Gérard, known simply as Grandville (1803–1847). And yet, despite Baudelaire’s antipathy, Grandville is arguably the most imaginative graphic artist of the nineteenth century, as well as the most influential on subsequent generations. Baudelaire was well aware of Grandville’s gifts, but his aversion was that of a true classicist:

    There are superficial people whom Grandville amuses, but as for me, he frightens me. When I enter into Grandville’s work, I feel a certain discomfort, like in an apartment where disorder is systematically organized, where bizarre cornices rest on the floor, where paintings seem distorted by an optic lens, where objects are deformed by being shoved together at odd angles, where furniture has its feet in the air, and where drawers push in instead of pulling out.1

    Baudelaire’s comments were perceptive: these are the very characteristics that, while making him uncomfortable, appealed to the next century’s surrealist artists and writers who saw in Grandville a kindred spirit who shared their interest in the uncanny, in the dream state, and in the world of imagination.

    The work of a graphic artist was always collaborative, undertaken at the behest of a publisher. Graphic artists worked mostly on commission; paid by the piece, they considered themselves fortunate if contracted to produce all the drawings for one of the richly illustrated editions that were so popular with nineteenth-century audiences. The standard procedure was that the artist provided the drawing, which would then be translated into an incised wood engraving, printed and hand-colored by specialists. Grandville did his share of these commissioned works, producing illustrations for Don Quixote, Gulliver’s Travels, and Robinson Crusoe, among others, but because of this expensive and time-consuming production process, graphic artists were rarely allowed to follow their own inclinations. Nonetheless, Grandville’s most inventive work did just that, departing from the conventional understanding of illustration as subservient to text; Grandville’s drawings stand alone.

    #Domaine_public #Grandville #Illustration

  • Les logiciels libres meurent lentement sans contributions
    https://framablog.org/2018/08/29/les-logiciels-libres-meurent-lentement-sans-contributions

    Dans une récente conférence où il présentait #Contributopia, le projet pluriannuel de Framasoft, sous son angle politique, Pierre-Yves Gosset s’attachait à déboulonner quelques mensonges avec lesquels se rassurent les libristes. Le nombre présumé des contributeurs et contributrices, en particulier, était … Lire la suite­­

    #Claviers_invités #Libr'en_Vrac #Libres_Logiciels #Libres_Services #Chenet #Contribuer #contributopia #FOSS #Projets

    • @david2 Les projets les plus populaires sont portés par des boîtes avec des développeurs payés pour ça (parfois très bien payés d’ailleurs). En fait, le gros des contributions vient même de là (pour les distributions Linux, LibreOffice, Firefox et autres gros projets de ce genre), les développeurs amateurs qui font ça sur leur temps libre c’est pas forcément la norme.
      Quant à l’article : je veux bien que l’auteur aille dire à mon patron qu’il faut donner des sous à ces projets. Se heurter à la réalité du capitalisme lui fera peut-être prendre conscience de certaines choses.
      Par ailleurs je suis développeur et le soir quand je rentre chez moi, n’étant pas un geek forcené, je fais autre chose que faire du code. La seule fois où j’ai fais un logiciel libre j’étais au chômage, CQFD.

    • C’est un peu paradoxal de dire « je n’ai jamais cru au logiciel libre » sur une plateforme faite avec des logiciels libres, non ?

      Personne dans le LL ne demande aux gens de travailler sans rémunération, mais certain·es le font parce tel est leur bon plaisir (et parce qu’illes en ont la possibilité), d’autres sont payé·es pour écrire du logiciel libre… c’est des situations variées, ça pose plein de problèmes, mais ça existe.

      Je voudrais poser la question autrement. Est-ce qu’on veut que notre société se développe de manière plus harmonieuse, en permettant à tout un chacun·e de pratiquer l’activité intellectuelle de son choix — l’écriture de logiciel au même titre que tous les arts, hobbys, pratiques sportives et culturelles ? Et en ce cas, de quoi a-t-on besoin pour permettre à plus de gens de participer (d’avoir du temps, de la disponibilité mentale, un cadre qui permette de valider son travail et de progresser…).

      Dans le sport pour prendre un exemple, ou au jeu d’échecs, on peut en faire librement, ou dans le cadre de clubs, de fédérations, ou encore en pratique professionnelle. Pour la pratique de la poésie c’est plus restreint. (Perso je n’ai jamais cru à la poésie : pas rentable.)

    • Merci. Pour le coup @james , Le thread Mastodon que tu cites a été posté dans forum de l’article de Frama, et tant mieux, car c’est vraiment pas très pratique de lire ça sur Mastodon (faut faire « show more » à toutes les lignes).

    • Ah tiens, rigolo, j’expliquais à des amis combien il était important d’émuler une communauté si on veut qu’un logiciel qu’on a créé survive, je ne sais toujours pas s’il faut considérer le faire pendant ou après les 3 étapes décisives
      – on a une bonne idée
      – on la code
      – on la distribue (avec sa doc)
      Réussir à créer en collectif c’est respecter aussi les contributions de chacun·e, soutenir l’émulation des unes et des autres pour que chacun·e y trouve son compte.
      J’en suis arrivée à la conclusion qu’il est difficile dans un monde masculin aussi concurrentiel que l’on croit à un projet porté par une seule personne, surtout si c’est une femme. Je suis persuadée maintenant qu’un réseau même de petite échelle doit exister en amont pour élargir ensuite son espace. Pour mon expérience, ne trouvant pas de comparse, j’ai mené des projets seule et mes idées devaient être bonnes puisque la plupart ont été reprises, et mon nom effacé.

    • je me méfie beaucoup de tout logiciel, payant ou gratuit, qui donne l’impression de n’être soutenu que par une ou deux personnes.

      Je voudrai juste rappeler que Freehand était soutenu par Macromedia, société multimillionnaire rachetée par Adobe qui l’a assassiné en deux temps trois mouvements, laissant sur le carreau les utilisateurs·trices qui avaient misé sur sa pérennité depuis le tout début. Pour ma part, j’ai utilisé le logiciel pendant quinze ans en pensant qu’il serait increvable et pérenne... Je suis toujours en train de chercher des solutions (pas trop chères) pour réouvri des milliers de fichiers et les mettre à jour pour pouvoir travaillr avec sur Illustrator :)

    • En fait il faudrait définir le sens de l’expression « je ne crois pas à… ». Pour ma part je crois qu’il faut essayer, mais ne crois guère que ça ait des chances de marcher. Est-ce-que ça veut dire que j’y crois, ou que je n’y crois pas, je n’arrive pas le savoir :) Je crois aussi à la poésie révolutionnaire.

      Pour ce qui est de la pérennité, pas mieux que Reka. L’informatique est de toute évidence une construction fragile — mais si la communauté ou l’entreprise qui soutient un logiciel doit disparaître, au moins avec le libre tu ne restes pas sans recours.

    • Alleluyah. Le registre de la croyance est-i le plus adapté pour décrire ce dont on parle ici ?

      Il y a une similitude avec d’autres pratiques collectives, ou militantes, où les personnes impliquées sont des intérimaires, comme par exemple dans les pratiques artistiques ou certaines formes de recherche universitaire ou je sais pas moi le quotidien de pleins d’auteurs de roman policier.

      C’est à dire que parfois les personnes sont rémunérées pour contribuer, parfois pas, parfois c’est la possibilité de choisir à quoi on passe son temps que permet la protection sociale des travailleurs qui leur permet de s’impliquer. C’est variable. Aussi parce que le logiciel libre se developpe de manière massive à partir des années 2000 (pour aller vite) période d’achèvement d’atomisation du marché du travail salarié. Et que le fait de pouvoir travailler en permance sur quelque chose qui fasse sens pour soi s’étiole progressivement. Et que contribuer au LL, c’est tellement demandeur qu’on ne peut le faire que si ça fait sens, parce qu’il est quasi impossible d’être rémunéré au nombre d’heures passées.

      La question derrière étant : est-ce que tout travail doit être rémunéré quand on a assez pour vivre ? est-ce qu’on doit travailler seulement sur des projets rentables ? Qu’est-ce que le bien commun auquels les logiciels libres pourraient être attachés ? Est-ce que d’autres moyens de subsistance que le salariat peuvent permettre à chacun de se consacrer à des projets de bien commun ? etc...

  • Why We Love Repetitive Electronic #music
    https://hackernoon.com/why-we-love-repetitive-electronic-music-afc7edfe3913?source=rss----3a814

    ‘The dance can reveal everything mysterious that is hidden in music, and it has the additional merit of being human and palpable. Dancing is poetry with arms and legs.’ — Charles BaudelaireElectronic dance music has always been a playground for old patterns in new guises: repetitive rhythms with various shifting musical layers. Yet, the various expressions of repetitive rhythmic patterning are not new developments confined to music technology. African tribal music, South American shamanic music, loop-based analogue tech music all share the same etiology: familiar rhythmic geometry, layered with intoxicating sonic expressions. And blending these patterns with cutting edge music technology is the paradigm that keeps genres like techno at the forefront of electronic music culture. But what is (...)

    #repetition #electronic-music #electronic-dance-music #edm

  • « Fusées » par Charles Baudelaire ( 1867 )

    http://enuncombatdouteux.blogspot.fr/2017/10/fusees-par-charles-baudelaire-1867.html

    La mécanique nous aura tellement américanisés, le progrès aura si bien atrophié en nous toute la partie spirituelle, que rien, parmi les rêveries sanguinaires, sacrilèges ou anti-naturelles des utopistes, ne pourra être comparé à ses résultats positifs. Je demande à tout homme qui pense de me montrer ce qui subsiste de la vie.

    — Ces temps sont peut-être bien proches ; qui sait même s’ils ne sont pas venus, et si l’épaississement de notre nature n’est pas le seul obstacle qui nous empêche d’apprécier le milieu dans lequel nous respirons ?

  • L’Échaudée n°6 est sortie !
    Au sommaire :

    - Paul Mattick , Le dépérissement de l’État
    – Chantal Montellier, Je suis Berglund
    – Collectif Archives autonomie, Fragments d’histoire de la gauche radicale
    – Barthélémy Schwartz, Benjamin Péret l’astre noir du surréalisme (bonnes feuilles)
    – Benjamin Péret, Pour que M. Thiers ne crève pas tout à fait / Vie de l’assassin Foch / On sonne
    – Eve Mairot, aquarelle
    – Alain Joubert, Le chant de la prairie
    – George Catlin, Les Indiens de la prairie
    – George Catlin, dessins, huiles
    – Charles Baudelaire, George Catlin, le cornac des sauvages
    – Reinaldo, sculpture
    – Alfredo Fernandes, Mes 12 prophéties
    – Ramon Gomez de la SERNAM, Fadaises – Devoir de vacances
    – Julien Bal, Enverssoi
    – Manuel Anceau, Lieuve
    – Cornelia Eichhorn, dessins
    – Jean-Luc Sahagian, Quand il eut passé le pont…
    – Vardhui Sahagian, dessins
    – Claude Guillon, Les petits métiers
    – Joël Gayraud, Visionnaires de Taïwan
    – Rachel Deville, La nature
    – Rachel Deville, Le grand Je
    – LL de Mars, Les éditeurs
    – Stéphane Goarnisson, Histoires en deux images
    – Yves Labbé, Pierre Leroux : la voix étroite d’un socialisme humanitaire et fraternel
    – Anne Van der Linden, dessins et huiles


    https://abiratoeditions.wordpress.com
    http://www.hobo-diffusion.com
    http://www.makassar-diffusion.com
    #critique_sociale #poésie #utopie #éditions #dessins

  • L’optogénétique prend le contrôle des neurones

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/11/21/l-optogenetique-prend-le-controle-des-neurones_5035405_1650684.html

    Manipuler les neurones grâce au pinceau lumineux d’une fibre optique  : cette technique permet d’explorer le fonctionnement cérébral, et ouvre des perspectives dans la restauration de la vision.

    Qu’est-ce que le cerveau humain, sinon un palimpseste immense et naturel ? Mon cerveau est un palimpseste, et le vôtre aussi, lecteur. Des couches innombrables d’idées, d’images, de sentiments sont tombées successivement sur votre cerveau, aussi doucement que la lumière. Il a semblé que chacune ensevelissait la précédente. Mais aucune en réalité n’a péri », décrivait, visionnaire, Charles Baudelaire dans Les Paradis artificiels (1860).

    Cette lumière qui s’insinuait dans le cerveau des lecteurs, par la grâce du poète, pleut aujourd’hui bel et bien sur l’encéphale d’innombrables souris, mouches, singes ou poissons à travers le monde, par la volonté des chercheurs. Dans des milliers de laboratoires, une traînée de poudre chatoyante – bleue, verte, jaune ou rouge – semble se répandre, dans l’œil ou le cerveau de ces animaux, grâce à une jeune fée Clochette, prodigieusement habile.

    Cette fée, c’est l’optogénétique. Elle tire ses singuliers pouvoirs d’un pacte inattendu entre deux ­elfes, le génie génétique et l’optique. Leur savante alliance rend les neurones sensibles à la lumière. Mais pas tous : la force de cet outil, c’est qu’il permet de cibler certains neurones, en fonction de leur emplacement ou de leur type. Un exploit, dans ce dédale qu’est le cerveau.

    Au départ, un rêve

    La lumière, pour le poète, était une métaphore de la mémoire. Pour les chercheurs aujourd’hui, elle devient… une arme de manipulation de la ­mémoire ! Sur le palimpseste du cerveau d’ingénus rongeurs, ils ont effacé de douloureux souvenirs ; ils y ont même « écrit » de faux souvenirs…

    « Ces cinq dernières années, l’optogénétique a permis un formidable essor des connaissances sur la ­façon dont les circuits de neurones s’organisent pour régir les comportements, les perceptions sensorielles, les mouvements, la mémoire ou la peur, s’enthousiasme Claire Wyart, de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM) à Paris. Au plan thérapeutique, l’enjeu le plus prometteur tient aux efforts menés pour restaurer une forme de vision chez des patients aveugles. »

    Cette technique aux superpouvoirs, la revue Science l’a qualifiée en 2010 de « percée technologique de la décennie ». En 2013, le prestigieux Brain Prize a été attribué aux six inventeurs de l’optogénétique, « une technique révolutionnaire pour avancer dans la compréhension du cerveau et de ses désordres ». Au départ, le rêve de l’optogénétique, c’est celui du Prix Nobel Francis Crick, codécouvreur de l’ADN. Dès 1979, il a prédit que, pour progresser dans l’étude du cerveau, il faudrait pouvoir activer et désactiver des neurones à la demande. Ajoutant, en 1999, que pour ce faire, « le signal idéal serait la lumière ».

    Cet espoir se concrétisera en 2005, grâce à « deux ­alliés inattendus : une algue et une bactérie », explique le professeur Christian Lüscher, de l’université de ­Genève. Trois ans plus tôt, en 2002, les biophysiciens Hegemann, Nagel et Bamberg annonçaient avoir percé – après quinze ans d’efforts – le secret du tropisme vers la lumière d’une algue unicellulaire, Chlamydomonas reinhardtii. Sa membrane est dotée d’une « opsine », une molécule en forme de canal qui joue le rôle d’un commutateur optique : en présence de lumière verte, le canal s’ouvre, laisse entrer dans la cellule des ions positifs et propulse l’algue vers la ­lumière. En 2003, le trio décrivait le rôle d’une opsine, CR2, qui s’ouvre sous l’effet d’une lumière bleue.

    Dès ce moment, le trio saisit le potentiel de sa découverte. Il en propose deux ­applications, l’activation des neurones et la restauration visuelle. Un brevet sera déposé parl’Institut Max-Planck à Francfort, dès 2002. C’est alors qu’entre en scène un psychiatre américain, Karl Deisseroth, de l’université Stanford (Californie), et son post-doctorant, Edward Boyden – aujourd’hui au Massachusetts Institute of Technology (MIT), à Boston. Grâce à un virus, ils introduisent le gène de l’opsine CR2 dans des neurones de souris en culture. Un succès : les neurones répondent à la lumière. Ce travail sera publié, en 2005, dans Nature Neuroscience. Cité plus de 2 100 fois, il propulsera les deux Américains sur le ­devant de la scène.

    Restait à trouver le moyen d’inhiber les neurones. Entre en jeu le « second allié » : une archéobactérie qui fournit une autre protéine, l’halorhodopsine. Activée par une lumière jaune, cette protéine laisse pénétrer des ions négatifs dans le neurone, inhibant son activité.
    Mais comment cibler les « bons » neurones, ceux dont on veut contrôler ­l’activité ? C’est là qu’intervient le génie génétique. Le gène d’une de ces opsines est placé sous le contrôle d’une « adresse ­génétique » qui permet de le diriger vers les bons neurones. Le tout est introduit dans un virus qui sert de vecteur. Injecté dans l’œil ou le cerveau d’un animal ­modèle, il infecte les neurones. Seuls ceux qui sont ainsi ciblés produisent la fameuse opsine. Avec une lumière de la bonne couleur (bleue ou jaune), on peut ainsi activer ou inhiber uniquement les neurones qui ont produit, et intégré dans leurs membranes, ces précieuses opsines. En 2006, Deisseroth nommera ­« optogénétique » cet ­ingénieux système. Il est aujourd’hui utilisé dans des laboratoires du monde entier et, comme c’est souvent le cas pour ce type d’innovations révolutionnaires, il se retrouve au cœur d’intenses querelles de paternité.

    Stimuler les cellules de la rétine

    L’enjeu médical le plus évident est la restauration de la vision. Un des pionniers est le médecin-mathématicien suisse Botond Roska, de l’Institut Friedrich-Miescher de recherche biomédicale à Bâle. « Un ovni, très inventif », dit Claire Wyart. En 2008, il parvient à rétablir une perception visuelle chez des souris aveugles en réactivant, par optogénétique, des cellules en aval des photorécepteurs – les cellules de la rétine qui reçoivent la lumière. En 2010, avec l’équipe de José-Alain Sahel, directeur de l’Institut de la vision à Paris, il copublie dans Science une étude montrant comment restaurer l’activité de photorécepteurs chez des souris aveugles, ainsi que sur des rétines humaines post mortem.

    « Même quand les photorécepteurs de l’œil dégénèrent, il reste des cellules de la rétine qui peuvent capter un signal visuel et le transmettre au cerveau », explique Serge Picaud, de l’Institut de la vision. D’où l’idée de les stimuler par optogénétique. Le principe : on injecte dans l’œil un virus capable d’amener le gène d’une opsine jusqu’aux cellules de la rétine. Une lumière activera alors les cellules ayant intégré ces molécules. Mais il y a un hic : ces cellules restent incapables d’ajuster leurs réponses à l’intensité ­lumineuse. « C’est pourquoi les patients doivent porter des lunettes à réalité augmentée, munies d’une caméra qui enregistre la scène visuelle et la projette sur leur rétine », explique José-Alain Sahel.

    Autre obstacle : la lumière bleue peut induire des lésions oculaires. A l’Institut de la vision, les chercheurs ont donc testé une opsine modifiée, sensible à la lumière infrarouge – moins toxique pour l’œil. Le résultat a été publié en septembre dans EMBO Molecular Medicine : avec cette lumière infrarouge, on peut restaurer des réponses à la lumière dans le circuit visuel de souris aveugles.

    « Certains patients répondront-ils mieux à l’optogénétique qu’à des implants rétiniens ? Les essais cliniques le diront », explique Serge Picaud. L’objectif n’est pas de restaurer une vision complète, mais « de redonner aux patients aveugles une certaine autonomie, par exemple en leur permettant de lire sur un écran ». En 2016, un premier essai clinique a été lancé par la start-up Retrosenses (rachetée par Allergan). Mi-2017, un autre essai devrait ­démarrer « chez une douzaine de patients aveugles atteints de rétinopathie pigmentaire », précise José-Alain Sahel, qui ­conduira cet essai avec Botond Roska et la société GenSight Biologics.

    La cardiologie explore le potentiel de cet outil. Les cellules du cœur sont excitables. En septembre 2016, une équipe ­allemande a montré comment, chez la souris, l’optogénétique peut stopper les fibrillations ventriculaires, ces tornades électriques qui balaient le cœur – entraînant une mort subite dans 95 % des cas, chez l’homme. Deux obstacles majeurs subsistent. « Il faudrait d’abord modifier génétiquement les cellules du cœur, puis passer la barrière du thorax pour amener la lumière jusqu’au cœur », note Michel Haïssaguerre, du CHU de Bordeaux. D’autant que « le besoin médical n’est pas criant : les défibrillateurs implantables sont sans cesse améliorés ».
    L’optogénétique ouvre aussi une formidable fenêtre sur les circuits de neurones qui gouvernent des fonctions-clés. « Elle permet de comprendre les relations entre les émotions primaires et leurs sub­strats anatomiques et cellulaires, résume Pierre-Marie Lledo, de l’Institut Pasteur. Les émotions positives et négatives apparaissent gérées et stockées dans des circuits très chevauchants. »

    Et la mémoire ? « Comprendre son ­codage dans le cerveau, c’est un des Graal de l’optogénétique », relève Karim Benchenane, de l’Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (ESPCI). Une série de découvertes, en 2012 et 2013, a fait le tour du monde. Le Prix Nobel Susumu Tonegawa, à l’Institut Riken (Tokyo) et au MIT (Cambridge), est parvenu à modifier, par optogénétique, les souvenirs stockés dans l’hippocampe de rongeurs.

    Son équipe a d’abord placé des souris dans un « contexte A ». Puis, ils les ont ­mises dans un « contexte B », toujours en leur administrant un petit choc électrique. En même temps, ils ont enregistré l’activité des neurones activés dans ce contexte B. En réactivant ensuite par optogénétique ces mêmes neurones dans un autre contexte, la souris se comportait comme si elle était dans le contexte B : elle avait peur. Ensuite, les chercheurs ont apparié ce contexte B à un autre contexte C. « Ils sont parvenus à faire croire au rongeur que ce contexte C faisait peur, alors que la souris n’avait jamais eu peur dans cette ­situation », expliqueGabriel Lepousez, de l’Institut Pasteur.

    Ce travail a eu une suite. En 2015, ces mêmes chercheurs ont repéré (en les ­enregistrant) les neurones activés dans une situation positive pour la souris. ­Ensuite, dans un contexte négatif pour l’animal, ils ont réactivé ces mêmes neurones – réveillant ainsi une mémoire ­positive. Résultat : ils ont supprimé les comportements dépressifs liés à ce ­contexte négatif.

    A l’Institut Pasteur, Gabriel Lepousez utilise l’optogénétique pour comprendre le système olfactif. Confirmant ce que Proust avait si bien décrit, avec sa madeleine : l’olfaction est particulièrement sensible à notre vécu. « Lors des étapes précoces de codage des odeurs, ce système reçoit plus d’informations intérieures que d’informations extérieures. » D’où cette question : percevons-nous la réalité, ou ce que notre cerveau a envie de percevoir ?

    L’addiction est un autre objet d’étude privilégié pour l’optogénétique. « L’addiction est une maladie liée à un gain de ­fonction des neurones », explique Christian Lüscher, pionnier de ce domaine à Genève. Son équipe a montré comment une exposition à la cocaïne, chez la souris, renforce à l’excès certaines synapses (des synapses activées par le glutamate, le principal système excitateur du cerveau), dans une structure cérébrale profonde impliquée dans le circuit de la ­récompense. « En corrigeant ce remodelage par optogénétique, nous sommes parvenus, chez la souris, à normaliser le comportement pathologique de recherche de cocaïne. » Chez l’homme, il n’est pas (encore ?) possible d’utiliser l’optogénétique pour agir sur le cerveau : la technique est trop invasive (les os du crâne ne laissant pas passer la lumière). Mais ces recherches pourraient permettre d’atténuer les effets secondaires de la « stimulation cérébrale profonde », une thérapie de la maladie de Parkinson, notamment.

    Comment la locomotion des vertébrés est-elle contrôlée ? A cette question, l’optogénétique a offert ses lumières. Jusqu’ici, la locomotion semblait principalement contrôlée par le cerveau, qui envoie des commandes à la moelle épinière, et par des voies réflexes. « Mais nous avons ­découvert une troisième voie : c’est une boucle sensori-motrice qui se trouve dans la moelle épinière », raconte Claire Wyart. Les neurones sensoriels de cette voie « goûtent » le contenu du liquide céphalo-rachidien qui les baigne. Ils en intègrent des signaux mécaniques et chimiques. Puis ils contrôlent la locomotion et la posture, par le biais de leurs projections sur la moelle épinière. Identifiée chez le poisson zèbre, cette voie est ­conservée chez la souris et le macaque. « Dans quelle mesure, par cette voie, nos états physiologiques ­internes – une maladie, une douleur, une réaction inflammatoire, un manque de sommeil… – peuvent-ils moduler la locomotion ? », s’interroge la chercheuse.

    Téléguider les cellules

    Comprendre la biologie des cellules, et pas seulement des neurones, est une ­application émergente de l’optogénétique. Notamment en cancérologie. « A l’aide d’un couple de protéines végétales qui s’associent sous l’effet de la lumière bleue, nous pouvons “téléguider” les cellules. Cette méthode nous aide à comprendre la migration et l’invasion des tissus par les cellules tumorales », explique Mathieu Coppey, de l’Institut Curie (Paris).

    Reste que la nature n’a pas cru bon d’équiper nos neurones de protéines d’algues ou de bactéries sensibles à la ­lumière. D’où cette question : les activations de neurones obtenues par optogénétique reflètent-elles leur activité naturelle ? « Comme toute technique à ses ­débuts, c’était un peu une approche ­“bazooka”, remarque Claire Wyart. On a décelé plusieurs artéfacts. » Par exemple, la lumière tend à activer tous les neurones d’un coup, dans la région ciblée, un peu comme une réponse épileptique. Dans la réalité, les neurones sont activés selon un ordre spatial et temporel riche.

    C’est pourquoi les chercheurs rivalisent d’ingéniosité pour raffiner cet outil. ­Valentina Emiliani, physicienne au CNRS, développe ainsi des techniques d’holographie en 3D pour « sculpter la lumière », et ne l’amener qu’en des endroits très précis. Cela devrait permettre de ne suivre ou de n’activer qu’un seul neurone à la fois. D’autres pistes d’améliorations tiennent à ces fameuses opsines. « Les meilleures viennent du laboratoire d’Edward Boyden », dit Claire Wyart. C’est lui qui a mis au point des ­opsines sensibles à la lumière infrarouge, qui pénètre mieux les tissus.

    L’optogénétique commence à être utilisée chez le singe. En septembre, un travail marquant a été publié dans Cell. L’équipe de Wolfram Schultz, à Cambridge (Royaume-Uni), a biaisé un ­apprentissage chez le macaque, en lui donnant l’illusion d’une récompense. Comment ? En activant par optogénétique, lors d’un choix, les neurones du circuit de la récompense (les neurones à ­dopamine). L’enjeu : comprendre ce qui se joue dans les dérèglements de l’humeur, les troubles addictifs…
    Des résultats aussi fascinants que ­dérangeants. Où nous apparaissons comme les jouets de l’activité électrique, plus ou moins manipulable, de quelques poignées de neurones…

    Mais pourquoi les circuits de la motricité et de la récompense sont-ils si entremêlés, dans notre cerveau ? Ce n’est pas un hasard. Car pour qu’une espèce survive, ses individus doivent en priorité s’alimenter, se reproduire, réagir à une agression. Une sélection s’est donc opérée, au fil de l’évolution, en faveur d’un système qui ­récompense l’exécution de ces fonctions vitales. L’évolution nous aurait-elle manipulés ? Si enchanteurs soient-ils, ses stratagèmes n’ont rien à envier aux ruses des chercheurs, quand ils bernent leurs ­cobayes. On peut se consoler : si subterfuge il y a, nous en sommes les victimes consentantes, et parfois lucides.

    Une invention à la paternité disputée

    L’histoire de l’invention de l’optogénétique semblait aussi lumineuse que les lasers ­qui allument les neurones. Mais quelques ombres sont venues brouiller ce récit. Fin 2013, l’Académie des sciences de Suède réunissait à Stockholm les pionniers de l’optogénétique. Entre le trio allemand (les biophysiciens Hegemann, Nagel et Bamberg, qui ont ­déposé un brevet en 2002) et le duo américain (Deisseroth et Boyden), il y aurait eu de vifs échanges sur l’antériorité de cette invention…
    Autre imbroglio : le 1er septembre, le site biomédical STAT révélait la contribution ­méconnue d’un chercheur, Zhuo-Hua Pan, de l’université de Detroit. Il aurait soumis à la revue Nature, dès novembre 2004, les résultats d’un travail montrant l’intérêt du canal membranaire ­photosensible CR2 pour restaurer la vision. En vain. Nature Neuroscience l’aurait aussi ­refusé. Sept mois plus tard, ce journal publiait les résultats de Deisseroth et Boyden.

    Ces tensions ne sont pas sans en évoquer d’autres – bien plus âpres – sur la « paternité » d’une invention au succès planétaire. On songe à la guerre des brevets qui plombe ­l’invention du fameux outil de modification des génomes Crispr-Cas9… Ironie de l’histoire, Feng Zhang (MIT), qui a travaillé avec Deisseroth et Boyden, a contribué à ces deux technologies révolutionnaires, à l’antériorité disputée. Mais, avec l’optogénétique, les ­revendications sont restées très « soft ». « Cet outil montre comment l’innovation scientifique peut être nourrie par un accès libre à une technologie », se réjouit Gabriel Lepousez, de l’Institut Pasteur (Paris).

  • Poe et Baudelaire face à « l’erreur américaine »
    http://www.dedefensa.org/article/poe-et-baudelaire-face-a-lerreur-americaine

    Poe et Baudelaire face à « l’erreur américaine »

    Les deux fondateurs de l’anti-américanisme philosophique sont Edgar Poe et Charles Baudelaire ; le premier dans ses contes, le deuxième dans ses préfaces. La France et sa petite sœur Amérique sont les deux pays à avoir fourni les plus belles cohortes d’antimodernes depuis les révolutions. Souvent du reste on retrouve le thème commun de la nostalgie dans les grands films américains (voyez Naissance d’une nation, la Splendeur des Amberson, l’Impasse de De Palma). Et la rage de Baudelaire contre « la barbarie éclairée au gaz » vaut celle d’Henry Miller avec son « cauchemar climatisé ».

    On laisse parler Baudelaire, traducteur et préfacier de Poe. Dans un élan rebelle et réactionnaire, il écrit :

    « De tous les documents que j’ai lus en (...)

  • L’orthographe, outil d’élite, ou quand la langue sert à l’exclusion.
    http://sansdeclinersnarclens.tumblr.com/post/110093077973/lorthographe-outil-d%C3%A9lite-ou-quand-la-langue

    « L’argument de l’orthographe, ou plutôt « l’outil de l’orthographe » est constamment mobilisé pour discréditer un texte. La forme plutôt que le fond, où la forme en plus du fond, pour appuyer le fait que « c’est mal pensé ». Certain-e-s trouvent ça bien normal, moi je trouve que c’est une manière de maintenir une chasse gardée sur la chose écrite. « Si tu veux écrire, il faut connaitre et respecter les règles », c’est un peu « bas d’bras, pas d’chocolat » surtout quand la langue est si finement règlementée et qu’elle exclue une partie des individu-e-s.

    Et l’alternative, de ceux et celles qui t’aiment et/ou aiment ce que t’écris c’est « fais-toi corriger ». Or, je n’ai aucune envie de me faire corriger. Premièrement parce que j’apprécie mon autonomie (merci) et deuxièmement parce que j’ai pas besoin de l’aval de (...)

    #orthographe #luttes

    • Je trouve ça ambivalent, ça dépend comment on le prend et jusqu’où on va dans cette direction-là… Il y a des manières de faire qui sont collectives et bienveillantes, pour relire et corriger un texte à plusieurs, quand bien même le texte de départ serait « personnel » (contrairement à un article plus journalistique).

      #langue #déconstructivisme (ouais je trouve que ça va là-dedans si on va trop loin dans cette direction, du coup :D)
      cc @aude_v @ari

    • Sans mots, pas de concept. Sans mots, c’est le tabou : le tabou crée la barrière (boundary)

      Déjà ça ne part pas très bien, personnellement je n’ai pas besoin qu’on m’explique que le mot barrière parfaitement en français se dit, dans ce contexte, boundary en anglais.

      (encore qu’aujourd’hui on filme et on enregistre plus facilement qu’il y a un siècle voir dix ans)

      Sur ce sujet il y aurait un peu plus à dire, ne serait-ce que l’énoncer un peu différémment, comme de dire que les images sont en train de devenir le langage, voire l’usage, et qu’en ce sens c’est un peu effrayant justement du fait de l’analphabétisme visuel de nos contemporains. Et il y aurait justement à dire sur le fait que c’est une porte ouverte à une toute autre forme de domination, plus puissante encore que celle du langage, parce que souterrain, et du coup à qui profite le crime ?

      Ca ne serait pas un problème si on ne demandait pas à celles et ceux qui ne savent pas écrire « juste » de ne pas écrire du tout (un peu comme on demande aux obèses de ne pas se mettre en maillot de bain, voire de rester chez eux-elles).

      Par exemple ça c’est un peu se tirer une balle dans le pied. En matière d’orthographe, de grammaire, les bons pédagogues encouragent la constance dans l’erreur, ce qui permet, quand on corrige l’erreur de la corriger uniformément sur la totalité du corpus. Une erreur de doublement de consonnes par exemple, c’est bien d’être constant dedans, pas écrire une fois courir, l’autre courrir, c’est courir avec un seul r, mais si on écrit courrir avec deux r, alors l’écrire constamment avec deux r et le jour où l’on découvre que c’est un seul r, on fait la correction de soi-même systématiquement et on ne l’écrit plus avec deux r. Dans la phrase que je cite, on ne peut pas faire cohabiter dans la même phrase « celles et ceux » et « eux-elles ». Personnellement c’est faire une faible confiance à la langue française de ne pas justement respecter le féminin, ce qu’elle fait infiniment plus que la langue anglaise incapable à deux ou trois exceptions près, comme ship, de ne pas abolir ce qui relève justement d’une structure respectueuse du genre féminin. Je renvoie ici à Par quel amour blessée d’Alain Borer qui est un texte magnifique et terriblement triste à la fois dans ce qu’il prédit d’une façon implacable la disparition d’une langue que jusqu’à présent nous partagions avec des auteurs aussi anciens que ceux du Moyen-Age. Se couper de cette langue par exemple ce serait se couper de ces auteurs, qui une fois la langue française ayant disparu ne pourront plus être traduits. Mais je m’égare. Ce que je voulais dire c’est qu’on ne peut pas faire coexister deux systèmes distcints dans la même phrase, sans y perdre du sens.

      « Si tu veux écrire, il faut connaitre et respecter les règles », c’est un peu « bas d’bras, pas d’chocolat » surtout quand la langue est si finement règlementée et qu’elle exclue une partie des individu-e-s.

      Alors ça c’est un argument très fréquent chez les adolescents, quand par exemple on leur oppose que l’on ne comprend pas ce qu’ils disent et qu’au contraire il est très important qu’on se comprenne bien et que pour cela on va devoir en passer par un tronc commun, une compréhension commune et que cette dernière, c’est terrible, mais son efficacité est prouvée, demande justement que l’on maîtrise plus qu’un seul niveau de langage. Ouis, mais tout le monde comprend ce que je veux dire ! ben non justement moi je ne comprends pas. Oui, mais toi tu es vieux. Certes, mais tu as besoin d’échanger avec moi et moi j’ai besoin d’échanger avec toi. D’ailleurs si tu veux, tu m’apprends à comprendre la façon dont tu parles et tu vas comprendre que ce sera plus facile d’apprendre à parler la même langue que la mienne que de m’apprendre ta langue qui justement n’en est pas une.

      Le passage sur la correction est vide de sens et se fait une drôle d’idée de ce que peut être la relation avec un, ou, plus souvent, une correctrice, relation dans laquelle ces derniers parviennent précisément à rendre accessible une pensée qui n’est pas complète, la preuve, elle s’exprime mal. Elle s’exprime mal parce qu’on ne peut pas être son propre lecteur. Noli me legere (voir le livre à venir de Maurice Blanchot). Les quelques fois où mes textes ont été corrigés par des correctrices, j’en ai conçu une reconnaissance sans bornes, j’étais même envouté par elles.

      Sinon c’est très courageux ce qui est exprimé dans les deux derniers paragraphes, mais justement ce n’est pas facile à comprendre et à lire, à cause de ce qui est structurellement fautif du point de vue de la grammaire. Mais cela vaut le coup, et très largement, de le lire. D’ailleurs je ne vois aps comment une personne, qui a un tel désir d’écrire, ne pas évoluer sur cette question, écrire davantage, lire, lire davantage jusqu’à ne plus avoir à espérer de tomber sur un esprit prisonier d’une bouteille et pouvoir justement faire d’autres voeux. Celui de l’orthgraphe parfaite étant exaucé depuis longtemps.

      Pour mieux écrire, une seule chose à faire finalement, se relire. Jusqu’à ne plus pouvoir le faire soi-même et s’en remettre à une correctrice.

      Donc ça finit mieux que cela n’avait commencé.

    • merci @rastapopoulos j’y cogite pas mal depuis un moment !

      Arriver à se faire comprendre, quand on publie quelque chose, c’est l’essentiel… Un texte rempli de fautes d’orthographe est bien plus compliqué à lire, cela peut même produire des contre-sens, chez les sachants comme chez les personnes les moins à l’aise avec la langue.

      Outre les soucis d’orthographe ou de syntaxe, la relecture permet d’éviter des problèmes bien plus graves : erreurs factuelles, d’argumentation, soucis de clarté ou de concision du propos… Un texte plein de fautes signale d’abord la présence possible d’autres problèmes.

      Clamer « on s’en fout de l’orthographe », ce n’est rendre service à personne et surtout pas à celles et ceux qui ont de réels soucis de lecture ou d’expression écrite (pas seulement oublier un « s » de temps en temps), qui en sont conscient·es et qui par conséquent n’ont certainement pas de blog.

      Par ailleurs, l’écriture « publique » a toujours été un processus collectif (avec l’imprimeur, l’éditeur·trice, la personne chargée de la correction), ce qu’on a trop tendance à oublier à l’heure d’Internet et du primat de « l’individu », y compris dans les rédactions, au détriment de ce qu’on donne à lire.

      Les blogs et les réseaux sociaux, parce qu’ils nient cette dimension collective nécessaire, donnent l’illusion d’un accès autonome à l’expression publique. Celle-ci est en réalité souvent restreinte à des personnes proches, déjà acquises au propos, qui vont réussir à passer au-delà des imperfections d’un écrit.

      Solliciter un regard extérieur sur son texte avant de le publier, c’est le minimum de respect qu’on doit aux personnes qui vont prendre le temps de le lire, d’une part, et aux idées qu’on tente de défendre d’autre part. Celles et ceux qui arrivent tout·e seul·e à le faire, y compris avec des fautes, devraient plutôt prêter attention à ceux qui n’y arrivent pas, et réfléchir à ce que signifie l’entraide et comment celle-ci est présente dans toutes les luttes contre la domination, même linguistique. C’est tout l’enjeu de « l’écriture collaborative » sur des sites comme Wikipedia ou Rebellyon, qui réimportent dans l’Internet amateur des pratiques déjà présentes chez les « professionnels » ou dans les revues papier.

      (réponse relue par une tierce personne avant de l’envoyer ^^)

    • Ce thème est important : je suis entièrement d’accord avec l’observation que l’orthographe, particulièrement en Français, est un outil très efficace de discrimination sociale.
      Rien que sur les forums sur Internet, ceux qui ne manient pas bien la langue se font rembarrer violemment.

      Il me semble que les américains n’ont pas la rigidité des Français sur les règles de l’orthographe. Les mots anglais peuvent être disorthographiés (ça se dit ?), notamment dans la publicité, sans que cela ne gêne personne. Pourquoi cette rigidité en France ? Surtout que le Français est très complexe : les conjugaisons diffèrent selon les groupes des verbes, et on peut presque dire qu’en Français, il y a presque autant d’exceptions aux règles, que de règles ...

      Pour moi, cette rigidité sur l’orthographe est un outil d’exclusion et c’est aussi un symptôme du blocage de notre société.

      J’aimerais savoir si l’orthographe dans d’autres pays, par exemple la Suède, est aussi complexe qu’en Français ? Et si on est dans ces pays, aussi rigide sur l’orthographe ?

      Cela a des conséquences sur l’enseignement : en France les écoliers passent beaucoup de temps à apprendre l’orthographe, temps qu’ils pourraient passer à explorer, expérimenter, créer ... faire autre chose que d’apprendre des normes sociales ...

      [Passé au correcteur d’orthographe de Word mais sans garanties … ;-) ]

    • Il y a aussi un malentendu je pense sur ce que l’on peu entendre par « autonomie », l’auteure dit qu’elle tient a son autonomie, ce qui visiblement, veux dire : solitude. Or l’autonomie, peut aussi être comprise comme des dépendances choisis, en conscience justement de leur conséquence. Évidemment, je vais essayé d’éviter de dépendre de telle grande industrie, mais si un-e ami-e me propose de m’aider, c’est hyper-sympa (oui parce que, c’est pas non plus la folie de faire ce genre de travail, alors c’est d’autant plus sympa).

    • il y a une logique dans l’analyse logique et il s’agit de ne jamais saboter le principe de non contradiction car le raisonnement nous contraint à admettre que tant qu’il sera là le ciel ne nous tombera pas sur la tête #contradiction

    • Clamer « on s’en fout de l’orthographe », ce n’est rendre service à personne et surtout pas à celles et ceux qui ont de réels soucis de lecture ou d’expression écrite (pas seulement oublier un « s » de temps en temps), qui en sont conscient·es et qui par conséquent n’ont certainement pas de blog.

      Je pense avoir un peu plus de problèmes à l’écrit que l’oublie de « s » et je suis de celleux qui s’en fichent de l’orthographe. J’ai pourtant deux blogs et j’écrit pas mal par ici et j’ai écrie un article plein de fautes sur le cinéma est politique (dans les commentaires il y a eu plusieurs échanges sur le sujet) http://www.lecinemaestpolitique.fr/8-femmes-creatures-createurs
      J’ai un handicape avec l’orthographe et je viens de loin car je sais qu’aujourd’hui on peu me lire (merci le correcteur automatique).
      Par rapport au fait que je ne « rend pas service » aux personnes telles que moi ca me chiffonne de lire ca. J’ai pas besoin qu’on me rende service a bien écrire vu que pour moi les fautes sont invisibles. et c’est assez injuste de mettre les personnes en handicape responsable du handicape des personnes qui souffrent du même handicape qu’elles. Si je m’en fiche de l’orthographe c’est parceque ca sert à rien de me faire du mal à moi même avec ces conventions idiotes dont on s’est servie pour me pourrir la vie scolaire (à la fac j’ai même eu -10 points sur mes notes de partiels a cause de l’orthographe ce qui m’a permis de raté une UV ou j’aurais du avoir 18/20 et je me suis retrouvé à 8/20...) On m’a toujours dit « il te suffit de lire beaucoup » et je lie je lie mais ca me fait pas progresser du tout de lire et quant je lie je ne m’intéresse pas à la forme mais au fond. Alors dire aux personnes disorthographiques « il faut lire et ça viendra » c’est faux, c’est pas comme ca que ca fonctionne.
      Je comprend un peu que les personnes bien conditionnées qui adorent les règles strictes de l’orthographe et de la grammaire soient heurtés dans leur raideur en me lisant. Mais cette souffrance n’est à mon avis pas si terrible et bien moindre par rapport à ce que ces personnes bien raides sur l’orthographes, bien ortho truc avec leurs règles bien droites infligent au personnes qui ont des handicapes face à ca. Les personnes qui ont des difficultées à l’écrit ne sont pas responsables des difficultées que d’autres personnes ont à l’écrit. Et les personnes qui ont des difficultées à l’ecrit le savent et n’ont pas besoin qu’on leur rappel les bons souvenirs d’humiliation scolaire en toute occasion.

      Par rapport à l’autonomie je rejoint @bug_in , quant j’ai besoin qu’un texte n’ai pas de fautes d’orthographe je le fait relire et corriger sans avoir l’impression de perdre en autonomie. On a tous besoin des autres, c’est pas une perte. Par exemple j’ai besoin des autres pour faire mon pain, mon ordinateur, mes habits, construire ma maison... y a plein de choses que je ne fait pas moi même et pourtant je me sent quant même autonome.

    • Un handicap, c’est autre chose qu’une maladie (c’est pour ça que ce sont deux mots différents à priori). Une maladie, on peut la guérir, que ce soit physiologique ou psychologique ou un mélange des deux. Un handicap, c’est une truc qu’on ne peut pas guérir, sauf avec des prothèses. Les problèmes d’orthographe ne sont pas un handicap, ok il y a la « prothèse » du correcteur orthographique, mais ce n’est pas quelque chose dont on ne peut pas guérir. Les méthodes ne sont pas les mêmes suivant les personnes et suivant les plus ou moins grands traumatismes qu’elles ont eu durant l’école etc (et juste lire ne suffit pas forcément ça c’est sûr), mais il y a de multiples méthodes pour y arriver. Après on peut ne pas vouloir, mais c’est alors autre chose qu’un vrai handicap totalement impossible à guérir, comme ne plus avoir de jambes par exemple.

      Ce ne sont pas des conventions idiotes : la majeure partie sert à juste bien comprendre un texte. Si tu fais des milliards de faute, que tes lecteurices soient super fortes ou pas en ortho, elles vont mettre 2 fois plus de temps à en comprendre le sens. Car il y a de nombreuses fautes qui changent le sens des phrases et des mots. Par ce que le sujet ne va plus avec le bon verbe, car pas accordé pareil, etc. Du coup pour arriver à comprendre le vrai sens qu’a voulu dire l’auteur⋅e au départ et bien soit on le comprend pas, soit on le comprend mais en re-lisant plusieurs fois chaque phrase, ce qui est une grosse perte de temps.

      Ce qui ne signifie pas que celleux qui ont des problèmes peuvent et doivent tout résoudre elleux-mêmes : il y a la relecture par des tierces personnes. Après le contexte change la donne, on peut se faire relire pour publier dans un média, mais pas forcément quand on répond à des commentaires sur un site… Mais quand on le peut, c’est juste une question de politesse, pour que les autres comprennent ce qu’on veut dire.

      Et j’insiste : c’est pas une question d’être « heurté » ou de « souffrance » ou je ne sais quoi : quand il y a vraiment de nombreuses grosses fautes, on ne comprend pas le sens du texte (ou seulement après un temps très très long). Or c’est un peu pour ça qu’on écrit souvent (pour la poésie c’est autre chose ok), pour que les gens comprennent le sens de ce qu’on voulait dire.

      Et tout cela n’empêche pas du tout d’être bienveillant⋅e et ne pas répondre à un texte sur son orthographe quand on est dans un débat sur le fond d’un propos (cf récemment). Tout en n’oubliant pas d’aider si possible la personne, hors du débat sur le fond.

      (Et souvent il y a des blocages mentaux parce qu’on a été traumatisé par des profs cons, exactement comme pour les mathématiques d’ailleurs. Et après tout sa vie on ne veut plus en entendre parler, alors qu’on aurait parfaitement les capacités d’apprendre tout ça, ortho ou mathématiques. Mais ça ne signifie pas pour autant qu’il n’y a pas des méthodes bienveillantes et multiples qui permettent de s’améliorer.)

    • @mad_meg : oui, tu as raison pour cette remarque crétine, dans le contexte de ce texte.

      Ca me rappelait les propos de personnes qui savent très bien écrire (et qui n’éprouvent aucun problème à se faire comprendre, elles), mais ce texte n’a pas grand chose à voir effectivement.

      Sinon, je ne me retrouve pas dans la description que tu fais des gens qui seraient « bien conditionnés » :

      Je comprend un peu que les personnes bien conditionnées qui adorent les règles strictes de l’orthographe et de la grammaire soient heurtés dans leur raideur en me lisant.

      J’aime pas les règles d’orthographe et de grammaire non plus d’ailleurs, elles sont délirantes et pourraient être largement simplifiées. Mais ça reste pour l’instant notre « code » de communication commun.

      Je remarque juste que de nombreuses fautes d’orthographe rendent la lecture et la compréhension d’un texte bien plus difficile, fatigante, davantage heurtée, pour tout le monde ou presque. Si quelqu’un·e connaît des études à ce sujet ?

    • @ari

      J’aime pas les règles d’orthographe et de grammaire non plus d’ailleurs, elles sont délirantes et pourraient être largement simplifiées.

      Là encore je te renvoie à Par quel amour blessée d’Alain Borer, ces règles ne sont pas délirantes, elles sont au contraire le fruit d’une très longue évolution et permettent précisément de penser, les simplifier ce serait détruire des évolutions heureuses qui ont permis d’aboutir à une pensée écrite en langue française des Essais de Montaigne à la Chambre claire de Barthes, justement en jouant avec cette construction de la langue.

      Ce que je trouve surprenant par exemple, c’est que l’on se vexe d’être rappelés à cette nécessité, et au contraire, dans le même temps, que l’on puisse accepter, pour ceux qui en font ici, qu’une construction entière de code informatique soit mise en péril pour une virgule manquante, une balise mal fermée ou que sais-je encore qui est incroyablement plus autoritaire et qui est à chaque fois sanctionné de façon très sévère.

      Et @rastapopoulos a raison, la compréhension souffre, souvent. Et c’est un réel effort pour comprendre, qui de fait, nécessité de relire, d’interpréter, de deviner et finalement de surtout courir le risque de mal comprendre Autrui, voire de lui prêter une pensée qui n’est pas la sienne.

    • Une petite étude comparative de la répartition du temps scolaire entre disciplines, entre les pays laxistes sur l’orthographe, comme les Etats-Unis, et un pays rigide ayant en plus une grammaire complexe comme la France, serait bienvenue.

      Les affirmations de Philippe De Jonckheere

      les simplifier ce serait détruire des évolutions heureuses qui ont permis d’aboutir à une pensée écrite en langue française des ...

      ne sont que des affirmations sans aucune preuve.

      Il y a beaucoup de grands penseurs dans le monde qui parlent des langues n’ayant pas des grammaires aussi complexes que celle du Français.

      Permettre d’écrire le Français avec une grammaire et une orthographe simplifiées, n’affaiblirait certainement pas la pensée. Et même très probablement, serait favorable à un meilleur fonctionnement de l’éducation et de l’ascenseur social.

    • @rastapopoulos me concernant c’est un handicape, ca se guérie pas et c’est lié au contexte incestueux de ma famille qui a mis ma cervelle dans une certaine configuration qui me rend inapte à l’orthographe, comme a d’autres trucs. Les cours supplémentaires dont j’ai bénéficié grâce à ma condition bourgeoise ont été des prothèses qui me permettent d’être lisible aujourd’hui. Mais ca me demande de gros efforts, par exemple avant d’écrire sur seenthis je passe un temps fou a effacer tout ce rouge que le correcteur orthographique me met partout. Et très souvent le correcteur ne reconnait même pas le mot que j’ai voulu écrire. là par exemple ca fait 2 à 3h que je suis à écrire ce commentaire que je n’ai pas encore envoyé.

      @ari
      Pour moi les personnes qui pinaillent sur des fautes alors que le texte reste lisible sont trop rigide. Je pense qu’il y a un moment ou ca deviens inutile de vouloir respecter toutes ces règles à tout prix. Et j’insiste sur le contexte

      @philippe_de_jonckheere
      La langue française est une langue sexiste, raciste, agiste, validiste, classiste, speciste et j’en passe. Les mots sont la plus part du temps des mensonges fabriqué par les dominants. J’ai toujours l’impression que le monde est à l’envers à cause des mots. D’ailleurs « orthographe » l’écriture droite, ca fait tout de même flipper, vouloir écrire droit c’est un objectif fasciste à mes yeux.
      Pour ta comparaison avec le code ; Dans le code informatique on parle à des machines qui sont incapable de comprendre le contexte et justement c’est important le contexte dans la communication interhumaine. On est pas des machines justement on a pas à se pourrir la vie avec des règles aussi contraignantes que celles qu’exige la « communication » avec des choses. C’est même pas de la communication le code, c’est des ordres donner par des humains à des non-humains.

      Je comprend qu’a un certain niveau on puisse avoir besoin de conventions, mais les conventions actuels de l’orthographe et de la grammaire française sont obsolète et élitistes. Elles servent uniquement les intérêts de vieux hommes blancs et il est temps que l’on réforme et simplifie toutes ces règles inventer par des vieux bitards qui nous pourrissent l’existence depuis des millénaires.

      @stephane_m
      Bien d’accord avec toi. Il y a un passage de Triste Tropique qui m’avais frappé a ce sujet. Levi-strauss raconte qu’un jour dans un village dans lequel l’écriture était inconnu, le chef du village a commencer à imiter le geste d’écrire en faisant un signe de connivence avec LS. Levi-Strauss a fait comme si il comprenait les petites vagues que le chef avait dessiner dans le sable. Après il est parti faire ces trucs de vieux macho d’académicien en France et quant il est revenu, le village était dans le chaos total. Le groupe s’était scinder en deux. Le chef qui avait fait croire qu’il savait écrire en avait profiter pour s’en servir comme outil vexatoire et discriminatoire et la moitié du village s’était barré pour avoir la paix. L’écriture (ou son simulacre) avait servie a exclure, chasser, dominer. Ca m’avais marqué car c’etait la première fois que j’entendais une critique de l’écriture qui m’avais toujours été présenté comme un truc bien de civilisés avec mes difficultés à l’écrit ca m’avait fait un bien fou de lire ca. Ca n’a pas empêcher Levi-Strauss de se servir de la langue et de sa place d’académicien pour opprimer et exclure vu qu’il a été un des opposants à la féminisation de la langue et qu’il en tenais une couche niveau masculinisme.

    • @philippe_de_jonckheere

      Il y a beaucoup de grands penseurs dans le monde qui parlent des langues n’ayant pas des grammaires aussi complexes que celle du Français.

      N’est pas une preuve, mais c’est un fait qui incite tout de même à se méfier sérieusement de tes affirmations.

      En toute sympathie ;-)

      @mad meg

      D’accord avec toi

      Amicalement

    • Il y a beaucoup de grands penseurs dans le monde qui parlent des langues n’ayant pas des grammaires aussi complexes que celle du Français.

      N’est pas une preuve, mais c’est un fait qui incite tout de même à se méfier sérieusement de tes affirmations

      .

      @stephane_m Si tu vas par là, tu remarques par exemple qu’en matière de philosophie, les Grecs anciens et les Allemands sont effectivement assez nombreux. Je doute qu’on puisse leur envier la simplicité de la langue.

      Im Freundschaft

      Sinon à propos de l’opposition entre les Grecs anciens et les Allemands, je te renvoie ce petit documentaire anglais :

      https://www.youtube.com/watch?v=ur5fGSBsfq8

    • « L’orthographe, outil d’élite, ou quand la langue sert à l’exclusion » ? mais sert plus souvent l’émancipation ! à µ% de la grammaire et l’analyse implicite du sens maitrisé ; en fait il y a le français ( même à réformer à adapter aux nouvelles nécessité par la verbocréation ) et alors ce qui ne l’est pas doit encore s’inventer , à défaut , l’accent est mis sur la casse , ça confère une aura de puissance facile , l’espoir de la prime de risque ,

    • Nestor est un troll.
      Pour les philosophes vu que c’est une invention des machos esclavagistes grec et que c’est le fondement de l’exclusion des femmes et de toute personne qui n’est pas un vieux tromblon décatit, c’est un mauvais exemple de pensée. La philosophe c’est justement l’exemple typique de la langue comme exclusion. C’est tellement excluant que chaque philosophe a sa propre définition de chaque mot et qu’il n’y a que tres très peu de philosophes hors des classes et catégories d’oppresseurs.

    • @rastapopoulos Tu as raison mais était-ce si difficile à prévoir ?

      @mad_meg tu as raison et ne nous arrêtons pas en si bon chemin, bazardons aussi donc la littérature, la sculpture parce que vraiment l’attitude de Rodin était intolérable vis-à-vis de Camille Claudel, la musique parce que Schubert était un dangereux fémicide, il va nous rester la peinture qui t’est sans doute chère, mais plutôt celle de Lascaux, parce que la perspective c’est un peu comme l’orthographe à tout vouloir mettre bien droit. Donc back to the trees pas sûr que ce grand et drastique retour en arrière aille vraiment dans le sens du progressisme, sans compter que dans les grottes, ça ne devait pas être hyper féministe comme ambiance.

    • Elle est belle ton humanité partagée entre tes idoles les vieux grecs misogynes et des macaques dans les arbres ... je te plains.
      Je pense qu’on ne sera d’accord sur rien. Je ne pense pas que les personnes qui vivent dans les grottes soient particulièrement machistes pas plus aujourd’hui qu’a l’époque de Lascaux. Ca c’est des idées toutes faites de masculinste. On n’est pas évolués ou plus avancé que les personnes qui ont peint Lascaux et savoir écrire ne fait pas de nous des sages capable de mieux pensé que des personnes illettrées. Et oui je crache sur Rodin pour ce qu’il a fait à Camille Claudel ( je crache aussi sur Gandhi, Einshtein, Freud, Picasso, Céline, Polansky et la liste est longue) et je n’ai pas plus d’affection pour les peintres misogynes que pour les sculpteurs, littérateurs et philosophes machistes ou racistes ou autres. Je ne rend pas un hommage a Bruegel ou Vinci (ou ces peintres qui ont servi les puissants de leur époques) dans mes dessins, bien au contraire.

      Et dire qu’il faut simplifié la langue, ne pas la respecté de manière stricte et rigide et ne pas s’en servir pour privé d’expression les groupes à qui on prive l’expression, c’est pas vouloir tout envoyer au feu. Vous plaindre de votre petit inconfort à devoir déchiffré les écrits d’une personne qui as des difficultés a écrire (que ca soit des raisons de milieu socio-culturel ou autres) c’est exactement comme si vous vous plaignez qu’on laisse parler les bègues car les entendre vous agace un peu.

    • La philosophie est une discipline, et comme beaucoup d’autres, elles a été employés par diverses classes. Si on retrouve des philosophes qui enseignaient au tirant, dans l’antiquité on en trouve aussi qui avait refusé ces choix (cyniques, diogène, qq.sophistes).
      Mais comme les historiens font avec ceux qui a été conservé, il est vrai que bien souvent, ces textes, critiques, ne sont pas les plus conservé (quand ils n’ont pas été volontairement détruit).
      Tu trouvera ensuite un développement de la philosophie ambigu. Et de même le peu nombre de femmes par ex. en philosophie est un problème, mais je ne pense pas qu’il faille rejeter la discipline a cause d’une élite qui tente d’en faire sa propriété.
      Le jargon est d’ailleurs aussi la source de critique dans la philosophie. Par ex. la philosophie pragmatique et analytique, a toujours cherché a le refuser, au contraire de la philosophie continentale et allemande en particulier.
      Mais en France, malheureusement on touche plus souvent les imbuvables que les compréhensibles.

    • les grandes lignes de la réforme de l’écriture des sons dans la préface : Jacob, Alexandre André : La France mistique [sic] : tableau des excentricités religieuses de ce temps

    • Je ne rejette pas la philosophie dans sa totalité tout comme je ne rejette pas l’orthographe dans sa totalité, pas plus que je ne rejette les artistes masculins dans leur totalité, mais quant on me sorte la philosophie comme le nec plus ultra de la culture civilisé et du progrès avec en plus cet affreux Platon comme exemple, je me sent obligé de faire du disempowerment. Je pense qu’il faut descendre les hommes qu’on dit grands de leur piedestal a grands coups dans le fondement. Et je m’y emploi avec amour, passion et dévouement.

      D’autre part, le fait de mettre les cultures de l’écrit, tel l’occident, comme modèle de progrès face aux peuples qui ne connaissent pas l’écriture et qui sont encore une fois comparés à des singes (back to the trees ) ca me rappel la mentalité raciste, colonialiste, ethnocentriste et j’en passe. Dire que les personnes illettrées ou que les peuples dont la langue est moins inaccessible que le français ont une pensé diminué ca me fait mal. Et aussi parce que ce coup là on me l’a fait souvent et de mon point de vue c’est juste de l’oppression en action.

      Encore une fois je ne dit pas qu’il faut abandonner toutes conventions orthographiques, je demande de la souplesse selon les contextes et je demande surtout a ce qu’on travaille a rendre la langue (écrite et orale) moins oppressive.

    • C’est déjà plus nuancé. J’ai posté mon commentaire parce que de ce que je lisais ici :

      Pour les philosophes vu que c’est une invention des machos esclavagistes grec et que c’est le fondement de l’exclusion des femmes et de toute personne qui n’est pas un vieux tromblon décatit, c’est un mauvais exemple de pensée. La philosophe c’est justement l’exemple typique de la langue comme exclusion. C’est tellement excluant que chaque philosophe a sa propre définition de chaque mot et qu’il n’y a que tres très peu de philosophes hors des classes et catégories d’oppresseurs.

      Tu ne dis pas « des » mais « les » :p Donc, j’ai compris « tous » et pas « certains ».
      Après je suis d’accord sur le problème de ce que l’on désigne comme le « progrès » et l’exclusion par ex. des cultures orales au détriment des cultures écrites, est un problème (un art. récent a montré que la culture des aborigènes australiens a conservé des histoires daté d’il y a 8000 ans, alors qu’elle est essentiellement orale, si tu n’as pas vu l’article).

      Personnellement dans mon travail, j’essaye d’indiquer d’autres penseuses et penseurs aux élèves (enfin qu’en j’en ai) ou au lectrices et lecteurs, mais c’est clairement un gros travail difficile car je dois tout relire, et trouver des indications qui ne sont pas référencés... sans parler du fait que le programme de philosophie lui-même n’inclus pas trop de femmes philosophes, ce qui ne facilite pas la tâche. Car je me retrouve a vouloir enseigner des choses a des élèves... qui ensuite pourrait me reprocher que ça n’a pas d’intérêt parce que c’est pas ce qu’on leur demande au bac. (oui parce que les élèves, souvent la philo et les autres matières ils en on rien a faire, c’est leur bac qui les inquiètes... [c’est souvent grâce aux parents...], après heureusement y’a des exceptions et aussi, en général ils s’en rendent compte plus tard, que ça aurait pu être intéressant... mais c’est trop tard pour moi :p ).

      Ah, et sinon, comme je suppose qu’on peu le voir, je fais énormément de fautes.

    • @philippe_de_jonckheere

      [...] ces règles ne sont pas délirantes, elles sont au contraire le fruit d’une très longue évolution et permettent précisément de penser, les simplifier ce serait détruire des évolutions heureuses qui ont permis d’aboutir à une pensée écrite en langue française des Essais de Montaigne à la Chambre claire de Barthes, justement en jouant avec cette construction de la langue.

      Je pense qu’on peut simplifier la langue, notamment là où elle a été sciemment et inutilement complexifiée. À ce sujet un livre comme « Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! Petite histoire des résistances de la langue française » d’Eliane Viennot montre bien ce phénomène, à travers la seule (mais vaste) question de la féminisation. L’italien par exemple (une langue très proche du français) n’a pas subi ces délires masculinistes et cette langue est sûrement plus simple à apprendre car elle ne souffre pas de trop d’illogismes (les fameuses exceptions à la règle ou simplement les règles tordues). La réforme de 1990 allait dans la bonne voie (suppression des circonflexes inutiles, adaptation à l’écrit de prononciations orales, + acceptation de la graphie traditionnelle et nouvelle ce qui réduit le risque de faire des fautes puisque pour beaucoup de mots 2 formes deviennent possibles), mais bien trop souvent celles et ceux qui sont chargés d’enseigner la langue, ou qui ont simplement un pouvoir de sanction sur la façon d’écrire, ne la connaissent pas ou même la rejettent ouvertement, ce qui fait que des fautes qui n’en sont « officiellement » pas sont relevées dans les copies (ou sur les forums et blogs).

    • La simplification de la langue ne serait pas sans danger pour la compréhension d’une part (pour moi cela reste important qu’une chose exprimée d’une certaine façon veuille effectivement dire ce qu’elle était sensée dire), mais aussi pour la beauté. La beauté peut paraître subjective, elle ne l’est pas du tout. Par exemple quand tu parles de la suppression de l’accent circonflexe, c’est perdre une très belle nuance d’accentuation, ce serait comme sur un violon, un violoncelle ou une contrebasse (encore que sur cette dernière cela ne s’entendrait pas forcément) d’amputer la possibilité de faire des quarts de ton. Perdre les accents aigus et graves pour le coup ce serait retirer toutes les touches noires d’un piano. Alors c’est sûr pour une grande partie de la production contemporaine de musique populaire (je ne donne pas d’exemple pour ne vexer personne), on doit pouvoir continuer de jouer sur un clavier sans touches noires, en revanche pour jouer Schöenberg, Berg et Webern, ben c’est foutu et en quelque sorte c’est foutu pour toujours. Ce qui est d’autant plus dommage sachant qu’on risque de continuer de trouver de la beauté à l’école de Vienne, alors que ce que l’on pourra encore jouer sur un instrument sans demi-ton sera passé de mode, depuis longtemps.

      On peut penser que c’est s’encombrer avec la beauté et agir comme les révolutionnaires de tous temps, défigurer le portail de la cathédrale de Bourges en décapitant toutes les têtes des très nombreuses sculptures qui l’ornent au motif que c’étaient des figures de la domination, ou, plus proche de nous, dynamiter le site archéologique de Palmyre, mais alors ce sont des générations et des générations qui sont privées de cette beauté et elles sont nombreuses les cathédrales gothiques en France à avoir été très sévèrement défigurées de la sorte. Dans un genre voisin, des personnes dont j’approuve pour une grande part l’oeuvre politique ont sacagé une installation d’art contemporain de Céleste Boursier-Mougenot, leurs motifs étaient excellents, s’attaquer à un édifice qui symbolisait la gentrification de leur quartier, en revanche le sacage de l’oeuvre est à mes yeux injustifiable.

      Il se trouve qu’historiquement les dominants du moment sont en train de se détourner de la beauté en se désintéressant de plus en plus de ce qui est culturel, de plus en plus jugé indigne de leur intérêt, précisément de plus en plus intéressé, profitons-en. Il y a des vertus admirables à la contemplation des oeuvres lesquelles, en passant par de nécessaires efforts d’éducation, peuvent conduire d’une part au plaisir, mais également à l’émancipation.

      Et il en va de même avec la langue française.

    • @bug_in

      Tu ne dis pas « des » mais « les » :p Donc, j’ai compris « tous » et pas « certains ».

      Les philosophes qui ne sont pas issu des classes dominantes sont marginales et marginaux et il y a tout de même un lien entre l’exclusion des femmes de l’agora et la philosophie des grecs. Je me permet de ne pas faire le détail pour ces exceptions. Il y a des philosophes qui ne sont pas des oppresseurs, ils sont à mon avis une anomalie au sein de la philosophie.
      Je ne participe pas plus sur le reste de la discussion.
      Bonne journée à tous et toutes.

    • @mad_meg Tu comprendra que je rejette complètement ta proposition et je suis sur que tu ferais de même si qq.un te disais cela :

      Je me permet de ne pas faire le détail pour ces exceptions. Il y a des philosophes qui ne sont pas des oppresseurs, ils sont à mon avis une anomalie au sein de la philosophie.

      et que tu étais directement concerné. Tu peux remplacer « philosophie » par toutes les minorités, ou personnes oppressées.

    • Les philosophes ne sont pas une catégorie d’opprimés bien au contraire. Je ne fait pas dans la dentelle avec les hommes cis heteros blancs et bourgeois car il faut leur retirer le pouvoir cf ce que j’essaye d’expliquer avec le Desempouvoirement ou disempowerment.
      les philosophes ne sont pas des « amis de la sagesse » il y a des sages qui ne se disent pas philosophes et la philosophie comme oppression des femmes c’est la base de mon travail dans la série des athéniennes. http://seenthis.net/messages/320273

      Pour le fait d’être parti prenante d’une catégorie que j’attaque. Je suis artiste plasticienne et ca ne m’empêche aucunement d’être tres critique sur cette profession de larbins qui servent les intérêts des tyrans de toute epoque. Il ne me semble pas avoir épargner les artistes par ici et perso je sais que je suis une petite bourgeoise blanche et que c’est pas pour rien dans le fait que je puisse me targuer de faire de « l’art ». Je vais pas perdre mon temps à rappeler qu’il y a des gentils blancs quant je denonce le racisme, tout comme j’ai pas de temps pour rappeler que certains hommes ne violent pas des que je parle de culture du viol. alors si ca vexe les vieux hommes blancs cis heteros c’est exprès car il est urgent et nécessaire de casser les couilles aux patriarches.

    • @aude_v Je tombe de mon placard, tu veux dire, qu’on ne peut pas, mais alors vraiment pas, insérer, et isoler, la moindre qualification d’un sujet avant l’arrivée du verbe. Je ne m’étais jamais rendu compte de ce truc-là, qui pourtant fait sens. Cela fait cinq minutes que j’essaye de produire un contre exemple et je n’y parviens pas du tout : encore une très bon exemple de la résistance de la langue pour préserver à la fois sa fluidité et sa beauté. Magnifique.

    • @mad_meg les philosophes, non, mais tout ceux qui justement essaye de proposer qq.chose d’autres dans un boulot particulier, qu’on les apellent lanceurs d’alerte ou autre, si.
      Et c’est aussi une question d’honêtteté de ne pas nier les efforts des uns et des autres précisément pour faire changer les choses. Après dans une perspective artistique, l’exactitude ou l’honêtteté ne fait effectivement pas parti de ce qui est demandé, donc de ce point de vue la ça ne m’étonne pas.
      Et comme je l’ai indiqué précédemment, perso, je passe mon temps a rappeler les faveurs a l’esclavagisme de tel ou tel philosophe (y compris Locke, ce « si bon libéral », qui écrit la constitution de la Floride, ou il est légal d’avoir des esclaves, ou encore Proudhon, un anarchiste... qui visiblement a un problème avec l’égalité des droits à l’endroit des femmes), donc ça m’empêche pas d’apprécier aussi leurs critiques.

      @aude_v Merci ! oui, j’y repense toujours un peu de temps a temps a ce sujet ;) mais je me suis dit que si vous donniez pas d’indications, c’est que pour l’instant, ce n’était pas encore prêt :)

    • Mais les lanceuses et lanceurs d’alerte n’ont rien à voire avec la philosophie, c’est pour ca qu’on les appellent « lanceur·euse·s d’alerte » et pas « philosophes ». Bon je vous laisse, j’ai dit tout ce que j’avais à dire sur le sujet et ca ne va rien changé à mon orthographe ni à ma position là dessus.
      Bonne continuation

    • @aude_v Curieux exemple celui de Napoléon en grand homme ! Une incise, oui, je vois bien.

      C’est plus quelque chose du genre : la remarquable Simone de Beauvoir, brillante, clairvoyante et courageuse a écrit le fameux Deuxième sexe. Faut-il metre une virgule, ou pas, derrière courageuse ?

      Ce qui est admirable dans cette règle c’est que c’est la première fois que j’en entends parler et pourtant elle est splendide, efficace et même indiscutable (implicite) au point que tous les mes efforts pour l’éprouver me montrent à quel point elle est incontournable.

    • @philippe_de_jonckheere D’après Jacques Drillon, oui, il faudrait mettre une virgule après « courageuse » (12e cas d’usage de la virgule, parmi les 140 détaillés par Drillon) :

      12. Après la dernière épithète (2/2) d’un sujet. De même, on sépare du verbe la dernière d’une laisse d’épithètes qui modifient le sujet du verbe :
      Tout un monde lointain, absent, presque défunt,
      Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique !

      Charles Baudelaire

      (Jacques Drillon, Traité de la ponctuation française, p. 169)

    • @aude_v CQFD oui, je crois aussi qu’incise oui, en dehors de cela, pas une chiure de mouche ne doit dépasser entre le sujet le verbe, sinon effectivement cela fait obstacle au sens.

      J’imagine que j’ai eu plus de chance que toi pour ce qui est des professeurs littéraires, notamment une prof d’allemand qui nous faisait plancher sur des sujets que l’on voyait dans d’autres matières, comme un texte sublime de Freud et là tu comprends à la fois l’allemand et la psychanalyse, les deux en même temps, un prof de philosophie, devenu un ami, qui lui nous emmenait voir En attendant Godot , en revanche c’est sur l’histoire que cela a été beaucoup mois bien, je pense notamment à un prof qui lui devait avoir l’armée allemande en entier en soldats de plastique dans son garage, pour lui, clairement certaines choses qui se sont passées pendant la seconde guerre mondiale devaient relever du détail.

    • @philippe_de_jonckheere Le Traité de ponctuation est magnifique de bout en bout. Drillon n’y consacre pas moins de cent dix pages à la seule virgule, avec des exemples tirés tout autant de Corneille, Flaubert et Baudelaire que de Guyotat, Debord ou Barthes.

      Pour en finir.
      Il ne faut pas donner aux choses plus qu’il ne leur revient. Faire le tout d’une partie, confondre la ponctuation et la langue, la langue et le langage.
      En revanche, il est indispensable d’établir avec un semblant de certitude la frontière entre le mystérieux et l’explicable. De respecter l’un et l’autre.
      Mais d’accroître autant que possible le champ du second - qui se confond avec celui de notre liberté.

      Drillon, Traité de ponctuation française, « (Péroraison) », p. 448

    • @aude_v J’ai un grand fils devenu instituteur, après avoir été juriste, dont le leitmotiv quand il sent que ses élèves faiblissent, c’est : « c’est avec ce que je vous apprends aujourd’hui que vous ne vous ferez pas avoir plus tard ».

      Je suis d’accord avec toi pour Entre les murs , ces passages-là sont vraiment démagogiques. Et donc dangereux.

      Quant au retournement du pouvoir (notamment en entreprise), grâce, notamment, aux connaissances littéraires, c’est parfois un peu à double tranchant, mais il arrive parfois que cela agisse vraiment en notre faveur (d’autres fois cela nous catalogue intello vite fait mal fait et donc nous disqualifie). Je n’oublierai jamais le jour où dans une réunion un chef a embrayé la conversation en anglais, sans doute dans l’espoir de perdre du monde en route, et la tête qu’il a faite quand je lui ai répondu dans un anglais tellement parfait qu’il a du me demander de répéter tellement il n’avait pas compris et tellement ça allait un peu trop vite pour lui.

      Sinon, oui, les méthodes pédagogiques de cette professeure d’Allemand étaient admirables, fin des années septante, elle était en train d’inventer un truc ultra puissant. Par exemple le texte de Freud portait sur sa découverte de l’auto-aveuglement, trente six ans plus tard, je sais encore que cela se dit Selbstverblindung et au passage, mes chers élèves vous notez le construction en pièces détachées selbst (soi), ver (qui désigne vers qui porte l’action), blind pour aveugle et le suffixe ung (féminin) qui désigne l’action, si après cela tu n’avais pas compris...

  • La drogue et ses réseaux dans l’Europe occidentale des années 1930
    http://www.taurillon.org/la-drogue-et-ses-reseaux-dans-l-europe-occidentale-des-annees-1930

    Aux lendemains de la Première Guerre mondiale, le rapport de l’individu aux « paradis artificiels » est assez largement éloigné des évocations expérimentales et récréatives, mises en page par le talent de Charles Baudelaire. Ces divers produits, parfois qualifiés de « poisons modernes », sont encore méconnus par les sociétés européennes qui les consomment. Cette méconnaissance est alors à la base d’un nombre important de fantasmes et de représentations.

    Culture & #Histoire

    / Histoire

    #Culture_&_Histoire
    http://www.je-bordeaux.eu/taurillon-dans-larene

  • Aventures d’Arthur Gordon Pym
    http://www.larevuedesressources.org/aventures-d-arthur-gordon-pym,2760.html

    Quatorzième chapitre des Aventures d’Arthur Gordon Pym d’ Edgar Allan Poe, traduction de Charles Baudelaire ALBATROS ET PINGOUINS. La Jane Guy était une goëlette de belle apparence, de la contenance de cent quatre-vingts tonneaux. Elle était singulièrement effilée de l’avant, et au plus près, par un temps maniable, c’était bien le meilleur marcheur que j’aie jamais vu. Toutefois ses qualités, comme bateau propre à tenir la mer, étaient loin d’être aussi grandes, et son tirant d’eau était beaucoup trop (...)

    #Laurent_Margantin

  • " Mais où est, je vous prie, la garantie du progrès pour le lendemain ? " par Charles Baudelaire ( 1855 )

    http://enuncombatdouteux.blogspot.fr/2013/11/mais-ou-est-je-vous-prie-la-garantie-du.html

    Il est encore une erreur fort à la mode, de laquelle je veux me garder comme de l’enfer. — Je veux parler de l’idée du progrès. Ce fanal obscur, invention du philosophisme actuel, breveté sans garantie de la Nature ou de la Divinité, cette lanterne moderne jette des ténèbres sur tous les objets de la connaissance ; la liberté s’évanouit, le châtiment disparaît.

    Qui veut y voir clair dans l’histoire doit avant tout éteindre ce fanal perfide. Cette idée grotesque, qui a fleuri sur le terrain pourri de la fatuité moderne, a déchargé chacun de son devoir, délivré toute âme de sa responsabilité, dégagé la volonté de tous les liens que lui imposait l’amour du beau : et les races amoindries, si cette navrante folie dure longtemps, s’endormiront sur l’oreiller de la fatalité dans le sommeil radoteur de la décrépitude. Cette infatuation est le diagnostic d’une décadence déjà trop visible.

    Demandez à tout bon Français qui lit tous les jours son journal dans son estaminet ce qu’il entend par progrès, il répondra que c’est la vapeur, l’électricité et l’éclairage au gaz, miracles inconnus aux Romains, et que ces découvertes témoignent pleinement de notre supériorité sur les anciens ; tant il s’est fait de ténèbres dans ce malheureux cerveau et tant les choses de l’ordre matériel et de l’ordre spirituel s’y sont si bizarrement confondues ! Le pauvre homme est tellement américanisé par ses philosophes zoocrates et industriels qu’il a perdu la notion des différences qui caractérisent les phénomènes du monde physique et du monde moral, du naturel et du surnaturel.

    Via https://sniadecki.wordpress.com

    • Wééé, Baudelaire c’est pas très fun et cool, on entend même dire qu’il aurait tendance au spleen, voire un certain nihilisme poétique, pas très dynamique ça sur le marché de l’optimisme moderne !

    • Non mais attends @touti, j’ai pas dit que Baudelaire était une grosse daube nihiliste, j’ai simplement dit qu’il avait une tendance masochiste à aimer son spleen, comme tout dépressif peut trouver confortable le petit nuage gris de sa dépression. Baudelaire est enfermé dans un univers empreint de religiosité (même s’il invoque Satan). Je préfère nettement la démarche poétique de Rimbaud, même s’il finit par faire du trafic d’arme au royaume de Choa.
      Ô saisons, ô châteaux,
      Quelle âme est sans défauts ?

      (et je me contrefous du marché de l’optimisme moderne.)

    • Cher canard, vous associez nourriture du terroir, nihilisme et religion chez ce poète ? voyons, j’ai eu peur un instant que le génie Baudelairien ne vous échappâtes.

    • @touti tu réagis comme si j’avais écrasé mon mégot encore fumant sur ton vieil exemplaire des Fleurs du mal aux pages toutes cornées. T’aurais-je offensée, ma petite caille ? Excuse-moi d’être venu brûler ce que tu étais en train d’adorer. Mais tu t’en remettras. Tu sais tout comme moi ce que l’on dit à propos du génie, qu’il soit Baudelairien ou de toute autre facture ? Je te laisse méditer sur ce point. Quant à moi, quelques tâches ingrates m’attendent aujourd’hui et je n’aurai pas le loisir de poursuivre plus avant cette conversation culinaire.

  • Assommons les pauvres !

    http://blog.mondediplo.net/2013-06-10-Assommons-les-pauvres

    Une expression obsède la novlangue d’aujourd’hui : « réformes de structure ». Il faut donc croire qu’il y a d’autres réformes, plus anodines, mais qu’on ne saurait plaisanter avec les réformes « de structure », si profondes, vitales et sans doute douloureuses. La litote sert à désigner les mesures destinées à accroître la flexibilité du travail, retarder l’âge de la retraite, diminuer les prestations sociales, baisser les dépenses de l’Etat, diminuer les impôts et les salaires.

    « Assommons les pauvres ! », enjoignait cruellement Charles Baudelaire dans Le Spleen de Paris (1869). Dans cette fable grotesque composée entre 1864 et 1865, il ne proposait pas de les assommer pour s’en débarrasser, mais pour les sauver. Son personnage, « revenu des promesses » d’une période optimiste, se met à rouer de coups un vieux mendiant au lieu de lui faire l’aumône. Surprise ! « L’antique carcasse » se rebelle, et rend alors les coups de manière si convaincante que l’agresseur partage alors volontiers son bien. Baudelaire nous a-t-il indiqué la meilleure voie pour sortir de la misère ?

  • Variation sur un petit poème en prose
    Assommons les pauvres ! - Les blogs du Diplo
    http://blog.mondediplo.net/2013-06-10-Assommons-les-pauvres
    https://fr.wikisource.org/wiki/Assommons_les_pauvres_ !

    « Assommons les pauvres ! », enjoignait cruellement Charles Baudelaire dans Le Spleen de Paris (1869). Dans cette fable grotesque composée entre 1864 et 1865, il ne proposait pas de les assommer pour s’en débarrasser, mais pour les sauver. Son personnage, « revenu des promesses » d’une période optimiste, se met à rouer de coups un vieux mendiant au lieu de lui faire l’aumône. Surprise ! « L’antique carcasse » se rebelle, et rend alors les coups de manière si convaincante que l’agresseur partage alors volontiers son bien. Baudelaire nous a-t-il indiqué la meilleure voie pour sortir de la misère ?

    #poésie #idéologie #inégalités

    Sur les inégalités :
    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2013-05-14-Inegalites

  • Pourquoi je ne porterai pas plainte contre ceux qui piratent mon livre : Antonio A. Casilli : : BodySpaceSociety
    http://www.bodyspacesociety.eu/2012/02/06/pourquoi-je-ne-porterai-pas-plainte-contre-ceux-qui-piratent-mon-li

    « Le jour où l’écrivain découvre que son livre a été piraté et est désormais disponible en téléchargement illégal sur Mediafire, il est fier comme un écolier qui vient de gagner sa première vérole ».

    Bon, je sais… ce n’est pas la phrase exacte que Charles Baudelaire avait consignée dans les pages de Mon coeur mis à nu (1887), mais elle décrit assez bien le mélange de sentiments qui m’anime en retrouvant la version piratée de mon ouvrage Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociablité ? tantôt sur un blog de critique littéraire (« je l’ai lu pour vous, retrouvez-le par ici »), tantôt sur un forum de gamers (« version pdf : achievement unlocked ! ») tantôt sur le site même de l’Hadopi (on me l’avait signalé mais depuis la page a été supprimée…).

  • « Trouver des mots qui pratiquent des brèches »
    http://www.monde-diplomatique.fr/2011/08/A/20871

    « Une foule de gens se figurent que le but de la poésie est un enseignement quelconque, qu’elle doit tantôt fortifier la conscience, tantôt perfectionner les mœurs, tantôt enfin démontrer quoi que ce soit d’utile. (…) La poésie (…) n’a d’autre but qu’elle-même. » Charles Baudelaire, « Notes nouvelles sur (...) / #Art, #Culture, #Idées, #Littérature - 2011/08

    #2011/08

  • « Trouver des mots qui pratiquent des brèches »
    http://www.monde-diplomatique.fr/2011/08/A/20871

    « Une foule de gens se figurent que le but de la poésie est un enseignement quelconque, qu’elle doit tantôt fortifier la conscience, tantôt perfectionner les mœurs, tantôt enfin démontrer quoi que ce soit d’utile. (…) La poésie (…) n’a d’autre but qu’elle-même. » Charles Baudelaire, « Notes nouvelles sur (...) / #Art, #Culture, #Idées, #Littérature - 2011/08

    #2011/08

  • « Trouver des mots qui pratiquent des brèches »
    http://www.monde-diplomatique.fr/2011/08/A/20871

    « Une foule de gens se figurent que le but de la poésie est un enseignement quelconque, qu’elle doit tantôt fortifier la conscience, tantôt perfectionner les mœurs, tantôt enfin démontrer quoi que ce soit d’utile. (…) La poésie (…) n’a d’autre but qu’elle-même. » Charles Baudelaire, « Notes nouvelles sur (...) / #Art, #Culture, #Idées, #Littérature - 2011/08

    #2011/08