Rémi Gendarme

Auteur-réalisateur de films documentaires et par ailleurs, mais vraiment ailleurs, on peut dire en plus, en tout cas pas en moins porteur d’un handicap.

  • Bon je m’excuse de passer par ici (et de ne faire que passer), mais je n’ai pas de moyen de faire autrement pour tenter d’atteindre Rémy Gendarme (@unvalide).

    Rémy

    J’ai enfin vu hier soir ton film « Le fils de Garches » et je dois te dire que je suis subjugué par ce film. La scène d’ouverture avec le tunnel de Saint-Cloud, ses sous-titres et la façon dont cette scène amène le propos est extraordinaire et à partir de là tout n’est que très bonnes idées de mises en scène, de façon de filmer, de montage, de surprises (tiens tout d’un coup le contrebassiste qu’on entend depuis le début est sur le toit du hangar). Tu déclares d’emblée que c’est un film pour vous par vous et tu tiens remarquablement cette promesse communautaire.

    Quant au dernier tiers du film qui aborde la question du regard de la société sur vos conditions, vos incapacités et vos fauteuils quel admirable retournement de situation, jusqu’à cette performance ultime de se faire tatouer le 3637 sur le bras, non vraiment c’est un chef d’oeuvre.

    Et puis je dois te dire que cet hôpital est pour moi depuis une vingtaine d’années un symbole justement de cette invisibilisation, j’ai grandi à Garches de 6 à 18 ans, pas une seule fois je n’ai vu un enfant de l’hôpital dans les différentes écoles, collèges et lycées que j’ai fréquentés, pas une seule fois. De même dans le groupe d’immeubles dans lequel j’habitais il y avait une petite fille qui devait souffrir de la même chose que toi (mon souvenir d’enfance, forcément lointain) et dont je me souviens au contraire très bien que tous les matins une camionnette passait la prendre pour l’emmener j’imagine à l’école, camionnette qui emmenait aussi des enfants trisomiques et autistes, avec le recul je me demande quelle enfance elle a eue en étant pareillement confondue.

    Non, vraiment bravo, j’espère que ce message t’atteindra, si parmi les seenthisiennes et seenthisiens quelqu’un connaît l’adresse mail de Rémy, je veux bien que vous lui fassiez signe de ma part (pdj arotruc desordre.net)

    Amicalement

    Phil

    Et sinon, ben vous aussi, vous pouvez voir le film de Rémy encore quelques temps, « Le fils de Garches », c’est là : https://tracesdevies.kinow.tv/fr/fils-de-garches.html

  • Bonjour à tou·te·s,
    Bien longtemps que je ne donne plus signe de vie. Dès demain je vous mettrai pour ceux et celles que ça intéresse la suite des nouvelles que j’avais mis sur la plateforme de financement participatif.
    Pour l’heure, Aude Vidal ou quelqu’un d’autre d’ailleurs, pouvez-vous me dire comment trouver les rapports du GIEC en français ? Existent-ils, je parle de ceux de 2018 et 2014 je crois qu’il y en a eu un en août. Mais vraiment je trouve pas. Un peu d’aide s’il vous plait.

  • Le problème de la collapsologie (par Nicolas Casaux) – Le Partage
    http://partage-le.com/2018/01/8648

    « Qualifier la société de thermo-industrielle permet aussi de négliger tout ce qui d’ores et déjà s’y produit en matière de coercitions et d’embrigadement, sans contribuer, ou si peu, à l’épuisement des ressources énergétiques. On passe d’autant plus volontiers là-dessus qu’on y trempe soi-même, à l’Éducation nationale ou ailleurs. Attribuer tous nos maux au caractère « thermo-industriel » de cette société est donc assez confortable, en même temps qu’assez simpliste pour combler les appétits critiques des niais et des crétins arrivistes, déchets ultimes de l’écologisme […]. »

    #collapsologie #exploitation @fil @seenthis

  • @fil j’ai besoin d’accéder à mes posts. J’arrive à tous les voir sauf la page 150. Ensuite ça reprend à 175 et ça va bien. Mais sans 150 ça merdoie. Peux-tu y faire quelque chose ?

    Je ne donne pas de nouvelles et lis très peu SeenThis mais je suis toujours accro à Rezo.net. Bise à tou·te·s.
    #help #salut

    • Nous nous sommes déjà penchés sur le cas particulier d’#Idriss_Aberkane pour montrer à travers lui un certain nombre de dérives médiatiques et éditoriales en lien avec la culture scientifique du public (ou son absence). À ce travail, on a reproché de ne pas s’intéresser au fond, au contenu du travail présenté par ce monsieur. L’auteur du billet ci-dessous nous a contacté pour nous proposer sa longue et laborieuse analyse, exemple vivant du principe d’asymétrie de Brandolini. Vous pourrez constater qu’il faut du temps, de l’énergie et beaucoup de détermination pour douter suffisamment des propos d’Idriss Aberkane, et pour les vérifier ; tout cela pour constater à quel point le contenu est au diapason du pedigree en toc que nous avons œuvré à révéler.

      À la vérité, Idriss Aberkane n’aurait jamais dû pouvoir faire illusion, et il ne faut pas voir dans notre travail un acharnement, mais une étude de cas qui a la prétention d’être utile pour que d’autres cas du même genre soient reconnus comme tel beaucoup plus rapidement, afin que la vraie parole scientifique retrouve dans les médias la place qu’elle mérite.

      #médias #journalisme #presse #fact-checking #fake_news

    • Si certain·e·s veulent me soutenir n’hésitez pas. Et d’ailleurs je n’avais pas donné d’autre film je le ferai. Si vous ne filez pas deux trois euros vous pouvez commenter la bande annonce que j’ai faite ça me ferai plaisir.

    • Il y avait un we promotionnel il y a pas longtemps. Je me suis régalée.
      on en parle un peu ici : https://seenthis.net/messages/657532
      et là : https://seenthis.net/messages/651611

      J’avais découvert Judith Bernard via ASI quant il y avait encore la TV et j’ai toujours trouvé interessant ce qu’elle faisait à l’époque. Avec Pierre Carles (découvert via rezo) et le sexisme de Shnedeirmann (qui m’enervait depuis longtemps) et aussi du mec pseudo scientifique dont j’ai oublié le nom, j’ai pas continué à suivre quant illes ont poursuivi sur le web. Mais dans Hors-série il m’a pas semblé y avoir Shneiderman, et j’ai bien aimé. Les 30€ annuels me semble bien dépensés vu la qualité des émissions.
      Les trois « dans le myth » Anonymous-cyborg et sorcières sont passionnant. La laideur féminine, l’emission avec G.Sellier a voire aussi. J’en ai stocké quelques unes que je compte écouté en dessinant probablement la semaine prochaine. J’ai téléchargé que le son car j’ai surtout pris des entretiens Lordon, celui sur la misarchie, les prédateurs au pouvoir, une sur les chants inuits (qui devrait intéressé @simplicissimus aussi) et d’autres que j’ai pas en tête ...

    • De ce que Judith Bernard m’a raconté, elle travaillait pour ASI version web après le mouvement des instits où elle s’est fait connaître. C’est suite à des divergences politiques (exactement, toujours d’après ce qu’elle m’a expliqué, une histoire de prise de position explicite ou non) que Bernard et Shneiderman ont décidé de la formule suivante : ASI héberge et produit HS. Ils sont indépendants mais hébergés et produits.

    • A propos de G. Sellier @mad_meg . Tout ce qu’elle raconte sur les politiques publiques du CNC et de la Cinémathèque est passionnant. Et puis Laura Raim l’invite à parler de cinéma. Et là mes roues en sont tombées. C’est très bizarre et assez affligeant. D’ailleurs je conseille vivement les premiers commentaires de cette émission avec des personnes qui visiblement pensent et parlent un peu mieux que moi... Mais alors ? Ne peut-on vraiment pas du tout penser le cinéma comme un objet un petit peu indépendant de ceux et celles qui l’ont fabriqué ? Et pareil : pour moi entre un personnage, un ou une auteur, et enfin le film lui-même ne peut-on pas imaginer une distance. Bon merde ça m’énerve excusez-moi

    • Elle dit qu’elle est en réaction à l’habitude française qui exclue tout débat sur le fond et réduit les films à des questions formelles. Je sais que sur ca on est souvent en désaccord. Les œuvres ne sortent pas du néant, elles sont d’une certaine époque, d’une certaine origine culturelle... Pourquoi est ce qu’on ne pourrait pas mettre en relation l’auteur et ou il se situe. Surtout dans le ciné dit d’auteur. Le contexte socio-culturel de la création des films je ne trouve pas réducteur de le connaitre et d’en discuter. Tu ne reçoit pas un film hong-kongais de la meme manière qu’un film suédois et un auteur pedophile ou/et violeur ca donnt un contexte a son discours qu’on peu vouloir prendre en consideration sur l’appreciation de son discours artistique.

    • « Je sais que sur ca on est souvent en désaccord. »
      Il ne me semble pas que ce soit figé, en tout cas pas de mon côté.
      Moi ce qui me gêne vraiment, notamment dans le site https://www.lecinemaestpolitique.fr, c’est la tendance systématique à jeter aux ordures un film sur le simple constat de ce qui s’y passe. Ainsi que le raccourci personnage mauvais=discours mauvais=film mauvais. Il me semble que les auteurs ne sont pas si con·ne·s que ça.

    • Si je pensait que changer d’avis est exclue (de ta part et de la mienne) je prendrait pas la peine de discuter.

      Par rapport au site le cinéma est politique, le critère d’évaluation du ciné par les membres du site est la politique. En fait le ciné est plutot un prétexte à parler de féminisme, homophobie, racisme, transphobie, classes sociales... et de se servir du ciné comme un réservoir d’exemple de stéréotypes. C’est dans cet esprit que j’ai écrit un article là bas il y a quelques années. Ca me semble logique que les membre du site déconseillent les films qui ne sont pas satisfaisant sur le critère du discours tenu vu que c’est le critère du site. C’est un peu comme si il y avait un site « le cinéma est lumière » et que tu reprochait aux membres du site de se servir de la lumière comme critère pour évalué le cinéma et de pas s’interessé aux autres aspects des films. Si l’éclairage est mauvais, le site « le cinéma est lumière » déconseillera le film, et cela même si le montage est excellent et les acteurices époustoufflant·es. C’est la même chose que pour Sellier, comme elle l’explique le discours sur ce que racontent les films à été méprisé dans la critique ciné française pendant des années. C’est toujours pas fini d’ailleurs vu que les personnes qui s’intéressent à ce que disent les films, et pas à comment ils le disent, sont toujours facilement traité de con·nes. Ca me semble important, utile et bienvenu d’analysé le discours tenu par les films produits par Weinstein, de démonté le racisme des comédies françaises, d’analysé la culture du viol dans star war... Des critiques sur le génie grandios de Star war c’est pas ce qui manque, par contre de la critique politique on en trouve que depuis peu de temps.

      Par rapport aux gens du site le cinéma est politique que j’ai rencontré pour la plus part, illes ont des films qu’ils apprécient malgré le fait que politiquement ca leur déplaise. De mon coté ca m’arrive aussi, mais j’avoue qu’un film qui me dit des trucs misogynes, racistes, homophobes... ca me gâche le plaisir.

      J’ai pas mal édité ce message car je l’ai écrit un peu précipitamment tout à l’heur, j’espère que ca te pose pas de problème.

    • Non @mad_meg aucun problème. Plusieurs remarques viennent toutefois à mon esprit...
      Si un·e personnage, principal·e ou pas, a un comportement que les membres du site désapprouvent, j’ai souvent l’impression qu’aucune problématique n’est posée sur la distance possible entre le film et ce personnage. Cela me parait grave et susceptible de détériorer complètement la renommée du site. Bien sur, ce n’est pas le cas pour tous les articles mais certains, dans ce sens, m’ont bien semblé complètement à côté de la plaque. Rien n’est simple lorsqu’on affirme « le film dit... ». Il faut attraper ça avec des pincettes, et précisément, pour tenter de trouver un discours critique fertile. Ou alors (et c’est possible) on affirme haut et fort que compte tenu du monde audiovisuel actuel tout films contenant des violences sexistes est politiquement à bannir grâce au raccourci viol dans un film=film qui promeut la culture du viol.
      Et biensur, certains autres articles m’ont semblé tout à fait originaux et moralement/politiquement salvateurs (l’article sur Death Proof, ...).

      Je finis sur ton exemple le cinéma est politique et le cinéma est lumière. Cela me semble tout différent. Je ne crois pas qu’on puisse parler d’un film autrement que sur un plan politique. On peut bien sur aimer un film pour d’autres raisons que le supposé discours politique du film. Evidemment. Mais c’est comme si, dans un film tout était politique. De l’intérieur du film, ce qui s’y passe, narrativement mais aussi techniquement, et aussi de l’extérieur, quel système, quelle époque, l’accouche. On peut aussi l’apprécier pour d’autres raisons certes. Mais alors, que dirais « le cinéma est lumière » d’un film pornographique de vidéo club ? Non non... je crois que le politique chapeaute tout autre critère.

    • J’ai écrit ça sur LCEP à propos de La Leçon de piano :
      Compte tenu de la date de cet article et des nombreux commentaires qui y ont fait suite, il est un peu vain d’en faire quelque chose. Toutefois essayons.

      Julie G je ne me permettrai aucun reproche à votre analyse.
      Je me permettrai toutefois de vous proposer une autre grille de lecture, un autre point de vue. Je vois bien en effet votre volonté de prendre ce film comme un creuset à partir duquel vous élargissez votre propos à tout un ensemble de films et plus généralement de médias. Ainsi votre article fait fi de la date de production du film, du reste de l’œuvre de sa réalisatrice ainsi que de son mode de production. C’est un choix très clair qui vous permet, entre autre, de mettre les points sur les « i » en notant les violences dont l’héroïne est victime.

      Je crois que c’est tout le travail de Jane Champion que de prendre le point de vue de ses personnages féminins pour étudier, le plus précisément possible la manière qu’elles ont de résister à un monde qui les écrase et les détruit. C’est d’ailleurs d’après moi toute la richesse du cinéma que de pouvoir mettre en scène des personnages mauvais (raciste, misogyne, fasciste, ...), des personnages qui dégoûtent, en les rendant donc plus humains mais sans faire l’éloge de leurs méfaits.
      Pour La Leçon de piano, Jane Campignon me semble s’attacher à décrire les nuances de ce personnage trouble qui, en effet, finira par trouver une source de liberté dans le personnage joué par Harvey Keitel. Je ne crois pas qu’elle en fait une règle absolue : oppresse ou viole ton égérie elle finira par t’aimer. Je repense aussi à la scène d’un érotisme fou (chacun sa sensibilité) du trou dans la chaussette. Justement, il me semble que cette scène est absolument rare dans le cinéma mainstream et d’autant plus dans le cinéma primé à Cannes. Vous parlez de la sacro sainte pénétration je crois pourtant que personne d’autre que Jane Camion n’a su dans le cinéma explorer autant les questions de désir féminin.

      Enfin, vous citez d’autres œuvres cinématographiques ou télévisuelles où des femmes ont eu une place importante, scénaristes, réalisatrices... Tout les cas que vous citez sont les produits de système extrêmement rigoureux en terme de production (studio hollywoodien, major, chaîne de télé,...). Depuis ses débuts Jane Campion a pris soin de son indépendance (au début...) pour explorer les thématiques qui lui tenait à cœur.

    • J’avais pas eu le temps de te répondre la dernière fois et merci à toi de relancé la discutions avec un exemple précis. C’est justement ce que j’allais te demandé pour discuter plus concrètement. Comme j’ai vu la leçon de piano une seule fois et il y a longtemps et que je connais mal la filmographie de Campion (j’ai beaucoup apprécié sa série Top of the lake), que je me souviens pas du texte de Julie G, il faut que je me rafraîchisse la mémoire. Je révise et je te répondre la semaine prochaine.

      Par rapport à cette phrase :

      Ou alors (et c’est possible) on affirme haut et fort que compte tenu du monde audiovisuel actuel tout films contenant des violences sexistes est politiquement à bannir grâce au raccourci viol dans un film=film qui promeut la culture du viol.

      Avec ce genre de phrase j’ai pas l’impression que tu comprenne ce qu’est la culture du viol. Le site ne préconise pas le bannissement de films. Les films sont des supports à discutions sur les stéréotypes culturels, le cinéma est choisi pour son coté industriel (plus de critique des Disney, Batman que de Campion).

      Par rapport à Campion la possiblilité qu’une scène d’un de ses films vehicule des clichés sur le viol ne met pas en cause ni la qualité du film en question ni l’independance de Campion. Je voie pas comment on peu se prétendre immunisé contre le patriarcat et je pense que c’est interessant d’avoir des interrogations y compris vis à vis des réalisatrices et du ciné indé. Mais peut être que il n’y a rien de problématique vis à vis de la culture du viol dans la leçon de piano comme tu le dit, là dessus je te répond dans quelques jours.

    • Je reviens après la lecture de l’article de Julie G sur La leçon de piano.
      Je reprend ton commentaire pour y répondre précisément.

      Pour La Leçon de piano, Jane Campignon me semble s’attacher à décrire les nuances de ce personnage trouble qui, en effet, finira par trouver une source de liberté dans le personnage joué par Harvey Keitel. Je ne crois pas qu’elle en fait une règle absolue : oppresse ou viole ton égérie elle finira par t’aimer.

      Julie G ne prétend pas que Campion fasse une règle absolue de ce stéréotype. Julie G dit que Campion utilise se stéréotype sans s’en rendre compte et ne le dépasse pas, elle le valide dans son scénario. Le fait que Harvey Keitel soit un agresseur sexuel est atténué et les exemples d’inversion de culpabilité propre à la culture du viol sont bien présents.

      Je repense aussi à la scène d’un érotisme fou (chacun sa sensibilité) du trou dans la chaussette. Justement, il me semble que cette scène est absolument rare dans le cinéma mainstream et d’autant plus dans le cinéma primé à Cannes. Vous parlez de la sacro sainte pénétration je crois pourtant que personne d’autre que Jane Camion n’a su dans le cinéma explorer autant les questions de désir féminin.

      Oui mais l’article ne parle que de la leçon de piano et prend la peine de dire que le film est beau et que l’oeuvre de Camprion est féministe. Le fait qu’il y ai des scènes qui explore un érotisme différent dans ce film ou dans d’autres de Campion, ne change pas la pértinance des remarques faites par Julie G sur les scènes qui lui ont posé problème.

      Par rapport à l’époque, c’était pas tourné au XIXeme, et le féminisme existe depuis deux siècles. Meme si c’était une oeuvre de jeunesse, ca ne change pas que les stéréotypes : « elle est devenu amoureuse de son agresseur » et « les agresseurs sont en fait de grands amoureux » sont présents dans se film et qu’on en avait jamais parlé. En parlé comme le fait Julie G ne fait pas de la leçon de piano un film à bannir, ni un mauvais film. C’est juste qu’il est important et utile de bien comprendre que les clichés de « elle est devenu amoureuse de son agresseur » et « les agresseurs sont en fait de grands amoureux » sont très commun, y compris dans le ciné d’auteurices, y compris dans le ciné réalisé par des femmes, y compris dans le ciné réalisé par des femmes féministes.

      Du coup je comprend pas ce que tu reproche ici à Julie G. Elle ne dit pas que le film est à bannir, elle ne dit pas que Campion est une mauvaise féministe ou qu’elle n’aurait pas d’indépendance. C’est très bien que Campion soit indépendante, mais c’est pas le sujet. Le sujet c’est la culture du viol et aussi la culture colonial (cf la partie sur les maoris) qui est insidieuse au point qu’on la trouve là ou on aurait pas cru la trouvé.

    • Je te conseil ces textes
      https://womenandfiction.blog/2016/03/31/un-viol-disparait-zone-grise-et-mere-coupable

      L’utilisation de ce vocabulaire anachronique a des limites, mais pour moi, il s’agit d’un préalable nécessaire à toute étude, pour éviter de reconduire la culture du viol sans regard critique, pour éviter de présenter les violences sexuelles comme normales : à partir du moment où les bons mots sont utilisés, on peut contextualiser, proposer des nuances, mettre en valeur le traitement des violences sexuelles spécifique à la trilogie (très riche et surtout contradictoire chez Beaumarchais, entre analyse des rapports sociaux de pouvoir et naturalisation des violences).

      –----
      Laclos, Casanova et la culture du viol, ou du danger de fétichiser le XVIIIe siècle
      http://imaristo.hypotheses.org/166

      Je passe sur la déconstruction de cette théorie et de ses conséquences politiques[8] pour me concentrer plutôt sur son sous-bassement épistémologique : une vision tronquée et partielle de la littérature et de la culture du XVIIIe siècle, au service d’une thèse idéologique de type réactionnaire. Ce que je veux défendre ici, c’est l’idée qu’une attention portée à ce que la pensée féministe appelle, depuis les années 1970, la « culture du viol » (soit, suivant une définition minimale, un ensemble de discours et de représentations qui tendent à minimiser, tolérer, voire même excuser ou encourager le viol des femmes) non seulement n’est pas une lecture a priori anachronique de la littérature du XVIIIe siècle, mais pourrait même rendre compte de la réalité de la présence du viol dans ces textes de manière beaucoup plus satisfaisante, et nous permettre de mieux saisir la puissance critique et libératoire de certains d’entre eux, à l’image de cette page des Liaisons dangereuses avec laquelle j’ai commencé ce billet.

  • Bonjour à toutes et tous, plus de nouvelles de moi depuis un peu plus d’un an. Il y a un an j’ai trouvé ce manifeste :

    CLHEE – Collectif Lutte et Handicaps pour l’Egalité et l’Emancipation
    http://clhee.org

    Nous faisons l’amer constat qu’en France aucun mouvement militant, activiste et autonome de défense des personnes handicapées n’a pu voir le jour et s’installer durablement dans le paysage des luttes d’émancipation.

    J’ai trouvé ce manifeste et ce collectif "quasiment" modèle en tous points et touchant de très près la plupart de mes positions personnelles. Je dis "quasiment" car en vérité de nombreux points me posaient questions et remarques. Alors je leur ai écrit. Le courrier que voici. J’ai eu des réponses lapidaires me disant que les positions du CLHEE étaient non négociables alors que ce que je cherchais moi était de l’ordre du dialogue.
    Mon courrier :

    Je connais votre manifeste depuis sa parution en 2016. Celui-ci m’a fait beaucoup de bien et sur bien des points je peux m’y reconnaître. C’est donc d’abord une grande preuve de sympathie et d’égalité de niveau d’engagement que je voulais vous témoigner.

    Ma première admiration : ce que vous dites du validisme.
    En 2008, alors que je terminais ma licence, j’ai trouvé deux textes d’un certain Zig Blanquer qui m’ont retourné !
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/validisme.pdf
    http://gendertrouble.org/article135.html
    Ce gars-là écrivait ma vie. Je ne le connaissais pas et j’avais globalement l’habitude de côtoyer très peu de personnes handicapées. Mais ces textes mettaient le doigt sur des choses infimes, des petits détails (notamment ce second texte qui parlait très intimement de sa vie amoureuse) que j’avais pensés mais sans pour autant être capable de mettre en mots. Et ce premier texte contenait le terme validisme et d’ailleurs, vous me le direz, je crois que c’est lui qui a inauguré ce terme. Il s’en est suivi trois ans de grande admiration de mon côté. Le texte sur le validisme avait un ton plein d’énergie, de sarcasmes, et de jeunesse. Quelque chose d’énervant et d’irrévérencieux. C’était délectable.
    Alors en lisant ce manifeste, j’ai vu théorisé ce terme de validisme jusqu’à en faire un concept pouvant s’inscrire dans le paradigme des terrains de luttes sociales. C’était nécessaire de politiser le terrain social de l’invalidité. Exprimer le rapport de domination qui s’exerce dans toute les sphères de la société. Voilà d’abord pourquoi j’espère que ce manifeste fera date.

    Une altérité fertile.
    Sur la question de l’accompagnement sexuel, question venue de nulle part et créée, je le crois, de toutes pièces par quelques professionnels constatant leur propre incompétence, puis relayée par des médias affamés, j’ai cru voir un miroir de mes propres positions.
    En fait un miroir, pas tout à fait ! Car ce chapitre du manifeste n’est pas absolument identique à ce que j’exprime dans mon « petit pamphlet ».
    En toute première analyse, le manifeste du CLHEE, semble décrire des positions féministes qu’on désigne aujourd’hui par abolitionnistes c’est à dire contre toute forme de prostitution. Mon pamphlet n’emprunte pas cette voie. Pardonnez-moi mais ce n’est pas sur ce point que j’y vois une différence notable.
    Si je vois une différence entre mon texte et le manifeste, c’est sur la forme et on aurait bien tort d’y voir un aspect mineur.
    Même si j’ai toujours refusé l’appellation de « témoignage » pour mon texte, beaucoup de librairies et journaux l’ont étiqueté sous cette appellation que je trouve infiniment réductrice. Il est vrai que je ne me prive pas de dire « je », mais je tente de m’éloigner de la position individuelle pour essayer de réfléchir et pour en tirer quelque chose de politique. C’est donc un enjeu collectif que je vise.
    Mais il reste un certain point aveugle à mon pamphlet. Le point de vue individuel ne peut rien répondre au témoignage : « oui, Rémi mais moi je souffre ! ». Et cette réponse, je l’ai triturée dans tous les sens et je ne sais quoi dire. J’ai bien essayé mais je n’en suis pas tout à fait fier : https://seenthis.net/messages/350003 .
    Sur cette question le manifeste du CLHEE présente une forme particulière qui éloigne infiniment le risque de témoignage : un certain ton, précisément, de manifeste politique... La dimension universitaire et/ou sociologique est de nature à agréger du collectif. Le manifeste me semble une prise, dont beaucoup pourraient se saisir. Bravo.
    Appréhender le manifeste comme un miroir me permet alors de poser sur mon propre texte un regard différent. Je constate un certain ton cabotin. Je m’aperçois que le potentiel collectif de certains arguments sont un peu dilué dans le risque de « témoignage ». Merci.

    L’intersectionnalité et la totalité.
    J’ai découvert le terme intersectionnalité il n’y a pas très longtemps et je ne le maitrise pas encore très bien dans ce qu’il représente théoriquement en dehors de l’idée d’oppression multiple. Mais l’idée que je retiens comme phare à ce manifeste me semble être : pas de lutte contre le validisme sans lutte contre le capitalisme, le sexisme, le racisme, l’homophobie, l’impérialisme et réciproquement. C’est l’idée qu’aucune activité revendicative du côté du handicap ne peut être cohérente et ne peut avoir de sens que si elle est explicitée, à minima, comme politique et généralement que si elle s’inscrit dans la totalité des luttes sociales existantes.
    De ce côté-là, nous sommes encore loin de tout ce que nous pourrions espérer. D’un côté, le monde est loin de reconnaître ce terrain de lutte sociale. Et de l’autre, les organes constitués disposant de leviers agissant ont beaucoup de retard culturel sur les questions de lutte contre le validisme.

    Des institutions en général...
    Je trouve donc dans le manifeste du CLHEE un niveau politique et intellectuel très poussé de nature à lui donner son caractère de manifeste. C’est à dire un texte politique faisant dialoguer un ensemble de positions individuelles et restituées sous la forme d’une parole qui a vocation, elle, à être collective. Mais il me semble qu’un certain côté pêche par son dogmatisme et son manque d’enquête.
    Même si, jusqu’à 18 ans j’ai vécu chez mes parents, même si les trois années suivantes passées en internat spécialisé ont été terribles, je ne perçois pas bien le clivage qui rendrait une vie à domicile individuel généralement et forcément plus épanouie qu’une vie en internat. Encore plus, l’ensemble de ce manifeste me semblerait représenter des prises de positions défendables, y compris, dans les internats spécialisés eux-mêmes.
    Je crois, à vrai dire, reconnaître dans les positions anti-institutionnelles exprimées par le CLHEE un réflexe issu de l’époque, peut être encore trop actuelle, où il fallait revendiquer le comme les autres, qu’il s’agisse de l’éducation ou de tout autre élément du parcours d’un.e citoyen.ne lambda. Je crois y reconnaître la colère de ceux et celles qui ont toujours dû se battre individuellement, et parfois jusqu’à épuisement , pour mener leur vie comme ils et elles l’entendaient.
    J’y ai même l’impression que la vie seule ou en couple dans un domicile dont on serait locataire ou propriétaire est hissée dans ce manifeste au rang de mode de vie parfaitement idéale, ce qui, à sa manière, essentialise et normalise les personnes handicapées. Alors que ce manifeste réclame l’inscription des luttes qui concernent le handicap dans toutes les luttes sociales, nous nous retrouvons à courir derrière un mode de vie valide, alors même que ce mode de vie occidental et bourgeois est, partout, remis en cause. Ce qui nous sépare radicalement du reste des luttes sociales.
    Je m’interroge alors. Que voulons-nous dire par institutions ? Frédéric Lordon considère que, du simple passage piéton à l’idée de nation toute entière, une institution est la forme que l’humanité se donne pour exprimer un choix collectif. Si on approfondit cette expérience de pensée, on se rend bien compte que, quotidiennement, notre vie est régie par pléthore d’institutions. Toujours pour partir de mon expérience personnelle, je suis locataire d’un bailleur social qui est une institution, depuis un an je me rends fréquemment au CHU de Rennes qui est une institution, un SAVS fait intervenir chez moi régulièrement une assistante sociale et c’est évidemment une institution, avant mes 18 ans, je grandissais au domicile parental qui était aussi une institution, je fais aujourd’hui des films produits par The Kingdom qui est une société donc une institution. Matériellement, chacune de celles-ci peut se rendre coupable à mon égard de privation de liberté voire même de maltraitance. Il se trouve que ce n’est pas le cas. Dès lors je ne vois, à priori, rien qui condamne les internats spécialisés à la privation de liberté et à la maltraitance. Et si aujourd’hui vous observez ceci, cela me semble être une raison de plus d’y militer. Car la privation de liberté et la maltraitance sont intolérables et ne doivent s’exprimer nulle part. Pas la peine de voir dans la situation actuelle ce qui justifierait d’exclure la totalité des personnes handicapées vivants en internat spécialisé d’une lutte en raison de son mode de vie « institutionnalisée ».

    ...et de l’APF en particulier
    Parce que ma mère y a été responsable de délégation depuis mes 12 ans, et que j’ai choisi d’y être militant actif depuis la fin de mes études en 2012, je connais un peu l’histoire et l’organisation de cette gigantesque association. J’ai aujourd’hui choisi d’arrêter d’y être actif mais je crois y avoir suffisamment milité pour me rendre compte de l’énorme inertie dont elle fait preuve en terme d’actions et de revendications. Je ferai donc bien volontiers le constat du manque total d’efficacité actuelle de celle-ci. Mais je suis toujours gêné lorsqu’on la présente comme quelque chose qui pourrait ressembler à l’ennemi principal.
    En premier lieu parce que les valeurs de liberté et d’autonomie des personnes handicapées me semblent être à la base de la création de l’APF comme elles sont encore aujourd’hui leurs motifs théoriques principaux.
    Ce qui me semble toutefois être à l’origine de la situation actuelle où quelques militant.e.s se retrouvent à voir en l’APF un participant/gestionnaire du validisme de toute la société, c’est un choix fait par cette association il y a déjà très longtemps.
    Car à l’origine l’enjeu principal, et ce qui était absolument indispensable, c’était que la société reconnaisse enfin le besoin des premiers activistes de ne plus vivre chez leurs parents. Les premiers établissements ont donc été une victoire et un gain de liberté et d’autonomie. Ainsi cette toute jeune association pouvait revendiquer une expertise et une reconnaissance auprès des organes du gouvernement. C’est ici que cette association s’est vue proposée, et a accepté, un rôle de gestionnaire d’établissement.
    Mais j’insiste toujours pour dire que l’APF est une association de personnes handicapées, rien à voir avec le fameux : « parents et ami.e.s ».
    Très tôt également, il a été choisi de conserver les fonctions de revendication des droits des personnes handicapées. Ainsi depuis très longtemps l’APF est, aussi bien dans ses participants, que dans la gestion de ses fonds, que dans son organisation, constituée de deux branches : une branche gestionnaire de dizaines d’établissements, très largement financée par l’Etat, et une branche, politique, auprès de laquelle le gouvernement ne délègue rien du tout : le mouvement. Ce fonctionnement est aussi une des garanties qui a permis que le mouvement ait toujours un contrôle sur les établissements, en terme d’autonomie et de prévention de l’enfermement et de la maltraitance. Je ne sais pas du tout à quel point les débats sont en cours pour que la partie associative/revendicative se détache de la partie gestionnaire pour reprendre une fonction plus radicale qu’aujourd’hui. Ce que je sais c’est que lorsque j’y étais actif beaucoup de militant.e.s ne se gênaient pas pour critiquer ouvertement certaines positions de la partie gestionnaire.
    Ainsi il faut toujours garder en tête qu’en terme politique, c’est bien des personnes handicapées qui orientent cette association. Certes, ceci ne garantit aucune orientation politique mais je crois que ce rapide et imparfait historique permet de constater que les reproches que l’on peut faire à l’APF sont bien plus contextuels que structurels.
    Ce que je retiens des années difficiles passées en établissement et, plus tard, des trois ans de militantisme à la délégation de Charentes c’est une idée qui me semble constitutive de celle de militantisme : être au contact de personnes aux opinions parfois très différentes mais de la même condition sociale, victimes de la même domination. J’ai croisé beaucoup de personnes à la culture politique balbutiante, car il ne faut pas sous estimer les dégâts que peuvent produire une vie passée en internat ou soumis à la culture validiste de la tragédie. En terme de stratégie, je n’ai pas de réponse toute faite mais l’élitisme et l’entre soi m’a toujours semblé être un risque. C’est pour ça que j’ai toujours trouvé dans ces différentes rencontres beaucoup de richesses.

    Encore plus particulier : la loi de février 2005
    Il n’est peut être pas la peine de tenter de prouver à quel point les militant.e.s de l’APF (comme ceux d’autres associations) ont poussé le gouvernement à faire cette loi de 2005, imparfaite évidemment qui a, notamment, eu le tort de sortir les services sociaux (pour en faire des institutions financées par l’Etat) des délégations APF (organes du mouvement présent dans chaque département).
    C’est cette loi qui instaure (pour le moment) la PCH qui nous permet de vivre (à peu près) de manière autonome. Même si d’autres associations (en particulier la CHA) sont à l’origine de cette revendication, l’APF y est aussi pour beaucoup.
    A propos du versant sur l’accessibilité, c’est à la fin de l’échéance que je me suis trouvé à militer à l’APF, je sais donc à peu près ce qu’il s’y est passé. En 2013 le constat fait était que, tant au niveau gouvernemental que médiatique, rien n’avait été fait pour permettre la mise en application de cette partie de la loi. Et qu’étant donné l’inertie du gouvernement à la faire appliquer avant l’échéance, rien ne serait fait pour punir les établissements ne respectant pas la loi. L’APF a donc alerté le gouvernement sur ce constat avec le raisonnement suivant : nous attendons l’accessibilité de la société depuis l’ordonnance de 1975 nous pouvons bien attendre trois ans de plus. Mais à condition d’avoir des garanties. C’est donc d’arrache pied que deux personnes expertes salariées par l’APF ont participé pendant un an à la commission parlementaire mise en place. Ils m’ont racontés la surdité totale de cette commission peuplée de lobbies des professions libérales et des commerçants. La suite, nous la connaissons : les ADAPs et le recul grotesque qu’ils ont formalisé. Et c’est entre autre pour ça que je n’ai pas participé à la campagne « non au report ».
    La certitude que j’ai eu et que j’ai encore aujourd’hui c’est que l’APF aurait du mobiliser ses membres en même temps que ces négociations se faisaient. Car cette loi était loin de pouvoir se discuter entre personnes de bonnes volonté et sans un rapport de force appuyé par la rue.

    Et pourquoi un si long courrier ?
    Ce qui me pousse encore à adhérer à l’APF c’est, à tout sujet, la conviction que c’est le nombre de personnes de même condition qui permet de faire levier agissant. Malgré l’état déplorable de la conscience politique des personnes handicapées en France aujourd’hui, quelque chose est encore construit du côté de l’APF : une masse de membres, une organisation, des moyens humains et financiers.
    Je vous l’ai dit je trouve le manifeste modèle en beaucoup de points et l’idée me réjouissait de pouvoir discuter avec vous. Il me paraitrait d’ailleurs important, voire essentiel de pouvoir diffuser celui-ci en y trouvant d’autres appuis.
    Je pense que nous traversons une époque terrible, et vraiment pas seulement au sujet des personnes handicapées. Si mon courrier, et en particulier les points qui objectiveront peut être un désaccord, ne vous semblent pas rédhibitoire à un travail en commun, je serai heureux de pouvoir rejoindre le CLHEE. Dans tous les cas, j’espère que nous pourrons dialoguer.

    • Ca fait plaisir de te lire à nouveau @unvalide après tout ce temps. Tes chroniques ciné et les discutions sur les films avec toi me manquent. Merci pour tes écrits sur le handicape, le validisme et le CLHEE, APF, je vais lire tout ca attentivement.

    • Le lien gendertrouble ne fonctionne pas.
      Pour le texte infokisoques sur le validisme je reconnais des choses que j’ai pu voire et faire ou pensé en tant que valide. Ca met bien les points sur les I, en langage neutre en plus c’est classe.
      Il y a une question que je me pose (une question validocentrique sorry) , par rapport à cette partie :

      Le/la valide ne dit jamais qu’il-e est valide, il-e dit “je ne suis pas handicapé-e”. Il-e a besoin de négation pour se considérer un minimum existant, apte.

      « je ne suis pas handicapé-e » vs « je suis valide » je ne comprend pas exactement pourquoi l’un passe mieux que l’autre. Avec le couple valide-unvalide c’est la personne en situation de handicape qui se retrouve avec une négation, ou une privation, alors que quant on dit « handicapée VS pas-handicapé-e », c’est la personne valide qui se trouve niée.
      Dans la tournure « je ne suis pas handicapé-e » ce qui me semble le plus problématique c’est le verbe être, qui renvoie à une essence, alors que le verbe avoir ne produit pas cet effet. Du coup j’aurais tendance à dire « je n’ai pas de handicape » mais c’est peut être la même chose. Bref si tu as la patience de m’éclairé je suis preneuse.

    • Alors quoi ? Alors, sans doute, faut-il accepter une bonne fois pour toutes que l’on s’en moque, qu’un jeu n’est fait et ne peut être fait ni pour enseigner la compétition, ni pour apprendre la collaboration, mais simplement pour divertir les joueurs, et que l’on peut se divertir très innocemment l’un contre l’autre ou l’un avec l’autre tant que, justement, on ne pense pas être là pour apprendre quoi que ce soit.

      Sauf que c’est en partie faux : quasiment tous les animaux apprennent par le jeu et par l’exemple, et les humains n’en sont pas exemptes. Donc déjà on ne peut pas comparer des jeux pour enfants et des jeux pour des adultes « entièrement » déjà formés (ce qui là aussi est faux, les humains apprennent tout au long de la vie et on ne peut pas prétendre qu’à un moment donné « on est comme ça » et qu’on ne bouge plus du tout).

      Ces questions valent pour les jeux vidéos aussi, évidemment. Et pour les sports (cf les nombreuses et parfaitement recevables critiques du sport).

    • En naviguant sur you tube suite à cette vidéo plutôt bien foutue je tombe très rapidement sur une autre du même collectif #les_parasites que je trouve foncièrement déplacée en plus d’être très mauvaise.
      https://www.youtube.com/watch?v=sfmG04ov6Vg


      Ainsi je propose que ce lien sur le portail des copains soit supprimé malgré l’intérêt de la vidéo #jeu_de_societe. Après vous savez moi je dis ça...je dis rien.
      #culture_du_viol #c'est_arrive_pres_de_chez_vous #mauvais_pastiche #irresponsable @fil @rezo @aude_v @mad_meg

    • Non non non ! Compte tenu de mes avis ambigus sur ce que je regarde, hors de question de me faire confiance !!! Il faut voir cette vidéo et étudier si celle-ci est bien au cynisme insupportable et révoltant.
      Très clairement cette vidéo s’inspire, sans le citer, du film C’est arrivé près de chez vous. Mais alors la question sur laquelle j’invite tous et toutes à réfléchir : quelles différences (contexte, forme, propos, humour,...) entre ces deux objets ? Et en quoi certains ou certaines peuvent considérer le premier très bon et le second très mauvais voire dangereux alors que tous les deux contiennent une scène de viol.

    • On a regardé récemment toutes les vidéos de ce collectif. Il y en a de très bonnes. C’est vrai que celle que tu pointes Rémi est particulièrement dérangeante. Je n’ai pas vu « c’est arrivé près de chez vous » du coup je ne peux pas comparer (je sais même pas de quoi ça parle), mais je n’ai pas trouvé que ce court métrage faisait l’éloge du viol en question ; il me dérange car on ne peut pas intervenir pour empêcher ce type de commettre cet acte, et personne ne l’en empêche… J’ai l’impression que ça montre aussi l’impuissance des victimes, l’impunité de cette violence. Était-ce utile d’en faire un film, de montrer… je sais pas. En tout cas ça brasse l’estomac.

    • Oula gros #trigger_warning ! J’aurais quant même pu te faire confiance @unvalide
      J’ai pas pu regarder en entier. C’est a mes yeux un tutoriel pour violeurs ! Ca me brasse aussi l’estomac et ca me le retourne...
      Effectivement vaudrais mieux ne pas faire la promo de ce collectif.
      Merci @unvalide d’avoir vu et signalé ca.

      Comme j’ai pas pu voire le film en entier, alors que j’ai vu « c’est arrivé près de chez vous », je suis pas capable non plus d’en parler.

    • Ce que je trouve en particulier gênant c’est la désinvolture de ce film. En particulier le viol lui-même n’a pas du tout l’air d’en être un. Le geste a effectivement lieu mais n’est filmé aucune conséquence ni aucune résistance particulière, d’ailleurs la caméra s’en fout complètement c’est à dire que le comportement de la fille ne nous intéresse pas du tout, ni sa réaction ni son manque de réaction (contrairement au film de Verhoeven par exemple). Ici la caméra se tourne vers l’homme qui continue à faire sa comédie. Le film est tout entier tourné vers la petite anecdote rigolote, la vidéo youtube qui fait rigoler 5 minutes mais qui n’est pas très très bien faite. Le film se termine par un demi twist : la victime était vierge.
      Le film de Rémy Belvaux (frère de Lucas et qui a mis fin à ces jours il y a 10 ans) est très ancien (92) c’est le genre de film que j’ai toujours trouvé très en avance sur son époque. C’est un faux documentaire où une équipe d’étudiants suit un tueur en série (Benoît Poelvoorde dans son premier rôle magnifique ambigu séduisant et détestable en même temps). Le film commence par susciter une curiosité satisfaite par le très jeune collégien que j’étais pour glisser lentement vers une glauquitude insupportable.

    • C’est vrai que « le jeu de société » est réussi, et que ca serai une bonne idée de leur écrire pour leur signaler le caractère problématique de la video. Par contre je suis pas partie prenante de @rezo et j’ai même pas vu le film en entier alors je ne pourrai par participé.

    • Euh... Et bien oui tout à fait en fait merci de me rappeler les détails de ce film que j’ai du voir il y a un peu trop longtemps. Le second degré, surtout appris en bas âge, a comme effet de nous faire oublier le premier degré...
      C’est ce qui est vraiment réussi dans le premier film. Comme tu le dis, l’humour noir qui devient culte (le fameux jeu du petit Grégory) qui se retourne pour devenir insupportable et prendre le spectateur en défaut de « bien se marrer » avec du meurtre d’enfant, de la vulgarité revendiquée, et du viol. Le personnage commence par être une star (je continue à penser que sa bêtise manifeste est un élément de séduction et pour les apprentis documentaristes et pour les spectateurs/trices avant de se faire prendre des distances infinies par le film qui change de point de vue.
      La vidéo Youtube ne fait rien, ne dit rien et prend des faux airs décomplexés du genre « on a même pas fait exprès de faire une vidéo toute pourrite ».
      En gros moi dans les films, la torture, oui mais pas par-dessus la jambe ! On assume et on fait en pensant à toutes les obligations symboliques ou alors on ferme sa gueule !

  • @rastapopoulos De fait, les 99% existent ! Et ces « 2 classes » aussi. Cela ne veux pas dire « nous sommes tous frères et soeurs », cela veux dire que des écarts inimaginables et insupportables existent. Et de surcroit tous les antagonismes existants à l’intérieur de ces 99% sont chapeautés par cet antagonisme capital/travail !

    • La fin de la phrase confirme la mésentente (1%/99% == capital/travail) : non, désolé, mais le capital ce n’est absolument pas 1% de la société. En désaccord absolu et complet autant avec cette vision des classes sociales (en seulement 2, et en plus totalement disproportionnées) qu’avec le découpage et la définition du capitalisme. 1% de méga riches et/ou méchants financiers, c’est démagogique et dangereux pour la compréhension des problèmes (et donc les actions ensuite). C’est un slogan de publicitaire (au figuré comme au propre : les « 99% » sont apparemment vraiment un slogan d’un ancien publicitaire passé à Adbuster).

    • En fait je n’ai pas exactement les chiffres mais je crois que la proportion est encore plus vertigineuse, plutôt autour de 0,1%/99,9% si on s’en tient en termes de richesses. Évidemment ce n’est qu’un slogan, et ça ne dit pas en particulier : 1% de la population mondiale fait travailler les 99% qu’il reste. Fait travailler, c’est-à-dire, profite des richesses produites par ceux-là.
      Pour en revenir à Merci patron ! et à la fortune de Bernard, une chose me fou un vertige que mon cerveau préfère oublier : si on prend la fortune de celui-ci et qu’on s’amuse à regarder combien de smic ça fait et qu’on regarde combien d’années ça représente, en partant d’aujourd’hui et bien on arrive avant la naissance de Jean-Claude Christ (mes chiffres ne sont pas super exactes et certain.e.s me donneront de meilleures infos) #marxisme #inégalités #capital #travail #merci_patron

  • Quelques mots sur Blade II dont j’avais déjà parlé : https://seenthis.net/messages/353330*

    En fait je l’ai revu hier soir. Il est toujours aussi bien. C’est du film haribo, on peut s’en goinfrer toute la journée et plusieurs fois par jour, ça passe. Je vous jure ! Essayez !
    *Sur l’action et particulièrement les films d’actions d’aujourd’hui.

    Le cinéma c’est voir et entendre, entendre et voir @intempestive .
    Dans l’idée d’un film d’action que doit-on percevoir ? Et sentir ? on doit voir et entendre l’action. Et peut-être du coup laisser le cinéma faire son tour de passe-passe projection-identification-répulsion.
    C’est à dire encore à peu près, ne pas essayer de prendre le spectateur, le secouer dans tous les sens devant un écran super géant et sur-découper à mort (et toujours en vain) les scènes d’action en imaginant qu’il va s’agir de faire VIVRE l’action au sens le plus plat du terme. Faire ceci c’est vraiment avoir une piètre idée du cinéma. C’est vraiment faire du visuel au sens le plus vide et communicationnel du terme.
    Et Guillermo ne fait pas ça, c’est ça qui est très bien. C’est sûre pour des amis de mes parents ça semblera sur-découpé mais ils n’ont pas vu les Jason Bourne. Il y a vraiment pire !
    On pourrait dire qu’un combat va vite et, pour bien le filmer, il ne faut pas tenter de faire ressentir cette vitesse, il faut s’attacher à placer méticuleusement la caméra pour saisir l’action des corps. Si un combat va vite et qu’on veut saisir bien chaque geste, évidemment, le montage ira vite.
    Mais ce n’est pas la vitesse du montage qui créera l’action. Et ça, Blade II l’a compris.

    Une réflexion sur le sexisme dans les films
    Je me disais ça à propos de nos derniers échanges.
    Je pense qu’il est risqué de faire un film où quelques personnages mettent en jeu la sexualité. ça doit être extrêmement dur de ne pas se faire, dans ce cas, épingler par quelques-uns et quelques-unes d’entre nous.
    Ce que je veux dire c’est qu’énormément de films hollywoodiens sont étiquetés sous le label ne-parle-pas-de-ça. Blade II par exemple, parle de la filiation, du rapport au père mais c’est un putain de gros film d’action et pareil pour des milliers d’autres films. Pourtant je ne suis pas loin d’affirmer que le simple fait d’être un film de studio américain et de ne traiter aucunement des questions de sexualité, de culture du viol et de féminisme n’empêche pas d’être tout à fait diffuseur de cette culture du viol. « Ca n’empêche pas » et même, est-ce que ça ne cautionnerait pas carrément ?
    #action #montage #découpage #culture_du_viol #sexualité #féminisme @mad_meg @aude_v

  • l’affinage d’assaut


    Prince des ténèbres, Prince of darkness, John Carpenter, 1987
    Ah la pied ! Peut-être le meilleur film de Jonathan que j’ai vu. Une manière d’utiliser les théories du cinéma et de les mettre en image. Je sens bien qu’il faudrait que je donne des exemples.
    Sur des concepts aussi simples que intérieur/extérieur, John est ultra rigoureux. Des gens dedans et dehors des êtres debout qui ne bougent pas... Sauf des fois pour passer de l’autre coté d’un miroir.
    Et toujours sa musique faite lui-même et au synthé... Il y a vraiment quelque chose de trop bien.
    Quand est-ce qu’on a aujourd’hui des vrais films d’horreur ?
    https://www.youtube.com/watch?v=Ii_tDeid7qU

    #Prince_des_ténèbres #Prince_of_darkness #John_Carpenter #1987 #cinéma #critiques_a_2_balles #horreur #huis_clos #gore #c'etait_mieux_avant

  • Marielle peut dire n’importe quoi, il aura toujours la classe


    Les deux crocodiles, Joël Seria, 1987
    Le déclin formidable de Joël Seria. Marielle joue un ancien malfrat recherché par interpole réfugié en Bretagne comme directeur d’un bordel. Et Carmet je sais pas quoi. Un mec riche et paumé.
    Il se passe quoi ? Devinez quoi, un road-movie en Bretagne.
    Alors pour un temps on est vraiment certain que Marielle veut arnaquer Carmet. Seulement voilà c’est du Seria.

    Et puis voilà, c’est extrême, c’est grandiloquent, des personnages sont machos, des personnages misogynes, des personnages sont complètement barrés et des personnages sont beaux. En fait non, tous les personnages sont beaux.
    Marielle ouvre la bouche et toute la campagne dégueulasse d’ennui que tu t’es tapé toute ta jeunesse est enchantée et regorge de saveur.
    https://www.youtube.com/watch?v=32_uPo2URn4


    #les_deux_crocodiles #Joël_Seria #1987 #cinéma #critique_a_2_balles #jean-Pierre_Marielle #Dieu

  • Comme quoi on peut être fou et faire des films trop biens.


    Une vraie jeune fille, Catherine Breillat, 1976
    2001 c’est l’année de ma première vraie grande histoire amoureuse. C’est aussi l’année où j’ai vu A ma sœur et Sexe is comédie. Ces deux films m’avaient bouleversé au plus profond de moi-même. J’ai raconté l’histoire de cette première histoire parce que ces deux films avaient agis comme un miroir. Ils m’avaient fait entrevoir des choses qui étaient comme un echo à ce que je vivais par ailleurs.
    Mais sous un angle imperceptiblement différent.
    En tout cas, il m’est impossible d’en parler d’avantage car je ne m’en rappelle plus assez. Raison de plus pour faire ce que je viens de décider : Me faire un cycle Breillat. Je vais même essayer dans l’ordre. Mais bon, j’alterne comme vous savez alors ce sera sur plusieurs mois.

    C’est son premier. et putain que c’est intéressant. ça dit des choses ça en dit beaucoup. Une jeune fille à la première personne passe deux mois de vacances chez ses parents. Et elle s’ennuie. Chez Breillat l’ennui est terriblement sensible à l’érotisme.
    C’est fille fillette en train de grandir et de devenir adulte.
    Breillat fait le choix d’explorer son univers fantasmatique. Je veux dire pas son univers de fantasme au sens de ses désirs sexuels, je parle du territoire d’images mentales à partir de l’expérience du réel.
    Je crois que j’en parlais anecdotiquement lorsque je pensais à la confrontation entre l’esprit de l’enfant âgé avec son désir et son corps répugnant pour lui-même.
    https://www.youtube.com/watch?v=CJUuJfcP__Y


    #une_vraie_jeune_fille #Catherine_Breillat #1976 #cinéma #critiques_a_2_balles #sexualité #adolescence #pas_viol_mais_scène_de_pénétration_par_de_verres_de_terre