• petite histoire d’un paysan éleveur
    Il vient surtout vendre ses œufs au marché. Il reste debout, des fleurs ou des reines claudes sur sa table, suivant le vent ou la saison. Sa mère ne vient plus et lui a l’âge de vieillir sans travailler. Sa caisse à sous posée à côté des œufs s’est fait la malle un jour qu’il s’était penché chercher un poulet dans le sac en plastique, la vacherie.
    Il ne veut pas augmenter le prix de la boite de 6, il a pas envie, elle reste à 1,50€, alors pour des œufs de poules promeneuses tu m’étonnes que y’a la queue.
    Dernièrement je suis arrivée trop tard, il s’excuse et me donne des pommes. Il parait que dès 11h y’a plus rien, plus rein. Et certes ça rapporte pas bézef. Même si ceux qui viennent seraient presque prêts à se battre. Avant c’était pas comme ça. Même y’a quelques mois encore. Maintenant ils en prennent 2 à 3 douzaines d’un coup. Il se demande bien ce qu’il en font. On cherche, on sait pas.
    Et puis il devient volubile, on s’apprécie bien, il me raconte le taureau qu’il a élevé avec soin, et il en a encore 8 des vaches mais faut qu’il arrête ça le fatigue. Ils lui ont payé 3,20 le kilo pour aller le revendre derrière 17. Mais non non, pas la bête sur pied, la bête découpée sans la tête et les pattes et nourri au foin bio. Et il hoche la tête.
    Ben on y va maintenant qu’on a plus rein, bon dimanche, à la prochaine.