• Lasagnes à la viande de cheval : un scandale européen - francetv info
    http://www.francetvinfo.fr/lasagnes-a-la-viande-de-cheval-findus-se-dit-trompe-et-va-porter-plaint

    …la Roumanie ne représente qu’une part minime des approvisionnements extérieurs du groupe, « pour lesquels la Pologne est majoritaire », poursuit le quotidien. « La Hongrie , la Bulgarie, l’Irlande et l’Allemagne figurent aussi parmi les pays d’origine de ces viandes exportées. »

    Il faudrait que le Monde mette sa carte à jour !
    Les pays exportateurs sont majoritairement les enfants #pauvres de l’Europe, leur population est dans l’obligation d’abandonner leurs animaux à l’abattoir à cause du manque de moyens et d’une politique d’exploitation du toujours plus pour moins. Et ceux qui achètent le steack haché ont eux aussi, bien du mal à joindre les deux bouts. Même si les chevaux polonais arrivent depuis 30 ans pour un moindre coût dans les abattoirs français, aujourd’hui, c’est un marché douteux digne d’une mafia à très grande échelle qui se dévoile.
    http://seenthis.net/messages/114606#message114702

    #findus #viande #cheval #barbarie #progrès
    #pauvres-de-tout-les-pays-caressez-vous

    • Bon, j’ai vraiment du mal à comprendre… En vrac :

      1. Spanghero parle de SES fournisseurs donc, a priori, d’importation de viande bovine puisqu’il n’importe PAS de viande de cheval.

      2. Dans les données du Guardian, il manque de gros fournisseurs (j’ai juste vérifié pour la Belgique, pas trace de l’Argentine ou du Mexique…) Et les quantités sont, en gros, divisées par 3 par rapport à ComTrade (qui porte sur janvier-octobre 2012, alors qu’Eurostat indique janvier-novembre 2012)

      3. J’ai été faire un tour sur le site d’Eurostat. Le requêteur est BEAUCOUP plus détaillé (et donc beaucoup plus lourd). Il fournit TOUTES les cases des tableaux demandés (et pas seulement celles renseignées) d’où un tableau gigantesque. Du coup, il faut sélectionner soi-même les pays à inclure pour éviter. Contrepartie, on peut « sauvegarder sa requête » pour utilisation ultérieure (sous forme d’une URL).

      4. Les chiffres d’échange Belgique-Roumanie sont cohérents entre les 2 sources (j’ai vérifié 2011, puisque visiblement les taux de remontée pour 2012 sont trop différents)

      5. J’ai l’impression que le Guardian veut « tout mettre ». On a tous les flux mais pays par pays et on ne voit pas grand chose. On ne voit pas vraiment la structuration des échanges.

      6. Enfin, il semble très net, là comme partout où on a été amené à mettre son nez (ex. marché de CO2,…) qu’il y ait des petits malins qui montent leur petit marché de niche dans une opacité peu perturbée par les contrôles quasi inexistants.

      7. Il y a deux piliers idéologiques qui permettent tout cela :
      – le postulat dans la capacité d’autorégulation des marchés (bien connu),
      – mais aussi, toute la mécanique foireuse auto-entretenue de l’Assurance Qualité qui repose sur un postulat de « confiance dans les relations client-fournisseur », que pas UNE personne qui a vu, même de loin, comment partout se prépare un audit (client ou AQ) ne peut entendre sans ricaner…

      Pour les chiffres, je craque…

    • sans oublier la sous-traitance généralisée qui permet presque toujours de se couvrir en jouant à cépamoi

    • Belle enquête @simplicissimus !
      Je crois qu’on aura toujours du mal à rendre compte des « pays de l’Est » anciennement communistes. En Roumanie, en 89, c’était vraiment la pauvreté, avec surveillance constante du voisin de palier et célébration ridicule du dictateur Ceaucescu, la Roumanie exportait et n’avait pas de dettes mais les étals étaient vides, les gens avaient faim et la survie résidait sur la débrouille dans un milieu Kafkaïen.
      Le capitalisme sauvage s’est abattu sur ce qui restait d’autonomie locale en rendant les habitant un peu plus dépendants de lois stupides et des autorités habituées à racketter. Certains disaient que c’était pire que sous Ceaucescu, même si ils ont pu parfois quitter le pays pour tenter de vivre mieux. La mafia capitaliste a prospéré en toute impunité grâce aux rouages mis en place par le productivisme communiste déjà en porte à faux avec une société progressiste et humaine.

  • À propos du #cheval_roumain.

    Petite revue de sources d’aujourd’hui à l’usage de journalistes du futur, lorsque l’#open_data, le #big_data et leur corollaire le #fact_checking auront redonné du sens à la presse traditionnelle et lui auront permis d’écraser les vils propagateurs de #rumeur de la blogosphère.

    1. À tout seigneur, tout honneur, le cheval roumain.

    _Sur le site de statistiques de la FAO (nouvelle version)_

    Où l’on constate bien une chute de 30% entre 2008 et 2011.

    2. Son probable bourreau, la voiture.

    Données issues du rapport du CCFA, L’industrie automobile française, Analyses et statistiques 2012.

    Dans des documents de Renault, on apprend
    – que le parc automobile roumain est « mature », 5 millions de véhicules pour 22 millions d’habitants (et sans doute 500.000 chevaux en 2012)

    …la demande est alimentée non par l’acquisition d’un premier véhicule, mais par son renouvellement.

    On peut même se risquer à dater cette bascule de l’équipement au renouvellement vers la fin 2008 (sans doute aidée par la crise).
    – que Renault-Dacia est le premier constructeur automobile roumain où il détient 32,3% de parts de marché (2009). Au passage, si c’est comme en France, la Logan Break doit avoir pas mal contribué à la disparition des voitures hippomobiles (du moins si j’en juge mes copains bricoleurs qui « voyagent léger, juste ce qui tient dans le coffre de la voiture… »

    3. le commerce international, base de données ComTrade sur le site UN Data (données annuelles)

    Valeurs en USD (leur déclaration est obligatoire) les quantités cela dépend des produits, ici en kilos, mais elles ne sont pas toujours renseignées et, surtout sont simplement agrégées sans considération de valeur unitaire. J’ai calculé, à titre purement indicatif, un « prix » en divisant les valeurs par les quantités et donc en supposant l’ensemble homogène, ce qui n’est évidemment pas le cas (j’espère que la viande de cheval d’Argentine n’est pas que du vulgaire minerai de viande…)

    Où l’on voit qu’effectivement, les exportations de viande de cheval progressent fortement depuis 10 ans, sans que l’éventuelle pression due aux stocks de chevaux à éliminer ne se voit sur mon indicateur de prix.

    Pour la France, les échanges internationaux de viande de cheval représentent moins de 2% de ceux de viande bovine.

    4. le commerce international en données mensuelles (depuis janvier 2010) sur le site ComTrade de l’OMD/WCO (Organisation Mondiale des Douanes, wcoomd.org)

    (ce sont eux qui gèrent la nomenclature des produits, le code SH 0205 est celui de la viande de cheval (ânes et mules) non congelée, avec des sous-codes dont celui relevé, mais non identifié, dans l’article de Libé. Je précise qu’il a deux jours, je ne connaissais pas un seul code, je savais juste que la nomenclature s’appelait SH, comme Système Harmonisé)

    Avec une analyse par pays sur les valeurs en dollars en 2011

    Où l’on voit que les exportations roumaines vers la France sont insignifiantes et qu’en revanche la Belgique (38% des exportations roumaines) semble jouer un rôle de plaque tournante. Les exportations belges sont du même ordre que les importations, le principal client est la France (38%) qui représentent 40% des importations françaises (le pays suivant étant à 10%).

    5. je n’ai pas vraiment été chercher les prix (je ne suis vraiment pas branché marchés…) je me suis contenté de récupérer l’indice des prix à la production (IPPAP) sur le site de l’Insee.
    Apparemment, les volumes de viande de cheval sont trop faibles pour donner lieu à un calcul d’indice de prix de ce poste dans l’indice des prix de gros alimentaire (IPGA)

    no comment…

    ================
    NB : à la notable exception du CCFA, où les données sont à récupérer dans des pdf tout pourris — heureusement, je n’ai extrait qu’une (courte) série — tout le reste s’obtient par des requêteurs à l’interface bien conçue et sans trop avoir à naviguer dans des nomenclatures lourdes (et pourtant, celle des douanes l’est…) puis, au choix, par copier/coller ou export csv (avec des dates où les mois sont en clair en anglais :-(

    • Pour la loi sur la circulation hippomobile, c’est beaucoup plus difficile — du moins avec mes outils — d’aller trouver la source.

      Apparemment, l’info a été mise en circulation par José Bové (c’était dans l’article de l’Independent http://www.independent.co.uk/news/uk/home-news/horsemeat-found-in-british-supermarkets-may-be-donkey-8489030.html qui figurait en lien dans le billet cité par Agnès (http://seenthis.net/messages/114049, ouf…)

      “Horses have been banned from Romanian roads and millions of animals have been sent to the slaughterhouse,” said Jose Bove, a veteran campaigner for small farmers who is now vice-president of the European Parliament agriculture committee.

      L’info ayant toute les qualités requises : croustillante et non recoupée, elle a donc buzzé très rapidement. S’enrichissant, au passage (ça ne peut jamais faire de mal…) du coup de patte à l’Europe (L’Europe, l’Europe, l’Europe en sautant comme un Calvi , euh, non un cabri…)

      … le journaliste Yves Calvi a ainsi été très affirmatif : « vous êtes en train de nous dire que les normes européennes font que petit à petit les carrioles roumaines ne peuvent plus être utilisées sur les routes roumaines et les Roumains, qui ne mangent pas de cheval, se retrouvent avec un stock de viande de cheval » lance-t-il à Perico Légasse, rédacteur en chef de Marianne (16ème minute de l’émission). Pourtant, ce dernier n’a pas mentionné l’Europe dans ses propos, mais seulement une interdiction roumaine d’utiliser des carrioles sur les routes locales. Il approuve néanmoins : après tout, l’Europe responsable, hein, c’est probable.

      http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2013/02/lasagnes-au-cheval-leurope-coupable-forcément-coupable-1.

      Mais, aux dernières nouvelles, l’info sur la loi est toujours non recoupée :

      N.B. : Je n’ai pas cherché si la fameuse loi roumaine existait ou non, ce n’était pas directement mon propos, et quel était son libellé exact. Selon le corespondant de Libération à Bucarest, Luca Niculescu, qui m’a envoyé un mot ce matin, cette loi n’existe tout simplement pas : « s’il y a un peu moins de carrioles en Roumanie, c’est à cause de la modernisation du pays, pas en raison d’une loi ». D’ailleurs, « il y a encore plein de carrioles en Roumanie ». Continons à creuser.

      (fin du billet ci-dessus)

      Visiblement, l’idée que le consumérisme marchand a progressé à grands pas dans les anciens PECO (Pays d’Europe Centrale et Orientale) et pourrait avoir eu des effets, disons, contre-intuitifs a beaucoup plus de mal à passer dans les médias et dans les têtes…

    • D’ailleurs, j’ai commencé cette recherche d’infos parce que j’espérais trouver l’impact de la fameuse loi dans les séries statistiques.

      J’ai vite constaté qu’il n’en était rien… Pour les prix, où l’on ne voit pas de rupture, ni de tendance ; et pour les quantités où la hausse très nette résulte d’une tendance longue, alors que pour des décisions « administratives » du type décrit, on a, en général, des effets très identifiables et localisés dans le temps.

      J’ai lu, par ailleurs — je crois que c’est dans le billet d’Alexandre Delaigue, cité dans mon commentaire précédent — quelque chose du genre :

      … ah, oui, c’est une loi ancienne, mais dont l’application ne s’est faite que récemment.

      dont on sent bien, à la précision de l’énoncé et de la datation qu’on n’est pas près de trouver une référence précise (et que, finalement, c’est un peu normal si ça ne se voit pas dans les chiffres…)

      Le cercle des arguments disparus

      ============
      EDIT (16/02) Je me suis laissé emporté…
      Il y a bien un texte, du 29/06/07, cf. infra.

      Il a peut-être eu un impact, mais il n’est guère détectable. La première augmentation des exportations roumaines a lieu en 2006 (+2 000 tonnes, triplement par rapport à l’année précédente). Puis une nouvelle augmentation en 2010 (encore +2 000 tonnes, mais seulement +60% en variation relative).

    • Un grand merci à @denisb qui donne la référence précise du fameux texte de loi
      cf. http://seenthis.net/messages/114606#message114857

      De ce qu’il traduit et de ce que je comprends (avec Google Translate), le décret (?) GEO 69 2007 du 29 juin 2007 http://legeaz.net/text-integral/oug-69-2007-modificare-oug-195-2002 modifie l’ordonnance 195 2002 et vise à la mettre en conformité avec la directive européenne 91/439/CEE portant sur le permis de conduire.

      La nouvelle rédaction de l’article 71 de l’ordonnance de 2002 indique
      – à l’alinéa 1, l’interdiction d’accès et de circulation des animaux, des véhicules de chantier et des véhicules à traction animale aux routes nationales, dans les villes et sur les routes lorsqu’un panneau de signalisation en interdit l’accès
      – à l’alinéa 2, les autorités locales doivent organiser des voies secondaires et des points de passage pour les animaux et véhicules mentionnés à l’alinéa précédent et d’en mettre en place la signalisation.

      Un texte qui correspond en partie à l’article R421-2 du Code de la Route qui interdit l’accès et la circulation des animaux, véhicules sans moteur (et divers autres) sur les autoroutes.

      http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006842313&cidTexte=LEGITEX

      En partie seulement, car ce qui concerne l’interdiction en ville n’est pas dans l’article précédent du Code de la Route. Et c’est cette partie susceptible d’avoir l’impact le plus fort sur le sujet qui nous intéresse.

      Et merci @touti pour le reportage de 2009 http://seenthis.net/messages/114606#message114837 où il est précisé que c’est bien l’accès aux villes qui pose problème.

    • A PROPOS DE LA VIANDE DE CHEVAL OU QUAND LES MÉDIAS PRENNENT LA POPULATION POUR UNE BANDE DE DÉGÉNÉRÉS : On me dit que la viande de cheval en cause était bourrée d’antibiotiques ou autres saloperies du même genre...j’en suis très étonné ? J’imagine très mal le petit paysan roumain, qui a déjà du mal a se soigner, donner des antibiotiques a son cheval. On parle aussi de viande de chevaux argentins, j’imagine encore plus mal l’ estanciero argentin dépenser de l’argent pour son troupeau de chevaux en liberté ! Ce qui m’amène a une réflexion simple. Les médias et les bobos serait-ils en train de faire tout une histoire pour de la viande de cheval quasiment bio alors que dans le même temps, on mange de la viande bourrée de produits chimique, estampillée « Viande française » chez le boucher qui s’en fout totalement et du porc a 2 € le Kg et qui est de qualité non consommable pour des raisons d’hygiène et de conditions de vie des animaux.