person:denis robert

  • Le Média : Denis Robert n’exclut pas de licencier Aude Lancelin pour faute lourde
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250519/le-media-denis-robert-n-exclut-pas-de-licencier-aude-lancelin-pour-faute-l

    Créé par des proches de La France insoumise, Le Média connaît une nouvelle crise : fraîchement nommé directeur de la web-télé, le journaliste Denis Robert pourrait décider de licencier pour faute lourde Aude Lancelin qui occupait avant lui cette fonction. Il assure que « rien n’est décidé encore ». « Plusieurs hypothèses sont à l’étude, dont celle-là », dit-il.

    #Confidentiel #Le_Média,_Aude_Lancelin,_sophia_Chikirou,_Denis_Robert

  • Le Média : Denis Robert n’exclut pas de licencier Aude Lancelin pour faute lourde
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250519/le-media-denis-robert-nexclut-pas-de-licencier-aude-lancelin-pour-faute-lo

    Créé par des proches de La France insoumise, Le Média connaît une nouvelle crise : fraîchement nommé directeur de la web-télé, le journaliste Denis Robert pourrait décider de licencier pour faute lourde Aude Lancelin qui occupait avant lui cette fonction. Il assure que « rien n’est décidé encore ». « Plusieurs hypothèses sont à l’étude, dont celle-là », dit-il.

    #Confidentiel #sophia_Chikirou,_Le_Média,_Aude_Lancelin,_Denis_Robert

    • Ce n’est pas tant le vote que la personnalisation qui cause ça @aude_v

      Un « pur scrutin de liste » et/ou un système référendaire réduisent pas mal le défaut...

    • Oui les conférences citoyennes et le tirage au sort sont deux très bonnes options pour contrecarrer les effets pervers de la « représentation » telle qu’elle fonctionne aujourd’hui. Je partage aussi ton point de vue sur les personnalité les plus susceptibles de « percer » dans le système politique. Cependant je trouve que dans l’absolu le système électoral reste un mode d’expression utile, nécessaire et socialement représentatif. Ses modalités concrètes ont beaucoup d’effets pratiques et politiques. Entre le scrutin majoritaire à la française et la proportionnelle à la belge, il y a un monde de conséquences différentes tant en amont qu’en aval des scrutins, et bien sûr à leur occasion. Du coup, j’aime réfléchir à ce qui permet de réduire les défauts que je perçois et d’améliorer ses qualités.

      Le défaut est à mon sens partiellement limité par la proportionnelle intégrale et les systèmes à coalition. Le coup de Macron qui annonce une terre plus verte puis ne travaille que sur sa recapitalisation au service des possédants après avoir enfumé la présidentielle et les législatives qui suivent, ce serait compliqué en proportionnelle. A l’inverse, les décisions « impopulaires » sont électoralement suicidaires en proportionnelle, même si elles sont bonnes et qu’elles ont potentiellement un assentiment large dans la population...

      Quant au scrutin de liste, ses qualités seraient de dépersonnaliser : une liste de personnes présente un programme, on débattrait d’orientations et de mesures, puis on vote, puis on négocie, puis on choisit au départ des listes les personnes les plus aptes à réaliser le boulot (et pourquoi pas pour l’exécutif, à l’exclusion des membres qui présentent les listes et qui défendent les orientations en campagne).

      Une chose qui devrait prévaloir dans la sphère politique en général, c’est la limitation stricte du nombre de mandats rémunérés : 1 à la fois en équivalent temps plein, sans emploi connexe, et pas plus de 10 ans rémunérés TP dans « la politique ».

      Quelques idées... #merci_pour_le_débat ;-)
      #seenthis_c_est_bon_mangez_en

  • Un débat entre Étienne Chouard et moi pour « Le Média » ? – Blog YY
    http://blogyy.net/2019/05/23/un-debat-entre-etienne-chouard-et-moi-pour-le-media

    Incroyable :
    – alors que mon seul tort est de ne pas encore avoir répondu à son texto reçu hier après-midi ;
    – alors que j’ai pris soin de lui adresser en privé ma critique de son choix d’inviter Chouard 48 heures plus tôt (personne d’autre que lui ne l’a lue) ;
    – alors que je fus l’un de ses soutiens à l’époque de l’affaire Clearstream il y a quelques années ;
    – alors que je ne me suis jamais permis de l’insulter,
    je découvre ce matin un torrent d’insultes de Denis Robert à mon encontre et à l’encontre de Jean-Jacques Rue sur le profil Facebook de ce dernier.

    Denis Robert prend le soin de me taguer pour attirer mon attention et écrit :
    « J’ai fait ce que toi et tes copains confortablement installés dans leur posture d’antifas besogneux n’ont jamais fait et devraient faire s’ils avaient des neurones et des couilles (je pense là à ton pote Yannis Youlountas) : allez voir la bête immonde, parlez-lui, vérifiez avant d’hurler. J’ai proposé à Yannis de se confronter à Chouard publiquement et n’ai eu aucune réponse. Vous pouvez avoir des qualités d’un côté (gros travail de Yannis sur la Grèce, de toi à St-Ouen). Pour le reste vous êtes des parleurs, des blablateurs de réseaux In fine, des sans coquilles. »

    De nouvelles insultes virilistes et anti-antifa provenant du fondateur d’Égalité & Réconciliation ? Non, elles proviennent du nouveau directeur du Média.

    Je préfère ne pas épiloguer ni répondre à ces insultes. Je me doute que Jean-Jacques a sans doute été rude dans sa déception, lui qui avait beaucoup soutenu Denis Robert il y a quelques années, mais pourquoi ce dernier m’a t-il insulté, moi aussi, ainsi que les antifas en général ?

    • Je confirme, Denis est surprenant (par la déception qu’il inspire), dans sa façon de gérer le Média.
      J’étais surpris récemment comme d’un coup, il s’investissait (enfin) dans un média plein d’espoir.
      Mais j’étais aussi déçu de voir Aude Lancelin partir.
      Et là, on découvre que Denis est comme tous les autres parigots du monde des médias, plein de certitudes stratosphériques.

    • Quand j’ai lu sa justification pour la préface de #Crépuscule de #Juan_Branco, ça m’a énormément déçue (et passé dans le même temps l’envie d’aller lire le bouquin) : j’ai l’impression devoir une bande de mâles s’adouber avec des prétextes complètement fallacieux, c’est hyper gênant.

      Pourtant je l’ai vraiment aimé, ce Denis Robert, et soutenu, très fort, dans ses combats précédents... Ce n’est pas le seul que je vois basculer comme ça et faire FI de certaines bases. Pour autant, j’en ai vu un revenir lentement à la « raison » récemment (dans le sens indépendance d’esprit, retrait d’une visée de parti, et lucidité sur l’absurdité d’aménager encore et toujours le système actuel), alors je me dis que c’est peut-être juste une phase transitoire.

    • Je ne veux pas jeter le bébé avec l’eau du bain car je pense qu’il peut faire un truc vraiment pas mal au Média (journalistiquement parlant) par contre ça se sent vraiment qu’il a un égo complètement surdimensionné (ce qui peut tout de même être utile quand on sort des trucs comme Clearstream soit dit en passant), suffit de voir sa première émission avec pourtant une dizaine d’intervenants sur le plateau : la vignette sur youtube c’est sa tronche en gros plan. Il a beau jeu de dire qu’Aude Lancelin voulait tout régenter mais j’ai bien l’impression qu’il va vers le même fonctionnement...

    • https://seenthis.net/messages/783205

      Actuellement placée en arrêt maladie, Aude Lancelin attendait une rupture conventionnelle pour son contrat de directrice de la rédaction, ce qui lui avait été proposé. Mais, selon nos informations, son avocat Jérémie Assous a finalement été informé, vendredi 24 mai, que la nouvelle direction préférait un licenciement à toute solution amiable. En clair, c’est un licenciement pour faute lourde qui serait envisagé à l’encontre d’Aude Lancelin, c’est-à-dire sans préavis ni indemnité. D’autres licenciements imminents ont également été annoncés à une équipe déjà traumatisée.

      L’ancienne directrice adjointe de L’Obs, précédemment licenciée du magazine pour des raisons politiques.

      J’apprends qu’Aude Lancelin était directrice adjointe de L’Obs. Soit, ces médias ne sortiraient pas du périphérique parisien ne me chagrinerais pas plus que ça. Il y a tellement mieux à lire ailleurs.

    • Ce qu’on a tous défendu chez Denis Robert, c’est son enquête. Le gars, on a tous été en empathie avec lui, parce qu’objectivement, ce qu’il a du endurer était inadmissible. Après, on ne peut pas dire qu’on le connait. Enfin moi, je ne le connais pas plus que ce que je lis de lui. Et là, je lis du caca.

    • On avait discuté du Média la semaine de son lancement. Je vois que j’écrivais ceci :
      Dites les copains, quelqu’un regarde le 20h de Le Média ? Perso, non, j’ai essayé, je les trouve…
      https://seenthis.net/messages/663751

      – Problématique un peu tout de même la place des « vedettes » de la gauche. Sans doutes sympathiques, mais pfff. J’ai déjà dit que quand j’étais gamin, les « références intellectuelles » de la gauche populaire, c’étaient des chanteurs de variété… ça ne nous a pas aidés tout de même. Du coup, le risque du recyclage de vieilles vedettes « de gauche », il me semble réel.

  • Dans son livre « Cœur de boxeur » (qui paraît le 8 mai), le journaliste Antoine Peillon raconte l’histoire de Christophe Dettinger, le héros des gilets jaunes, à l’opposé des mensonges du pouvoir qui s’acharne contre lui. Il est l’invité de Denis Robert pour son premier entretien pour Le Média.

    https://www.youtube.com/watch?v=wSUVFDtiYcc


    https://www.lemediatv.fr/autre-interview/coeur-de-boxeur-la-verite-sur-christophe-dettinger-avec-antoine-peillon

    • « Je pense qu’il faut qu’on commence à faire des listes. De la même façon que je commence à faire des listes des personnes qu’il faudrait accuser. De la même façon que je fais des listes de mesures pour s’assurer que l’oligarchie perde le pouvoir très rapidement. »

      (pas vu la vidéo d’où est tiré cet extrait cité par rebellyon, 1h40 de monologue en gros plan fixe...)

    • Il y a quelques mots qui sont de vrais repoussoirs à mon goût au moment de lire un texte, et quand on souhaite penser clairement :
      pseudo-truc
      bobo
      confusion-niste/nisme
      – ...

      Le mot « confusionnisme » utilisé pour ostraciser, c’est lourdingue et ça n’apporte rien à la réflexion, surtout quand l’éventuelle confusion n’est trop souvent pas explicitée.

      Donc, voilà, j’ai pas lu le texte au-delà du mot « confusionnisme ». Tant pis pour moi. Et pourtant, j’ai pas grand chose à foutre de Juan Branco. Et pourtant, je pense qu’on gagnerait à réfléchir et échanger avec plus jeune que soit. Et pourtant, je n’ai pas la sensation qu’on demande à ce livre et à son auteur, autre chose que de nous édifier sur les mœurs délétères de nos « premiers de cordées ».

      Je causais de ce qui faisait que les gens professionnellement bossent avec telle ou telle société, plutôt qu’avec telle ou telle autre. Une conclusion était : les gens bossent avec d’autres gens plutôt qu’avec une société en particulier. Parfois, la société joue... mais souvent, c’est bien l’individu qui compte, même s’il se révèle in-fine moins compétent que d’autres sociétés. C’est pénible, mais la rationalité a parfois bien du mal à se frayer un chemin dans nos choix de délégation, ... et notre nature première d’être humain.

    • J’ai lu le paragraphe suivant, là où on trouve des « parce que ».

      Maxime Nicole, combien de divisions ?
      Etienne Chouard, combien de divisions ?

      Encore une réflexion centrée sur les individus. Encore une réflexion supposément stratégique, où l’enjeu serait « l’alliance » blablabla, avec celui-ci ou celui-là.

      Ce qui les emmerde, les anti-confusionnistes-prout, c’est qu’on ne les lit pas assez... Ils produisent de la super-réflexion-stratégique-anti-capitaliste-vraiment-utile, mais personne ne les lit. Pas comme Maxime Nicole ou Etienne Chouard, qui sont invités et lus, dont on se fout de ce qu’ils produisent, à partir du moment où... merde, ils vont là où on souhaite débattre avec eux. Et qu’ils ne sont pas au courant qu’il y a des endroits cacas. Parce que le monde il est fait d’endroits cacas-confusionnistes et d’endroits bien sous tous rapports conformes à la lutte des classes Label Rouge.

      J’avoue avoir toujours autant de mal avec l’ostracisme de certains milieux militants. Je me sais terriblement pragmatique, et soucieux d’opérationnalité, et j’entends les critiques faites à chacun de ces individus. Mais... un peu de sérieux dans la façon de critiquer bon sang. Qu’on sorte de l’ostracisme « prout ».

    • @biggrizzly je suis assez d’accord, c’est problématique ce genre d’attitudes pour rester « pur » (et puis mettre Lancelin, Chouard et Michéa dans le même sac c’est assez risible). Pourquoi ne pas inviter Branco et lui dire tout ça en face ? Je pense que ça dégonflerait la baudruche en plus de pouvoir préciser notre propre pensée politique (peut-être que ça aiderait Juan Branco à clarifier la sienne, qui sait ?). Parce que bon c’est facile de dire « c’est confus » mais je ne suis pas certain que beaucoup de militants sont capables d’expliquer très clairement leur pensée politique et leurs objectifs à court et moyen terme.
      En plus il y a des choses intéressantes à retenir dans son bouquin et toutes les personnes qui nous disent « on savait déjà » sont un peu présomptueuses, tout le monde n’est pas aussi bien informé que le militant d’extrême gauche lambda (ou toute autre personne « conscientisée »). Branco décrit bien la logique de classe à l’œuvre dans la bourgeoisie française, un sociologue écrirait tout ça en langage universitaire qu’on n’y trouverait rien à redire mais c’est juste que personne ne le lirait à part un petit milieu bien éclairé.
      Sur l’outing de Gabriel Attal je suis partagé, évidemment qu’outer quelqu’un est problématique mais à partir du moment où il y a un intérêt public à savoir, parce que cela touche à l’attribution de postes de pouvoir (et qu’a priori tout un milieu est au courant sauf le bas peuple), je serais moins catégorique sur le fait de ne pas outer, l’outing devenant en quelque sorte une question secondaire. Cela ne choque personne quand c’est fait pour des hétéros dans ce même cadre. On parle d’un homme qui a des responsabilités, qui a du pouvoir, qui fraye dans la bourgeoisie parisienne où l’homophobie est globalement plutôt mal vue désormais (enfin je crois), pas d’un mec au fond de son village pour qui un outing serait potentiellement catastrophique dans sa vie personnelle. Je n’ai pas d’avis définitif sur la question mais disons que je ne suis pas scandalisé outre mesure.
      Au final, on retient donc juste les choses qui déplaisent et on excommunie, on finit un jour par traiter de facho tous les sympathisants plus vite que son ombre, belle stratégie pour envoyer tout droit un tas de gens (ceux qui auront lu et apprécié le bouquin sans avoir tout l’appareil critique pour soulever tous les points problématiques) vers l’extrême droite, qui elle accueille à bras ouverts sans sourciller.

    • Non merci. L’outing est une méthode dégueulasse, pas seulement « problématique » !
      Cette interview de Philippe Mangeot à l’époque de la « menace » d’outing faite par Act Up (et d’ailleurs, sauf erreur de ma part, jamais mise en œuvre) délimite assez bien les contours du truc et les dangers qu’il y a à le manipuler :
      https://www.liberation.fr/france/1999/03/16/le-president-d-act-up-justifie-la-menace-d-outing-contre-un-depute-ceux-q

      Tu sembles vouloir retourner la culpabilité en disant qu’on enverrait les gens vers l’extrême-droite lorsqu’on critique ce genre de méthodes — mais ho ! S’ils en sont là c’est qu’ils y vont déjà de leur propre chef. Il faudrait accepter racisme, antisémitisme, homophobie etc pour « garder les gens à gauche » ? Ça n’a aucun sens…

      On pourrait se demander s’il n’y a pas aussi un léger soupçon de racisme social dans ton message, comme quoi l’homophobie serait plus grave au fond du village que chez les bourgeois parisiens. Merci de préciser d’où sort cette fulgurance, alors que ce qui est critiqué ici c’est justement cet acte homophobe avéré de la part d’un bourgeois parisien…

    • @fil je trouve juste que c’est aller vite en besogne que de qualifier d’extrême droite ou même d’homophobe Juan Branco. Encore une fois, l’outing en question est circonstancié, on en parle comme si c’était quelque chose d’abstrait mais Branco a juste dénoncé le fait qu’Attal a eu son poste en partie grâce à son compagnon, dévoilant au passage son homosexualité (c’est pour ça que je dis qu’il s’agit d’un point secondaire dans cette histoire). Et oui je pense et je maintiens que c’est plus simple et moins dangereux d’être homosexuel quand on est un bourgeois parisien que quand on est un prolo qui vit à la campagne (c’est bien pour ça que la plupart vont se réfugier dans les grandes villes) ce qui ne veut pas dire que ça ne pose aucun problème et que les bourgeois ne seraient aucunement homophobes. Mon opinion est peut-être faussée par le fait que je viens de la campagne et que je suis un prolo hein, je ne suis pas homosexuel mais j’ai bien vu la différence de traitements entre les deux environnements cités et le fait que le virilisme soit une valeur largement plus sollicitée à la campagne qu’en ville (et moi aussi c’est pour ça que je me réfugie en ville).

    • Rhétorique complotiste et sémantique extrême-droitiste : Rebellyon remet le couvert :

      https://rebellyon.info/Le-best-seller-de-Juan-Branco-un-opuscule-20685

      On a lu le bouquin de Juan Branco qui fait tant parler. C’est avec un vocabulaire d’extrême droite, une rhétorique du sous-entendu et des concepts bien foireux (l’oligarchie et ses « êtres ») que Crépuscule prétend nous dévoiler la marche du monde. Sauf qu’on y découvre pas grand-chose à part les obsessions de son auteur .../...

      Mais qu’est-ce qu’on a fait au Bourdieu ?

      Certain·es lecteur·ices ont sans doute découvert, grâce au livre de Branco, qu’il existe une classe dominante et qu’elle travaille à maintenir sa position par un système d’entre-soi bien rodé. Cela dit, il est très présomptueux de la part de l’auteur de prétendre en faire la révélation. Sans tous les citer, on peut penser aux travaux de Bourdieu et Passeron qui font aujourd’hui autorité, et que beaucoup connaissent sans les avoir lus, ou aux ouvrages des Pinçons-Charlot (qu’on aurait du mal à qualifier de « confidentiels »).

      Mais peut-être que ce qui séduit, c’est d’avoir cette fois le point de vue d’un insider un vrai, qui aime à se dépeindre en « traître à sa classe ». Pourtant, Branco ne semble guère doué pour la traitrise, puisque ce fils de la haute bourgeoisie est à présent un avocat de personnalités (ex-avocat de Mélenchon, défenseur d’Assange et Nicolle) et un polémiste médiatique... S’il veut réussir dans cette entreprise, on lui conseille de changer de méthode et de s’intéresser aux inspirantes réflexion développées sur le refus de parvenir.

      Cela dit, si l’on aime voir un milieu dépeint par ceux qui en proviennent, on regardera avec plus d’intérêt Les bonnes conditions de Julie Gavras, documentaire qui suit sur une période de treize ans huit jeunes du 7e arrondissement de Paris, du lycée à la trentaine. Documentaire lui-même réalisé par une « fille de » qui met son milieu d’origine à nu. Les mécanismes de reproduction sociale y sont très bien expliqués et on notera que le documentaire a été diffusé sur Arte, et qu’il est toujours disponible en ligne. On peut difficilement parler de censure.

    • Et on peut faire le lien avec Denis Robert, l’auteur de sa préface, qui n’hésite pas, d’après ce que j’en lis, à œuvrer par licenciement pour faute lourde, vis à vis de ses prédecesseurs·ses. Entre gens du même monde politique, ça a quelque chose de choquant (moi en tout cas, ça me choque, peu importe ce que ses prédécesseurs·ses ont fait). Mais quand on agit avec ses « couilles », comme il aime à parler, ça a du sens. Les couillus ont décidé de prendre les affaires politiques en main, et ça va déménager ! Z’allez voir...

      En fait, nous là, les gauchistes douillets, on les emmerde les gauchistes couillus, ils se sentent bridés.

  • Chers Socios,

    Je vous écris cette lettre avant de rejoindre la manifestation parisienne du 1er mai de ma chambre d’hôtel. Depuis deux semaines et mon accord pour rejoindre le Média, ma vie et mes habitudes ont été bouleversées. Je ne pensais pas accepter l’offre qui m’a été faite par l’équipe du Média. J’avais et j’ai toujours un livre en préparation. Je n’ai pas tout à fait terminé un documentaire sur le terrorisme et je démarre bientôt le tournage de « La très grande évasion », que certains d’entre vous ont soutenu. J’avais une vie plutôt confortable entre la réalisation de mes documentaires et l’écriture. Si j’ai décidé de rompre cet équilibre et de me lancer, loin de chez moi, à Montreuil, dans l’aventure de la web tv du futur, c’est d’abord et avant tout parce que j’y crois.

    Je pense que vous, Socios – vous êtes 17 000 à avoir fait des dons ou à avoir pris une adhésion – avez permis en deux années tumultueuses la création d’un formidable outil dans le paysage médiatique qui est très loin d’avoir atteint sa mesure. Vous avez permis la création d’un studio de télévision, l’achat de matériel, micros et caméras, et surtout, par votre investissement, vous avez permis de faire vivre et de faire travailler une trentaine de journalistes, de pigistes, de techniciens. Vous nous avez donné de l’indépendance et de la liberté qui nous ont permis d’être un espace à part, engagé, qui a démontré sa nécessité. C’était important de se lancer voici deux ans. Ça l’est encore plus aujourd’hui, en ces temps où le libéralisme s’est rependu sur l’ensemble de la sphère médiatique, où le mouvement des gilets jaunes a été si maltraité par les chaînes tout infos, mais aussi par les chaînes et les radios mainstream.

    J’ai accepté de relever ce défi parce que j’ai la conviction que, si nous sommes bons, sincères et déterminés, et si vous nous en donnez les moyens, qu’il y a un large espace pour une télévision et un média libre et ambitieux sur internet.

    Le Média s’est créé sous les auspices de la France Insoumise puis, grâce à Aude Lancelin, en défense des gilets jaunes. Pour cette phase trois qui démarre, sans rejeter ce passé, j’aimerais professionnaliser davantage Le Média, lui offrir plus de moyens et le lancer plus avant sur le terrain du journalisme. Un journalisme d’enquêtes, de chroniques incisives, de découvertes d’histoires et de personnages qui ne passent pas ailleurs à la télévision.

    J’ai été en ce début d’année à l’initiative de l’édition du livre de Juan Branco « Crépuscule ». Vous avez sans doute entendu parler de cet ouvrage. Il décrit, entre autres, les réseaux médiatiques et les liens oligarchiques qui ont amené Emmanuel Macron au pouvoir. Le livre va bientôt dépasser les 100 000 exemplaires vendus, sans un seul article dans la presse ou dans la télévision dite « mainstream ». C’est, à mes yeux, l’exemple ultime qui montre que deux mondes se font face : un vieux monde fait de médias lourds, généralement peu enclins à critiquer le pouvoir. Et un nouveau monde, autour d’internet et des réseaux sociaux, où l’on ne fait plus très bien la part des choses entre information et désinformation, entre rumeurs et faits avérés. Mon ambition pour Le Média est d’inventer un espace intermédiaire sur internet, un média sérieux, drôle et innovant. Nous devons le construire avec humilité, patiemment, et nous avons besoin de vous pour cela. Du fait des crises successives, Le Média était au bord de la faillite collective. De nombreux salariés avaient ou allaient quitter le navire. Je n’ai aucun grief ni aucune animosité à l’égard de ma prédécesseure Aude Lancelin. Son départ soudain a crée un émoi au sein de la rédaction du Média, tant Aude occupait une place centrale, monopolisant tous les pouvoirs. Elle était à la fois directrice de la publication, présidente de la société de presse et directrice de la rédaction. Contrairement aux rumeurs circulant ça et là : elle n’a jamais été démissionnée et personne de la France Insoumise ou parmi les historiques ayant lancé Le Média n’a œuvré en coulisses pour la pousser dehors ou me mettre à sa place. Je suis quand même le premier concerné pour vous dire cela. La gestion d’Aude Lancelin était discutée à l’intérieur du Média. Non pas pour son travail rédactionnel, unanimement salué, mais pour sa gestion humaine de l’équipe et parce qu’elle centralisait visiblement trop de pouvoir. J’essaye de ne pas prendre parti en énonçant cela. L’équipe du Média a donc voulu créer un contre-pouvoir en lui retirant la présidence de la société de presse mais en lui laissant la direction de la rédaction. Aude Lancelin a refusé. C’est son choix, mais en démissionnant elle a crée une nouvelle crise qu’il fallait résoudre. Il fallait soutenir l’équipe, faire taire les rumeurs de manipulation, stopper les premiers désabonnements suite à une campagne sur Twitter et surtout amener Le Média vers des rivages plus apaisés.

    J’ai accepté la proposition qui m’a été faite pour ces raisons. Et pour bâtir un nouveau projet, lancer de nouvelles émissions. Je vous en dirai davantage bientôt concernant ces nouveaux programmes. D’ailleurs, je vous tiendrai régulièrement informés par ce type de courriers. Plus que jamais, nous avons besoin de vous. J’ai besoin de vos soutiens. L’équilibre du Média est encore fragile. Vous êtes les Socios mais vous êtes aussi les proprios… J’ai refusé d’être président de la société de presse, je ne m’occupe que de la rédaction. C’est à vous de décider si nous sommes dans la bonne direction. Merci d’être là et de continuer à nous suivre de près.

    Amicalement,

    Denis Robert, le 1er mai

    Le Media

    94 rue des Sorins 93100 Montreuil FR

    • Bon. j’ai des réserves sur Le Média, mais j’admire Denis Robert pour son courage et son travail. J’ai des réserves sur Ruffin, mais je suis d’accord avec beaucoup de ses approches et de ses idées, etc...

      La vie n’est pas simple. Et les alternatives « visibles » sur « comment bien s’informer aujourd’hui » ne sont pas nombreuses. Par contre, en travaillant beaucoup, en recherchant beaucoup et en testant beaucoup, on peut produire un bouquet de lieux (sites Internets, blogs, comptes réseaux sociaux, collectifs, médias alternatifs, réflexions personnelles, trucs genre seenthis pour l’intelligence collective, etc...) totalement formidable pour avoir en permanence une grande et belle fenêtre ouverte sur le monde.

    • A sa naissance, la presse libre n’était-elle pas généralement « d’opinion » ?
      Quand la grande presse obfusque tout ce qui dérange ses fondements capitalistes et autoritarismes, je ne peux que soutenir les alternatives d’opinion vertes et rouges... Une nouvelle naissance de la presse...

  • L’idole du crépuscule | castagne
    http://hyperbate.fr/castagne/2019/04/18/juan_branco_idole_du_crepuscule

    Je me suis un peu moqué de la paranoïa du sémillant journaliste-avocat-activiste2, et franchement, ce dernier donne le bâton pour se faire battre, avec des révélations comme celle qui est contenue dans le tweet qui suit : si les médias parlent du subit regain de succès du Notre Dame de Paris de Victor Hugo, juste après l’incendie de la cathédrale du même nom, ce n’est pas parce que c’est intéressant, c’est un prétexte pour ne pas parler du succès de son livre à lui, Crépuscule. Dans le patois de ma région on appelle ça « avoir le melon ».

    #livre #Juan_Branco

  • Le journaliste #Gaspard_Glanz enfin libre, mais empêché de travailler à Paris

    https://reporterre.net/Le-journaliste-Gaspard-Glanz-enfin-libre-mais-empeche-de-travailler-a-Pa

    Avec ce commentaire de Denis Robert sur FB :

    Gaspard est aujourd’hui, de mon humble point de vue, ce qui se fait de plus courageux en matière de journalisme. Son arrestation, filmée (y compris le mérité doigt d’honneur à la maréchaussée ) est un scandale. Mais que ce scandale dure, devient une affaire...

    Le journaliste Gaspard Glanz interpellé samedi 20 avril lors de la manifestation des Giles jaunes à Paris, a été retenu par la police et la justice plus de 48 h. Il est sorti lundi au soir, avec une interdiction de travailler à Paris les samedi et le 1e mai. Une atteinte à la liberté d’informer.

    • Lundi 22 avril 2019, 20h40 — Gaspard Glanz est sorti du tribunal vers 20h40. Demain matin, Reporterre publiera son témoignage.

  • #ADP, Le Monde, 19/04/2019, 3 tribunes


    BENOIT TESSIER / REUTERS

    • Groupe ADP : un calcul « étonnamment incomplet »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/04/19/groupe-adp-un-calcul-etonnamment-incomplet_5452514_3232.html

    L’économiste Jean-Christian Tisserand observe, dans une tribune au « Monde », que les revenus de l’Etat seraient sensiblement identiques que Groupe ADP (ex-Aéroports de Paris) soit privatisée ou pas.
    […]
    Les détracteurs de la privatisation déclarent qu’une si légère différence à l’avantage de la vente ne suffit pas à justifier sa cession, puisque sa valeur sera certainement amenée à augmenter dans les années à venir, et donc les dividendes également.

    Malgré le nombre d’articles sur le sujet, ce calcul reste étonnamment incomplet.

    et le #paywall ici, laisse le pourquoi du comment… incomplet .

    ===================

    • « Pourquoi ne pas créer une concession autour de chacun des aéroports parisiens d’ADP ? »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/04/19/pourquoi-ne-pas-creer-trois-concessions-autour-de-chacun-des-aeroports-de-la

    Dans une tribune au « Monde », l’économiste Paul-Adrien Hyppolite explique qu’ADP ne constitue pas un monopole et que sa privatisation sera de fait favorable aux passagers et aux compagnies aériennes.
    […]
    Beaucoup de contrevérités circulent dans le débat public et alimentent en particulier deux mythes. Le premier voudrait que la privatisation des aéroports parisiens fasse courir un risque pour la sécurité et la souveraineté du pays. Or le gouvernement n’abandonne en aucun cas le contrôle de la frontière aéroportuaire à une société privée. Quelle que soit la structure actionnariale d’ADP, toutes les activités relevant du contrôle aérien, des douanes et des migrations restent aux mains de l’Etat.

    Le second mythe voudrait que le transfert au secteur privé du contrôle d’aéroports internationaux soit rarissime. Pourtant, si l’on s’en tient aux faits, plus de deux capitales européennes sur cinq sont dans ce cas de figure, par exemple Londres, Rome, Bruxelles, Vienne, Lisbonne, Copenhague, Budapest. À l’échelle nationale, plus de la moitié des cinquante principaux aéroports de France métropolitaine sont contrôlés par le secteur privé. Aujourd’hui, les aéroports contrôlés exclusivement par la puissance publique accueillent moins d’un quart du trafic passagers en Europe.

    ===================

    • Privatisation d’ADP : « En France, pour les grandes infrastructures de réseaux, la concession a longtemps été la forme juridique dominante »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/04/19/privatisation-d-adp-en-france-pour-les-grandes-infrastructures-de-reseaux-la

    L’historienne Claire Lemercier décrypte, dans une tribune au « Monde », les évolutions du compromis entre politiques publiques et intérêts privés.

    S’il y a une leçon de l’histoire en matière de répartition des tâches entre Etat et entreprises privées, c’est qu’il n’existe pas de solution unique. Pendant plus de la moitié de son existence, la Banque de France a été une société privée, tandis que des manufactures d’Etat produisaient tabac et allumettes. A la Belle Epoque, il y a eu des boulangeries municipales ; au milieu du XIXe siècle, des entreprises concurrentes posaient des conduites de gaz dans les mêmes rues. Décider qui doit gérer un aéroport est donc un choix politique, et non une évidence économique.

    • Donc d’ici moins d’un an la #propagande aura fait son chemin et le gâteau public ADP sera mangé entre riches.
      Le dernier bouquin de Denis Robert, Les Prédateurs (avec Catherine Le Gall), Cherche Midi, 2018 montre le même genre de mise en scène.
      #mafia

  • « Crépuscule », de Juan Branco, met l’oligarchie à nu | Hervé Kempf
    https://reporterre.net/Crepuscule-de-Juan-Branco-met-l-oligarchie-a-nu

    Un décorticage des mécanismes par lequel le système oligarchique a placé Emmanuel Macron au pouvoir : c’est ce qu’opère le livre de Juan Branco, en flagellant les médias serviles qui servent l’oligarchie. Ils répondent par le silence. Mais le public a adopté un livre utile et qui mérite d’être lu.

    Voici un livre politique qui est en tête des ventes ou à peu près, dès sa sortie il y a deux semaines, et dont pourtant personne — enfin, aucun « grand média » — ne parle. Il y a là un mystère. Ce livre est-il inintéressant ? Non. Manque-t-il d’originalité ? Point. Mal écrit ? La plume n’est pas des plus légères, mais on a lu largement pire. Serait-il abracadabrant, inepte, mensonger, idiot, benêt, déraisonnable, fade ? Que nenni, on vous dit.

    Il n’y a qu’une explication au lourd silence des Joffrin, Fressoz, Apathie, Barbier, Jeudy, Calvi, politologues de tout poil et éditorialistes de toute domesticité : le livre les dérange. Il dérange leur monde, leurs liens, leurs asservissements, leurs idées, leur subordination. Car Crépuscule n’y va pas de mainmorte. Dans l’entreprise, non pas de démolition, mais d’élucidation qu’il mène à propos du système macronien, il décrit avec précision les plus ou moins subtiles façons dont quelques oligarques — au premier rang desquels Xavier Niel, copropriétaire du Monde et de L’Obs, Bernard Arnault, propriétaire d’Aujourd’hui-Le Parisien et des Échos, Patrick Drahi, propriétaire (jusqu’à il y a peu) de Libération, de L’Express et de BFM-RMC —, dont quelques oligarques, donc, ont organisé la résistible ascension de leur brillante marionnette, Emmanuel Macron, en usant et abusant de leurs valets médiatiques. Signer une recension de Crépuscule dans un de ces désolants médias serait donc soit s’exposer à une douloureuse censure interne ou à quelque vicieuse réprimande, soit se livrer à des contorsions tartuffiennes dont ce qui reste d’honneur à l’un ou l’une de ces plumitifs leur interdit le ridicule de s’y livrer...

    • Fascinante campagne de délégitimation en cours dans les rédactions parisiennes, où les chefs justifient la non-couverture de Crépuscule, en tête des ventes, en inventant pêle-mêle séjours en HP, fortune cachée et autres délires que l’Express avait oublié de recenser.

      La première tentative d’éviction de l’espace social bourgeois, « l’enquête » de l’Express qui, suivant de quelques jours mon signalement par le pouvoir auprès de la justice, avait plongé dans les tréfonds de mon adolescence pour tenter de m’éliminer, n’avait rien donné.

      Alors sont venues les salissures pures et dures. Après l’accusation en homophobie, puis celle encore plus risible de néofascisme, on a basculé sur la question de l’intégrité personnelle, ironisant sur le RSA, harcelant pour alimenter l’excitation,multipliant les rumeurs infondées

      Ce qui est formidable, c’est que ça confirme mot pour mot le propos de l’enquête, qui dénonce un marché de l’information vérolé au sein du petit Paris, où tout est bon pour défendre ses intérêts. Les petits vassaux à la manoeuvre ont une source dont ils prétendront être déliés.

      Cela aurait pu suffire dans l’ancien monde, effrayant les grands éditeurs parisiens, de Laffont à Fayard (dont on appréciera la dernière compromission avec Emelien, et ce plan comm’ délirant organisé avec Lagardère... pour rien). Mais cela n’a, cette fois, pas suffit.

      Car les gens sont lassés. Lassés d’être instrumentalisés et manipulés. Lassés de voir que dès que quelqu’un a le courage de dénoncer les manœuvres de ceux censés les diriger, celui-ci se trouve immédiatement stigmatisé. Cette leçon, c’est Assange qui le premier me l’a partagée.

      A l’Elysée, d’où proviennent en fait ces rumeurs, l’heure est à la machination. La stratégie d’étouffement ne prenant pas, les faux comptes créés pour me harceler restant sans effet (coucou @winniah), le conseiller presse de Macron, commence à s’énerver.


      Leur obsession, s’assurer que l’ouvrage ne pénètre pas l’espace social bourgeois, quitte pour cela à tout détruire, commence à vaciller. La technique qui, depuis des décennies fonctionnait, l’omerta médiatique accompagnée de campagnes de dénigrement, se prend un mur violent.

      Eux qui sont arrivés au pouvoir en jouant de ces jeux de corruption passive, échange d’informations et de services qui vous permettent pas à pas de vous élever au prix de la vérité, se voient pris à contre-pied et savent plus comment avancer.

      Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le livre est un carton. L’ouvrage, enfin publié, arrive à point nommé pour faire jonction entre ceux qui ne supportaient plus d’être instrumentalisés et ceux qui sont enfin prêts à leur donner les clefs.

      Ce qui ne leur était jamais arrivé, c’est-à-dire qu’un petit soldat du système gardant des entrées partout et continuant donc de recevoir les intox qu’autrefois ils s’amusaient à faire circuler, les rend fou. Eux qui complotent en permanence cherchent à me descendre.

      Les premiers concernés crient au complot, et continuent de comploter. Quelques erreurs seront peut-être signalées. Mais les mois d’enquête qui ont nourri ce livre, mes navigations allant de leurs amantes à leurs cousins en passant par leurs amis et employés, s’imposeront.

      Et cette vérité, publiée malgré leurs immenses résistances, ne pourra plus être étouffée. Pour la première fois, quelqu’un qui avait accès à leur espace intime, si violemment protégé jusqu’alors, vient de rompre les digues qui jusqu’alors les protégeaient.

      Le livre, dès lors restera, et la violence avec laquelle ils le recevront les humiliera. Chaque pas qu’ils feront, contre eux se retournera.

      A leurs entrailles, celles d’où ce texte est né. A ces entrailles, que ce texte achèvera.
      https://www.actualitte.com/article/livres/comment-les-fortunes-de-france-auront-invente-emmanuel-macron/94137
      https://twitter.com/anatolium/status/1114190000873201664

    • J’aime beaucoup les « checks news » de Libé. La première idée qui me vient quand je lis celle de ce matin, c’est qu’on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Autrement dit : on ne peut pas écrire un livre qui dénonce la censure et en même temps s’étonner ou communiquer sur cette censure une fois le livre sorti. Sauf que cette affaire mérite développement. J’en suis partie prenante, dans la mesure où j’ai aidé Juan à publier son livre. Dans la mesure où j’en ai écrit la préface. Dans la mesure où je touche un pourcentage sur les ventes. 2% jusque 40000. 3% au-delà. On pourra donc objecter que ce que j’écris est orienté et sujet à caution. Sauf que non. Mais vous n’êtes pas obligé de me croire. Sauf que je ne suis pas Juan. Là, vous êtes obligé de me croire. Et que je suis même en désaccord sur certains aspect de son (formidable) manuscrit. Ceux qui ont lu ma préface me comprennent. Ceci étant, je note que Juan, contrairement à ce qu’induit le texte, n’a pas directement invoqué une censure. Il parle « d’ostracisation » et évoque des interventions de la direction de plusieurs journaux quand des journalistes (de base) ont proposé un sujet le concernant. Plusieurs titres sont cités, de Mediapart au Quotidien, de l’Obs à Paris Match, de RTL à RMC… Juan ne mégote pas. Je ne vais pas les reprendre un à un. Mais pour avoir été le témoin et l’intermédiaire dans deux de ces histoires, je ne peux, contrairement aux cris d’orfraie poussés par mes congénères, qu’accréditer les propos de Juan. Effectivement, pour deux de ces titres, des journalistes -enthousiastes et préoccupés par le fait que le livre est en tête des ventes depuis trois semaines sans une ligne dans leurs journaux- ont proposé des portraits critiques sur le livre et sa saga et se sont faits jeter par leur rédaction en chef. C’est un peu parole contre parole. Et comme ces journalistes sont aussi des salariés, difficile d’aller plus loin… Peut-on pour autant parler de censure ? Non. D’autocensure ? Ben même pas. De connerie, d’erreur monumentale, d’absence totale de professionnalisme ? Euh, oui. Assurément. Dans les arguments qui, en coulisse, sont opposés pour ne pas évoquer le livre, j’ai entendu tout et son contraire. Style ampoulé, jargon de normalien, militantisme politique, aveuglement, mélenchonisme, absence d’infos, amalgames insupportables, erreurs à chaque page, etc… Pourquoi pas ? Mais dans ce cas, messieurs les non censeurs, qu’attendez-vous pour les écrire ces foutus papiers ? Qu’attendez-vous pour inviter Juan et le démonter, lui dire où il se plante ? Qu’attendez-vous pour en débattre ? Un dernier argument est opposé : « On ne va pas en plus lui faire de la publicité ». Ultime idiotie qui -elle- se pose là. Il suffit de regarder le classement data de Libé ce matin pour noter que « Crépuscule », en tête des ventes toutes catégories, n’a pas besoin de publicité. Ce serait même de la contre publicité que ces journalistes disent du bien (ou du mal) du livre. On peut surtout relever -et si j’étais à leur place, j’en serais inquiet- que le livre vit parce qu’ils n’en parlent pas. Surtout ne rien demander Juan, ne s’offusquer de rien. Individuellement, on peut entendre – d’Edwy Plenel à Bruno Jeudy, d’Yves Calvi à Olivier Truchot- ce que chacun dit. Ce qui fait sens pourtant, c’est l’effet de masse et cette très cruelle réalité. Cruelle pour eux, pas pour nous. « Crépuscule » dénonce le lien endémique, financier, de subordination entre ces stars du journalisme ou de la parlote avec leurs patrons ou sponsors. Il pose un problème de liberté publique, de détournement démocratique. Maintenant, relisez ce check news et entendez leur cacophonique défense : « On n’a pas le temps, on n’a pas que ça à foutre, maintenant qu’il a dit des méchancetés sur nous on ne va pas l’inviter, on est encore libre d’écrire ce qu’on veut, c’est pas parce que Xavier Niel nous file de la thune qu’on ne va pas le mettre en cause, etc… ». Je ne sais pas vous, mais moi je me dis que plus ils parlent, plus ils s’enfoncent. Laisse pisser Juan…

      Denis Robert

      https://www.liberation.fr/checknews/2019/04/13/juan-branco-a-t-il-ete-censure-par-plusieurs-grands-medias-francais_17210

      https://twitter.com/anatolium/status/1117022023270785026

    • Pour moi c’est très simple le Duc Geofrey de Lannerie faisant partie intégrante du système corrompu se fait le complice du macronisme car il va de soi que lui est un véritable « progressiste » qui se bat contre les « éléments de langage d’une perception fascisante »…
      Sans aucun doute il déborde d’intelligence et a choisi son camp.
      https://blogs.mediapart.fr/juan-branco/blog/140419/sur-le-fascisme-de-crepuscule-reponse-pascale-fautrier
      https://twitter.com/gdelagasnerie/status/1117028284984954886
      JB empêche tout le monde de dormir... https://www.facebook.com/deniroro57/posts/10155953902006960
      https://twitter.com/Denis_Robert_/status/1117566310043590656

    • Autant le dire d’entrée de jeu : j’ai de la sympathie pour Juan Branco, non pas parce qu’il a été mon étudiant à Sciences Po mais parce qu’il vise juste, pour Assange comme pour l’oligarchie française. Je dis bien « viser » parce que c’est cela qui semble insupportable à ceux qui voudraient qu’on se contente de parler de « structure » ( effets structurels), de « système », tous discours fort nobles et savants mais qui ne permettent jamais de nommer l’ennemi. Déjà parvenir à nommer la finance ( et non l’Europe, la mondialisation, l’individualisme ou je ne sais quoi sans parler des immigrés ou des illuminati), c’est déjà un bel effort que j’avais conseillé en 2003 dans mon bouquin « déboussolés de tous les pays » et en suivant Attac. Regardez tous les discours qui se débrouillent pour ne jamais mentionner la finance, et vous savez d’emblée que ce sont des discours qui organisent l’impuissance. Faiblesse de l’analyse et impasse du programme d’action.

      Dans le cas de Juan Branco, Crépuscule ( que j’ai lu dans sa version en ligne) permet de cibler des personnes, c’est-à-dire d’arrêter de jongler avec des abstractions comme l’oligarchie ou la caste, ou le 1% etc., et de donner les noms des personnes en chair et en os qui organisent cette politique de prédation massive des richesses et de confiscation du pouvoir. Mais ça , ça ne fait pas très poli, pas très convenable, parce qu’après tout, ces gens-là, dans l’entre-soi parisien, on va les côtoyer sur un plateau télé, dans une brasserie célèbre et on ne peut pas leur cracher à la gueule quand même... La bonne éducation des plus critiques finit par paralyser tout le monde et surtout par empêcher de nommer, de cibler. Or, il faut nommer, « name et shame » est la seule stratégie, celle qui reste aux plus faibles avant la violence directe. Et on voudrait leur enlever ça ? et on voudrait rapporter cela à des paroles d’avant guerre fascisantes ? Mais la guerre est commencée, elle est même gagnée comme disait Warren Buffett en parlant de la lutte des classes , gagnée par les ploutocrates. Mais non, en fait, elle continue. Et le levier de la réputation est essentiel, car toute l’économie financière repose sur des jeux de réputation amplifiés par le numérique qui mesure tout cela jusqu’à l’obsession. M. Feher l’a montré, on cherche tous des investisseurs, on vit tous à crédit, Macron le premier, devenu le larbin de ceux qui ont investi dans sa candidature. Et si on lui « fout la honte », internationalement (avec les Champs démolis), auprès de ses copains, si on met à jour ces connivences, comme le fait Juan Branco, oui, sa réputation en prend un coup.

      C’est aussi ce qu’Assange a toujours fait. Mais là, même rengaine, la personne n’est pas très convenable, regardez sa « déchéance » : voilà comment le libéralisme autoritaire organise le discrédit, casse la réputation et rend impossible toute solidarité traitée comme complicité, de quel crime d’ailleurs si ce n’est d’avoir saboté la réputation des menteurs et des tricheurs qui gouvernent ? Donc, oui il faut faire avec des personnes, en chair et en os, bien vifs comme dirait Damasio, qui donc ont des aspérités, des débordements, et ne sont pas toujours « dans la ligne » (je croyais les partis disqualifiés pour ça précisément), mais qui au moins osent nommer et humilier, car c’est bien le but , oui, humilier la caste qui nous gouverne, lui casser sa réputation, elle qui passe son temps à le faire avec les gilets jaunes que l’on traite de tous les noms.

      La bataille de la réputation est clé dans notre société de crédit généralisé en réseaux, il ne faudrait pas la perdre en sabotant la réputation de ceux qui sont au front contre une oligarchie qui a des noms et des visages désormais ( au cas où on l’aurait oublié !) grâce à Juan.

      Dominique G Boullier

    • Il s’agit d’un excellent commentaire 15/04/2019 14:35 Par Dominique G Boullier en réponse à Pascale Fautrier :
      https://blogs.mediapart.fr/pascale-fautrier/blog/140419/crepuscule-de-j-branco-un-pamphlet-fascisant-reponse-geoffroy-de-lagasnerie/commentaires
      https://blogs.mediapart.fr/pascale-fautrier/blog/140419/crepuscule-de-j-branco-un-pamphlet-fascisant-reponse-geoffroy-de-lag
      https://seenthis.net/messages/774715 @sombre

      Dominique Boullier, sociologue français né à Rennes en 1954, rédacteur en chef de la revue Cosmopolitiques, professeur des universités est spécialiste des usages du numérique et des technologies cognitives.
      Il a mis en place durant l’année 2015 à la Fondation Maison des Sciences de l’Homme un séminaire sur les « sciences humaines et sociales troisième génération » qui rassemble des chercheurs soucieux de comprendre ce que le Big Data fait aux sciences sociales. L’invention de la société puis de l’opinion doivent être complétées par l’invention d’une théorie des répliques (ou vibrations en anglais) capables de traiter les traces innombrables désormais collectées sur les plates-formes du web. La comparaison avec l’époque de Durkheim et le triomphe des statistiques pour penser « la Société » (première génération) et avec l’époque de Gallup et le lancement des sondages pour produire « l’Opinion publique » (seconde génération) permet de fixer les tâches nécessaires pour produire une nouvelle convention pour la réinvention d’autres sciences sociales, qui complètent les précédentes.

  • Demain 21 mars 2019, sortie de Crépuscule, le livre de Juan Branco.

    http://anneetarnaud.com/juan-branco-crepuscule

    Diffusé sur Internet dans un état original et brutal, il a généré un buzz considérable et des dizaines de milliers de téléchargements. Il parait aujourd’hui en librairie, après bien des péripéties liées à son caractère subversif et emporté, dans une version différente du document diffusé sur le net.Introduit, chapitré différemment, le livre contient une enquête originale et des éléments inédits sur la banque Rothschild, le ministère des finances et les liens de journalistes avec Emmanuel Macron.

    La préface de Denis Robert (source : FB)

    Ma préface au livre de Juan Branco/ Crépuscule/ en vente partout avant épuisement des stocks dès ce matin.

    C’était au début du mois de novembre 2018. Le Président de la République achevait sa tournée mémorielle par une visite à Pont à Mousson, une ville en bord de Moselle. Il devait y clôturer un colloque qui usait d’anglicismes pour « inventer » son monde de demain : Choose France Grand Est. J’y ai un ami médecin. Je le soupçonne d’avoir voté pour Emmanuel Macron aux deux tours de la Présidentielle. Entendons-nous bien, j’ai fait comme lui au second tour, sans état d’âme particulier. Donc cet ami que je soupçonne de toujours voter à droite m’envoie un long mail quelques jours plus tard avec une dizaine de photos édifiantes. C’était comme si un gaz mortel avait anéanti toute une ville. Pas un seul mussipontains dans les rues. La place Duroc complètement fermée à la population. Idem pour l’Abbaye des Prémontrés où étaient enfermés les cinq cent invités du colloque, des élus et des décideurs triés, fouillés, encravatés. En cet après-midi, la ville est anesthésiée. On a écarté la population. Dans un cercle d’environ un kilomètre de diamètre autour d’Emmanuel Macron, pas un seul habitant libre et vivant. Rien que des barrières métalliques, des gendarmes et des compagnies républicaines de sécurité, patientant dans des dizaines de cars garés le long des berges. Le soir, à la télévision et le lendemain dans la presse, on relevait la réussite du voyage présidentielle, sans faire état de la mise à l’écart du peuple importun. « Je n’ai jamais vu ça, c’est complètement dingue » commentera mon ami à propos de la peur visible de voir le Président confronté à des opposants.

    C’était le 5 novembre et les gilets jaunes étaient encore pliés dans les coffres des fourgonnettes. Juan Branco ajoutait une dernière touche à son manuscrit « Crépuscule » qu’il venait de mettre en ligne sur son blog. Il était encore confidentiel.

    Une semaine plus tard, les gilets jaunes vont commencer à râler sur les réseaux sociaux, puis sur les ronds-points. Cette taxe carbone pour les voitures diesel fait hurler les pauvres. Et se cacher les riches. Le pays se fragmente, le pouvoir joue la montre. Les commentaires médiatiques minimisent à l’unisson le mouvement qui se dessine et s’enracine. L’écart se creuse, bientôt abyssal, entre la France de tout en haut et celle d’en bas. Au milieu, s’ouvre un gouffre que cherchent à combler les corps dits intermédiaires et les préposés aux commérages politiques. Personne n’y parvient. Les corps intermédiaires ont été pulvérisés par Emmanuel Macron et sa République en marche. Les médias restent pour l’essentiel indulgents à l’égard du pouvoir et développent des théories fumeuses pour masquer leur incompréhension face à cette révolte. J’ai les photos de mon ami médecin en tête. Un Président qui se cache à ce point de sa population est un président qui triche et qui a peur. Quelles autres explications ?

    Juan, qui n’est alors qu’une relation sur Facebook, poste un message en m’invitant à lire son texte. Ce que je ne fais pas tout de suite, rebuté par le propos apocalyptique : « Le pays entre en convulsions diverses où la haine et la violence ont pris pied. Cette enquête sur les ressorts intimes du pouvoir macroniste, écrite en octobre 2018, vient donner raison à ces haines et violences que l’on s’est tant plu à déconsidérer. » On en voit tellement passer sur le net. Pourtant, malgré le style abscons, la longueur des phrases et l’âpreté d’une lecture sur écran, quelque chose m’accroche dans le ton, ce Juan Branco semble connaître son sujet et tenir la distance. J’enregistre le document.

    Je suis entouré d’amis, journalistes, voisins, parents qui, pour la plupart, minimisent le mouvement des gilets jaunes. Sur Facebook, l’incendie se propage, mais dans les médias mainstream, on avance pépère, traitant les manifestants au mieux d’olibrius ou de beaufs (Jacques Julliard), au pire de « racailles cagoulées » (Pascal Bruckner), « de salopards d’extrême droite ou d’extrême gauche qui viennent taper du policier » (Luc Ferry) ou de « hordes de minus, de pillards rongés par le ressentiment comme par les puces » (F-O Giesbert). Chaque samedi, tandis que le Président se terre, les gilets jaunes occupent pourtant de plus en plus d’espace. Mes interlocuteurs reprennent souvent l’acmé des commentaires médiatiques, s’effraient de la violence de la rue, critiquent l’absence d’organisation et de revendications claires, amalgament les gilets jaunes à l’extrême droite. Ces raisonnements m’apparaissent étriqués, dupliqués et in fine dénués de fondement. Ils expriment une peur de l’inconnu et de l’insurrection qui couve.

    Je viens de publier une enquête qui décrit la façon dont les milliardaires, aidés par les banques d’affaires et les cabinets d’avocats, pillent les États (« Les prédateurs », avec Catherine Legall, Le Cherche-midi, 2018). J’ai beaucoup réfléchi, écrit des livres, réalisé des documentaires autour de la question de ces inégalités croissantes, de la prégnance de la finance sur l’économie, et de la paupérisation de nos économies : comment un pays aussi riche que les nôtre peut-il produire autant de pauvreté ? Je prends le parti sur les réseaux sociaux, comme lors de débats publics, des gilets jaunes. Ils expriment une révolte salutaire, essentielle. Ils nous rendent honneur et fierté malgré les excès et les bavures. On me relance alors régulièrement : « Tu as lu Crépuscule ? Tu as vu la vidéo de Juan Branco chez Mermet ? ». Un soir de la fin décembre 2018, je me tape les deux. Je découvre d’abord un jeune homme calme et fougueux, à la pensée structurée qui développe une critique argumentée et originale du macronisme. Puis je me plonge dans « Crépuscule ». J’en sors fatigué mais emballé. Je n’ai pas lâché son manuscrit. Malgré les digressions et la posture parfois emphatique, c’est la première fois que je lis une histoire aussi fouillée et convaincante de ce que pourrait être le macronisme qui apparaît ici comme une splendide arnaque démocratique.

    Le macronisme n’est ni un humanisme, ni une idéologie. C’est – à l’évidence, à la lecture de Crépuscule- une invention d’oligarques. C’est un système de préservation et d’optimisation des acquis d’une (grande) bourgeoisie qui ne savait plus à quels saints se vouer après la déconfiture des deux précédents mandats présidentiels.

    Emmanuel Macron est passé par là. Il a conquis les foules. Il marche sur l’eau. Il consolide et perpétue le rapport de domination des élites sur le peuple. Il ne cherche pas à s’enrichir ou à enrichir précisément sa famille tel le tyran classique et âpre au gain. Mais, il est dur au mal, travaille pour sa caste, ses amis, ceux qui l’ont aidé à conquérir le pouvoir. Il cherche à préserver et à faire prospérer leurs intérêts. Le macronisme est une forme élaborée, moderne et high tech de despotisme. Un despotisme éclairé certes mais un despotisme quand même.

    Rien que ça ?
    Rien que ça.

    Le manuscrit dans sa première version – Juan intervient régulièrement sur son blog pour peaufiner son texte- se divise en deux parties. La première -une centaine de feuillets- est un monologue sur la prise de pouvoir d’Emmanuel Macron. La seconde plus courte -une quarantaine de feuillets- est un portrait du nouveau secrétaire d’État chargé de la Jeunesse et des Sports, Gabriel Attal. Les deux sont réunis sous la bannière d’un « Crépuscule » promis au jeune président et à ses affidés (dont le méconnu Gabriel Attal). La rumeur autour du texte et les téléchargements vont bon train. Juan devient assez vite une star des réseaux sociaux et multiplient les vidéos et interventions sur Facebook et Twitter. Fin décembre, son texte a été téléchargé plus de cent mille fois et certaines de ses vidéos comptent deux millions de vues.

    Nous entretenons une courte relation épistolaire. J’invite Juan à reprendre son texte, à le densifier, à le fluidifier en pensant à son lecteur. Je le pousse à faire un travail journalistique et pédagogique et lui propose de chercher un éditeur. Je le fais sans calcul, par passion pour cette histoire et ce manuscrit en devenir. Je n’avais encore jamais lu ni compris à ce point les raisons profondes du macronisme. J’avais bien compris que les médias faisaient la promotion d’Emmanuel Macron. J’avais lu ça et là qu’il copinait avec Xavier Niel. Je m’étais étonné de voir la reine des paparazzis Mimi Marchand s’occuper en exclusivité de l’image du Président. J’avais relevé que Brigitte Macron ne portait que des fringues appartenant à des entreprises de Bernard Arnault. Mais je n’avais jamais fait de lien entre ces événements et d’autres contés par Juan Branco.

    Je baignais dans un bain d’eau tiède, à peine énervé de lire et d’entendre, à longueur d’éditoriaux ou d’apparitions télévisées, des commentaires laudatifs sur la jeunesse et la l’intelligence d’Emmanuel Macron. Quelle chance nous avions ! J’avais fermé les écoutilles. Je somnolais. J’étais comme ces grenouilles qui ne se rendent jamais compte qu’elles vont finir ébouillantées. Les pauvres…

    Les gilets jaunes nous ont réveillés. Juan, par son parcours et sa position dans l’appareil d’État, par son âge et ses relations avec les leaders de cette République en marche, participe à ce réveil de nos consciences endolories. Il nous permet de mieux appréhender la chose macronienne. Et de cerner l’horreur naissante.

    – Horreur, tu veux dire « aurore » ?
    – Non, je veux dire « Horreur ».
    – Tu déconnes ?
    – Non, rien de ce qui est proposé n’est défendable. Ce qui est horrible, c’est autant le programme économique et fiscal que la manière avec laquelle on nous l’enrobe et la lutte des classes qui profile…

    Juan Branco est un pirate et un insider. Il raconte, de l’intérieur, l’avènement d’Emmanuel Macron et des trentenaires qui l’entourent et l’encouragent. Tous ont le même profil : dents longues, ambition dévorante, pensée aseptisée et dénuée d’affect pour tout ce qui concerne le « peuple ». L’idée même du peuple. Le mot est banni de leur vocabulaire. « Ils ne sont pas corrompus. Ils sont la corruption » écrit Juan avec affectation et un certain réalisme. A les voir travailler et communiquer, on peut lui donner raison.

    Juan a vingt-neuf ans. Il a été le directeur de cabinet d’Aurélie Filippetti avant qu’elle ne devienne ministre et le vire. Il a côtoyé, à ce titre, les patrons de chaînes de télé et de journaux. Il a été dragué par les adeptes de la République en marche et par Xavier Niel. Il est normalien, a fréquenté l’école alsacienne à Paris où il a partagé la scolarité de Gabriel Attal qu’il a connu sarkoziste, socialiste et maintenant macronien pur sucre. Cet Attal est une sorte de quintessence de la philosophie présidentielle. La description qu’il en fait est glaçante et sert détonateur au livre. Ce jeune homme bien mis, ministre à 29 ans, symbolise à la perfection le triomphe du vide politique et du progressisme libéral. Cette modernité constamment mise en avant évacue toute idée d’intérêt général et déifie l’absence de scrupules. Seule compte la marche en avant vers nulle part, la victoire individuelle, le Rolex à trente ans et le nouveau smartphone.

    On est ici dans la saga d’un gouvernement qui court pour ne pas tomber, qui cache des accords passés. A lire Branco, on déchiffre et on réalise la trahison. On la voit. C’est de cela qu’il s’agit. D’une perfidie. D’une tromperie sur la qualité de l’offre politique. Le président qui veut légiférer sur les fake news est lui-même le produit d’une immense fake news. Celle d’un jeune provincial supérieurement intelligent qui œuvrerait pour le bien de tous et se serait levé un matin en rêvant à son destin présidentiel. A lire Branco, l’histoire devient plus grise, intéressante, secrète, chaotique, compromettante. Et crépusculaire.

    Emmanuel Macron transparaît dans ce récit comme le produit d’une manipulation de l’opinion. Grâce au raisonnement mis en place, aux faits énoncés et sourcés, Emmanuel Macron, aussi brillant soit-il, est dévoilé comme le candidat d’un système oligarchique à bout de souffle qui avait intérêt à se trouver une vitrine et un storytelling sous peine de disparaître.

    Comme manifestation incontestable de cette scénarisation de la vie politique, prenons l’exemple du 10 décembre 2018. Ce soir-là, en pleine crise des gilets jaunes, Emmanuel Macron, dans une allocution télévisée millimétrée, annonçait que tous les employeurs qui le pouvaient devraient verser une prime de fin d’année à leurs salariés. Cette prime ne serait pas soumise à l’impôt. Le Président, acculé par la colère des gilets jaunes, lançait un appel aux entrepreneurs. Help-me. Le 11 au matin, dans un improbable mimétisme, les PDG d’Altice, de Free, de LVMH, d’Orange et quelques autres annoncèrent qu’ils allaient tous lâcher autour de mille euros pour chacun de leurs employés, en vertu d’un « nécessaire effort de solidarité nationale ». Patrick Drahi, Xavier Niel, Bernard Arnault, Stéphane Richard, pour ne citer que quatre des principaux supporters d’Emmanuel Macron, répondaient présents. Tout était à l’évidence prévu, prémédité. Il fallait réagir vite et lâcher un peu de cash. Les amis et les sponsors de la campagne d’Emmanuel Macron ont répondu présents. Comment pouvait-il en être autrement ?

    En cette fin d’année 2018, les actionnaires du Cac 40 se distribuaient 47 milliards de dividendes, la fortune de Bernard Arnault doublait, Emmanuel Macron s’arcboutait sur le maintien de l’ISF. Il l’avait promis à ceux qui avaient financé sa campagne, à toutes ces familles, qui, à coups de chèques de 7500 euros, avaient exigé plus de justice fiscale… pour elles. En cette fin d’année, curieux paradoxe, le nombre d’individu vivant sous le seuil de pauvreté dépassait en France les neuf millions.

    Et les amis du Président, sous la pression des gilets jaunes, lâchaient leur obole. De même l’État, inquiet de voir chaque samedi le peuple des ronds-points s’approcher des centre villes, réglait ses primes à la police en leur offrant des flash-balls flambant neufs et très performants. Plus tard, ils feront voter une loi anticasseur et assumeront sans faillir leur dérive autoritaire.

    Je profite de la fin d’année et du début janvier pour faire la tournée des popotes en invitant plusieurs de mes amis éditeurs à lire le texte de Juan. Je suis d’un naturel confiant. Juan multiplie les followers et les libraires s’emballent pour la version numérique et si littéraire de Crépuscule. Je préviens mes amis éditeurs que le texte sera complété et amélioré. J’explique qu’on est dans la tradition très française des pamphlets. Que celui-ci est une œuvre salutaire. Depuis le livre de Christian Eckert où l’ancien ministre du Budget racontait comment Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie, avait abusé de son passage à Bercy, pour bâtir sa campagne des présidentielles (« Un ministre ne devrait pas dire ça, Robert Laffont, 2018) , personne ne s’était attelé à dire, avec autant de précision, d’où venait le Président, ni comment il avait construit son succès... Je vais essuyer cinq refus. La plupart du temps, la première lecture -celle de l’éditeur- est positive. C’est ensuite -quand on monte dans l’organigramme de la maison d’édition- que les choses se gâtent. Malgré les dizaines de milliers de téléchargement sur Internet, malgré la crise des gilets jaunes et le lien évident entre celle-ci et le livre de Juan, aucun éditeur important ne veut prendre le risque de le publier. La question est, à l’évidence, moins judiciaire que politique. Même si, curieuse conjonction des temps, le 9 janvier 2019, Aurore Bergé, la porte-parole de LREM, annonçait avoir porté plainte contre Juan (et le chroniqueur Thomas Guénolé) pour incitation à la haine et à la violence. « Il y a pire que celui qui menace, que celui qui tabasse, que celui qui intimide, il y a ceux qui arment les esprits pour légitimer ces violences dans notre pays », indiquait la députée des Yvelines (à Paris-Match).

    Le refus du manuscrit et les attaques contre Juan me dépriment au point qu’avec un ami j’envisage de participer à son édition à titre personnel. J’en étais là quand deux éditeurs un peu plus indépendants et enthousiastes que les autres ont pris contact.

    Ce que vous avez entre les mains, cette chronique d’un effondrement qui peut advenir, est le fruit d’une courte maturation. Sa lecture permet de mieux comprendre comment et pourquoi, ce président a si peur du peuple et compte tellement sur la police pour sauver sa réputation et celle de ses amis. Les grandes messes macroniennes, érigées en débats, occupent en ce mois de février finissant, à temps quasi complet, les écrans. Elles retardent une échéance qui semble, à lire Juan Branco, inéluctable. J’aurais pu dire « espérée ». Je n’en suis pas sûr. Contrairement à l’auteur de Crépuscule, je ne suis pas persuadé que l’effondrement puis la destitution d’Emmanuel Macron soit la seule issue au conflit qui agite le pays. Ni la meilleure.

    Jamais des politiques fiscales et économiques n’ont été autant construites, vendues et inventées pour bénéficier aux classes supérieures déjà si riches et dominantes. L’absence de contre-pouvoir médiatique et d’offre politique crédible à opposer sont désespérantes. Nous nous sommes laissés endormir et berner. Mais nous avons été des électeurs consentants. Et ce qui profile n’est pas la fin d’un monde, juste son déclin, sa nuit. Son tumulte. Son désordre. Sa confusion. Pourquoi croire au pire ? Espérons l’aube, le calme, le silence et la justice. Espérons des hommes debout, déterminés et lucides.

    Contrairement à la vision sombre et sans autre alternative qu’une révolution forcément sanglante, développée par Juan, il reste un peu de temps et des espoirs. Il reste aussi des journalistes dans les médias mainstream, comme dans la presse alternative et indépendante, pour poursuivre le travail d’enquête autour du macronisme. Et inverser la tendance lourde qui voudrait enterrer les gilets jaunes sous les gravats du ressentiment des managers en place.

    Ce livre est différent de ce qui s’édite et se lit usuellement sur Emmanuel Macron, ceux qui l’ont amené à l’Élysée et ceux qui vivent grassement aux crochets de cette République en marche vers leur néant. Son auteur assume pleinement et courageusement une forme de trahison. Juan vit à Saint Germain des Près. C’est un jeune bourgeois qui rompt avec sa classe, ses maîtres, certains de ses amis, ses collègues de Normale Sup et de Science po. Il vit depuis près d’un an grâce au RSA. Gageons que cela lui sera reproché. Il a aussi rompu avec sa vie d’avant et ses salaires de banquiers pour entreprendre ce travail pour lui-même, sur lui-même et pour nous. Il n’a rien prémédité. Il s’est levé un matin et s’est mis à écrire. À prendre ce risque parce que le reste -tout le reste- lui paraissait insupportable.

    « Crépuscule » nous éclaire – c’est son paradoxe- sur la face obscure de ce pouvoir déliquescent. C’est d’abord un exercice de lucidité.

    Le « cadeau pour les fêtes » (publié le 21/12/2018) : vidéo de l’entretien de Daniel Mermet avec Juan Branco : https://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/Juan-Branco-desosse-Macron

    Juan Branco vient de ce monde-là. Avocat, philosophe, chercheur, diplômé des hautes écoles qui fabriquent les élites de la haute fonction publique, à 30 ans il connaît ce monde de l’intérieur. Sur son blog, il publie « CRÉPUSCULE », une enquête sur les ressorts intimes du pouvoir macroniste et ses liens de corruption, de népotisme et d’endogamie, « un scandale démocratique majeur : la captation du pouvoir par une petite minorité, qui s’est ensuite assurée d’en redistribuer l’usufruit auprès des siens, en un détournement qui explique l’explosion de violence à laquelle nous avons assisté.

  • Quiberon. Fuite de gaz : douze personnes évacuées, rue Victor-Golvan - Quiberon - LeTelegramme.fr
    https://www.letelegramme.fr/morbihan/quiberon/quiberon-fuite-de-gaz-douze-personnes-evacuees-rue-victor-golvan-23-01-


    C’est sur l’emplacement délimité par des barrières de sécurité que la fuite de gaz s’est déclarée, ce mercredi 23 janvier, vers midi.
    Joël Galenne.

    En raison d’une fuite de gaz, douze personnes ont été évacuées d’immeubles et de commerces ce mercredi midi à Quiberon.

    Ce mercredi, vers 12 h 30, les pompiers ont été appelés pour une fuite de gaz, sur le trottoir situé devant une boulangerie de la rue Victor-Golvan, à Quiberon. Un chef de groupe de Belz et un fourgon-pompe tonne de Quiberon se sont rendus sur place, ainsi que les gendarmes de Carnac.

    Selon les premiers renseignements recueillis, une équipe de GRdF aurait dans la matinée effectué des travaux de modification des réseaux, et une fuite se serait déclarée après leur départ.

    Douze personnes ont été évacuées des immeubles et commerces avoisinant et un périmètre de sécurité a été mis en place avec déviation de circulation. Deux véhicules d’urgence de GRdF se sont rendus sur place et ont neutralisé la fuite de gaz. Les risques écartés, les secours ont quitté les lieux vers 13 h 45.

    Jusqu’à la fin de la semaine des travaux de renouvellement et de modification des coffrets de gaz situés sur deux maisons d’habitation vont se poursuivre rue Victor-Golvan. Des travaux de maintenance sur les trottoirs qui devraient occasionner des coupures ponctuelles de circulation.

    Depuis le 9 juillet 2018, Quiberon est particulièrement sensible aux questions de gaz,…
    https://seenthis.net/messages/721166
    La responsabilité de GRDF y était également engagée.

    • GRDF ? c’est pas ENGIE plutôt ? nouvelle appellation du regroupement GDF Suez documenté par Denis Robert dans son dernier bouquin « Les Prédateurs : des milliardaires contre les États » qui raconte comment le milliardaire Albert Frère a pillé ces ressources publiques avec l’aide de Villepin et Sarkozy.
      On peut s’attendre comme avec la gestion de l’eau par Véolia (ancien Vivendi ancien Générale des eaux) que la motivation principale ne soit pas le maintien fonctionnel des tuyaux.

  • La (très) grande évasion —
    Le prochain film documentaire de Yannick Kergoat & Denis Robert sur l’évasion de capitaux et la justice fiscale.
    KissKissBankBank
    https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/la-tres-grande-evasion

    La (très) grande évasion
    Bienvenue dans le monde enchanté de l’évasion de capitaux.

    Les clefs de la fortune : savoir se cacher, trouver des complices et profiter de toutes les failles. À nous autres, simples mortels, il reste les politiques d’austérité et la joie de vivre dans un monde de plus en plus inégalitaire…

    Jusqu’où les prédateurs iront dans ce pillage généralisé de nos économies ?

    En quoi le personnel politique est complice ?

    C’est comment qu’on freine ? (...)

    #cagnotte

  • Ils ont plongé le monde dans la crise

    https://www.pltv.fr/ils-ont-plonge-le-monde-dans-la-crise

    Mardi 4 décembre 2018 à 20h50 sur France 5 dans Le Monde en Face

    C’est une histoire d’argent, de pouvoir et d’impunité.

    https://vimeo.com/300700635

    Dix ans après la crise financière, les langues se délient. Un criminel en col blanc passe aux aveux et raconte de l’intérieur cette période qui a changé notre monde pour le pire.

    Ce documentaire est une plongée dans la tête des gangsters de la finance, un polar qui entraîne le spectateur dans la mécanique qui conduit à devenir un criminel en col blanc. Il démontre aussi comment le système utilise certains d’entre eux. Il donne la parole à leurs proches, aux insiders qui les ont côtoyés, à ceux qui ont été au coeur de la tempête.

    Au-delà de destins hors du commun, ce film raconte l’histoire des dérives de la finance de ce début de siècle et leurs conséquences dramatiques pour les citoyens. Dans ce monde, la vérité ne compte pas.

    Résumé

    LE CONDAMNÉ

    Philip Baker, 54 ans, est l’un des rares à avoir fait de la prison au lendemain de la crise financière. Il a été condamné à 20 ans de réclusion par la justice américaine. « Je suis un criminel » reconnait-il. En 2007, patron d’un fond spéculatif, il gagnait des millions de dollars. Un jackpot qu’il a décroché en mentant et en trichant. Aujourd’hui sorti de prison après un accord avec la justice américaine, Philip Baker se confesse et raconte la mécanique qui l’a conduit au crime. « Je n’étais pas un assez gros poissons » ajoute-t-il. « Les gros poissons s’en sortent. »

    LE PARRAIN

    Les gros poissons sont à Wall Street. Chez Lehman Brothers, l’un des piliers de la finance mondiale, le patron Richard Fuld a conduit la banque d’investissement à la banqueroute. Et il en a tiré profit. Entre 2002 et 2007, il empoche 530 millions de dollars. Le château de carte a fini par s’effondrer mais Richard Fuld, qui laisse des millions de victimes, n’a jamais été poursuivi.

    LE BOUC ÉMISSAIRE

    L’impunité des puissants domine le monde de la finance. Et cela a continué après la crise. Le « Liborgate » a été qualifié de « crime du siècle ». Le Libor est un taux de référence interbancaire qui peut faire monter ou descendre les valeurs de produits financiers. Plusieurs traders ont récemment été condamnés à de la prison ferme pour avoir truqué ce taux, augmentant ainsi leurs bonus. Mais ces traders n’étaient que l’instrument d’un système. Alex Pabon, l’un d’entre eux, a décidé de parler pour raconter comment sa banque l’a utilisé comme bouc émissaire pour masquer ses propres fautes.

    #finance #criminalité_financière #banque #capitalisme #impôts

  • Regards sur les #Gilets_Jaunes (14.11.18->23.11.18)

    La république en vrac (Le Monolecte, Blog, 14.11.18)
    https://blog.monolecte.fr/2018/11/14/la-republique-en-vrac

    S’il y a bien une chose que nous apprend l’appel au blocage du 17 novembre, c’est que les fractures sociales évoquées depuis plus de 20 ans par les politiques de tous bords sont à présent bien consommées. La question n’est pas tant de savoir ce qu’il faut faire ce samedi-là que de découvrir ce que cela fait ressortir comme fantasmes et représentations sociales de part et d’autre, des failles à présent béantes qui ont atomisé notre tissu social et qui nous empêchent à présent totalement de faire société.
    […]
    Finalement, que raconte ce mouvement, que nous réclament ces Homos automobilis, si ce n’est que la simple prise en compte de la réalité quotidienne des invisibles de la République, des surnuméraires de l’économie globale, laquelle se veut urbaine, connectée, éduquée et bénéficiaire du meilleur de la mondialisation ?
    […]
    Au final, à quoi ça sert de distribuer de bons ou de mauvais points entre les causes qui mériteraient d’être défendues et les colères qui seraient mal orientées ? À quoi ça sert de renvoyer dos à dos le bouseux enchainé à sa bagnole et son isolement grandissant et l’urbain qui doit pomper comme un Shadock sous amphé pour servir son SMIC mensuel de loyer au proprio ? À quel moment la relégation dans les limbes ou l’entassement dans les citées mortifères ont été des choix raisonnables et consentis par chacun d’entre nous ?
    D’un côté comme l’autre, il y a de plus en plus de colère, de plus en plus de rejet d’une politique toujours plus élitiste et excluante, faite par et pour les 10 % les plus privilégiés contre tous les autres. Qu’importe si l’allumette qui se rapproche de la mèche n’est pas craquée dans les bonnes conditions, de la bonne manière ou pour les bonnes raisons.
    Il n’y a plus qu’un peuple qui en a marre, qui est en colère et qu’on doit — moins que jamais — laisser seul aux mains des forces politiques qui font leur terreau de la haine des autres.

    Pour Gaby, mon gilet jaune (Denis Robert, Facebook, 16.11.18)
    https://yetiblog.org/pour-gaby-mon-gilet-jaune-par-denis-robert

    Je ne sais pas ce qu’il adviendra de ce mouvement basique et populaire, si la stratégie du pouvoir va fonctionner, mais cette colère n’a rien à voir avec le réchauffement climatique et très peu avec le diesel. Les gens à l’origine du gilet jaune le disent depuis le début. Ils en ont assez d’être pris pour des pigeons, des vaches à traire, des décérébrés du bulbe, des sans honneur. Ils veulent se révolter. Il se révoltent.

    Gilets jaunes, un peuple qui vient  ? ( Patrick Cingolani, Libération, 20.11.18)
    https://www.liberation.fr/debats/2018/11/20/gilets-jaunes-un-peuple-qui-vient_1693139

    On aura beau dénoncer la dimension d’arriération du mouvement quant à l’enjeu écologique, c’est bien l’égalité sociale contre l’iniquité du traitement de faveur fait aux plus riches qui est l’objet central de cette contestation.

    Gilets jaunes : la dérangeante odeur du pauvre (Ambroise de Rancourt, Vu du Droit, 20.11.18)
    http://www.vududroit.com/2018/11/gilets-jaunes-derangeante-odeur-pauvre

    Passionnant révélateur des fractures françaises, fascinant témoignage du divorce entre gagnants et perdants de la mondialisation, lumineuse illustration in concreto des travaux des Christophe Guilluy et Gérald Bronner qui nous expliquent, dans le sillage d’économistes aussi avertis que le sont Thomas Piketty ou, mieux encore, Michel Aglietta, la vérité suivante : les classes moyennes sont en train de mourir sous nos yeux.

    Les gilets jaunes et les « leçons de l’histoire » (Gérard Noiriel, Blog, 21.11.18)
    https://noiriel.wordpress.com/2018/11/21/les-gilets-jaunes-et-les-lecons-de-lhistoire

    Ces facteurs économiques constituent donc bien l’une des causes essentielles du mouvement. Néanmoins, il faut éviter de réduire les aspirations du peuple à des revendications uniquement matérielles. L’une des inégalités les plus massives qui pénalisent les classes populaires concerne leur rapport au langage public. Les élites passent leur temps à interpréter dans leur propre langue ce que disent les dominés, en faisant comme s’il s’agissait toujours d’une formulation directe et transparente de leur expérience vécue.

    Ce que le big bang entre Macron et gilets jaunes nous réserve (Arnaud Benedetti, Le Huffington Post, 22.11.18)
    https://www.huffingtonpost.fr/arnaud-benedetti/ce-que-le-big-bang-entre-macron-et-gilets-jaunes-nous-reserve_a_23595

    En attendant le neuf, on peut d’ores et déjà extraire plusieurs enseignements de la scène qui se joue sous nos yeux : la naissance d’un objet politique inidentifiable ; une prise de risque à laquelle s’essaie le pouvoir sans paraître en maîtriser la portée potentielle ; une dépréciation toujours plus grande de la figure du peuple dans les catégories de perception des élites dirigeantes, voire parfois même intellectuelles...
    […] Sous les auspices de la désintermédiation se dessine ainsi un mouvement dont l’imaginaire réactive l’un des mythes romantiques d’une histoire de France qui ne se réaliserait qu’à travers de grandes ruptures révolutionnaires.
    […]
    Le pari politique des dirigeants est de spéculer sur une exaspération d’une partie du corps social face à l’agitprop « giletiste », en fouillant et en agitant de manière subliminale un inconscient bourgeois très XIXe siècle associant les « classes laborieuses » à des « classes dangereuses ».
    […]
    La disqualification intellectuelle du mouvement telle qu’elle se dessine parfois sur les réseaux sociaux ou au travers de l’expression de certains professionnels du commentaire, la réduction sarcastique et dévalorisante à un prurit de « beaufs » de la mobilisation participent de la montée en puissance d’un retour à une forme quasi-décomplexée de lutte des classes dont la société de masse nous avait promis la dissolution à travers la consommation et la prospérité.

    Qui sont et que veulent les « gilets jaunes » ? (Benoît Coquard, Contretemps, 23.11.18)
    http://www.contretemps.eu/sociologie-gilets-jaunes

    Se fondant sur ses recherches antérieures et sur une enquête en cours, Benoît Coquard se propose dans cet entretien de décrire et d’interpréter sociologiquement le mouvement des « gilets jaunes », dont le prochain temps fort aura lieu demain 24 novembre.

    Il donne en particulier à voir l’ancrage du mouvement dans les classes et les sociabilités populaires, les raisons d’agir et les logiques d’action des participant·e·s, et plus généralement le caractère éminemment politique de la contestation en cours, non dans un sens restreint – c’est-à-dire partisan – du mot, mais au sens où elle exprime publiquement – à partir de la question des taxes sur le carburant – une fronde généralisée contre la dégradation des conditions de travail et d’existence de la majorité de la population.

    Les gilets jaunes : une protection contre la haine de classe (Franck Lepage, Facebook, 23.11.18)
    https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=2170395846547335&id=1525946107658982&__xts__[0]=6

    Je suis admiratif des gens que j’ai vus sur les ronds points. A se geler la nuit en ayant conscience de faire cela pour tout le monde, et qu’on ne vienne pas me faire le coup de l’extrême droite...on me l’avait déjà fait pour le traité européen...c’est ne rien comprendre aux gilets jaunes que de ne pas réaliser en quoi il s’agit bien d’une réponse populaire massive à la morgue, la suffisante, et l’imbécillité crasse de la clique qui s’est emparée du pouvoir.
    […]
    La mobilisation populaire des gilets jaunes, c’est pas pour les 6 centimes d’essence, c’est pour le massacre de notre protection sociale, la vente de nos services publics, la démolition de notre hôpital, le prix obscène d’un péage vinci une fois vendues les autoroutes, les salaires de tarés des dirigeants français...

    Attention : derrière la haine de classe : le mépris de classe (Franck Lepage, Facebook, 23.11.18)
    https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=2170968796490040&id=1525946107658982&__xts__[0]=6

    Je voudrais dire à mes amis et inconnus politiquement conscientisés d’êxtrême gauche, à tous ceux qui savent ce qu’est la permaculture et qui peuvent expliquer les doigts dans le nez le mécanisme de la dette grecque et de la création monétaire, à tous ceux qui réussissent à lire Friot et Lordon dans le texte et qui ne manquent aucun monde diplomatique, qui savent faire une critique pertinente des media et ont l’appli médiapart, qui ne regardent pas la télé, qui voient les films en VO et qui savent articuler l’intersectionnalité des trois dominations sexe-classe-race, bref qui sont redevables à l’école d’avoir pu cesser de croire en Dieu en découvrant Nietzsche en terminale philo, c’est à dire qui sont comme moi, que nous devrions nous méfier de ne pas ajouter du mépris de classe à la haine de classe. Et que si nous carricaturons les gilets jaunes comme des beaufs racistes, amoureux du foot et du tour de France, et incapables d’analyser ou de revendiquer plus loin que leur bouchon de réservoir, nous reproduisons la même représentation du peuple que celle que Macron a dans la tête.

  • Pour Gaby, mon gilet jaune, par Denis Robert
    https://yetiblog.org/pour-gaby-mon-gilet-jaune-par-denis-robert

    Ce qui se prépare ici, c’est une Jacquerie . Le message est clair et éminemment politique . Les pauvres en ont marre d’avoir froid, de jouer du crédit le 15 du mois, de faire des demi pleins. Alors qu’à la télé, ils entendent chaque jour se raconter une histoire qui n’est plus la leur. Alors que leur président déroule le tapis rouge à ceux qui ne paient pas d’impôts, Frère, Desmarais, Bolloré, Arnault… Ceux qui font croire qu’ils nous sont indispensables, qu’ils sont des premiers de cordées. Foutaise.

    Hier à la télé, on a encore entendu les « leaders » dire que tout cela c’est « apolitique ». Ça va se comporter comme gréviste bloqueur, et à la télé, ils te disent qu’ils ne font pas de politique...

    Denis, il utilise les mêmes mots que moi :
    https://seenthis.net/messages/735696#message735903

    • Il y a peu de temps, impossible d’échapper aux articles sur l’oeuvre du CNR Conseil National de la Résistance et de son programme.
      Le Conseil National de la Résistance comprenait des gens de droite.

      Nombreu.x.ses sont celles et ceux qui s’en gargarisaient récemment, et qui en ce moment se bouchent le nez à cause de l’odeur du carburant.

    • Les beaufs et les cols blancs de Saint Germain n’ont rien compris, ce n’est pas un mouvement marqué à droite. Ni vraiment à gauche. C’est punk. No future dans ce monde-là.

  • Affaire Grégory, le roman de la Vologne - France Culture
    https://www.franceculture.fr/emissions/series/affaire-gregory-le-roman-de-la-vologne

    Documentaires
    Affaire Grégory, le roman de la Vologne
    4 épisodes

    Cette série en quatre épisodes est destinée à ceux qui se souviennent de ce qui s’est passé au bord de la Vologne, à ceux que les derniers rebondissements ont intrigués et à ceux qui ne se doutent de rien et connaissent sans pouvoir l’expliquer la triste aura d’un prénom, Grégory…

    Avec l’affaire Grégory, le pays était devenu fou. La justice avait perdu sa boussole et les juges leur virginité. Les médias s’étaient déchaînés et nous en sommes toujours aujourd’hui à chercher qui a tué Grégory et comment, collectivement, nous en sommes arrivés à cette folie.

    Depuis, on m’a souvent demandé d’écrire sur l’affaire Villemin. Des scénarios, des livres, des adaptations. J’ai toujours refusé. Quand la réalité dépasse la fiction, inutile de lui courir après. Autant la restituer sans tricher, comme si on ouvrait une boite noire, histoire de dire : voyez par où nous sommes passés…

    Denis Robert

  • CES MILLIARDAIRES QUI NOUS FONT LES POCHES
    Interview de Denis Robert
    Théophile Kouamouo a reçu le journaliste d’investigation Denis Robert. Dans son dernier livre « Les Prédateurs : des milliardaires contre les États », il traque les profits de deux milliardaires discrets passés maîtres dans l’art de piller les États, dont la France : le Canadian Pierre Desmarais et le Belge Albert Frère. Ils sont notamment impliqués dans le rachat de GDF Suez, dans le scandale de la vente de Quick à caisse des dépôts et des consignations, dans le scandale UraMin, et le scandale Petrobas au Brésil.
    https://youtu.be/aCcjA7QVUdY

  • CES MILLIARDAIRES QUI NOUS FONT LES POCHES - DENIS ROBERT
    Le Média | Ajoutée le 17 oct. 2018
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=aCcjA7QVUdY

    Théophile Kouamouo a reçu le journaliste d’investigation Denis Robert. Dans son dernier livre « Les Prédateurs : des milliardaires contre les États », il traque les profits de deux milliardaires discrets passés maîtres dans l’art de piller les États, dont la France : le Canadian Pierre Desmarais et le Belge Albert Frère. Ils sont notamment impliqués dans le rachat de GDF Suez, dans le scandale de la vente de Quick à caisse des dépôts et des consignations, dans le scandale UraMin, et le scandale Petrobas au Brésil.

  • "Les Prédateurs" de Denis Robert et Catherine Le Gall
    enquête sur Albert Frère et Paul Desmarais aux éditions du Cherche Midi

    "Prédateurs" : L’interview sans fard de Denis Robert et Catherine Le Gall
    28/09/2018
    http://www.akivideo.com/video/predateurs-linterview-sans-fard-de-denis-robert-et-catherine-le-gall_x6ue3
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    C Politique 30/09/18 - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=zIhDzk6g6YM


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    Ce livre dénonce les prédateurs de la finance qui agissent aux dépens de l’Etat
    Publié le 26/09/2018
    https://www.capital.fr/economie-politique/un-livre-epingle-le-cout-des-predateurs-de-la-finance-1308578

    Quick, Uramin... Un livre épingle le coût des « prédateurs » de la finance pour les entreprises publiques.

    Un livre des journalistes Catherine Le Gall et Denis Robert décrypte les montages financiers de trois acquisitions - une chaîne de hamburgers, une raffinerie texane et des mines d’uranium africaines - et dénonce les « prédateurs » qui agissent selon eux aux dépens de l’Etat. « Les prédateurs mettent en place dans les systèmes des hommes à eux », explique lors d’une rencontre avec la presse M. Robert, à l’occasion de la sortie jeudi du livre « Les Prédateurs » aux éditions du Cherche Midi. Ils ont à chaque fois pour cible une entreprise publique.

    « Dans le cas de Quick, la Caisse des dépôts et consignations (CDC) ; dans celui de la raffinerie de Pasadena (Texas) le groupe public brésilien Petrobras, et Areva dans celui d’Uramin », détaille-t-il. « Ce sont trois affaires, qui sont apparemment indépendantes, qui fonctionnent sur la même mécanique », affirme M. Robert. « Dans les trois cas, on voit le rôle des experts qui effectuent une expertise qui est bidon », relate le journaliste. « Ces expertises ont pour but de gonfler les prix et de faire cracher de l’argent public, avec l’aide de complices à l’intérieur », assure-t-il.

  • Toujours à la Comédie du Livre (#montpellier), il y avait une grosse présence, obviously, de l’équipe de la série #bd très pulp Infinity 8, puisque les responsables du projet (Olivier Vatine et Lewis Trondheim) sont des locaux, et parce que la série est présentée dans l’expo depuis mi-avril à l’espace Bagouët sur l’Esplanade :
    https://seenthis.net/messages/688127

    Du coup, dédicace (très minimaliste, basée sur un casque tamponné) par Olivier Vatine pour l’épisode Retour vers le Führer :

    Très chouette dédicace par Olivier Balez de l’épisode L’évangile selon Emma :


    et gâterie qui fait plaisir, Lewis Trondheim qui passait derrière nous à ce moment a ajouté sa signature.

    Et enfin la gamine a été épatée par la dédicace de Franck Biancarelli, qui a sorti un lame de rasoir pour gratter l’encre du papier, pour que ses dessins passent « devant » les personnages imprimés (à 9 ans, tout est encore magique…). Signature de Trondheim aussi (yes !), sur cet épisode Connaissance ultime :