• #Wauquiez veut surveiller les #trains et #lycées régionaux avec l’#intelligence_artificielle

    #Laurent_Wauquiez a fait voter le déploiement de la #vidéosurveillance_algorithmique dans tous les lycées et trains d’#Auvergne-Rhône-Alpes, profitant de l’#expérimentation accordée aux #Jeux_olympiques de Paris.

    Laurent Wauquiez savoure. « Nous avions pris position sur la vidéosurveillance pendant la campagne des régionales. Depuis, les esprits ont bougé », sourit le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, en référence à l’expérimentation de la #vidéosurveillance algorithmique (#VSA) accordée dans le cadre des Jeux olympiques de Paris. Surfant sur l’opportunité, il a fait voter jeudi 21 mars en Conseil régional sa propre expérimentation de vidéosurveillance « intelligente » des lycées et des trains d’Auvergne-Rhône-Alpes.

    L’ancien patron des Républicains (LR) justifie cette avancée technosécuritaire par l’assassinat du professeur #Dominique_Bernard dans un lycée d’Arras en octobre. Pour l’élu, cette tragédie « confirme la nécessité de renforcer la #sécurité des lycées ».

    Reste que cette expérimentation n’est pour l’instant pas légale. Laurent Wauquiez va demander au Premier ministre, Gabriel Attal, la permission d’élargir la loi pour couvrir les lycées et les transports régionaux. « L’expérimentation des JO est faite pour tester ce qui sera appliqué. Il faut en profiter », défend Renaud Pfeffer, vice-président délégué à la sécurité de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

    Selon la délibération votée par le Conseil régional, cette #technologie qui combine vidéosurveillance et intelligence artificielle peut détecter huit types d’événements prédéterminés : « le non-respect du sens de circulation, le franchissement d’une zone interdite, la présence ou l’utilisation d’une arme, un départ de feu, un mouvement de foule, une personne au sol, une densité trop importante, un colis abandonné. » Les événements sont ensuite vérifiés par un agent, qui décide des mesures à prendre.

    L’expérimentation doit durer deux ans

    L’exécutif régional promet d’utiliser cette vidéosurveillance algorithmique « sans mettre en œuvre de reconnaissance faciale, ni d’identification de données biométriques [qui permettent d’identifier une personne]. » « On est sur du situationnel, pas sur de l’individu », insiste #Renaud_Pfeffer. Des promesses auxquelles ne croit pas Marne Strazielle, directrice de la communication de l’association de défense des droits et libertés sur internet La Quadrature du net. « En réalité, l’#algorithme identifie des actions qui peuvent être rattachées à son auteur », insiste-t-elle.

    Cette expérimentation est programmée pour durer deux ans dans les trains, #gares, lycées et #cars_scolaires. Les flux vidéos seront examinés au #Centre_régional_de_surveillance_des_transports (#CRST) aménagé en gare de Lyon Part-Dieu. « Les caméras sont prêtes », assure Renaud Pfeffer. Depuis son arrivée à la tête de la Région en 2016, Laurent Wauquiez l’a généreusement équipée en vidéosurveillance : 129 gares sont surveillées par 2 300 caméras, dont les images sont visionnées en temps réel au CRST. 285 lycées, 750 cars et la totalité des rames ferroviaires sont également équipés.

    « L’illusion d’avoir une approche pratique de l’insécurité »

    Pour défendre son projet, l’exécutif régional s’appuie sur la loi du 19 mai 2023, adoptée pour les Jeux olympiques de Paris et qui autorise l’expérimentation à grande échelle de la VSA par la police nationale jusqu’au 31 mars 2025. « On n’a le droit à la sécurité que pendant les Jeux olympiques et que à Paris ? On ne peut pas tester [la VSA] pour nos enfants, contre les problèmes de drogue ? », s’offusque Laurent Wauquiez.

    « Cette technologie permet aux décideurs politiques d’offrir l’illusion d’avoir une approche pratique de l’insécurité car ils mettent en place un dispositif, dénonce Marne Strazielle. Mais ce n’est pas parce qu’on enregistre et détecte une action dans l’espace public qu’elle va moins se produire. Souvent, cela ne fait que déplacer le problème. Il faut faire le travail de comprendre pourquoi elle s’est produite et comment la réduire. »

    La #Commission_nationale_de_l’informatique_et_des_libertés (#Cnil), qui n’a pas été consultée par l’équipe de Laurent Wauquiez, rappelle à Reporterre sa position de principe, qui « considère que la mise en œuvre de caméras augmentées conduit fréquemment à limiter les droits des personnes filmées ». Pour l’autorité administrative indépendante, « le déploiement de ces dispositifs dans les espaces publics, où s’exercent de nombreuses libertés individuelles (liberté d’aller et venir, d’expression, de réunion, droit de manifester, liberté de culte, etc.), présente incontestablement des risques pour les droits et libertés fondamentaux des personnes et la préservation de leur anonymat ».

    https://reporterre.net/Wauquiez-veut-surveiller-les-trains-et-lycees-regionaux-avec-l-intellige
    #surveillance #IA #AI #France #JO #JO_2024

    • La région #AURA vote le déploiement de la VSA dans les gares et les lycées

      Il en rêvait, il l’a fait. Un article de Reporterre nous apprend que Laurent Wauquiez a fait voter jeudi 21 mars en Conseil régional, le déploiement de la vidéosurveillance algorithmique dans tous les lycées et trains d’Auvergne-Rhône-Alpes, profitant de l’expérimentation accordée aux Jeux olympiques de Paris.

      Actuellement 129 gares seraient surveillées par 2 300 caméras, dont les images sont visionnées en temps réel au CRST. 285 lycées, 750 cars et la totalité des rames ferroviaires seraient également équipés.

      Selon la délibération votée par le Conseil régional, l’équipement de ces caméras avec la vidéosurveillance automatisée pourra détecter huit types d’événements prédéterminés : « le non-respect du sens de circulation, le franchissement d’une zone interdite, la présence ou l’utilisation d’une arme, un départ de feu, un mouvement de foule, une personne au sol, une densité trop importante, un colis abandonné. ». Les événements seront ensuite vérifiés par un agent, qui décidera des mesures à prendre.

      L’exécutif régional promet d’utiliser cette vidéosurveillance algorithmique « sans mettre en œuvre de reconnaissance faciale, ni d’identification de données biométriques [qui permettent d’identifier une personne]. » Cependant, comme l’a très bien démontré la Quadrature du Net, la VSA implique nécessairement une identification biométrique.

      La VSA et la reconnaissance faciale reposent sur les mêmes algorithmes d’analyse d’images, la seule différence est que la première isole et reconnaît des corps, des mouvements ou des objets, lorsque la seconde détecte un visage.

      La VSA est capable de s’intéresser à des « événements » (déplacements rapides, altercations, immobilité prolongée) ou aux traits distinctifs des personnes : une silhouette, un habillement, une démarche, grâce à quoi ils peuvent isoler une personne au sein d’une foule et la suivre tout le long de son déplacement dans la ville. La VSA identifie et analyse donc en permanence des données biométriques.

      « En réalité, l’algorithme identifie des actions qui peuvent être rattachées à son auteur » (Marne Strazielle, directrice de la communication de La Quadrature du net.)

      Ce sont généralement les mêmes entreprises qui développent ces deux technologies. Par exemple, la start-up française Two-I s’est d’abord lancé dans la détection d’émotion, a voulu la tester dans les tramways niçois, avant d’expérimenter la reconnaissance faciale sur des supporters de football à Metz. Finalement, l’entreprise semble se concentrer sur la VSA et en vendre à plusieurs communes de France. La VSA est une technologie biométrique intrinsèquement dangereuse, l’accepter c’est ouvrir la voie aux pires outils de surveillance.
      "Loi J.O. : refusons la surveillance biométrique", La Quadrature du Net

      Cela fait longtemps que M. Wauquiez projette d’équiper massivement cars scolaires et inter-urbains, gares et TER d’Auvergne-Rhône-Alpes en caméras et de connecter le tout à la reconnaissance faciale.

      En juin 2023, nous avions déjà sorti un article sur le sujet, au moment de la signature d’une convention entre la région Auvergne Rhône Alpes, le préfet et la SNCF, autorisant le transfert aux forces de sécurité, des images des caméras de vidéosurveillance de 129 gares sur les quelque 350 que compte la région AURA.

      Depuis fin 2023, il demande également d’utiliser à titre expérimental des "logiciels de reconnaissance faciale" aux abords des lycées pour pouvoir identifier des personnes "suivies pour radicalisation terroriste".

      Une mesure qui a déjà été reconnue comme illégale par la justice, comme l’a rappelé le media Reporterre. En 2019 un projet de mise en place de portiques de reconnaissance faciale à l’entrée de lycées à Nice et Marseille avait été contesté par La Quadrature du net et la LDH. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), qui avait déjà formulé des recommandations, a rendu à l’époque un avis qui jugeait le dispositif pas nécessaire et disproportionné.

      Mais cela qui n’arrêtera Laurent Wauquiez, celui-ci a déclaré qu’il allait demander au Premier ministre, Gabriel Attal, la permission d’élargir la loi pour couvrir les lycées et les transports régionaux...

      La CNIL, qui n’a pas été consultée par l’équipe de Laurent Wauquiez, a rappelé à Reporterre sa position de principe, qui « considère que la mise en œuvre de caméras augmentées conduit fréquemment à limiter les droits des personnes filmées ».

      Pour elle, « le déploiement de ces dispositifs dans les espaces publics, où s’exercent de nombreuses libertés individuelles (liberté d’aller et venir, d’expression, de réunion, droit de manifester, liberté de culte, etc.), présente incontestablement des risques pour les droits et libertés fondamentaux des personnes et la préservation de leur anonymat ».

      Des dizaines d’organisations, parmi lesquelles Human Rights Watch, ont adressé une lettre publique aux députés, les alertant sur le fait que les nouvelles dispositions créent un précédent inquiétant de surveillance injustifiée et disproportionnée dans les espaces publics, et menacent les droits fondamentaux, tels que le droit à la vie privée, la liberté de réunion et d’association, et le droit à la non-discrimination.

      Résistons à la #VSA et à la technopolice !


      https://halteaucontrolenumerique.fr/?p=5351

  • Désavoué par Amélie Oudéa-Castéra dans sa réforme des classes prépa, le recteur de Paris démissionne | Actu Paris
    https://actu.fr/ile-de-france/paris_75056/desavoue-par-amelie-oudea-castera-dans-sa-reforme-des-classes-prepa-le-recteur-

    « La reproduction sociale caractérise encore beaucoup trop notre système éducatif. Paris en est un exemple, certains diront un miroir grossissant. » Ces termes, forts, ne sont pas de Pierre Bourdieu, mais bien de Christophe Kerrero. Le recteur de l’académie de Paris vient d’annoncer sa démission dans une lettre adressée aux personnels enseignants de l’académie de Paris. Une crise de plus à gérer pour la ministre de l’Éducation Amélie Oudéa-Castéra.

    • Le recteur avait averti à l’automne 2023 de la fermeture de quatre #classes_préparatoires et l’ouverture de trois autres à la rentrée 2024, mais un moratoire sur ces fermetures a été annoncé au Conseil supérieur de l’éducation du 31 janvier par Amélie Oudéa-Castéra, sans que Christophe Kerrero en ait été informé. Le sujet était arbitré « en faveur » du recteur il y a plusieurs semaines. « Cela était clos et entendu avec Matignon. Le recteur de Paris a découvert la décision de la ministre via les réseaux sociaux des syndicats », assure-t-on dans son entourage.

      Dans son long courrier, le recteur semble regretter le choix de surseoir à cette évolution de la carte des formations parisiennes. Il revient sur le projet de prépa au concours de professeur des écoles, en évoquant un dispositif destiné à « aller chercher des bacheliers pour qui l’enseignement constitue une voie de promotion sociale et pour former des professeurs dont nous manquons cruellement ». Il assume également d’avoir choisi « pour cela [de] fermer, en effet, quelques classes au sein d’une carte parisienne dont l’offre dépasse largement les besoins ».

      Le recteur évoque également le grand chantier de ces dernières années : mettre fin aux « #lycées_de_niveau » et aux ghettos scolaires qui se renforçaient jusqu’alors dans les lycées publics parisiens. Pour réussir ce pari, le recteur d’académie avait lancé dès l’hiver 2020-2021 une réforme de la plate-forme d’Affectation des lycéens par le Net (Affelnet), entrée en application en 2008 et utilisée partout en France pour répartir les élèves de 3e dans les lycées – avec un paramétrage différent pour Paris.

      A l’issue de cette réforme, « en l’espace de deux ans, la ségrégation sociale des lycées publics de la capitale, qui était supérieure de 15 % à la moyenne des autres académies, est devenue inférieure de 26 % à cette moyenne », résumaient Julien Grenet et Pauline Charousset, chercheurs à l’Ecole d’économie de Paris, dans une note d’analyse diffusée le 8 février 2023. L’année suivante, le dispositif est élargi aux prestigieux lycées Louis-le-Grand et Henri-IV, non sans provoquer de polémiques.

      Dans sa lettre de démission, Christophe Kerrero rappelle qu’il a « été l’un de ces élèves en échec ». « Il s’en est fallu de peu que je ne rejoigne la cohorte des exclus si certains professeurs, dans un autre cadre, n’avaient cru à mes capacités révélées plus tardivement », poursuit-il.

      https://justpaste.it/2s9pi

      Le beau geste d’un libéral hostile aux rentes de situation
      https://seenthis.net/messages/852711

      #école #élèves #Paris #éducation_nationale #groupes_de_niveau #ségrégation_sociale #classes_préparatoires #démission

  • Attentat à Arras : en Auvergne - Rhône-Alpes, les lycées sont déjà équipés de portiques de sécurité

    C’est une des pistes envisagées par les ministères de l’Intérieur et de l’Éducation pour renforcer la sécurité de tous les établissements scolaires en France, au lendemain de l’attentat d’Arras.

    Depuis 2016, la région a beaucoup investi afin de renforcer la sécurité dans ses lycées et empêcher les intrusions extérieures. Sur les 305 établissements publics dont elle a la gestion, 250 sont aujourd’hui équipés de portiques ou d’un #sas étanche surveillé par un gardien - selon la configuration du lycée - afin de mieux contrôler les entrées et sorties.

    La région a par ailleurs déployé la #vidéosurveillance dans l’ensemble des lycées publics dont elle a la gestion. Face à la hausse des faits d’incivilités, d’agression et de harcèlement, des équipes mobiles d’accueil renforcé sont aussi chargées de #contrôler les entrées et sorties, en lien avec les chefs d’établissements de certains lycées. À Givors (Rhône), par exemple, dans le principal lycée professionnel de la ville, des portiques ont été installés il y a de cela quatre ans. « Il y a un portillon d’accès pour contrôler les entrées et un portillon d’accès pour les sorties, explique un enseignant. C’est rassurant pour tous. »

    Pour pénétrer dans l’enceinte de l’établissement chaque matin, les élèves doivent impérativement avoir leur Pass’région en poche. Ils l’utilisent aussi pour déjeuner à la cantine et accéder à différents services (manuels scolaires, licence sportive, etc.). « C’est la carte à avoir pour entrer et sortir », confirme le professeur. En cas d’oubli ? La gardienne se charge de faire rentrer exceptionnellement l’élève. « Mais ils n’ont pas intérêt à oublier leur badge trop souvent, sinon à midi ils ne peuvent pas manger à la cantine », précise-t-il.

    ça a de la gueule ces écoles sanctuarisées.

    https://seenthis.net/messages/1021148

    #Meurtre_d'Arras #lycées #sécurité #portiques #école

  • Lycées professionnels : 80 filières fermées dès la rentrée 2023, les professeurs touchés devront se réorienter
    https://www.francebleu.fr/infos/education/lycees-professionnels-les-professeurs-des-filieres-fermees-devront-se-reo

    Les enseignants qui verront leur spécialité fermée [vente, gestion administration] « pourront se diriger vers le professorat des écoles, vers les collèges » ou vers les nouveaux « bureaux des entreprises », créés au sein des lycées professionnels pour aider les élèves à trouver des stages. « Il y a des transferts, on va les encourager », a précisé le ministre de l’Éducation, qui affirme donc que les enseignants concernés changeront totalement de métier d’ici le mois de septembre.

    quand l’intellectuel de gauche fait le ministre...

    • La suppression des cours de techno en 6eme pose la question de l’avenir de la discipline et de certains professeurs.
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/05/09/les-profs-de-technologie-indignes-et-inquiets-apres-la-suppression-de-leur-m

      Selon les établissements, les cours de technologie, dans lesquels les élèves apprennent notamment la prise en main d’un ordinateur (mot de passe, traitement de texte, recherches sur Internet…), oscillaient donc entre une heure et deux heures par semaine. « Une perte horaire importante pour ses professeurs qui devront parfois trouver un complément de service dans un autre établissement », explique Fabrice Cizeron, professeur au collège de Montalieu-Vercieu (Isère) et membre du bureau de l’Association nationale pour l’enseignement de la technologie (Assetec). Lui sera contraint, à la rentrée 2023, de donner des cours dans un second collège, à une heure de son domicile. André, à Cergy, ne sait pas encore où il effectuera le reste de ses heures.

      Mais ce sont surtout les professeurs #contractuels, nombreux dans cette discipline, pour qui l’incertitude plane. Lydie, qui enseigne dans un collège de Haute-Savoie depuis 2019, n’arrive toujours pas à y croire. Pourtant, à la rentrée 2023, son poste sera supprimé dans son établissement. Elle ne saura qu’en juillet si elle est affectée ailleurs. « Je vais avoir la boule au ventre jusqu’à l’été, admet-elle. J’aimais vraiment ce boulot, j’y suis venue par choix après une reconversion professionnelle », poursuit la quinquagénaire. Pierre, contractuel dans le département de l’Isère, partage son désarroi. « A la rentrée, mon employeur, ça va être Pôle emploi. Pour moi, c’est un #plan_social sur le dos des contractuels », peste ce professeur de 45 ans. Dans son collège, il y avait trois postes, dont deux occupés par des contractuels. Seul le titulaire restera en place à la rentrée 2023.

      #travail #management #éducation_nationale #lycées #lycées_professionnels #enseignants #restructuration #privatisation

      edit https://seenthis.net/messages/1002117

  • Des #lycées_professionnels pour le patronat

    Les entreprises n’ont « pas besoin [qu’un jeune] aille faire trois ou quatre ans » d’enseignement supérieur.

    (Macron)

    Pour porter ce rapprochement avec le patronat, les professeurs se verront proposer un « pacte » qui leur permettra d’être payés plus pour des missions nouvelles. Les enseignants volontaires deviendront l’interface entre les lycées, le capital et les partenaires du service public de l’emploi.

    Au programme : des remplacements de courte durée, la coordination de la réflexion sur l’évolution de la carte des formations dans chaque établissement, l’accompagnement des élèves vers l’emploi ou l’enseignement supérieur.

    Plusieurs syndicats n’y voient que « du mépris » et réclament mollement la reconnaissance des missions déjà effectuées.

    Chaque professeur collaborateur pourra avoir 7.500 euros brut annuels supplémentaires. Emmanuel Macron, a annoncé 1 milliard d’euros par an pour cette réforme adaptée au plus près des besoins du patronat. Soit 4 milliards au total pour l’éducation avec les annonces récentes sur les salaires enseignants, souligne-t-on dans l’entourage du ministre de l’Education, Pap Ndiaye.

    A partir de septembre, l’Etat offrira au capital des stagiaires, à raison de 50 euros par semaine (en classe de seconde et en première année de CAP), 75 euros (en classe de première et en deuxième année de CAP) ou 100 euros (en terminale).

    Cela « favorisera leur estime de soi », salue en pouffant le #Snetaa-FO, premier syndicat de l’enseignement professionnel, tandis que le Snuep-#FSU, dans un spasme, regrette qu’on « valorise le temps passé hors école ».

    Le patronat salue une meilleure adéquation à leurs besoins d’exploitation.

    (d’après Les Échos)

    #réforme_des_lycées_professionnels

  • Lycées, transports : les difficultés de l’Île-de-France
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-enjeux-territoriaux/lycees-transports-la-region-ile-de-france-a-bout-de-souffle-3915900


    Rails défectueux sur le réseau francilien ©AFP - SNCF / AFP

    Les enjeux territoriaux se glissent dans la peau des franciliens exaspérés, entre lycées vétustes et transports défaillants ; qu’est-ce qui arrive à la région la plus riche de France ?

    Avec Frédéric Gilli Chercheur associé au Centre d’Etudes européennes de Sciences-po et directeur associé de l’agence Campana Eleb Sablic

    La région la plus riche du pays, dotée d’un budget de 4,9 milliards d’euros, a des #lycées vétustes et des #transports de moins en moins fiables. Les grandes difficultés de l’Ile-de-France provoquent une exaspération grandissante. Comment en est-on arrivé là ? Comment redresser la barre ?

    Lycées et transports

    Par rapport à un mandat régional, la durée de vie des infrastructures est assez longue. Celles construites dans les années 1960-1970 arrivent en fin de cycle, faute d’entretien dans les années 1990-2000. L’Ile-de-France est désormais face à un mur de financement à cause de "l’impécuniosité" de l’Etat ces vingt dernières années. “On ne peut plus repousser les rénovations nécessaires” affirme Frédéric Gilli : 40 % des lycées d’Ile-de-France présentent des risques d’incendies ou des défauts structurels. “On ne parle pas de refaire la peinture”

  • Faire travailler les enfants sous couvert d’apprentissage.
    https://academia.hypotheses.org/41561

    Signalons au passage que depuis 1979, les élèves de l’enseignement pro effectuent des stages en milieu professionnel : 15 jours à l’origine, jusqu’à 22 semaines aujourd’hui.

    Pour le patronat et les branches professionnelles, cette importance de l’éducation nationale dans la formation professionnelle ne pouvait plus durer ! Depuis la fin des années 1990 et l’intense lobbying du Medef, on va constater que les « réformes » successives ne vont être que des contre-réformes idéologiques afin de diminuer les horaires et la place de l’enseignement professionnel sous statut scolaire dans le système éducatif !

    #éducation #lycées_professionnels #apprentissage

  • L’ imposture Blanquer (Philippe Watrelot, Blog)
    https://philippe-watrelot.blogspot.com/2020/12/l-imposture-blanquer.html

    Les révélations de Médiapart puis de Libération sur la création d’ « Avenir Lycéen » et la réécriture de communiqués d’élus lycéens par les rectorats et l’administration centrale du ministère, commencent à éclabousser le Ministre lui même. Dans le milieu enseignant, beaucoup se prennent à rêver à son départ tant il cumule un niveau de détestation rarement atteint.

    Pourtant Jean-Michel Blanquer dans l’opinion et dans les médias semble bénéficier d’une sorte d’immunité qui l’épargne jusqu’à maintenant. L’objet de cet article n’est pas de revenir sur l’« affaire » en cours mais de s’interroger sur les raisons de cette image qui reste positive et de démonter l’imposture Blanquer, ou plutôt LES impostures...

    #éducation #médias #ministère #pilotage

    • #Avenir_lycéen. Jean-Michel Blanquer « n’exclut pas » de supprimer les subventions des syndicats lycéens
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/12/15/jean-michel-blanquer-n-exclut-pas-de-supprimer-les-subventions-des-syndicats

      Jean-Michel #Blanquer mettra-t-il sa menace à exécution ? Le ministre de l’éducation nationale a créé la surprise en déclarant, lundi 14 décembre, qu’il envisageait de supprimer les subventions des syndicats #lycéens, pour un montant annuel d’environ 250 000 euros. Il répondait sur France Culture aux soupçons qui entourent Avenir lycéen, ce syndicat suspecté d’avoir dilapidé de l’argent public en frais de bouche, nuits d’hôtel et matériel informatique.

      « Je n’exclus pas d’arrêter ces subventions car je vois que c’est un sujet de polémiques », a-t-il déclaré, assurant que l’inspection des dix dernières années de comptabilité des syndicats lycéens, demandée après les révélations de Mediapart , pourrait servir à un « débat » sur le sujet. Les conclusions de l’enquête sont attendues pour janvier 2021.

      L’entourage du ministre assure qu’il ne s’agit pas « d’une annonce ferme ». Un « contrôle sur pièces » des finances d’Avenir lycéen sera également remis au ministre de l’éducation dans les prochaines semaines.

      Mais chez les premiers concernés, ces propos passent mal. « C’est une remise en cause de la démocratie lycéenne, fulmine ainsi Mathieu Devlaminck, le président de l’Union nationale lycéenne. Il n’y a pas que les instances du ministère qui comptent ! Nous aussi, on participe au débat. »

      « Allumer un contre-feu »

      Depuis fin 2018, l’éducation nationale encourage en effet les conseils académiques de la vie lycéenne, élus par des élèves, à prendre la parole, sur les réformes éducatives comme sur le climat. Le syndicat Avenir lycéen en est d’ailleurs une émanation – un mélange des genres aujourd’hui reproché à Jean-Michel Blanquer.

      La Fédération indépendante et démocratique lycéenne dénonce elle aussi une volonté de « tuer » les organisations syndicales qui ne vont pas « dans le sens du gouvernement », dénonce Gregory Abelli, porte-parole du mouvement.

      Le Mouvement national lycéen, qui n’a pas touché de subventions depuis 2018, voit dans cette déclaration la volonté « d’allumer un contre-feu ». « Le problème vient d’Avenir lycéen, et non des autres syndicats, martèle son secrétaire général, Antonin Nouvian. Nous avons toujours utilisé l’argent public à bon escient. » Les syndicats lycéens, qui revendiquent bien plus de sympathisants que de véritables adhérents, « ne survivront pas avec leurs seules cotisations », conclut avec inquiétude Mathieu Devlaminck.

      Interventions militarisées de la police à la moindre tentative de blocage dans les #lycées, recours à cette même police par les profs et directions scolaires dès lors que des élèves s’interrogent, défendent des positions intenables ou font de la provoc’ sur des questions de société (religion, liberté d’expression, ...) qui auraient pu faire l’objet de confrontations verbales de documentation, d’échanges dans les établissements (mais est-il encore question d’apprendre à l’école ?), complicité d’organisations de parents d’élèves qui se font le relais de la désinformation ministérielle sur les risques covid chez les personnes mineures et les scolarisés (sauf les étudiants) supposés ne pas être contagieux, et là ce type muni de conseillers fascisants qui tente ce genre de "contre-feux" (après que soit découvert un syndicat maison, pouponnière la REM, qu’il a directement contribué à créer et financer) bien aligné sur la mise en cause de tout droit à la critique, du droit de manifester, etc.

      Ils vont au bout de ce qu’ils peuvent. Des exigences de "respect des valeurs républicaines" destinées à conditionner les subvention aux assos, et là, puisqu’on peut pas continuer à payer le fan club d’avenir étudiant, on annonce une éventuelle fermeture du robinet pour toutes les autres orgas lycéennes. Quoi qu’il arrive (arrêt des subs ou pas), ça pue brun.

      #école

  • Communiqué de lycéen.nes de Saint-Exupéry sur la répression de jeudi dernier - Rebellyon.info
    https://rebellyon.info/Communique-de-lyceen-nes-de-Saint-Exupery-22714

    « Les lycéen.nes interpellé.es se retrouvent assis.es par terre et menotté.es, un.e des deux élèves est giflé.e et son téléphone lui est confisqué. Un.e des élèves interpellé.es se fait cogner la tête contre les murs à plusieurs reprises par la police »

    Ce jeudi 5 novembre, vers 7h00 du matin, une vingtaine de lycéen.nes du lycée Saint Exupéry dans le 4e arrondissement de Lyon tentent de bloquer leur lycée en réponse à l’appel à la mobilisation nationale lycéenne pour protester contre les protocoles sanitaires insuffisants dans les établissements et les incohérences des mesures sanitaires du gouvernement. Des poubelles sont entassées devant le portail ainsi que des barrières. L’établissement reste néanmoins accessible pour les collégien.es et les professeurs grâce à un filtrage géré par les lycéen.es mobilisé.es.

    [...] En tout, 8 élèves sont interpellé.es et sont emmené.es au commissariat du 1er arrondissement. l’élève interpellé.e pour les photos est relâché.e à midi, classé.e en qualité de témoin sans qu’aucune charge n’ait pu être retenu contre elle lui. Les 7 autres restent en garde à vue. Les parents n’auront de nouvelles que plusieurs heures après. Ces mineur.es de 15 ans, sans casier judiciaire resteront en garde à vue pendant 24h.

    #lycées #répressiobn #état_policier #contestation #BAC #police #violences_policières

  • Plusieurs blocages de lycées pour protester contre le non-respect des mesures sanitaires
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/11/03/plusieurs-blocages-de-lycees-pour-protester-contre-le-non-respect-des-mesure

    Une dizaine de blocages ou tentatives ont eu lieu à Paris, ainsi qu’à Saint-Etienne, Saint-Nazaire, Toulouse, Nantes ou encore Besançon. Dans certains lycées bloqués, des heurts ont eu lieu avec les policiers. [selon Le Monde avec Agence France police]

    #lycées #Lycéens #covid-19 #réduction_des_risques

  • Christophe Kerrero, le directeur de cabinet de Jean-Michel Blanquer siège à l’Ifrap
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2020/05/11052020Article637247793272742622.aspx

    Peut-on servir l’Etat et un organisme qui souhaite l’affaiblir ? Directeur de cabinet du ministre de l’éducation nationale, Christophe Kerrero est aussi membre du conseil scientifique de l’IFRAP, un lobby libéral très actif politiquement. Alors que l’Ifrap milite pour la réduction des effectifs de fonctionnaires, il est paradoxal de voir à la tête du ministère qui emploie la moitié des fonctionnaires d’Etat un responsable de cet organisme.
     
    Le "conseil scientifique" de l’Ifrap est une des instances dirigeantes de ce lobby. C Kerrero y siège aux cotés de Bernard Zimmern, fondateur de l’IFRAP, ancien membre du Club de l’Horloge et de plusieurs professeurs de l’ESCP Business School.
     
    Fondé par B Zimmern et JY Le Gallou, ancien président du FN, l’Ifrap s’est fait connaitre par son lobbying auprès des politiques, notamment des parlementaires, en faveur de thèses libérales. L’Ifrap a été déclaré d’utilité publique par F Fillon en 2009. Et en 2017, l’institut a soutenu le candidat, malheureux, des Républicains.

     
    En 2011, Franck Ramus, aujourd’hui membre du conseil scientifique de l’Education nationale, avait écrit que qualifier l’iFRAP « d’institut de recherche » est inadéquat car aucun des chercheurs examinés n’est détenteur d’un doctorat ou ni "n’a jamais publié le moindre article dans une revue internationale d’économie".
     
    Inspecteur général depuis 2012, ancien conseiller de Luc Chatel, Christophe Kerrero a été nommé directeur de cabinet de JM Blanquer en 2017. Après l’Institut Montaigne, proche du ministre, voici un second lobby ancré très a droite qui semble exercer son influence rue de Grenelle.

    #Ifrap #ministère #éducation

    • Depuis le terrible assassinat de Samuel Paty le 16 octobre dernier, le Ministre Blanquer a persévéré dans son discours ancré à l’extrême-droite et visant à fracturer la société et à pointer du doigt les organisations qui luttent contre les discriminations.
      https://visa-isa.org/fr/node/145968
      Dès 2017, le ministre Blanquer nommait Christophe Kerrero directeur de son cabinet. Kerrero est aussi membre du conseil scientifique de l’Ifrap, un lobby libéral qui milite pour la réduction des effectifs de fonctionnaires. L’Ifrap illustre bien les liens entre le libéralisme et l’extrême-droite puisque parmi ses fondateurs on trouve Jean-Yves Le Gallou, membre du Front national puis du MNR et co-fondateur club de l’Horloge, mais aussi Bernard Zimmern qui est également un ancien membre du Club de l’Horloge. Le club de l’Horloge est un cercle de pensée qui revendique le mariage entre le libéralisme de la droite traditionnelle avec le nationalisme de l’extrême-droite.

    • La démission du recteur de Paris charge Amélie Oudéa-Castéra
      https://www.cafepedagogique.net/2024/02/02/la-demission-du-recteur-de-paris-charge-amelie-oudea-castera

      Un recteur attaché à la mixité sociale ?

      Le programme parisien d’affectation en seconde #Affelnet, modifié par C Kerrero, suivi par Pauline Charousset et Julien Grenet (PSE), a effectivement amélioré la mixité sociale et scolaire dans les lycées parisiens. “Des établissements réputés comme Chaptal, Charlemagne ou Condorcet ont vu leur composition sociale et scolaire se rapprocher sensiblement de la moyenne, tandis qu’à l’inverse, des lycées historiquement moins cotés comme Henri Bergson, Edgard Quinet ou Voltaire ont connu une augmentation spectaculaire de leur IPS moyen et du niveau scolaire des admis“, écrivent-ils en bilan de cette action. Globalement l’indice de mixité sociale s’est amélioré dans les lycées publics.

      Mais ce programme connait aussi ses limites. Cette réforme d’Affelnet ne touche ni les #formations_élitistes (sections internationales, parcours artistiques etc.), ni les lycées publics les plus ségrégués ni les établissements privés. La ségrégation sociale et scolaire avait même augmenté en 2022 dans les lycées des beaux quartiers comme J de Sailly, Buffon, JB Say ou J de la Fontaine. Et puis il y a le privé. “Le fait que les lycées privés ne soient pas intégrés à la procédure Affelnet constitue sans doute l’obstacle le plus sérieux au renforcement de la mixité sociale et scolaire dans les lycées de la capitale“, écrivent Pauline Charousset et Julien Grenet. “Alors que les lycées publics accueillaient en moyenne 50% d’élèves de catégories sociales très favorisées à la rentrée 2022, cette proportion atteignait 78% dans les #lycées_privés. Ainsi la réforme d’Affelnet a amélioré la mixité de la plupart des lycéens du public parisien. Mais elle a préservé le séparatisme social des plus privilégiés qui se replient dans des établissements cotés ou dans le privé.

      Les PPPE, programme social ou de prolétarisation des enseignants ?

      Quant à l’ouverture des classes de PPPE elle suit des directives fixées sous JM Blanquer et prolongées par la suite. Dans ces classes, l’Education nationale pèse sur la formation des futurs enseignants en s’imposant à l’université. Sous prétexte d’ouverture sociale, il s’agit surtout d’avoir des enseignants formés aux devoirs des fonctionnaires davantage qu’aux libertés universitaires.

      Un recteur au passé chargé

      En mettant en avant cette dimension sociale, C. Kerrero alimente son image et son destin. Il a d’autant plus besoin de le faire que ses liens avec la droite la plus traditionaliste sont connus. Membre du “conseil scientifique” de l’IFRAP, un groupe de pression ultra conservateur, proche de SOS Education, il a dirigé durant trois ans le cabinet de JM Blanquer. Il y a violemment combattu les syndicats, les enseignants grévistes et a pris part aux croisades menées par JM Blanquer. Il avait aussi été membre du cabinet de Luc Chatel.

      En 2016, C Kerrero dénonçait “la décomposition pédagogiste” de l’École. Dans son ouvrage publié en 2017, Ecole, démocratie et société, C. Kerrero défend une École traditionnelle. Il dénonce “un certain pédagogisme qui privilégie des techniques d’enseignement formelles plutôt que le fond… Cela revient à saper l’autorité légitime du maitre… Le temps de l’éducation, et l’on entend par là celui qui correspond aujourd’hui à la scolarité obligatoire, doit donc être sanctuarisé“. Dans cet ouvrage il n’est pas question de mixité sociale mais de faire nation.

      Sa démission
      https://seenthis.net/messages/1039768
      https://seenthis.net/messages/1039924

      #école #ségrégation #ségrégation_scolaire #Paris #classes_préparatoires #enseignement_privé #groupes_de_niveau #ségrégation_sociale

  • Imaginer la suite – édito #3 de la #Confinée_Libérée

    La conférence de presse d’#Edouard_Philippe du 19 avril s’est grandement approchée de l’absurde. Tout juste avons-nous pu en tirer une confirmation : ce gouvernement navigue à vue et son utilité est incertaine. Depuis le début de la crise du #Covid-19, le mieux qu’il fasse (trop rarement hélas) c’est de relayer les analyses et décisions de personnes compétentes (chercheur·ses, médecin·es, soignant·es, etc.) auprès d’autres, qui devront les mettre en œuvre. Le plus souvent, malheureusement, il est une force de #nuisance, qui empêche que les #bonnes_décisions soit prises.

    Les enseignant·es du primaire et secondaire ont appris les modalités de la #reprise_des_classes en lisant dans la presse les compte-rendus de l’intervention de Jean-Michel #Blanquer à l’Assemblée : “la profession n’en peut plus de découvrir par surprise ce qui se décide sans elle” dénonce Stéphane Crochet, comme bien d’autres.

    A l’#université, là encore ce sont les verrous hiérarchiques et l’incapacité à prendre des décisions claires qui pénalisent tant les travailleur·ses que les étudiant·es. A ce titre, le silence de #Frédérique_Vidal est éloquent : elle profite du #confinement pour faire passer discrètement des mesures qui renforcent les dynamiques de #précarisation et de #privatisation de l’université et de la recherche (https://universiteouverte.org/2020/04/15/appel-solennel-a-cesser-de-prendre-toute-mesure-non-urgente-en-pe).

    Alors que de nombreux·ses étudiant·es vivent actuellement dans des conditions terribles (https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/04/21/a-villeneuve-d-ascq-les-etudiants-a-l-abandon_6037293_3224.html), le ministère et la majorité des présidences continuent à faire #comme_si_de_rien_n’était. Il faut que des examens se tiennent à distance, coûte que coûte, et peu importe que cela ajoute aux souffrances des étudiant·es qui affrontent les situations les plus difficiles et que les #inégalités flambent. Refusons les #examens_en_ligne et signons la pétition nationale (https://universiteouverte.org/2020/04/08/non-aux-examens-en-ligne-qui-creusent-les-inegalites-dans-lenseig) !

    Les travailleur·ses sont également malmené·es par cette “gouvernance” qui en fait de simples pions. Comment pour les #écoles, #collèges et #lycées, les conditions du #déconfinement dans les #facs et labos sont pour le moins floues ce qui laisse craindre le pire, tant sur les plans sanitaires que sociaux. Pour connaître les difficultés rencontrées par les #précaires et y faire face collectivement, des outils de recueil de #témoignages (https://universiteouverte.org/2020/04/09/allo-precaire-confine%c2%b7e) et une #enquête en ligne (https://universiteouverte.org/2020/04/21/enquete-militante-sur-les-conditions-de-vie-et-de-travail-des-doc) ont été mises en place.

    Dans cette période difficile, il est plus que jamais nécessaire de prendre soin les un·es des autres, ainsi que de nos collectifs militants. Nous continuons à organiser la #solidarité, notamment avec des caisses qui permettent une #solidarité_économique (https://universiteouverte.org/2020/04/13/la-confinee-liberee-reprend-son-souffle), mais également avec des #distributions_alimentaires, qui se multiplient à Saint-Denis (https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/aide-alimentaire-etudiant-es-paris8), Paris (https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/solidarite-alimentaire), Lyon (https://www.helloasso.com/associations/association-lyf/formulaires/3) ou encore Bordeaux (https://www.leetchi.com/c/solidarite-continuite-alimentaire-bordeaux).

    Aujourd’hui, il est difficile d’imaginer ce que seront l’université et la #recherche dans les prochains mois. Dans quelles conditions la #rentrée 2020 pourra-t-elle avoir lieu ? Comment organiserons-nous nos #luttes après le déconfinement, alors que “l’#urgence_sanitaire” se prolongera, et interdira sans doute les rassemblements ? Quelles stratégies de luttes collectives pourrons-nous élaborer avec les autres secteurs, en particulier les autres services publics ?
    D’ores et déjà, il nous faut reprendre les discussions au sein de nos collectifs pour préparer une rentrée universitaire et sociale à la hauteur des défis qui nous font face ! A défaut de nous réunir rapidement pour une troisième coordination nationale, nous ferons en sorte, dans les prochaines semaines, d’échanger tou·tes ensemble grâce aux outils numériques.

    Plus que jamais, nous avons besoin de la force de nos imaginations. C’est pourquoi la Confinée Libérée vous propose une dystopie où la réalité rejoint la fiction : découvrez les Chroniques d’une apocalypse universitaire annoncée (https://universiteouverte.org/2020/04/20/chroniques-dune-apocalypse-annoncee-prologue). Bonne lecture !

    https://universiteouverte.org/2020/04/22/imaginer-la-suite-edito-3-de-la-confinee-liberee
    #septembre_2020 #examens #le_monde_d'après #rentrée_2020

  • #Déconfinement_sélectif et #expérimentations_sanitaires : la #colère et le #dégoût

    La décision présidentielle de rouvrir les #écoles, #collèges et #lycées le 11 mai n’a dupé personne, que ce soit parmi les professeurs ou ailleurs : ce dont il s’agit, ce n’est pas de pallier les #inégalités_scolaires qu’engendrerait l’arrêt des cours, ce qui est l’argument officiel, mais tout bonnement de remettre les #parents au #travail. Que cette décision intervienne deux jours après les déclarations du président du #Medef invitant les #entrepreneurs à « relancer l’activité » sans plus attendre n’a sûrement rien d’un hasard du calendrier.

    Selon la méthode désormais classique des interventions présidentielles, le ministre #Blanquer est intervenu le lendemain pour « préciser les modalités » de cette #réouverture. Est alors apparu le caractère fonctionnel de ce qui pouvait n’être qu’un effet de discours parmi d’autres : la réouverture des écoles ne se fera pas d’un seul coup le 11 mai, mais d’abord dans les #quartiers_populaires et les #régions_rurales. La communication ministérielle joue elle aussi sur la corde compassionnelle, voire #humanitaire : « le premier critère est d’abord social, les publics les plus fragiles ».

    C’est donc ces « publics les plus fragiles » qui auront la chance de reprendre le travail en premier. Les autres, les moins fragiles, c’est-à-dire les plus favorisés, c’est-à-dire ceux qui télétravaillent actuellement depuis leur résidence secondaire en Dordogne pourront garder leurs enfants chez eux et rester à l’abri du virus. Entre ces deux catégories, tout un tas de gens se demandent encore à quelle sauce ils vont être mangés.

    Il est intéressant de noter que ce sont précisément ces « #publics_les_plus_fragiles » qui se trouvaient déjà être au travail, que c’est parmi ces « publics » que se trouvent ceux pour lesquels la période du confinement n’aura jamais signifié un arrêt de l’activité. La différence est qu’il s’agit là de poser les condition d’une réouverture générale de cet indispensable vivier de #main-d’œuvre bon marché que sont les quartiers populaires, de remettre tout le monde au travail.

    C’est donc encore une fois sur les plus pauvres que la #politique_compassionnelle toute particulière du gouvernement va venir s’abattre, comme un fléau supplémentaire.

    Cette politique peut et doit se lire à plusieurs niveaux, puisque ce qui caractérise toute crise véritable de la totalité capitaliste c’est son existence simultanée à tous les niveaux de cette totalité. Ici, il s’agit d’une #crise_sanitaire qui existe dans ses effets comme dans la gestion de ceux-ci aux niveaux politique, économique, social, etc.

    Les considérations d’ordre purement sanitaires sont alors intégrées à la chaîne des décisions politiques, à leur niveau particulier, et conditionnées à la logique d’ensemble de ces décisions, qui est d’ordre économique et social. La #recherche_scientifique elle-même intervient à son niveau dans la production des savoirs permettant de formuler les doctrines, les thèses étant sélectionnées non tant en raison de leur rigueur que de leur utilité pratique dans les décisions qui fondent l’action de l’Etat. Le but étant de préserver l’ordre économique et social, c’est-à-dire prioritairement, dans le cas qui nous concerne, de relancer l’#activité_économique sur laquelle repose l’ensemble social.

    Mais s’il s’agit bien, d’un point de vue économique, de remettre les gens au travail, et en particulier les plus pauvres, qui sont aussi ceux dont le travail ne peut se faire par internet, qui doivent mettre les mains à la pâte et au mortier, cette remise au travail n’est pas dépourvue d’arrière-pensées d’ordre sanitaire, qui ne sont pas sur la vie des prolétaires d’un meilleur effet que les considérations purement économiques.

    Ces arrière-pensées ne sont pas mises en avant dans les discours du gouvernement, puisque le discours public reste aujourd’hui celui de « la santé d’abord », ce que tout le monde entend comme la santé de chacun. Le problème est que la « santé » qui est contenue dans le terme « sanitaire » n’a pas le même sens pour nous en tant qu’individus que pour l’Etat qui se trouve être en charge de sa gestion : il s’agit alors de « santé publique », ce qui est d’un tout autre ordre que la santé tout court, celle que l’on se souhaite pour la nouvelle année. Dans cette optique, la santé publique est une chose toute différente de l’activité qui a pour finalité de soigner des gens. Les soignants font l’expérience quotidienne de cette différence. Pour eux comme pour les malades, et pour tous ceux qui doivent travailler quotidiennement au risque de contracter et transmettre le virus, ce sont tout autant les défaillances bien réelles de la gestion sanitaire de la crise qu’il nous faut redouter, que la pleine prise en charge de cette même gestion.

    En l’occurrence, pour l’Etat français, la doctrine officielle reste celle mise en œuvre par l’Etat chinois (qui s’embarrasse moins de discours compassionnels), qui est aussi préconisée par l’OMS et par son propre Conseil scientifique : celle du confinement des populations. Le virus circulant à travers les contacts individuels, il s’agit de limiter ces contacts. L’autre doctrine est celle de l’immunité collective, qui reste cependant valable, mais à condition de disposer des vaccins nécessaires, comme pour une grippe ordinaire ; on vaccine les plus fragiles, on laisse le virus courir dans le reste de la population, qui finit par s’immuniser à son contact répété. En revanche, sans vaccin ni traitement efficace, si on laisse courir le virus en espérant obtenir une immunité de masse, il faut s’attendre selon les projections, à un bilan de 40 à 80 millions de morts à l’échelle planétaire, ce qui est insoutenable en termes économiques, sanitaires, et sociaux.

    Cependant, l’activité économique ne peut pas cesser totalement en attendant qu’on dispose des traitements et vaccins nécessaires. Il faut donc pour l’Etat qui est en charge de cette crise trouver des solutions intermédiaires, qui combinent les nécessités sanitaires et les nécessités économiques.

    Actuellement, le niveau de contamination dans la population française est environ de 10%, pour obtenir une immunité collective il faudrait atteindre un seuil de 60%, on voit qu’on est loin du compte.

    En revanche, les « publics les plus fragiles » sont ceux qui ont été le plus touchés par le virus, et ce non pas seulement en raison d’une surmortalité liée à des cofacteurs tels que problèmes cardio-vasculaires et autres pathologies qui se retrouvent parmi des populations dont l’état sanitaire est déjà dégradé, voire aux problèmes liés au mal-logement, etc., mais d’abord parce que ces populations n’ont jamais véritablement cessé de travailler. En clair, s’ils ont été les plus frappés c’est qu’ils ont été les plus exposés. Mais, outre d’en faire un « public » particulièrement frappé, cela crée aussi des zones sociales où le niveau de contamination dépasse largement les 10% nationaux.

    C’est pour cela qu’on peut se demander si le gouvernement ne serait pas en train de mener sur ces territoires (en gros, sur les banlieues) une expérimentation socio-sanitaire in vivo, c’est-à-dire à tenter d’obtenir une immunité de masse, ou en tout cas de voir si cette immunité est possible, dans quelles conditions et à quel coût sanitaire, et ce sur les dos des plus pauvres. On voit ici que cette expérimentation est rendue à la fois possible par les seuils de contamination induits par la pauvreté dans ces zones, et nécessaire par la demande pressante de reprendre la production, et donc de libérer de la main-d’œuvre.

    C’est la doctrine du stop and go, alternative au pur et simple laisser-faire cher aux libéraux qui est ici testée sur les habitants des quartiers populaires : une fois passé le premier pic épidémique et les capacités de soin désengorgées, on fait redémarrer l’activité, en sachant que des recontaminations vont avoir lieu, et qu’un nouveau pic épidémique va se produire, et on renouvelle l’opération jusqu’à absorption du virus par la population. Il faut simplement souligner que cette méthode est uniquement théorique, et qu’elle repose sur l’hypothèse que ce virus réagisse comme ceux sur lesquels on l’a bâtie. Et que donc, on ne sait pas si cela va fonctionner, d’où le caractère expérimental de la chose.

    Par ailleurs, avant même d’avoir des réponses sur la possibilité d’obtenir une immunité de masse à un coût sanitaire acceptable, la réouverture des écoles en milieu rural revient à ouvrir la vanne du virus sur des régions qui ont été jusqu’ici peu touchées, en espérant que la protection par masques et gel et le fait de maintenir les plus fragiles en confinement (personnes âgées et personnes souffrant de pathologies entraînant une surmortalité) suffira à limiter la casse.

    On assiste donc ici à un zonage socio-sanitaire de l’extension du virus. Ce zonage suit une logique à la fois sanitaire, politique et économique. On voit ici à quel point la logique sanitaire ne recouvre pas celle de la santé des individus, ni même une logique scientifique relevant d’une gestion épidémiologique de cette crise. La logique ici à l’œuvre est celle de la gestion de la population par l’Etat, et si on voit à quel point cette gestion convient aux impératifs économiques dont l’Etat est le garant, il faut aussi comprendre les a priori sociaux qui se cachent derrière cette gestion. Il apparaît ici qu’en cas d’un deuxième pic épidémique, l’Etat a choisi de placer en « première ligne » des populations qu’on peut qualifier de son point de vue d’expendable, et vis à vis desquelles au cas où le déconfinement donnerait lieu à des mouvements de protestation comme c’est déjà le cas un peu partout, une réponse autoritaire serait facile à justifier et à mettre en œuvre, puisqu’on la mène déjà au quotidien. Le caractère expérimental de ce déconfinement sélectif intègre la possibilités des révoltes comme une variable supplémentaire.

    On ne détaillera pas ici à quel point ce sont les plus « fragiles socialement » qui ont été le plus touchés par les conséquences de l’épidémie de Covid-19, avec quelle perversion logique le désastre s’articule chez les plus pauvres pour devenir plus désastreux encore, ni à quel point les conséquences se sont pour eux fait sentir à tous niveaux : pour les femmes, par l’accroissement des violences conjugales et la responsabilité accrue de la reproduction familiale occasionnée à l’échelle mondiale par le chômage, le manque de ressources, la maladie, pour les racisés (on connaît l’effrayante disproportion raciale des décès liés au Covid-19 aux Etats-Unis), pour les prisonniers et les réfugiés, pour les travailleurs les plus précaires, etc. Il faudra y revenir par ailleurs. Il nous fallait dire ici, contre ceux qui veulent « sauver le système de santé », que la sollicitude sanitaire de l’Etat est aussi terrible pour les prolétaires que ses défaillances, et que cette fameuse économie censée être source de tous les maux.

    Tout cela devra être précisé. Pour l’heure on se contentera de dire ce que l’utilisation de cette « fragilité » aux fins d’un retour à la normale qui est lui-même ce qui engendre et justifie ces « fragilités », nous inspire de colère et de dégoût.

    https://carbureblog.com/2020/04/16/deconfinement-selectif-et-experimentations-sanitaires-la-colere-et-le-d
    #déconfinement #confinement #France #11_mai #classes_sociales #inégalités #télétravail #santé_publique #gestion_sanitaire #défaillances #vaccin #immunité_de_groupe #immunité_collective #banlieues #expérimentation #stop_and_go #pic_épidémique #zonage_socio-sanitaire #géographie #gestion_de_la_population #pauvres #fragilité
    via @isskein et @reka

  • #Parcoursup : archéologie des « #algorithmes_locaux » et de leur #dissimulation

    #Pierre_Ouzoulias, sénateur des Hauts-de-seine, un des meilleurs connaisseurs du dossier Parcoursup, complexe, technique et éminemment politique, nous a confié sa chronique de la discussion des « algorithmes locaux » qui ont précédé leur reconnaissance officielle par le Conseil constitutionnel ce jour. Academia l’en remercie vivement.


    8 mars 2018. La loi ORE

    La loi n° 2018-166 du 8 mars 2018 relative à l’orientation et à la réussite des étudiants a introduit dans l’article L. 612-3 du code de l’éducation cette disposition :

    « Afin de garantir la nécessaire protection du secret des délibérations des équipes pédagogiques chargées de l’examen des candidatures présentées dans le cadre de la procédure nationale de préinscription prévue au même deuxième alinéa, les obligations résultant des articles L. 311-3-1 et L. 312-1-3 du code des relations entre le public et l’administration sont réputées satisfaites dès lors que les candidats sont informés de la possibilité d’obtenir, s’ils en font la demande, la communication des informations relatives aux critères et modalités d’examen de leurs candidatures ainsi que des motifs pédagogiques qui justifient la décision prise ».

    Cette disposition, dérogatoire au principe de la communication des documents administratifs, a été introduite par le biais d’un amendement (n° 204), déposé en séance par le Gouvernement, au Sénat, le 7 février 2018. La ministre le justifiait ainsi :

    « Cet amendement a pour objet de garantir la protection du secret des délibérations des équipes pédagogiques, conformément au principe posé par le Conseil d’État, tout en permettant la communication aux étudiants qui le demanderont des raisons pour lesquelles on leur propose de suivre une formation ne correspondant pas à leur souhait initial, ce qui pourra se produire s’ils n’ont demandé que des filières sélectives ou sous tension ».

    Lors de la discussion, la ministre a précisé ses intentions :

    « La publication des algorithmes est inscrite dans la loi : ce n’est pas le sujet ici. Cet amendement vise simplement à permettre à un candidat d’obtenir communication, dans le cadre d’une démarche individuelle, des raisons de la décision le concernant, tout en préservant le secret des délibérations des équipes pédagogiques, que le Conseil d’État a consacré il y a deux ans ».

    « Parmi ces algorithmes, on trouve aussi ce qu’on appelle des outils d’aide à la décision, qui vont permettre aux établissements d’appliquer des critères plus ou moins spécifiques. Ces outils d’aide à la décision existaient déjà dans APB ; ils étaient notamment utilisés pour les admissions en classes préparatoires, en STS ou en IUT. Je signale au passage que les équipes pédagogiques de ces établissements reçoivent environ 30 000 dossiers en moyenne et savent parfaitement les gérer, en particulier grâce à ces outils d’aide à la décision. Par ailleurs, il pourra effectivement exister d’autres outils d’aide à la décision spécifiques à un établissement ou à une formation, définis à l’échelon local. Les critères utilisés devront être connus, y compris pour les outils de type fichier Excel ».

    22 mars 2018. Décision de la CNIL sur le projet d’arrêté autorisant Parcoursup

    Dans sa délibération n° 2018-119 du 22 mars 2018, la CNIL observe que le dispositif mis en place par la loi ORE est dérogatoire par rapport au principe général de la communication des documents administratifs. Elle explique pourquoi les algorithmes locaux vont être mis en œuvre par les établissements secondaires :

    « La commission constate que le dispositif global, prévu par la loi, conduit les établissements d’enseignement supérieur dont les capacités d’accueil sont inférieures aux demandes à examiner les candidatures au regard de la cohérence entre, d’une part, le projet de formation du candidat, les acquis de sa formation antérieure et ses compétences et, d’autre part, les caractéristiques de la formation. Or, il est vraisemblable que, pour examiner les candidatures qui leur sont soumises, en particulier lorsqu’elles sont très nombreuses, des établissements d’enseignement supérieur recourent à des traitements algorithmiques. À cet égard, la commission relève d’ailleurs qu’un outil d’aide à la décision est mis à la disposition des établissements d’enseignement supérieur.

    Dans la mesure où les commissions d’examen des vœux des établissements d’enseignement supérieur définissent librement les modalités et les critères d’examen des candidatures qu’ils reçoivent ainsi que, le cas échéant, le paramétrage dudit outil en fonction de leurs besoins et des choix pédagogiques qu’elles ont faits, la commission estime que le ministère n’est pas responsable des traitements mis en œuvre dans les établissements d’enseignement supérieur, à des fins de classement des candidatures quand bien même ils choisiraient d’utiliser cet outil d’aide à la décision. Elle rappelle dès lors que les établissements d’enseignement supérieur, en tant que responsables de traitement, devront respecter les principes régissant la protection des données personnelles, ce sur quoi elle sera vigilante ».

    Sur le fond juridique, elle souligne que la disposition de la loi ORE « introduit une limitation au droit de communication précité », c’est-à-dire celui qui résulte des dispositions de l’article L. 311-3-1 du code des relations entre le public et l’administration ». Néanmoins, elle rappelle que « les établissements d’enseignement supérieur qui recourraient à un traitement algorithmique pour examiner les candidatures qui leur sont soumises devront également fournir l’ensemble des éléments permettant de comprendre la logique qui sous-tend cet algorithme ».
    19 avril 2018. Examen par le Sénat, en nouvelle lecture, du projet de loi, adopté par l’Assemblée nationale relatif à la protection des données personnelles

    Lors de la première lecture de ce texte, le Sénat avait supprimé la disposition dérogatoire de la loi ORE (dernier alinéa du I de l’article L. 612-3 du code de l’éducation). Après son rétablissement par l’Assemblée nationale, en nouvelle lecture au Sénat, Mme Sophie Joissains, rapporteure pour la commission des lois, présente un long argumentaire juridique sur la nécessité de préserver les libertés individuelles et de ne pas autoriser des procédures réduisant la portée du principe général de la communicabilité des documents administratifs.

    Voici quelques extraits des débats de la séance du 21 mars 2018 :

    Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État. – […] À partir d’octobre 2018, l’administration sera obligée de publier en ligne les données concernant les algorithmes dont elle fait l’usage pour les décisions individuelles ; une information systématique est également prévue pour chaque personne concernée par une décision par une mention bien visible dans la décision.
    Pierre Ouzoulias. – J’aimerais être sûr d’avoir compris toute votre analyse. (Sourires) En partie, elle nous rassure.
    Revenons à Parcoursup, qui permet un pré-tri des demandes arrivant aux universités, avant leur examen par un jury : les algorithmes locaux mis au point par les universités à cette fin seront-ils soumis aux mêmes règles ? Me le confirmez-vous ?
    Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État. – C’est oui ! Et je le défendrai au prochain amendement.
    Pierre Ouzoulias. – Cela vous engage, Monsieur le Ministre.

    [après une interruption de séance]

    Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État. – Cet amendement très important rétablit une disposition, supprimée par la commission des lois, adoptée par le Sénat en février, de la loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants, tout juste entrée en vigueur il y a deux semaines.
    Notre débat suscite de très vives inquiétudes dans les établissements d’enseignement supérieur qui vont commencer à examiner les vœux de plusieurs millions de lycéens dans une dizaine de jours.
    Cette disposition protège le secret des délibérations des équipes pédagogiques. La commission des lois a considéré, au contraire, que cette disposition, à la lumière des autres dispositions du présent projet de loi, ouvre la voie à une prise de décision par des algorithmes locaux sans aucune intervention humaine.
    Le Gouvernement ne partage pas cette position.
    Pour mettre un terme au désastre d’APB, dès notre arrivée au pouvoir, le Gouvernement a construit une solution sur deux piliers : remettre de l’humain en écartant toute prise de décision automatique et garantir la transparence sur la procédure d’affectation, les critères de choix et de traitement. […]
    Les équipes pédagogiques suivront une procédure manuelle. L’outil d’aide à la décision n’est qu’un appui : la commission d’examen des demandes peut décider de ne pas l’utiliser – certaines le font. Il permet une pondération des critères. […]
    Seule la commission d’examen des vœux est souveraine. L’outil ne se substitue pas à la délibération. Chaque dossier doit être examiné par la commission. Tel est l’esprit de la loi. […]
    Mme Sophie Joissains, rapporteur. – Lors de l’examen du projet de loi relatif à l’orientation et à la réussite des étudiants, le 7 février dernier, le Gouvernement a fait adopter un amendement de dernière minute, déposé en séance publique sans que notre commission de la culture ait pu l’examiner, qui exonère ces algorithmes de classement des obligations de transparence prévues par le code des relations entre le public et l’administration, alors que notre commission de la culture avait déposé un amendement imposant la publication des règles de l’algorithme et de ses principales caractéristiques.
    La commission des lois a souhaité revenir sur cette première entorse aux règles de transparence définies par la loi pour une République numérique.
    Cet article 14, avec la suppression de la procédure dérogatoire, a été adopté à l’unanimité.

    28 juin 2018, Sénat. Commission de la culture, audition de Frédérique Vidal

    La Ministre Frédérique Vidal a été auditionnée par la Commission de la culture du Sénat le 28 juin 2018. En voici quelques extraits :

    Mme Frédérique Vidal, ministre. – Parcoursup est fondé sur le principe du dernier mot à l’étudiant, gravé dans la loi : l’objectif n’est pas seulement de faire une proposition à chaque candidat, c’est de lui faire une proposition qui lui convienne. Cette idée simple permet d’accomplir l’objectif cardinal de cette réforme : démocratiser l’accès à l’enseignement supérieur et accompagner la réussite des étudiants. Pour cela, il faut donner à chaque futur étudiant le plus grand choix possible, multiplier les réponses et lui permettre de choisir non pas de manière abstraite, en classant des vœux sur une liste, mais concrètement, en répondant aux différentes propositions.

    Les « algorithmes locaux » ont fait couler beaucoup d’encre. Le décret d’application confie l’examen des vœux à des commissions pédagogiques sous le contrôle du chef d’établissement. On peut toujours jouer sur les mots avec les fichiers Excel… Il n’y a pas d’algorithmes locaux mais un outil d’aide à la décision, mis à disposition des établissements, qui est totalement facultatif et qui doit être retravaillé. Il est commun à toutes les filières, qu’elles soient ou non sélectives. Certains points restent à améliorer, mais le dispositif n’est qu’un filtre à poser sur l’algorithme Parcoursup, et est transparent : certains établissements ont choisi de l’utiliser, d’autres non.

    […]

    Pierre Ouzoulias. – Nous sommes tous des sénatrices et des sénateurs de la République française, décidés à faire avancer les choses. Ne doutez pas de ma loyauté républicaine, madame la ministre.
    Mahjoubi a tenu à nous rassurer sur les algorithmes locaux, mais l’université de Pau et des pays de l’Adour m’a communiqué le sien, avec le nombre de points associés aux différents éléments contenus dans les dossiers des lycéens : le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA), par exemple, contrairement aux assurances que vous me donniez en séance en janvier dernier, en rapporte quinze ! Si l’université de Pau publie son algorithme, pourquoi les autres ne le feraient-elles pas ? Il est en effet essentiel, pour les candidats et leurs familles, de savoir comment les universités cotent les différentes composantes de leur dossier : je demande donc de nouveau la publication de ces algorithmes locaux.
    Ces outils auront un rôle majeur dans la reconfiguration du paysage universitaire et le choix que feront les lycéens et leurs familles. Nous avons donc besoin de transparence. En l’état, les universités peuvent se passer de tout contrôle national et sélectionner les étudiants selon des critères qui leur sont propres. Or je tiens à un enseignement supérieur national, dans lequel l’État est garant de l’orientation et du respect de la loi. Dans un système de concurrence généralisée des universités entre elles, tout le monde sait qui seront les gagnants, et qui seront les perdants.

    Mme Frédérique Vidal, ministre. – S’agissant des algorithmes locaux, si une recette de cuisine est un algorithme, alors, en effet, nous ne parlons pas de la même chose, monsieur Ouzoulias, et c’est moi qui suis probablement ignorante.

    La pondération des données sera évidemment essentielle. La très grande majorité des universités a dû accomplir une tâche à laquelle elles n’avaient jamais été confrontées ; elles ont beaucoup tâtonné. Elles se sont appuyées sur l’expérience des IUT, qui font ce travail de classement des dossiers depuis très longtemps. Certaines conférences de doyens avaient anticipé, en STAPS notamment, de façon à ce que les choses se déroulent de manière uniforme dans toutes les universités.

    Monsieur Ouzoulias, j’imagine que vous demandez leurs algorithmes locaux à tous les établissements d’enseignement supérieur, et pas seulement aux universités ; ces dernières ne sont que 73, alors qu’il existe plus de 350 établissements d’enseignement supérieur non universitaires.

    Pierre Ouzoulias. – Mais 73, dans un premier temps, cela nous suffirait !

    Mme Frédérique Vidal, ministre. – Les formations sélectives classent depuis des années en utilisant des algorithmes, sans que personne ne s’intéresse à la façon dont ces algorithmes sont conçus.

    Mme Frédérique Vidal, ministre. – Comment la pondération des données paramétrable est-elle effectuée ? Cette question est évidemment très importante. Reste que les commissions sont totalement libres de décider si elles souhaitent rendre publiques ces données ou, au contraire, ne pas briser ce qu’elles appellent le secret des délibérations. Les positions, de ce point de vue, sont très variables d’un établissement à un autre. La grille que vous mentionnez concernant l’université de Pau m’est inconnue, parce qu’aucune université ne se sent dans l’obligation de me faire remonter ce genre d’informations. Les universités sont autonomes.

    Pierre Ouzoulias. – C’est le problème.
    23 octobre 2018, Sénat, Commission de la culture, audition de Frédérique Vidal

    Nouvelle audition à l’automne. Extraits

    « Je suis prête à étudier la question de l’anonymisation des dossiers analysés dans le cadre de la procédure nationale de préinscription, pour préserver le lien de confiance entre les jeunes et l’enseignement supérieur, même si les chiffres montrent que la discrimination dans l’accès à l’enseignement supérieur a diminué ».

    « En ce qui concerne les algorithmes locaux, les attendus sont précisés sur la plateforme et les formations peuvent ajouter des spécificités. Là aussi nous sommes parvenus à un équilibre qui concilie la délibération du jury et sa souveraineté, tout en permettant à chaque étudiant de demander à savoir comment son dossier a été traité. Cet équilibre a fait ses preuves car les demandes de justification ont été peu nombreuses ».
    10 janvier 2019. Avis n° 20184400 de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA)

    « La commission prend acte, tout en le déplorant, de ce que, par ces dispositions, le législateur a d’une part instauré un régime spécial d’accès, pour les candidats qui le demandent, aux procédés algorithmiques lorsque ceux-ci sont élaborés par les équipes pédagogiques chargées de l’examen des candidatures, et d’autre part a fait obstacle, pour ce type de documents administratifs, à l’obligation de publication en ligne prévue par l’article L312-1-3, ce qui exclut nécessairement le droit d’accès des tiers ».

    18 janvier 2019. Décision n° 2019-021, du Défenseur des droits

    « Le secret des délibérations du jury ne doit pas s’opposer à l’information des candidats sur le contenu exact et la manière précise d’évaluation de leurs candidatures. Le Défenseur des droits estime que la publication de ces informations ne porte pas atteinte aux principes de souveraineté du jury et du secret de ses délibérations, étant donné qu’il ne vise pas à dévoiler le contenu de l’appréciation portée sur chaque candidature mais uniquement les critères pris en compte dans cette appréciation ainsi que leur méthode d’application. Il est donc recommandé de rendre publiques ces informations ».

    « Le Défenseur des droits recommande à la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation de prendre les mesures nécessaires, d’ordre législatif et d’ordre réglementaire, afin de rendre publiques toutes les informations relatives au traitement, y compris algorithmique, et à l’évaluation des dossiers des candidats par les commissions locales des établissements d’enseignement supérieur en amont du processus de leur affectation dans les formations de premier cycle de l’enseignement supérieur, afin d’assurer la transparence de la procédure et de permettre aux candidats d’effectuer leurs choix en toute connaissance de cause ».
    27 mars 2019, Sénat, Commission de la culture, audition de Frédérique Vidal

    « Je veux aussi redire que les algorithmes locaux n’existent pas : il n’existe pas de système de traitement entièrement automatisé pour affecter les étudiants dans les formations. Il y a des commissions pédagogiques d’examen des vœux, des outils d’aide à la décision utilisés par environ 25 % des formations. Les critères généraux d’examen des vœux sont affichés sur la plateforme et varient selon des pondérations qui sont à la discrétion des commissions pédagogiques d’examen des vœux ».
    17 juillet 2019. Commission de la Culture, communication de Jacques Grosperrin, rapporteur

    « Parcoursup, c’est d’abord un algorithme central qui transforme les listes ordonnées de candidats transmises par les formations en réponses auxdits candidats et qui ensuite les réponses des candidats. Le code source et le cahier des charges de cet algorithme ont bien été publiés, conformément à l’objet d’un amendement de notre collègue député Cédric Villani, adopté lors de l’examen de la loi ORE.

    Toutefois, contrairement à admission post-bac (APB), son prédécesseur, ce n’est pas au niveau central que tout se joue dans Parcoursup. C’est le rang du candidat sur la liste établie par la commission d’examen des vœux de la formation concernée qui va déterminer ses chances d’inscription.

    Les dossiers sont regardés un à un et classés manuellement dans les formations ne comportant qu’un petit nombre de candidats, conformément aux engagements de la ministre d’assurer un traitement humain des dossiers.

    Toutefois, dans la plupart des formations, chaque candidat pouvant faire jusqu’à dix vœux et vingt sous-vœux non hiérarchisés, les équipes pédagogiques ont eu recours soit à des tableurs Excel de leur facture, soit à l’outil d’aide à la décision du ministère. En 2018, un petit quart des 14 500 formations avait eu recours à cet outil, dont 56 % des licences et 47 % des instituts universitaires de technologie (IUT).

    À partir de tels tableurs, les commissions d’examen des vœux ont pu sélectionner les notes des matières et les éléments de la fiche Avenir qu’elles souhaitaient retenir, ainsi que les pondérations souhaitées. Le tableur leur a ainsi permis d’établir une liste classée de candidats, au sein de laquelle les commissions n’avaient plus qu’à départager les éventuels ex æquo et à réintégrer les dossiers atypiques. Comme le souligne depuis déjà longtemps notre collègue Pierre Ouzoulias, le travail de la commission d’examen des vœux s’opère clairement en deux phases. De même, l’existence des algorithmes locaux est indéniable, contrairement à ce que soutient la ministre qui s’obstine à nier cette évidence ».
    9 janvier 2020. Deuxième rapport du Comité éthique et scientifique de Parcoursup

    « Les débats sur la transparence de Parcoursup se sont focalisés en 2018 sur les procédures d’examen des vœux par les commissions pédagogiques des formations non sélectives, typiquement les licences, pour lesquelles la loi ORE introduit l’obligation d’examen de dossiers des candidats. Ces débats ont plus précisément porté sur les mal nommés « algorithmes locaux ». C’est un fait que les jurys et les commissions utilisent des tableurs pour classer les candidats lors de leurs délibérations, et ce depuis que les tableurs existent, mais rien de plus, et il est inapproprié de parler d’algorithmes locaux. Sur les feuilles, au format « Excel » ou « Open Office », figurent en lignes les candidats et en colonnes les critères de classement. Les données sont extraites des dossiers des candidats dans la plate-forme et les critères sont déterminés par les commissions locales d’examen des vœux. Si tout ou partie de ces critères sont quantifiés, un pré-classement est établi, qui définit l’ordre d’examen des dossiers et sert d’aide aux délibérations. Pour les commissions de Parcoursup, la loi oblige à l’examen individuel des dossiers des candidats, autrement dit elle interdit l’automaticité. […]

    Parcoursup met en évidence la nécessité de trouver un équilibre entre l’appréciation qualitative des commissions, relevant du secret des délibérations, et la quantification précise des dossiers de candidature, facteur de transparence. Où que soit placé le curseur à cet égard, la transparence vise à informer au mieux les candidats sur la façon, qualitative ou quantitative, dont seront examinés leurs dossiers. Cette question complexe, qui ne doit pas s’enliser dans la docimologie, dépasse certes les seules considérations sur la plate-forme ; cependant, celle-ci sera au centre de la mise en œuvre de toute orientation ou inflexion à ce sujet. Le CESP sera très attentif aux résultats de l’analyse lancée par le ministère. […]

    On peut ajouter à cette liste la question délicate de l’opportunité d’une rectification automatique des notes. On sait par exemple que les échelles de notation diffèrent sensiblement d’un lycée à l’autre, et que la prise en compte de ces pratiques est un argument pour ne pas anonymiser l’établissement d’origine dans les dossiers, quitte à nourrir des suspicions de discriminations territoriales ».
    26 février 2020. Rapport de la Cour des comptes

    « Les attendus publiés, dont les énoncés mériteraient une nouvelle revue, ne correspondent pas toujours aux paramétrages retenus in fine par les commissions d’examen des vœux. Ces dernières fonctionnent de manière de plus en plus automatisée, utilisant de façon croissante un outil d’aide à la décision informatique pour effectuer un pré-classement des candidats. Cette situation plaide pour la publication des algorithmes ayant servi à effectuer ces premiers tris. Au-delà, le ministère pourrait utilement publier une analyse des variables clés des classements afin de permettre aux lycéens de mieux préparer leur orientation et leur affectation. Il pourrait saisir cette occasion pour examiner la pertinence de certains critères de classement. En effet, la forte disparité de notations entre les lycées a conduit certaines formations à prendre en compte le lycée d’origine des candidats pour effectuer leur classement, sans que l’objectivité de la méthode retenue ne soit garantie. La réforme du baccalauréat et le renforcement de la part du contrôle continu doit mener le ministère de l’enseignement supérieur à réfléchir aux améliorations à apporter pour rendre la procédure de classement plus efficace et équitable ». […]

    « La diversité des pratiques des CEV ne permet pas de discerner une approche d’ensemble ou des règles de fonctionnement communes. Considérant que ces commissions procédaient toutes à un travail qui s’assimilait à celui d’un jury, le législateur a décidé que les éléments qui participaient à l’analyse de chaque dossier de candidature, fussent-ils algorithmiques, ne pouvaient pas être communiqués a priori. Le candidat peut seulement obtenir a posteriori, c’est-à-dire après la notification de la réponse à sa candidature, et à titre individuel, les éléments motivant la décision prise à son propos. La dérogation consentie par la loi à l’article L.311-3-1 du code des relations entre le public et l’administration dispense ainsi l’établissement de toute publication des éventuels algorithmes utilisés pour classer les candidatures. Il n’a pas à indiquer non plus au candidat qu’il a utilisé ce moyen de classement ». […]

    « La publication des « algorithmes locaux » répond ensuite à un impératif de transparence, dont le Conseil constitutionnel a pu rappeler qu’il constitue, en toutes circonstances, un objectif d’intérêt général. L’utilisation « d’algorithmes locaux » pour opérer des classements ne saurait être remise en cause, au regard du volume des candidatures, mais le fait de ne pas les publier et d’en refuser la communication crée un risque de défiance ». […]

    « Cette hypothèse, régulièrement évoquée auprès des différents représentants des CEV rencontrés dans le cadre de la présente enquête, n’a pas soulevé d’objections particulières. Les enseignants sont, dans la grande majorité des cas, favorables à la plus grande transparence, et conscients que cette publication serait le meilleur moyen d’éteindre toute suspicion liée au fonctionnement des commissions d’examen des vœux ».

    Recommandations de la Cour des comptes

    « Rendre publics les « algorithmes locaux » utilisés par les commissions d’examen des vœux pour l’ensemble des formations proposées ».

    https://academia.hypotheses.org/22032
    #algorithme #université #lycées #France #facs #universités #chronologie #parcours-sup

    • 9 janvier 2020. Deuxième rapport du Comité éthique et scientifique de Parcoursup :
      [...]On peut ajouter à cette liste la question délicate de l’opportunité d’une rectification automatique des notes. On sait par exemple que les échelles de notation diffèrent sensiblement d’un lycée à l’autre, et que la prise en compte de ces pratiques est un argument pour ne pas anonymiser l’établissement d’origine dans les dossiers, quitte à nourrir des suspicions de discriminations territoriales

      le ver est dans le fruit...

      #discrimination #lycée

  • Les #E3C de monsieur #Blanquer : #Confusion, #Chaos, #Colère, ou l’école de la #défiance

    En #solidarité avec les lycéennes, les lycéens et tous les collègues du secondaire qui se mobilisent contre les #réformes_Blanquer.

    Douze cars de CRS tous gyrophares allumés à l’aube devant le lycée Basch de Rennes, contrôle des lycéens à l’entrée dans le lycée, intervention policière « musclée » (comme on dit pudiquement) à Rennes, à Nantes, à Libourne, à Paris… Est-ce un nouveau mai 68 ? Non, ce sont les « #Épreuves_communes_de contrôle_continu », dites E3C de Jean-Michel Blanquer.

    La présentation il y a plus d’un an des réformes voulues par le Ministre de l’Education Nationale a soulevé d’emblée bien des #inquiétudes : #différences_de_traitement des lycéens et lycéennes face à l’examen, #inégalités entre les territoires, installation d’une sorte de #bachotage permanent pendant dix-huit mois, lié aux modalités mal pensées d’un faux #contrôle_continu envahissant. C’est peu de dire que ces problèmes et ces risques maintes fois exposés n’ont trouvé ni écoute ni embryon de réponse au ministère de l’Education Nationale.

    Tout se passe comme on pouvait le craindre : les programmes de 1ère qui ne suivent plus ceux de seconde conduisent à une sorte de course infinie pour « rattraper » ce qui n’a pas été fait parce que non prévu, les conseils de classe ne réunissent plus tous les enseignants et toutes les enseignantes d’une classe puisque l’éclatement des spécialités et des options conduit les enseignants à accueillir le plus souvent des élèves de classes différentes (d’où par exemple la distribution des élèves d’une classe entre 4 ou 5 professeurs de la même matière selon les particularités de leur parcours). Surtout, l’#évaluation_permanente est désormais le principe organisateur de ces années de lycée pourtant si cruciales pour la formation des jeunes gens : en lieu et place de la réflexion critique fondé sur l’échange entre l’enseignant et ses élèves, l’enchainement infernal des #épreuves conduit les enseignants à faire le programme au pas de charge et les adolescents sont forcés à un #apprentissage_mécanique. Ils sont nombreux à raconter la situation d’#anxiété perpétuelle dans laquelle ils sont plongés.

    Tout cela a été annoncé et dénoncé. Tout cela est arrivé.

    Mais le pire était encore à venir.

    En effet, l’administration de l’Éducation Nationale de haut en bas - de son ministre, aux recteurs, aux inspecteurs et jusqu’aux proviseurs - s’est lancée dans une défense et illustration du bien-fondé de la réforme en cours au mépris de la réalité de ce qui se passe dans les établissements. Confusion, #précipitation et #opacité règnent en maîtresses dans l’organisation des premières épreuves de la réforme du Bac, les fameux E3C. Rien n’est respecté : ni le cadre chronologique des épreuves qui devrait être commun alors qu’elles sont étalées sur trois semaines —voire plus désormais puisque de nombreuses épreuves ont été reportées sine die, ni la gestion rationnelle des banques de sujet (certains sujets n’ont pas été retirés desdites banques et ont donc été redonnés quelques jours plus tard ailleurs, après avoir circulé sur internet !), ni l’identification d’un protocole commun pour le choix des sujets ou les corrections des épreuves, ni la logistique de ce qui est censé être une épreuve d’examen national : horaires fantasques, espaces impropres à un examen, absence de banalisation de la semaine concernée sont courants, à quoi s’ajoute le scannage extrêmement chronophage de copies en partie inutilisables.

    Face aux réactions de défiance ou de refus devant les E3C, réactions prévisibles et légitimes, chez de nombreux lycéens et lycéennes comme chez un grand nombre d’enseignant.e.s, la réponse apportée s’avère d’une dureté et parfois d’une #violence inouïes, au sens strict du terme, parfaitement étrangères aux coutumes de #gestion_des_conflits dans le second degré. Certains chefs d’établissement, après avoir interdit l’expression libre des lycéens et lycéennes au sein des établissements, ont appelé la #police pour rompre des blocus conduits par des adolescents ; des lycéens mineurs ont été placés en #garde_à_vue jusqu’à 35 heures sans justification, sans que leurs parents en soient prévenus ; certains ont été malmenés ; d’autres, après avoir été identifiés comme des « meneurs », ont été emmenés en minibus pour #comparution_au_rectorat sans être accompagnés par des professeurs ou des parents d’élèves ; à l’occasion, ceux qu’on accuse du #blocus n’ont pas le droit de repasser les épreuves et se retrouvent avec une note de 0/20 illégale (que les universitaires devront « oublier » au moment des évaluations sur ParcourSup) ; d’autres encore sont cadenassés dans leurs salles pour composer, alarme incendie désactivée, ou filtrés par les CRS à Rennes (les informations qui remontent des réseaux sociaux sont à cet égard concordantes et très alarmantes) ; des enseignant.e.s sont menacé.e.s de #rétorsions ; d’absurdes rappels à un devoir de #neutralité ou de « réserve » ont été adressés à des collègues du secondaire.

    Quel autre mot que « #répression », que beaucoup d’entre nous auraient trouvé naguère excessif, pour nommer ce qui se passe autour de la mise en place des réformes de M. Blanquer ?

    Dans ces circonstances, la tribune des « 50 chefs d’établissement parisiens » (https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/01/27/plus-de-cinquante-chefs-d-etablissements-scolaires-parisiens-demandent-que-c), publiée récemment dans un grand quotidien du soir, est une véritable provocation : rassemblés pour se plaindre des blocus de lycées et en appeler à des interventions plus fréquentes des forces de l’ordre en feignant de se soucier de la « fragilité » de certains de leurs élèves, et sans faire la moindre allusion aux raisons de la protestation ni même à ce que les réformes en cours font et feront subir justement aux plus fragiles, ces irresponsables, confits dans l’obéissance à leurs « supérieurs », manifestent la même propension à la surdité, à la morgue et à l’aveuglement qui règne actuellement au sommet de l’État.

    Cette situation nous concerne tous, de la maternelle à l’Université : ce qui est mis en jeu dans cette répression, ce sont les libertés propres à l’exercice de nos métiers, quel que soit l’âge de ceux et celles à qui nous transmettons des connaissances et des savoirs, c’est la nature même d’un service public de l’enseignement (et de la recherche) qui suppose à la fois d’articuler des droits et des devoirs, de réaffirmer constamment le rôle social de notre travail et de nourrir la tension éthique qui l’anime et le justifie. La solidarité avec nos collègues du secondaire relève de la défense partagée de ce qui nous est commun.

    Sauvons l’université !
    7 février 2020

    http://www.sauvonsluniversite.fr/spip.php?article8640
    #lycée #lycées #France #bac_Blanquer

  • Une nouvelle génération des #Campus_d'excellence avec les acteurs des territoires

    Former aux métiers d’#excellence et de demain dans des secteurs porteurs : c’est l’objectif du dispositif « Campus des métiers et des qualifications d’excellence ». Les 23 premiers locataires des Campus des métiers ont été choisis, le 6 février 2020.

    Parcours de formation, des espaces d’#innovation et de vie, avec des possibilités de #mobilité à l’international c’est ce que propose la nouvelle génération de ces Campus d’excellence. Cette initiative se construit avec les acteurs économiques d’un #territoire pour former les jeunes aux #métiers_de_demain.

    Le Campus est un lieu de #formation et d’innovation au plus près des #entreprises. Il repose sur le tryptique :
    – Soutenir le développement d’une #filière_porteuse_d’avenir ;
    – Maintenir des #compétences dans un territoire ;
    -Améliorer l’excellence de la #formation.

    Chaque campus réunit, à l’échelle d’une région :

    – des #établissements_scolaires (#lycées généraux, technologiques et professionnels) ;
    – des établissements d’#enseignement_supérieur (#universités, écoles, etc.) ;
    – des centres de formation d’apprentis (#CFA) ;
    – des organismes de #formation_initiale ou continue (#Greta, etc.) ;
    – des #laboratoires_de_recherche ;
    – des #entreprises ;
    – des associations.

    Un financement du #Programme_Investissement_d'Avenir (#PIA) « #Campus_des_métiers » doté de 80 millions d’euros permet de financer la première vague de 20 à 30 projets. Les #subventions du PIA pourront atteindre au maximum 50% des dépenses éligibles du projet, le reste étant pris en charge par les partenaires. Les #partenaires_privés contribuent à hauteur de 30% ce qui garantit leur implication dans le projet.

    L’appel à projets reste ouvert jusqu’au 31 juillet 2020 avec deux dernières vagues de sélection les 16 mars et 1er juin 2020.

    Les quatre ministres qui portent le projet - Muriel Pénicaud, Jean-Michel Blanquer, Frédéric Vidal et Agnès Pannier-Runacher - étaient réunis pour présenter la première vague des lauréats.

    https://www.gouvernement.fr/une-nouvelle-generation-des-campus-d-excellence-avec-les-acteurs-des-te

    Comme une #baffe... en ce moment de lutte notamment contre la #LPPR : https://seenthis.net/messages/820330
    #France #enseignement #ESR

  • Bac : Un pas de plus dans l’inacceptable
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2020/02/04022020Article637163983199660629.aspx
    Et si vous n’êtes pas contents, vous pouvez toujours essayer la dictature.

    N’oubliez pas de mettre une couverture et un slip propre dans le cartable de votre enfant qui part au lycée. Il pourrait rentrer très tard et en avoir besoin. Avec les deux journées de garde à vue pour aucune poursuite infligée aux lycéens parisiens de 16 ans, on pensait avoir atteint le maximum de la répression contre les lycéens mobilisés contre la réforme du bac. La journée du 3 février nous détrompe : on en est maintenant à l’arrestation préventive avant tout blocage. La fuite des responsabilités a elle aussi progressé.

  • En copié/collé, un courrier intercepté du recteur de l’Académie d’#Aix-Marseille... que j’ai moi-même reçu via mail le 1er février 2020 :

    "Mesdames et Messieurs les chefs d’établissements de lycées,
    Il est superflu de vous décrire l’ambiance qui règne dans plusieurs de vos établissements, au sujet des E3C.
    Comme je sais que vous y œuvrez, il est essentiel de maintenir le dialogue avec les personnels de vos établissements
    Néanmoins, lors de vos échanges avec les professeurs, quelques rappels simples doivent être faits.
    En premier, les enseignants, de par leur statut, doivent participer à l’intégralité du déroulement des E3C : choix des sujets, surveillance, correction ….
    Un refus est, au minimum, un acte de grève. Il faut, si besoin, le rappeler et dire que le calcul des jours de grève ne peut que se faire selon les prescriptions du Code de l’Education. Il n’est pas plusieurs manières légales de le faire.
    Mais un refus peut aussi engendrer une faute professionnelle avec toutes les conséquences disciplinaires qui en découlent. Cela touche spécialement le refus de correction, ainsi que la falsification des notes.
    La manipulation des élèves (tracts, classes transformées en réunions syndicales…) est une faute caractérisée et une violation de la déontologie de l’enseignant.
    Je ne veux envisager, que par pure hypothèse, des actes comme la participation (ou l’incitation) au blocage ou à l’invasion d’un établissement. Dans de tels cas, l’on quitterait le Code de l’Education pour le Code pénal.
    Compte-tenu du contexte, je vous demande, dans les jours prochains, à titre préventif, de rappeler, avec pédagogie mais si besoin avec fermeté (laquelle est le sel de toute vraie pédagogie), ces principes dont certains semblent ignorés de divers enseignants entrés dans une logique de rébellion qui est la négation complète du statut de fonctionnaire. Soyez attentifs aux plus jeunes, moins expérimentés et qui peuvent, eux-aussi, être manipulés par d’autres plus âgés et qui, avec l’âge peuvent perdre et la sagesse et le courage. Qu’ils ne se mettent pas dans des situations inextricables.
    Je vous demande également de nous informer (le directeur de cabinet) de tous les indices laissant présager, dans votre établissement, des tentatives de sabotage des examens. Mieux vaut une alerte vaine qu’une trop tardive.
    Dans tous les cas, le jour des contrôles, vous serez d’une particulière vigilance, tôt le matin.
    J’espère vivement que la raison l’emportera. Vous savez combien je suis attentif au dialogue social. Je recevrai, comme je le fais toujours, les audiences qui me seront réclamées. Je passerai le temps nécessaire à écouter une profession, dont je fais partie, et qui vit des tensions et des angoisses. Ma mission est là.
    Je sais aussi compter sur votre lucidité et votre détermination. Je mesure la charge qui est la vôtre, la fatigue et même la lassitude d’être remis en cause dans votre action républicaine par ceux qui sont, d’abord, votre « équipe pédagogique ». Si la certitude de vous sentir épaulés, soutenus et relayés par votre hiérarchie peut être source de courage : je forme ce voeu.
    Enfin vous savez, d’ores et déjà, que les IA-IPR, derrière leur doyen qui me tient au courant chaque jour de la situation, sont là pour vous seconder dans le choix des sujets comme ils le seront dans l’harmonisation des notes.
    Soyez assurés, Mesdames et Messieurs les Proviseurs, de mes sentiments dévoués et très cordiaux,

    Bernard Beignier"

    #Bernard_Biegnier #lycée #lycées #résistance #E3C #éducation #France #grève #code_de_l'éducation #code_pénal #déontologie #faute #principes #pédagogie #fermeté #rébellion #raison #dialogue_social #fatigue #lassitude #lettre

  • Reconnaissance faciale dans les lycées : la Cnil dit non - ZDNet
    https://www.zdnet.fr/actualites/reconnaissance-faciale-dans-les-lycees-la-cnil-dit-non-39892985.htm

    « Après un examen attentif du projet, la CNIL a considéré que le dispositif projeté est contraire aux grands principes de proportionnalité et de minimisation des données posés par le RGPD (Règlement général sur la protection des données) » mentionne également la Commission.
    La Commission a également rappelé « que les traitements de données biométriques sont d’une sensibilité particulière, justifiant une protection renforcée des personnes. Notamment, les dispositifs de reconnaissance faciale sont particulièrement intrusifs et présentent des risques majeurs d’atteinte à la vie privée et aux libertés individuelles des personnes concernées. Ils sont par ailleurs de nature à créer un sentiment de surveillance renforcé ».

    ...mais l’affaire ne semble pas terminée :

    Mais début septembre, le président LR de la région PACA Renaud Muselier avait annoncé qu’un avis contraire de la Cnil ne signifierait pas forcément la fin du projet mentionne l’AFP. « Ce n’est pas parce qu’on me dit non que je vais arrêter le match, ce n’est pas fini », soulignait-il.

    et vu les lobby qu’il a derrière lui ça peut encore évoluer

    #CNIL #reconnaissance_faciale #biométrie #lycées

  • #Reconnaissance_faciale : un recours pour faire barrage à la #surveillance biométrique

    Quatre organisations – La Quadrature du Net, la Ligue des droits de l’Homme, CGT Educ’Action des Alpes-Maritimes et la Fédération des Conseils de Parents d’Élèves des écoles publiques des #Alpes-Maritimes – viennent de déposer un #recours devant le #tribunal_administratif de Marseille pour demander l’annulation de la délibération du conseil régional autorisant la mise en œuvre d’une #expérimentation de reconnaissance faciale dans deux lycées de la région.

    https://www.laquadrature.net/2019/02/19/reconnaissance-faciale-un-recours-pour-faire-barrage-a-la-surveillance
    #biométrie #lycées #France #éducation #école

  • Deux mois après le début du mouvement des Gilets Jaunes, j’ai terminé une revue de presse sur la question (dans le but d’écrire un article à l’attention de mes ami.e.s anglophones du Canada, mais je ne sais pas si ça arrivera un jour). Je sais que d’autres se sont déjà essayés à une telle revue de presse, mais tant pis, voici la mienne qui n’essaye pas du tout d’être exhaustive :

    (1) Prémices :

    Cette guerre de basse intensité contre toute forme de révolte
    Gaspard d’Allens, Reporterre, le 13 novembre 2018
    https://seenthis.net/messages/735614

    (2) Effets sur le commerce :
    https://seenthis.net/messages/737657
    https://seenthis.net/messages/737900
    https://seenthis.net/messages/739837
    https://seenthis.net/messages/743897
    https://seenthis.net/messages/757890
    https://seenthis.net/messages/760177
    https://seenthis.net/messages/763232
    https://youtube.com/watch?v=Jy7dWH_lpEo


    https://seenthis.net/messages/781986
    https://seenthis.net/messages/800757
    https://seenthis.net/messages/813936

    (3) Répression policière et judiciaire (et même l’armée !) :
    https://seenthis.net/messages/740633
    https://seenthis.net/messages/741161
    https://seenthis.net/messages/742416
    https://seenthis.net/messages/744081
    https://seenthis.net/messages/744104
    https://seenthis.net/messages/745931
    https://seenthis.net/messages/745953
    https://seenthis.net/messages/747535
    https://seenthis.net/messages/748646
    https://seenthis.net/messages/748751
    https://seenthis.net/messages/749045
    https://seenthis.net/messages/749187
    https://seenthis.net/messages/749847
    https://seenthis.net/messages/750174
    https://seenthis.net/messages/750538
    https://seenthis.net/messages/751050
    https://seenthis.net/messages/753445
    https://seenthis.net/messages/754296
    https://seenthis.net/messages/754760
    https://seenthis.net/messages/755068
    https://seenthis.net/messages/757535
    https://seenthis.net/messages/757893
    https://seenthis.net/messages/760228
    https://seenthis.net/messages/764568
    https://seenthis.net/messages/766096
    https://seenthis.net/messages/766691
    https://www.youtube.com/watch?v=kEcaoEfx5j8


    https://seenthis.net/messages/768609
    https://seenthis.net/messages/769398
    https://seenthis.net/messages/772281
    https://seenthis.net/messages/772883
    https://seenthis.net/messages/775318
    https://seenthis.net/messages/775805
    https://seenthis.net/messages/775817
    https://seenthis.net/messages/776093
    https://seenthis.net/messages/778632
    https://seenthis.net/messages/779451
    https://seenthis.net/messages/779660
    https://seenthis.net/messages/780071
    https://seenthis.net/messages/780252
    https://seenthis.net/messages/780574
    https://seenthis.net/messages/781429
    https://seenthis.net/messages/782428
    https://seenthis.net/messages/784260
    https://seenthis.net/messages/788763
    https://seenthis.net/messages/789641
    https://seenthis.net/messages/803102
    https://seenthis.net/messages/806673
    https://seenthis.net/messages/811718
    https://seenthis.net/messages/811830
    https://seenthis.net/messages/813152
    https://seenthis.net/messages/815290
    https://seenthis.net/messages/820930
    https://seenthis.net/messages/822598
    https://seenthis.net/messages/824100
    https://seenthis.net/messages/825451
    https://seenthis.net/messages/841684 (bilan : 909 #signalements ; 3 décès ; 333 blessures à la tête ; 27 éborgnés ; 5 mains arrachées)
    https://seenthis.net/messages/862723
    https://seenthis.net/messages/862729
    https://seenthis.net/messages/863076
    https://seenthis.net/messages/864613
    https://seenthis.net/messages/866887

    (4) Soutien et répression des lycéen.ne.s et étudiant.e.s :
    https://seenthis.net/messages/737434
    https://seenthis.net/messages/741687
    https://seenthis.net/messages/741773
    https://seenthis.net/messages/741813
    https://seenthis.net/messages/741924
    https://seenthis.net/messages/741959
    https://seenthis.net/messages/744912
    https://seenthis.net/messages/746449
    https://seenthis.net/messages/782985
    https://seenthis.net/messages/794533
    https://seenthis.net/messages/824348

    (5) Évolution du traitement syndical et médiatique :

    Gilets jaunes : ça bouge chez les syndicats
    Arthur Brault-Moreau, Regards, le 30 novembre 2018
    https://seenthis.net/messages/740147

    Les directions syndicales répondent à l’appel de Macron pour maintenir l’ordre contre les gilets jaunes
    Damien Bernard, Révolution Permanente, le 6 décembre 2018
    https://seenthis.net/messages/741895

    Les Gilets jaunes se font une place dans les médias et l’agenda politique
    Brigitte Sebbah, Lucie Loubère, Natacha Souillard, Laurent Thiong-Kay, Nikos Smyrnaios, Laboratoire d’Études et de Recherches Appliquées en Sciences Sociales, Axe Médias et médiations socio-numériques - Université de Toulouse, le 7 décembre 2018
    http://universitepopulairetoulouse.fr/spip.php?article1538

    Le traitement médiatique des Gilets Jaunes : un mois de propagande pro-Macron
    Marion Beauvalet, Le Vent se Lève, le 29 décembre 2018
    https://seenthis.net/messages/748043

    Gilets jaunes : "Les bavures policières, c’est l’omerta absolue"
    David Dufresne, Eric Dessons, Axel Ronde, Daniel Schneidermann et Lynda Zerouk, Arrêt Sur Images, le 18 janvier 2019
    https://seenthis.net/messages/754890

    Quand les médias faibles deviennent les plus forts
    André Gunthert, Médiapart, le 15 mai 2019
    https://seenthis.net/messages/781388

    Le traitement de l’information par les médias à l’heure des gilets jaunes (Fréquence Paris Plurielle)
    Acrimed, le 19 juin 2019
    https://seenthis.net/messages/788437

    Quatre syndicalistes et les « Gilets jaunes »
    Anne Giraudon, Nara Cladera, Hugo Reis et Benoît Martin, La nouvelle revue du travail, 18, 2021
    https://seenthis.net/messages/914161

    (6) Tentatives d’enquêtes sociologiques :

    Qui sont et que veulent les « gilets jaunes » ?
    Benoît Coquard, Contretemps, le 23 novembre 2018
    https://seenthis.net/messages/738152

    « Gilets jaunes » : une enquête pionnière sur la « révolte des revenus modestes »
    Collectif, Le Monde, le 11 décembre 2018
    https://seenthis.net/messages/743069

    Enquête. Les gilets jaunes ont-ils une couleur politique ?
    Collectif "Quantité critique", L’Humanité, le 19 décembre 2018
    https://seenthis.net/messages/746021

    Le mouvement des “gilets jaunes” est avant tout une demande de revalorisation du travail
    Sylvia Zappi, Le Monde, le 24 décembre 2018
    https://seenthis.net/messages/746763

    « Le mouvement des “gilets jaunes” n’est pas un rassemblement aux revendications hétéroclites »
    Jean-Yves Dormagen et Geoffrey Pion, Le Monde, le 27 décembre 2018
    https://seenthis.net/messages/747411

    Qui sont vraiment les « gilets jaunes » ? Les résultats d’une étude sociologique
    Tristan Guerra, Frédéric Gonthier, Chloé Alexandre, Florent Gougou et Simon Persico, Le Monde, le 26 janvier 2019
    https://seenthis.net/messages/755484

    Voir aussi :
    http://www.enquetegiletsjaunes.fr

    Après dix semaines de mobilisation, comment la police analyse le mouvement des « gilets jaunes »
    Elise Vincent et Nicolas Chapuis, Le Monde, le 26 janvier 2019
    https://seenthis.net/messages/755960

    Le fond de l’air est jaune : comprendre une révolte inédite
    Jean-Claude Monod, Etienne Balibar, Ludivine Bantigny, Louis Chauvel, Isabelle Coutant, Aurélien Delpirou, Olivier Ertzscheid, Michaël Foessel, David Graeber, Samuel Hayat, Thomas Piketty, Pierre Rosanvallon, Alexis Spire, Sophie Wahnich et Michelle Zancarini-Fournel
    Seuil, 2019
    https://seenthis.net/messages/757816

    Gilets jaunes : hypothèses sur un mouvement
    La Découverte, 2019
    https://seenthis.net/messages/757816

    Les gilets jaunes ou le retour de la lutte des classes
    Luc ROUBAN, Sciences Po CEVIPOF, janvier 2019
    https://seenthis.net/messages/757831

    Rencontres aux ronds-points
    Raphaël Challier, La Vie des Idées, le 19 février 2019
    https://seenthis.net/messages/761503

    Un public éloigné des traits sociologiques des gilets jaunes
    Simon Blin, Clara Dealberto et Julien Guillot, Libération, le 14 mars 2019
    https://seenthis.net/messages/767413

    Sous un gilet jaune, il y a... (1) et les autres
    Visioncarto, mai 2019
    https://seenthis.net/messages/780220

    Quels outils pour appréhender et analyser les mobilisations de Gilets Jaunes et les données issues du Débat national
    METSEM, 5 & 6 décembre 2019
    https://seenthis.net/messages/805413

    Gilets jaunes : les racines de la colère
    Grégoire Normand, La Tribune, le 14 janvier 2020
    https://seenthis.net/messages/820776

    Femmes « gilets jaunes » en première ligne
    Olivier Fillieule, Manières de Voir, décembre 2019 - janvier 2020
    https://seenthis.net/messages/829799

    La fin des cabanes. Ethnographie de l’espace militant des ronds-points de Camon
    Loïc Bonin et Pauline Liochon, Contretemps, le 2 juin 2020
    https://seenthis.net/messages/857874

    (7) Analyses (pas le plus intéressant, mais c’est pour savoir ce que pensent les "intellectuel.le.s") :

    La couleur des gilets jaunes
    Aurélien Delpirou, La vie des idées, le 23 novembre 2018
    https://seenthis.net/messages/738152

    De quelle couleur sont les gilets jaunes ?
    Rafik Chekkat, Etat d’exception, le 24 novembre 2018
    https://seenthis.net/messages/738152

    Omar Slaouti : « Nous organiser »
    Ballast, le 28 novembre 2018
    https://seenthis.net/messages/739537

    Deux ou trois choses dont je suis presque certain à propos des « gilets jaunes »
    Laurent Mucchielli, The Conversation, le 4 décembre 2018
    https://seenthis.net/messages/741173

    QUELQUES REFLEXIONS SUR LE MOUVEMENT DES GILETS JAUNES, SUR SON IMPORTANCE, ET SUR LE MÉPRIS ET L’EXTRÊME VIOLENCE À LAQUELLE ON ASSISTE AUJOURD’HUI A L’ÉGARD DES CLASSES POPULAIRES
    Edouard Louis, Facebook, le 4 décembre 2018
    https://seenthis.net/messages/741160

    Les Gilets Jaunes, l’économie morale et le pouvoir
    Samuel Hayat, le 5 décembre 2018
    https://seenthis.net/messages/741622

    Au sujet des « gilets jaunes », je ne sais sur quel pied danser
    Titiou Lecoq, Slate, le 7 décembre 2018
    https://seenthis.net/messages/741978

    Gilets jaunes : le sens du face à face
    Etienne Balibar, Médiapart, le 13 décembre 2018
    https://seenthis.net/messages/743887

    Les Gilets jaunes et la question démocratique
    Samuel Hayat, le 24 décembre 2018
    https://seenthis.net/messages/746854

    Franck Lepage : « Le gilet jaune est le symbole d’une conscience de classe qui est en train de renaître »
    Kevin Amara, Comptoir, le 26 décembre 2018
    https://seenthis.net/messages/747198

    « Les “gilets jaunes” veulent rompre avec le sentiment de dépossession »
    Ivan Bruneau et Julian Mischi, Le Monde, le 2 janvier 2019
    https://seenthis.net/messages/748665

    Des « gilets jaunes » composites et des gauches embrumées
    Philippe Corcuff, Médiapart, le 3 janvier 2019
    https://seenthis.net/messages/752160

    Les vertus de l’inexplicable – à propos des « gilets jaunes »
    Jacques Rancière, AOC, le 8 janvier 2019
    https://seenthis.net/messages/749921

    Eric Fassin : « Quand on rejette l’opposition gauche/droite et la représentation politique, ça finit rarement à gauche »
    Pierre JacquemainRegard, le 14 janvier 2019
    https://seenthis.net/messages/752279

    Gilets Jaunes, l’urgence de l’acte
    Stathis Kouvélakis, Contretemps, le 21 janvier 2019
    https://seenthis.net/messages/756848

    Toni Negri : « Les gilets jaunes sont à la mesure de l’écroulement de la politique »
    Amélie Poinssot, Médiapart, le 29 janvier 2019
    https://seenthis.net/messages/756272

    Bruno Latour : « Les Gilets jaunes sont des migrants de l’intérieur quittés par leur pays »
    Hervé Kempf, Reporterre, le 16 février 2019
    https://seenthis.net/messages/761008

    Samuel Hayat : « Les mouvements d’émancipation doivent s’adapter aux circonstances »
    Ballast, le 20 février 2019
    https://seenthis.net/messages/761834

    Dépolitiser les gilets jaunes
    André Gunthert, Médiapart, le 22 février 2019
    https://seenthis.net/messages/763457

    Le mépris de classe des années 1930 à nos jours
    Gérard Noiriel, le 1er mars 2019
    https://seenthis.net/messages/764120

    Les gilets jaunes ont été réduits à une foule laide, haineuse et antisémite
    Edwy Plenel, RTS, le 6 mars 2019
    https://seenthis.net/messages/765147

    Fonder des territoires
    Raoul Vaneigem, Ballast, le 2 mai 2019
    https://seenthis.net/messages/778657

    Gilets jaunes  : nous ne sommes pas dupes   !
    Des personnalités du monde de la culture, Libération, le 4 mai 2019
    https://seenthis.net/messages/778817

    Pourquoi les gilets jaunes n’ont-ils pas vu la couleur des quartiers ?
    Assa Traoré, Marie-Hélène Bacqué, Azzédine Taïbi, Pierre Jacquemain, Regards (2019)
    https://seenthis.net/messages/859586

    (8) En anglais :

    The mass protests in France : A new stage in the international class struggle
    Le Comité de rédaction du World Socialist Web Site, le 3 décembre 2018
    https://seenthis.net/messages/740828

    The undead centre meets the shitstorm
    Richard Seymour, Patreon, le 7 décembre 2018
    https://seenthis.net/messages/741895

    To Understand France’s Crisis, You Must First Understand Its Cheese
    Karl Sharro, BuzzFeed, le 20 décembre 2018
    https://seenthis.net/messages/746836

    Popular Uprising in Paris and Left’s Fear of Populism (et compilation d’articles en #anglais)
    Ranabir Samaddar, Alternatives international, le 14 décembre 2018
    https://seenthis.net/messages/752711

    Use of Force in France’s ‘Yellow Vest’ Protests Fuels Anger
    Elian Peltier, The New-York Times, le 28 janvier 2018
    https://seenthis.net/messages/756085

    10 reasons the Gilets Jaunes are the real deal
    David Studdert, Off Guardian, le 10 février 2019
    https://seenthis.net/messages/759573

    France’s class wars
    Serge Halimi & Pierre Rimbert, Le Monde Diplomatique, février 2019
    https://seenthis.net/messages/760780

    There Really Is a French Exception
    Michel Wieviorka, The New-York Times, le 15 mars 2019
    https://seenthis.net/messages/767368

    Low Visibility (excellent)
    James McAuley, The New-York Review of Books, le 21 mars 2019
    https://seenthis.net/messages/770634

    I saw children being gassed on the Champs-Elysees last week – police violence in France is out of control
    Nabila Ramdani, The Independent, le 20 juillet 2019
    https://seenthis.net/messages/793862

    (9) Ailleurs :
    https://seenthis.net/messages/816116
    https://seenthis.net/messages/816128

    (10) Audio-visuel :

    ELO#351 - Gilets Jaunes et Musique
    Dror, Entre Les Oreilles, le 12 décembre 2018
    https://seenthis.net/messages/743558

    Des images du Siné Mensuel de décembre 2018
    https://seenthis.net/messages/741364

    Après le Grand Blabla gouvernemental, retour sur quelques doléances murales
    Yves Pagès, le 29 avril 2019
    https://seenthis.net/messages/778026

    Un Gilet Jaune DJ d’enfer, le 1er mai 2019
    https://seenthis.net/messages/779963
    https://www.youtube.com/watch?v=Win2ltZ3wfA

    Dessine-moi les médias : gilets jaunes et mépris médiatique
    Mat Colloghan, Acrimed, le 20 juin 2019
    https://seenthis.net/messages/788437

    Garde A Vue
    Emilie Rolquin, 23 juillet 2019
    https://seenthis.net/messages/817215
    https://www.youtube.com/watch?v=n4fnRmLzH8E

    Gilets jaunes : deux ans debout [portfolio]
    Ballast, le 29 novembre 2020
    https://seenthis.net/messages/888931

    (11) Des livres :

    Plein le dos, 365 gilets jaunes
    https://seenthis.net/messages/823482#message823482

    La révolte des Gilets jaunes - Collectif Aouh aouh aouh
    https://seenthis.net/messages/861094

    #Gilets_Jaunes #France #Violence_policière #Violences_policières #brutalité_policière #répression #universités #lycées #syndicats #média #sociologues #intellectuels #enquêtes #analyses #droite #gauche #livres #recension

  • Citoyens et consommateurs dévisagés pour garantir leur « bien-être »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/19/citoyens-et-consommateurs-devisages-pour-garantir-leur-bien-etre_5399814_323
    #pub #smile_you_re_being_analyzed
    #video_surveillance

    Une start-up de Metz, Two-I, rencontre un succès rapide en développant des solutions d’analyse des images de #caméras de surveillance, qui permettent non seulement de compter les passants, mais de décrypter en temps réel leur sexe, leur âge et les émotions exprimées par leur visage. Son credo : s’imposer comme un « outil de la #smart_city » en fournissant une mesure objective du « bien-être » pour guider la gestion de la ville.

    Les métropoles de #Metz, de #Nancy, de Nice et quelques autres se sont déjà laissé convaincre, comme plusieurs gestionnaires de stades. Depuis cet automne, la société signe également des contrats à Dubaï, où ses technologies pourraient être mises à profit par le « ministère du bonheur » créé par les Emirats arabes unis pour garantir le « bien-être social » et la « positivité ».

    L’analyse des émotions permet aussi d’évaluer « l’expérience client » dans un centre commercial, ou le ressenti face à une #publicité. « Nous avons de grosses commandes à #Dubaï liées à l’affichage publicitaire », indique M. Trombini. Grâce aux caméras intégrées aux écrans, les annonceurs savent si leur message est bien vu par le public voulu ou s’il rate sa cible, et comment il est perçu.

    Après une première levée de fonds de 250 000 euros lors de la création de la #start_up, en juillet 2017, la société, qui compte désormais quatorze collaborateurs, a réuni un million d’euros supplémentaires en mai. « On fera peut-être encore un tour de table, mais notre objectif est d’atteindre la rentabilité en 2019. On entre en phase d’industrialisation », indique Julien Trombini.

    • Comment des villes « hyper connectées » contrôlent l’espace public
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/19/au-nom-de-la-smart-city-des-villes-sous-surveillance_5399527_3234.html

      De Nice à Valenciennes (Nord), de Marseille à la Défense ou à Nîmes, de plus en plus de collectivités se laissent tenter par des plates-formes numériques organisées autour des outils de surveillance et de contrôle de l’espace public.

      Un mouvement de fond, en phase avec de puissants intérêts industriels et porté par des subventions publiques, qui prospère dans un certain flou juridique et inquiète les associations de défense des libertés publiques. Construits autour d’une vidéoprotection dernier cri, dopée à l’intelligence artificielle, aux algorithmes et au « big data », ces dispositifs ont l’avantage de rendre bien concret l’un des rêves fondateurs de la smart city : la gestion centralisée de la ville depuis un poste unique de commandement.

      C’est le début d’une révolution : la fibre optique et les technologies numériques permettent l’interopérabilité de tous les systèmes, une interconnexion des différents métiers de la ville, qui fonctionnaient jusque-là en silos : l’éclairage public, la mobilité et le stationnement, la sécurité, les parcs et jardins, les réseaux d’eau ou d’énergie… « Le même matériel permet d’imbriquer la sécurité avec d’autres enjeux et d’autres fonctions. En mutualisant les équipements, nous multiplions les services, que ce soit dans la gestion quotidienne, pour les grands événements ou en cas de crise », explique Nathalie Allegret, directrice du marché Villes et territoires connectés chez Engie Ineo, l’un des poids lourds du secteur.

    • https://www.laquadrature.net/2018/12/19/reconnaissance-faciale-au-lycee-lexperimentation-avant-la-generalisati

      Le 14 décembre dernier, le Conseil Régional de #PACA a voté une mesure visant à faire installer, à partir de 2019, des dispositifs de #reconnaissance_faciale à l’entrée de deux #lycées de Nice et de Marseille. Dès le mois d’octobre, La #Quadrature_du_Net avait demandé à la CNIL la communication des documents en sa possession sur ce dossier, cette dernière ayant été consultée par la région pour la mise en place de ces dispositifs. L’analyse de ces documents, ainsi que les précisions apportées par Christian Estrosi, confirment l’impuissance de la CNIL à enrayer la banalisation d’une technologie particulièrement liberticide et qui vise ici à s’étendre à l’ensemble des établissements scolaires de la région.

      De quoi s’agit-il ? En octobre 2017, Renaud Muselier, président de la région PACA, demande les conseils de la CNIL pour la mise en place dans deux lycées de Nice et de Marseille de dispositifs de « portiques virtuels » associant « des moyens classiques d’identification (…) à un dispositif biométrique utilisant des technologies de comparaison faciale, seuls à même d’après nos premières investigations, d’apporter une solution fiable et rapide dans un contexte de contrôle d’accès portant sur un nombre potentiellement élevé de personnes ». Cette nouvelle étape est la suite logique de sa politique sécuritaire ayant conduit, entre 2016 et 2017, à ce que plus de 1 300 caméras de vidéosurveillance soient installées dans l’ensemble des lycées de la région. La technologisation à outrance est également présentée par la région comme une réponse au contexte d’austérité budgétaire :