• Cancer breakthrough is a ‘wake-up’ call on danger of air pollution
    https://www.theguardian.com/science/2022/sep/10/cancer-breakthrough-is-a-wake-up-call-on-danger-of-air-pollution

    Scientists have uncovered how #air #pollution causes lung #cancer in groundbreaking research that promises to rewrite our understanding of the disease.

    The findings outline how fine particulates contained in car fumes “awaken” dormant mutations in lung cells and tip them into a cancerous state. The work helps explain why so many non-smokers develop lung cancer and is a “wake-up call” about the damaging impact of pollution on human health.

  • Les nouvelles générations ont plus de risques de #cancers
    https://fr.news.yahoo.com/nouvelles-generations-risques-cancers-121954611.html?guccounter=1&guc
    https://s.yimg.com/ny/api/res/1.2/B1L.iEfU7_MAtfFA5iLOAw--/YXBwaWQ9aGlnaGxhbmRlcjt3PTEyMDA7aD02NzU7Y2Y9d2VicA--/https://s.yimg.com/os/creatr-uploaded-images/2022-08/46581220-2f66-11ed-afcf-9131f0f1fe80
    Ma génération est pratiquement la première à avoir été exposée dès la naissance à la bouffe industrielle à haute dose…

    « À partir de nos données, nous avons observé ce qu’on appelle l’effet de cohorte de naissances. Cet effet montre que chaque groupe successif de personnes nées plus tard a un risque plus élevé de développer un cancer plus tard dans la vie, probablement en raison de facteurs de risque auxquels ils ont été exposés à un jeune âge », détaille Shuji Ogino, un auteur de l’étude dans un communiqué. Ainsi, les personnes nées en 1960 présentaient un risque de cancer plus élevé avant d’avoir 50 ans que les personnes nées en 1950 et ce risque augmente au fil des générations.

    L’incidence croissante des cancers précoces peut s’expliquer par des changements de régime alimentaire et notamment la consommation d’aliments transformés, de mode de vie comme une sédentarité plus répandue ou par une exposition prolongée à des facteurs environnementaux (pollution, pesticides…). Les chercheurs n’excluent pas que les programmes de dépistage participent à ce phénomène, mais ils estiment peu probable que ce soit la raison principale de ce constat.

    Les chercheurs souhaitent désormais inclure les plus jeunes dans leur recherche. Partant du constat que les enfants dorment moins qu’avant, le manque de sommeil pourrait par exemple accentuer le risque de cancer à l’âge adulte.

  • Les humains malades du plastique | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/098825-000-A/les-humains-malades-du-plastique
    https://api-cdn.arte.tv/img/v2/image/KHGWXvb6KBhWQjQdEoFQUi/1920x1080?type=TEXT&watermark=true

    Les humains malades du plastique

    L’envahissant plastique serait-il responsable de l’épidémie de cancers du sein, d’infertilité et de troubles neurologiques qui frappe la planète ? Un état des lieux alarmant des effets des perturbateurs endocriniens sur notre santé.

    Alors que le plastique est omniprésent dans notre vie, le nombre d’affections comme le cancer du sein (qui touche une femme sur huit aujourd’hui), l’infertilité ou les troubles déficitaires de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) explose. Faut-il y voir un lien de cause à effet ? Au début des années 1990, d’éminents scientifiques ont émis l’hypothèse que des substances chimiques présentes dans les matières plastiques dérégleraient notre système hormonal. Depuis, de nombreuses études tentent d’évaluer l’impact des perturbateurs endocriniens sur notre santé. Alors que ces derniers sont pointés du doigt dans la diminution de la qualité des spermatozoïdes, des chercheurs danois ont récemment pu observer des effets similaires sur la capacité reproductive féminine : lorsqu’elles sont en contact avec une association de produits chimiques répandus, les rates étudiées produisent moins d’ovules que leurs congénères non exposées. Toujours à l’université technique du Danemark, une autre équipe a constaté que les différences sexuelles tendent à se réduire, jusqu’à devenir indiscernables dans certains cas, chez les petits auxquels ces dernières donnent naissance. Mais les chercheurs se heurtent souvent à l’hostilité d’industriels qui contestent leurs conclusions.

    Résultat : il faut parfois jusqu’à vingt ans pour prouver la nocivité des substances chimiques, isolées ou combinées. Car, par un phénomène appelé « effet cocktail », les perturbateurs endocriniens peuvent devenir plus dangereux lorsqu’ils sont mélangés.

    Cri d’alarme

    « On est en train de mener une gigantesque expérience sur la population et on n’en connaît pas les conséquences », assène la biologiste française Barbara Demeneix, qui s’attache à prouver les effets négatifs des perturbateurs endocriniens sur le développement du cerveau. Mêlant éclairages de scientifiques et témoignages de victimes des maux qu’ils étudient (couples en mal d’enfant, femmes atteintes d’un cancer du sein ou d’un TDAH), ce documentaire dresse un état des lieux complet des connaissances actuelles et offre un aperçu des recherches en cours.

    Réalisation : Louise Kjeldsen
    Pays : Allemagne
    Année : 2021

    #plastique #hormones #cancer #recherche #perturbation_du_langage #perturbateurs_endocriniens #TDAH #autisme #développement_sexuel #puberté_précoce

    Et les diverses conclusions de ces recherches tendent à montrer que les cancers sont induits dès les premières semaines fœtales, notamment le cancer du sein.

  • #Cancers des #enfants et #pollution : « l’omerta » continue
    https://reporterre.net/Cancers-des-enfants-et-pollution-l-omerta-continue

    Il y a des chiffres qui laissent sans voix, et déclenchent la colère de scientifiques. Pourquoi le problème environnemental n’est-il pas pris à bras-le-corps dans la lutte contre les cancers pédiatriques ? Voilà le débat que soulève le professeur Philip Landrigan, directeur du Global Observatory on Planetary Health au Boston College et chargé de mission au sein du Centre scientifique de Monaco, qui a publié, le 8 juin dernier, une étude sur le lien entre l’augmentation des cancers chez les tout-petits et les pollutions chimiques.

    Si la recherche dédiée aux traitements n’a cessé de se développer ces cinquante dernières années, en parallèle, le nombre de cancers pédiatriques a augmenté. Le bilan est sévère : depuis 1976, le taux d’incidence (l’apparition de nouveaux cas sur une période donnée) de la leucémie a progressé de 21 % aux États-Unis. Celle du cancer du cerveau de 45 %, et celle du cancer des testicules de 51 %. À tel point que le cancer est désormais « la première cause de décès chez les enfants américains de moins de 15 ans », y apprend-on. « Trop rapide pour être d’origine génétique », cette augmentation ne peut non plus uniquement être expliquée par un meilleur accès aux soins médicaux, insiste le chercheur auprès de Reporterre.

  • As a cancer patient, ‘Cyberpunk 2077’ frees me from my mental prison - The Washington Post
    https://www.washingtonpost.com/video-games/2022/07/27/cyberpunk2077-cancer

    I was diagnosed with cancer in early June. For some reason, since then, I haven’t been able to stop playing CD Projekt Red’s “Cyberpunk 2077,” a story about how you must navigate or defy terminal illness.

    The terminal illness facing V, the game’s protagonist, is the all-but-certain erasure of their soul. Their personality, memories and cognitive functions are being overwritten by an artificial intelligence, Johnny Silverhand, a rocker and branded terrorist brought to virtual life by Keanu Reeves. They can only deny or accept their fate; either grasp at some way to sever their connection as Silverhand takes over, or leave this world on their own terms.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #jeu_vidéo_cyberpunk_2077 #témoignage #maladie #cancer #cd_projekt_red #keanu_reeves #netflix #anime_cyberpunk_edgerunners #anime_akira #film_fight_club #steve_jobs #playstation_4 #xbox_one

  • Maladies graves : pour guérir il faut avoir le moral ! [Vlog] - YouTube

    https://www.youtube.com/watch?v=2ohiGNnFTKI

    #maladies_graves #cancers #pensée_positive #injonction_au_moral #prescription_émotionnelle #moral

    La pensée positive est une bonne chose, mais doit-on constamment le répéter aux malades chez qui on encourage la croyance qu’il faut avoir le moral pour s’en sortir, alors qu’on peut avoir des pensées très négatives dans les moments difficile sans que cela altère nos chances de nous en sortir ? Et si c’était finalement immoral de constamment mettre la pression sur le moral des malades ?

    TL ;DR :  il est conseillé d’éviter les injonctions à garder le moral.

  • Vignes : les pesticides causent des leucémies aiguës chez l’enfant
    https://reporterre.net/Vignes-les-pesticides-causent-des-leucemies-aigues-chez-l-enfant

    L’usage de #pesticides dans les #vignes favorise l’apparition de #leucémies aiguës chez les #enfants. Telle est la conclusion des recherches menées par Santé publique France et par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), selon plusieurs associations de défense de l’environnement qui ont assisté à la présentation de l’étude [1], fin juin.

    Si des données démontraient déjà un lien entre viticulture et leucémie à l’échelle communale, l’étude Géocap-agri apporte des précisions concernant l’importance de la proximité des cultures dans l’apparition des maladies : dans un rayon d’un kilomètre autour de leur maison, plus il y a de vignes, plus le risque de leucémie aiguë chez l’enfant augmente. Or, la réglementation ne préconise que 3 à 10 mètres de zones non traitées afin de protéger les riverains. Les associations demandent la création de périmètres de protection autour de tous les lieux de vie (écoles, crèches, terrains de sports et habitations).

    Le projet Geocap-agri a été lancé par les pouvoirs publics en réponse à la mobilisation de parents d’enfants malades, d’une professeure des écoles, du maire et de médecins à Preignac, une commune en Gironde située au milieu des vignes.

  • La Rochelle, championne de #France du #prosulfocarbe, #herbicide potentiellement dangereux pour la santé
    https://www.francebleu.fr/infos/environnement/la-rochelle-championne-de-france-du-prosulfocarbe-un-herbicide-1657267530

    De quoi s’inquiéter des conséquences pour la #santé, dans une plaine d’Aunis marquée par un cluster de #cancers pédiatriques.

    […]

    […] la chambre d’#agriculture de la Charente-Maritime promettait jeudi soir de substituer le prosulfocarbe, le remplacer dans les champs par d’autres molécules moins volatiles.

    #pesticides #agroindustrie

  • #Canada : Données sur le cancer retirées par le Dr Arruda : « Les révélations sont très graves » Jean-Michel Cotnoir - Jean-Marc Belzile

    Les trois principaux groupes d’opposition à Québec ont réagi fortement lundi aux révélations de Radio-Canada https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1891907/qualite-air-sante-arsenic-biosurveillance selon lesquelles des données portant sur les cas de cancer du poumon à Rouyn-Noranda ont été retirées à la dernière minute d’un rapport, à la demande du directeur national de la santé publique de l’époque, le docteur Horacio Arruda.

    Selon ce que Radio-Canada a appris, la santé publique régionale savait, dès septembre 2019, que le taux de mortalité lié au cancer du poumon était plus élevé à Rouyn-Noranda et souhaitait en aviser la population.


    Selon ce que Radio-Canada a appris, la santé publique régionale savait, dès septembre 2019, que le taux de mortalité lié au cancer du poumon était plus élevé à Rouyn-Noranda et souhaitait en aviser la population. L’annexe 6 du rapport sur l’étude de biosurveillance du quartier Notre-Dame faisait état de ces préoccupations, mais à la demande du Dr Arruda, celle-ci n’a pas été publiée. (Archives) - Photo : Radio-Canada / Mélanie Picard

    Pour le porte-parole du Parti québécois en matière de santé, Joël Arseneau, ces révélations sont consternantes.

    “Les révélations de ce matin (lundi) sont graves, sont très graves. C’est une nouvelle qui est consternante. Quand on connaît le rôle et la confiance qu’on doit avoir envers la direction nationale de la santé publique pour protéger la santé, la sécurité et la vie des gens et qu’il y a une information aussi capitale sur des possibles liens entre les émanations d’arsenic d’une fonderie et la communauté environnante de Rouyn-Noranda [...], que cette information soit soustraite au public de façon volontaire, je ne comprends pas cette décision-là”, mentionne-t-il.

    La porte-parole du Parti libéral du Québec en matière d’environnement, Isabelle Melançon, abonde dans le même sens.

    « Je suis excessivement choquée. Choquée parce que comme pour les citoyens du Québec, les législateurs que nous sommes à l’Assemblée nationale n’avons pas eu en main toute l’information en lien avec la situation cancérologique en Abitibi-Témiscamingue. »
    Une citation de Isabelle Melançon, porte-parole du PLQ en environnement

    Mme Melançon fait le lien entre le dossier de l’arsenic et celui du nickel, ce métal pour lequel le gouvernement du Québec a récemment autorisé une hausse https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1874252/hausse-nickel-limoilou-quebec-benoit-charrette-environnement des émissions dans l’atmosphère.

    “Ça me ramène un dossier en tête, celui de la hausse du taux de nickel dans l’air. Est-ce qu’on a eu toute l’information ? Je ne suis pas certaine, j’ai un doute. Je dois vous dire que la confiance est mise à mal aujourd’hui, quand on voit qu’on s’est fait cacher de l’information. Je ne pense pas que c’est Dr Arruda qui ait voulu, lui, qu’on retire l’annexe 6. Moi, ce que je pense, c’est qu’il y a eu de la manipulation politique”, estime la députée de Verdun.

    Isabelle Melançon avance que les révélations concernant Rouyn-Noranda sèment un doute quant aux informations qui ont été transmises au public afin de justifier les hausses des taux de Nickel permis dans l’air.

    “Si on s’est fait cacher de l’information en 2019, je pense qu’on peut continuer à nous cacher de l’information en 2022”, soutient-elle.
    . . . . . . .
    La suite : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1892601/sante-rouyn-noranda-cancer-arsenic

    #cancer #arsenic #nickel #glencore #santé #toxicité #santé_publique #camouflage #pollution #profits #capitalisme #mortalité

    • Les élèves de plus de 14 ans des écoles secondaires publiques canadiennes seront désormais formés pour intervenir en cas de surdose d’opioïdes. « Administrer la naloxone n’est pas un geste complexe », affirme le Dr Jocelyn Barriault, directeur médical régional de la Corporation d’urgences-santé et directeur médical de la Fondation ACT. Il ajoute que la formation permettra aussi de sensibiliser les jeunes aux dangers de ce type de drogue.

      Le Dr Barriault mentionne que 339 personnes sont mortes en raison d’une surdose d’opioïdes à Montréal en 2021. Il précise que la population touchée est surtout âgée de 14 à 24 ans et que 94 % des morts surviennent accidentellement.

      La formation pour administrer le médicament sera intégrée aux cours de réanimation cardiorespiratoire (RCR) et de défibrillation externe automatisée (DEA), déjà offerts gratuitement dans les écoles secondaires partout au pays par la Fondation ACT.

      Source : https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/tout-un-matin/segments/entrevue/405304/formation-ecole-secondaire-naloxone-antidote-opioides
      #drogue #école #élèves #opioïdes

  • Dans l’Eure : « Il va falloir combien de #cancers pour que ça bouge ? » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/180622/dans-l-eure-il-va-falloir-combien-de-cancers-pour-que-ca-bouge


    « La rue des cancers pédiatriques »

    À Igoville, juste derrière la mairie, le long de la voie ferrée, s’étend une rue bordée de pavillons aux murs blancs et toits de briques. Les jardins sont bien tenus, le gazon coupé net, les arbustes verdoyants. Au volant de son van, Jérémie, le père de Letty, roule au pas dans « la rue des cancers pédiatriques », comme la décrit une habitante. « Là, c’est le premier cancer. Il est décédé. » Le mari de Charlène a grandi à Igoville. Quand il était en primaire, plusieurs camarades d’école sont tombés malades du cancer. Tous habitaient dans la même rue. Celle où il vit aujourd’hui avec sa famille.

    Quelques portes plus loin, il poursuit : « Là, c’est le deuxième. Décédé aussi. La maison au bout ? C’est le troisième. Le seul qui a survécu, c’est celui qui habitait là, juste en face de la maison où vit Marcus. Ils ont eu le même cancer. Et là, c’est le cinquième cas. Décédé aussi. » Au début des années 1990, « on avait entre 5 et 8 ans », se souvient-il. « On les voyait partir l’un après l’autre. » Partir se soigner ? « Non, partir. Parce qu’ils étaient morts. »

    #enfants #pollution

  • A l’occasion de la Journée Mondiale sans tabac, la ville de #Montpellier et la Ligue contre le Cancer de l’Hérault s’unissent pour labéliser 10 premiers espaces publics sans tabac
    https://www.montpellier.fr/evenement/26266/3624-a-l-occasion-de-la-journee-mondiale-sans-tabac-la-ville-de-montpell

    10 premiers « Espaces publics sans tabac » labélisés

    Les espaces sans tabac sont des lieux extérieurs délimités où la consommation de tabac est interdite. Les objectifs de ce dispositif sont multiples :

    – Dénormaliser la consommation de tabac
    – Limiter la pollution par les mégots et réduire les coûts liés à cette pollution,
    – Réduire l’initiation au tabagisme des jeunes et à encourager l’arrêt du tabac

    Les 10 parcs qui deviennent sans tabac à partir du 31 mai 2022 :
    – ­Square Flahaut : Rue Ferdinand Fabre, 34000 Montpellier
    – ­Square Intendance du Languedoc : 8 Rue d’Aigrefeuille, 34000 Montpellier
    – ­Parc Magnol : 155 Rue de las Sorbes, 34000 Montpellier
    – ­Parc Edith Piaf : 25 Av. Saint-Lazare, 34000 Montpellier
    – ­Square des Arceaux : Boulevard des Arceaux, 34000 Montpellier
    – ­Parc des Pastourelles : Rue Jules Isaac, 34000 Montpellier
    – ­Parc du Belvédère : Rue de Bugarel, 34000 Montpellier
    – ­Parc Montcalm : 11 Rue des Chasseurs, 34070 Montpellier
    – ­Bois de Montmaur : Rue Val de Montferrand, 34090 Montpellier
    – ­Parc Dioscoride : Esplanade de Celleneuve Allée de Paris, 34080 Montpellier

  • Dépistage du #cancer - le bon, le mauvais et le laid · Cancer Rose
    https://cancer-rose.fr/2022/04/13/depistage-du-cancer-le-bon-le-mauvais-et-le-laid

    En pratique clinique, dire qu’une personne a un cancer renseigne aussi peu sur l’évolution possible de sa maladie que lorsqu’on dit qu’elle a une infection. Il existe des infections dangereuses qui peuvent être fatales et des infections inoffensives qui guérissent d’elles-mêmes ou peuvent disparaître. Il en va de même pour les cancers. Le cancer n’est pas une entité unique. Il s’agit d’un large éventail de pathologies qui n’ont de commun entre elles que le nom.

  • La consommation d’#édulcorants serait associée à un risque accru de #cancer – Salle de presse | Inserm
    https://presse.inserm.fr/la-consommation-dedulcorants-serait-associee-a-un-risque-accru-de-cancer/45022

    Les scientifiques ont constaté que, comparés aux non consommateurs, les personnes qui consommaient le plus d’édulcorants, en particulier d’#aspartame et d’#acésulfame-K avaient un risque plus élevé de développer un cancer, tous types de cancers confondus.

  • Soignantes, le grand épuisement
    https://disclose.ngo/fr/article/soignantes-le-grand-epuisement

    A l’hôpital, les infirmières et les aides-soignantes sont les plus touchées par les accidents du travail, et les plus exposées aux risques cancérogènes. Des soignantes doivent encore se battre pour faire reconnaître leurs maladies professionnelles. Lire l’article

  • Révélations sur la souffrance des femmes au travail
    https://disclose.ngo/fr/article/revelations-souffrance-femmes-travail

    En l’espace de vingt ans, la santé des femmes au travail s’est lourdement dégradée. Premières victimes de ce fléau invisibilisé par les pouvoirs publics : les travailleuses essentielles. Lire l’article

    • Alors qu’un lien entre la maladie de Parkinson et l’exposition à un herbicide, le paraquat, a été établi dès 1985, seuls deux pays de l’Union européenne (UE) – l’Italie et la France – considèrent cette affection neurodégénérative comme une conséquence officielle du travail dans les champs. Et, même dans ces pays, le nombre de travailleurs agricoles qui bénéficient d’une reconnaissance en maladie professionnelle paraît largement sous-estimé. En Italie, entre 2016 et 2020, sur environ 19 000 reconnaissances de maladies professionnelles, seules dix personnes ont été indemnisées au titre de Parkinson.

      La situation n’est guère meilleure en France, premier pays à reconnaître la maladie de Parkinson comme maladie professionnelle en 2012. Sur une population agricole d’environ 1,2 million de personnes, 278 malades ont, depuis, obtenu cette reconnaissance, selon les chiffres que la Mutualité sociale agricole (MSA) a fini par communiquer au Monde – au terme de nombreuses relances. Les malades officiels d’hémopathies malignes sont, eux, au nombre de 159 depuis 2015. Le tableau de maladie professionnelle n° 61 pour le cancer de la prostate a, lui, été créé fin 2021, quelques jours avant Noël.

      Appels à l’aide de plus de 540 personnes

      Pour la première fois, Phyto-Victimes a accepté de partager ses statistiques. Un décompte sinistrement assorti aux conclusions des études scientifiques. Entre 2012 et 2020, l’association a reçu les appels à l’aide de plus de 540 personnes – des hommes nés dans les années 1950 et 1960 pour la plupart. Près de 25 % souffrent de la maladie de Parkinson, et 18 % de cancers du sang (lymphome non hodgkinien, myélome multiple et leucémie lymphoïde chronique). Viennent ensuite les cancers de la prostate, de la vessie et du poumon, puis l’hypersensibilité chimique multiple et les maladies neurodégénératives.

      Accablés par un sentiment de culpabilité les agriculteurs hésitent souvent à « quémander » ce qu’il est pourtant de leur droit de réclamer, raconte Claire Bourasseau, chargée de mission pour l’aide aux victimes à l’association. « Certains nous disent : “Je ne le fais pas pour l’argent.” Pourtant, ce n’est pas comme s’ils s’étaient levés un matin en se disant : “Tiens, je vais me provoquer un petit cancer et donner des pathologies à ma femme.” »

      https://justpaste.it/60wab

      #cancer #maladies_professionnelles

  • Horreur ! La #science rattrape le lobby alcoolier !

    Madame Trillet-Lenoir, professeur en cancérologie, n’a pourtant fait que reproduire la conclusion de toutes les études scientifiques sur le sujet : toute consommation d’#alcool (y compris de vin), même à faible dose, accroit le risque de survenue de #cancer.

    L’alcool est désormais perçu, à juste titre, comme un produit à risque pour la #santé et en particulier à risque de cancer, et non plus seulement comme un produit #plaisir

    https://expression.addictions-france.org/articles/horreur-la-science-rattrape-le-lobby-alcoolier

  • Un des, sinon le, traitement le plus prometteur actuellement pour le #cancer du sein métastatique HER2 +. Après un an et demi de traitements et 3 échecs thérapeutiques, je suis très heureuse d’avoir pu y accéder grâce à un essai clinique à l’Institut Gustave Roussy. Coordinatrix Xanax La Guerrière, @kinkybambou
    https://threadreaderapp.com/thread/1489390930608152579.html

    D’ici quelques mois, la HAS va revoir ses évaluations, compte tenu des résultats cliniques les plus récents, et ce traitement deviendra la seconde ligne pour toutes les femmes atteintes de ce type de cancer du sein (généralisé à d’autres organes + HER2+), agressif mais porteur d’altérations qui ont aussi « l’avantage » de pouvoir être ciblées par des thérapies spécifiques.

    Les essais sur son efficacité dans les cancers HER2+ du sein mais à des stades plus précoces, d’autres organes, et HER2-low, sont en cours ; les résultats préliminaires sont aussi très prometteurs.
    Ce traitement fait partie d’une nouvelle classe d’une classe elle-même récente de traitements, les anticorps conjugués, qui combinent un anticorps ciblant des protéines de surface des cellules cancéreuses (ici HER2) et des molécules cytotoxiques (chimio) très puissantes qui sont par cette voie délivrées au cœur des cellules ciblées (et non pas ventilées partout, y compris dans des cellules saines, comme les chimios systémiques « classiques »). La nouvelle classe d’anticorps conjugués a ceci de particulier qu’à cette structure générale s’ajoutent les propriétés du lien qui « accroche » les molécules de chimio à l’anticorps : il est clivable (cleavable), « cassable ».

    Concrètement, cela permet aux molécules de chimio envoyées dans les cellules possédant les récepteurs X ciblés par l’anticorps de « transiter » dans les cellules qui leur sont voisines, y compris si ces dernières ne sont pas porteuses des récepteurs X.
    Ce type de lien (linker) a été inventé par une équipe de R&D japonaise.

    C’est donc un produit de la bioingénierie au niveau moléculaire, qui permet de répondre à un problème auquel se heurte tout traitement cible du cancer : l’hétérogénéité tumorale.
    Un cancer, c’est une population mouvante de cellules qui mutent. Par ex, sont porteuses de beaucoup de protéines de surface X, d’autres moins, d’autres pas du tout.

    En plus, au sein des tumeurs solides, il y a des cellules saines qui participent à l’environnement du cancer, et « aident » à son développement.
    Ce qui pose un problème face aux traitements ciblés.
    Parce que le traitement qui cible les protéines X va tataner les cellules qui expriment beaucoup de X, moins celles qui en expriment moins, et ne pas affecter celles qui n’en expriment pas. Qui vont pouvoir continuer à se multiplier en mutant régulièrement.
    La nouvelle classe d’anticorps conjugués (ADC) permet de faire exploser cette limite thérapeutique : le cytotoxique, une fois dans les cellules cancéreuses cibles, va aussi passer dans ses voisines, quelles que soient leurs caractéristiques.
    Qui plus est, on se rend compte que certains ADC induisent des effets de boost sur les mécanismes de l’immunité, ajoutant un effet d’immunothérapie à celui des anticorps et des molécules cytotoxiques.
    (Je reviendrai sur le sujet avec tout un tas de sources une autre fois).

    #traitement_ciblé

  • Bon, j’en profite pour vous donner quelques conseils si vous vous retrouvez avec un cancer, ou si c’est le cas d’un•e de vos proches. Coordinatrix Xanax La Guerrière @kinkybambou
    https://threadreaderapp.com/thread/1466905114011123713.html

    Le truc principal : en apprendre le plus possible sur votre maladie, parce que les cancers sont très multiples, et que cette connaissance peut vraiment changer beaucoup dans le parcours.
    Je dis cela avec la conscience aiguë que chercher à apprendre des choses sur sa maladie est très dépendant des ressources sociales et symboliques dont on dispose. Vous pourriez me répondre que c’est facile pour moi qui suis chercheuse au CNRS, et vous auriez raison.

    Et c’est justement LÀ que les autres qui peuvent vous aider entrent en lice, et particulièrement les assos.
    Ne restez jamais seul•e face à un cancer en vous disant « je fais confiance aux médecins ». Parce que c’est plus compliqué que ça.
    Apprendre à décrypter son dossier médical, se soucier du type de cancer dont on est atteint, ça peut vraiment changer la donne. Et si on ne peut pas le faire soi-même, ou si on n’y parvient par pour la/le proche qu’on aide, on peut se faire aider pour ça.

    L’information patient est une des clés du parcours. Et par « clé » je ne parle pas juste d’empowerment des patients, mais aussi de meilleures chances de survie.

    On ne peut souvent pas compter seulement sur soi pour ça. Je le répète : c’est là où les assos jouent un grand rôle. C’est important de ne pas rester isolé•e avec sa maladie. Et par « isolé•e » je pense aussi à celles et ceux dont l’entourage ne sait pas, ne connaît pas.
    Dans ces cas là, ce sont des tiers experts - ni médecins ni profanes complets - qui sont à même d’aider. Des points les plus matériels au savoir biologique de la maladie directement utile pour le/la malade.

    #maladie #cancer #médecins #information_patient

  • Pfizer : Josie peut leur faire confiance sans problème…

    https://www.youtube.com/watch?v=eMjS5y6Uh7Y&feature=emb_logo

    PFIZER https://fr.wikipedia.org/wiki/Pfizer#Affaires_judiciaires

    Entre 1995 et 2009, 40 cas d’inconduite ont été portés devant les tribunaux. Un total de 6,171 milliards de dollars d’amendes a été acquitté. 6 cas présumés d’inconduite sont en cours d’examen. Cet aspect a été soulevé par le Parlement Européen lors du choix des fabricants de vaccins contre le Covid-19, mais n’a pas été retenu comme critère de sélection.

    Affaire du virus synthétique
    En 2009, trois employés de Pfizer sont contaminés par un virus créé par les laboratoires de la société. La société reconnaît les faits, mais Becky McClain, une des employés contaminés, développe des symptômes plus graves que ses collègues. Elle se révolte et critique ouvertement les méthodes de Pfizer. Licenciée en 2005, Becky McClain porte plainte en accusant son ancien employeur de n’avoir pas mis en œuvre les mesures de sécurité nécessaires pour protéger ses employés et de l’avoir licenciée abusivement. Un procès s’est ouvert en mars 2010. La société affirme que le virus contracté par Becky McClain ne peut pas être celui développé par ses laboratoires, mais refuse également de communiquer le génome du virus synthétique aux autorités.

    Affaire du Trovan au Nigéria (Trovafloxacine).
    En mai 2007, le gouvernement nigérian porte plainte contre le groupe Pfizer, l’accusant d’avoir provoqué en 1996 la mort de onze enfants lors de tests de médicaments contre la méningite (trovafloxacine) sur les 200 enfants du test. D’autres #enfants auraient été handicapés en développant des symptômes plus ou moins graves (surdité, paralysie, lésions cérébrales, etc.).
    . . . .
    En 1997, les États-Unis avaient approuvé l’utilisation de la trovafloxacine pour les adultes, mais pas pour des enfants. La Food and Drug Administration aux États-Unis avertit que le médicament peut causer des dommages au foie, puis il est retiré.

    Epilepsie au Royaume-Uni
    En 2016, Pfizer est condamné à une amende de £89 millions de livres pour avoir en 2012 augmenté le prix de ses médicaments contre l’épilepsie de 2600 %.
    Cette condamnation est toutefois annulée en appel, en 2018

    Publicité mensongère
    En 2009, Pfizer accepte de verser une amende record de 2,3 milliards de dollars US aux autorités américaines. La société est accusée d’avoir fait la promotion abusive de plusieurs médicaments : le Geodon, le Lyrica et le Zyvox, dont un interdit par la FDA : le Bextra65, un médicament contre l’arthrite retiré du marché en 2005 pour des raisons de santé publique, dont de graves effets cardio-vasculaires.

    Condamnation en 2012
    En 2012, Pfizer est condamné à une amende de 60 millions de dollars pour la #corruption de médecins et de représentants de gouvernement, afin d’y accroître ses affaires et ses ventes, pendant la décennie se terminant en 200667,68,69,70. La condamnation porte sur des pots-de-vin en Chine, République tchèque, Italie, Serbie, Bulgarie, Croatie, Kazakhstan et Russie71.

    Liens avec l’affaire Cahuzac
    Le 5 septembre 2016, Jérôme Cahuzac affirme, lors de l’ouverture de son procès, que le compte illégal qu’il avait ouvert en Suisse avait été alimenté (il parle de deux versements effectués en 1993) par des fonds venus des laboratoires Pfizer.

    Corruption en Chine
    En 2015, Pfizer est visé par une enquête pour corruption en Chine76,77,78. La firme est condamnée à une amende de $15,570 et à la confiscation de $468,000. En 2020, une nouvelle enquête est ouverte pour des faits similaires par la Securities and Exchange Commission.

    JOHNSON & JOHNSON https://fr.wikipedia.org/wiki/Johnson_%26_Johnson

    Affaire Tylenol
    Le 29 septembre 1982, sept personnes sont retrouvées mortes à Chicago après avoir ingérées du Tylenol contaminé au cyanure, un antalgique antipyrétique non salicylé (paracetamol - acétaminophène) commercialisé par Johnson & Johnson. La firme fit rappeler tous les produits de ce type aux États-Unis.
    Le crime n’a jamais été résolu et les ventes de Tylenol se sont effondrées.

    Risperdal
    De nombreux patients âgés ont été sujets à de graves affections cardio-vasculaires, provoquant souvent des décès, à la suite de la prise de Risperdal (traitement contre la schizophrénie). En outre, de jeunes garçons ont développé une forte poitrine après s’être vus prescrit par des médecins ce médicament. D’après les enquêtes du journaliste d’investigation Steven Brill, Johnson & Johnson connaissait les conséquences que pouvaient entrainer le Risperdal chez les personnes âgées et les enfants, mais, en raison des bénéfices qu’il représentait (trois milliards de dollars par an environ), a tout de même accentué les campagnes publicitaires réalisées par ses commerciaux en direction de ces catégories de personnes.

    Présence de produits cancérigènes dans les shampooings
    Johnson & Johnson avait été mis en cause en 2009 par l’association Campaign for Safe Cosmetics d’utiliser deux molécules potentiellement #cancérigènes, le quaternium-15 et le 1,4-dioxane, dans ses shampooings pour enfants.

    Malgré la publication d’un rapport nommé « No More Toxic Tub » (Plus de produits toxiques) et l’envoi de lettres par l’association, l’entreprise est restée silencieuse. Ce n’est qu’après la publication d’un second rapport par l’association, en octobre 2011, que Johnson & Johnson s’est contrainte à annoncer qu’elle supprimerait les produits en question dans un délai de deux ans.

    Dissimulation du risque de dépendance
    En mai 2017, l’État de l’Ohio (États-Unis) porte plainte contre Johnson & Johnson et d’autres groupes pharmaceutiques pour dissimulation des risques de dépendance liés à la prise d’antidouleurs à base d’ #opiacés, au cœur d’une grave crise de santé publique. Selon la plainte, « ces producteurs de médicaments ont fait croire (...) que les opiacés n’étaient pas addictifs, que la dépendance était facile à surmonter ou qu’elle pouvait être traitée en prenant encore plus d’opiacés ».

    Le 26 août 2019, le tribunal a condamné j&j à verser 572 millions de dollars.

    En juillet 2021, Johnson & Johnson accepte de payer 5 milliards sur neuf ans . Le laboratoire, avec d’autres distributeurs de médicaments, espère ainsi mettre fin à près de 4 000 actions intentées au civil par des dizaines d’États américains et collectivités locales, dans le cadre d’une proposition d’accord à l’amiable « historique ».

    Selon Le Figaro, « la crise américaine des opiacés, déclenchée par la promotion agressive de médicaments anti-douleur très addictifs tels que l’#oxycodone dans les années 1990, a fait plus de 500 000 morts par overdose aux États-Unis en deux décennies. »

    Talc contenant de l’ #amiante
    Le groupe Johnson & Johnson a commercialisé du #talc qui, au moins entre 1971 et le début des années 2000, pouvait contenir de l’#amiante. Les dirigeants de l’entreprise étaient au courant, mais ont délibérément choisi de ne pas divulguer cette information.

    En juillet 2021, Johnson & Johnson envisagerait de mettre en place une procédure de faillite de certaines de ses activités liées au talc, pour contenir les frais importants liées aux nombreuses procédures judiciaires à ce sujet

    #Humours #covid-19 #sante #vaccination #coronavirus #santé #capitalisme #bienfaiteurs #multinationales #vaccins

    • Pfizer vient d’être condamné à 345 millions de dollars d’amende Le 18 novembre 2021

      On aurait pu naïvement penser qu’avec 4,661 milliards de dollars d’amendes pour publicité mensongère, charlatanisme, corruption de médecins et de fonctionnaires, chez #Pfizer on se serait acheté une conduite. Mais non. Ils ont récidivé. Le 21 août 2018, un recours collectif est lancé grâce au juge fédéral Daniel Crabtree qui s’oppose à une tentative des laboratoires incriminés de rejeter l’affaire. Motif de la plainte : Pfizer (le fabricant) et Mylan (le franchisé depuis 2007) ont violé les lois antitrust dans la vente des auto-injecteurs d’épinéphrine EpiPen.
      . . .
      Pfizer et deux de ses filiales, Meridian Medical Technologies et King Pharmaceuticals, ont été condamnés à l’issue d’un procès antitrust à 345 millions de dollars d’amende pour régler les réclamations des consommateurs qui avaient payé trop cher le dispositif EpiPen.

      Les accusations : concurrence déloyale, corruption, etc.
      . . .
      Source : Judge approves Pfizer’s $345m EpiPen settlement
      https://www.lifesciencesipreview.com/news/judge-approves-pfizer-s-345m-epipen-settlement-4634

  • « L’Etat doit considérer l’épidémie de cancers pédiatriques comme une urgence sanitaire »

    Face à l’émergence de cas groupés de cancers chez des enfants, la fondatrice d’un collectif de parents touchés par la maladie, un médecin et une toxicologue dénoncent, dans une tribune au « Monde », un « déni de reconnaissance bloquant la mise en place de mesures » effectives.

    Tribune. S’il est un invariant indiscutable en matière d’épidémie et de santé publique, c’est bien celui de ne pouvoir anticiper précisément leurs évolutions à moyen et long terme. En revanche, leurs prises en charge en urgence répondent à des standards éprouvés de médecine de catastrophe lorsqu’il n’y a ni traitement ni vaccin efficaces, avec un rôle prépondérant de la société civile directement affectée.
    Il en va de même en matière d’épidémie de cancers pédiatriques et des modalités d’action des personnes concernées. On estime en France à 2 500 le nombre de nouveaux cas et 500 décès par an. Par ailleurs, des statistiques de la Caisse nationale d’Assurance-maladie révèlent une augmentation de 18 % entre 2003 et 2019, chiffre largement sous-estimé du fait de biais méthodologiques de recensement. A Sainte-Pazanne, près de Nantes, on compte 25 enfants atteints de cancers depuis 2015 dont sept morts, pour un bassin de population d’environ 30 000 personnes. Il ne se passe pas six mois sans qu’un nouveau cas n’apparaisse.

    A Saint-Rogatien, 2 200 habitants près de La Rochelle, au moins six malades sont recensés dont un décès, entre 2008 et 2019. D’autres clusters, à savoir un nombre anormalement élevé d’enfants malades sur un territoire et une période donnés, ont été identifiés : 16 cas entre 2011 et 2020 sur Les Rousses, Prémanon, Morez et Longchaumois, quatre communes du Haut-Jura ; 11 entre 2018 et 2020 à Igoville et Pont-de-l’Arche, dans l’Eure. L’incidence de l’épidémie progresse ainsi, à bas bruit, en lien avec l’exposition chronique et le cumul de toxiques environnementaux dans les secteurs : hydrocarbures, perturbateurs endocriniens, pesticides, ondes électromagnétiques, radon, entre autres.

    Lenteur institutionnelle

    Dans le même temps, les traitements ô combien éprouvants pour les enfants et leurs familles laissent des séquelles à vie pour certains cancers quand d’autres demeurent incurables. Confrontés à une tension entre enjeux de santé publique et intérêts économiques privés et politiques, les familles et proches d’enfants malades se constituent en associations et collectifs pour organiser la défense du droit à la vie en bonne santé, mission de santé publique telle que l’a définie Charles Winslow en 1920, et que les autorités sanitaires peinent à prendre en charge : améliorer la connaissance du nombre réel de cas, identifier les origines des cancers et mobiliser des moyens pour les prévenir, en plus de les guérir.

    La lenteur institutionnelle à apporter des réponses adaptées sur les cancers pédiatriques interroge d’autant plus qu’il a été possible de développer, dans l’urgence, des outils épidémiologiques et de prise en charge pour faire face au Covid-19. On a su mettre à l’arrêt un pays en le confinant pour limiter les effets mortifères d’un virus incontrôlable. Sans aller jusqu’à de telles mesures, il faut des actions radicales pour sauver des vies exposées à de multiples facteurs cancérigènes, connus ou potentiels : tout retard en matière de prévention des cancers est une perte de chance sur le temps et la qualité de vie, et un défaut flagrant de mise en protection de nos enfants.

    Lors d’une épidémie de choléra en zone reculée, il est reconnu que les proches des malades sont les premiers à sauver des vies, bien avant l’arrivée des renforts nationaux et internationaux. Dans l’histoire du sida, les patients ont joué un rôle fondamental dans l’orientation des recherches thérapeutiques et l’accessibilité financière aux traitements. Début 2020, de nombreux acteurs de la société civile, profanes en matière de virologie, se sont impliqués dans la fabrication artisanale de masques et de gel hydroalcoolique, sur la base de tutoriels issus des réseaux sociaux, pour pallier la pénurie et autres insuffisances.

    Registre de cancers territorial

    Concernant l’épidémie de cancers pédiatriques, les besoins de connaissances et d’actions sont multiples, afin de mieux cerner sa dynamique et donc mieux la combattre. Tout d’abord, il semble difficile aujourd’hui d’avoir des chiffres exacts des cancers, pédiatriques ou chez l’adulte. Les autorités s’appuient sur des registres de cancers qui n’existent que dans 19 départements. Les chiffres nationaux sont issus d’une extrapolation de ces données, de surcroît non actualisées depuis plusieurs années.

    Comment, alors, avoir un système d’alerte ? Dans ces conditions, il devient périlleux d’établir une incidence précise de l’épidémie. Pour y remédier, il suffirait d’établir la tenue d’un registre de cancers territorial rapporté ensuite à une échelle nationale, à tenir à jour régulièrement, ce qui n’implique pas de connaissances et d’outils techniques sophistiqués. Ce système existe dans les pays scandinaves. Pourquoi ne pas le mettre en place en France et éviter la création de doutes voire d’obscurantisme épidémiologique ? Les familles d’enfants malades tentent d’établir un recensement du nombre de cas et demandent depuis longtemps la mise à jour de ces registres ainsi que leur accessibilité inconditionnelle, mais sans succès.

    Dénoncer l’incapacité des institutions sanitaires à remettre en question leurs connaissances et méthodes d’analyse est aussi un combat quotidien des familles. En effet, après avoir reconnu l’existence d’un cluster de cancers pédiatriques à Saint-Pazanne et ses environs en 2019, les autorités annoncent finalement l’absence de risque anormalement élevé en 2020. Aucune justification scientifique n’est apportée quant à l’exclusion de la cohorte de 12 cas sur 25 recensés par le collectif Stop aux cancers de nos enfants, faisant simplement état du fait que certains ont dépassé l’âge de 15 ans tandis que d’autres ont déménagé du secteur.

    Durant l’été 2019, des analyses dans l’école située au cœur de la ville et dans des logements révèlent des taux très supérieurs à la normale de lindane, de radon et de dieldrine, tous trois classés « cancérogène avéré ou probable pour l’humain » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), organisation sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette école se situe dans « l’épicentre » proche des câblages de lignes à haute tension, à quelques pieds sous terre dans la cour où gambadent enfants et enseignants, et à quelques mètres du site de l’ancienne usine de traitement du bois par des pesticides. A proximité se trouve aussi un poste de transformation électrique vers lequel convergent des récents parcs éoliens en service depuis 2015, le tout dans une zone d’agriculture, maraîchage et viticulture intensive.

    « Effet cocktail »

    Quatre-vingt-dix pour cent des cancers pédiatriques sont d’origine environnementale. Le cancer est une maladie multifactorielle. Pourtant, le protocole sanitaire se borne toujours à identifier une cause commune à tous ces cancers, comme si c’était une maladie infectieuse (un microbe égale une maladie), sans remettre en question les normes autorisées. Celles-ci sont variables d’un pays à l’autre, donc plus ou moins protectrices.

    De plus, la littérature scientifique étaye, depuis des décennies, l’impact des expositions chroniques cumulées au cours de l’état fœtal, enfance et adolescence, périodes de forte vulnérabilité vis-à-vis des perturbateurs endocriniens, des substances cancérigènes et autres stress physiques, chimiques et psychiques, récapitulés sous le terme d’« effet cocktail ».

    Les enfants malades et leurs familles rejettent l’image de victimes qu’on leur attribue et l’instrumentalisation qui en est faite par la puissance publique. Ce statut fait d’eux des sujets malchanceux, évoluant davantage dans le registre de l’émotionnel que dans celui de la raison scientifique, en défiance vis-à-vis d’acteurs politiques qui s’enquièrent moins d’actions de fond de protection que de discours teintés de compassion communicationnelle sans lendemain.
    Bien au contraire, ces acteurs de la société civile, souvent accompagnés de chercheurs bénévoles, prennent leur part sur le terrain : réalisation à leur frais d’enquêtes toxicologiques dans les cheveux de leurs enfants, actions de prélèvement d’eau sur différents points d’un secteur touché, tout est envisagé pour limiter le nombre de victimes.

    On l’aura compris, l’épidémie de cancers pédiatriques n’est pas une fatalité mais souffre d’un déni de reconnaissance bloquant la mise en place de mesures. Le vote de l’Assemblée nationale, vendredi 29 octobre 2021, contre l’avis du gouvernement, en faveur d’une rallonge de 20 millions d’euros afin d’abonder la création d’un fonds de recherche sur les cancers pédiatriques, est l’occasion de rappeler le besoin de financement de recherche des causes pour la prévention et la mise en protection des populations.

    Des études de sciences participatives de terrain incluant les collectifs de parents concernés doivent être conduites sur les territoires particulièrement touchés, où il y a urgence à agir. L’Etat français, garant des principes d’une démocratie sanitaire réactive, doit traiter cette épidémie comme une urgence sanitaire, de manière proportionnée et impartiale, et accompagner les démarches de santé environnementale, signe d’une justice sanitaire et sociale de notre temps.

    Marie Thibaud, fondatrice du collectif Stop aux cancers de nos enfants, membre du Collectif inter-associations pour la santé environnementale (CISE). Jean-François Corty, médecin, ancien directeur des opérations de l’association Médecins du monde, membre de l’Atécopol (Atelier d’écologie politique de Toulouse). Laurence Huc, toxicologue, directrice de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), membre de l’Atécopol.

    https://www.lemonde.fr/sante/article/2021/12/28/l-etat-doit-considerer-l-epidemie-de-cancers-pediatriques-comme-une-urgence-

    En France, le décompte des cas de cancer n’est effectué que pour 22 % de la population https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/01/22/cancers-aucune-donnee-pour-78-de-la-population-francaise_5412764_1650684.htm

    L’introuvable explication des cancers pédiatriques en France
    https://justpaste.it/5kpgy

    Les experts estiment « possible » un lien entre lignes à très haute tension et leucémies infantiles
    https://justpaste.it/5il1m

    #Cancer_pédiatrique

  • Contamination huiles minérales dans l’alimentation : résultats des tests : Foodwatch FR
    https://www.foodwatch.org/fr/actualites/2021/contamination-des-aliments-par-les-huiles-minerales-resultat-des-tests-fo

    Un produit testé sur huit contaminé. foodwatch a réalisé des tests en laboratoire pour déceler les hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales (MOAH), ces toxiques dérivés du pétrole qui n’ont rien à faire dans l’alimentation. Alors que la présence, même infime, de telles substances peut altérer notre santé, nos tests dévoilent une affolante omniprésence de cette contamination.

    https://www.francetvinfo.fr/sante/alimentation/alimentation-l-ong-foodwatch-alerte-sur-la-presence-d-huiles-minerales-

    En France, le bouillon Knorr de légumes sans sel est le produit qui contient le plus d’hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales devant trois autres bouillons de la même marque mais aussi un bouillon cube Jardin bio, un bouillon bœuf déshydraté chez Auchan Pouce, ou encore le beurre Fruit d’or Oméga 3. En Allemagne, ces hydrocarbures ont été retrouvés notamment dans le Nutella, en Autriche, dans du chocolat de la marque Lindt Lindor et en Belgique, dans la pâte à tartiner aux noisettes bio Delhaize. Les cubes de bouillon Knorr d’Unilever ont été identifiés comme contaminés par ces huiles minérales sur plusieurs lots différents dans les cinq pays, à des niveaux de contamination très inquiétants.

    Cette huile minérale est un dérivé des hydrocarbures. Elle vient des encres de l’emballage, de la colle, mais aussi de l’entretien des machines de production, précise Foodwatch. Elle se mélange aux produits alimentaires. « Les huiles minérales peuvent pénétrer dans les denrées alimentaires à tous les stades de la chaîne de transformation, de la récolte à l’emballage », s’inquiète Foodwatch. D’après l’Autorité européenne de sécurité des aliments certains hydrocarbures aromatiques des huiles minérales sont cancérigènes et génotoxiques, c’est-à-dire qu’ils peuvent endommager l’ADN. Pour autant la règlementation n’est pas assez stricte. Elle ne fixe un seuil que pour le lait pour bébé.

  • L’opportunisme pandémique du néolibéralisme

    https://www.lamuledupape.com/2021/12/06/lopportunisme-pandemique-du-neoliberalisme-vu-par-celia-izoard

    Lors de la dernière Fête du Vent organisée par l’Amassada à la fin du mois d’août 2021, #Celia_Izoard a donné une conférence consacrée à la gestion sanitaire de la pandémie de #Covid-19 en France, et plus largement, à l’impact des intérêts capitalistes sur les politiques de #santé_publique.

    Celia Izoard introduit son propos en remontant à l’époque de l’incendie de l’usine #Lubrizol à Rouen, le 26 septembre 2019. 10 000 tonnes de produits chimiques partent en fumée : reprotoxiques, mutagènes, cancérigènes… La population locale constate des effets directs sur la santé : crises d’asthme violentes, vomissements et diarrhée, pertes de capacité respiratoire qui perdurent…
    « Ce qui est frappant, dès le départ dans cette catastrophe, c’est que très rapidement la préfecture a déclaré qu’il n’y avait pas de toxicité aiguë, en jouant délibérément sur les mots : pas de toxicité aiguë, ça veut juste dire qu’on ne va pas mourir tout de suite en respirant cet air. »
    Les angles morts de la santé publique
    Celia Izoard se lance dans une série d’enquêtes, et constate qu’il y a toute une catégorie de la population qu’on a obligé à travailler ce jour-là, malgré les nuages de fumée très dense. Les services de communication de la préfecture opposent toujours la même réponse à la journaliste : « Mais voyez-vous, l’air était complètement respirable ce jour-là. » La situation, mise en parallèle avec la crise sanitaire dans lequel le monde est plongé depuis début 2020, interroge lourdement sur la vocation de l’État à protéger la santé des citoyen•nes.
    « À ce moment-là, j’ai commencé à m’intéresser au cancer, pour plusieurs raisons. La première, c’est que je me demandais si on pourrait montrer un jour que l’incendie de Lubrizol a eu un impact. Pour l’instant, la version officielle c’est que non, on ne peut rien prouver, rien montrer. La seconde, c’est que comme dans d’autres endroits en France, près de Rouen, il y a des parents et plus particulièrement des mères de familles dont les enfant sont atteints de cancer et qui constatent des taux anormaux de cancers de l’enfant dans leur entourage – ce qu’on appelle un cluster. Elles alertent Santé Publique France, qui vient faire une enquête. Le plus souvent, l’agence de santé constate la surincidence de cancers, mais ne conclut pas sur une cause quelconque, alors que les parents suspectent les pollutions des usines ou des exploitations agricoles environnantes. »
    Dans ce cadre d’enquête, Celia Izoard travaille sur l’épidémiologie et sur le #cancer, son lien avec l’environnement, et sur la manière dont on produit les chiffres officiels. La journaliste est très étonnée de s’apercevoir que les pouvoirs publics, notamment l’agence Santé Publique France, n’a pas du tout les moyens de savoir combien il y a de cas de cancers en région parisienne ou autour de Rouen, là où se trouve une grande partie de l’industrie pétrolière et chimique française. Les registres du cancer ne sont en effet établis que dans 22 départements en France et ne concernent que 22 % de la population. Ils sont faits de manière assez arbitraire en fonction des registres préexistants, parmi lesquels figurent par exemple le Tarn ou d’autres zones pas forcément connues pour leurs forts risques environnementaux.
    « C’est très étonnant quand on se souvient du fait que le cancer fait 150 000 morts par an, qu’il y a 350 000 nouveaux cas chaque année, et que pour certaines catégories de cancers, l’augmentation est très importante et devrait constituer un signal. »
    Pour exemple avec les cancers de la thyroïde, en augmentation de 4,4% par an, ce qui est très important.
    « Il y a vraiment ce qu’on appelle une science « non produite » autour de ces questions. Et je suis très étonnée du discours officiel de ces institutions, à la fois Santé Publique France et le Circa (Centre International de Recherche sur le Cancer), qui ont une politique de santé publique fondée sur les comportements individuels : alerter la population sur le fait qu’il faut avoir une bonne alimentation, faire du sport, ne pas fumer, ne pas boire, etc. »
    Selon Celia Izoard, certains textes tendent même à dissuader les gens de penser que le cancer pourrait être lié à des facteurs environnementaux.
    Dans un article consacré à la pétrochimie et à l’incendie de Lubrizol pour la Revue Z, la journaliste reproduit un tableau du Circa dans lequel sont découpés les facteurs de risque pour le cancer : tabac, alcool, alimentation, expositions professionnelles, pollution de l’air extérieur… Les substances chimiques de l’environnement y sont classées comme dernier facteur de risques, avec seulement 0,1% des cas. Pour Celia Izoard, on a là un découpage d’une incroyable mauvaise foi, car on pourrait très bien considérer que les substances chimiques de l’environnement peuvent être liées à des expositions personnelles comme l’alimentation.
    « Ce découpage n’est pas honnête intellectuellement. J’en arrive à la conclusion qu’il y a une volonté délibérée de la part des pouvoirs publics de ne pas incriminer l’industrie et de ne pas produire de données là-dessus. »
    Lors de son enquête, Celia Izoard essaie de téléphoner à Santé Publique France afin d’obtenir un entretien, dans le but de confronter l’institution à ses conclusions. Mais l’agence oppose une fin de non-recevoir :
    « On est désolé, c’est pas contre vous, mais il n’y a personne pour vous répondre parce qu’il y a un nouveau virus, et tout le monde est là dessus. »
    On est en janvier 2020, et l’État ne peut répondre à une journaliste à propos des cancers en France, en raison d’un nouveau virus. Une non-réponse qui en dit long sur les moyens mis en place pour la santé publique.
    L’État et la pandémie
    Le cancer fait plus de 150 000 morts en France chaque année. Celia Izoard compare la différence de traitement du cancer par les autorités publiques avec le cas des infections de rougeole, pour laquelle existe un vaccin, mais non obligatoire jusqu’à récemment. Elle constate que l’État opère un pilotage très serré du contrôle de cette maladie.
    « Quand il y a des cas de rougeole, on peut être appelé, on demande quels sont les cas contacts, etc. La rougeole faisant à peu près huit morts par an, je m’interroge alors sur ce décalage avec la manière dont le cancer est pris au sérieux dans la recherche de ses causes. »
    Entre Lubrizol et l’épidémie de Covid, à ce moment la journaliste fait partie du camp des perplexes, à cause de la différence de réaction des pouvoirs publics, de l’État, face à ces deux événements catastrophiques.
    « D’un côté, une forme de déni caractéristique des catastrophes industrielles : « non ce n’est rien, il ne se passe pas grand chose », Emmanuel Macron fait un scandale car on a osé comparer Lubrizol à AZF, deux catastrophes chimiques pourtant comparable. »
    Avec le Covid, très rapidement des mesures d’exception sont prises, et semblent à beaucoup de personnes assez disproportionnées par rapport au danger. Après une première phase de déni, les médias se montrent très alarmistes, suivant les impulsions du gouvernement.
    Celia Izoard s’interroge. Et émet une première hypothèse, « très faible », pour comprendre la réaction des États qui sont désormais prêts, pour protéger la population, à bouleverser fondamentalement le système social et modifier radicalement les modes de vie en inversant les règles du droit.
    « C’est l’idée qu’il y a une sorte de peur atavique vis à vis des maladies infectieuses et contagieuses, qui serait un reste historique lié à la peste et aux grandes épidémies. »
    Par ailleurs, on accepterait certaines maladies, le cancer notamment, comme étant la rançon du progrès, bien qu’on ne présente pas celui-ci de manière objective et qu’on occulte les pollutions diverses qu’il engendre. On n’accepterait pas le retour des maladies infectieuses car elles représentent une dimension rétrograde : « l’âge moderne n’est pas censé tolérer ce genre d’événements. »
    En deuxième idée, la journaliste émet la pensée suivante : il ne faut pas confondre santé publique et santé de l’ordre public.
    « C’est à dire que la principale menace dans cette situation de pandémie, c’est la menace pour l’État lui-même. »
    Le degré de contrainte exercé par le gouvernement français sur la population serait ainsi lié à la fragilité de ses infrastructures de base. Au cours des trente dernières années, 160 000 lits d’hôpitaux ont été supprimés. On a un risque de débordement réel.
    « On ne peut pas entasser des cadavres comme on compte les décès de mort lente du cancer, ce n’est pas du tout le même phénomène visuel d’un point de vue de ce que l’on appelle une crise . »
    En mettant en place des mesures draconiennes, l’État se protègerait ainsi lui-même. C’est moins la préservation de la santé publique qui serait recherchée que celle de la continuité du pouvoir.
    « La différence de l’enjeu entre l’incendie de Lubrizol à Rouen et la pandémie de Covid, même si les phénomènes ne sont pas comparables dans leurs proportions, c’est la distinction entre la santé publique et la santé de l’ordre public. »
    Pour Celia Izoard, l’illustration la plus frappante en est le fait que des centaines de postes de vigiles ont été créés pour contrôler les passes sanitaires à l’entrée des hôpitaux, alors même qu’on est en déficit de soignant•es depuis des années.
    « La santé ne paraît pas être la priorité, ou d’une manière extrêmement spécifique et discutable, dans les mesures qui sont prises. »
    Dans sa réaction primitive, l’État cherche donc rapidement à se protéger d’un procès en imprévoyance, qui romprait le pacte qui le lie aux citoyen•nes qu’il est censé protéger. Il faut éviter de subir de plein fouet l’effet de la baisse drastique des moyens de la santé publique et de l’inaction face aux maladies chroniques, qui forment des comorbidités très importantes dans le cadre du Covid. Les discours politiques prennent soin de retourner l’accusation contre la population (on se souviendra par exemple de la déclaration du préfet de Paris Didier Lallement :
    « Ceux qui sont aujourd’hui hospitalisés, ceux qu’on trouve dans les réanimations, ce sont ceux qui au départ du confinement ne l’ont pas respecté. »
    En somme, si la situation est dramatique, c’est parce que les citoyen•nes ne se plient pas aux mesures sanitaires ou ne se font pas vacciner.
    L’opportunisme néolibéral piloté par le gouvernement
    Le troisième axe de réflexion suivi par Celia Izoard intègre les enjeux du capitalisme moderne.
    « L’État protège les empires industriels, et son rôle depuis la révolution industrielle est de piloter la modernisation. C’est à dire, développer les forces productives et, depuis un certain temps, mettre en place l’orthodoxie néolibérale. »
    L’État va donc développer des politiques de santé publique convergentes avec cet objectif. Dans le cas de Lubrizol et des accidents industriels, on comprend donc que les politiques menées ne peuvent viser à démanteler l’industrie pétrochimique, pourtant l’un des principaux vecteurs de ce type de pollution. Le rôle de l’État est donc de répondre à tout événement en plaçant avantageusement ses alliés, typiquement les grands groupes industriels ou les entreprises prometteuses.
    Pour Celia Izoard, les politiques de santé publique menées face à l’épidémie de Covid19 répondent très clairement à ces critères : « on a un soutien très fort à la télémédecine et à l’e-santé, le déploiement d’un gouvernement algorithmique et d’un vaccin biotechnologique. » On nage en plein NBIC (Nano Bio Info Cogno), cette convergence des technosciences très en vue qui tire la croissance économique.
    « D’une certaine manière, la pandémie est une opportunité dont s’est saisie l’État pour accélérer la société du Big Data et ouvrir de gigantesques marchés par la contrainte légale sur les individus. Le passe sanitaire est un formidable couteau suisse dont vont pouvoir émerger tout un tas de nouvelles start-ups et de nouveaux usages, qui ont tous pour point commun d’être liés à l’intelligence artificielle, à la donnée et à la numérisation des activités. »
    La journaliste en veut pour preuve le Ségur de la Santé à l’automne dernier, lequel a débloqué une enveloppe de 8 milliards d’investissements pour le secteur. On y trouve une augmentation de 180€ de salaire pour certaines catégories de soignant•es, mais le quart de l’enveloppe est dévolu au développement de la télémédecine, à la numérisation et à la collecte de données.
    « Entre la clinique et la télémédecine, nous avons deux visions du soin diamétralement opposées. D’un côté une médecine liée aux pratiques incarnées par des humains, qui nécessite d’embaucher. Et de l’autre côté, une médecine des nouvelles technologies fondée sur l’automatisation : la e-Santé. »
    Ainsi, c’est dans ce sens là qu’il faudrait comprendre la négligence absolue de l’État en matière de soutien aux moyens humains pour faire face à la pandémie.
    « Il y a vraiment un passage d’un système à l’autre, avec l’idée d’un système de santé où les humains, les soignant•es ont beaucoup moins de place, et où on va pouvoir marchandiser la santé en faisant travailler des tas de boîtes pour collecter des données, piloter les appareils de télémédecine, déployer la 5G et mettre en place des systèmes de capture et de surveillance épidémiologique etc. »
    Cette nouvelle médecine, sa e-Santé, ses robots et ses capteurs, sont considérés comme prioritaires dans la course des nations autour de la révolution technologique que représente l’intelligence artificielle. La réaction de l’État est donc inscrite au coeur d’une guerre économique : « data is the new oil ».
    « Le but de notre gouvernement est de créer des géants nationaux dans ce domaine et d’ouvrir des marchés. Et ça, on ne peut le faire sans une collecte massive de données de santé. »
    « Cédric Villani, dans le rapport sur l’intelligence artificielle qu’il a dirigé, le précise : le rôle de l’État aujourd’hui, c’est de lancer des grands projets qui permettent une collecte massive de données de qualité, dans les domaines prioritaires, la santé et l’éducation notamment. »
    Dans les discours politiques tenus dès les premiers temps de la pandémie, on comprend à cette lumière la mise en avant d’un monde d’après auquel s’opposerait l’archaïsme de celui d’avant. Et ce monde d’après, c’est celui dont ont besoin un certain nombre d’États pour maintenir leurs intérêts industriels.
    La formule d’Emmanuel Macron : « Nous sommes en guerre », elle fait sens. Oui, nous sommes en guerre, c’est la guerre économique. Ce qui explique aussi la violence du débat intellectuel et la violence avec laquelle tous ceux qui sont considérés comme « covido-sceptiques » ou susceptibles de tenir des propos covido-sceptiques, ou qui pourraient, de manière épidémique, être cas contact avec d’autres personnes ayant produit de tels discours, sont évincés du débat de manière hystérique et inédite.
    Le Covid s’est ainsi présenté comme une opportunité extraordinaire pour accélérer drastiquement cette transformation #numérique de la santé et de la société en général. Dès la fin 2019, l’Agence européenne de la santé lance un appel d’offres pour créer une e-carte de vaccination, dédiée à limiter les risques pandémiques en Europe. Cet appel d’offres est remporté début 2020 par quatre entreprises françaises, dont le spécialiste de la transformation numérique, l’entreprise Jouve. C’est ce consortium qui met très rapidement en place le passeport sanitaire européen. Dans le domaine de la collecte massive de données de santé, et de manière plus générale, du Big Data et de l’intelligence artificielle, « la France a beaucoup de pions à placer. »
    La course mondialisée
    Un autre élément important vient étayer la réflexion de Celia Izoard :
    « Aujourd’hui le modèle en matière de monde d’après, de société pilotée par ce genre de technologies – de manière très antagoniste avec nos traditions politiques -, ce sont les pays asiatiques : la Chine, la Corée du Sud, Singapour, Taiwan… Ce n’est pas un hasard si très rapidement, il est dit dans les plus hautes instances, qu’il va falloir imiter ces pays. »
    Ainsi de l’Institut Montaigne, l’un des principaux responsables de la mise en place des doctrines néolibérales en France, qui publie un rapport dès avril 2020 sur la réponse des pays asiatiques à la pandémie, vantant les systèmes mis en place. Au moment de la publication de ce rapport, ce n’est pas l’efficacité de ces mesures qui est mise en avant : non seulement il est encore trop tôt pour mesurer leurs effets, mais une partie des pays cités sont aussi des îles et ne connaissent donc pas les mêmes enjeux de gestion de la pandémie. Sans parler de la Chine dont les chiffres ne sont pas fiables. On ne cesse depuis de vanter ces systèmes, voire de les appliquer. « C’est un enjeu industriel majeur, il faut donc pousser dans ce sens. »
    En juin 2021, trois sénateurs français rédigent le rapport Crise sanitaire et outils numériques , dans lequel ils se livrent au même exercice, passant en revue les réponses des pays asiatiques. Le discours, en substance, est le suivant : plein de verrous ont sauté, les gens sont plus prêts à accepter les mesures, le passe sanitaire se met en place, mais ça ne va pas assez loin du tout. Il faut faire sauter d’autres obstacles politiques rapidement. Les sénateurs mettent en cause le rôle de la CNIL, terrible obstacle par sa lecture beaucoup trop traditionaliste des droits et libertés. Le modèle chinois est porté aux nues : des caméras biométriques à reconnaissance faciale permettent de scruter les interactions sociales, de rattraper ceux devant être placés en quarantaine, des caméras thermiques mesurent leur température, et un équivalent du passe sanitaire est mis en place dès mars 2020, au moment où le confinement est décrété en France. Ce passe numérique est développé par de très grandes entreprises liées au gouvernement chinois. Alibaba et Tencent développent les fameuses applis et services de réseaux sociaux utilisés par la quasi-totalité de la population en Chine. Un contact tracing est inclus dans ces applis, tout le monde y est donc soumis de fait.
    En Corée du Sud, des quarantaines obligatoires sont décidées, avec un contact tracing très intrusif. On utilise toutes les données disponibles : relevés bancaires, factures téléphoniques, géolocalisation… Lorsqu’on est placé en quarantaine, une application de géolocalisation alerte les forces de l’ordre si celle-ci n’est pas respectée ou si le smartphone est éteint pendant plus de quinze minutes. À Singapour, on a aussi une quarantaine géolocalisée couplée à une vidéosurveillance analysant les interactions des individus dans l’espace public, ainsi qu’une application « Trace Together », qui permet à l’administration de surveiller nominativement toutes les interactions en fonction de la localisation du téléphone. Dès mars 2020, un passe sanitaire est mis en place, « Safe Entry », pour contrôler les accès aux espaces publics. C’est un passe nominatif, et les données sont directement transmises aux autorités. C’est ce genre de mesures qui est clairement visé par les sénateurs ou par l’institut Montaigne, et qui dessinent l’accélération de l’hypercapitalisme contemporain.

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