#adventices

  • La #contamination des cours d’#eau par les #pesticides stagne en #Bretagne

    L’interdiction de certains #pesticides n’a pas entraîné de baisse de l’#écotoxicité des #cours_d’eau bretons entre 2012 et 2021. C’est ce que montre l’analyse statistique réalisée par Akwari Coop pour Splann !. Les molécules retirées de la vente ont été remplacées par des substances nouvelles, jusqu’à leur propre interdiction. Une stagnation qui échappera au nouveau plan #Ecophyto_2030.

    L’écotoxicité est la mesure de l’impact des #substances_toxiques sur les organismes vivants dans divers écosystèmes. L’#indice_pesticides_dans_les_cours_d’eau (#IPCE) a été développé dans le cadre du plan Ecophyto pour mesurer la #contamination chronique des cours d’eau.

    S’appuyant sur sa méthodologie, le data scientist Vincent Berionni, docteur de l’École Polytechnique dans le domaine de la modélisation en sciences physiques et fondateur de la société Akwari Coop, a analysé les données de 161 pesticides sur 7.100 stations de mesures en France, dont 463 en Bretagne (Loire-Atlantique comprise) entre 2011 et 2021.

    « Derrière cette apparente stabilité se cache un véritable chassé-croisé des pesticides », observe Vincent Berrioni, qui a accepté de réaliser pour Splann ! un zoom sur la situation bretonne.

    Ce « jeu de chaises écotoxico-musicales » est largement induit par l’évolution de la réglementation. L’#Isoproturon, #herbicide utilisé notamment sur le #blé tendre d’hiver, a été retiré du marché français en 2016. Le #Nicosulfuron, un autre herbicide, en 2022. L’#Epoxiconazole, un #fongicide connu comme #perturbateur_endocrinien, en 2019. Ce sont les trois substances dont la contribution à l’écotoxicité des cours d’eau bretons a le plus baissé.

    Mais dans le même temps, la présence de #Métolachlore s’est envolée. La présence de ses #métabolites est d’ailleurs généralisée dans les cours d’eau bretons, comme nous l’avions documenté en décembre avec l’aide d’Akwari. Or, l’autorisation de cet herbicide vient elle-même d’être retirée. « Pour que rien ne change, les labos s’empressent déjà de pousser le #Diméthénamide-P et la #Pendiméthaline à la rescousse », se désole Vincent Berionni.

    L’évolution de l’écotoxicité provoquée par les pesticides est très contrastée selon les sous-bassins hydrographiques de Bretagne. Des territoires ayant connu une hausse moyenne de 10 à 20 % sur 10 ans (de la #pointe_de_Bloscon au #Trieux) côtoient des secteurs où l’écotoxicité baisse de plus de 20 % (du Trieux à la #Rance). Il faut noter que les zones où l’écotoxicité est en forte croissance ne sont pas forcément les plus contaminées.

    De nombreux facteurs entrent en jeu, comme la #météo. Les pluies provoquent un phénomène de #ruissellement des pesticides plus ou moins important selon les secteurs et les années. Des pluies abondantes peuvent favoriser la pousse d’#adventices et un usage renforcé d’herbicide pour les éliminer.

    Les molécules dépendent aussi des cultures et des pratiques culturales. « L’augmentation de la surface cultivée en #bio, même si elle représente une proportion faible du total, peut avoir un impact tendanciel à la baisse de l’écotoxicité », relève Vincent Berionni. Pour rappel, 77 % de l’eau distribuée au robinet en Bretagne est prélevée en surface.

    Cette stagnation préoccupante de l’écotoxicité s’observe aussi à l’échelle nationale. Elle sortira pourtant bientôt des radars officiels.

    Le #plan_Ecophyto 2030 présenté par le gouvernement le 3 mai 2024 entérine en effet l’abandon du #Nodu (« #Nombre_de_doses_unités ») au profit d’un nouvel #indicateur, le #HRI-1, plébiscité par la #FNSEA mais dénoncé par nombre de scientifiques. Ce changement débouchera sur des #baisses_artificielles car il ne prendra plus en compte les doses d’usage, prévenaient dès février 14 des 18 membres du comité scientifique et technique du plan Ecophyto.

    https://splann.org/pesticides-ecotoxicite-rivieres-bretagne
    #statistiques #chiffres

  • Quand l’archéologie des « mauvaises herbes » bouscule l’Histoire (et le futur) de l’agriculture - Geo.fr
    https://www.geo.fr/environnement/archeobiologie-quand-banales-mauvaises-herbes-adventices-bousculent-histoire-agr

    Des scientifiques des universités britanniques de Sheffield et d’Oxford ont constitué le catalogue le plus exhaustif des adventices – communément appelées « mauvaises herbes ». D’après leur analyse, l’Histoire de l’agriculture est loin d’être celle d’une simple transition d’un modèle extensif vers un schéma intensif.

    Alors que les agriculteurs se mobilisent en Europe pour défendre le droit à un revenu décent, une nouvelle base de données unique en son genre nous invite à replacer les pratiques agricoles dans leur contexte géographique et historique – avec ceci de particulier (et de surprenant) que ses contributeurs n’ont pas retracé le parcours des variétés cultivées… mais celui des « adventices ».

    Au-delà de leur réputation de « mauvaises herbes », ces plantes qui s’immiscent spontanément dans et autour des champs s’avèrent en effet des indices précieux, éclairant à la fois le passé agricole de l’humanité – et peut-être également son avenir face au changement climatique.

    Agriculture intensive ou extensive ?

    Le domaine fascinant de l’archéobotanique, ou l’étude des relations entre les sociétés humaines et le monde végétal par l’analyse des restes végétaux trouvés en contexte archéologique, vise notamment à décrire l’économie végétale des sociétés anciennes et à reconstituer les pratiques agricoles (université de Genève).

    En identifiant les adventices présentes, les spécialistes de cette discipline pourront désormais se référer à un catalogue précis afin de connaître les caractéristiques écologiques de ces plantes, et en déduire si l’agriculture était plutôt extensive ou au contraire intensive – un terme qui fait référence non pas à l’usage de pesticides modernes mais au fait d’optimiser la productivité, avant même l’essor de la chimie.

    Développé par des scientifiques des universités britanniques de Sheffield et d’Oxford à l’issue de trois décennies de recherche, le catalogue des adventices (gratuit et en accès libre) recense quelque 928 espèces végétales en Eurasie et en Afrique du nord, présentes dans les champs de céréales et de légumineuses cultivés sans engrais de synthèse et sans herbicides.

    « Dans les environnements agricoles modernes, où les cultures sont minutieusement gérées et où tout ce qui n’est pas désiré est éliminé, il peut être difficile de suivre les changements à long terme des environnements et des espèces végétales. En étudiant les populations historiques d’adventices au lieu des cultures, les données offrent aux chercheurs un moyen unique de voir ce qui a été perdu et gagné au fil du temps », explique dans un communiqué le Pr John Hodgson, qui a contribué aux recherches.

    Fertilisation, arrosage et désherbage à l’âge du bronze

    « Nous avons tendance à penser que l’agriculture a commencé de manière non intensive et qu’elle s’est progressivement intensifiée au fil du temps. Cependant, nous avons trouvé des sites du Néolithique [entre 6 000 et 2 200 ans avant notre ère] et de l’âge du bronze [-2 200 ans à -800 ans] qui remettent en cause cette croyance », détaille la Pr Glynis Jones, de l’université de Sheffield (communiqué).

    L’archéologue explique qu’à ces périodes, de petites parcelles de terre étaient cultivées de manière intensive, avec des pratiques telles que la « fertilisation, l’arrosage et le désherbage de cultures comme le blé ou l’orge ». Autrement dit, « des endroits où l’effort humain était important pour la culture des plantes ».

    « Nous avons également constaté que les sites de l’âge du fer [-800 ans à -450 ans] et de la période romaine qui s’étendaient sur des zones plus vastes étaient cultivés de manière moins intensive, ce qui signifie que les cultures pouvaient être plus nombreuses, mais qu’elles n’étaient pas exploitées de manière aussi intensive qu’auparavant puisqu’elles couvraient des zones plus vastes », compare-t-elle.

    Reste désormais à élargir ce catalogue des adventices à d’autres régions du monde – afin que les spécialistes des peuples d’Amérique, d’Afrique sub-saharienne, d’Asie et d’ailleurs puissent disposer eux aussi d’un nouvel outil puissant pour comprendre les liens tissés par ces populations avec la terre nourricière…

  • L. Guyot, J. Guillemat, « Semences et plantules des principales mauvaises herbes »
    http://avxhome.se/ebooks/science_books/biology_genetics/semences-et-plantules-des-principales-mauvaises-herbes.html

    http://pxhst.co/avaxhome/d1/3c/002a3cd1_medium.jpeg

    L. Guyot, J. Guillemat, « Semences et plantules des principales mauvaises herbes »
    Publisher : La Maison Rustique | 1962

    #agriculture #jardinage #plante #livre #mauvaises_herbes #adventices sympa pour #bioindication cc @koldobika