• La #désinformation qui déstabilise la #démocratie

    « La désinformation est un bouton fantastique sur lequel appuyer pour déstabiliser les démocraties. C’est la #menace la plus sournoise. Parce que la démocratie fonctionne si on a accès à l’#information, pour pouvoir porter un jugement et participer au #débat_public ». C’est ainsi que le professeur adjoint en communication publique et politique à l’ENAP, Philippe Dubois, résumait le problème qui était au coeur du forum La démocratie au temps de la désinformation, tenu le 30 novembre à Montréal.

    La démocratie recule, soulignait d’ailleurs cette année un rapport du Varieties of Democracy Institute de l’Université de Göteborg (Suède) (https://v-dem.net/documents/29/V-dem_democracyreport2023_lowres.pdf), fruit d’une collaboration de près de 4000 experts de 180 pays. La désinformation, la #polarisation et l’#autocratisation se renforcent mutuellement.

    Avec l’ajout récent de la Thaïlande et du Mali, pour la première fois depuis plus de 20 ans, la liste des pays compte plus d’#autocraties que de démocraties : 5,7 milliards de personnes vivent dans des autocraties (72% de la population mondiale) contre 1 milliard de personnes pour les démocraties libérales —soit à peine 13%. Et près d’un tiers du premier groupe vit même au sein d’autocraties fermées (Chine, Iran, Myanmar et Vietnam, par exemple).

    Bref, le niveau de démocratie pour le citoyen mondial moyen est en recul, pour revenir au niveau de 1986. L’Europe de l’Est et l’Asie centrale, ainsi que l’Amérique latine et les Antilles, ont retrouvé leur niveau de la fin de la guerre froide.

    « C’est souvent un idéal que l’on prend pour acquis avec ses opportunités de délibération : presse libre, débats publics, et des institutions publiques pour faire fonctionner cela », avance Philippe Dubois. Ce « modèle le moins pire », comme l’aurait dit Churchill, « a bien souffert lors de la récente pandémie ». Avec ses mesures exceptionnelles et restrictives, la Covid-19 a vu reculer, de manière temporaire, certains droits et libertés. Cela a entaché la confiance dans les institutions démocratiques, et dans leurs acteurs, confiance qui n’était déjà pas si élevée avant la crise sanitaire.

    Or, les #réseaux_sociaux jouent eux aussi un rôle dans cette #régression. Peut-être parce qu’ils répercutent plus les #frustrations et la #colère que la #raison et les #nuances, il y aurait, semble-t-il, plus de cyniques et de mécontents qu’avant. Certaines tranches de la population s’avèrent aussi moins attachées à la démocratie, comme les jeunes, qui s’informent eux-mêmes davantage que les plus vieux par les algorithmes. « Cela ne signifie pas qu’ils rejettent la démocratie. Cela signifie plutôt qu’ils partagent davantage un type de contenu » qui la rejette, note le chercheur.

    L’École des médias de l’UQAM avait mandaté cet été la firme Léger pour sonder la population québécoise sur leurs perceptions sur des enjeux liés à la démocratie et à la désinformation. Le rapport montre que 25% de la population québécoise pense que les gouvernements cachent la réalité sur la nocivité des vaccins —18% pensent que c’est probable, alors que 8% pensent que c’est certain.

    C’est une #méfiance envers les institutions qui augmente, tout comme celle envers les #médias, car selon ce sondage, 44% de la population québécoise pense que les médias manipulent l’information qu’ils diffusent.

    En quête de #littératie_scientifique

    « Nous vivons une #crise_épistémologique avec une remise en question des #figures_d’autorité » constatait, lors du forum du 30 novembre, le professeur au département sciences humaines, lettres et communications de la TÉLUQ, Normand Landry. « Les gens parlent d’#esprit_critique mais c’est un mot galvaudé : où est notre capacité de se remettre en question et de changer d’idées et d’admettre nos erreurs ? »

    D’où l’importance de l’#éducation_aux_médias et de la littératie scientifique, soulignait-on dans ce forum organisé par les Fonds de recherche du Québec. Mélissa Guillemette, rédactrice en chef du magazine Québec Science, note que « moins de la moitié des Canadiens ont des bases solides en science (42%), c’est donc à mettre au premier plan. La littératie en santé au Québec reste elle aussi très faible chez 2 personnes sur 3 et pour 95% des 60 ans et plus, il s’avère même difficile de comprendre un médecin. »

    Les #jeunes ont particulièrement du mal à distinguer le #vrai du #faux. « Les adolescents ont du mal à reconnaître la désinformation. Ils manquent de bons critères d’évaluation pour juger de la qualité d’une bonne information », relève l’étudiante à la maîtrise en sciences de l’éducation de l’Université de Sherbrooke, Élise Rodrigue-Poulin.

    « Chez les enseignants aussi, le niveau de pensée critique varie souvent de faible à moyen. Et lorsque la nouvelle fait appel à trop d’#émotion, la plupart d’entre nous ne sommes plus capables de l’évaluer correctement », ajoute-t-elle.

    La solution serait de s’éduquer à reconnaître la désinformation, mais il faudrait aussi développer du contenu scolaire pour soutenir l’esprit critique chez les jeunes – et par ricochet, le personnel enseignant. Des éléments inclus dans le nouveau programme Culture et citoyenneté québécoise, vont dans ce sens.

    Ce serait toutefois insuffisant. « Le programme a plusieurs points positifs : donner des outils et des critères sur les informations et les médias, et l’explication de ce qu’est la démocratie. Comme enseignante, je trouve ça bon, mais il n’est pas obligatoire cette année et il a été présenté aux enseignants quelques jours avant la rentrée », explique Mme Rodrigue-Poulin. Il doit être implanté dans toutes les écoles en septembre 2024.

    Normand Landry renchérit : « Je salue l’adoption d’un programme mais je le pense moins sérieux dans le soutien à développer ce savoir. Depuis plus de 20 ans, l’#école développe du contenu d’éducation aux médias – par exemple, sur les compétences numériques, adopté en 2019 – mais sans se donner les conditions de déploiement et des ressources pour les enseignants. »

    La désinformation à gogo

    « Nous sommes dans une espèce de jungle et trouver la vérité, c’est un casse-tête. La désinformation, cela ne date pas d’hier mais c’est le volume qui augmente. », rappelle Nicolas Garneau, chercheur postdoctoral en informatique à l’Université de Copenhague.

    Et nous pouvons tous partager de la désinformation. Les réseaux sociaux sont conçus pour nous inviter à générer du contenu – « exprimez-vous », « posez des actions » – à partir de messages qui en appellent à nos #émotions.

    Il faut donc apprendre à se méfier des choix des #algorithmes et développer son esprit critique – « d’où ça sort ? », « quelle est la source de l’info ? »

    « Il ne faut pas oublier que ce sont des modèles économiques basés sur nos données. Ils enregistrent ce que l’on regarde et lorsqu’on s’exprime. Les plateformes exploitent nos #failles_psychologiques », rappelle Emmanuelle Parent, directrice générale et recherche du Centre pour l’intelligence émotionnelle en ligne (Le Ciel).

    Le professeur en journalisme à l’École des médias de l’Université du Québec à Montréal, Jean-Hugues Roy, s’intéresse plus spécifiquement à Facebook. Il remarque qu’il y a beaucoup de contenus viraux —et religieux— qui circulent. Qui plus est, en l’absence de véritables informations – en raison du blocage du contenu des médias par Meta – « il n’y a plus rien de pertinent. C’est un véritable marché aux puces de #contenus_viraux dont certains peuvent être toxiques. Cela peut prendre l’apparence de contenu journalistique, en ajoutant des éléments mensongers et trompeurs uniquement pour faire des clics. »

    Il est temps d’encadrer ces plateformes, poursuit-il. Une démarche entamée par le Canada avec le projet de loi C-18 qui vise à forcer les « géants du web » à indemniser les médias d’information —c’est ce projet de loi qui est la raison du boycottage des médias entrepris en ce moment par Meta au Canada.

    « Ce sont des entreprises privées et on s’attend à ce qu’elles prennent leurs responsabilités ou que les autorités le fassent. Nous avons une agence d’inspection des aliments au Canada, il est possible d’imaginer une agence d’inspection des réseaux sociaux alors que nos vies sont dessus et qu’ils font beaucoup d’argent avec nos données », pense M. Roy.

    Autrement dit, il faut un encadrement de ces outils par l’humain. « Leur raison d’être est de nous donner un coup de main, pas de décider à notre place », tranche encore Nicolas Garneau.

    https://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2023/12/15/desinformation-destabilise-democratie

  • Dans les collèges parisiens, le rectorat déprogramme un film d’animation sur une réfugiée palestinienne – Libération
    https://www.liberation.fr/culture/cinema/dans-les-colleges-parisiens-le-rectorat-deprogramme-un-film-danimation-su

    Le premier mail du #rectorat est tombé le 12 octobre, à l’attention de l’Association des cinémas indépendants parisiens (CIP), qui coordonne le dispositif « Collège au cinéma ». Au deuxième trimestre de cette année, les classes de sixièmes et de cinquièmes parisiennes n’étudieront finalement pas le film d’animation Wardi, qui a pour héroïne une fillette palestinienne vivant dans un camp de réfugiés à Beyrouth. Une décision du recteur de l’académie de #Paris, inédite en trente ans d’existence des dispositifs d’éducation à l’image (qui touchent 2 millions d’élèves par an), témoignent des professionnels désemparés. Un mail aux #enseignants la justifie par le « contexte d’extrême tension internationale et de ses conséquences potentielles sur notre territoire ». « Plusieurs enseignants ont fait remonter au rectorat des interrogations quant à l’opportunité de diffuser cette année ce film d’animation qui a pour cadre le conflit israélo-palestinien », étaye le courrier, estimant que « les circonstances dramatiques que connaît actuellement le Proche-Orient, la diffusion et l’exploitation pédagogique de Wardi pourrait se révéler très délicate ».

    Co-portée par le ministère de l’Education nationale, le ministère de la Culture, l’association l’Archipel des lucioles et le CNC, l’opération « Collège au cinéma » vise à faire découvrir aux classes plusieurs films retenus par un comité de sélection national, paritairement composé de représentants de la culture, de professionnels de l’image et de l’enseignement. Dans Wardi, le Norvégien Mats Grorud raconte l’exclusion sociale et politique du peuple palestinien à travers le regard d’une enfant de 11 ans, et retrace l’histoire traumatique de son grand-père, chassé de son village au moment de la #Nakba en 1948. Commandes de dossiers pédagogiques, recherche d’intervenants pour les classes, tout était prêt – figurent également au programme les 400 coups de François Truffaut et Tous en scène de Vincente Minnelli.

    « Donner des clés »

    Le jour où les CIP sont informés de cette déprogrammation, les enseignants venaient de compléter leur formation, suivie d’un temps d’échanges. Contrairement à ce que le rectorat laisse entendre, rien ne permet alors de conclure à un mouvement de panique, affirme Patrick Facchinetti, délégué général de l’Archipel des lucioles : « Si c’étaient les enseignants eux-mêmes qui avaient souhaité déprogrammer le film au regard du contexte actuel ou d’un manque de formation, on n’aurait pas le pouvoir de leur imposer de le projeter. Au contraire, cela aurait été entendable ! » Et d’ajouter : « Cette décision unilatérale nous pose question. L’école doit rester plus que jamais un sanctuaire où construire l’#esprit_critique des #élèves, apprendre à décoder les images et former des citoyens éclairés. On trouve regrettable de mettre de côté ce #film au regard de son sujet, alors que les jeunes sont en permanence inondés par les images et qu’il est nécessaire de leur donner des clés. »

    Si une marge de discussion semblait encore possible au matin du 13 octobre, jour de l’attaque au couteau dans un lycée d’Arras où est tué l’enseignant Dominique Bernard, le ton du rectorat s’est soudain fait sans appel. Invoquée : l’impossibilité d’assurer la sécurité des enseignants, en première ligne quand il s’agit d’aborder des sujets si complexes. Un comité d’urgence convoqué le 24 octobre en présence de la Drac Ile-de-France et de la ville de Paris n’y fait rien. Contacté par Libération, le rectorat de l’académie de Paris parle plus prudemment d’un #report : « Tous les professeurs qui participent à “Collège au cinéma” ne sont pas professeurs d’#histoire #géographie et par conséquent, ne possèdent pas tous les outils pédagogiques pour expliciter la complexité du contexte actuel. En l’état il nous semblait plus opportun de reporter la projection du film Wardi. » Le film est par ailleurs maintenu par les recteurs des quatre autres départements qui l’avaient sélectionné (le Val-de-Marne, la Lozère, le Lot-et-Garonne et la Marne), dissipant les soupçons d’un arbitrage du ministère de l’Intérieur lui-même.

    « Un si beau témoignage »

    « Les œuvres ne sont pas coupables », déclarait justement l’Observatoire de la liberté de création dans son communiqué du 25 octobre, dénonçant « la vague de déprogrammations et de reports d’œuvres d’artistes palestiniennes et palestiniens, ou dont le sujet a un rapport avec la Palestine ». Peu d’annulations sèches ont été comptabilisées jusqu’ici, mais les ajournements d’événements (tels ceux proposés à l’Institut du monde arabe en marge de l’exposition « Ce que la Palestine apporte au monde ») en disent long sur un climat inflammable.

    La sortie le 8 novembre du documentaire Yallah Gaza de Roland Nurier, collection de témoignages sur la situation dramatique de l’enclave palestinienne et le quotidien des civils #gazaouis, en offre encore un exemple. La tournée d’avant-premières prévues dans le réseau du GRAC (qui regroupe les salles Art et Essai de proximité en dehors de Paris) a connu trois déprogrammations en Rhône-Alpes, les exploitants se disant contraints de reporter des séances sous la pression des préfectures ou des mairies locales. « Ces gérants de salles ont cédé, explique Roland Nurier, mais dans 90 % des cas le film est maintenu, les exploitants répondent aux collectivités que le film n’est pas du tout un appel à la haine. Dans un petit village du Tarn-et-Garonne, on a quand même mis quatre gendarmes devant le cinéma… En cas de trouble à l’ordre public j’imagine, alors qu’il n’y a jamais eu aucun souci dans les débats que j’ai animés. »

    Sans nouvelles des protagonistes de son documentaire, à l’exception de son chef opérateur gazaoui Iyad Alasttal, le cinéaste ajoute, ému : « Je ne comprends pas les motivations de déprogrammer un film comme le mien ou comme Wardi, un si beau témoignage de transmission. C’en est presque ridicule. Je ne fais que constater dans mes déplacements une forte empathie du public, une demande de compréhension et de contextualisation de la situation. » La projection de Yallah Gaza prévue à l’Assemblée nationale le 9 novembre est encore à l’ordre du jour, malgré l’interdiction de la venue de la militante Mariam Abudaqa, membre du Front populaire de libération de la Palestine (classée comme organisation terroriste par l’Union européenne) et frappée d’un arrêté d’expulsion.

    « Wardi » : une jeune réfugiée palestinienne sur les traces de son passé
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/06/13/wardi-une-jeune-refugiee-palestinienne-sur-les-traces-de-son-passe_6042769_3
    Sortie du film "Yallah Gaza" de Roland Nurier
    https://www.france-palestine.org/Sortie-du-film-Yallah-Gaza-de-Roland-Nurier

    #déprogrammation #Palestine #Palestiniens #Proche-Orient

  • Macron défend la « riche cohabitation » entre la #raison et la religion, permise grâce à la laïcité

    Le président de la République détaille dans L’Express les nombreuses « #continuités » qu’il décèle entre « #Dieu et la science ».

    C’est l’un des sujets sur lesquels le mystère demeure. Quel est le véritable rapport d’Emmanuel Macron au #spirituel ? Élevé dans un établissement jésuite de Picardie - à sa demande -, avant de multiplier ensuite les grandes écoles et les diplômes dans la capitale, le président de la République est-il un cartésien rationnel, ou un croyant qui se fait violence ? Pense-t-il qu’il faut « réparer » le lien entre l’Église et l’État qui « s’est abîmé », ou considère-t-il que les questions de mœurs - religieuses - ne sont « pas (s)on affaire » ?

    Pour répondre à toutes ces questions, L’Express a recueilli un texte du chef de l’État, publié ce mardi, jour de son quarante-quatrième anniversaire. Dans l’hebdomadaire, le locataire de l’Élysée débute par un éloge de la science dont, « jamais, sans doute, l’humanité » n’aura « autant eu besoin » qu’aujourd’hui. À la fois pour faire face à la pandémie, bien sûr, mais aussi pour affronter les bouleversements écologiques et environnementaux, ou encore pour permettre les innovations indispensables au progrès.

    L’#égalité des droits en dignité, nouvelle égalité des hommes devant Dieu ?

    « Et Dieu dans tout ça ? », interroge ensuite Emmanuel Macron. « Contrairement à ce que l’interprétation toute voltairienne des #Lumières françaises a longtemps imposé comme grille de lecture, ce programme de développement de l’#esprit_scientifique ne s’oppose en rien à l’expression des religions », estime le président de la République, rappelant « qu’il ne s’agit pas d’imposer un #positivisme_forcené, une #religion_de_la_science qui se substituerait à toutes les interprétations du monde ».

    À l’échelle de l’Europe, de nombreuses « continuités entre Dieu et la science, (entre) religion et raison », apparaissent ainsi aux yeux d’Emmanuel Macron. « L’égalité des droits de l’homme en #dignité et en #droits n’a-t-elle pas été préparée par l’égalité des hommes devant Dieu pensée par le #christianisme ? De même l’#esprit_critique défendu par les Lumières n’a-t-il pas été précédé par le rapport individuel au texte sacré défendu par le #protestantisme ? », feint-il d’interroger pour appuyer sa thèse.

    « Séparer l’#ordre_temporel de l’#ordre_spirituel »

    S’inspirant ensuite tour à tour de l’écrivain humaniste de la Renaissance Rabelais, du « penseur anglais Tom McLeish », ou encore du « grand Jürgen Habermas », Emmanuel Macron termine sa démonstration en citant Aristide Briand, célèbre porteur de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État. « C’est en étant fidèle à (son) esprit, en suivant le chemin de concorde qu’il traçait que la France continuera à être une nation infiniment rationnelle et résolument spirituelle », estime le chef de l’État.

    Défenseur de la « riche cohabitation » - qui existe selon lui « en chacun de nous » - entre « aspiration à la raison et besoin de #transcendance », Emmanuel Macron affirme que « oui, la science et Dieu, la raison et la religion peuvent vivre côte à côte, parfois même se nourrir ». Ce que, d’ailleurs, il juge « même souhaitable ». Le tout, insiste-t-il cependant, grâce à au « cadre unique » de la laïcité, une « belle idée » dont la France dispose depuis un siècle. Et qui, en « séparant l’ordre temporel de l’ordre spirituel, rend (cela) possible ».

    https://www.lefigaro.fr/politique/macron-defend-la-riche-cohabitation-entre-la-raison-et-la-religion-permise-

    #Macron #Emmanuel_Macron #laïcité #religion #science

    • EXCLUSIF. Emmanuel Macron : «Ce en quoi je crois»

      Le chef de l’Etat expose sa vision de l’articulation entre rationalité et religion. L’une et l’autre peuvent se nourrir. « Cela est même souhaitable », écrit-il. Inattendu.

      Parce qu’il avait prévenu dès la campagne de 2017 - « Je ne sépare pas Dieu du reste » (confidence soufflée au JDD) -, nous avons eu envie de demander au chef de l’Etat : rationalité et spiritualité peuvent-elles, doivent-elles, vivre ensemble dans la France de 2022 ? Après une épidémie qui a mis la raison des uns sens dessus dessous, qui a vu la parole scientifique reléguée par les autres au rang de croyance en laquelle il est possible de ne pas avoir foi, Emmanuel Macron érige-t-il un mur entre science et religion ? Lui qui dans le passé n’a pas hésité à évoquer l’existence d’"une transcendance" le formule clairement dans le texte qu’il a écrit pour L’Express : « Aspiration à la raison et besoin de transcendance cohabitent en chacun de nous. »

      Cette certitude ne lui fait pas perdre de vue le nécessaire combat pour que « la science demeure un idéal et une méthode ». Inquiet de constater notamment la montée de l’intégrisme religieux, le président refait ici l’éloge de la laïcité, qui seule rend possible cette « cohabitation » en laquelle il croit de la rationalité et de la spiritualité.

      La pandémie que nous traversons en est l’exemple le plus prégnant. Sans la science qui, avec le conseil scientifique, les sociétés savantes, les médecins et les chercheurs du monde entier, a éclairé chacun de nos choix depuis le premier jour, nous aurions à déplorer beaucoup plus de décès. Sans la science qui, en quelques mois, a su inventer un vaccin, le produire et le distribuer, le monde continuerait de vivre au ralenti, de confinements en confinements, de drames en drames.

      La résolution du défi du siècle, le réchauffement climatique, est également indissociable de la science. A la fois pour comprendre la mécanique de ce phénomène, ce à quoi s’attellent régulièrement les milliers de scientifiques du Groupement international d’experts sur le climat. Et pour élaborer les solutions qui, énergies propres, stockage de carbone, matériaux biosourcés ou solutions agroécologiques, nous permettront de concilier développement humain et réduction des émissions de gaz à effet de serre, progrès et écologie.

      La science enfin se trouve au fondement des innovations qui changent et vont changer nos vies, elle est le moteur du progrès. Numérique, véhicules électriques, nouveau spatial : l’ensemble des produits et services qui façonnent notre époque de même que les révolutions qui, assises sur le quantique ou l’intelligence artificielle, feront la décennie sont marqués par une empreinte scientifique forte.

      Cette part croissante de la science dans le cours du monde exige des grandes puissances qu’elles investissent massivement dans ceux qui, chercheurs, techniciens, innovateurs, sont les artisans de la recherche et de l’innovation.

      Les acteurs privés bien sûr s’engagent qui, pour les plus importants, assument d’explorer des voies qui ne trouveront pas toujours d’issue marchande. Mais c’est d’abord à la sphère publique que revient la mission de constituer un terreau favorable à l’excellence scientifique.

      Depuis cinq ans, la France qui, de Louis Pasteur à Pierre et Marie Curie, se distingue par une tradition hors norme confirmée par les récents prix Nobel et médaille Fields obtenus par ses ressortissants, renoue avec une stratégie d’investissement massif dans ce domaine. La loi de programmation pour la recherche, dotée de 25 milliards d’euros sur dix ans, scelle un effort inédit pour rattraper le retard pris et permettre la montée en gamme de nos universités et de nos laboratoires de recherche. Nous avons aussi, dès 2017 puis à la faveur de France relance et de France 2030, acté de grandes ambitions pour l’intelligence artificielle, le quantique ou encore la santé.

      Au niveau européen, notre pays a été à l’initiative pour que le programme-cadre de recherche et développement de la Commission se dote d’un budget à la hauteur des enjeux - près de 100 milliards d’euros - et consente enfin un effort pour la recherche fondamentale et les jeunes chercheurs.

      Il ne s’agit toutefois là que d’un début, un rattrapage et une indispensable modernisation qui nous permettent plus d’ambition de changement et d’investissement pour l’avenir.

      Mais l’enjeu n’est pas seulement budgétaire, il est culturel. Car, parallèlement à l’augmentation du besoin de science, la remise en cause du discours scientifique n’a cessé de se développer dans nos sociétés.

      Le complotisme gagne du terrain et prend des formes de plus en plus extrêmes, comme en témoigne l’emprise croissante de la mouvance QAnon.

      L’intégrisme religieux, et ses explications totalisantes qui privilégient la foi sur la raison, la croyance sur le savoir et excluent le doute constructif, devient de plus en plus prégnant.

      L’avènement de l’ère du « tout-se-vaut » disqualifie chaque jour un peu plus l’autorité du chercheur, dont la parole est mise au même niveau que celle des commentateurs.

      En même temps que nous nous donnons les moyens d’atteindre l’excellence scientifique, il est donc nécessaire d’agir pour que la science demeure un idéal et une méthode, que le « vrai » retrouve ce statut d’"évidence lumineuse" que décrivait Descartes.

      Voilà pourquoi j’ai lancé le 29 septembre 2021 la commission les Lumières à l’ère numérique. Présidé par le sociologue Gérald Bronner, ce collectif de 14 experts reconnus formulera des propositions pour faire reculer le complotisme et éviter que le flux informationnel auquel chacun est confronté ne présente des faits orthogonaux à ce qui dit le consensus scientifique, ce qui est trop souvent le cas.

      Voilà pourquoi aussi la nation tout entière doit se mobiliser pour opposer au complotisme le raisonnement éclairé, au relativisme la culture des faits et la reconnaissance de l’autorité scientifique, à l’intégrisme une République ferme dans sa défense, forte de ses valeurs, nourrie par ses débats. Gaston Bachelard définissait « l’esprit scientifique » comme la faculté à « se défaire de l’expérience commune » et à accéder à cette idée que « rien ne va de soi, rien n’est donné, tout est construit ». Il nous faut faire de la formation à l’esprit scientifique dès le cycle primaire. L’école en effet ne saurait seulement instruire. Elle doit faire des républicains, c’est-à-dire forger des êtres informés et libres. Citoyens. Ce sera là un grand défi des années à venir.

      Et Dieu dans tout ça ? Contrairement à ce que l’interprétation toute voltairienne des Lumières françaises a longtemps imposé comme grille de lecture, ce programme de développement de l’esprit scientifique ne s’oppose en rien à l’expression des religions.

      D’une part parce qu’il ne s’agit pas d’imposer un positivisme forcené, une religion de la science qui se substituerait à toutes les interprétations du monde. Comme l’a si bien résumé Rabelais, la science ne vaut en effet que lorsqu’elle est éclairée et guidée par les sciences humaines, la philosophie, le politique et s’inscrit dans un débat démocratique visant à construire l’intérêt général.

      Dieu et la science ne s’opposent pas ensuite parce que la croyance en l’un est souvent allée historiquement avec le développement de l’autre. Les travaux sont anciens qui ont montré combien l’islam avait nourri une tradition d’algèbre, d’astronomie et de médecine puissante. Plus récemment, le penseur anglais Tom McLeish a fait état des apports réciproques entre développement de la science et développement du fait religieux lors de la petite Renaissance du XIIIe siècle - un évêque anglais aurait même eu l’intuition du big bang. Dans son dernier ouvrage, le grand Jürgen Habermas a montré comment la philosophie grecque a pu se nourrir du religieux, et notamment de la rupture avec les mythes à l’âge coaxial (de 800 à 200 av. J.-C.).

      Au-delà, je crois profondément qu’il peut exister des continuités entre Dieu et la science, religion et raison. Regardons notre Europe ! L’égalité des droits de l’homme en dignité et en droits n’a-t-elle pas été préparée par l’égalité des hommes devant Dieu pensée par le christianisme ? De même l’esprit critique défendu par les Lumières n’a-t-il pas été précédé par le rapport individuel au texte sacré défendu par le protestantisme ?

      Oui, la science et Dieu, la raison et la religion peuvent donc vivre côte à côte, parfois même se nourrir. Cela est même souhaitable tant aspiration à la raison et besoin de transcendance cohabitent en chacun de nous.

      Nous avons, en France, un cadre unique qui, séparant l’ordre temporel de l’ordre spirituel, rend possible cette riche cohabitation : la laïcité. Artisan de cette belle idée, Aristide Briand disait : « Il fallait que la séparation ne donnât pas le signal de luttes confessionnelles ; il fallait que la loi se montrât respectueuse de toutes les croyances et leur laissât la faculté de s’exprimer librement. »

      C’est en étant fidèle à l’esprit de Briand, en suivant le chemin de concorde qu’il traçait que la France continuera à être une nation infiniment rationnelle et résolument spirituelle.

      Nation de citoyens libres de critiquer et libres de croire.

      https://www.lexpress.fr/actualite/politique/exclusif-emmanuel-macron-ce-en-quoi-je-crois_2164676.html

      déjà signalé par @arno ici:
      https://seenthis.net/messages/940839

  • Haine en ligne et régulation des réseaux sociaux | Documentation
    http://disciplines.ac-toulouse.fr/documentation/haine-en-ligne-et-regulation-des-reseaux-sociaux

    Après l’assassinat de Samuel Paty, comment faire parler les élèves sur le rôle des réseaux sociaux et la diffusion de la haine en ligne, apporter des éléments juridiques et favoriser la réflexion critique et citoyenne ?

    Article proposé par Chantal Combes-de Cazanove, professeur documentaliste au collège-Lycée Saint Joseph à Gaillac]

    #EMI #SNT #réseau_social #esprit_critique #séance

  • Covid19 Fédération sur Twitter :
    🔷🔹Appel à une grande vigilance 🔹🔷 Hold Up, un monument de désinformation ?
    https://twitter.com/C19Federation/status/1326595799858475009

    👉 Depuis quelques jours, les réseaux sociaux sont envahis de teasers préparant la sortie d’un documentaire « choc », Hold Up. Ce film (long de 2h40 ! ) prétend révéler un véritable scandale dans la gestion de l’épidémie de Covid19 sur fond de corruption.

    Après son visionnage, nous – le collectif Covid 19 Fédération – avons décidé d’en faire une analyse détaillée tant les “informations” qu’il véhicule sont trompeuses, dangereuses ; en fait, totalement irresponsables._

    […]

    il nous semble que c’est faire preuve de la plus grande irresponsabilité que de diffuser, maintenant - en pleine crise, et sans aucun recul - , un tel “documentaire.

    • J’ai tenté de le regarder, mais j’avoue que sans parler du fond rien que le montage est effarant avec un nombre élevé de coupures rapides mêlées à un fond musical flippant. Et surtout à un moment entendre un médecin dire que « nous avons été bombardé » ça m’a fait bondir et je n’ai plus supporté de poursuivre le visionnage. Non, il n’y a pas eu de bombardement, il faut arrêter les âneries ! Il me semble plus qu’inutile si on souhaite faire comprendre ce qui se passe d’utiliser des termes faux et anxiogènes, j’aimerai voir une analyse de cette crise dans des termes intelligents pas un truc qui surfe sur le #complotisme pour faire de l’audience. D’autant que les questions à se poser réellement ne manquent pas.

    • @reka, le lien gratuit vimeo a été supprimé. Ce qui m’ennuie c’est que c’est une jeune militante qui me l’a envoyé alors que nous avions déjà discuté (je croyais suffisamment clairement) de l’absurdité de ces thèses. Je discute beaucoup, c’est l’unique moyen d’action que j’ai gardé pour interroger poursuivre et ancrer une pensée politique libératrice, reprendre la parole et les mots, parler encore et encore et déconstruire en questionnant et cela dans divers milieux et surtout sans à priori avec qui et où. Et je suis très inquiète des dérives que j’entends ou vois (comme ce film) qui amalgament n’importe quoi pour les déverser dans des cerveaux perméables à cette bouillie sous des dehors révolutionnaires. Comme si la réflexion et l’organisation de la pensée commençaient à être salement atteintes dans leur fondement même.

    • pour l’instant, l’analyse la plus complète et ettayée que j’ai trouvée est celle de Loïc Steffan : Loïc Steffan :
      https://www.facebook.com/loic.steffan/posts/10221632402871394 (archive hors FB : https://archive.vn/iJQxy )
      Et il y a la possibilité de participer à un fact check collectif chez captainfact : https://captainfact.io/videos/4Y7d
      Deux liens qui sont parmi d’autre sur la tentative de mise en commun des ressources dont il est question ici https://seenthis.net/messages/886194 comme le signale @jeanmarie (merci !)
      #HoldUp

    • Quelques sources sur le producteur et le réalisateur

      Le 6 novembre, France soir publie une longue interview via visioconférence cf YT nommée debriefing de Christophe Cossé, producteur du film « Hold-Up » où l’on se tutoie entre potes journalistes.
      #rance_soir

      Quant au réalisateur Pierre Barnérias il a réalisé M et le 3e Secret film documentaire sorti en 2014 au cinéma

      Ce film documentaire de 110 minutes est une enquête sur les apparitions de la Vierge Marie et plus particulièrement celle de Fatima en 1917 ou elle révéla 3 secrets à des enfants. Deux furent révélés et se produisirent mais le troisième qui devait être divulgué à une certaine date, ne le fut que bien plus tard.

      #tout_va_bien

    • Pour rappel, cela fait plus d’un an que France soir n’a plus aucun journaliste du tout, n’est officiellement plus une « entreprise de presse », et qu’il s’agit uniquement depuis lors d’un « site d’actus/blog » tenu juste par le propriétaire du nom. Et c’est assez dégueu parce que plein de gens continuent de relayer ça comme s’il s’agissait « d’articles de journal », fût-ce un journal de mauvaise qualité, alors que c’est pire c’en n’est même plus un du tout.

    • Une problématique un peu différente du debuking omniprésent :

      Après quelques journées à ruminer les échanges lus sur des forums de déminage consacré à un récent nanar complotiste sur la covid-19, que je ne citerai pas sur ma page pour ne pas lui donner davantage de publicité encore (il en a reçu bien assez à mon goût), j’envisage sérieusement de me lancer dans l’analyse du discours complotiste, sous un angle linguistique / psycholinguistique / sociolinguistique, me disant qu’il y a là une vraie question d’utilité publique à laquelle il est urgent de s’atteler.

      Je suis frappé des récurrences dans le discours complotiste en général (avec son lot de sophismes caractérisés : inversion de la charge de la preuve, homme de paille / caricature, amalgame...), et m’interroge sur la façon dont une science de la structure du discours ou de l’argumentation, disons, pourrait en rendre compte.

      Ce discours se développe souvent en retrait de tout raisonnement contradictoire - ainsi ce film très clairement complotiste, comme beaucoup de productions de ce type, loin de mettre en dialogue des thèses contradictoires, se présente comme un réquisitoire à charge (ce qui est le contraire par essence de tout raisonnement analytique, scientifique - au sens large - ou non d’ailleurs), et n’envisage pas un instant de prendre au sérieux la validité d’une proposition contraire à son credo.

      « L ’évidence interprétative », est un autre trait saillant des discours complotistes : il s’agit de feindre ne pas imposer de relations entre prémisses et conclusions (’tirez-en vos propres conclusions’ est une autre antienne complotiste), tout en créant les conditions nécessaires (orientation argumentative au sens de Ducrot 1981, par ex.) à l’émergence d’un ensemble limité de propositions-conclusions bien orientées. Cet aspect là serait aisé à saisir dans une théorie formelle du discours.

      Cette « évidence interprétative » est bien sûr consubstantielle à l’idée, pour le complotiste, du caractère acquis de ses croyances et de l’abondance des « preuves » afférentes, et donc, du rejet de la charge de la preuve. Tout ceci rend particulièrement difficile le dialogue contradictoire avec le complotiste, puisqu’il est un peu une monade (au sens leibnizien) aux portes et fenêtres fermées, inaccessible à la raison d’autrui, à l’inter-subjectivité critique. Et lui donne le sentiment de sa toute-puissance intellectuelle. Ce n’est, bien sûr, que l’illusion d’une « pensée » renfermée sur elle-même et ses biais cognitifs qui sont autant de forteresses impénétrables. La psycholinguistique expérimentale est une autre porte d’entrée dans l’étude du discours complotiste, à cet égard.

      Le champ n’est pas vide, loin s’en faut (Le Caroff & Foulot, Nicolas, Zaragella & Annoni, etc.), mais une approche formelle / quantitative / expérimentale, peu représentée dans ce que j’ai pu trouver, me semble à même d’apporter des éclairages nouveaux. Qu’en pensez-vous ?

      vu sur FB https://www.facebook.com/patrick.caudal/posts/10158836027124525

  • Esprit scientifique, esprit critique

    « Esprit scientifique, esprit critique » est un projet de la Fondation La main à la pâte pour les cycles 2, 3 et 4, ainsi que la classe de seconde. Il propose aux élèves et aux enseignants d’affuter les outils leur permettant de se forger un avis sur le monde, en s’appuyant sur des séances de sciences.

    Bien observer, tester, apprendre à soupeser l’information, s’y appuyer pour argumenter, cultiver ses capacités de résolution de nouveaux problèmes... Ces compétences sont au coeur de la pratique des sciences et peuvent être mises à profit dans la vie quotidienne pour se faire une vision solide et honnête du monde.

    https://www.fondation-lamap.org/fr/esprit-scientifique

    #esprit_critique #ressources_pédagogique #pensée_critique

  • Académie de Paris - Jouer à débattre
    https://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p2_2044840/jouer-a-debattre

    Jouer à débattre (JAD) est un dispositif de médiation scientifique qui s’adresse aux adolescents. Ce sont des jeux de rôles basés sur une fiction autour d’innovations technologiques et scientifiques pour apprendre à débattre. Ils sont destinés à être joués en classe ou au CDI. Chaque jeu est accompagné de ressources documentaires en accès libre et gratuit sur internet pour intéresser les élèves aux sciences et contribuer à l’éveil de leur esprit critique, par le jeu et une approche transdisciplinaire des questions scientifiques et sociétales : l’humain augmenté, l’intélligence articicielle, etc.

    #EMI #esprit_critique

  • #France : #Castaner redoute une montée du #communautarisme

    Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a déclaré jeudi qu’il redoutait une montée du communautarisme en France à la faveur de l’épidémie de #coronavirus et des mesures de #confinement, susceptibles selon lui de provoquer un #repli_communautaire.

    “Je crains le risque de communautarisme et que le communautarisme puisse se développer”, a-t-il déclaré lors d’une audition en visioconférence devant la mission parlementaire portant sur l’impact, la gestion et les conséquences de l’épidémie de coronavirus.

    “L’organisation du renforcement communautaire dans une période où une société doute est quelque chose à laquelle tous les pays ont pu faire face”, a-t-il ajouté. “C’est un sujet qui peut provoquer du repli sur soi et peut provoquer du repli communautaire, c’est un sujet de #préoccupation que nous suivons et que nous analysons pour nous préparer à la sortie du confinement, le moment venu”.

    Christophe Castaner a également évoqué, sans donner plus de précisions, des “réseaux d’ultra droite et d’ultra gauche”, très actifs “sur les réseaux sociaux” et appelant “à préparer un certain nombre d’actes qu’ils voudraient commettre à la sortie de la période de confinement”.

    https://fr.reuters.com/article/idFRKCN21R1EB


    https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Reprise_deconfinement_Mai2020/69/5/Fiche-Replis-communautaires_1280695.pdf
    –-> attention à ne pas critiquer devant vos enfants les « mesures gouvernementales », car ielles peuvent après en parler à l’école et... tac :

    certaines questions et réactions d’élèves peuvent être abruptes et empreintes d’#hostilité et de #défiance : remise en question radicale de notre société et des valeurs républicaines, méfiance envers les discours scientifiques, fronde contre les mesures gouvernementales, etc.

    #risque #repli_communautariste #communautarisme #déconfinement #ultra_droite #ultra_gauche #extrême_droite #extrême_gauche #mesures_gouvernementales #fake-news #école #valeurs_républicaines #idéaux_républicains #France #radicalisation #complotisme #idées_radicales #mots #vocabulaire #terminologie #communauté #universalisme #intégration #cohésion_sociale #lien_social #identité #lien_positif #vigilance #peur #religion #vengeance #apocalypse #antagonismes #confusion #autorité_scientifique #science #signalement #indivisibilité_de_la_République #unicité_du_peuple_français #égalité_hommes_femmes #laïcité #esprit_critique #complotisme #socialisation_positive
    #géographie_culturelle

    ping @cede @karine4

    via @isskein

  • Liens d’information et de réflexion sur la #crise_sanitaire actuelle et ses enjeux
    À compléter et à partager !

    Informations pratiques sur le coronavirus COVID-19 et sur les consignes sanitaires : https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus
    https://www.franceinter.fr/coronavirus-voici-des-sources-fiables-pour-vous-informer-en-evitant-les-

    Un directeur de recherche et spécialiste des coronavirus dénonce le #désengagement dans la #recherche_publique :
    https://universiteouverte.org/2020/03/04/coronavirus-la-science-ne-marche-pas-dans-lurgence
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/specialiste-coronavirus-chercheur-marseille-regrette-ma
    https://www.humanite.fr/bruno-canard-le-chercheur-qui-avait-alerte-en-2015-sur-le-risque-de-coronav

    Les #personnels_soignants face au coronavirus :
    https://www.youtube.com/watch?v=C5B6DqQ5Ye8


    https://www.youtube.com/watch?v=7ObyOFpsHBw

    https://www.youtube.com/watch?v=APjQoMta8Ic

    Les hôpitaux en détresse bien avant la crise sanitaire : https://www.franceinter.fr/politique/le-medecin-qui-a-interpelle-macron-il-fallait-qu-il-recoive-le-message-d

    #Collectif_Inter-Hôpitaux : https://www.collectif-inter-hopitaux.org/revue-de-presse
    https://www.facebook.com/lecollectifinterhopitaux

    Livre (téléchargeable) sur la destruction de l’#hôpital_public : http://www.raisonsdagir-editions.org/wp-content/uploads/Casse_siecle_pages.pdf

    Ce que cette crise sanitaire révèle de notre #système_économique : https://www.liberation.fr/debats/2020/03/13/coronavirus-briser-le-tabou-budgetaire_1781447
    https://france.attac.org/se-mobiliser/que-faire-face-au-coronavirus/article/un-monde-instable-et-imprevisible-a-l-heure-du-coronavirus
    https://www.lesinrocks.com/2020/03/18/actualite/societe/coronavirus-comment-les-reformes-liberales-ont-casse-le-service-public-h

    https://www.franceculture.fr/emissions/coronavirus-radiographies-podcast

    Reçu par mail (22.03.2020) de la part de Vanessa Pinto, via la mailing-list Facs et labos en lutte, avec ce message :

    Je me permets de partager un document collaboratif destiné à mes étudiant.e.s (notamment en licence Sciences sanitaires et sociales). Il contient quelques liens d’information et de réflexion sur la crise sanitaire et sur les #services_publics (#hôpitaux, enseignement supérieur et recherche, etc.). Les étudiant.e.s pourront y ajouter leurs propres liens, puisque je vais le leur transmettre sous forme de wiki. L’idée est de les inciter à s’informer sur la situation actuelle et sur les enjeux qu’elle révèle et à exercer leur #esprit_critique vis-à-vis des #réformes en cours. Dans la continuité de cours alternatifs qui concernaient la réforme des retraites et la LPPR, il s’agit ainsi de sensibiliser aux différents enjeux actuels les étudiant.e.s peu informé.e.s et de fournir aux autres davantage de ressources, en espérant que cette période de confinement deviendra un moment d’ouverture (et que, bien sûr, leur état sanitaire, matériel et psychologique le leur permettra).

    #coronavirus #covid-19 #ressources_pédagogiques #économie

  • Liberté académique

    Podcast Sciences, Esprit Critique & Liberté

    Nous interviewons des chercheurs, enseignants et auteurs ayant des idées intéressantes, et qui défendent la #pensée_libre, rationnelle et empirique. Nous luttons à notre niveau contre un certain #anti-intellectualisme d’une partie de la classe intellectuelle. Nos interviews se font en français ou en anglais.

    Science, Critical Thinking & Freedom Podcast

    We interview researchers, teachers and authors who have interesting ideas, and who defend free, rational, evidence-based thought. We oppose as best we can a sort of anti-intellectualism coming from a section of the intellectual class. We carry out interviews in English and in French.

    https://soundcloud.com/liberte-academique

    #audio #podcast #liberté_académique #université #recherche #science #liberté #esprit_critique

    ping @simplicissimus @fil

  • [Vidéo à voir] "Enseigner la Pensée Critique ? - Le Bénéfice du Doute #6"
    Il y a des gens qui t’éclairent. Y’a des gens qui t’ouvrent la conscience à force de questions (#maïeutique ?) ou te font t’en poser mille et cent comme la bande de La Tronche en biais et autres membres de l’Association pour la Science et la Transmission de l’Esprit Critique.
    Pis y’a des gens qui, par la porte ou par la fenêtre, ouverte, vont aussi t’apporter de la vigueur. C’est souvent le cas de celleux qui se consacrent, corps et âmes, à l’Educ Pop. Et moi je suis clairement leur enfant. Et leur enthousiasme me fait toujours un bien fou (particulièrement en ces temps quand l’horizon me semble de plus en plus sombre...)
    Alors cette émission enregistrée avec Patrick Baranger et Jade Herbert des Petits Débrouillards, autant dire qu’elle m’a régalé les neurones et titillé la sérotonine !
    Je vous file l’adresse plutôt que continuer à blablater : https://youtu.be/X04bYhypN2I


    Et un extrait :

    Mais plus on pense de manière critique, plus on peut avoir peur ! Comment on peut avoir envie de se faire peur ?! Comment on peut donner envie aux gens de penser mieux puisque penser mieux ne rend pas heureux ?!

    Et cette citation :

    Ah ! ce n’est pas dans la science qu’est le bonheur, mais dans l’acquisition de la science !
    Edgar Allan Poe

    #enseignement #Education_Populaire #EducPop #critique #esprit_critique

  • Column : Why geography matters for students now more than ever | PBS NewsHour

    https://www.pbs.org/newshour/education/column-geography-matters-students-now-ever

    Intéressant pour poser les termes d’un nécessaire débat autour de cette question.

    Geography matters more now than ever because students need to know human geography. They need to understand the relationships that exist between cultures.

    #géographie #savoir #connaissance #esprit_critique #éducation

  • L’#AfD appelle les jeunes Allemands à la délation

    Dans plusieurs régions d’Allemagne, le parti d’#extrême_droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) ouvre des #plateformes en ligne pour que les élèves puissent dénoncer les enseignants qui font preuve d’#esprit_critique à son égard.
    “Alternative pour l’Allemagne (AfD) incite élèves et parents d’élèves à dénoncer les enseignants de gauche”, titre à sa une le quotidien de Brême et de la Basse-Saxe Weser-Kurier. Annoncé le 11 octobre par la fédération régionale de l’AfD pour une application en 2019 à Brême, ce type d’initiative existe déjà à Hambourg, à Berlin et dans d’autres Länder. “Quand des professeurs présentent l’AfD sous un jour négatif, ils doivent craindre d’être dénoncés par les élèves sur une plateforme en ligne prévue à cet effet”, résume le quotidien régional.

    https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/lafd-appelle-les-jeunes-allemands-la-delation
    #Allemagne #délation #éducation #école #it_has_begun #réseaux_sociaux

  • Le #CorteX

    Le #CORTECS (Collectif de recherche transdisciplinaire esprit critique & sciences) est né en 2010 dans un triangle entre Grenoble, Marseille et Montpellier. Il a pour objectif central la transmission des divers aspects de l’esprit critique, la pensée critique ou sceptique (critical or skeptical thinking chez les anglophones), qu’on la nomme zététique, à la suite d’#Henri_Broch, hygiène préventive du jugement comme Jean Rostand, ou autodéfense intellectuelle à l’instar de Noam Chomsky. Conjointement, le collectif vise la mise en réseau de toutes les personnes étudiant ou travaillant sur un sujet relatif à l’élaboration, à l’usage ou à la diffusion de la pensée critique, quelle que soit leur origine disciplinaire et leur statut professionnel.

    https://cortecs.org/le-cortex/qui-sommes-nous
    #esprit_critique #pensée_critique #pensée_sceptique #zététique

    Le site propose également du #matériel_pédagogique (cours, séminaires, exercices, TP, etc.)
    #pédagogie #ressources_pédagogiques

    • Pensée critique

      Trois axes, deux couches

      Le projet scientifique est décliné en trois axes complémentaires, résumés ici et détaillés plus bas.

      Le premier axe Pensée critique et santé vise à étudier les différents freins dans l’accès à l’information des patients et des professionnels de santé ; à lorgner tous les points noirs du triangle patient / professionnel / savoir médical ; à examiner dans quelle mesure le système de publication actuel et les consortiums éditoriaux déforment, et parfois malmène l’information médicale brute, au prix de créer des conceptions erronées en santé ; et à envisager des solutions didactiques adaptées tant pour le grand public que pour les thérapeutes professionnels pour faire émerger, cerner et mettre en balance les heuristiques de jugement.
      L’enjeu de l’axe n°2, Pensée critique et épistémologie est d’explorer les critères d’inclusion ou d’exclusion de certaines analyses dans le champ des connaissances scientifiques. Quel statut donner aux scénarios complotistes, aux créationnismes, à certains corpus théoriques thérapeutiques désuets ? Y a-t-il réellement des critères de scientificité vs. de pseudo-scientificité, et ce dans tous les domaines ? Le scepticisme méthodologique est-il moniste, le rationalisme « à l’occidentale » est-il un modèle abouti, complet, ou dépassable ? Y a-t-il une pluralité de méthodes et de critères, des critères emboîtés ?
      Le troisième pied du triptyque, Pensée critique et pensées radicales extrêmes, se penche sur les processus conduisant des groupes sociaux à développer des théorisations « ultra-radicales », ou « extrêmes » sur le plan politique, en empruntant des discours ou des pseudo-concepts scientifiques pour asseoir leur base. Ainsi en est-il par exemple des courants anti-vaccination, des mysticismes écologiques, des négationnismes historiques, des créationnismes et des radicalisations religieuses. S’il en était besoin, janvier 2015 a sonné le glas d’un certain angélisme à leur propos. Cet axe convoque la psychologie sociale, bien sûr, mais également les recherche en éducation préventive, la philosophie morale, et bien entendu la science politique.


      https://pensee-critique.science/?page_id=16#epistemologie

  • Supporter de #Trump, il fête la fin de l’#Obamacare sans savoir qu’il en bénéficiait
    http://www.rtbf.be/info/dossier/election-presidentielle-americaine-la-course-est-lancee/detail_supporter-de-trump-il-fete-la-fin-de-l-obamacare-sans-savoir-qu-il-en-be

    « Je ne suis pas sur l’Obamacare, mon assurance santé est via l’ACA, c’est ce qu’ils ont dû inventer après que l’Obamacare s’écrase et brûle aussi mal qu’il a brûlé. Donc moi, ça va aller », répond alors l’auteur du statut qui ne réalise toujours pas qu’il a été berné par les discours anti-Obamacare alors qu’il en était lui-même un bénéficiaire.

    C’EST LA MEME CHOSE, PUNAISE (1) !

    Réalisant la confusion, le premier intervenant lui envoie alors un mème insultant avant d’ajouter : « Non mais sérieusement, tu te fous de ma gueule ? C’EST LA MEME CHOSE, PUNAISE (2) ! Obamacare est juste le nom stupide de l’ACA inventé par les Républicains pour faire en sorte que les électeurs crétins comme toi méprisent l’idée même de ce projet juste en entendant le nom. Et ça a marché, on dirait », lui lance-t-il, ajoutant une batterie d’émoticônes hilares.

    #Affordable_Care_Act #ACA

    (1)(2) Le texte original ne comporta pas le mot « punaise » mais un mot dont le sens dans le texte est selon moi « proche » de « punaise ».

  • Parlons-nous de la même chose ? – L’information philologique
    http://iphi.hypotheses.org/335

    Faisons l’hypothèse audacieuse que la question du latin et du grec au collège n’est ni disciplinaire, ni linguistique, ni même culturelle mais méthodologique. Postulons que ce qui risque de manquer de plus en plus aux générations d’élèves à venir, ce ne sont ni les déclinaisons, ni l’alphabet grec, ni la mythologie, mais bel et bien la méthode par laquelle ces différents items sont conservés : j’ai nommé la philologie.

    #philologie #esprit_critique #éducation_nationale

    • Vu qu’y a agoravox en premier, c’est l’occasion pour rapporter que la modération avait rejeté ce texte : http://seenthis.net/messages/368668 au motif :

      Nous vous remercions d’avoir soumis votre article (Petit dictionnaire
      d’ethnologie humaine) sur AgoraVox. Toutefois, le comité de rédaction n’a
      pas validé sa publication. Nous considérons en effet que l’article est
      outrancier et inutilement polémique.
      Nous vous encourageons, à l’avenir, à proposer des articles plus modérés
      et pondérés dans leur approche.

      L’indépendance se doit donc d’être pondérément polémique j’imagine ...

    • M’enfin, vous déconnez. C’est exactement le même procédé, en plus grossier, que la presse la plus main stream, un peu de vérité (citer bastamag comme exemple de site « indépendant ») et un max d’intox (présenter des indépendants dont la fonction première est de créer une dépendance à des « théorie » qui expliquent tout, c’est-à-dire rien, par ex. égalité et réconciliation, c’est la preuve par 9 que cette liste est de la merde). L’esprit critique ça commence par ne pas gober les hameçons, même enrobées de la mie de pain le plus présentable, même bien cachée dans le merveilleux poisson de l’indépendance, terme toujours utilisé par les apolitiques (c-à-d la droite), et les fafs..

    • Je ne comprends pas pourquoi un site de droite, d’extrême droite, ou complotiste ne pourrait pas être indépendant ?

      Pour moi il y a très peu de confusionnisme car je ne pense pas que les gens de E&R (par exemple) essaient d’embrouiller les gens de gauche, mais plutôt qu’ils piochent où ils veulent ce qu’ils veulent pour se construire leur doctrine. Et franchement quand en face il n’y a que des personnes pour crier au confusionnisme, ou dire que c’est nauséabond, ou que c’était à la gauche qu’ils l’ont volé et qu’ils avaient pas le droit ça fait pas sérieux. Et que ça leur donne du crédit par rapport à la riposte apportée.

    • Oui, indépendant ne veut rien dire. C’est parfait pour les fafs.
      Tu pense ce que tu veux. Mais tu peux aussi te renseigner. Il n’y a pas un fascisme que ne se soit occupé « d’embrouiller les gens de gauche ». Le NSADP se revendique du « national socialisme » (avec du rouge dans le drapeau pour rappeler aussi son nom d’origine faisant référence aux « ouvriers »). Mussolini sort du parti socialiste, un prototype de ces « gens de gauche embrouillés », un modèle de la ressource dont ces partis ont besoin. Soral la ramène sur son passage au PCF pour montrer aussi la voie (qui s’impose) de la gauche à la droite, etc.
      E&R ne « construit » aucune « doctrine », mais picore de ci de là de quoi revivifier la thèse du complot juif, et faire du fric depuis cette escroquerie intellectuelle.

    • Je me renseigne justement, et j’ai du mal à comprendre comment des gens qui se pincent le nez et ferment les yeux dès qu’ils voient un truc apparenté à ces courants se renseignent.

      Je pense que faire appel au « confusionnisme » ça démontre qu’on est sur une position statique, et qu’au lieu d’affronter les nouvelles idéologies type « droite des valeurs gauche du travail » de Soral qui pioche un peu partout en les prenant comme telles, on botte en touche en disant « hey c’était à nous il a pas le droit de les prendre et il embrouille les cerveaux faibles ». En tout cas c’est quelque chose que je constate régulièrement, et c’était du pain bénit pour les gens d’E&R

  • Le gendarme et le voleur
    http://cyrille-borne.com/article327/le-gendarme-et-le-voleur

    Le gendarme et le voleur

    Il y a quelques jours de cela, j’avais écrit que je n’arrivais pas à m’en sortir avec le moteur de recherche duckduckgo et qu’il serait peut être temps d’arrêter de céder à la paranoïa pour savoir faire la part des choses entre les vrais méchants et les pas si méchants que ça. Avec l’attentat de Charlie Hebdo on a un triste exemple qu’il faut prendre en considération. Une fois de plus les agités du bocal posent l’équation suivante. Le gouvernement va nous poser des lois anti-terroristes de la mort pour ne plus revivre les événements du sept janvier, l’internet va prendre sévère, la solution, les lois liberticides, tout ça. Je note là un paradoxe qui est de taille. La police, les agents du GIPN, du GIGN, ont été particulièrement acclamés et mis en avant lors des attentats, à juste titre. Les policiers qui ont essayé de protéger les dessinateurs l’ont fait au péril de leur vie, parmi eux, un musulman qui est mort pour des idées qu’il ne défendait certainement pas, mais qui a exercé sa mission jusqu’au bout, c’est le moins que l’on puisse dire. Les services anti-terroristes ont réussi à neutraliser les coupables, montrant leur efficacité, la France acclame d’une part le dévouement dans l’exercice des fonctions, d’autre part le professionnalisme dans une situation totalement ingérable, des hommes et des femmes qui nous protègent.

    Le paradoxe est le suivant. Si en France on voit se développer une surveillance de type NSA, des fermetures de sites jugés dangereux, elle sera réalisée par des professionnels, peut être pas les mêmes que sur le terrain, mais dans la même veine, des gens qui accomplissent leur mission au service de la nation et non pas dans le cadre d’une quelconque volonté de faire taire l’internet ou de le contrôler. Le paradoxe, c’est d’avoir confiance en des hommes qui tiennent des flingues et qui sont prêts à mourir pour nous défendre mais de penser que la même institution cherche à nous piéger lorsqu’il s’agit d’internet. Si comme tout le monde le dit, la marche républicaine, les événements de la semaine dernière ont profondément marqué et changé la France, tout site internet exerçant des activités légales devrait soutenir les gens qui veillent sur nous, le Framablog bien sûr ouvre le bal dans le sens contraire.

    #libre #internet #libertés #esprit_critique

    • C’est cela le monde dans lequel on vit, le gendarme est bon pour prendre une balle, mais pas assez bien pour veiller à la sécurité de l’internet, elle est bien belle la vision des intellectuels libristes. Genma qui lui ne se cache pas de la police mais de son entreprise, m’interpellait pour me dire qu’il ne me trouvait plus sur Framasphère, j’ai coupé mon compte. En effet si on ne peut pas avoir confiance en la police qui prend des balles, comment avoir confiance dans une association qui espionne peut être le moindre de mes propos privés ? Voyez comme l’injustice est facile, le dénigrement enfantin, c’est simple comme deux phrases assassines. J’ai viré mon compte car après avoir vu passer toutes les rebellions possibles et imaginables sur tous les sujets abordés, après avoir mangé tous les dessins pour montrer que la plume est plus forte que l’épée, je me suis rendu compte qu’il n’y avait rien d’autre à part quelques gens qui de temps en temps placent une information technique, trop rare à mon goût. Je pense que refaire le monde, j’ai désormais largement passé l’âge, le regarder c’est suffisamment fatiguant comme ça, essayer d’apporter sa pierre à l’édifice, je vous raconte pas.

  • Que valent blogs et blogueurs dans l’analyse des derniers évènements et, plus généralement, du terrorisme en France et dans le monde ? probablement peanuts dans leur très grande majorité même si bien évidement il ne faut pas généraliser et j’ai d’ailleurs eu l’occasion de lire ici et ailleurs de véritables perles, le plus souvent des témoignages d’un vécu d’ailleurs.

    Nous, sur les réseaux sociaux, sur les blogs, y allons de nos textes, de nos commentaires, de nos savantes analyses mais au fond que connaissons-nous du sujet ? hormis nos petites expériences et nos ressentis de l’instant qu’elle est notre science d’un si vaste problème ? bien peu de chose en réalité. Alors en quoi serions-nous légitimes à faire étalage de cette non science et disserter longuement sur comment régler le problème ou même expliquer le pourquoi des choses ? Ayons au moins l’intelligence de reconnaître que hormis notre droit d’expression rien ne justifie que nous ajoutions inutilement du bruit au bruit.

    Quelques exemples :

    – Ce blog souligné par Agnès Maillard ici : http://seenthis.net/messages/329580 , ce raccourci de SOS Papa revenant en gros à dire que le féminisme engendre des djihadistes par leur « négationnisme sociétal » et leurs efforts à entretenir une « position devenue minimaliste du père ».

    Autre exemple, ce blogueur connu dans une partie du monde du #logiciellibre et du #libre : https://ploum.net/eradiquons-la-source-du-terrorisme nous assenant son postulat selon lequel : « il y’a proportionnellement plus d’Arabes parmi la classe pauvre et peu éduquée que parmi la classe riche ». L’Arabe est donc pauvre et peu éduqué. Ah ! et où cela ? en France ? en Europe ? dans le monde ? et quelles études permettent d’affirmer cela ? mystère. Et, toujours d’après lui : « nous pouvons lutter afin de réduire cette partie de la population qui donne naissance au terrorisme : la classe sociale humainement pauvre et peu éduquée ». Le terroriste est pauvre et peu éduqué. Donc l’Arabe est un terroriste en puissance. L’arabe pauvre et peu éduqué serait donc une communauté, un groupe identifié ? et à ce titre il faudrait l’exclure d’une certaine communauté du monde aisé en bien pensant, sauf à l’éduquer suivant un universalisme déclaré bienfaiteur ? mais quel universalisme ? Diable.

    On pourrait encore multiplier à l’envie les exemples tous aussi savants ou motivés par une émotivité parfois juste mais trompeuse. À quoi bon.

    Ne serait-il pas plutôt nécessaire de reconnaitre modestement nos insuffisances, nos ignorances et, si l’on veut réellement comprendre ce triste phénomène commencer plutôt par lire des articles de presse produits par des journalistes de formation, impliqués depuis longtemps à étudier ces sujets, à en rendre compte depuis tous les endroits du monde où ces questions se posent, à analyser les causes et les actes ?

    N’oublions pas non plus tous les chercheurs réunis en commissions ou autres organismes étudiant en profondeur toutes les facettes de ces phénomènes, scrutant les sociétés dans plusieurs points du globe et depuis longtemps car le problème ne s’est pas révélé à eux en ce début de janvier 2015 et en France ou en Europe mais touche d’autres continents, d’autres peuples, d’autres cultures aussi, riches et pauvres, éduqués ou ignorants mais tous cultivés d’un besoin de liberté, de croyances ou d’athéisme, tout à la fois semblables et différents car l’universalisme est multiple.

    Il ne faut pas oublier non plus bien sûr les études réalisées par les services officiels des divers États impliqués dans la lutte contre le terrorisme.

    Alors quelles lectures conseiller ? aucune car ce n’est pas mon rôle de le faire et je m’en garderai bien. Il appartient à chacun de faire ses recherches, ses compilations et, évidement, toujours garder son sens critique, ses propres facultés d’analyses et faire son tri dans la masse des données et éléments produits.

    Rien n’empêche ensuite d’alimenter son propre blog mais il faudrait ensuite y avoir la modestie nécessaire, l’honnêteté intellectuelle de citer ses sources pour y dire en quoi on est d’accord ou opposé à telle ou telle étude.

    Les blogs comme vitrine spontanée d’une science illusoire sont inutiles, sauf à entretenir malgré tout une indispensable liberté d’expression. À ce titre ils sont tout à fait justifié même si cela est bien illusoire.

    #Charlie Hebdo #terrorisme #blog #esprit_critique

  • J’adore ces dit-on « baroudeurs » propulsés spécialistes sur tous les plateaux de télévision et très bavards y compris en librairie. Tous les filons sont bons à être exploités :
    « Libération » dévoile les contradictions d’un « spécialiste du djihad » | Big Browser
    http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2014/12/22/liberation-devoile-les-contradictions-dun-specialiste-du-dji

    Mais qui est Samuel Laurent, soudainement apparu sur la scène médiatique il y a près d’un an ? Difficile de démêler le vrai du faux. Sur son site Internet, la maison d’édition Seuil présente en quelques mots le parcours de ce « consultant international » qui « sillonne depuis des années les régions contrôlées par les djihadistes, et possède des contacts inégalés dans ces organisations ». A Libération, l’éditeur Jean-Christophe Brochier évoque, là encore, « un consultant international, ce qui veut tout dire, ou ne rien dire. Disons que c’est un baroudeur ».

    #djihadisme #presse #esprit_critique

  • Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à le dire qu’ils ont raison, sont-ils si nombreux d’ailleurs ? - Le Blog de Cyrille BORNE
    http://cyrille-borne.com/article42/ce-n-est-pas-parce-qu-ils-sont-nombreux-a-le-dire-qu-ils-ont-raison-s

    Dernièrement Numerama titrait : Mozilla choisit de défendre Mozilla, pas les valeurs du logiciel libre ! Numerama, site internet un peu rageux de l’espace informatique Français qui donne l’impression de s’engager, de dénoncer, une espèce de volonté de jouer au canard enchaîné de l’informatique.

    #Mozilla #Pub