• « Demande solennelle à celles et ceux qui mènent les interviews : s’il vous plaît, pouvez-vous indiquer que de nombreux spécialistes des génocides, historiens mais aussi juristes, parmi lesquels des Israéliens, évoquent clairement un génocide à Gaza ? Voici quelques exemples » | Ludivine Bantigny
    https://threadreaderapp.com/thread/1787960346030076047.html

    https://video.twimg.com/amplify_video/1787900021104353280/vid/avc1/480x270/3TK17LDITjfQok4l.mp4?tag=14

    "Dénoncer des crimes c’est légitime, ce qui est insupportable c’est d’avoir des élus de la République qui viennent leur expliquer qu’il y a un génocide en cours, un génocide est un terme qui a une définition légale et il faut l’utiliser." Sciences Po : #SophiaAram dans #CàVous

    Dès la mi-octobre, l’historien israélien Raz Segal, spécialiste reconnu de l’histoire des génocides, qualifiait déjà la situation dramatique à #Gaza de « cas d’école de génocide ». Sept mois plus tard, cette situation est d’autant plus abominable.

    L’un des excellents spécialistes israéliens de l’histoire de la Shoah, Amos Goldberg, professeur à l’Université de Jérusalem, insiste sur le génocide qui se mène « sans aucun doute possible » à Gaza.

    C’est dès le 17 octobre (le 17 octobre !) que 800 universitaires, spécialistes de droit international et de l’étude des génocides, ont signé une déclaration publique alertant sur la possibilité d’un génocide à Gaza. L’ horreur est incommensurable depuis.

    Des chercheurs universitaires de par le monde documentent la situation à Gaza et prennent des positions publiques à partir de ces analyses pour évoquer un génocide. Exemple ici : le département de sociologie de la Toronto Metropolitan University
    Craig Mokhiber, avocat spécialisé dans le droit humanitaire international à l’ONU, lançait cet appel en décembre : « Je vous écris dans un moment de grande détresse pour le monde. Une fois encore, nous assistons à un génocide qui se déroule sous nos yeux »...

    • « Qu’il y ait débat sur la caractérisation de génocide ou risque de génocide est légitime, même si le niveau d’horreur devrait amoindrir l’importance de la discussion sémantique. Mais comment est-il possible de laisser, devant une telle audience à la télévision, l’équivalent de ça ? »


      Si le débat était vraiment tenu en plateau, en citant ces spécialistes, est-ce que Sophia Aram pourrait dire tranquillement que c’est « délirant », de « la folie », qu’"on ne peut pas parler de génocide" ? Dirait-elle de ces juristes et historiens : « Ces gens n’ont aucune raison » ? Non.

      Il pourrait y avoir des rappels historiques. Le génocide des Herero et des Nama est reconnu par l’Allemagne. Le massacre de Srebrenica est qualifié de génocide par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et la Cour internationale de justice. S. Aram le sait-elle ?

      Il faudra poursuivre ce thread, pour les raisons dramatiques que l’on sait. Avec les manifestations, ces interpellations documentées sont une des choses que nous pouvons faire, dans notre impuissance désespérée, pour faire cesser les horreurs qui se déroulent sous nos yeux.

      À vous qui avez lu ce fil jusqu’ici, je partage ce témoignage poignant du médecin Dr.Gabor Mate. Il explique avoir pleuré tous les jours après sa visite à Gaza. Comme nous pleurons, parlons, documentons, manifestons, écrivons, autant qu’il est possible.

      Et les mots du poète palestinien, professeur de littérature Refaat Alareer, tué à Gaza le 6 décembre 2023 :
      « Si je dois mourir, vous devez vivre, pour raconter mon histoire. »
      https://youtube.com/watch?v=BrHRgC

      https://twitter.com/LBantigny/status/1788097242789757133

    • Il y a un autre mot qu’on n’utilise pas assez, c’est #pogrom.

      Des pogroms, il y en a plusieurs par semaine depuis des mois, en Cisjordanie, et c’est comme si ça n’avait pas lieu. On continue à te parler du massacre du 7 octobre et à t’accuser de faire le jeu du Hamas parce que tu n’utilises pas le mot « terroriste », comme si c’était de ta faute les 50000 morts palestiniens qui ont suivi l’attaque du 7 octobre. Tu aurais dit « terrorisme », tout se serait résolu, et il n’y aurait pas eu autant de morts. Mais comme il y a cette injustice fondamentale, tout le reste n’existe pas, et n’a pas d’importance, et pire est justifié de fait. Les pogroms sur les palestiniens qui ont leurs biens et leurs maisons incendiés, ou même qui sont tout simplement exécutés par des colons israéliens, ces pogroms ont lieu quotidiennement, mais c’est normal. Comme une grosse pluie d’orage, on va pas y passer 107 ans, comme on dit. Par contre, vous n’avez toujours pas utilisé le mot terrorisme pour désigner les agissements du Hamas (devant Science Po hier, le député LFI Boyard interpellé par la tête de noeud/de liste LR).