• Sortie aujourd’hui en librairie de « Pommes de terre contre gratte-ciel » de Gilles Dauvé et de « Patriarcat et accumulation à l’échelle mondiale » de Maria Mies

    Plus la crise écologique s’aggrave, plus l’écologie devient une idéo­lo­gie domi­nante. Elle nous promet un monde « décar­boné » grâce au tout-électrique, au tout-numé­ri­que et au « nucléaire vert ». Mais capi­ta­lisme et écologie sont incom­pa­ti­bles. Le capi­ta­lisme repose sur l’exploi­ta­tion de pro­lé­tai­res dans des entre­pri­ses for­cées par la concur­rence d’accu­mu­ler plus de valeur que leurs riva­les. La quête inces­sante de pro­duc­ti­vité entraîne sur­pro­duc­tion, sur­consom­ma­tion… aux effets des­truc­teurs pour les pro­lé­tai­res, pour l’huma­nité et pour la pla­nète. Il n’y aura pas de « révo­lu­tion écologique » sans révo­lu­tion sociale qui rompt avec les rap­ports de classe.

    https://entremonde.net/pommes-de-terre-contre-gratte-ciel

    Publié en 1986, ce livre nova­teur a été salué comme un chan­ge­ment de para­digme majeur pour la théo­rie fémi­niste et reste une contri­bu­tion essen­tielle à la théo­rie du déve­lop­pe­ment capi­ta­liste. En détrui­sant l’auto­no­mie des femmes, les hommes ont pu acqué­rir du capi­tal pro­duc­tif et accu­mu­ler des riches­ses. La vio­lence contre les femmes dans des pays comme l’Inde n’est donc pas un ves­tige de la société ancienne, mais un élément du pro­ces­sus de moder­ni­sa­tion. Retraçant les ori­gi­nes socia­les de la divi­sion sexuelle du tra­vail, Mies pro­pose une his­toire des pro­ces­sus connexes de colo­ni­sa­tion et d’« assi­gna­tion domes­ti­que » et étend cette ana­lyse à la nou­velle divi­sion inter­na­tio­nale du tra­vail. Préface de Silvia Federici.

    https://entremonde.net/patriarchy-and-accumulation-on-a

    #écologie #féminisme #communisme #livres #édition

    • Raniero Panzieri, Mario Tronti, Gaspare De Caro, Toni Negri (Turin, 1962)

      Conférence de Potere operaio à l’Université de Bologne en 1970.

      Manifestation de Potere operaio à Milan en 1972.

      Negri lors de son procès après la rafle du 7 avril 1979

      #Toni_Negri
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Toni_Negri

      Lénine au-delà de Lénine, Toni Negri (extrait de 33 Leçons sur Lénine), 1972-1973
      http://revueperiode.net/lenine-au-dela-de-lenine

      Domination et sabotage - Sur la méthode marxiste de transformation sociale, Antonio Negri (pdf), 1977
      https://entremonde.net/IMG/pdf/a6-03dominationsabotage-0-livre-high.pdf

      L’Anomalie sauvage d’Antonio Negri, Alexandre Matheron, 1983
      https://books.openedition.org/enseditions/29155?lang=fr

      Sur Mille Plateaux, Toni Negri, Revue Chimères n° 17, 1992
      https://www.persee.fr/doc/chime_0986-6035_1992_num_17_1_1846

      Les coordinations : une proposition de communisme, Toni Negri, 1994
      https://www.multitudes.net/les-coordinations-une-proposition

      Le contre-empire attaque, entretien avec Toni Negri, 2000
      https://vacarme.org/article28.html

      [#travail #multitude_de_singularités à 18mn] : Toni Negri, 2014
      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-chemins-de-la-philosophie/actualite-philosophique-toni-negri-5100168

      à l’occasion de la parution du Hors-Série de Philosophie Magazine sur le thème, les philosophes et le #communisme.

      Socialisme = soviets + électricité, Toni Negri, 2017
      http://revueperiode.net/les-mots-dordre-de-lenine

      L’appropriation du capital fixe : une métaphore ?
      Antonio Negri, Multitudes 2018/1 (n° 70)
      https://www.cairn.info/revue-multitudes-2018-1-page-92.htm

      Domination et sabotage - Entretien avec Antonio Negri, 2019
      https://vacarme.org/article3253.html

    • Les nécros de Ration et de L’imMonde ont par convention une tonalité vaguement élogieuse mais elles sont parfaitement vides. Celle de l’Huma parait plus documentée mais elle est sous paywall...

      edit L’Huma c’est encore et toujours la vilaine bêtise stalinienne :

      Figure de prou de "l’opéraïsme" dans les années 1960, arrêté durant les années de plomb en Italie, penseur de la "multitude" dans les années 2000, le théoricien politique, spécialiste de la philosophie du droit et de Hegel, est mort à Paris à l’âge de 90 ans.
      Pierre Chaillan

      (...) Figure intellectuelle et politique, il a traversé tous les soubresauts de l’histoire de l’Italie moderne et restera une grande énigme au sein du mouvement communiste et ouvrier international . Né le 1er août 1933 dans l’Italie mussolinienne, d’un père communiste disparu à la suite de violences infligées par une brigade fasciste, Antonio Negri est d’abord militant de l’Action catholique avant d’adhérer en 1956 au Parti socialiste italien, qu’il quittera rapidement.

      Le théoricien, animateurs de “l’opéraïsme”

    • Un journaliste du Monde « Gauchologue et fafologue / Enseigne @sciencespo » diffuse sur X des extraits de l’abject "Camarade P38" du para-policier Fabrizio Calvi en prétendant que cette bouse « résume les critiques ».
      Mieux vaut se référer à EMPIRE ET SES PIÈGES - Toni Negri et la déconcertante trajectoire de l’opéraïsme italien, de Claudio Albertani https://infokiosques.net/spip.php?article541

    • #opéraïsme

      http://www.zones-subversives.com/l-op%C3%A9ra%C3%AFsme-dans-l-italie-des-ann%C3%A9es-1960

      Avant l’effervescence de l’Autonomie italienne, l’opéraïsme tente de renouveler la pensée marxiste pour réfléchir sur les luttes ouvrières. Ce mouvement politique et intellectuel se développe en Italie dans les années 1960. Il débouche vers une radicalisation du conflit social en 1968, et surtout en 1969 avec une grève ouvrière sauvage. Si le post-opéraïsme semble relativement connu en France, à travers la figure de Toni Negri et la revue Multitudes, l’opéraïsme historique demeure largement méconnu.

      Mario Tronti revient sur l’aventure de l’opéraïsme, à laquelle il a activement participé. Son livre articule exigence théorique et témoignage vivant. Il décrit ce mouvement comme une « expérience de pensée - d’un cercle de personnes liées entre elles indissolublement par un lien particulier d’amitié politique ». La conflictualité sociale et la radicalisation des luttes ouvrières doit alors permettre d’abattre le capitalisme.

    • IL SECOLO BREVE DI TONI NEGRI, Ago 17, 2023,
      di ROBERTO CICCARELLI.

      http://www.euronomade.info/?p=15660

      Toni Negri hai compiuto novant’anni. Come vivi oggi il tuo tempo?

      Mi ricordo Gilles Deleuze che soffriva di un malanno simile al mio. Allora non c’erano l’assistenza e la tecnologia di cui possiamo godere noi oggi. L’ultima volta che l’ho visto girava con un carrellino con le bombole di ossigeno. Era veramente dura. Lo è anche per me oggi. Penso che ogni giorno che passa a questa età sia un giorno di meno. Non hai la forza di farlo diventare un giorno magico. È come quando mangi un buon frutto e ti lascia in bocca un gusto meraviglioso. Questo frutto è la vita, probabilmente. È una delle sue grandi virtù.

      Novant’anni sono un secolo breve.

      Di secoli brevi ce ne possono essere diversi. C’è il classico periodo definito da Hobsbawm che va dal 1917 al 1989. C’è stato il secolo americano che però è stato molto più breve. È durato dagli accordi monetari e dalla definizione di una governance mondiale a Bretton Woods, agli attentati alle Torri Gemelle nel settembre 2001. Per quanto mi riguarda il mio lungo secolo è iniziato con la vittoria bolscevica, poco prima che nascessi, ed è continuato con le lotte operaie, e con tutti i conflitti politici e sociali ai quali ho partecipato.

      Questo secolo breve è terminato con una sconfitta colossale.

      È vero. Ma hanno pensato che fosse finita la storia e fosse iniziata l’epoca di una globalizzazione pacificata. Nulla di più falso, come vediamo ogni giorno da più di trent’anni. Siamo in un’età di transizione, ma in realtà lo siamo sempre stati. Anche se sottotraccia, ci troviamo in un nuovo tempo segnato da una ripresa globale delle lotte contro le quali c’è una risposta dura. Le lotte operaie hanno iniziato a intersecarsi sempre di più con quelle femministe, antirazziste, a difesa dei migranti e per la libertà di movimento, o ecologiste.

      Filosofo, arrivi giovanissimo in cattedra a Padova. Partecipi a Quaderni Rossi, la rivista dell’operaismo italiano. Fai inchiesta, fai un lavoro di base nelle fabbriche, a cominciare dal Petrolchimico di Marghera. Fai parte di Potere Operaio prima, di Autonomia Operaia poi. Vivi il lungo Sessantotto italiano, a cominciare dall’impetuoso Sessantanove operaio a Corso Traiano a Torino. Qual è stato il momento politico culminante di questa storia?

      Gli anni Settanta, quando il capitalismo ha anticipato con forza una strategia per il suo futuro. Attraverso la globalizzazione, ha precarizzato il lavoro industriale insieme all’intero processo di accumulazione del valore. In questa transizione, sono stati accesi nuovi poli produttivi: il lavoro intellettuale, quello affettivo, il lavoro sociale che costruisce la cooperazione. Alla base della nuova accumulazione del valore, ci sono ovviamente anche l’aria, l’acqua, il vivente e tutti i beni comuni che il capitale ha continuato a sfruttare per contrastare l’abbassamento del tasso di profitto che aveva conosciuto a partire dagli anni Sessanta.

      Perché, dalla metà degli anni Settanta, la strategia capitalista ha vinto?

      Perché è mancata una risposta di sinistra. Anzi, per un tempo lungo, c’è stata una totale ignoranza di questi processi. A partire dalla fine degli anni Settanta, c’è stata la soppressione di ogni potenza intellettuale o politica, puntuale o di movimento, che tentasse di mostrare l’importanza di questa trasformazione, e che puntasse alla riorganizzazione del movimento operaio attorno a nuove forme di socializzazione e di organizzazione politica e culturale. È stata una tragedia. Qui che appare la continuità del secolo breve nel tempo che stiamo vivendo ora. C’è stata una volontà della sinistra di bloccare il quadro politico su quello che possedeva.

      E che cosa possedeva quella sinistra?

      Un’immagine potente ma già allora inadeguata. Ha mitizzato la figura dell’operaio industriale senza comprendere che egli desiderava ben altro. Non voleva accomodarsi nella fabbrica di Agnelli, ma distruggere la sua organizzazione; voleva costruire automobili per offrirle agli altri senza schiavizzare nessuno. A Marghera non avrebbe voluto morire di cancro né distruggere il pianeta. In fondo è quello che ha scritto Marx nella Critica del programma di Gotha: contro l’emancipazione attraverso il lavoro mercificato della socialdemocrazia e per la liberazione della forza lavoro dal lavoro mercificato. Sono convinto che la direzione presa dall’Internazionale comunista – in maniera evidente e tragica con lo stalinismo, e poi in maniera sempre più contraddittoria e irruente -, abbia distrutto il desiderio che aveva mobilitato masse gigantesche. Per tutta la storia del movimento comunista è stata quella la battaglia.

      Cosa si scontrava su quel campo di battaglia?

      Da un lato, c’era l’idea della liberazione. In Italia è stata illuminata dalla resistenza contro il nazi-fascismo. L’idea di liberazione si è proiettata nella stessa Costituzione così come noi ragazzi la interpretammo allora. E in questa vicenda non sottovaluterei l’evoluzione sociale della Chiesa Cattolica che culminò con il Secondo Concilio Vaticano. Dall’altra parte, c’era il realismo ereditato dal partito comunista italiano dalla socialdemocrazia, quello degli Amendola e dei togliattiani di varia origine. Tutto è iniziato a precipitare negli anni Settanta, mentre invece c’era la possibilità di inventare una nuova forma di vita, un nuovo modo di essere comunisti.

      Continui a definirti un comunista. Cosa significa oggi?

      Quello che per me ha significato da giovane: conoscere un futuro nel quale avremmo conquistato il potere di essere liberi, di lavorare meno, di volerci bene. Eravamo convinti che concetti della borghesia quali libertà, uguaglianza e fraternità avrebbero potuto realizzarsi nelle parole d’ordine della cooperazione, della solidarietà, della democrazia radicale e dell’amore. Lo pensavamo e lo abbiamo agito, ed era quello che pensava la maggioranza che votava la sinistra e la faceva esistere. Ma il mondo era ed è insopportabile, ha un rapporto contraddittorio con le virtù essenziali del vivere insieme. Eppure queste virtù non si perdono, si acquisiscono con la pratica collettiva e sono accompagnate dalla trasformazione dell’idea di produttività che non significa produrre più merci in meno tempo, né fare guerre sempre più devastanti. Al contrario serve a dare da mangiare a tutti, modernizzare, rendere felici. Comunismo è una passione collettiva gioiosa, etica e politica che combatte contro la trinità della proprietà, dei confini e del capitale.

      L’arresto avvenuto il 7 aprile 1979, primo momento della repressione del movimento dell’autonomia operaia, è stato uno spartiacque. Per ragioni diverse, a mio avviso, lo è stato anche per la storia del «manifesto» grazie a una vibrante campagna garantista durata anni, un caso giornalistico unico condotto con i militanti dei movimenti, un gruppo di coraggiosi intellettuali, il partito radicale. Otto anni dopo, il 9 giugno 1987, quando fu demolito il castello di accuse cangianti, e infondate, Rossana Rossanda scrisse che fu una «tardiva, parziale riparazione di molto irreparabile». Cosa significa oggi per te tutto questo?

      È stato innanzitutto il segno di un’amicizia mai smentita. Rossana per noi è stata una persona di una generosità incredibile. Anche se, a un certo punto, si è fermata anche lei: non riusciva a imputare al Pci quello che il Pci era diventato.

      Che cosa era diventato?

      Un oppressore. Ha massacrato quelli che denunciavano il pasticcio in cui si era andato a ficcare. In quegli anni siamo stati in molti a dirglielo. Esisteva un’altra strada, che passava dall’ascolto della classe operaia, del movimento studentesco, delle donne, di tutte le nuove forme nelle quali le passioni sociali, politiche e democratiche si stavano organizzando. Noi abbiamo proposto un’alternativa in maniera onesta, pulita e di massa. Facevamo parte di un enorme movimento che investiva le grandi fabbriche, le scuole, le generazioni. La chiusura da parte del Pci ha determinato la nascita di estremizzazioni terroristiche: questo è fuori dubbio. Noi abbiamo pagato tutto e pesantemente. Solo io ho fatto complessivamente quattordici anni di esilio e undici e mezzo di prigione. Il Manifesto ha sempre difeso la nostra innocenza. Era completamente idiota che io o altri dell’Autonomia fossimo considerati i rapitori di Aldo Moro o gli uccisori di compagni. Tuttavia, nella campagna innocentista che è stata coraggiosa e importante è stato però lasciato sul fondo un aspetto sostanziale.

      Quale?
      Eravamo politicamente responsabili di un movimento molto più ampio contro il compromesso storico tra il Pci e la Dc. Contro di noi c’è stata una risposta poliziesca della destra, e questo si capisce. Quello che non si vuol capire è stata invece la copertura che il Pci ha dato a questa risposta. In fondo, avevano paura che cambiasse l’orizzonte politico di classe. Se non si comprende questo nodo storico, come ci si può lamentare dell’inesistenza di una sinistra oggi in Italia?

      Il sette aprile, e il cosiddetto «teorema Calogero», sono stati considerati un passo verso la conversione di una parte non piccola della sinistra al giustizialismo e alla delega politica alla magistratura. Come è stato possibile lasciarsi incastrare in una simile trappola?

      Quando il Pci sostituì la centralità della lotta morale a quella economica e politica, e lo fece attraverso giudici che gravitavano attorno alla sua area, ha finito il suo percorso. Questi davvero credevano di usare il giustizialismo per costruire il socialismo? Il giustizialismo è una delle cose più care alla borghesia. È un’illusione devastante e tragica che impedisce di vedere l’uso di classe del diritto, del carcere o della polizia contro i subalterni. In quegli anni cambiarono anche i giovani magistrati. Prima erano molto diversi. Li chiamavano «pretori di assalto». Ricordo i primi numeri della rivista Democrazia e Diritto ai quali ho lavorato anch’io. Mi riempivano di gioia perché parlavamo di giustizia di massa. Poi l’idea di giustizia è stata declinata molto diversamente, riportata ai concetti di legalità e di legittimità. E nella magistratura non c’è più stata una presa di parola politica, ma solo schieramenti tra correnti. Oggi, poi abbiamo una Costituzione ridotta a un pacchetto di norme che non corrispondono neanche più alla realtà del paese.

      In carcere avete continuato la battaglia politica. Nel 1983 scriveste un documento in carcere, pubblicato da Il Manifesto, intitolato «Do You remember revolution». Si parlava dell’originalità del 68 italiano, dei movimenti degli anni Settanta non riducibili agli «anni di piombo». Come hai vissuto quegli anni?

      Quel documento diceva cose importanti con qualche timidezza. Credo dica più o meno le cose che ho appena ricordato. Era un periodo duro. Noi eravamo dentro, dovevamo uscire in qualche maniera. Ti confesso che in quell’immane sofferenza per me era meglio studiare Spinoza che pensare all’assurda cupezza in cui eravamo stati rinchiusi. Ho scritto su Spinoza un grosso libro ed è stato una specie di atto eroico. Non potevo avere più di cinque libri in cella. E cambiavo carcere speciale in continuazione: Rebibbia, Palmi, Trani, Fossombrone, Rovigo. Ogni volta in una cella nuova con gente nuova. Aspettare giorni e ricominciare. L’unico libro che portavo con me era l’Etica di Spinoza. La fortuna è stata finire il mio testo prima della rivolta a Trani nel 1981 quando i corpi speciali hanno distrutto tutto. Sono felice che abbia prodotto uno scossone nella storia della filosofia.

      Nel 1983 sei stato eletto in parlamento e uscisti per qualche mese dal carcere. Cosa pensi del momento in cui votarono per farti tornare in carcere e tu decidesti di andare in esilio in Francia?

      Ne soffro ancora molto. Se devo dare un giudizio storico e distaccato penso di avere fatto bene ad andarmene. In Francia sono stato utile per stabilire rapporti tra generazioni e ho studiato. Ho avuto la possibilità di lavorare con Félix Guattari e sono riuscito a inserirmi nel dibattito del tempo. Mi ha aiutato moltissimo a comprendere la vita dei Sans Papiers. Lo sono stato anch’io, ho insegnato pur non avendo una carta di identità. Mi hanno aiutato i compagni dell’università di Parigi 8. Ma per altri versi mi dico che ho sbagliato. Mi scuote profondamente il fatto di avere lasciato i compagni in carcere, quelli con cui ho vissuto i migliori anni della mia vita e le rivolte in quattro anni di carcerazione preventiva. Averli lasciati mi fa ancora male. Quella galera ha devastato la vita di compagni carissimi, e spesso delle loro famiglie. Ho novant’anni e mi sono salvato. Non mi rende più sereno di fronte a quel dramma.

      Anche Rossanda ti criticò…

      Sì, mi ha chiesto di comportarmi come Socrate. Io le risposi che rischiavo proprio di finire come il filosofo. Per i rapporti che c’erano in galera avrei potuto morire. Pannella mi ha materialmente portato fuori dalla galera e poi mi ha rovesciato tutte le colpe del mondo perché non volevo tornarci. Sono stati in molti a imbrogliarmi. Rossana mi aveva messo in guardia già allora, e forse aveva ragione.

      C’è stata un’altra volta che lo ha fatto?

      Sì, quando mi disse di non rientrare da Parigi in Italia nel 1997 dopo 14 anni di esilio. La vidi l’ultima volta prima di partire in un café dalle parti del Museo di Cluny, il museo nazionale del Medioevo. Mi disse che avrebbe voluto legami con una catena per impedirmi di prendere quell’aereo.

      Perché allora hai deciso di tornare in Italia?

      Ero convinto di fare una battaglia sull’amnistia per tutti i compagni degli anni Settanta. Allora c’era la Bicamerale, sembrava possibile. Mi sono fatto sei anni di galera fino al 2003. Forse Rossana aveva ragione.

      Che ricordo oggi hai di lei?

      Ricordo l’ultima volta che l’ho vista a Parigi. Una dolcissima amica, che si preoccupava dei miei viaggi in Cina, temeva che mi facessi male. È stata una persona meravigliosa, allora e sempre.

      Anna Negri, tua figlia, ha scritto «Con un piede impigliato nella storia» (DeriveApprodi) che racconta questa storia dal punto di vista dei vostri affetti, e di un’altra generazione.

      Ho tre figli splendidi Anna, Francesco e Nina che hanno sofferto in maniera indicibile quello che è successo. Ho guardato la serie di Bellocchio su Moro e continuo ad essere stupefatto di essere stato accusato di quella incredibile tragedia. Penso ai miei due primi figli, che andavano a scuola. Qualcuno li vedeva come i figli di un mostro. Questi ragazzi, in una maniera o nell’altra, hanno sopportato eventi enormi. Sono andati via dall’Italia e ci sono tornati, hanno attraversato quel lungo inverno in primissima persona. Il minimo che possono avere è una certa collera nei confronti dei genitori che li hanno messi in questa situazione. E io ho una certa responsabilità in questa storia. Siamo tornati ad essere amici. Questo per me è un regalo di una immensa bellezza.

      Alla fine degli anni Novanta, in coincidenza con i nuovi movimenti globali, e poi contro la guerra, hai acquisito una forte posizione di riconoscibilità insieme a Michael Hardt a cominciare da «Impero». Come definiresti oggi, in un momento di ritorno allo specialismo e di idee reazionarie e elitarie, il rapporto tra filosofia e militanza?

      È difficile per me rispondere a questa domanda. Quando mi dicono che ho fatto un’opera, io rispondo: Lirica? Ma ti rendi conto? Mi scappa da ridere. Perché sono più un militante che un filosofo. Farà ridere qualcuno, ma io mi ci vedo, come Papageno…

      Non c’è dubbio però che tu abbia scritto molti libri…

      Ho avuto la fortuna di trovarmi a metà strada tra la filosofia e la militanza. Nei migliori periodi della mia vita sono passato in permanenza dall’una all’altra. Ciò mi ha permesso di coltivare un rapporto critico con la teoria capitalista del potere. Facendo perno su Marx, sono andato da Hobbes a Habermas, passando da Kant, Rousseau e Hegel. Gente abbastanza seria da dovere essere combattuta. Di contro la linea Machiavelli-Spinoza-Marx è stata un’alternativa vera. Ribadisco: la storia della filosofia per me non è una specie di testo sacro che ha impastato tutto il sapere occidentale, da Platone ad Heidegger, con la civiltà borghese e ha tramandato con ciò concetti funzionali al potere. La filosofia fa parte della nostra cultura, ma va usata per quello che serve, cioè a trasformare il mondo e farlo diventare più giusto. Deleuze parlava di Spinoza e riprendeva l’iconografia che lo rappresentava nei panni di Masaniello. Vorrei che fosse vero per me. Anche adesso che ho novant’anni continuo ad avere questo rapporto con la filosofia. Vivere la militanza è meno facile, eppure riesco a scrivere e ad ascoltare, in una situazione di esule.

      Esule, ancora, oggi?

      Un po’, sì. È un esilio diverso però. Dipende dal fatto che i due mondi in cui vivo, l’Italia e la Francia, hanno dinamiche di movimento molto diverse. In Francia, l’operaismo non ha avuto un seguito largo, anche se oggi viene riscoperto. La sinistra di movimento in Francia è sempre stata guidata dal trotzkismo o dall’anarchismo. Negli anni Novanta, con la rivista Futur antérieur, con l’amico e compagno Jean-Marie Vincent, avevamo trovato una mediazione tra gauchisme e operaismo: ha funzionato per una decina d’anni. Ma lo abbiamo fatto con molta prudenza. il giudizio sulla politica francese lo lasciavamo ai compagni francesi. L’unico editoriale importante scritto dagli italiani sulla rivista è stato quello sul grande sciopero dei ferrovieri del ’95, che assomigliava tanto alle lotte italiane.

      Perché l’operaismo conosce oggi una risonanza a livello globale?

      Perché risponde all’esigenza di una resistenza e di una ripresa delle lotte, come in altre culture critiche con le quali dialoga: il femminismo, l’ecologia politica, la critica postcoloniale ad esempio. E poi perché non è la costola di niente e di nessuno. Non lo è stato mai, e neanche è stato un capitolo della storia del Pci, come qualcuno s’illude. È invece un’idea precisa della lotta di classe e una critica della sovranità che coagula il potere attorno al polo padronale, proprietario e capitalista. Ma il potere è sempre scisso, ed è sempre aperto, anche quando non sembra esserci alternativa. Tutta la teoria del potere come estensione del dominio e dell’autorità fatta dalla Scuola di Francoforte e dalle sue recenti evoluzioni è falsa, anche se purtroppo rimane egemone. L’operaismo fa saltare questa lettura brutale. È uno stile di lavoro e di pensiero. Riprende la storia dal basso fatta da grandi masse che si muovono, cerca la singolarità in una dialettica aperta e produttiva.

      I tuoi costanti riferimenti a Francesco d’Assisi mi hanno sempre colpito. Da dove nasce questo interesse per il santo e perché lo hai preso ad esempio della tua gioia di essere comunista?

      Da quando ero giovane mi hanno deriso perché usavo la parola amore. Mi prendevano per un poeta o per un illuso. Di contro, ho sempre pensato che l’amore era una passione fondamentale che tiene in piedi il genere umano. Può diventare un’arma per vivere. Vengo da una famiglia che è stata miserabile durante la guerra e mi ha insegnato un affetto che mi fa vivere ancora oggi. Francesco è in fondo un borghese che vive in un periodo in cui coglie la possibilità di trasformare la borghesia stessa, e di fare un mondo in cui la gente si ama e ama il vivente. Il richiamo a lui, per me, è come il richiamo ai Ciompi di Machiavelli. Francesco è l’amore contro la proprietà: esattamente quello che avremmo potuto fare negli anni Settanta, rovesciando quello sviluppo e creando un nuovo modo di produrre. Non è mai stato ripreso a sufficienza Francesco, né è stato presa in debito conto l’importanza che ha avuto il francescanesimo nella storia italiana. Lo cito perché voglio che parole come amore e gioia entrino nel linguaggio politico.

      *

      Dall’infanzia negli anni della guerra all’apprendistato filosofico alla militanza comunista, dal ’68 alla strage di piazza Fontana, da Potere Operaio all’autonomia e al ’77, l’arresto, l’esilio. E di nuovo la galera per tornare libero. Toni Negri lo ha raccontato con Girolamo De Michele in tre volumi autobiografici Storia di un comunista, Galera e esilio, Da Genova a Domani (Ponte alle Grazie). Con Mi chael Hardt, professore di letteratura alla Duke University negli Stati Uniti, ha scritto, tra l’altro, opere discusse e di larga diffusione: Impero, Moltitudine, Comune (Rizzoli) e Assemblea (Ponte alle Grazie). Per l’editore anglo-americano Polity Books ha pubblicato, tra l’altro, sei volumi di scritti tra i quali The Common, Marx in Movement, Marx and Foucault.

      In Italia DeriveApprodi ha ripubblicato il classico «Spinoza». Per la stessa casa editrice: I libri del rogo, Pipe Line, Arte e multitudo (a cura di N. Martino), Settanta (con Raffaella Battaglini). Con Mimesis la nuova edizione di Lenta ginestra. Saggio sull’ontologia di Giacomo Leopardi. Con Ombre Corte, tra l’altro, Dall’operaio massa all’operaio sociale (a cura di P. Pozzi-R. Tomassini), Dentro/contro il diritto sovrano (con G. Allegri), Il lavoro nella costituzione (con A. Zanini).

      A partire dal prossimo ottobre Manifestolibri ripubblicherà i titoli in catalogo con una nuova prefazione: L’inchiesta metropolitana e altri scritti sociologici, a cura di Alberto De Nicola e Paolo Do; Marx oltre Marx (prefazione di Sandro Mezzadra); Trentatré Lezioni su Lenin (Giso Amendola); Potere Costituente (Tania Rispoli); Descartes politico (Marco Assennato); Kairos, Alma Venus, moltitudo (Judith Revel); Il lavoro di Dioniso, con Michael Hardt (Francesco Raparelli)

      #autonomie #prison #exil

    • Le philosophe italien Toni Negri est mort

      Inspirant les luttes politiques en Italie dans les années 1960 et 1970, son travail a également influencé le mouvement altermondialiste du début du XXIe siècle.


      Toni Negri, à Rome (Italie), en septembre 2010. STEFANO MONTESI - CORBIS / VIA GETTY IMAGES

      Il était né dans l’Italie fasciste. Il disparaît alors que l’extrême droite gouverne à nouveau son pays. Le philosophe Toni Negri, acteur et penseur majeur de plus d’un demi-siècle de luttes d’extrême gauche, est mort dans la nuit du 15 au 16 décembre à Paris, à l’âge de 90 ans, a annoncé son épouse, la philosophe française Judith Revel.

      « C’était un mauvais maître », a tout de suite réagi, selon le quotidien La Repubblica, le ministre de la culture italien, Gennaro Sangiuliano. « Tu resteras à jamais dans mon cœur et dans mon esprit, cher Maître, Père, Prophète », a écrit quant à lui, sur Facebook, l’activiste Luca Casarini, l’un des leaders du mouvement altermondialiste italien. Peut-être aurait-il vu dans la violence de ce contraste un hommage à la puissance de ses engagements, dont la radicalité ne s’est jamais affadie.

      Né le 1er août 1933 à Padoue, Antonio Negri, que tout le monde appelle Toni, et qui signera ainsi ses livres, commence très tôt une brillante carrière universitaire – il enseigne à l’université de Padoue dès ses 25 ans –, tout en voyageant, en particulier au Maghreb et au Moyen-Orient. C’est en partageant la vie d’un kibboutz israélien que le jeune homme, d’abord engagé au parti socialiste, dira être devenu communiste. Encore fallait-il savoir ce que ce mot pouvait recouvrir.

      Cette recherche d’une nouvelle formulation d’un idéal ancien, qu’il s’agissait de replacer au centre des mutations du monde, parcourt son œuvre philosophique, de Marx au-delà de Marx (Bourgois, 1979) à l’un de ses derniers livres, Inventer le commun des hommes (Bayard, 2010). Elle devient aussi l’axe de son engagement militant, qui va bientôt se confondre avec sa vie.

      Marxismes hétérodoxes

      L’Italie est alors, justement, le laboratoire des marxismes dits hétérodoxes, en rupture de ban avec le parti communiste, en particulier l’« opéraïsme » (de l’italien « operaio », « ouvrier »). Toni Negri le rejoint à la fin des années 1960, et s’en fait l’un des penseurs et activistes les plus emblématiques, toujours présent sur le terrain, dans les manifestations et surtout dans les usines, auprès des ouvriers. « Il s’agissait d’impliquer les ouvriers dans la construction du discours théorique sur l’exploitation », expliquera-t-il dans un entretien, en 2018, résumant la doctrine opéraïste, particulièrement celle des mouvements auxquels il appartient, Potere Operaio, puis Autonomia Operaia.

      Des armes circulent. Le terrorisme d’extrême droite et d’extrême gauche ravage le pays. Bien qu’il s’oppose à la violence contre les personnes, le philosophe est arrêté en 1979, soupçonné d’avoir participé à l’assassinat de l’homme politique Aldo Moro, accusation dont il est rapidement blanchi. Mais d’autres pèsent sur lui – « association subversive », et complicité « morale » dans un cambriolage – et il est condamné à douze ans de prison.
      Elu député du Parti radical en 1983, alors qu’il est encore prisonnier, il est libéré au titre de son immunité parlementaire. Quand celle-ci est levée [par un vote que le parti Radical a permis de rendre majoritaire, ndc], il s’exile en France. Rentré en Italie en 1997, il est incarcéré pendant deux ans, avant de bénéficier d’une mesure de semi-liberté. Il est définitivement libéré en 2003.

      Occupy Wall Street et les Indignés

      Il enseigne, durant son exil français, à l’Ecole normale supérieure, à l’université Paris-VIII ou encore au Collège international de philosophie. Ce sont aussi des années d’intense production intellectuelle, et, s’il porte témoignage en publiant son journal de l’année 1983 (Italie rouge et noire, Hachette, 1985), il développe surtout une pensée philosophique exigeante, novatrice, au croisement de l’ontologie et de la pensée politique. On peut citer, entre beaucoup d’autres, Les Nouveaux Espaces de liberté, écrit avec Félix Guattari (Dominique Bedou, 1985), Spinoza subversif. Variations (in)actuelles (Kimé, 1994), Le Pouvoir constituant. Essai sur les alternatives de la modernité (PUF, 1997) ou Kairos, Alma Venus, multitude. Neuf leçons en forme d’exercices (Calmann-Lévy, 2000).
      Ce sont cependant les livres qu’il coécrit avec l’Américain Michael Hardt qui le font connaître dans le monde entier, et d’abord Empire (Exils, 2000), où les deux philosophes s’efforcent de poser les fondements d’une nouvelle pensée de l’émancipation dans le contexte créé par la mondialisation. Celle-ci, « transition capitale dans l’histoire contemporaine », fait émerger selon les auteurs un capitalisme « supranational, mondial, total », sans autres appartenances que celles issues des rapports de domination économique. Cette somme, comme la suivante, Multitude. Guerre et démocratie à l’époque de l’Empire (La Découverte, 2004), sera une des principales sources d’inspiration du mouvement altermondialiste, d’Occupy Wall Street au mouvement des Indignés, en Espagne.

      C’est ainsi que Toni Negri, de l’ébullition italienne qui a marqué sa jeunesse et décidé de sa vie aux embrasements et aux espoirs du début du XXIe siècle, a traversé son temps : en ne lâchant jamais le fil d’une action qui était, pour lui, une forme de pensée, et d’une pensée qui tentait d’agir au cœur même du monde.
      Florent Georgesco
      https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2023/12/16/le-philosophe-italien-toni-negri-est-mort_6206182_3382.html

      (article corrigé trois fois en 9 heures, un bel effort ! il faut continuer !)

    • Pouvoir ouvrier, l’équivalent italien de la Gauche prolétarienne

      Chapeau le Diplo, voilà qui est informé !
      En 1998, le journal avait titré sur un mode médiatico-policier (« Ce que furent les “années de plomb” en Italie »). La réédition dans un Manière de voir de 2021 (long purgatoire) permis un choix plus digne qui annonçait correctement cet article fort utile : Entre « compromis historique » et terrorisme. Retour sur l’Italie des années 1970.
      Diplo encore, l’iconographie choisit d’ouvrir l’oeil... sur le rétroviseur. J’identifie pas le leader PCI (ou CGIL) qui est à la tribune mais c’est évidement le Mouvement ouvrier institué et son rôle (historiquement compromis) d’encadrement de la classe ouvrière qui est mis en avant.

      #média #gauche #Italie #Histoire #Potere_operaio #PCI #lutte_armée #compromis_historique #terrorisme

      edit

      [Rome] Luciano Lama, gli scontri alla Sapienza e il movimento del ’77
      https://www.corriere.it/foto-gallery/cultura/17_febbraio_16/scontri-sapienza-lama-foto-6ad864d0-f428-11e6-a5e5-e33402030d6b.shtml

      «Il segretario della Cgil Luciano Lama si è salvato a stento dall’assalto degli autonomi, mentre tentava di parlare agli studenti che da parecchi giorni occupano la città universitaria. Il camion, trasformato in palco, dal quale il sindacalista ha preso la parola, è stato letteralmente sfasciato e l’autista è uscito dagli incidenti con la testa spaccata e varie ferite». E’ la cronaca degli scontri alla Sapienza riportata da Corriere il 18 febbraio del 1977, un giorno dopo la “cacciata” del leader della CGIL Luciano Lama dall’ateneo dove stava tenendo un comizio. Una giornata di violenza che diventerà il simbolo della rottura tra la sinistra istituzionale, rappresentata dal Pci e dal sindacato, e la sinistra dei movimenti studenteschi. Nella foto il camion utilizzato come palco da Luciano Lama preso d’assalto dai contestatori alla Sapienza (Ansa)

    • ENTRE ENGAGEMENT RÉVOLUTIONNAIRE ET PHILOSOPHIE
      Toni Negri (1933-2023), histoire d’un communiste
      https://www.revolutionpermanente.fr/Toni-Negri-1933-2023-histoire-d-un-communiste

      Sans doute est-il compliqué de s’imaginer, pour les plus jeunes, ce qu’a pu représenter Toni Negri pour différentes générations de militant.es. Ce qu’il a pu symboliser, des deux côtés des Alpes et au-delà, à différents moments de l’histoire turbulente du dernier tiers du XXème siècle, marqué par la dernière poussée révolutionnaire contemporaine – ce « long mois de mai » qui aura duré plus de dix ans, en Italie – suivie d’un reflux face auquel, loin de déposer les armes, Negri a choisi de résister en tentant de penser un arsenal conceptuel correspondant aux défis posés par le capitalisme contemporain. Tout en restant, jusqu’au bout, communiste. C’est ainsi qu’il se définissait.

    • À Toni Negri, camarade et militant infatigable
      https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/181223/toni-negri-camarade-et-militant-infatigable

      Toni Negri nous a quittés. Pour certains d’entre nous, c’était un ami cher mais pour nous tous, il était le camarade qui s’était engagé dans le grand cycle des luttes politiques des années soixante et dans les mouvements révolutionnaires des années soixante-dix en Italie. Il fut l’un des fondateurs de l’opéraïsme et le penseur qui a donné une cohérence théorique aux luttes ouvrières et prolétariennes dans l’Occident capitaliste et aux transformations du Capital qui en ont résulté. C’est Toni qui a décrit la multitude comme une forme de subjectivité politique qui reflète la complexité et la diversité des nouvelles formes de travail et de résistance apparues dans la société post-industrielle. Sans la contribution théorique de Toni et de quelques autres théoriciens marxistes, aucune pratique n’aurait été adéquate pour le conflit de classes.
      Un Maître, ni bon ni mauvais : c’était notre tâche et notre privilège d’interpréter ou de réfuter ses analyses. C’était avant tout notre tâche, et nous l’avons assumée, de mettre en pratique la lutte dans notre sphère sociale, notre action dans le contexte politique de ces années-là. Nous n’étions ni ses disciples ni ses partisans et Toni n’aurait jamais voulu que nous le soyons. Nous étions des sujets politiques libres, qui décidaient de leur engagement politique, qui choisissaient leur voie militante et qui utilisaient également les outils critiques et théoriques fournis par Toni dans leur parcours.

    • Toni Negri, l’au-delà de Marx à l’épreuve de la politique, Yann Moulier Boutang
      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/toni-negri-lau-dela-de-marx-a-lepreuve-de-la-politique-20231217_Z5QALRLO7

      Il n’est guère de concepts hérités du marxisme qu’il n’ait renouvelés de fond en comble. Contentons-nous ici de quelques notions clés. La clé de l’évolution du capitalisme, ne se lit correctement que dans celle de la composition du travail productif structuré dans la classe ouvrière et son mouvement, puis dans les diverses formes de salariat. Le Marx le plus intéressant pour nous est celui des Grundrisse (cette esquisse du Capital). C’est le refus du travail dans les usines, qui pousse sans cesse le capitalisme, par l’introduction du progrès technique, puis par la mondialisation, à contourner la « forteresse ouvrière ». Composition de classe, décomposition, recomposition permettent de déterminer le sens des luttes sociales. Negri ajoute à ce fond commun à tous les operaïstes deux innovations : la méthode de la réalisation de la tendance, qui suppose que l’évolution à peine perceptible est déjà pleinement déployée, pour mieux saisir à l’avance les moments et les points où la faire bifurquer. Deuxième innovation : après l’ouvrier qualifié communiste, et l’ouvrier-masse (l’OS du taylorisme), le capitalisme des années 1975-1990 (celui de la délocalisation à l’échelle mondiale de la chaîne de la valeur) produit et affronte l’ouvrier-social.

      C’est sur ce passage obligé que l’idée révolutionnaire se renouvelle. L’enquête ouvrière doit se déplacer sur ce terrain de la production sociale. La question de l’organisation, de la dispersion et de l’éclatement remplace la figure de la classe ouvrière et de ses allié.e.s. L’ouvrier social des années 1975 devient la multitude. Cela paraît un diagramme abstrait. Pourtant les formes de lutte comme les objectifs retenus, les collectifs des travailleuses du soin, de chômeurs ou d’intérimaires, les grèves des Ubereat témoignent de l’actualité de cette perspective. Mais aussi de ses limites, rencontrées au moment de s’incarner politiquement. (1)

      https://justpaste.it/3t9h9

      edit « optimisme de la raison, pessimisme de la volonté », T.N.
      Ration indique des notes qui ne sont pas publiées...

      Balibar offre une toute autre lecture des apports de T.N. que celle du très recentré YMB
      https://seenthis.net/messages/1032920

      #marxisme #mouvements_sociaux #théorie #compostion_de_classe #refus_du_travail #luttes_sociales #analyse_de_la tendance #ouvrier_masse #ouvrier_social #enquête_ouvrière #production_sociale #multitude #puissance #pouvoir

    • Décider en Essaim, Toni Negri , 2004
      https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=pqBZJD5oFJY

      Toni Negri : pour la multitude, Michael Löwy
      https://www.en-attendant-nadeau.fr/2023/12/18/toni-negri

      Avec la disparition d’Antonio Negri – Toni pour les amis – la cause communiste perd un grand penseur et un combattant infatigable. Persécuté pour ses idées révolutionnaires, incarcéré en Italie pendant de longues années, Toni est devenu célèbre grâce à ses ouvrages qui se proposent, par une approche philosophique inspirée de #Spinoza et de #Marx, de contribuer à l’émancipation de la multitude

      .

    • Un congedo silenzioso, Paolo Virno
      https://ilmanifesto.it/un-congedo-silenzioso


      Toni Negri - Tano D’Amico /Archivio Manifesto

      Due anni fa, credo, telefona Toni. Sarebbe passato per Roma, mi chiede di vederci. Un’ora insieme, con Judith, in una casa vuota nei pressi di Campo de’ Fiori (un covo abbandonato, avrebbe pensato una canaglia dell’antico Pci). Non parliamo di niente o quasi, soltanto frasi che offrono un pretesto per tacere di nuovo, senza disagio.

      Ebbe luogo, in quella casa romana, un congedo puro e semplice, non dissimulato da nenie cerimoniose. Dopo anni di insulti pantagruelici e di fervorose congratulazioni per ogni tentativo di trovare la porta stretta attraverso cui potesse irrompere la lotta contro il lavoro salariato nell’epoca di un capitalismo finalmente maturo, un po’ di silenzio sbigottito non guastava. Anzi, affratellava.

      Ricordo Toni, ospite della cella 7 del reparto di massima sicurezza del carcere di Rebibbia, che piange senza ritegno perché le guardie stanno portando via in piena notte, con un «trasferimento a strappo», i suoi compagni di degnissima sventura. E lo ricordo ironico e spinoziano nel cortile del penitenziario di Palmi, durante la requisitoria cui lo sottopose un capo brigatista da operetta, che minacciava di farlo accoppare da futuri «collaboratori di giustizia» allora ancora bellicosi e intransigenti.

      Toni era un carcerato goffo, ingenuo, ignaro dei trucchi (e del cinismo) che il ruolo richiede. Fu calunniato e detestato come pochi altri nel Novecento italiano. Calunniato e detestato, in quanto marxista e comunista, dalla sinistra tutta, da riformatori e progressisti di ogni sottospecie.

      Eletto in parlamento nel 1983, chiese ai suoi colleghi deputati, in un discorso toccante, di autorizzare la prosecuzione del processo contro di lui: non voleva sottrarsi, ma confutare le accuse che gli erano state mosse dai giudici berlingueriani. Chiese anche, però, di continuare il processo a piede libero, giacché iniqua e scandalosa era diventata la carcerazione preventiva con le leggi speciali adottate negli anni precedenti.

      Inutile dire che il parlamento, aizzato dalla sinistra riformatrice, votò per il ritorno in carcere dell’imputato Negri. C’è ancora qualcuno che ha voglia di rifondare quella sinistra?

      Toni non ha mai avuto paura di strafare. Né quando intraprese un corpo a corpo con la filosofia materialista, includendo in essa più cose di quelle che sembrano stare tra cielo e terra, dal condizionale controfattuale («se tu volessi fare questo, allora le cose andrebbero altrimenti») alla segreta alleanza tra gioia e malinconia. Né quando (a metà degli anni Settanta) ritenne che l’area dell’autonomia dovesse sbrigarsi a organizzare il lavoro postfordista, imperniato sul sapere e il linguaggio, caparbiamente intermittente e flessibile.

      Il mio amico matto che voleva cambiare il mondo
      Toni non è mai stato oculato né morigerato. È stato spesso stonato, questo sì: come capita a chi accelera all’impazzata il ritmo della canzone che ha intonato, ibridandolo per giunta con il ritmo di molte altre canzoni appena orecchiate. Il suo luogo abituale sembrava a molti, anche ai più vicini, fuori luogo; per lui, il «momento giusto» (il kairòs degli antichi greci), se non aveva qualcosa di imprevedibile e di sorprendente, non era mai davvero giusto.

      Non si creda, però, che Negri fosse un bohèmien delle idee, un improvvisatore di azioni e pensieri. Rigore e metodo campeggiano nelle sue opere e nei suoi giorni. Ma in questione è il rigore con cui va soppesata l’eccezione; in questione è il metodo che si addice a tutto quel che è ma potrebbe non essere, e viceversa, a tutto quello che non è ma potrebbe essere.

      Insopportabile Toni, amico caro, non ho condiviso granché del tuo cammino. Ma non riesco a concepire l’epoca nostra, la sua ontologia o essenza direbbe Foucault, senza quel cammino, senza le deviazioni e le retromarce che l’hanno scandito. Ora un po’ di silenzio benefico, esente da qualsiasi imbarazzo, come in quella casa romana in cui andò in scena un sobrio congedo.

  • Mario Tronti : I am defeated | communists in situ
    https://cominsitu.wordpress.com/2015/03/08/mario-tronti-i-am-defeated

    Nostalgia for revolutions?
    No, if anything the twentieth century was the century of revolutions. But not only that. Where are the grand ideas, the great literature, the grand politics or the great art? I don’t seen anything like what the first half of the twentieth century produced.

    When did the explosion of creativity end ?
    In the 60s.

    Your golden years ?
    That’s the irony of history. There was a great twentieth century, and a small twentieth century built out of an awareness that it is no longer able to reflect on itself.

    Is this a farewell to the idea of progress ?
    These days Progressivism is the thing furthest from myself. I reject the idea that whatever is new is always better and more advanced than what was there before.

    It was one of the inviolable creeds of Marxism .
    It was the false security of thinking that the defeat was only an episode. Because meanwhile, we thought, history was on our side.

    And now ?
    We saw how it went, didn’t we ?

    Do you feel like you’ve been defeated, or you’ve failed ?
    I am defeated, not a victor. The victories are never final. But we have lost – not a battle – but the war of the twentieth century.

    And who has triumphed ?
    Capitalism. But without class struggle, without an adversary, it has lost its vitality. It has become something of a monstrosity.

    Do you recognise in yourself a certain amount of intellectual pride ?
    I recognise it, but it’s not such a bad thing. Pride offers clarity, distance, it gives you the force to intervene in things. Better anyway than the renunciation of thought. In all this chaos I would like to protect the ‘point of view’.

    The ‘point of view’ ?
    Yes, I cannot position myself on the level of general interest. I was and remain a partisan thinker.

    When did you discover your party ?
    I was very young. Some people attribute to my Operaismo in the 60s. I think it was during my time as a student that my path was fixed.

    In a book about you by Franco Milanesi – unsurprisingly titled In the Twentieth Century – he describes your thought. When was it born ?
    Even before Operaismo I was a communist. A Stalinist father, a large family, the wealthier suburbs of the city. These are my roots.

    In what area of Rome were you born ?
    Ostiense, which was a bit of Testaccio. I remember the market. The cassisti who worked there. They weren’t working class, but common [popolo]. I was part of that story. Then came intellectual reflection.

    What were the points of references? What opened your eyes ?
    I say it often: we are a generation without masters [maestri].

    #Mario_Tronti #marxisme #opéraïsme

    • You’re alluding to the 70s?

      They started the small twentieth century. This is where the drift started.

      It was a great misinterpretation?

      Let’s face it: it was a generational thing, anti-patriarchal and libertarian. I’ve never been a libertarian.

      Ça fait partie des grands malentendus. Un peu comme Lou Reed qui conchie les punks anglais.

    • je savais pas pour Lou Reed (que j’aime beaucoup, dont j’ignorais qu’il avait cette position et dont je ne sais rien des arguments)

      pour Tronti, c’est là because il est mort
      https://seenthis.net/messages/1012583

      Et lui, c’est tout autre chose !
      Tronti a longtemps exalté une figure ouvrière distincte du prolétariat et de ses révoltes, une figure productive centrale qui depuis ce rôle productif était mise en avant comme plus apte à en finir avec la production et non plus à se la réapproprier (≠ socialisme). Comme chez SouB, la critique du socialisme réel est passée par l’opéraïsme.
      C’était avant de devenir le « révolutionnaire conservateur », mémoriel, ce mélancolique du « grand siècle » (≠Hosbawm, non pas depuis sa durée sur laquelle il aurait pu être d’accord mais sur sa radicalité quant aux enjeux communistes), de la « grande politique ». Lui philosophait à coup de marteau, loin de la mélasse des nietzschéens actuels.

      c’était vrai là, et diablement puissant ( c’est un pdf, zapper la préface des 2 marxologues, et lâcher les a priori sur le Moulier d’hier, ou pire, d’aujourd’hui), dans Ouvriers et capital
      https://entremonde.net/IMG/pdf/entremonde-ouvriers_et_capital-tronti-livre-2-2.pdf

      ce livre, dont La ligne de conduite et L’usine et la société [ou Lutte contre le travail https://www.cip-idf.org/spip.php?article8094 ], pour ma part, oui, ça a été décisif, sans que la suite y soit subordonnée, du moins en fut-elle informée.

      et, bien plus tard, là
      http://www.lyber-eclat.net/auteurs/mario-tronti

      florilège de citations au hasard du net
      https://www.babelio.com/auteur/Mario-Tronti/442068/citations

      il est par ailleurs revenu régulièrement sur sa manière de parler (mal) de l’après cadlo autunno, en particulier à propos du mouvement des femmes. pas de l’autonomie ou des autonomes en revanche, ne rechignant pourtant pas ces dernières années à intervenir devant ce qui aujourd’hui en tient lieu à France ( fortement teinté d’appellisme).

      bref, à propos de Tronti, la question, malgré le « retour » au PCI de la fin des 60’s, elle est pas vite répondue.

    • Marx avait prévu une prolétarisation croissante. Nous avons connu une bourgeoisification croissante. Ce ne fut pas une erreur scientifique, ce fut une erreur politique. Marx cherchait une force, non pas pour contester le capitalisme, encore moins pour l’améliorer, mais pour l’abattre. Il la voyait dans la multitude prolétaire, dont l’industrialisation aurait fait grossir les rangs, la transformant, après avoir neutralisé l’armée de réserve, en une classe organisée, hégémonique/dominante. La Révolution industrielle – l’industrialisation accélérée – crée l’illusion d’optique de conditions toujours plus proches de la révolution politique. Dans les années soixante du vingtième siècle, notre opéraïsme a commis la même erreur politique. Mais ce sont des erreurs bénéfiques, parce qu’elles mobilisent l’intelligence des événements pour comprendre politiquement les processus structurels. Ensuite, l’analyse scientifique peut repartir, non pas comme froide analyse de cas, mais comme découverte des nouvelles conditions du conflit.

      Il nous a été donné de vivre le passage de l’ouvrier-masse au bourgeois-masse. J’insiste sur ce point, au risque de répéter ce que j’ai déjà dit. Nous sommes face à une composition sociale formée de petits, moyens et grands bourgeois, avec une tendance, venant du haut et du bas, vers le milieu, avec des zones de marginalisation et d’exclusion, minoritaires en Occident, majoritaires dans le reste du monde. Mais avec une forte propension, de masse, à s’inclure plutôt qu’à se disloquer contre le dehors. Voilà ce que nous dit l’approche réaliste, non idéologique. Le processus trouve encore ici devant lui le chemin tout tracé de l’absence d’opposition politique, qui dénonce l’état de choses, décrit la situation réelle, identifie l’ennemi à combattre et élabore les moyens, les formes pour le vaincre. Exactement ce que faisait Marx. En l’absence de cela, la condition domine la personne.

      Voyons alors ce qui s’est passé. Ce qui s’est passé, c’est que le bourgeois a dévoré le citoyen, le privé a dévoré le public, l’économie a dévoré la politique, la finance a dévoré l’économie, et donc l’argent a dévoré l’État, la monnaie a dévoré l’Europe, la mondialisation dévore le monde. Je propose la formule suivante, et j’invite quiconque à la démentir : les démocraties occidentales sont aujourd’hui les plus parfaites dictatures de l’argent. Tel est le point, délicat et stratégique, où la bataille des idées devient – peut devenir – une lutte politique.
      L’esprit libre, Mario Tronti

      [aux couleurs d’une imaginaire gauche du parti démocrate, ex PCI]

      edit

      Le tout dernier Tronti n’a pas toujours échappé au risque de ces conjurations consolatrices, notamment dans un ouvrage comme De l’esprit libre[3], où le recours à des figures mythologiques et à des expressions chiffrées devient parfois vertigineux. Mais il a su éviter de réduire son discours au pur ésotérisme grâce à son sens aigu des réalités politiques et sociales, qui a chez lui des racines à la fois marxistes et chrétiennes. L’esprit libre trontien ne saurait faire l’économie de toute incarnation.
      https://www.contretemps.eu/mario-tronti-operaisme-italie-marxisme-trajectoire-politique

    • La politique au crépuscule, Mario Tronti (pdf en ligne)
      http://www.lyber-eclat.net/lyber/tronti/politique_au_crepuscule.html

      On ne veut pas clarifier, « illuminer », on veut comprendre, « saisir ». Ce temps est un temps politique sans connaissance de soi : une stèle posée sur la tombe du passé, et comme futur, celui, seulement, que le présent t’accorde. Impossible pour nous.

      Si, depuis la fin du vingtième siècle, tu regardes le temps de la politique que tu as traversé, il t’apparaît comme une faillite historique. Les prétentions n’étaient pas trop élevées, mais c’étaient les instruments qui étaient inadéquats, comme étaient pauvres les idées, les sujets faibles, médiocres les protagonistes. Et à un certain moment l’histoire n’était plus là : ne restait plus qu’une chronique. Pas d’époque : des jours, et puis encore des jours. Le misérabilisme de l’adversaire a refermé le cercle. Il n’y a pas de grande politique sans grandeur de ton adversaire.

      Aujourd’hui le critère du politique fait peur. Mais l’ami/ennemi ne doit pas être supprimé, il doit être civilisé. Civilisation/culture dans le conflit. Lutte politique sans la guerre : noblesse de l’esprit humain. Il y a donc un message. Dans la bouteille de cette allusive symphonie de psaumes.

      7 octobre 1998.

    • La politique et le destin
      https://legrandcontinent.eu/fr/2022/04/11/la-politique-et-le-destin
      #politique

      Nous publions les bonnes feuilles de l’essai séminal de Mario Tronti « Politique et destin » traduit en français dans l’ouvrage consacré à ce fondateur de l’opéraïsme aux éditions Amsterdam : Le démon de la politique.

      Politique et destin deviennent ici la même chose que liberté et destin. D’où une déclinaison de la politique comme liberté à l’égard de l’histoire, politique qui est certes conditionnée, déterminée, soumise à la nécessité par l’histoire, mais qui ne se remet pas, ne se rend pas, ni à cette déterminité4 ni à ces conditionnements. La politique ne reflète rien, mais produit, elle ne décrit rien, mais crée, et elle produit et crée depuis la cage d’acier de l’histoire, de ce qui est et de ce qui a été. C’est cela, la grandeur, dirais-je, la beauté de la politique, quand elle s’élève, quand elle est contrainte de s’élever, jusqu’à la grande histoire.

      edit

      il faudra arracher Tronti non seulement à la frivolité des salons mondains et des colloques universitaires, mais aussi à la fausse profondeur des chapelles gnostiques cultivant en serre les mythes de la révolte ou de la contemplation, de l’« autonomie » ou de la « destitution », en évitant ainsi le supplément d’âme « radical » que peut toujours fournir le recours à des symboles évocateurs et à des terminologies allusives. [...]

      Un bon exemple de cet usage du dernier Tronti est l’article de Gerardo Muñoz « Un aventurier révolutionnaire dans l’interrègne. Mario Tronti (1931-2023) » de paru sur le site Le Grand Continent le 8 août 2023, qui mobilise presque toutes les catégories de la #droite « gnostique » : l’élite, la communauté, l’aventurier, le salut intérieur par le retrait contemplatif. Ce vocabulaire allusif, qui rappelle le kitsch ineffable dont Ernst Jünger est le maître absolu, a circulé en Italie dans les années 1980, lorsque des anciens proches de Tronti, tels que Massimo Cacciari, ont entrepris une légitimation de la « haute » culture de droite afin de l’incorporer à l’aggiornamento de la vision du monde du PCI.
      https://www.contretemps.eu/mario-tronti-operaisme-italie-marxisme-trajectoire-politique

    • introduction

      la ligne de conduite

      Prévenons le lecteur : avec ce livre nous n’en sommes qu’à un « prologue dans les nuages ». Il ne s’agit pas de présenter une recherche achevée. Laissons les systèmes aux grands improvisateurs et les analyses fignolées et aveugles aux pédants.
      Ne nous intéresse nous que ce qui possède en soi la force de grandir et de se développer, et par conséquent d’affirmer qu’aujourd’hui cette force est presque exclusivement l’apanage de la pensée ouvrière. Presque exclusivement, car la décadence actuelle du point de vue des capitalistes sur leur propre société ne signifie pas encore la mort de la pensée bourgeoise. Des lueurs de sagesse pratique nous arrivent, nous arriveront encore de ce long coucher de soleil auquel est condamnée la science des patrons. Plus le point de vue ouvrier progressera, et pour son propre compte, plus cette condamnation historique sera rapidement réalisée. L’une de nos tâches politiques aujourd’hui c’est donc de partir des traces ouvertes par les expériences et les découvertes de la recherche pour frayer une nouvelle direction et une nouvelle forme de chemin. Et de donner à ce chemin l’allure d’un processus. Ce n’est pas le concept de science, mais celui du développement de la science que l’adversaire capitaliste doit bientôt ne plus être capable de maîtriser. Du seul fait qu’elle déclenche son propre mécanisme de croissance, la pensée de l’un des partenaires, c’est-à-dire d’une seule classe, ne laisse plus de place au développement d’un autre point de vue scientifique, quel qu’il soit ; elle le condamne à se répéter lui-même et ne lui laisse pour seule perspective que de contempler les dogmes de sa propre tradition.

      C’est ce qui s’est produit historiquement quand, après Marx, les théories du capital ont repris le dessus : les marges offertes au développement de la pensée ouvrière se sont réduites au minimum et ont presque disparu. Il a fallu l’initiative léniniste de rupture pratique en un point, pour remettre aux mains des révolutionnaires la maîtrise théorique du monde contemporain. Cela n’a duré qu’un moment. Tout le monde sait que, par la suite, seul le capital a été à même de recueillir la portée scientifique de la révolution d’Octobre. D’où la longue léthargie dans laquelle est tombée notre pensée. Le rapport entre les deux classes est tel que le vainqueur est celui qui a l’initiative. Sur le terrain de la science comme sur celui de la pratique, la force des deux parties est inversement proportionnelle : si l’une croît et se développe, l’autre stagne et donc recule. La renaissance théorique du point de vue ouvrier, ce sont les nécessités mêmes de la lutte qui l’imposent aujourd’hui. Recommencer à marcher, cela veut dire immobiliser l’adversaire pour mieux le frapper. Désormais la classe ouvrière est arrivée à un tel degré de maturité que, sur le terrain de l’affrontement matériel, elle n’accepte pas l’aventure politique ; cela par principe et dans les faits. En revanche sur le terrain de la lutte théorique, toutes les conditions semblent opportunément réunies pour lui insuffler un esprit nouveau, aventureux et avide de décou- vertes. Face à la vieillesse de la pensée bourgeoise émoussée, le point de vue ouvrier peut, sans doute, vivre maintenant l’époque féconde de sa robuste jeunesse. Pour cela, il lui faut rompre violemment avec son propre passé immédiat, refuser le rôle traditionnel qui lui est attribué officiellement, surprendre l’ennemi de classe par l’initiative d’un développement théorique improvisé, imprévu et non contrôlé. Cela vaut la peine de contribuer personnellement à ce nouveau genre et à cette forme moderne de travail politique.

      Si l’on nous demande à juste titre : par quel biais ? avec quels moyens ? nous refuserons cependant un discours méthodologique. Essayons de ne donner à personne l’occasion d’éviter les durs contenus pratiques de la recherche ouvrière, pour se tourner vers les belles formes de la méthodologie des sciences sociales. Le rapport à établir avec ces dernières n’est pas différent de celui qu’on peut entretenir avec le monde unitaire du savoir humain accumulé jusqu’ici, et qui se résume pour nous à la somme des connaissances techniquement nécessaires pour posséder le fonctionnement objectif de la société actuelle. Nous le faisons déjà, chacun pour notre compte ; mais c’est tous ensemble que nous devons parvenir à utiliser ce qu’on appelle la culture, comme on se sert d’un clou et d’un marteau pour fixer un tableau au mur. Certes les grandes choses se font par sauts brusques. Et les découvertes qui comptent coupent toujours le fil de la continuité. Et on les reconnaît à ce trait : idées d’hommes simples, elles semblent folies pour les savants. En ce sens, la place de Marx n’a pas été pleinement évaluée, même dans le domaine où cela était le plus facile, c’est-à-dire sur le simple terrain de la pensée théorique. Aujourd’hui, on entend parler de révolution copernicienne à propos de gens qui se sont contentés de déplacer leur table de travail d’un angle à l’autre d’une même pièce. Mais de Marx, qui a bouleversé un savoir social qui durait depuis des millénaires, on s’est borné à dire : il a renversé la dialectique hégélienne. Pourtant, à son époque, ce ne sont pas les exemples qui manquaient d’un retournement analogue, purement critique, du point de vue d’une science millénaire. Est-il possible que tout doive se réduire à l’addition banale du niveau d’un cours élémentaire, entre le matérialisme de Feuerbach et l’histoire de Hegel ? Et la découverte de la géométrie non euclidienne, par Gauss, Lobatchevsky, Bolyai et Riemann, qui fait de l’unicité de l’axiome rien moins qu’une pluralité d’hypothèses ? Et celle du concept de champ dans l’électromagnétique, qui, à partir de Faraday, Maxwell et Hertz, envoie promener toute la physique mécaniste ? Tout cela ne semble-t-il pas plus proche du sens, de l’esprit et de la portée de la découverte de Marx ? Le nouveau cadre de l’espace et du temps introduit par la relativité ne naît-il pas de cette théorie révolutionnaire, de la même façon que l’Octobre léniniste fraye sa route à partir des pages du Capital ? D’ailleurs vous le savez bien. Tout intellectuel qui a lu plus d’une dizaine de livres, outre ceux qu’on lui a fait acheter à l’école, est prêt à considérer Lénine comme un chien crevé dans le domaine de la science. Pourtant quiconque veut prêter attention à la société et comprendre ses lois ne peut pas plus le faire sans Lénine, que qui- conque veut étudier la nature et comprendre ses processus, ne peut le faire sans Einstein. En cela, il n’y a rien d’étonnant. Il ne s’agit pas de l’unicité de l’esprit humain qui progresserait de la même façon dans tous les domaines, mais d’une affaire plus sérieuse. Il s’agit du pouvoir unifiant qui donne aux structures du capital la maîtrise du monde entier, et qui peut être, à son tour, maîtrisé par le seul travail ouvrier. Marx attribuait à Benjamin Franklin, cet homme du nouveau monde, la première analyse consciente de la valeur d’échange comme temps de travail, et donc la première réduction délibérée de la valeur au travail. Et c’est ce même homme qui avait conçu les phénomènes électriques comme provoqués par une seule substance très subtile qui animerait l’univers entier. Avant que son camp ne se soit transformé en classe sous la pression ouvrière, le cerveau bourgeois a plus d’une fois trouvé en lui-même la force d’unifier sous un seul concept la multiplicité des données de l’expérience. Ensuite, les besoins immédiats de la lutte se sont mis précisément à commander la production même des idées. L’époque de l’analyse, l’âge de la division sociale du travail intellectuel avaient commencé. Et personne ne sait plus rien sur la totalité. Demandons-nous si une nouvelle synthèse est possible, et si elle est nécessaire.
      La science bourgeoise porte en son sein l’idéologie, comme le rapport de production capitaliste porte en lui la lutte de classe. Du point de vue de l’intérêt du capital c’est l’idéologie qui a fondé la science : c’est pour cette raison qu’il l’a fondée comme science sociale générale. Ce qui n’était d’abord que discours sur l’homme, sur le monde humain, c’est-à-dire sur la société et l’État, avec la croissance des niveaux de lutte, est devenu de plus en plus mécanisme de fonctionnement objectif de la machine économique. La science sociale d’aujourd’hui est semblable à l’appareil productif de la société moderne : tous y sont impliqués et en font usage, mais seuls les patrons en tirent profit.

      Ouvriers et capital, recueil de textes paru en 1966.

      Reppublica, RIP, etc
      https://seenthis.net/messages/1012583

    • Superbe compilation !

      L‘association entre Lou Reed et Tronti s’est imposée à moi quand j’ai lu son commentaire désabusé sur le mouvement autonome des années 70 (dont j’ai été contemporain).

      Dans les deux cas, on affaire à de fortes personnalités qui ont chacune inspiré une forme de continuité ou de filiation dans lesquelles elles ne se reconnaissaient pas en totalité, voir pas du tout, pour des raisons différentes, bien entendu.

      Là s’arrête la comparaison, totalement anecdotique.

    • La trajectoire théorique et politique de Mario Tronti, Davide Gallo Lassere (2018)
      http://revueperiode.net/la-trajectoire-theorique-et-politique-de-mario-tronti

      Pour Mario Tronti en guerre avec le monde, Gigi Roggero (2023)
      https://tousdehors.net/Pour-Mario-Tronti-en-guerre-avec-le-monde

      Et, quelqu’un disait, les chemins politiques ne se déroulent jamais dans la régularité de la perspective Nevski. Il y a des courbes mystérieuses et des lignes droites à suivre. Nous le savons. Nous pouvons discuter de ses virages et différents cheminements, notamment dans certains passages tragiques et cruciaux. Dans une certaine mesure, nous devons en discuter, bien sûr. Ajoutons que ce n’est pas que cela n’ait pas été fait. Ce qui, pour nous, ne peut être discuté, c’est la fermeté de son point de vue, de sa volonté de marcher sur cette foutue ligne droite. Ceux qui regardent de l’extérieur, c’est-à-dire du tribunal de l’idéologie (qui est toujours un tribunal bourgeois), verront beaucoup de contradictions, des contradictions retentissantes, cinglantes. Ceux qui replacent ces contradictions dans son histoire seront en mesure de les comprendre non pas pour justifier, mais aussi pour évaluer les égarements politiques. Là-dessus, Mario ne s’est jamais caché ni dérobé. Il a revendiqué chaque pas et chaque erreur, il ne s’est repenti de rien.

      Mario Tronti, itinéraire d’un intellectuel organique, Julien Allavena (2023)
      https://laviedesidees.fr/Mario-Tronti-itineraire-d-un-intellectuel-organique

      Au début des années 1970, cette réflexion, enrichie par un travail plus classique sur l’histoire de la philosophie, aboutit à un nouveau paradigme qui ne cesse de modeler les propositions trontiennes futures : celui de l’« autonomie du politique ». Au fond, comme le relève Jamila Mascat, ce paradigme constitue une forme de retour aux sources, à ceci près que Tronti se place cette fois du côté opposé à celui qu’il occupait quand il formulait pour la première fois le principe fondateur de l’opéraïsme : le parti est assurément autonome vis-à-vis de la classe, mais cela équivaut à une chance quand la classe n’est pas parvenue à prendre le pouvoir – car peut-être alors le parti le peut-il encore.

      Ce qui a tout d’un pacte faustien dans le domaine de la théorie va de pair avec une incarnation pratique. En parallèle de ces développements théoriques, le communiste en exil a en effet été admis à retourner en sa terre natale : Tronti peut reprendre la carte du PCI en 1972. Il y évolue dès lors entre l’aile gauche historique de Pietro Ingrao et la majorité menée par Berlinguer, pouvant accéder au comité central du parti à partir de 1983 et au secrétariat de la fédération romaine en 1985. Autrement dit, trente ans après ses débuts en politique, Tronti est enfin devenu ce qu’il était (...).

      Après la chute des formations épigones du #PCI, contraintes (Tronti avec) de s’associer au centre pour gouverner (et à terme de voter le « Jobs Act » de Matteo Renzi), c’est cette « ligne de conduite » quelque peu brisée qui pousse enfin le Tronti le plus tardif dans les bras des horizons théologico-politiques, de saint Paul à Ratzinger en passant par les Pères du désert, à la recherche de derniers éclairages sur ce qu’il analysait alors comme sa propre défaite autant que celle de tout un camp, voire de la politique même.

      #autonomie_du_politique

    • Mario Tronti, un intellectuel et sa conjoncture, Andrea Cavazzini
      https://www.contretemps.eu/mario-tronti-operaisme-italie-marxisme-trajectoire-politique

      La trajectoire de Mario Tronti, que la mort vient arrêter au terme d’une longue vie le 7 juillet dernier, n’est pas facile à interpréter de manière univoque. Le goût douteux de l’époque pour les appréciations émotionnelles et hâtives rend d’autant plus nécessaire de dresser un bilan d’une œuvre et d’une activité qui ont rencontré certains des moments politiques les plus incandescents de la deuxième moitié du 20e siècle. Non pas pour noyer les prises de position dans l’océan de la « complexité ». Mais, bien au contraire, parce que, comme Mario Tronti l’aurait rappelé, la prise de position, la « décision », pour parler comme Carl Schmitt, ou la confrontation au « cas décisif » (Ernstfall, qui veut dire littéralement « le cas sérieux »), pour parler comme le théologien catholique Hans Urs von Balthasar, sont des gestes difficiles, qui demandent une rigueur et une discipline rares, refusant toute complaisance à l’égard des approximations vagues et des jugements précipités.

      De ce bilan, nous ne pourrons pas nous acquitter ici ; il s’agira uniquement de rappeler certains jalons d’un trajet singulier qui pourraient marquer autant de points critiques, sur lesquels donc des questionnements devraient être ouverts ou réouverts. Dans une intervention qui a suivi la mort de Tronti, Sergio Bologna, un autre vétéran de l’opéraïsme, dont le parcours a été assez éloigné de celui de l’auteur d’Ouvriers et capital, a rappelé que le risque principal pour un mort aujourd’hui est de recevoir des applaudissements lors de son enterrement, comme un chanteur pop ou une vedette de la télévision[1], et que Tronti a eu le chance d’être salué dans le silence.

      [...]

      il convient d’accueillir l’invitation de Sergio Bologna https://centroriformastato.it/strappiamo-tronti-dalle-grinfie-dei-salotti-buoni à ne pas oublier la « scène originaire » de l’activité de Tronti, celle des #luttes_ouvrières du début des années 1960, dans le « triangle industriel » de l’Italie du Nord, à Milan, à Turin, à Gênes. Tronti ne devient pas Tronti en étudiant les classiques de la pensée politique, ni en auscultant les signes des temps ou les Nouvelles Révélations de l’Être et ce, bien qu’il ait pu céder lui-même à la tentation d’effacer sa propre généalogie, en rattachant fréquemment l’essor et le développement de sa réflexion à la seule irruption tellurique de l’insubordination ouvrière.

      edit

      Le différend ne porte pas uniquement sur les « outils » au sens organisationnel du terme, Panzieri et son groupe refusant de définir une seule forme idéale d’expression politique des luttes et donc une seule ligne à adopter vis-à-vis des organisations politiques et syndicales historiques ; l’enjeu de la rupture touche aussi à la vision des luttes ouvrières et de la classe. Pour Panzieri, en effet, la radicalisation de la conflictualité ouvrière à Fiat « n’autorise guère à croire que la lutte de classe telle qu’elle se développe chez Fiat est généralisable de manière immédiate »[13]. Comme les rapports aux organisations ne peuvent être unifiés immédiatement par un modèle dominant, les expériences de la lutte ouvrière restent plurielles et à apprécier chacune dans son contexte, ses limites et ses possibilités concrètes de généralisation. En revanche, malgré le primat affiché de l’expérience des luttes, la démarche de classe operaia et notamment de Tronti procède de manière axiomatique, en faisant de la description d’une dynamique locale la garantie immédiate d’une nécessité théorique :

      Cette classe ouvrière est déjà un fait social, une masse sociale ; lorsque nous parlons de son caractère politique, nous visons d’emblée cette socialisation, ce fait global au niveau social de la classe, de cette absence totale de divisions au sein de la classe, par laquelle les ouvriers naissent tous avec les mêmes intérêts[14].

      Panzieri et son groupe semblent plus sensibles aux surdéterminations et aux sous-déterminations tant des formes d’organisation que de la composition sociologique et politique des ouvriers. Ils sont conscients du fait que les processus politiquement féconds, ainsi que les synthèses théoriques, ne surgissent pas comme des fulgurations événementielles, mais présupposent un travail long et patient de construction, déconstruction et reconstruction, dans lequel il s’agit de recommencer à chaque fois le travail de dépassement de la passivité ouvrière, de blocage de la reproduction de l’idéologie, de mise à l’épreuve des mots d’ordre et des analyses toujours situés et partiels, de tissage de liens et de contacts entre expériences, langages et histoires profondément hétérogènes… C’est le travail de l’intervention comme analyse interminable, plutôt que comme irruption et comme rupture immédiatement décisives.

      #Raniero_Panzieri (mort en 1964)

      edit
      « L’histoire, c’est eux. Nous, c’est la politique ». Entretien avec Mario Tronti
      https://www.contretemps.eu/mario-tronti-marxisme-operaisme

      Mario Tronti, Michel Valensi
      https://www.cairn.info/revue-lignes-2013-2-page-143.htm

      L’AUTONOMIE DU POLITIQUE CHEZ TRONTI, Toni Negri
      http://www.euronomade.info/?p=11938

      addendum le texte de Sergio Bologna dont l’url est cité plus haut par Cavazzini a été traduit en français

      Arrachons Tronti des griffes des salons mondains !
      https://www.contretemps.eu/mario-tronti-operaisme-bologna-classe-ouvriere

      ... quand on parle d’opéraïsme, donc forcément de lui, ce ne sont pas les chaires universitaires, les séminaires, les colloques, les tables rondes, les auditeurs sagement assis ou les revues qui viennent à l’esprit, mais les assemblées ouvrières, les piquets de grève, les bousculades même entre camarades, les chants de joie, les inculpations, les emprisonnements, les veillées nocturnes devant des feux improvisés, les discussions passionnées, la production d’idées. Il me vient à l’esprit que quelqu’un veut toujours nous mettre à genoux pour qu’on fasse et qu’on vive comme qu’il le dit. On pense au désir de liberté, au refus de baisser la tête.

    • MARIO TRONTI, IN MEMORIAM
      La politique au crépuscule
      https://lundi.am/Mario-Tronti-In-Memoriam

      Le 7 août dernier disparaissait Mario Tronti (Rome, 1931), dont il a quelquefois été question dans ces pages et qui fut, avec quelques autres, l’inventeur de l’opéraïsme italien, tout en restant toutefois et malgré tout pour la gauche italienne une ‘énigme’ (Negri) qu’il faudra encore bien des années pour la pouvoir résoudre. N’est-ce pas lui qui, en 2017, prononça au Sénat italien (dont il était membre) un discours sur la révolution d’octobre, qui commençait en évoquant un mot de Chou En Lai à qui l’on demandait ce qu’il pensait de la révolution française de 1789 et qui répondit : « il est encore trop tôt pour se prononcer ».

      Espérons toutefois que le temps viendra plus vite où l’on pourra se prononcer sur les apports théoriques de Tronti dans leur globalité et complexité, depuis Ouvriers et capital (1966) jusqu’à la Sagesse de la lutte (2021), que nous avions fait paraître en français l’année dernière « dans le silence le plus tendu ». Nous avons appris la mort de Tronti, alors que nous devions envoyer à l’imprimeur la réédition dans L’éclat/poche de La politique au crépuscule, paru une première fois dans la collection « Premier secours », en septembre 2000. La traduction était de Michel Valensi. Tronti avait été ravi de cette réédition « vingt ans après » et l’attendait d’autant que l’édition italienne chez Einaudi était épuisée et que l’éditeur n’avait pas l’intention de la republier. Elle paraîtra augmentée d’une Note de l’éditeur, que nous avions envoyée à Tronti et sur laquelle il n’a pas pu nous répondre, mais des amis communs nous ont confirmé son nihil obstat. Lundimatin a bien voulu la publier ici en "bonnes feuilles" d’un livre à paraître à la toute fin du mois de septembre. La couverture fleurie de Patricia Farazzi s’était imposée aussi pour donner à ce titre tous ses sens possibles.

      à mario tronti, in memoriam

      Dans un récent entretien accordé à un magazine italien, Mario Tronti (1931-2023) évoque « une extraordinaire page de Lukács dans la préface de 1962 à sa Théorie du roman, écrite en 1914-1915 : La voici : “Dans la mesure où, à cette époque, je tentais de porter à un plus haut niveau de conscience mes prises de position émotionnelles, j’en étais arrivé à la conclusion suivante : les empires du centre l’emporteront probablement sur la Russie, ce qui devrait conduire à l’écroulement du tsarisme et cela me convient parfaitement. Reste aussi la possibilité que l’Occident l’emporte sur l’Allemagne, ce qui entraînera la chute des Hohenzollern et des Habsbourg, et cela me convient tout aussi parfaitement. Mais, parvenu à ce point, demeure la question : Qui nous sauvera de la civilisation occidentale ?” ».

      Et Tronti poursuit : « À y repenser, je ne peux ajouter à cela que cette seule observation : cette question impertinente que l’on pouvait encore poser librement aux débuts de l’obscur vingtième siècle, peut-on encore la poser tout aussi librement aux débuts de ce brillant vingt et unième siècle sans se faire crucifier ? »

      edit Mario Tronti et l’opéraïsme politique des années soixante, Michele Filippini
      https://journals.openedition.org/grm/227

      .... noyau dur dans la pensée comme dans l’action du groupe né dans les Quaderni Rossi et passé ensuite dans classe operaia (...) la tentative de concevoir un radicalisme qui serait à l’opposé de tout velléitarisme...

    • La sagesse de la lutte suivi de «Peuple», Mario Tronti
      http://www.lyber-eclat.net/livres/la-sagesse-de-la-lutte

      À l’occasion de son quatre-vingt-dixième anniversaire, Mario Tronti livre ici, avec son style “scandé, ciselé, combatif, constant, agressif et lucide”, un profil auto­biographique, dans lequel il reparcourt les étapes les plus importantes de sa formation politique et théorique. À travers l’évocation de tant de camarades qui ont partagé avec lui ces années de combat, Tronti donne sa propre interprétation du vingtième siècle et des conditions de la politique et de l’histoire qui l’ont traversé. En s’appuyant sur les auteurs qui ont été ses maîtres de vie et de pensée, Tronti s’interroge sur cette sagesse de la lutte, les aventures de son surgissement, les formes de son déclin, la possibilité de sa résurgence.

      Le texte est suivi d’un essai sur la notion de ‘peuple’ et sur le populisme actuel qui hante la politique européenne, depuis — c’est son analyse — “qu’il n’y a plus de peuple”.

      #politique #théorie #lutte #populisme #peuple #livre

  • RIP Mario Tronti
    https://www.repubblica.it/politica/2023/08/07/news/mario_tronti_morto_politico_92_anni-410335343

    È morto a 92 anni Mario Tronti, politico e filosofo, una vita a sinistra. Già militante del Partito comunista italiano, Tronti è stato anche parlamentare. Eletto la prima volta al Senato nel 1992 con il Pds e, successivamente, nel 2013 con il Partito democratico. È scomparso questa mattina intorno alle 10 e 30 a Ferentillo, in provincia di Terni, conferma il dem umbro Pierluigi Spinelli.

    Si definiva un “rivoluzionario conservatore”, ma da alcuni anni si era allontanato dai riflettori della politica: «Sono in ritiro spirituale, nel monastero di Poppi, nel Casentino, retto dalle monache camaldolesi. Mercoledì compio 90 anni e questo passaggio bisogna farlo bene, sentirlo interiormente», disse a Repubblica in occasione del suo novantesimo compleanno. “La morte? L’attendo con serenità”, aggiunse. “Ho vissuto abbastanza. Spero tuttavia che sia un passaggio facile. Per dirla con Montaigne confido che la fine mi colga mentre sto coltivando le mie rape nell’orto".

    • Connaît vraiment celui qui hait vraiment. L’usine et la société, Mario Tronti, 1962.

      Mario Tronti, Michel Valensi
      https://www.cairn.info/revue-lignes-2013-2-page-143.htm

      La question du « populisme » hante la politique italienne (et européenne) depuis – et c’est l’analyse de Mario Tronti – « qu’il n’y a plus de peuple ». À quel moment ce concept-réalité s’est-il désagrégé et se peut-il qu’il se réagrège dans une société où la classe est devenue une catégorie sociologique ? « Je n’ai jamais plus oublié la leçon de vie apprise aux grilles des usines, quand nous débarquions avec nos tracts prétentieux qui invitaient à la lutte générale anticapitaliste, et la réponse, toujours la même, des mains de ceux qui prenaient ces bouts de papier et disaient en riant : “c’est quoi ? c’est du pognon ?” Telle était la “rude race païenne” », écrit Mario Tronti dans Nous opéraïstes. Le “roman de formation” des années soixante en Italie, Paris, Éditions de l’éclat, 2013, p. 24. « Peuple », parce qu’il y eut un « peuple communiste », dont l’Italie a témoigné, peut-être plus durablement qu’ailleurs en Europe, et dont la voix de Mario Tronti témoigne à son tour. Issu des milieux populaires romains, il sera l’une des figures les plus importantes de l’opéraïsme italien, au sein duquel s’est forgé ce style « scandé, ciselé, combatif, constant, agressif et lucide » (ibid., p. 19) dont il est l’héritier et qui donne à ses écrits une dimension quasi unique dans la prose politique du xx-xxi e siècle. Ce texte est une contribution à une discussion sur la question du « populisme » organisée par le Centro per la Riforma dello Stato. L’original italien a été publié dans la revue Democrazia e diritto, n° 3-4/2010.

      #Mario_Tronti #operaïsme

    • L’AUTONOMIE DU POLITIQUE CHEZ TRONTI, Toni Negri
      http://www.euronomade.info/?p=11938

      C’est à cette figure-là de l’histoire moderne, bien différente de la sienne, que j’étais, moi, profondément lié ; et je l’avais précisément appris d’Ouvriers et capital : il fallait suivre « l’histoire interne de la classe ouvrière », c’est-à-dire l’histoire de sa subjectivation progressive. Ce que je tentais de mettre en pratique, c’était le développement de l’intuition trontienne qui insistait sur la nécessité d’évaluer le degré de maturité auquel était arrivée la subjectivation de la force de travail, au point de – je cite Ouvriers et capital« compter vraiment deux fois dans le système de capital : une fois comme force qui produit le capital, et une autre fois comme force qui refuse de le produire ; une fois dans le capital, une fois contre le capital ».

      Ouvriers et capital, Mario Tronti (pdf)
      https://entremonde.net/IMG/pdf/entremonde-ouvriers_et_capital-tronti-livre-2-2.pdf

      #refus_du_travail #subjectivation #classe_ouvrière

    • "History has become small"
      Mario Tronti: I am defeated
      https://cominsitu.wordpress.com/2015/03/08/mario-tronti-i-am-defeated

      Under the soles of his shoes, you can still recognise the dirt of history. “This is all that remains. A mix of straw and shit by which we delude ourselves into erecting cathedrals to the worker’s dream.” Here’s a man, I say to myself, imbued with a consistency that bursts through in a total melancholy. It’s Mario Tronti, the most celebrated of the theorists of Operaismo. He has only recently finished writing a book on this subject: the origins of his thought, how it has changed and what it is today. I don’t know who will publish it (I would guess a decent publisher). I read a profound sense of despair. Like a chronicle of defeat articulated through the long agony of a past that has not yet passed at all, that refuses to die, but is no longer wanted.

      [...]

      How did your interest in Tai Chi start?

      Thanks to my daughter who loves and practices oriental culture. She would have wanted to become a nun, so she chose the same profound consistency in this world that I’ve only touched.

      Is there an element of unpredictability with children?
      Always: with individuals, just like with history.

      Did you expect that the story – I mean yours – would end this way?
      I always expect the best. Then come the knocks. Coming up against facts without an airbag can do you damage. I was a communist, marxist, operaista. Some things end. Some things last. I have learnt and applied the lesson of political realism: you can’t ignore the facts.

      And the facts today are indicative of a great crisis?

      Great and long. It concerns all of us a little, at many diverse levels. It’s lasted at least seven years and still nobody is able to tell us how to get out of it. We’re living in a time without epoch.

      What does it mean?
      It is our time, however it lacks an epoch: this period that has arisen and will continue into the future. History has become small, the daily report has prevalence: gossip, complaints, platitudes.

      #défaite #mélancolie_théorique (≠rien) #histoire #communisme

    • Partialité, initiative, organisation : les usages de Lénine par Tronti
      https://www.contretemps.eu/lenine-tronti

      Dans cette intervention, nous voudrons tenter un examen critique des usages de Lénine dans l’œuvre de Mario Tronti, en nous focalisant essentiellement sur les textes réunis dans Ouvriers et capital (1966), ouvrage central de l’expérience opéraïste classique telle qu’elle a été définie et délimitée par Tronti lui-même. Nous partons de l’idée que l’un des aspects les plus intéressants, sinon l’originalité principale de ce marxisme, a consisté dans l’affirmation de la centralité politique du travail. Affirmation théorique, mais qui est ancrée dans une situation sociale concrète : c’est au contact des jeunes générations ouvrières des années 60 et de leurs pratiques spécifiques d’insubordination que la pensée opéraïste découvre une subjectivité politique radicale à même le rapport social de production.

    • Un aventurier révolutionnaire dans l’interrègne. Mario Tronti (1931-2023)
      https://legrandcontinent.eu/fr/2023/08/08/un-aventurier-revolutionnaire-dans-linterregne-mario-tronti-1931-20

      Il est difficile de penser à une autre intelligence européenne qui soit passée de la culture du parti communiste et de l’horizon de la politique révolutionnaire — il était le cofondateur de l’influente revue Classe Operaia — à la participation parlementaire — en tant que sénateur du Partito Democratico — pour finir par un engagement profond dans la grammaire théologico-politique du christianisme occidental — allant jusqu’à professer une admiration univoque pour le pontificat de Benoît XVI, attitude théologique d’une gauche qu’on a pu qualifier de « marxiste ratzingerienne ». La pensée et l’activité politique de Tronti pourraient très bien être placées sous le signe de la figure de l’aventurier, c’est-à-dire de quelqu’un qui s’engage à prendre des risques, envers et contre toutes les mains tendues par le sens commun. Tronti gravitait en fait à cheval entre l’ethos de deux figures distinctes : l’aventurier preneur de risques et l’homme politique par vocation. Mais au fond de lui-même, il était convaincu que seule la première pouvait permettre à un homme politique passionné de s’acquitter véritablement de sa tâche.

      « Chez le Tronti tardif, la passion révolutionnaire devient une révocation de la politique moderne, sans pour autant renoncer au schisme contre la vie sociale comme condition préalable à la sérénité existentielle. » Gerardo Muñoz

    • « L’histoire, c’est eux, nous, c’est la politique ». Entretien avec Mario Tronti

      Mario Tronti (1931-2023), figure centrale de la culture marxiste de la seconde moitié du 20e siècle, est décédé le 7 août dernier. Dans cet entretien de 2016, inédit en français, il revient sur sa trajectoire militante et intellectuelle 👇

      https://www.contretemps.eu/mario-tronti-marxisme-operaisme

      Cet entretien a été conduit par Martin Cortes à Rome en février 2016 et fait partie de l’édition espagnole de La autonomía de lo político [L’autonomie du politique] (Buenos Aires, Prometeo, 2018). Il a été repris dans Jacobin America Latina le 8 août 2023. La traduction et les intertitres sont de Contretemps.

      https://twitter.com/SRContretemps/status/1690273066092244992

  • Maintenant en librairie :
    https://entremonde.net/sur-les-gilets-jaunes

    Le mou­ve­ment des Gilets jaunes est trop étrange pour qu’on puisse y voir un verre à moitié plein ou à moitié vide. Ne res­sem­blant à rien de déjà vu, il ne suffit pas de lister ce qui lui aurait manqué pour qu’il cadre avec des sché­mas préé­ta­blis ; on peine même, a pos­te­riori, à l’inté­grer aux théo­ries pré­dic­ti­ves qui, d’ailleurs, ne l’avaient pas vu venir. Le phé­no­mène est pour­tant connu, mais il sur­prend tou­jours : il arrive, par­fois, que les pro­lé­tai­res ne fas­sent rien comme prévu, et c’est très bien... mais cela n’est pas sans géné­rer quel­ques inquié­tu­des. Le trop de réa­lité excède tou­jours…

    #France #GiletsJaunes

  • Sortie en librairie aujourd’hui :
    https://entremonde.net/marxisme-noir

    Dans ce clas­si­que de la pensée radi­cale noire enfin tra­duit en fran­çais, Cedric Robinson entre­prend d’écrire une his­toire intel­lec­tuelle du radi­ca­lisme noir. Bien que ce livre soit sur­tout resté dans la pos­té­rité pour la thèse du « capi­ta­lisme racial » qu’il y déve­loppe, Robinson revient, avec une érudition impres­sion­nante, sur les ori­gi­nes intra-euro­péen­nes du racia­lisme, ainsi que sur les ori­gi­nes euro­péen­nes du #marxisme avant de s’attar­der sur le déve­lop­pe­ment de l’his­toire afri­caine et les débuts de l’escla­vage trans­at­lan­ti­que. Enfin, il étudie minu­tieu­se­ment trois figu­res majeu­res de la tra­di­tion radi­cale noire : W.E.B. Du Bois, C.L.R. James et le roman­cier Richard Wright.

    #livres #édition #communisme #racisme

  • Bataille des #retraites : durcir le ton, élargir le front, Fabien Escalona et Romaric Godin
    https://www.mediapart.fr/journal/politique/180223/bataille-des-retraites-durcir-le-ton-elargir-le-front

    Face à un pouvoir radicalisé, le mouvement social doit à la fois durcir ses actions et élargir la bataille à d’autres enjeux que la réforme des retraites. La victoire n’est aucunement garantie, mais seule cette voie est constructive, même en cas d’échec.

    creuser. un autre versant d’un approfondissement possible
    https://seenthis.net/messages/991381

    Pour revenir à la situation présente : ce que nous voulons dire c’est que tout est déjà là. Les deux millions de manifestants, Macron, l’expérience de l’émeute comme du blocage, les complicités ainsi que la sécheresse, le dégoût du travail et la fin de la politique, les bureaucrates têtes-à-claques, qui n’en peuvent plus d’attendre de s’en prendre. On propose donc d’écarter un temps, disons le 7 mars, tout penchant pour la nostalgie, la résignation ou le cynisme, et d’y aller.

    • La voix du Capital
      https://www.lantivol.com/2023/02/les-breves-du-satirique-fevrier-2023.html

      Le 2 février 2023, Alain Minc était l’invité de Ruth Elkrief dans «  Un œil sur le monde   » sur LCI. Interrogé sur la réforme des retraites, il l’a joué comme à son habitude tout sourire et tout cynique, façon petit expert maître-chanteur :

      «  Je crois qu’iI est inenvisageable qu’elle ne passe pas. Et pour une raison que le pouvoir n’ose pas dire ou ne peut pas dire. Pourquoi il faut faire cette réforme ? Nous avons 3000 milliards de #dette. Le taux d’intérêt que nous payons est très proche de celui de l’Allemagne, ce qui est une espèce de bénédiction, peut-être imméritée. (…) Le marché, c’est un être primaire. S’il voit qu’on a changé l’âge, il considérera que la France demeure un pays sérieux. Vous allez me dire : c’est idiot. Peut-être, mais c’est comme ça. Quand on est #débiteur de 3000 milliards on fait attention à ce que pense son #créancier. Si aujourd’hui cette #réforme n’avait pas lieu, si les taux d’intérêt français augmentaient à cause de ça, imaginez qu’1% de plus c’est sur 10 ans 150 milliards, on parle de ces choses-là, c’est à dire des moyens de payer les retraites, mais aussi de payer les salaires des fonctionnaires, les infirmières… Donc cette réforme a une portée symbolique à laquelle il faut accepter de céder, peu importe les concessions qu’il va falloir faire. Et comme le président de la République qui sait quand même ce que sont les règles du monde financier ne peut qu’être conscient de ça, il ne cédera pas.   »

      C’est fou comme ce genre de déclarations, ça donne encore plus envie de les faire céder et d’imposer, au-delà du retrait de leur projet, nos propres réformes…

    • « C’est le mentor de Macron Alain Minc qui le dit, la réforme des retraites sert uniquement à donner des gages aux parasites de la finance.
      Sauver le système ils n’en ont rien à foutre… »
      #greve7mars #GreveGenerale #NonALaReformeDesRetraites

      https://video.twimg.com/amplify_video/1627932060798033921/vid/1280x720/o-DhXM-Uw74z5sOJ.mp4?tag=16

      https://twitter.com/realmarcel1/status/1628392611168894976?cxt=HHwWgIC--ficm5ktAAAA

    • Quand un républicain keynésien (Godin) en vient à citer Luxembourg et Lukàcs (...), ne pas hésiter à lire des analyses plus concrètes de la situation dans laquelle s’inscrivent ces réformes.

      Le mouvement contre la réforme des retraites en France, automne 2010 - SIC INTERNATIONAL JOURNAL FOR COMMUNISATION
      https://www.sicjournal.org/le-mouvement-contre-la-reforme-des-retraites-en-france-automne-2010-2

      La deuxième détermination a été sa généralisation à partir de la volonté de défense d’un statu quo qui, de fait, était déjà en grande partie obsolète.
      Avec quarante années d’annuité, il faut avoir un emploi protégé, une carrière commencée tôt, pour que la perspective de la retraite ait un sens. Une situation qui s’apparente de plus en plus à celle de dinosaures au sein des travailleurs. Si le mouvement a continué, dépassant le cycle convenu des manifestations-défilés, c’est parce que cette défense d’un statu quo s’est elle-même muée en une critique plus profonde. Les quarante annuités, c’est une condamnation au travail à perpétuité.

      La lutte contre la réforme des retraites n’est pas le révélateur d’autre chose mais de tout ce qui est inscrit dans cette réforme. La question c’est l’organisation du marché du travail dans le mode de production capitaliste issu de la restructuration des années 1970 : la #précarisation ; les jeunes de moins de 25 ans qui sont au chômage[3] ; les plus de 55 ans qui sont poussés vers la sortie (en 2010, il y a eu 350 000 licenciements conventionnels).

      Dans les nouvelles modalités de l’exploitation de la force de travail totale comme une seule force de travail sociale disponible face au capital et segmentable à l’infini, cette #segmentation est tout autant division, création de catégories, que continuum de positions qui coexistent dans un même ensemble et se contaminent les unes les autres.

      Au travers d’un grand nombre de dispositifs nouveaux, la classe capitaliste cherche désormais à soutenir l’offre de travail alors que l’objectif poursuivi jusqu’à la fin des années 1980 par l’action publique était plutôt d’encourager les retraits d’activité. La cible n’est plus de diminuer le taux de chômage, mais d’accroître le taux d’emploi [les deux étant loin de s’exclure, ndc]. On peut compter actuellement en France plus de dix millions de salariés concernés par les exonérations sur les bas #salaires, on peut dénombrer également 8,5 millions de bénéficiaires de la prime pour l’emploi. Le changement d’échelle est très net (2,8 millions de bénéficiaires de la politique de l’emploi en 2000).

      #emploi #retraites #chômage

    • « Je lutte des classes » - Le mouvement contre la réforme des retraites en France, automne 2010
      https://entremonde.net/IMG/pdf/senonevero_jeluttedesclasses.pdf

      je lutte des classes – dans ce slogan emblématique d’un mouvement sans illusion et sans espoir de victoire, on entend « je fais la lutte des classes ». Si on doit affirmer la lutte de classe sous cette forme ambiguë, humoristique et contradictoire, c’est que ce qui demeure un fait objectif, massif et incontournable, structurel, la lutte des classes, ne se reconnaissait plus elle-même comme un fait collectif et objectif intégrant et dépassant les manifestants individuels, mais comme un choix idéologique (politico-social) personnel.
      Le succès de ce slogan malicieux et sérieux à la fois montrait que pour tous, (et surtout chacun !) les mani- festations – élément central et organisateur du mou- vement – affirmaient une identité ouvrière à la fois obsolète et indispensable, idéale dans les deux sens du mot : comme idéal qui serait à atteindre et comme pur concept. Comme idée de ce qui avait existé, et qui jus- tement n’existait plus.
      7
      « Je lutte des classes »
      Cette dualité désignait à la fois la permanence de la contradiction de classes immanente au capitalisme et son caractère radicalement transformé ne donnant plus naissance à une identité de classe pouvant s’affir- mer contre le capital. « Je lutte des classes » fut le nom que, dans la lutte des classes, l’implosion de l’identité ouvrière en acte s’est donnée à elle-même. À côté des manifestations où se proclamait cette identité ouvrière idéale, les secteurs en grève étaient justement ceux où des communautés de travail encore plus ou moins stables pouvaient magiquement et nostalgiquement servir de référent à cette invocation. Le slogan dit très joliment la perte de l’identité ouvrière dans la volonté de l’affirmer. Le singulier du sujet est contradictoire à ce qu’est l’appartenance de classe qui n’est pas une appartenance individuelle, l’élément d’une somme. Il n’y a pas si longtemps, comme ouvrier, à Ivry ou à Port- de-Bouc, on était, par définition, de la classe ouvrière.

      #classe #ouvrier

  • Attaquer à la racine la domination des femmes par le capital - CONTRETEMPS
    https://www.contretemps.eu/attaquer-a-la-racine-la-domination-des-femmes-par-le-capital-extrait-dun

    Lotta Femminista a toujours été une tendance minoritaire au sein du mouvement féministe plus large, car les femmes du mouvement féministe se sont d’abord méfiées, à juste titre, de toute théorie politique développée dans le sillage de traditions politiques masculines. Ironiquement, le mouvement féministe au sens large serait devenu beaucoup plus puissant et plus fort s’il avait repris notre proposition politique du salaire au travail ménager (c’est-à-dire le « travail domestique », y compris l’éducation des enfants, les soins, etc.), plutôt que d’adopter, sans le savoir, la stratégie léniniste de lutte pour le travail, en dehors du travail domestique, comme moyen d’assurer un salaire pour les femmes. Mais il était très difficile pour les comités du salaire au travail ménager de trouver un consensus sur leur proposition, car généralement les femmes féministes pensent qu’il vaut mieux rejeter la totalité du travail domestique et quitter leur foyer.

  • La révolution Iranienne, Notes sur l’islam, les femmes et le prolétariat, Tristan Leoni
    http://entremonde.net

    L’Iran connaît en 1979, l’un des régi­mes les plus sta­bles, pros­pè­res et répres­sifs du Moyen-Orient ; celui-ci s’effon­dre pour­tant en quel­ques mois sous les coups d’une grève sau­vage mas­sive et d’émeutes urbai­nes inces­san­tes. Cette étude revient sur les causes réel­les de l’une des plus gran­des révol­tes ouvriè­res du XXe siècle, et met en lumière les méca­nis­mes d’une pro­tes­ta­tion pro­lé­ta­rienne crois­sante, l’échec de la répres­sion et l’effon­dre­ment de l’État. Elle relate aussi la manière dont le clergé chiite s’empare des rênes de la contes­ta­tion et la trans­forme en « révo­lu­tion isla­mi­que » et, enfin, com­ment tout cela déclen­che un mou­ve­ment de révolte des femmes d’une ampleur iné­ga­lée.

    edit et zut ! le site est en maintenance : pas d’accès au texte....
    #livre #lyber

  • #Louis_Bertoni - L’Homme dans la lutte
    https://www.partage-noir.fr/louis-bertoni-l-homme-dans-la-lutte

    Le Réveil/Il Risveglio clandestin – Un Homme dans la Mêlée Sociale : Louis Bertoni (Pour son 70e anniversaire) – Février 1942. Bertoni, militant ouvrier Depuis presque toujours, Louis Bertoni est syndiqué. En sa qualité de typographe, il cumule 56 années de sociétariat dans les divers syndicats de son métier. Sa première action directe syndicale date du temps de la première année de son apprentissage. Il était âgé de 14 ans. Son patron voulut lui faire effectuer des heures supplémentaires. L’apprenti (...) Un Homme dans la Mêlée Sociale : Louis Bertoni

    / Louis Bertoni, #Suisse

    #_Un_Homme_dans_la_Mêlée_Sociale :Louis_Bertoni
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/lrasc_1942_02_01-3.pdf
    https://entremonde.net/louis-bertoni
    https://www.collegedutravail.ch/publications/detail/la-ligue-daction-du-batiment-lanarchisme-a-la-conquete-des-chantier
    https://www.youtube.com/watch?v=CffRFy5krD8

  • Un homme dans la Mêlée Sociale : l’Activité anarchiste de #Louis_Bertoni
    https://www.partage-noir.fr/un-homme-dans-la-melee-sociale-l-activite-anarchiste-de-louis

    Le Réveil/Il Risveglio clandestin – Un Homme dans la Mêlée Sociale : Louis Bertoni (Pour son 70e anniversaire) – Février 1942. L’Activité anarchiste de Louis Bertoni Notre ami Louis Bertoni a vu le jour le 6 février 1872 à Milan. Son père était tessinois, originaire de Lottigna et sa mère, lombarde. Sa jeunesse s’écoula surtout à Côme. La première éducation que reçut Bertoni était républicaine. Le père, dont les avatars avaient été nombreux à travers l’Europe convulsée d’après 1848, était marqué de la forte (...) Un Homme dans la Mêlée Sociale : Louis Bertoni

    / Louis Bertoni, #Errico_Malatesta, Le Réveil/Il Risveglio , #Suisse, [Source : Fragments d’Histoire de la gauche (...)

    #_Un_Homme_dans_la_Mêlée_Sociale :Louis_Bertoni #Le_Réveil/Il_Risveglio_ #[Source :_Fragments_d’Histoire_de_la_gauche_radicale]
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/lrasc_1942_02_01-3.pdf

    • https://entremonde.net/louis-bertoni
      Le pdf du livre : https://entremonde.net/telechargement150

      Inlassable pro­pa­gan­diste, typo­gra­phe, mili­tant syn­di­ca­liste, Louis Bertoni (1872-1947) est une figure phare du milieu anar­chiste suisse de la pre­mière moitié du XXe siècle. Cet infa­ti­ga­ble dif­fu­seur d’idées a écumé les mee­tings poli­ti­ques et super­visé la publi­ca­tion de plus de mille numé­ros du Réveil anar­chiste et du Risveglio anar­chico en un demi-siècle. La bio­gra­phie de ce mili­tant anar­chiste tes­si­nois établi à Genève est basée à la fois sur les témoi­gna­ges de contem­po­rains de Louis Bertoni et sur un corpus de sour­ces volu­mi­neux. Au-delà des idées et de la per­son­na­lité fas­ci­nante de cet habi­tué des délits d’opi­nion, cette tra­duc­tion mise à jour de l’ouvrage de Gianpiero Bottinelli est un texte indis­pen­sa­ble pour le tableau qu’il dresse du quo­ti­dien des grou­pes anar­chis­tes gene­vois, suis­ses et ita­liens de cette période mou­ve­men­tée.

      Et le livre d’Elsig sur la LAB est très intéressant aussi : https://www.collegedutravail.ch/publications/detail/la-ligue-daction-du-batiment-lanarchisme-a-la-conquete-des-chantier

      Inspirée par les idéaux anarchistes d’action directe, la Ligue d’action du bâtiment (LAB) est créée par des ouvriers genevois à la fin des années vingt en vue de faire respecter une convention de travail acquise de haute lutte. Elle constitue le bras armé de la Fédération des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB) et devient une menace constante pour le patronat. Un entrepreneur qui ne respectait pas les conventions risquait ainsi la mise à sac pure et simple de son chantier. Malgré les comparutions et les arrestations, les actions coup-de-poing de la LAB parviennent à imposer un système de conventions de travail encore embryonnaire.

      Ces actions mettent également en évidence les idées développées par le Groupe du Réveil de l’anarchiste Luigi Bertoni, tout en permettant à l’un de ses membres, Lucien Tronchet, de s’imposer comme la figure forte du mouvement syndical genevois d’alors. Enfin, le militantisme de choc de la LAB est révélateur des espoirs et des tensions qui parcourent le mond ouvrier dans la Suisse de l’entre-deux-guerres.

      https://renverse.co/analyses/La-greve-generale-de-1918-comme-016

      La bourgeoise industrielle put donc se réjouir d’avoir mis un terme à l’agitation ouvrière d’avant-guerre en ayant cédé quelques miettes. En outre, cette période marque également le début de l’alliance de classe entre celle-ci et la paysannerie. L’USS se débarrassa peu à peu de son aile bolchéviste, processus achevé en 1927 où le principe de la lutte des classes est retiré des statuts. A Genève, même le Réveil, le journal édité par Luigi Bertoni, commença à prôner l’entrisme : « Après des atermoiements, le groupe du Réveil active sa doctrine « entriste » à l’égard des syndicats au cours des années vingt. L’objectif était d’infléchir la stratégie de l’ensemble d’une organisation, après avoir pesé sur l’orientation de l’un de ses courants d’idées. Le dispositif syndical devait rester le plus lâche et autonome possible au niveau de ses structures de pouvoir, en dehors de toute hiérarchisation verticale. »

  • Histoire critique de l’ultragauche, Roland Simon, Deuxième édition, revue et augmentée, éditions entremonde
    https://entremonde.net/IMG/pdf/senonevero_histoire_critique.pdf

    Préface
    Mai 68, année théorique, etc. 9
    Introduction 123
    Sigles 126
    Histoire critique de l’ultragauche 129
    I. La Gauche germano-hollandaise 129
    II. La gauche italienne et les débuts de l’ultragauche en france 155
    III. Les Groupes/revues Socialisme ou Barbarie & Noir et Rouge 201 IV. L’#internationale_situationniste 315
    Postface
    La révolution prolétarienne (1848–1914) 387
    Annexe
    Ultragauche et #négationnisme 463
    Notices biographiques 468
    Bibliographie 490

    #théorie #histoire #ultragauche #Roland_Simon

  • Nathalie Quintane : « Il faut que ça secoue » - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    http://cqfd-journal.org/Nathalie-Quintane-Il-faut-que-ca

    « Mais qui a sucé la substance blanche de nos cerveaux à la paille, durant toutes ces années ? »
    (Nathalie Quintane, un Œil en moins )

    Quand le réel nous nasse, il faut le désosser, s’en faire une paire de masses et s’en aller fracasser des portes dérobées. Pour ça, la #poésie peut aider. Pas toujours, mais ça se tente. La preuve avec la poète Nathalie Quintane, fichtrement vivante, et la mémoire de Nanni Balestrini, disparu en 2019.

    Les mots de Nathalie Quintane et Nanni Balestrini portent haut un imaginaire poétique de lutte collective et de révolte politique. Du second, poète italien, militant de l’autonomie ouvrière et cofondateur de l’organisation Potere Operaio [1], les éditions La Tempête viennent de publier Chaosmogonie , un recueil inédit. Nathalie Quintane en a écrit l’introduction. L’occasion d’évoquer en sa compagnie cet agitateur intense de la poésie contemporaine et de parler de son œuvre à elle, féroce et grinçante, ludique et singulière.

    Quelle place tient l’œuvre de Balestrini dans votre vie, de lectrice et d’auteure ?

    « Balestrini c’est d’abord un nom, lointain. Je savais qu’il venait dans les festivals de poésie, à Marseille notamment. Il était en exil, avait quitté l’Italie clandestinement. Son travail je l’ai découvert assez tard, en travaillant sur Chaosmogonie, et j’ai alors lu ce qui avait été publié en France, à commencer par son “roman”, Nous voulons tout [Entremonde, pdf du texte du livre https://entremonde.net/nous-voulons-tout ]. Un #récit basé sur un long entretien avec un ouvrier du Sud de l’Italie, au début des années 1970. Il y raconte en courts paragraphes la trajectoire de cet homme, venu à Milan pour travailler en usine, ainsi que son engagement militant… Aujourd’hui encore, ça reste un #livre incroyable à lire. Puis je me suis plongée dans ses écrits poétiques qui sont des documents essentiels pour comprendre “les années d’or”. Si je préfère cette expression au classique “années de plomb”, c’est parce que Balestrini a participé à La Horde d’or , une somme géniale sur les années de l’autonomie italienne [l’Éclat, pdf en ligne http://ordadoro.info]. C’est un montage de documents, d’extraits de tracts, etc. Personnellement, ces écrits me donnent une putain d’énergie ! On sait qu’ils ont eu des phases de désespoir intense dans ce mouvement, Balestrini n’en a pas fait mystère et c’est ce qui est remarquable chez lui : ses textes retranscrivent ces moments tragiques, la fin brutale, puis il se dit “Oh mais c’est pas grave !”, et il repart. Il y a toujours un moment de reprise chez lui – on n’a jamais le sentiment qu’il tombe dans l’impasse. C’est pour cette raison qu’il a été important pour moi dans ces dernières années, où tout est un peu grave, pour le dire pudiquement… Dans ces moments où il ne faut pas baisser les bras, Balestrini et son travail incarnent une relance, un modèle de vie, pas seulement d’écriture. »

    Balestrini écrit que « la poésie doit être une opposition »...

    « Il pose cette phrase au début de son travail, très jeune, et c’est une ligne directrice qu’il ne lâchera jamais. Cette opposition n’est pas seulement politique, c’est un rejet global du statu quo sous toutes ses formes – dans la société, dans l’art, dans la littérature. La culture, toujours empreinte de morale bourgeoise, pèse dans ce statu quo, si bien que lorsque Balestrini entame son travail, en essayant de bouger les formes, pour lui la poésie doit être une opposition dans le fond et dans la forme. Il faut que ça secoue : ce qui est dit et la manière dont c’est dit. »

    La poésie de Balestrini relève du montage. Comment décrire ce processus ?

    « D’autres écrivains l’ont fait avant lui, William Burroughs par exemple, chez qui la visée politique était très claire. Le montage poétique, dans lequel s’inscrit Balestrini, c’est la retranscription. On emprunte, on recopie, puis on coupe, on associe, on répète. (...)

    #politique #culture #Nathalie_Quintane #Nanni_Balestrini #montage

  • Pour s’occuper (suite) :

    Des livres en téléchargement gratuit :

    La casse du siècle - À propos des réformes de l’hôpital public, de Pierre-André Juven, Frédéric Pierru et Fanny Vincent :
    http://www.raisonsdagir-editions.org/catalogue/la-casse-du-siecle

    L’Insurrection Qui Vient :
    https://lafabrique.fr/wp-content/uploads/2017/05/pdf_Insurrection.pdf

    Bullshit Jobs, de David Graeber
    https://fr.calameo.com/read/006196667134f1b042fa2

    L’An 01, de Gébé
    https://fr.calameo.com/read/0026427177f2d806867f0
    https://seenthis.net/messages/836318

    COVID-19, un virus très politique, éditions Syllepse
    https://www.syllepse.net/syllepse_images/articles/un-virus-tre--s-politique.pdf
    https://seenthis.net/messages/836579

    Les Briques rouges
    http://www.editionsamsterdam.fr/les-briques-rouges

    Le Propriétaire absent
    http://www.editionsamsterdam.fr/le-proprietaire-absent

    La Petite Ville
    http://www.editionsamsterdam.fr/la-petite-ville

    L’éblouissement de la révolte, de Jean-Luc Sahagian
    https://www.editionscmde.org/livre/leblouissement-de-la-revolte

    Encyclopédie anarchiste en quatre volumes (1930)
    http://www.encyclopedie-anarchiste.xyz
    https://seenthis.net/messages/837331

    Blues et féminisme noir, de Angela Davis
    https://www.editionslibertalia.com/IMG/zip/davis-bluesetfeminismenoir.zip

    PALESTINE - Memories of 1948 - Photographs of Jerusalem de Chris Conti et Altair Alcantara

    ENGLISH VERSION :
    https://view.joomag.com/palestine-memories-of-1948-photographs-of-jerusalem/0818716001586958136?short

    VERSION FRANÇAISE :
    https://view.joomag.com/palestine-m%C3%A9moires-de-1948-j%C3%A9rusalem-2018/0317879001587059471?short

    Le musée Guggenheim de New York met en ligne plus de 200 livres d’art à télécharger gratuitement
    https://seenthis.net/messages/860034
    https://archive.org/details/guggenheimmuseum

    ====================================
    Listes de livres mis en accès libre par les maisons d’édition :
    https://seenthis.net/messages/835946

    Éditions La Découverte
    https://editionsladecouverte.fr/art_home/article.php?id=14351

    Éditions Amsterdam
    https://fr.calameo.com/accounts/6196393

    La Fabrique
    https://lafabrique.fr/offres-epub

    Les éditions Entremonde mais aussi plein d’autres liens pour trouver des livres ici :
    https://seenthis.net/messages/832994
    https://entremonde.net/ebook

    Zones Sensibles
    http://www.zones-sensibles.org/de-la-lecture-en-temps-de-confinement
    https://seenthis.net/messages/837204

    Le Lombard :
    https://www.lelombard.com/actualite/actualites/confinement-albums-gratuits

    Libertalia :
    https://www.editionslibertalia.com/blog/epub-et-pdf-en-acces-libre

    Editions Zones :
    https://www.editions-zones.fr/livres
    https://www.editions-zones.fr/2020/03/17/chez-soi-en-acces-libre

    Utopiques :
    https://www.syllepse.net/syllepse_images/articles/utopique-autogestion.pdf
    https://www.syllepse.net/syllepse_images/articles/les-utopiques-n-deg--12.pdf

    Hors Série :
    https://www.hors-serie.net/index.php

    Les Presses Universitaires de Rennes (dont Boys Don’t Cry !) :
    https://seenthis.net/messages/841075
    https://books.openedition.org/pur

    Wildproject
    https://seenthis.net/messages/846770
    https://www.wildproject.org/index
    ============================
    D’autres ressources pour des livres :
    https://seenthis.net/messages/836201

    1. Project Gutenberg http://www.gutenberg.org
    2. Europeana http://www.europeana.eu/portal
    3. Digital Public Library of America http://dp.la
    4. Internet Archive http://archive.org
    5. Open Library http://openlibrary.org
    6. Feedbooks http://www.feedbooks.com
    7. Manybooks http://manybooks.net
    8. DailyLit https://www.dailylit.com
    9. Google Book Search http://books.google.com
    10. Books Should Be Free http://www.booksshouldbefree.com
    11. The Literature Network http://www.online-literature.com
    12. Bartleby http://www.bartleby.com
    13. Authorama http://www.authorama.com
    14. Read Easily http://www.readeasily.com
    15. LibriVox https://librivox.org
    16. Legamus http://legamus.eu
    17. Open Culture http://www.openculture.com
    18. Classic Literature Library http://classic-literature.co.uk
    19. The Online Books Page http://digital.library.upenn.edu/books
    20. Great Books and Classics http://www.grtbooks.com
    21. Classic Reader http://www.classicreader.com
    22. Planet Publish http://www.planetpublish.com
    23. Classical Chinese Literature http://zhongwen.com/gudian.htm
    24. Wolne Lektury
    25. Projekti Lönnrot http://www.lonnrot.net (fi/sk)

    –Projekt Gutenberg-DE
    https://www.projekt-gutenberg.org
    –Le générateur de livres epub
    https://www.epub2go.eu
    –Zeno.org
    http://www.zeno.org
    –Library Genesys
    http://gen.lib.rus.ec

    Couperin :
    https://www.couperin.org/site-content/145/1413-covid19-recensement-des-facilites-offertes-par-les-editeurs-du-fait-d

    Université de Grenoble :
    https://bibliotheques.univ-grenoble-alpes.fr/collections/collections-numeriques/selection-d-ebooks-dans-le-cadre-du-confinement-co

    Les Libraires :
    https://www.leslibraires.fr/boutique/26/ebooks-livres-numeriques-electroniques/?f_price=0%270

    Marxists :
    https://www.marxists.org/francais

    The Anarchist Library :
    https://fr.theanarchistlibrary.org/special/index

    Info Kiosques :
    https://infokiosques.net

    Bibliothèque Solidaire :
    https://www.facebook.com/groups/bibliothequesolidaire

    Lectures conseillées sur anarlivre :
    https://anarlivres.free.fr/pages/nouveau.html

    ====================================

    Pour s’occuper 1 :
    https://seenthis.net/messages/831048

    Pour s’occuper 2 :
    https://seenthis.net/messages/831731

    Pour s’occuper 3 (continuité pédagogique) :
    https://seenthis.net/messages/832035

    #coronavirus #confinement

  • Tous les #livres des éditions #Entremonde sont disponibles en libre accès PDF sur notre site internet depuis notre fondation en 2009.

    Depuis 2008 dans cette folle équipée éditoriale, malgré tous les obs­­ta­­cles qui jalon­nent la confec­­tion de nos ouvra­­ges, nous sommes plus obs­­ti­­nés que jamais à faire de l’édition un foyer de dys­­fonc­­tion­­ne­­ment du sys­tème et d’évoluer plei­­ne­­ment dans notre époque.

    Dans l’ancien régime, l’aris­to­cra­tie lit­té­raire pre­nait pos­ses­sion de la répu­bli­que des let­tres, leur pro­duc­tion mar­quée par la grâce royale était pro­duite par une cor­po­ra­tion qui mono­po­li­sait la chose impri­mée. Depuis, l’ancien régime a cédé sa place à de nou­veaux régi­mes. La pro­duc­tion lit­té­raire n’y est plus mar­quée de la grâce royale, mais de celle des capi­taux et les mono­po­les y sont confé­rés par le roi argent.

    https://entremonde.net/ebook
    #pdf #libre_accès

    J’utilise aussi le tag #continuité_pédagogique, car ça complète la liste de #films compilée ici :
    https://seenthis.net/messages/832035

    • Covid-19 : recensement des facilités offertes par les #éditeurs du fait de la pandémie

      Nous souhaitons pouvoir relayer les initiatives des éditeurs pour aider le monde académique, et la population en général, à faire face aux conséquences de la crise sanitaire actuelle. Ce recueil d’initiatives peut également avoir un caractère incitatif auprès d’autres éditeurs.

      https://www.couperin.org/site-content/145/1413-covid19-recensement-des-facilites-offertes-par-les-editeurs-du-fait-d
      #liste #recueil

      ping @karine4

    • A l’université de #Grenoble :

      Sélection d’#ebooks dans le cadre du confinement COVID19

      En raison de la crise sanitaire liée au COVID19 que la France et notre établissement traversent en ce moment et afin de faciliter le travail à distance, spécialement pour les étudiants, vous trouverez sur cette page quelques ouvrages numériques fondamentaux dans toutes les disciplines.

      https://bibliotheques.univ-grenoble-alpes.fr/collections/collections-numeriques/selection-d-ebooks-dans-le-cadre-du-confinement-co
      #ebook

    • #LibGen et #Sci-Hub, what and how ?

      Library Genesis et Sci-Hub sont deux projets, certes illégaux, mais utiles, visant à mettre à disposition de tous un grand corpus de littérature scientifique. Le second recense des articles de recherche, le premier des livres, et s’est étendu à des thèmes plus vastes (fiction, bande dessinée, manuels…). Les pages Library Genesis et Sci-Hub de Wikipedia expliquent en détail ce dont il s’agit, ainsi que l’histoire de ces projets :

      Puisque ces sites ne respectent pas la législation sur le droit d’auteur, des éditeurs scientifiques (Elsevier et Springer en tête) ont obtenu de la justice française que ces sites soient bloqués par les fournisseurs d’accès Internet (Orange, Free, Bouygues…).

      La méthode choisie est un blocage DNS — c’est-à-dire qu’ils ont retiré ces entrées de leurs serveurs DNS. Rappelons juste qu’un serveur DNS est une espèce d’annuaire qui transforme une adresse littérale (du genre academia.hypotheses.org en une adresse IP numérique telle 134.158.39.133).

      Il y a plusieurs méthodes pour contourner ce blocage.

      1. Utiliser un autre serveur DNS.

      Ceux proposés par Google sont très connus et faciles a retenir, mais on peut vouloir diminuer sa dépendance à ce géant, ni lui fournir la liste de toutes nos requêtes réseaux — nous ne savons pas ce qu’il en fera, mais lui sait ce qu’il pourrait en faire.
      Il faut ensuite modifier vos préférences réseaux pour le mettre en place.

      Une recherche sur « open dns server » va vous en proposer plein.

      C’est une solution efficace, surtout si, confinés chez vous, vous n’avez qu’une seule config réseau.
      2. Connaître par cœur l’adresse IP (numérique) de ces sites

      Plus prudent, car ces adresses ont tendance à changer : savoir les retrouver, par exemple grâce aux pages de Wikipedia ou au compte Twitter @scihub_love.
      Il est aussi possible d’utiliser un site comme nslookup qui est une espèce de « serveur DNS manuel ».

      3. Configurer son navigateur

      L’intérêt de de ne pas avoir à changer sa configuration réseau mais de laisser le navigateur s’en charger.

      Avec Firefox, l’option DnsOverHttps le conduit à demander à d’autres serveurs de lui fournir les adresses IP correspondant à une adresse texte. Pas mal de sites web expliquent comment activer cette option, cette explication dans Zdnet m’a semblé assez claire.

      Le navigateur Opera offre un VPN (virtual private network) qui, si je comprends bien, revient plus ou moins à cela.
      4. Utiliser Tor

      Tor ressemble de l’extérieur à un navigateur en mode de navigation privé, mais le fonctionnement interne est plus compliqué, de sorte que les sites ne puissent pas retracer l’origine de la requête, laquelle passe par tellement d’endroits que le blocage initial est inopérant.

      5. Et sur un téléphone portable (en 4G) ?

      Je ne sais pas mettre en œuvre l’option 1.
      Les options 2 (connaître l’adresse IP) et 4 (Tor) sont transparentes.
      L’option 3 (DnsOverHttps) est un peu plus compliquée à mettre en place parce que la page de paramétrage de la version Android de Firefox est moins conviviale.

      Il paraît aussi que des applications comme Intra ou nextDNS font ça automatiquement, très simplement.
      6. Et pour une solution légale ?

      De nombreuses institutions académiques ont souscrit des abonnements à des portails de littérature scientifique. L’accès est contrôlé par l’origine des requêtes Internet : si vous êtes depuis votre bureau, cela marche de façon transparente.

      Grâce au système de proxy, vous pouvez faire croire aux sites que vous êtes au travail. Par exemple, l’extension EzProxy, disponible pour Chrome ou Firefox (à ne pas confondre avec ce que propose l’entreprise privée du même nom) est préconfigurée pour vous permettre, en cliquant simplement sur l’icone de la toque universitaire puis en utilisant vos identifiants usuels d’ENT, d’accéder à ces sites. À l’installation, il faut juste sélectionner votre institution parmi les préférences de l’extension (à ce jour, l’extension en recense 591 ! dont 27 en France, si votre institution est absente, prenez contact avec le service informatique afin qu’ils s’ajoutent à la liste).

      Le logiciel Zotero a également une extension pour navigateur capable de reconnaître ces proxys.

      https://academia.hypotheses.org/21190
      #articles_scientifiques #édition_scientifique

    • #Dalloz, #La_Découverte : des éditeurs en accès libre pendant le grand confinement

      Plusieurs institutions culturelles ou médiatiques ont décidé de rendre accessibles une partie de leur fonds. C’est le cas du MET, du Berliner Philharmoniker, par ex.

      Pour ce qui est de la recherche, nous sommes heureux d’apprendre que les éditions La Découverte ainsi que les éditions Dalloz participent à l’effort national en donnant accès à une (petite) partie de leur catalogue.


      https://academia.hypotheses.org/21271

    • Où trouver des ouvrages en ligne ?

      Après la fermeture des bibliothèques universitaires et des écoles d’architecture (vous avez fait des stocks de livres impressionnants le vendredi de fermeture), et avec le passage en stade 3 de l’épidémie de coronavirus, c’était celle de « tous les lieux recevant du public non indispensables à la vie du pays » … dont les bibliothèques publiques (et les librairies) ! (et oui, votre plan B était à l’eau !).

      Mais les Lab&docs ont recensé pour vous les ouvrages numérisés que beaucoup de bibliothèques ou de services institutionnels proposent et dont l’accès est gratuit pour vous. Quand vous aurez épuisé toutes les bibliothèques d’ouvrages libre de droit et leurs milliers de livres numériques (Wikisource, Gutenberg Project, Gallica), les bibliothèques numériques académiques, les plateformes des éditeurs, les services d’accès aux ressources du CNRS ou de votre bibliothèque universitaire, il vous restera votre abonnement à la bibliothèque municipale … certaines possèdent des ressources numériques susceptibles de vous intéresser et leur accès est actuellement facilité (abonnement en ligne possible).

      Et si cela ne suffit pas, vous pouvez toujours relire (lire ?) certains livres de votre propre bibliothèque …

      Services de consultation de livres numérisés

      Google Livres : https://books.google.fr : si le livre relève du domaine public ou si l’éditeur ou l’auteur en a donné l’autorisation, un aperçu du livre est présenté et, dans certains cas, le texte intégral. Si l’ouvrage relève du domaine public, vous pouvez en télécharger librement un exemplaire en PDF

      Google Scholar : https://scholar.google.com : base de données bibliographique spécialisé sur la recherche de documents scientifiques et universitaires : articles approuvés ou non par des comités de lecture, thèses, livres, abstracts, rapports techniques, citations, etc. Tous ces documents sont issus de laboratoires de recherche, écoles et universités.

      HathiTrust https://www.hathitrust.org : bibliothèque numérique mettant en commun le contenu de plusieurs bibliothèques numériques d’universités des États-Unis et d’Europe, ainsi que de Google Livres et d’Internet Archive.

      Gutenberg project – http://www.gutenberg.org : livres numériques, revus et corrigés par des volontaires ; grande littérature mondiale, particulièrement les ouvrages anciens désormais libres de droits. Des titres disponibles en histoire de l’architecture

      Wikisource : https://fr.m.wikisource.org/wiki/Wikisource:Accueil : projet de bibliothèque soutenu par la Wikimedia Foundation. Il est animé, entretenu et élaboré par des contributeurs bénévoles. Catégorie Architecture

      Internet Archive : https://archive.org/details/texts

       : organisme à but non lucratif consacré à l’archivage du Web qui agit aussi comme bibliothèque numérique. Pour avoir accès à ces ouvrages, les internautes doivent s’inscrire à une liste d’attente.

      Open Library : https://openlibrary.org projet de l’Internet Archive visant à cataloguer tous les livres publiés, quelle que soit leur langue, dans une base de données librement accessible sur Internet

      COVID 19 : National Emergency Library : Internet Archive supprime cette contrainte en offrant un accès illimité jusqu’au 30 juin 2020.

      Nos livres : http://noslivres.net : La Bibliothèque électronique du Québec (BEQ), la Bibliothèque numérique romande (BNR), Ebooks libres et gratuits, éFéLé et Projet Gutenberg ont rassemblé sur le site près de 5500 livres catalogue de livres électroniques du domaine public francophone . Des titres pour l’architecture et le paysage
      Bibliothèques numériques issues d’initiatives institutionnelles et académiques

      Gallica Livres https://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&startRecord=0&maximumRecords=15 Plusieurs milliers de livres sont téléchargeables au format EPub gratuitement depuis Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF.

      Europeana : https://www.europeana.eu/fr/portal bibliothèque numérique permettant de consulter en ligne un grand nombre de documents de tous types, textes imprimés, images, vidéo, grâce aux liens donnant accès aux catalogues des institutions participantes.

      Numelyo : https://numelyo.bm-lyon.fr bibliothèque numérique de la Bibliothèque municipale de Lyon. En libre accès, elle regroupe des livres numérisés, des revues, des photos, des affiches et des estampes

      Cnum : Conservatoire numérique des Arts et Métiers : http://cnum.cnam.fr bibliothèque numérique consacrée à l’histoire des sciences et des techniques (Catalogues de constructeurs, Construction, Énergie, Expositions universelles, Transports …)

      Bibliothèque numérique de l’Institut national d’histoire de l’art : https://bibliotheque-numerique.inha.fr : collections des Bibliothèque de l’Institut National d’Histoire de l’Art, collections Jacques Doucet, Bibliothèque centrale des musées nationaux (BCMN), de l’École nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA)

      Digital Collections | Library of Congress : https://www.loc.gov/collections

      https://www.loc.gov/search/index/location/?fa=partof:open+access+books : 300 ebooks

      Digital Public Library of America (DPLA) : https://dp.la La DPLA sert de point d’entrée aux collections numériques de plus d’un millier d’institutions culturelles ou d’enseignement américaines (dont la New York public library, les bibliothèques de Harvard…). Elle contient 5,5 millions de documents dont plus de 1,6 millions de livres et périodiques numérisés.

      Classiques des sciences sociales : http://classiques.uqac.ca hébergée par l’Université du Québec à Chicoutimi. Elle propose en ligne des textes, libres de droit au Québec, d’auteurs classiques en sociologie, anthropologie, économie, politique ou philosophie. (ouvrages en français numérisés, sans droits d’auteur, et téléchargeables).

      La Bibliothèque numérique mondiale – World Digital Library (WDL) : https://www.wdl.org/fr : bibliothèque numérique lancée par l’UNESCO et la Bibliothèque du Congrès américain, elle regroupe un ensemble de documents en provenance du monde entier, dont des ouvrages .

      OAPEN (Open Access Publishing in European Networks) : la Fondation basée aux Pays-Bas gère deux plateformes : the OAPEN Library (www.oapen.org), plateforme de livres électroniques en texte intégral dans le domaine des sciences humaines et sociales et DOAB : www.doabooks.org : répertoire de livres numériques diffusés selon le modèle du libre accès par divers éditeurs universitaires comme Taylor & Francis ou Academia Press

      OECD Library (bibliothèque en ligne de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)) :https://www.oecd-ilibrary.org : permet l’accès à des publications ainsi qu’à une base de données statistiques

      Open Knowledge Repository (Banque Mondiale) https://openknowledge.worldbank.org :dépôt électronique en libre accès de livres, de rapports et de documents de recherche (working papers) produits par la Banque mondiale
      Services d’accès institutionnels

      BibCNRS : https://bib.cnrs.fr Accès aux ressources documentaires des unités de recherche du CNRS via Janus (Sésame) : livres électroniques openeditionBooks, Springer, 2500 livres électroniques Elsevier, 26 livres Ebsco, …)

      COVID-19 : liste des facilités offertes par les fournisseurs : https://bib.cnrs.fr/covid-19-liste-des-facilites-offertes-par-les-fournisseurs-portees-a-notre-connaissance/?category=biologie

      Services d’accès des éditeurs ou de fournisseurs

      Cairn livre : https://www.cairn.info/ouvrages.php : Service d’accès aux publications en sciences humaines et sociales de divers éditeurs francophones. L’abonnement donne accès au texte intégral portail web d’ouvrages et revues en SHS ; sur abonnement, consultez votre BU

      COVID -19 : Cairn propose aux établissements membres de votre réseau un test gratuit et sans engagement de ses offres d’ouvrages et de poches jusqu’à la fin du mois d’avril. Cairn.info propose temporairement une méthode simplifiée d’accès distant si votre institution ne le propose pas ou s’il vous est impossible d’utiliser le système d’authentification actuel

      Ebsco ebooks : https://www.ebsco.com/products/ebooks : plate-forme d’e-books . Sur abonnement, consultez votre bibliothèque et BU . (collection académique, collection Presses Universitaires)

      COVID-19 Tous les titres EBSCO ebooks passent en accès illimité (pour les éditeurs participant à l’opération) jusqu’au 30 juin 2020.

      OpenEdition Books : https://books.openedition.org Plateforme de livres électroniques, Open Edition Books permet l’accès à 233 titres en texte intégral en sciences humaines, majoritairement en français. La plupart sont édités par le CNRS ou par des presses universitaires.

      COVID 19 : Ouverture élargie des publications sur OpenEdition Books : https://leo.hypotheses.org/16941

      Quae Open : https://www.quae-open.com maison d’édition scientifique et technique issue de la recherche publique française ; Plus d’une centaine d’ouvrages scientifiques (développement durable, environnement, etc.) en français ou en anglais, disponibles gratuitement et librement aux formats PDF ou ePub.

      The National Academies Press (NAP) (Whashington, DC) : https://www.nap.edu : 3000 ouvrages à lire en ligne gratuitement sur le site de l’éditeur. Certains téléchargements sont payants (Sciences, Engineering, and Medicine)
      Bibliothèques universitaires et de recherche

      BNF- Bibliothèque de recherche : https://www.bnf.fr/fr/les-ressources-accessibles-distance pour les détenteurs du Pass Recherche, une centaine de bases de données thématiques (presse, droit, sciences) et 100 000 livres électroniques (accès à Scholarvox by Cyberlibris)

      Ressources des BU : les bibliothèques ont acquis de nombreuses ressources en ligne (accès par vos codes doctorants ou lecteurs)

      Covid-19 : les éditeurs et fournisseurs ont été contactés par les BU afin d’obtenir des accès gratuits à leurs revues et ouvrages. La situation évolue régulièrement : consulter les listes sur les sites de vos bibliothèques ou sur la liste de recensement proposés par le Consortium Couperin : https://www.couperin.org/site-content/261-a-la-une/1413-covid19-recensement-des-facilites-offertes-par-les-editeurs-du-fait-d

      Vous pouvez vous inscrire par exemple à :

      (frais d’inscriptions pour certaines hors convention !)

      BIS : Bibliothèque Interuniversitaire Sorbonne – La Sorbonne https://www.biu.sorbonne.fr/bius

      qui donne accès à :

      Numérique Premium : livres électroniques en sciences humaines et sociales.

      Covid 19 : Jusqu’au 19 avril 2020, l’éditeur a ouvert les accès à l’intégralité des collections.

      Cyberlibris ScholarVox : https://univ.scholarvox.com : bibliothèque numérique communautaire dédiée aux institutions académiques, écoles de commerce et écoles …

      Covid-19 : Accès aux collections jusqu’à la fin de l’été

      Cairn.info – Encyclopédies de poche : Accès en ligne à l’ntégralité des collections Que sais-je ? et Repères : environ 1600 titres disponibles dans toutes les disciplines.

      De Gruyter – Ebooks : 223 eBooks en langue française, édités par De Gruyter et publiés sous différentes marques éditoriales entre 1965 et 2017 dans sept disciplines des sciences humaines dont art et architecture

      Cambridge Histories Online : quinze domaines des sciences humaines et sociales, avec une concentration sur l’histoire politique et culturelle, la littérature, la philosophie, les études religieuses

      Wiley Online Library : 73 livres électroniques de l’éditeur Wiley en antiquité, histoire, religion et philosophie, etc. quelques titres en architecture

      Classiques Garnier en ligne – Livres numériques

      Dawsonera : plate-forme de livres électroniques de Dawson ; 2500 titres en architecture

      Numérique Premium – Atlas : collection “Atlas” des éditions Autrement

      COVID-19 : La BIS ouvre à la communauté universitaire un accès à ses collections électroniques aux étudiants et enseignants-chercheurs pouvant bénéficier d’une accréditation à la BIS (étudiants à partir du Master, enseignants et chercheurs) : inscription gratuite de 6 semaines, du 24 mars au 8 mai.

      Ou à :

      La BULAC : https://www.bulac.fr/?id=3604 négocie depuis son ouverture un accès distant aux ressources électroniques pour l’ensemble de son public, quel que soit son statut et son affiliation institutionnelle.

      https://labedoc.hypotheses.org/7565

    • Où trouver des #thèses en ligne ?

      Rechercher des thèses en France
      Les catalogues

      SUDOC : Catalogue du Système Universitaire de Documentation est le catalogue collectif français réalisé par les bibliothèques et centres de documentation de l’enseignement supérieur et de la recherche.
      Recherche avec type de document = thèse et mot sujet : « Architecture », « Paysage »,
      « Urbanisme ». Vous aurez les liens vers celles qui sont en ligne.
      TRHAA (Travaux de Recherche en Histoire de l’Art et Archéologie) : recense l’ensemble des travaux soutenus (maîtrises, DEA, master 1, master 2, doctorats, habilitations à diriger des recherches) et des sujets de doctorats déposés en histoire de l’art et en archéologie dans les universités et les grands établissements d’enseignement supérieur.

      Les portails

      Tel (thèses-en-ligne) : serveur d’auto-archivage en ligne des thèses de doctorat et habilitations à diriger des recherches (HDR). Elles sont toutes en ligne en version intégrale. Recherche par discipline : « Architecture et aménagement de l’espace », « Art et histoire de l’art ».
      Theses.fr : moteur de recherche des thèses en cours et soutenues en France depuis 1985. Recherche thèses soutenues par discipline et uniquement en ligne : « Architecture »,
      « Paysage », « Urbanisme ».
      Pastel : thèses soutenues dans les Grandes écoles parisiennes d’ingénieurs. Recherche par discipline : « Architecture et aménagement de l’espace ».

      Les bibliothèques numériques

      Bibliothèque doctorale numérique de la Cité de l’architecture et du patrimoine : accès aux thèses émanant des unités de recherche rattachées aux écoles nationales supérieures d’architecture françaises.
      Bibliothèque numérique Octaviana de la BU de Paris 8 : Fonds des thèses (1970-2014) : Plus de 800 thèses et mémoires avec recherche par thème dont « Architecture » et « Urbanisme ». Fonds de thèses nativement numérique depuis 2014.

      et quelques autres sites pour approfondir :
      – Liste des universités françaises : accédez à la liste des universités par académie.
      – Annuaire des bibliothèques universitaires : informations principales relatives à plus de 700 bibliothèques.
      – Les trésors des bibliothèques de l’enseignement supérieur : panorama des documents remarquables conservés dans les bibliothèques des établissements d’enseignement supérieur français.
      – Sites de l’ABES : sélection de site de l’ABES (Agence Bibliographique de l’Enseignement Supérieur) d’accès aux thèses en texte intégral.
      Rechercher des thèses en Europe

      Plusieurs bases de données, portails, bibliothèques numériques vous permettent d’accéder à des thèses en ligne en version intégrale en Europe.

      Ainsi, Dart-Europe, portail de thèses en texte intégral provenant d’environ 600 universités européennes et 28 pays et en recherchant avec mot clé : “Architecture“, “Paysage“, “Urbanisme“.

      Vous pouvez rechercher aussi via des portails nationaux :
      – BICTEL (répertoire commun des thèses électroniques des universités de la communauté française de Belgique),
      – Dialnet (portail des thèses espagnoles en SHS, Recherche avec mot clé : « Architecture »,
      « Paysage », « Urbanisme »),
      – DissOnline (base des thèses électroniques allemandes),
      – DIVA (base comportant les thèses et travaux de recherche de 28 universités scandinaves, Recherche avec Thèse et Sujet : « Architecture », « Histoire de l’art »),
      – EThOS (base national des thèses du Royaume-Uni),
      – ORBi (Open Repository and Bibliography) (open access de l’Université de Liège (Belgique) dont les thèses, Recherche avec type de document thèse et mot-clé : « Architecture », « Paysage »,
      « Urbanisme »),
      – RERODOC (bibliothèque électronique du réseau RERO (réseau de suisse romande) comportant livres, thèses, mémoires en texte intégral, Recherche avec type de document « thèse » et mot clé :
      « Architecture », « Urbanisme » ).

      Pour approfondir vos recherches par université, vous pouvez consulter la liste des contributeurs au portail Dart-Europe : 619 universités.
      Rechercher des thèses dans le monde

      Des moteurs de recherche et portails vous permettent de repérer et consulter des thèses en ligne dans le monde.

      4 moteurs de recherche vous donnent cette possibilité :
      – BASE (Bielefeld Academic Search Engine) : méta-moteur de recherche référençant et donnant accès à plus de 120 millions de documents universitaires en texte intégral, dont des thèses. Recherche avec type de document « Doctoral and postdoctoral thesis » et accès « Open Access » et entrées matières : « Architecture », « Paysage », « Urbanisme »
      – Dissertation reviews : recense les thèses qui viennent d’être soutenues, avec le résumé de la thèse et présentation des sources utilisées (Pas d’Open access).
      – FreeFullPdf : Indexe les documents .pdf, accessibles gratuitement en texte intégral, dont les thèses.
      – OATD (Open Access Thesis Dissertation) : moteur de recherche international dédié aux thèses électroniques diffusées en libre accès. Certaines thèses sont accessibles en texte intégral. Recherche avec sujet : « Architecture », « Paysage », « Urbanisme ».

      et 1 portail :
      – NDLTD : Networked Digital Library of Theses and Dissertations : thèses et mémoires électroniques dans le monde. Recherche avec sujet : « Architecture », « Paysage », « Urbanisme ».

      Plusieurs moteurs de recherche et portail vous donneront des thèses en ligne par pays :
      – ADT (Australasian Digital Theses) : thèses soutenues dans les 22 plus grandes universités australiennes Recherche de thèse avec mot-clé : « Architecture », « Paysage », « Urbanisme ».
      – Cybertesis : portail de thèses soutenues principalement en Amérique Latine et en Amérique du Nord Recherche sur type de document « Thesis » et sujet : « Architecture ».
      – Erudit : plateforme de diffusion et valorisation numérique de publications en SHS dont les thèses et mémoires de plusieurs universités canadiennes. Recherche avec Type de document thèse et mot-clé : « Architecture », « Paysage », « Urbanisme ».
      – Shodhganga : réservoir des thèses indiennes.
      – Theses Canada : catalogue des thèses et mémoires réalisés dans les universités canadiennes Recherche avec Mot-clé : « Architecture », « Paysage », « Urbanisme ».
      – Toubk@l : catalogue national des thèses et mémoires du Maroc.

      Via la plateforme BibCnrs avec vos identifiants Janus (pour les membres des UMR) :
      – ProQuest (Dissertations & Theses) : base proposant thèses et mémoires en arts, sciences sociales, langues et littérature des universités américaines et canadiennes.

      Vous pouvez consulter le site de NDLTD qui vous liste une sélection de sites par pays pour accéder aux thèses en ligne.

      https://labedoc.hypotheses.org/7511

    • #Public_Books_Database

      With university classrooms and libraries shuttered because of the COVID-19 crisis, scholars are facing disruptions not only in their teaching lives but also in their ability to access research materials. In response, many academic presses have made hundreds of their titles freely accessible online. The Public Books Database aims to catalog such resources in a single location and to highlight titles of particular interest. We’ll be updating the list regularly as additional materials are made available.

      https://www.publicbooks.org/public-books-database/#cornell