Nicole Garreau

Poétesse sans talent et dictateuse sans vergogne

  • admit que ce fut l’incipit et uniquement l’incipit qui la poussa à prendre « La Princesse de Mantoue » de Ferranti plutôt qu’un autre roman dans la boîte à livres. Pensez ! « Barbara de Brandebourg était laide » : ça c’était une entrée en matière ! Voilà au moins une auteuse qui semblait vouloir aller droit au but pour décrire ses personnages et ne pas s’encombrer de circonlocutions et périphrases — et puis quoi de mieux qu’une héroïne moche pour que la Garreau s’identifiât ?

    Las ! l’émerveillement s’arrêta à peu près là : la vieille lectrice avait beau être capable de s’intéresser à peu près à tout (sauf à la vie) il lui fallait bien reconnaître que les us et coutumes de dynasties bourgeoises hérédosiphyllitiques pendant la Renaissance italienne ça lui passait rapidement au-dessus du bigoudi — peut-être même que si elle ne s’était pas contenue elle aurait eu vite fait d’avoir envie d’envoyer tous ces gens-là casser quelques cailloux en Sibérie.

    Ah si, elle apprit tout de même un terme : « songe-creux »« songe-creux » ça peut servir à désigner les personnes un peu comme elle, qui ne sont pas réputées pour leurs capacités intellectuelles. C’est un joli mot, non ? Oui, bof, vous avez raison ; sur le coup on s’extasie et puis tout de suite après on se dit que c’est un tantinet cucul-la-praline.

    Mais finalement, une phrase radicale et un mot nouveau, ce n’était peut-être pas un si mauvais butin pour une toute petite lecture d’à peine plus de cent pages ?

    #OnSeConsoleCommeOnPeut.