Nicole Garreau

Poétesse sans talent et dictateuse sans vergogne

  • n’aime pas dire du mal, vous le savez, mais elle-même avait essayé de lire un Modiano il y a quelques années de cela et se souvient qu’elle ne l’avait pas terminé, trouvant et l’histoire et la prose ennuyeuses au possible. Pouvait-on imaginer pire publicité pour un tel auteur que la tentative de lecture d’un de ses romans ? Ça lui paraissait difficile jusqu’à ce qu’elle écoute l’interview brosse-à-reluire que le ceusse accorda à « La Grande librairie » d’un Trapenard comme à son habitude ébaubi d’émerveillement : thèmes rebattus, enfilade de lieux communs et autosatisfaction manifeste filmée sous les ors de l’Opéra Simone Garnier — franchement il n’aurait plus manqué qu’une Évelyne Leclercq et un Charly Oleg pour parfaire le manège.

    Comment des écrivain(e)s si soporifiques parviennent-iels à bénéficier d’un tel (relatif) succès ? Mystère et boule de gomme. En fait iels doivent probablement leur gloire au seul fait d’être un élément du microcosme, de l’autoproclamée intelligentsia, du petit monde de celleux qui se reconnaissent, s’autorisent et se congratulent entre elleux. Modiano (et quelques autres !) peut écrire ce qu’il veut, et même s’abstenir d’écrire s’il le veut : ça ne fait et ne fera jamais de différence, le ceusse est d’avance adoubé par ses pair(e)s ; il est adoubé parce qu’il est célèbre, et célèbre parce qu’il est adoubé — bref, connu parce que connu !

    Ces écrivain(e)s sont à la Littérature ce que Nabilla Benattia est aux influenceuses(-eurs).

    (Selon les calculs de la vieille Garreau ce dazibao devrait lui faire perdre environ 87 % de ses abonné·e·s.)