Nicole Garreau

Poétesse sans talent et dictateuse sans vergogne

  • est ambivalente ; elle aime parfois bien ce qu’écrit ou dit Nothomb mais souvent par ses postures Nothomb l’agace ; elle est admirative de sa prolixité et exaspérée par ses systématismes ; elle apprécie la stature et est pourtant insupportée par le personnage — bref, ce que la Garreau pense de la Nothomb dépend sans doute davantage de ses humeurs à elle que de l’écrivaine proprement dite, ça fluctue selon les heures de la journée, l’état de ses hormones, une victoire ou une défaite à Candy Crush Saga®... il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte, et tous ne sont pas très littéraires.

    Mais là elle écoute une interview de la dame et reste béate tandis qu’elle énonce ce qui apparaît tout de suite comme devant être une évidence : « La grande erreur serait de croire que pour un oiseau c’est facile de voler », dit-elle à son interlocutrice avant d’expliquer que non, même pour les piafs voler est un truc terriblement compliqué, hyper-technique, ça leur demande une maîtrise de oufs et surtout une énergie de dingues — dans la bouche de l’écrivaine cela sous-entend que ce n’est pas parce qu’elle-même a écrit des milliards de romans en l’espace de trente ans qu’elle fait ça les doigts dans le nez, en sifflotant, presque sans y penser.

    D’ailleurs comme c’est valable pour à peu près tout on peut aisément extrapoler : ne passe-t-on pas son temps à se casser la nénette pour que vivre nous semble naturel alors que vivre ne sert à rien ?

    Allez, vous avez deux heures.