"El derecho de vivir en paz" de Victor Jara, un hymne de résistance dans le Chili en lutte.
« Composé en 1969, le morceau était dédié à Ho CHi Minh et aux Vietnamiens, confrontés à des guerres sans fins, dans le cadre de la décolonisation, puis de la guerre froide. Au-delà du message anti-impérialiste, les paroles revendiquent le droit à vivre en paix, décemment. Ce message a une portée universelle, ce qui explique sans doute la reprise du titre en 2019. Tout en gardant le refrain, les manifestants ajoutent des paroles qui portent les revendications du moment : la fin des privatisations et de la misère, une nouvelle Constitution... La pandémie de Covid place un temps l’opposition sous l’éteignoir, mais, là encore, le pouvoir ne peut se débarrasser des mots du poète. En plein confinement, la soprano Ayleen Jovita Romero rompt le silence du couvre-feu en interprétant "Te recuerdo Amanda" et "El derecho de vivir en paz" depuis son logement. Comme le montre la vidéo ci-dessus, une salve d’applaudissement, provenant des immeubles alentours, salue la performance.
C° : Les tenants de la dictature, puis du néolibéralisme, n’ont jamais pu se débarrasser de la voix et des mots de Jara. Tel le sparadrap du capitaine Haddock, ils collent aux basques des bourreaux d’un chanteur dont la mémoire continue d’être entretenue par la gauche chilienne.
Le Stade National de Santiago, où fut supplicié le chanteur, a été rebaptisé en 2003 Estadio Victor Jara. Juste hommage à l’une des nombreuses victimes de Pinochet, dont le nom ne mérite d’atterrir en revanche que dans les poubelles de l’histoire. »
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