« Les classes populaires sont décrites en ennemi intérieur » Libération
►http://www.liberation.fr/economie/2013/09/11/les-classes-populaires-sont-decrites-en-ennemi-interieur_930804
Comment expliquer le consentement social à la situation que vous décrivez ?
Michel Pinçon : L’expérience récente est très négative pour les classes défavorisées. Après deux années d’avancées sensibles, Mitterrand avait déjà fait le choix de la rigueur en 1983. Les socialistes ont alors joué un grand rôle dans le basculement vers le néolibéralisme, avec des ministres tels que Pierre Bérégovoy. Hollande, quant à lui, n’a même pas attendu avant d’entamer sa reculade.
Monique Pinçon-Charlot : La charge des dominants est tellement lourde qu’elle entraîne un mélange paradoxal de consentement et de non-acceptation. Ce sentiment est appuyé par la stigmatisation des catégories populaires, décrites en ennemi intérieur : les pauvres seraient assistés, fraudeurs, trop chers... Bref, ils auraient tout faux. Et leurs porte-parole sont systématiquement taxés de « populisme ». Assez des flagorneries vis-à-vis des riches, sans jamais dire l’origine de leur fortune ! Nous renvoyons donc la balle en parlant du « bourgeoisisme » du Figaro, du « richisme » des chroniqueurs de Bourse, de l’« oligarchisme » du Who’s Who.
Visite guidée par les Pinçon-Charlot dans le quartier parisien de la grande finance :
▻http://video.liberation.fr/video/aa0e9290c2bs.html