• Le social libéralisme : Bad-Godesberg ou ligne Maginot ? | Le site d’Alain Grandjean
    http://alaingrandjean.fr/2014/09/05/le-social-liberalisme-bad-godesberg-ou-ligne-maginot

    Le Medef semble se féliciter de la déclaration d’amour de Manuel Valls envers les entreprises. La référence au congrès de Bad-Godesberg, où le SPD a tourné la page du marxisme et ouvert celle du marché et de la libre entreprise, est dans tous les esprits. Rappelons cependant que ce congrès s’est tenu en 1959, il y a donc 55 ans…Entre-temps des mini-événements se sont produits : l’effondrement de l’empire soviétique, la dérégulation et la financiarisation du capitalisme, la montée d’un chômage massif, l’explosion des inégalités, les crises monétaires et financières à répétition et last but not least la crise écologique, celle des ressources et le changement climatique.

    Face à ces enjeux la ligne « sociale-libérale » ressemble vraiment à une ligne… Maginot.

    Qu’il faille réaffirmer que les entreprises sont indispensables à l’économie et à l’emploi semble un peu hallucinant à l’observateur ordinaire, tellement c’est évident. Les députés et militants PS n’en sont-ils vraiment que là ? J’en doute.

    Que le marxisme ait échoué dans sa concrétisation pratique, comme l’a montré l’effondrement de l’URSS et le tournant chinois ? Je pense là aussi qu’on peut considérer que cette cause est acquise[1], même au PS.

    Que le marché permette des prises de décision décentralisées sur les prix que ne permet pas la planification centralisée des prix, cela me semble aussi aller de soi pour l’immense majorité de nos concitoyens.

    L’enjeu est donc plus profond. S’agit-il de nous convaincre que nous sortirons de la crise économique actuelle par une politique de l’offre dite « sociale-libérale », selon laquelle :

    les entreprises seraient les seules créatrices de richesse

    il faut donc leur faciliter la vie, par des réductions d’impôts, de charges sociales et de contraintes administratives

    il faut simplifier le code du travail et le rendre moins rigide (notamment en réduisant le SMIC et en abolissant les 35 heures et assimilé)

    la compétitivité des entreprises retrouvée et un marché du travail plus flexible sont le bois dont on a besoin la chaudière de la croissance, seule voie de réduction du chômage

    la réduction des dépenses publiques est une ardente obligation : elles pèsent directement ou indirectement sur la compétitivité des entreprises ; notre Etat est surendetté et à la merci des marchés financiers......

    #économie
    #social_libéralisme