Oui, une thèse de doctorat peut tourner au cauchemar - Bibliobs - L’Obs
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Tiphaine Rivière, elle, n’a pas peur de dessiner à charge. La thèse qu’elle raconte est un cauchemar qui commence dès le premier jour, lorsque Jeanne, son héroïne, fait enregistrer son inscription. L’air revêche, seins étalés sur le bureau, l’assistante de l’école doctorale lui balance :
Vous êtes sûre de vouloir faire une thèse ?... 60% des gens abandonnent leur thèse en littérature… Faut bien réfléchir… Faudra pas venir dire j’ai plus d’argent et j’ai perdu tous mes amis.
Autre statistique lancée à la volée :
Deux thésards sur trois voient leur couple exploser s’ils habitent avec leur conjoint.
De cette catastrophe annoncée – qu’elle a vécue elle-même – Tiphaine Rivière a su faire un roman graphique hilarant et cruel. Comme dans les campus novels américains, l’université est dépeinte en théâtre de la méchanceté et de la mesquinerie, où tout se calcule, où l’enjeu est d’avoir son nom en plus gros sur la plaquette d’un colloque, où le savoir ne sert qu’à humilier le collègue. Il y a du Sempé dans ces mandarins narcissiques et inquiets croqués sous les lambris de la Sorbonne.