• Etude #OXFAM : les résultats logiques du #capitalisme

    Chaque année, Oxfam, confédération de 17 organisations indépendantes, analyse le « Global wealth databook » (annuaire de la #richesse_mondiale) réalisé par le Crédit Suisse à partir d’enquêtes menées par cette banque et du recueil qu’elle fait des principaux indicateurs disponibles pays par pays (statistiques nationales sur les patrimoines et leur répartition…) ainsi que d’autres documents comme les listes publiées régulièrement par le magazine américain spécialisé Forbes (listes d’entreprises les plus performantes, listes de milliardaires…).

    Le principal enseignement que l’on retire de ces donné est que les disparités, au niveau mondial, augmentent de manière vertigineuse.

    Ainsi, en 2009, les 1 % des habitants les plus riches de la planète possédaient 44 % du patrimoine mondial. En 2014, ce même 1 % disposait de 48 % de ce patrimoine (et donc, en seulement 5 ans, l’a augmenté de 4 % de la richesse mondiale). En 2016, cette minorité accaparera la moitié des richesses du globe. Ce 1 % possédera donc l’équivalent de ce que se répartiront (eux-mêmes inégalitairement) les autres 99 % habitants de la planète (dont le patrimoine, inversement, a chuté dans la même période de 56 à 52 puis à 50 %).

    Si l’on s’intéresse aux plus fortunés, la disproportion est encore plus abyssale.

    Ainsi, il y a à peine cinq ans (2010), les 80 individus les plus riches de la planète possédaient 1 300 milliards de dollars. En 2014, leur fortune cumulée était de 1 900 milliards de dollars, (soit une augmentation de 600 milliards de dollars en seulement 4 ans). Fin 2015, les richesses de ces 80 individus étaient devenues équivalentes à celles détenues par les 50 % les moins bien lotis de la population mondiale. Autrement dit, 3,5 milliards de personnes se partagent les mêmes richesses que 80.

    Rien ne peut justifier de si monstrueuses disproportions. Mais il est facile de les expliquer : ce résultat est celui de tout un système, le capitalisme, dans lequel la classe dominante exploite sans vergogne à la fois les humains et le milieu ambiant.

    Les anarchosyndicalistes savent depuis toujours que l’Etat est au service des capitalistes. L’analyse d’Oxfam vient corroborer ce fait, en apportant un éclairage pertinent sur un des aspects du fonctionnement du système, le lobbying. Oxfam rapporte, que chaque année, les groupes de pression issus du secteur de la finance dépensent quelque 150 millions de dollars à destination des institutions de l’Union Européenne. Un des autres secteurs les plus « rentables » (sur le dos des malades), celui de la pharmacie et des soins de santé, en dépense de son côté au moins 50 (pour la même chose). Ce que font les groupes de pression capitalistes au niveau de l’Union Européenne, ils le font bien entendu également au niveau des Etats, en particulier des Etats-Unis (avec des sommes encore plus fabuleuses).

    Le terme lobbying est un euphémisme pour dire corruption. Corruption intellectuelle au moins (pour ceux qui veulent bien se laisser endormir par les pseudo-argumentaires élaborées par toutes ces officines), corruption matérielle plus ou moins indirecte (embauche d’un parent à un haut niveau,…) bien souvent. L’objectif de cette corruption auprès des législateurs et détenteurs du pouvoir politique est simple, nous en observons tous les jours les résultats : diminution des droits des travailleurs et augmentation de celui des entreprises.

    Les milliards dépensés par les entreprises dans des activités de lobbying-corruption, leur confère en effet un accès direct aux législateurs et aux responsables de l’élaboration des politiques à Washington, à Bruxelles ou à Paris. Il s’agit donc d’une sorte d’investissement calculé. Les milliards dépensés pour arroser les politiques favorisent le «  commerce » et l’exploitation, rendant de plus en plus rentable ce qui rapporte déjà tellement !

    Les résultats d’ailleurs ne se font pas attendre, ni pour les uns, ni pour les autres.

    Les «  uns » – par exemple les 39 milliardaires de l’Union Européenne ayant des activités et des intérêts dans le secteur de la finance (ils n’étaient que 31 en 2013) – ont connu une augmentation de leur fortune cumulée de 34 milliards de dollars (ce qui leur permet d’atteindre 128 milliards de dollars).

    Les « autres », pour les plus malheureux sont condamnés à mourir de faim, de misère, sous les bombes ou à fuir comme ils le peuvent, tandis que les «  autres  » que nous sommes, ceux des pays « riches », voient leurs droits économiques, sociaux et politiques s’effriter de jour en jour.

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°148