CQFD

Mensuel de critique et d’expérimentations sociales

  • Retour sur un « cessez-le-feu »

    Les braises de la révolution

    paru dans CQFD n°142 (avril 2016), par Oum Ziad, Richard Schwartz

    Le 12 février 2016, les manifestations se multipliaient en Syrie. Le peuple se battait encore. Entretien avec Leila Al-Shami, bloggeuse anarchiste, impliquée dans les réseaux de résistance populaire syriens, et co-auteure, avec Robin Yassin-Kassab de Burning Country : Syrians in war and Revolution .

    http://cqfd-journal.org/Les-braises-de-la-revolution

    Dans ce contexte de guerre et de siège et malgré la famine et les bombardements, comment s’organise ce mouvement de rébellion civile dans ces « zones libérées » ?
    Quand nous parlons de « zones libérées », c’est un peu plus que de la simple rhétorique. Dans Alep, par exemple, les différents conseils locaux continuent d’assurer les services publics et vitaux pour la population locale, ainsi que l’auto-administration de chaque territoire en l’absence de l’État. Je parle de plus de 100 organisations de la société civile, la seconde plus importante concentration de groupes civils actifs du pays. Cela comprend quelque 28 associations de médias libres, des organisations de femmes, d’urgence sanitaire et de soins. Cela inclut également des organisations éducatives, telle Kesh Malek, qui dispensent un enseignement non idéologique aux enfants, et dont les locaux sont souvent installés dans des sous-sols par crainte des bombardements. Sous le règne totalitaire d’Assad, la société civile était inexistante, et aucun média indépendant n’était toléré. Dans la démocratie d’Alep libérée, ces pratiques se sont développées à mesure que les gens ont commencé à s’auto-organiser, puis à auto-administrer leurs communautés. Cela représente, selon moi, les objectifs originels du mouvement révolutionnaire.