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  • Le coût d’une sortie de l’Euro | RussEurope
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    Le coût d’une sortie de l’Euro

    Par Jacques Sapir

    La question du coût d’une sortie de l’Euro, qu’elle soit individuelle ou concertée (scénario de la dissolution) est dorénavant posée. Le coût de sortie doit par ailleurs être comparé au coût du maintien dans la zone Euro, ainsi qu’aux avantages potentiels du retour à une flexibilité des taux de change.

     

    Le coût du maintien dans l’Euro a été traité à de multiples reprises. Il est extrêmement élevé tant en termes de coûts directs (les différentes contributions aux différents fonds de soutien, FESF ou MES, que la France a faites et qui se montent de 15 à plus de 40 milliards d’euros) qu’en termes de coûts indirects en raison de la hausse du chômage engendrée par l’Euro[1]. Les 800 000 chômeurs supplémentaires (à la date de juin 2012) qui sont induits par l’Euro coûtent approximativement 6,4 milliards d’euros par an en aides directs et induisent des coûts indirects de l’ordre de 4 milliards annuels supplémentaires. Les 500 000 chômeurs que nous sommes en train d’accumuler (de juin 2012 à juin 2013) nous coûteront au moins 6 milliards de plus au total, ce qui devrait situer à 16 milliards d’euros annuels le coût total du chômage liés à l’Euro.Par ailleurs, l’Euro provoquant un écart de 1,5% au minimum entre notre croissance factuelle et la croissance potentielle, et compte tenu du taux des prélèvements fiscaux, ce sont 13 milliards d’euros qu’il faut prélever tous les ans pour combler la part du déficit budgétaire lié à l’absence de croissance provoquée par l’Euro[2]. Enfin, nous avons les « niches fiscales », dont une partie (à hauteur de 50 milliards) est liée à l’absence de compétitivité induite par l’Euro. En admettant que seule la moitié de la somme indiquée puisse être récupérée en cas de dévaluation, cela porte à 25 milliards le coût de ces niches qui pourrait être récupéré si nous pouvions dévaluer.

    Le total est impressionnant. En juin 2012, ce total des coûts indirects se montait à 48 milliards d’Euros (annuels) et il devrait atteindre les 54 milliards en juin 2013. Encore faut-il rappeler que ceci n’inclut pas l’argent injecté, soit directement soit comme garantie mais dans tous les cas à fonds perdus, dans le FESF ou le MES. C’est donc à cette somme d’au moins 48 milliards par an (soit 2,4% du PIB) qu’il faudrait, en toute logique comparer le coût d’une sortie de la zone Euro. Nous devrions y ajouter de 15 à 40 milliards de pertes engendrés par le FESF et le MES. On le constate, ces sommes sont très loin d’être négligeables.

    #Sapir #UE #Euro