« Y a-t-il une vie avant la mort ? » _Les Refroidis_

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  • y songe quotidiennement, bien sûr, c’est même une pensée de presque tous les instants mais celle-ci l’envahit principalement le matin au réveil, lorsque la vieille punkàchienne constate dépitée que le monde (ou du moins l’illusion d’icelui) est toujours là — pire, qu’il est toujours identique à celui qu’elle avait laissé en se couchant.

    Aller s’allonger sur les rails de chemin de fer et y attendre le passage du train ? C’est évidemment la méthode qui aurait sa préférence mais en province il n’y a qu’une Micheline® tous les trente-six du mois et elle roule à 0,05 km/h, alors la/le conducteurice aurait mille fois le temps de s’arrêter.

    Se jeter d’une falaise ou d’un promontoire rocheux ? Dans le coin il n’y en a pas beaucoup d’assez hauts et les rares qui le seraient surplombent de la végétation, alors tout ce qu’elle réussirait à faire c’est se retrouver accrochée à une branche d’arbre avec une jambe cassée.

    Se mettre la tête dans le four thermostat 12 ? Dans un vieux four électrique le résultat est hypothétique, elle parviendrait certainement à gratiner un peu mais plus difficilement à se débarrasser de la vie.

    Avaler quinze boîtes de barbituriques ? Déjà elle n’en a pas et surtout ce truc-là ne fonctionne jamais, on le voit bien dans les bouquins, l’héroïne se retrouve à chaque fois sur un brancard avec des tuyaux partout et une leçon de morale judéo-chrétienne à la clef.

    Plonger dans le lac avec un parpaing autour du cou ? Elle sait nager et puis si elle n’a pas le talent de Virginia Woolf, force est de reconnaître qu’elle n’en a pas le cran non plus.

    Pffffff, non, ce qu’il lui faudrait c’est une bonne petite capsule de cyanure — pour une cynique cela paraît tout indiqué — ou, mieux, une arme à feu — elle a vu que l’on faisait maintenant de très beaux petits pistolets très girlys, pratiques et maniables, avec des crosses roses et des balles parfum patchouli. Elle s’amuse à imaginer la trajectoire compliquée que le projectile à la recherche désespérée du cerveau décrirait dans son crâne, la petite explosion, le bien absolu que cela doit procurer, et cette pensée l’apaise. Imaginer que l’on clabote c’est déjà claboter un peu.

    Allez, vivement demain matin qu’elle se remette à joyeusement ruminer tout ça.

  • A qui profite la #mort ?

    Longtemps, l’#économie des #funérailles a relevé d’un #monopole communale. Ce n’est que dans les années 1990 que le #marché_de_la_mort s’est libéralisé en #France. Aujourd’hui, plus de 4000 prestataires funéraires se partagent un marché estimé à 2,5 milliards d’euros dans le pays. D’après un étude de l’UFC-Que-Choisir mené en 2019, le #prix total des #obsèques pour une #inhumation, hors caveau et concession, s’élève en moyenne à 3 815 euros.

    Pour parler de ce #business pas comme les autres, Le Chantier reçoit Pascale Trompette, sociologue, directrice de recherche au CNRS, au sein du laboratoire PACTE, et autrice du livre “Le marché des défunts” paru aux Presses de Sciences Po en 2009.

    https://lechantier.radio/infos/a-qui-profite-la-mort
    #libéralisation