odilon

artiste aux mains pleines de doigts - visionscarto.net - Autrice de Bouts de bois (La Découverte)

  • BALLAST • Revenir au bois : pour des alternatives forestières
    https://www.revue-ballast.fr/revenir-au-bois-pour-des-alternatives-forestieres

    À coup sûr, l’é­té à venir sera comme le pré­cé­dent, comme les pro­chains : cani­cu­laire et ryth­mé par des #feux_de_forêts aux quatre coins de la France et du monde. Les chan­ge­ments cli­ma­tiques se constatent dans les bois plus qu’ailleurs et les arbres peinent à suivre. En cause, notam­ment, l’ex­ploi­ta­tion des forêts en tous points contraire à leur adap­ta­tion. Depuis quinze ans, le Réseau pour les alter­na­tives fores­tières (#RAF) mène des réflexions sur le #fon­cier fores­tier, le tra­vail dans les bois et la pré­ser­va­tion des forêts afin d’im­pul­ser une vision contraire à celle de l’in­dus­trie. Nous avons par­ti­ci­pé à l’une des for­ma­tions que le réseau pro­pose, dans le Tarn. Reportage. ☰ Par Roméo Bondon

  • Soulèvements de la Terre : la police procède à une série d’interpellations de militants
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/06/20/soulevements-de-la-terre-la-police-procede-a-une-serie-d-interpellations-de-

    Ces arrestations, menées par la sous-direction antiterroriste dans des milieux militants, notamment en Loire-Atlantique, seraient en lien avec l’envahissement d’une usine du cimentier Lafarge, près de Marseille, en décembre 2022.

    Par Samuel Laurent
    Publié aujourd’hui à 11h11, modifié à 11h24

    #Soulèvements_de_la_Terre

    • Selon nos informations, confirmées de source policière, une série d’interpellations ont eu lieu mardi 20 juin au matin dans les milieux #militants radicaux et écologistes, proches du mouvement des Soulèvements de la Terre (SLT). L’opération, menée par la sous-direction antiterroriste (#SDAT) concernerait notamment le département de Loire-Atlantique et la zone à défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes.

      Sept personnes auraient été interpellées.

      Ces interpellations seraient en lien avec une action menée par SLT le 10 décembre 2022 dans l’usine Lafarge de La Malle, à Bouc-Bel-Air, dans la banlieue de Marseille (Bouches-du-Rhône). Elles font suite à une première vague d’interpellations menée le 5 juin au cours de laquelle une quinzaine de personnes soupçonnées d’avoir participé à l’action contre Lafarge avaient été arrêtées.

      Soulèvements de la Terre : plusieurs militants interpellés par la police
      https://www.liberation.fr/societe/police-justice/soulevements-de-la-terre-plusieurs-militants-interpelles-par-la-police-20

      Selon les informations de Libération, une maison a également été visée à Marseille dans laquelle une #perquisition a eu lieu et où deux personnes ont été interpellées. Quatorze personnes ont été placées en garde à vue le même jour, dans le cadre de la même enquête, a indiqué mardi le parquet d’Aix-en-Provence. Elles sont soupçonnées de « dégradation en bande organisée par moyen dangereux », « dégradation en réunion » et « association de malfaiteurs ».

      #écologie #police

    • 15 PERSONNES ARRÊTÉES CE MATIN : LES SOULÈVEMENTS DE LA TERRE DÉNONCENT UNE NOUVELLE OPÉRATION DE COMMUNICATION POUR TENTER DE FAIRE TAIRE UN MOUVEMENT POPULAIRE
      https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/plus-de-15-personnes-arretees-ce-matin-les-soulevements-de

      Tôt ce matin, au moins 18 personnes ont été arrêtées et mises en garde à vue dans une dizaine de lieux différents à travers la France, notamment à Notre-Dame-des-Landes. Cette opération policière de grande envergure - à la veille de la dissolution annoncée des Soulèvements de la terre - est avant tout une opération de #communication et d’intimidation contre le mouvement social dans son ensemble.

      Les motifs ne nous sont pas encore entièrement connus, mais ont été mentionnés par les forces de l’ordre durant leurs interventions notamment l’action contre l’usine Lafarge à Bouc-bel-air en décembre dernier et l’action de Ste Soline. Rien ne permet d’affirmer à ce stade sur quels éléments matériels se fonde la procédure.

      Ces arrestations interviennent alors que Olivier Veran a annoncé la #dissolution programmée des Soulèvements de la terre par décret en conseil des ministres ce mercredi 21 juin : une dissolution très politique et particulièrement inquiétante réclamée directement au chef de l’Etat par l’agro-industrie et la FNSEA. Car le gouvernement se plie ainsi aux pressions du syndicat qui menaçait, en l’absence de dissolution, de s’en prendre violemment aux individus de la Confédération Paysanne et des Soulèvements de la terre.

      [...] Nous le savons, la véritable association de malfaiteurs, c’est celle entre le gouvernement, le lobby agro-industriel et le secteur du BTP qui est en passe de détruire la terre de manière irréversible.

      [...] Nous dénonçons notamment l’arrestation d’un des portes paroles des Soulèvements de la terre invité au même moment dans plusieurs médias. Cette arrestation vise directement à l’empêcher de s’exprimer publiquement sur la dissolution : une tentative inacceptable de museler la liberté d’expression.

      Nous appelons à maintenir et amplifier les rassemblements prévus partout en France devant les préfectures dès demain soir, le 21 juin à 19h

    • Cette arrestation [d’un des portes paroles] vise directement à l’empêcher de s’exprimer publiquement sur la dissolution

      Pourquoi ils écrivent ça comme ça ? En théorie, c’est un détail, qui ne pose donc aucun problème aux #SLT puisqu’ils ont plusieurs portes paroles capables de faire le boulot ; c’est donc, dores et déjà, non pas un échec du système répressif, mais une tentative qui n’a pas marché :-) - et donc, symétriquement, une démonstration éclatante qu’on ne dissout pas un mouvement multi-tout sans leader et sans tête [qu’ils disent].

    • Instagram
      @la_fabrique_editions
      21 juin 2023

      À la fabrique, ça fait 25 ans que nous publions des essais, et nous avons été pour le moins surpris d’apprendre que l’un d’eux, publié il y a plus de 3 ans en 2020, était cité comme élément à charge dans le décret de dissolutions des Soulèvements de la terre.

      Si ce livre, Comment saboter un pipeline, écrit par le géographe et universitaire suédois Andreas Malm, traduit en une dizaine de langues, qui puise dans l’héritage de Martin Luther King et des suffragettes et qui est accessoirement un succès de librairie, si ce livre présentait le moindre problème au regard des lois (et non des obsessions de Gérald Darmanin), il aurait été poursuivi. Ça n’a pas été le cas. C’est donc là une attaque détournée contre les libertés d’expression, de la presse et de l’édition et contre les lois qui les régissent. Ce n’est pas la première fois qu’un livre du catalogue qui n’a fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire est mobilisé à des fins de répression. Ce fut le cas lors de l’affaire Tarnac, lorsque l’intégralité du texte de l’Insurrection qui vient a été reversée au dossier d’une procédure antiterroriste comme élément à charge, et ça s’est soldé par un camouflet pour le pouvoir et une relaxe collective.

      Voilà donc les nouvelles formes de censure, d’atteintes aux libertés et de mesures d’intimidation qui pèsent sur les maisons d’éditions.

      Les Soulèvements de la terre suscitent un débat d’intérêt général qu’il appartient aux éditeurs et à la presse de faire vivre. C’est à cette tâche qu’on s’attelle en menant avec eux un projet de livre. Ce qu’on va faire dans les années et décennies qui viennent de l’eau, de la terre et de l’énergie n’est pas une question qu’on peut abandonner aux technocrates ou à une minorité irresponsable. C’est un enjeu démocratique de choix de société et bientôt de survie. Un jour nous serons tous et toutes Les soulèvements de la terre.

      La fabrique éditions

      –—

      le décret :
      https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047709318?init=true&page=1&query=soulevements&searchField
      *

      Considérant en premier lieu que sous couvert de défendre la préservation de l’environnement et de se présenter comme un mouvement militant, ce groupement incite à la commission de sabotages et dégradations matérielles, y compris par la violence, en se fondant sur les idées véhiculées par des théoriciens (1), prônant l’action directe et justifiant les actions extrêmes allant jusqu’à la confrontation avec les forces de l’ordre ;

      (1) Auteur de l’ouvrage « Comment saboter un pipeline ? » La Fabrique Editions, 2020.

      –—
      Philippe Vion-Dury @PhilGood_Inc
      https://twitter.com/PhilGood_Inc/status/1671824798752681985

      Le décret de dissolution des Soulèvements de la terre a été publié au Journal Officiel. En lisant un peu le détail, on peut repérer des éléments extrêmement dangereux pour les libertés publiques, qui viennent confirmer la toxicité de ce gouvernement et de @GDarmanin

      Thread

    • Si un certain nombre d’excellences d’ultra-gauche, confortablement planquées derrière leurs ordis n’avaient pas prôné à tout va le « sabotage » (Reporterre sur Sainte-Soline) nous n’en serions pas là.

      Reste à créer une cagnotte que ne manqueront pas d’alimenter Cyrille Dion et Camille Neveux, dont l’agence d’événementiel qui les représente facture les conférences auprès des stars du CAC 40 5000 euros pièce...

    • il est ciselé ce décret ; un travail d’orfèvre :

      des théoriciens (1), prônant l’action directe et justifiant les actions extrêmes allant jusqu’à la confrontation avec les forces de l’ordre

      Ciel ! La confrontation avec les forces de l’ordre est une ACTION DIRECTE et EXTRÊME ?

      Comme quand le cortège de tête se retrouve naturellement confronté aux forces de l’ordre en manif sans rien prôner ni théoriser (1) ?

    • @marclaime ok boomer. :p
      Les SLT c’est un sacré paquet de gens qui viennent des luttes sociales directes, de plein de milieux, zadistes, la conf paysanne, et mille autres orgas, certaines d’actions, certaines théoriques, ou les deux. Bref, avec ou sans Reporterre ou autre journaliste, ça n’aurait rien changé du tout : le cœur même de la conception du mouvement SLT c’est que l’institutionnel et le dialogue ne sert pas/plus à rien depuis des années et qu’il faut aussi (sans que ce soit que ça, c’est toujours la pluralité) des actions très directes et plus radicales, et régulières. C’est vraiment ne rien comprendre à ce mouvement que de dire que ce serait « à cause » d’intellos derrière leurs ordis… (ça c’est plutôt les râleurs qui disent que ça sert à rien et qu’il aurait fallu faire ci ou ça derrière leur ordi).

    • Il faut aussi reconnaître que les gens qui transcrivent leurs analyses, leurs expériences sur le web sont aussi celles et ceux qui vont transpirer sur le terrain « à gros bouillons lacrymales ». Donc dénigrer « l’interface fauteuil-clavier » en la taxant d’ultra-gauchisme, c’est quand même un peu court ...

    • Sabotage de l’usine Lafarge : toutes les gardes à vues ont été levées - de source judiciaire
      https://www.leparisien.fr/faits-divers/sabotage-de-lusine-lafarge-toutes-les-gardes-a-vues-ont-ete-levees-23-06-

      Au total, 17 personnes avaient été placées en garde à vue lundi et mardi et toutes ont été relâchées sans poursuites, a indiqué à l’AFP Jean-Luc Blanchon, procureur de la République d’Aix-en-Provence. Deux seront convoquées ultérieurement devant un juge d’instruction, a-t-il précisé.

      Huit gardes à vue avaient déjà été levées jeudi matin, suite aux interpellations, qui avaient notamment visé des personnes installées dans l’ancienne ZAD de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), où le collectif des soulèvements de la terre (SLT) s’était constitué en janvier 2021.

      3 jours et demi de GàV

    • @sombre

      https://legadroit.com/juridique/avocat-droit-penal/avocat-criminaliste-paris/comment-se-deroule-une-garde-a-vue

      PLUSIEURS EXCEPTIONS DÉROGENT À CETTE RÈGLE

      La garde à vue peut durer jusqu’à 96h (24+24+24+24 ou 24+24+48) pour les infractions réalisées en bande organisée ou relevant du domaine des stupéfiants.

      Dans ces hypothèses, la garde à vue peut faire l’objet de deux prolongations supplémentaires de 24 heures chacune. Elle peut alors atteindre une durée maximale de 96 heures.

      Par ailleurs, en cas d’infractions terroristes, la garde à vue peut faire l’objet de prolongations supplémentaires, la garde à vue pouvant durer jusqu’à 144h, soit 6 jours, lorsqu’il y a un risque.

  • Masculinistes, fachos et scandale écologique : les coulisses du Hellfest - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2023/06/14/masculinistes-fachos-et-scandale-ecologique-les-coulisses-du-hellfes

    La Lettre à Lulu, historique canard irrégulomadaire de la région nantaise, sort son dernier numéro la veille de l’ouverture du festival. Le journal y révèle une enquête minutieuse sur ce festival de la honte… et les dossiers ne manquent pas !

    https://lalettrealulu.fr/2023/06/15/n124-sommaire
    https://threadreaderapp.com/thread/1668987103156346881.html
    #sexisme #hellfest #musique

  • Viry-Châtillon : Foued, détenu à tort, face à « l’indécence » de l’État | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/180623/viry-chatillon-foued-detenu-tort-face-l-indecence-de-l-etat

    Le 19 juin, au cours d’une audience publique, les magistrats auront à débattre du montant que l’État devra verser à Foued qui, injustement condamné dans l’affaire de Viry-Châtillon, a purgé quatre ans de prison pour rien. Son avocate dénonce la faiblesse de la proposition de l’État.

    https://contre-attaque.net/2023/06/19/viry-chatillon-emprisonnes-a-tort-pendant-des-annees-des-jeunes-dema
    #police #prison #racisme

    • Le 19 juin 2023, près de deux ans plus tard, la cour d’appel de Paris va débattre, lors d’une audience publique, du montant que l’État devra lui verser pour le préjudice moral et matériel de ces années passées en prison pour rien. Mais le procureur général a déjà annoncé dans ses écrits qu’il contestait la reconnaissance d’un préjudice matériel. En somme, la prison n’aurait pas représenté une perte de chance « sérieuse et effectivement réparable » pour ce jeune homme dont, selon le procureur général, les résultats scolaires ne le prédestinaient pas à un avenir brillant.

  • Paris : agressée en tant que cycliste, femme et élue, la maire du XIIe dénonce une « triple violence » inadmissible - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-agressee-la-maire-du-xiie-denonce-la-triple-violence-routiere-sexis
    https://www.leparisien.fr/resizer/LpYcPK4Fvxzt7nZ4NUJtF1wYT3k=/1200x675/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/leparisien/GE7HTJ3WFVU6ETY6YAUN5G7FBA.jpg
    On attend le coup de fil de Macron pour la soutenir dans l’épreuve.

    « Il est arrivé à contresens sur la piste cyclable et m’a frôlée en me doublant », retrace-t-elle. L’édile lui signale alors qu’il est en infraction et décline son identité et sa fonction. Selon elle, cela aurait déclenché chez son agresseur « un flot d’insultes ». « Je vais te pénétrer », « je vais t’en..... », lui assène-t-il, tout en lui adressant « de multiples doigts d’honneur ».

    Après ça, le chauffard aurait « fait demi-tour sur une place de livraison et foncé » sur la maire d’arrondissement en criant « je reviens, j’aurai ta peau ». « Heureusement que des passants se sont interposés, je pense qu’ils m’ont sauvée », poursuit Emmanuelle Pierre-Marie.

    Encore sous le choc ce lundi matin, l’élue dénonce le caractère « particulièrement sexiste » des insultes dont elle a fait l’objet. « Les motards sont à 90 % des hommes, et ils se permettent de faire des démonstrations de force face aux femmes cyclistes », développe-t-elle.

    #patriarcat #misogynie #masculinisme #patriarcat #violences

  • Santé : le syndicat de médecins MG France dénonce « une véritable campagne d’intimidation pour qu’on n’arrête plus les gens qui en ont besoin »
    https://www.francetvinfo.fr/sante/sante-le-syndicat-de-medecins-mg-france-denonce-une-veritable-campagne-

    Bruno Le Maire a évoqué plusieurs mesures pour redresser les comptes publics, dont la lutte contre les #arrêts_maladie dits « de confort ». Pour Agnès Giannotti, la présidente du syndicat de médecins MG France, c’est « absolument scandaleux ».

    « On a une véritable campagne d’intimidation pour qu’on n’arrête plus les gens qui ont besoin d’être arrêtés », a déclaré ce lundi 19 juin sur franceinfo Agnès Giannotti, présidente du syndicat de médecins MG France, premier syndicat chez les généralistes. Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé ce lundi qu’au moins 10 milliards d’euros d’économies avaient été identifiés pour permettre le redressement des comptes publics de la France d’ici 2027, notamment dans la santé et le travail.

    franceinfo : Est-ce que certains médecins donnent trop d’arrêts maladie ?

    Agnès Giannotti : Si la population vieillit et a des maladies chroniques c’est à cause des généralistes, s’il y a des problèmes de management dans les entreprises c’est à cause des médecins généralistes, si les caissières et les femmes de ménage n’arrivent plus à travailler parce qu’elles ont mal aux genoux et aux épaules, c’est la faute des médecins généralistes. C’est ça des arrêts de confort ? Ce sont ces patients là que l’on arrête. Là, on a une véritable campagne d’intimidation pour qu’on n’arrête plus les gens qui ont besoin d’être arrêtés. C’est absolument scandaleux.

    Pourquoi dit-on qu’il y a trop d’arrêts ?

    Des dérives sur les indemnités journalières, il y en a, mais très peu chez les médecins traitants, 1 à 2%, il y en a beaucoup sur les plateformes de téléconsultation. Qui a dérégulé ? C’est l’Etat. Qui a mis les plateformes en accès direct sur ’mon espace santé’ ? C’est l’Etat. Pointer les médecins généralistes traitants c’est absolument scandaleux. Les besoins de soins augmentent, la population vieillit, l’âge de la retraite est repoussé, donc un politique responsable anticipe ces dépenses qui augmentent.

    #travail #maladie

    • Oui, enfin, l’article est un peu « mignon » : la dame médecin qui joue la victimisation (c’est la faute aux généralistes) ne voit que par le petit bout de sa lorgnette corporatiste alors que c’est le dernier retranchement possible du salariat qui est menacé, à savoir, la santé, la « question de vie ou de mort ».

      Ouin ! Ouin ! On ne pourra plus donner d’arrêt de travail.
      Mais qu’est-ce qui vous en empêche ?
      (spoiler : les sanctions financières ... bande de chacals)

  • ON NE DISSOUT TOUJOURS PAS UN SOULÈVEMENT - Quand Macron vole au secours de l’agro-chimie et du béton !
    https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/on-ne-dissout-pas-un-soulevement-communique-du-15-juin

    Comme à la demande expresse de la FNSEA, Borne a réitèré jeudi 15 juin cette menace en annnonçant la publication d’un décret de dissolution pour mercredi prochain sous l’exigence d’Emmanuel Macron. Dès le lendemain à 22h08, nous recevions une nouvelle notification de dissolution, avec un délai de trois jours en plein week-end, qui ne laisse pas de place au contradictoire, pour présenter nos observations. Nous le redisons aujourd’hui, nous sommes un vaste mouvement, pas un « groupuscule » ni une « nébuleuse d’activistes ». Nous ne sommes pas une association ni une organisation avec de quelconques « dirigeants », mais une constellation de coordinations, d’assemblées et de coalitions qui construisent des actions de terrain au plus près des luttes locales. Nous contestons le fondement juridique comme matériel de cette dissolution et nous engagerons un recours contre cette mesure liberticide si elle était prononcée.

    A l’heure où les nappes du pays sont à vide, où les forêts brûlent, les oiseaux disparaissent et les bocages se rétractent, la prétention à dissoudre un soulèvement pour les terres et l’eau est toujours aussi anachronique que concrètement surréaliste. Si le gouvernement veut rendre effective cette dissolution, ce sont des dizaines de milliers de personnes partout en France qu’il devra arrêter demain pour maintien ou reconstitution de ligue dissoute. Des dizaines de milliers de personnes désormais habituées et résolues à désobéir pour faire obstacle au ravage. Avec ou sans l’étiquette des Soulèvements, le mouvement pour la défense des terres ne s’arrêtera pas. Les occupations, les blocages et les désarmements, entre autre actions collectives directement impactantes, sont devenues une nécessité vitale contre l’écocide en cours. Ils vont continuer de se multiplier et de se banaliser.

    Au fond, si le gouvernement menace aujourd’hui de nous dissoudre, c’est parce que nous sommes parvenus à instaurer un rapport de force populaire face au secteur du BTP et au complexe agro-chimique. S’ils cherchent à nous bailloner c’est parce que nos actions mettent à nu l’association de malfaiteurs que constitue ce gouvernement avec les industries les plus toxiques du pays. C’est parce que nos actions démontrent qu’ils n’ont plus - et qu’ils n’auront plus - le champs libre pour tout ravager impunément.

    Cette dissolution est une reconnaissance de l’impact de nos actions par une autorité ulcérée qui s’entête à nous emmener droit dans le gouffre..

    #SdlT

  • Jérôme Baschet : « La première violence est celle d’un système qui expose les êtres vivants au chaos climatique » - Basta !
    https://basta.media/jerome-baschet-entretien-la-premiere-violence-est-celle-d-un-systeme-qui-ex

    Cela me semble clair, et ce pour une raison simple : les effets du dérèglement climatique sont déjà dramatiques, et nous n’en sommes pourtant qu’au début. En 2040, dans tous les scénarios du Giec, la température globale moyenne aura augmenté de 1,5° ou 1,6° par rapport à l’ère préindustrielle, contre 1,2° de hausse aujourd’hui. Cela signifie plus de 2° d’augmentation dans un pays comme la France, sans parler des +4° à l’horizon 2100 sur lesquels même le gouvernement table désormais. Cela peut paraître abstrait, mais nous connaissons désormais toutes les dimensions éminemment concrètes qu’impliquent de tels chiffres : dans 15 ans, les tempêtes et les inondations, comme les sécheresses et les mégafeux, déjà insupportables, auront été démultipliés par rapport à ce que l’on connaît déjà, avec des conséquences de tous ordres et notamment des conflits de plus en plus virulents sur l’usage de l’eau.

    Pour de multiples raisons, les difficultés de l’actuel système économique s’accentueront, de même que les critiques à son encontre et le besoin vital d’un changement profond. Cela ne concerne pas seulement la crise climatique et écologique. Si l’on veut prendre la mesure de l’inquiétude des cercles dirigeants mondiaux, il suffit de lire les nombreux rapports préparés par diverses institutions systémiques, comme « L’âge du désordre » (Deutsche Bank) en septembre 2020 ou le rapport sur les risques globaux de Davos 2023.
    couverture du libre Basculements.
    Basculements, Mondes émergents, possibles désirables, Jérôme Baschet, La Découverte, 2021.

    Ils anticipent des difficultés à maintenir la croissance mondiale, à garantir une rentabilité du capital aussi favorable que durant l’âge d’or de la mondialisation néolibérale, à faire face à une perte de légitimité des régimes représentatifs et à contrôler une colère sociale de plus en plus ample et imprévisible. Face à un système dont les facteurs de crise s’accumulent, on peut comprendre que les cercles dirigeants mondiaux misent sur le renforcement massif des techniques de contrôle et se préparent méthodiquement à un recours de plus en plus brutal à la répression pour assurer la défense de leurs intérêts.

  • Spéciale forêt : en France, elle « est aujourd’hui dans un mauvais état de conservation écologique »
    https://www.youtube.com/watch?v=wxeUVoTIDkA


    Sylvain Angerand, ingénieur forestier et fondateur de l’association Canopée, Régine Touffait, ingénieure forestière à la direction des risques naturels de la forêt à l’ONF et Gilles Boeuf, biologiste et ancien président du Musée d’histoire naturelle, évoquent l’état des forêts françaises à 8h20.

  • L’océan Atlantique Nord enregistre un pic de chaleur qui dépasse tout ce que les scientifiques avaient prévu !
    https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-ocean-atlantique-nord-enregistre-pic-chale

    La chaleur des océans est le principal carburant des tempêtes tropicales. Il existe une vraie corrélation entre la température de l’océan Atlantique au cours du printemps et la saison cyclonique. Celle-ci est pour le moment envisagée comme « plus faible » que celles des précédentes années en raison du phénomène climatique El Niño, mais une telle anomalie de chaleur dans l’Atlantique Nord pourrait changer la donne et donner lieu à des tempêtes, voire des ouragans, plus puissants au cours de l’été et de l’automne.

    #climat

  • C’est en France que se trouve la ville la plus mortelle d’Europe en cas de canicule - Geo.fr
    https://www.geo.fr/environnement/cest-en-france-que-se-trouve-la-ville-la-plus-mortelle-deurope-en-cas-de-canicul

    Chaque année, des milliers de personnes décèdent en France à cause de la canicule. Et cela ne fait qu’augmenter d’année en année. Durant l’été 2022, les trois grosses vagues de chaleur successives ont provoqué un excès de mortalité estimé à 11 000 morts, selon l’Insee.

    11 000 #morts estimés des canicules 2022, ça ne fait pas le joint avec les 53 000 #décès #surnuméraires de la même période, comme on a tenté de le faire passer.
    #covid

  • El Niño : le fond de l’air effraie
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-science-cqfd/el-nino-le-fond-de-l-air-effraie-6478004

    Le phénomène météorologique #El_Niño a de fortes probabilités de se former cette année et pourrait faire grimper un peu plus les températures. Quelles sont les particularités de cet évènement qui se manifeste de manière sporadique dans l’Océan Pacifique tropical ?

    • https://public.wmo.int/en/media/news/air-and-sea-surface-temperatures-hit-new-records

      El Niño

      The ocean absorbs more than 90 percent of excess energy from human activities. The “Earth Energy Imbalance continues to grow” and as a result, ocean heat and sea surface temperatures are rising. Global ocean temperature hit a record high in May for the second consecutive month. Sea surface temperatures remain exceptionally high in June as of today (16 June).

      El Niño conditions are now starting to emerg as above-average sea surface temperatures strengthen across the equatorial Pacific Ocean, prompting NOAA’s Climate Prediction Center and the Tokyo Climate Center to announce the arrival of El Niño conditions which are expected to gradually strengthen into Northern Hemisphere winter 2023–24.

      WMO will issue its next El Niño Update in early July, based on models and expert opinion from around the world, and this should provide an indication on the likely strength and duration of El Niño, which has a warming impact on global average temperatures, and influences temperature and rainfall patterns around the world.

      In addition to El Niño, studies have shown that the warming of North Atlantic Sea Surface Temperature has an influence on rainy seasons in west Africa as well as over parts of South America, including North East Brazil. It is therefore crucial to closely monitor North Atlantic Sea Surface Temperature, in addition to El-Nino and other drivers of climate variations.

      Even ahead of El Niño, the heat is rising.

  • Crise de l’eau en Guadeloupe : L’ONU s’inquiète et tance la France
    https://www.blast-info.fr/articles/2023/crise-de-leau-en-guadeloupe-lonu-sinquiete-et-tance-la-france-Js5Ei_yoQ2i

    Dans un chapitre consacré aux impacts du changement climatique sur les droits de l’#enfance, le #CRC fait ainsi part de sa préoccupation : « l’#accès limité à l’#eau_potable et la #pollution de l’eau par le chlordécone dans certaines parties des territoires d’outre-mer, en particulier en #Guadeloupe, contribuent à la situation d’urgence en matière de santé publique. » Plus loin, le comité précise l’urgence. Il « attire l’attention » de la France « sur la cible 1.3 des objectifs de développement durable et recommande à l’État [d’]assurer aux enfants de métropole et d’outre-mer un niveau de vie adéquat, en particulier pour les enfants de Mayotte et de toute urgence [d’]approvisionner en eau potable la population guadeloupéenne dans l’attente de la remise en état effective et complète des réseaux d’#eau et d’#assainissement ». Le texte complète encore cette intrusion dans les affaires internes de la France en recommandant « [d’]accorder réparation et indemnisation de tous les enfants lésés, en particulier les enfants affectés par la contamination au #chlordécone. »

    • Comme expliquer ce déni de réalité ? Selon un haut-fonctionnaire parisien sollicité par Blast, il dit beaucoup des méandres de l’administration et de leurs effets euphémisateurs. Le circuit décrit est édifiant : « En région, détaille notre spécialiste, quand un service comme la DEAL (la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement, ndlr), qui s’occupe notamment des questions d’eau, fait un rapport, il n’est pas transmis directement au ministre : c’est le préfet en place qui juge d’abord de la nécessité de le transmettre ou non. S’il le fait, il atterrit à la direction du service en charge de la question, qui va réécrire le rapport puis le transmettre au conseiller du ministre en charge du dossier. Ce dernier va à son tour réécrire le rapport. Et d’une situation de crise, comme l’eau en Guadeloupe, on va arriver à une situation décrite comme étant en voie de progression, faisant ainsi croire au ministre que tout va bien ! »

  • Agricultrices dans la solitude des champs d’oignons - imago mundi
    https://www.imagomundi.fr/article8.html

    Les inégalités entre sexes seraient apparues à l’avènement de l’agriculture et de la sédentarisation permanente des communautés, quand s’opéra une distinction très nette entre le rôle des femmes et celui des hommes dans tous les domaines de la vie sociale. Les hommes à la création et à la production, les femmes à la reproduction et au foyer [1]. Les femmes ont pourtant activement participé à la domestication des plantes qu’elles étudiaient, testaient, cueillaient, séchaient pour des usages aussi divers que l’alimentation, la médecine, la teinture, le textile ou la vannerie en des temps où il conviendrait de parler de jardinage plutôt que d’agriculture. L’invention de la charrue a par la suite enraciné, et pour longtemps, les discriminations envers les femmes. Enfin, la privatisation de la terre et les « révolutions vertes » ont concentré les moyens matériels et financiers essentiellement entre les mains des hommes. Au XXIe siècle, le statut des femmes exerçant une activité agricole a peu évolué ; à travers les époques et les aires géographiques leurs contributions restent peu reconnues.

    par Agnès Stienne, artiste cartographe

    #cartographie #art #agricultrices #inégalités_genrées #FAO #data

  • Premier de corvée - Regarder le documentaire complet | https://www.arte.tv/fr/videos/107817-000-A/premier-de-corvee

    Premier de corvée

    Malgré deux emplois dans la restauration et la livraison, la vie hors des radars d’un travailleur clandestin malien. Un documentaire qui raconte par l’exemple les luttes des #sans-papiers en #France, estimés à près de 700 000, pour de meilleures conditions d’existence.

    Depuis son arrivée en France en 2018, Makan cumule deux boulots : plongeur dans une brasserie chic près des Champs-Élysées et livreur à vélo. Solitaire et sacrifiée, la vie de ce Malien de 35 ans est tout entière dédiée au travail, qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille restée au pays, une femme et des enfants qu’il n’a pas vus depuis bientôt quatre ans. « On n’est pas venu ici pour prendre des photos de la tour Eiffel. On est venu ici pour bosser. Ta famille est dans la merde, toi aussi t’es dans la merde », confie-t-il.

    Comme des centaines de milliers d’autres personnes en France, cantonnées aux marges de la société alors qu’ils font tourner des pans entiers de l’#économie, Makan est sans-papiers. Il espère sortir de la #clandestinité et, en attendant, « reste dans [son] coin », effectuant avec courage ces métiers ingrats que seule une main-d’oeuvre précaire accepte désormais. « Si les #immigrés ne se présentaient pas, je ne sais pas qui prendrait leur place », reconnaît sans ciller sa cheffe de cuisine.

    En attendant, Makan se demande pourquoi sa vie reste si difficile en France, « le pays des #droits »...

    Existences invisibles

    Entre spleen et courage, le documentaire suit le quotidien d’un travailleur sans-papiers dans sa quête de régularisation, précieux sésame qui lui permettrait de se rendre dans son pays natal pour revoir ses proches qui subsistent grâce à son sacrifice. Aidé notamment par des militants syndicaux de la CGT, Makan, qui tente de sortir de l’ornière administrative où il s’est enlisé, a rejoint la lutte de ceux qui se mettent en grève pour obtenir de meilleures conditions de travail. Mettant en lumière ces « premiers de corvées » condamnés à mener des existences invisibles (ils seraient près de 700 000 en France), ce film révèle sans misérabilisme le vécu intime de l’exil, de la clandestinité et de l’abnégation.

  • RIP Aero Farms: it just went bankrupt - Food Politics by Marion Nestle
    https://www.foodpolitics.com/2023/06/rip-aero-farms-it-just-went-bankrupt

    – The kinds of plants that can be grown in vertical farms are limited to those that need relatively low light (e.g. lettuce); even the best LED lights are not strong enough for more profitable vegetables.
    – Lettuce from California costs half as much to produce as lettuce from East Cost vertical farms.
    – The Achilles heel of indoor farming is the cost of all those lights. Energy from the sun is free. Electricity from the grid is anything but.

    AeroFarms reported $35 million in losses in 2021, but predicted profitability by 2024. Vertical farming is in trouble unless it can solve the light problem.

  • Le Code de la rue, bien plus qu’une histoire de mobilité urbaine - AOC media
    https://aoc.media/analyse/2023/06/14/le-code-de-la-rue-bien-plus-quune-histoire-de-mobilite-urbaine

    Loin d’être seulement un plaidoyer pour le ralentissement, l’idée d’un Code de la rue marque un changement de philosophie crucial dans la gestion de la voie publique : les caractéristiques sociales se retrouvent au cœur du projet urbain, où l’on donne la priorité aux plus faibles et à la connexion non polluante au sein d’un espace public repensé comme tel.

    (avec une magnifique publicité en prime :)))
    #urbanisme #espace_public #circulation #citoyenneté

  • « Nous poussons la planète vers un avenir climatique où seule une partie de sa surface sera habitable »
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/06/12/nous-poussons-la-planete-vers-un-avenir-climatique-ou-seule-une-partie-de-sa

    Hans-Otto Pörtner estime impossible de s’adapter à un réchauffement de 4 °C, comme la France s’y prépare actuellement.

    […]

    En Afrique, le changement climatique risque de faire reculer les progrès réalisés en matière de développement, ce qui est très inquiétant, alors que le continent pourrait abriter 40 % de la population mondiale à la fin du siècle. Si les plus pauvres et les plus vulnérables subissent le plus durement le changement climatique, en réalité, personne ni aucune région n’est à l’abri de ses effets.

    #climat
    #paywall

    • L’humanité et la nature sont poussées chaque jour davantage jusqu’à leurs limites par les impacts toujours plus ravageurs, généralisés et souvent irréversibles du changement climatique d’origine humaine. Ce sombre bilan est celui du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui a publié une synthèse de huit ans de travaux en mars.

      Dans un entretien au Monde, la biogéographe sud-africaine Debra Roberts et le climatologue allemand Hans-Otto Pörtner, deux scientifiques coprésidents du groupe de travail 2 du GIEC – celui chargé d’étudier la vulnérabilité des sociétés humaines et des écosystèmes et les moyens de s’adapter –, préviennent que nous ne sommes pas préparés aux impacts extrêmes ni aux « surprises » que nous réserve le dérèglement climatique. Hans-Otto Pörtner estime impossible de s’adapter à un réchauffement de 4 °C, comme la France s’y prépare actuellement.

      *Le rapport du GIEC indique que le changement climatique a déjà entraîné des « effets négatifs généralisés ». Quels sont les principaux ?*

      Debra Roberts : Entre 3,3 milliards et 3,6 milliards d’humains, soit près de la moitié de la population mondiale, vivent dans des zones qui sont hautement vulnérables au changement climatique. Beaucoup de ces personnes sont en même temps exposées à d’autres pressions qui interagissent entre elles, telles que le sous-développement, une grande pauvreté, une mauvaise gouvernance et un manque de financement. En Afrique, le changement climatique risque de faire reculer les progrès réalisés en matière de développement, ce qui est très inquiétant, alors que le continent pourrait abriter 40 % de la population mondiale à la fin du siècle. Si les plus pauvres et les plus vulnérables subissent le plus durement le changement climatique, en réalité, personne ni aucune région n’est à l’abri de ses effets.

      Les écosystèmes sont également très durement touchés. Nombre d’entre eux, comme les coraux d’eau chaude ou les zones humides côtières, pourraient disparaître en grande partie si nous dépassons un réchauffement de 1,5 °C, l’un des objectifs de l’accord de Paris [la planète s’est déjà réchauffée de 1,2 °C depuis l’ère préindustrielle] . Si nous dépassons 2 °C, nous pourrions perdre de 7 % à 18 % des espèces en Afrique. Ces impacts seront irréversibles, même si nous revenons un jour à 1,5 °C. Cela constitue un défi existentiel pour les sociétés humaines tant nous dépendons de la nature pour faire face au changement climatique et soutenir nos moyens de subsistance.

      Le risque existe-t-il donc de dépasser les limites humaines et celles des écosystèmes ?

      Hans-Otto Pörtner : De nombreuses zones du monde subissent déjà des chaleurs extrêmes, surtout autour de l’équateur, comme l’Amazonie, le Sud et le Sud-Est asiatique, et les régions méditerranéennes endurent des sécheresses intenses, qui réduisent la productivité agricole. Ces conditions dépassent de plus en plus souvent les limites de l’adaptation humaine et mettent en péril notre survie. En Europe, nous avons également été frappés par des événements climatiques extrêmes, notamment des canicules qui ont entraîné des milliers de morts en France, en Allemagne et même au Royaume-Uni. Partout dans le monde, les espèces animales et végétales sont aussi contraintes de migrer et les tropiques perdent de la vie animale.

      Nous poussons maintenant la planète vers un avenir climatique où seule une partie de sa surface sera habitable par les animaux, y compris les humains. L’habitabilité future des tropiques est notamment posée. Notre espèce est l’une des plus vulnérables en raison de la complexité de nos systèmes d’infrastructures, de notre économie et de notre interdépendance mondiale. Le fait que nous ayons colonisé tous les coins de la planète nous rend dépendants de notre climat actuel. Et nous jouons avec lui.

      Est-on suffisamment préparé à ces impacts qui vont encore s’aggraver ?

      D. R. : Les habitants sont désormais conscients des impacts, mais nos mesures d’adaptation au changement climatique sont encore fragmentées, à petite échelle et progressives. Or, nous avons besoin de grandes approches transformatrices. Le fossé de l’adaptation, celui entre les impacts et nos réponses, se creuse. Nous créons un avenir qui devient profondément injuste et invivable pour un grand nombre de personnes pauvres et vulnérables.

      H.-O. P. : Il y a un énorme déficit d’adaptation dans les sociétés. Avant, nous aurions cru que des pays riches comme le Canada ou l’Australie s’en sortiraient face au changement climatique. Désormais, ce n’est plus garanti. Le Canada est en train d’apprendre qu’il n’a pas les ressources pour lutter contre les incendies, et il fait même venir des centaines de pompiers des Etats-Unis et d’Afrique du Sud pour l’aider. En Allemagne, nous avons connu des inondations majeures en 2021, dont les réparations se sont élevées à 30 milliards d’euros, ce qui est largement à la portée de nos ressources. Imaginez maintenant qu’un tel événement se reproduise trois ou quatre fois certaines années. Cela nous amènerait à la limite de ce que nous pouvons supporter. Quant à la France, comment va-t-elle maintenir ses centrales nucléaires, qui dépendent des rivières pour être refroidies, dans un contexte de pénurie d’eau ?

      Nous poussons nos capacités jusqu’à une limite. Mais les gens n’en sont pas pleinement conscients. Notre espèce manque de vision à long terme, nous ne réagissons qu’à l’immédiat. Ce que montrent les gigantesques incendies au Canada, en Australie ou en Sibérie, c’est que nous ne sommes ni préparés à ce qui nous attend ni aux surprises que nous réserve le changement climatique.

      Comment peut-on s’adapter concrètement ?

      H.-O. P. : La réduction des émissions de gaz à effet de serre est une précondition essentielle. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour ne pas dépasser un réchauffement de 1,5 °C. Nous devons repartir de zéro : éduquer les élèves, nos décideurs politiques et nos chefs d’entreprise, changer notre alimentation et nos manières de nous déplacer, en particulier dans les pays occidentaux. Nous avons besoin d’une véritable transformation, mais je ne pense pas que les hommes politiques le comprennent et beaucoup d’habitants ne veulent pas changer. C’est trop inconfortable.

      D. R. : De nombreuses personnes ne peuvent aussi pas changer, notamment dans les pays en développement, parce qu’elles n’ont pas accès aux ressources nécessaires ou même simplement à une qualité de vie décente. Il y a un gros manque de financements climatiques, en particulier pour ce qui concerne l’adaptation, où il faut des milliards, voire des milliers de milliards, en plus chaque année.

      Pour nous adapter, nous appelons, dans le rapport du GIEC, à protéger de 30 % à 50 % des écosystèmes et à développer des solutions axées sur eux. Nous devons aussi adapter les infrastructures urbaines aux sécheresses et aux inondations, repenser l’aménagement du territoire, mais aussi fournir à tous un logement décent et un accès aux services de base. Pour accroître la sécurité alimentaire, nous devons réfléchir à l’utilisation de cultures résistantes à la sécheresse ou à l’agroforesterie. Mais toutes ces actions peuvent avoir des impacts négatifs si elles sont mal mises en œuvre, déboucher sur de la « maladaptation », comme l’installation de climatiseurs qui aggravent le réchauffement. Il faut y penser.

      Les technologies sont-elles nécessaires dans les politiques d’adaptation ?

      H.-O. P. : Elles sont essentielles, et de plus en plus nécessaires à mesure que le réchauffement augmente. Mais, en les utilisant, nous risquons de dépasser nos capacités d’adaptation au changement climatique et celles des écosystèmes. Les climatiseurs peuvent sauver des vies dans des conditions extrêmes, mais ils peuvent aussi augmenter les émissions si l’énergie qu’ils consomment n’est pas renouvelable. Il y a un équilibre délicat à trouver.

      D. R. : Face à une menace existentielle, nous devons considérer toutes les solutions, et les technologies en font partie. Mais l’accès à la technologie dépend des moyens financiers, qui font défaut aux pays en développement. Nous avons besoin d’une redistribution des ressources et d’un transfert de technologies vers ces pays. Je pense que c’est là où réside le problème : le débat sur le climat n’a porté que sur le climat. Il ne s’est pas inscrit dans le cadre plus large du débat sur le développement.

      Qu’est-ce qui vous permet de garder de l’espoir ?

      D. R. : En ce qui me concerne, je ne vends pas de l’espoir. L’espoir ne met pas un toit au-dessus de votre tête. Il ne vous donne pas d’eau potable. Il ne vous protège pas. Je crois au travail acharné. Le rapport de synthèse du GIEC indique que nous devons réduire nos émissions de 60 % d’ici à 2035. Cette baisse sera prédéterminée par les actions mises en place d’ici à 2025. C’est donc au cours des deux prochaines années qu’il faudra travailler dur. Nous avons les outils et les ressources pour y parvenir, mais nous devons voir s’il y a une volonté politique et sociétale de se mettre au travail.

      H.-O. P. : Je pense que, à mesure que le changement climatique et les pertes et dommages vont s’aggraver, les gens vont commencer à agir et le nombre de climatosceptiques va diminuer. Le changement climatique est un professeur pour l’humanité. Cela aurait été bénéfique de commencer plus tôt, alors que nous savons depuis près de cent ans que le changement climatique est en cours et qu’il s’agit d’un défi. Plus nous attendons, plus il sera difficile de rattraper le temps perdu et plus il y aura de souffrances. Mais nous sommes condamnés à ne pas abandonner cette lutte. Il y aura un revirement forcé à la fin parce qu’un réchauffement de 4 °C en moyenne n’est pas un avenir vivable.

      Ne pensez-vous pas que la France puisse s’adapter à un réchauffement de 4 °C en métropole – ce qui correspond à près de 3 °C en moyenne mondiale –, la trajectoire vers laquelle nous mènent les promesses actuelles des pays ?

      H.-O. P. : Nous ne pouvons pas nous adapter à 4 °C au niveau mondial et je suis sceptique quant à la capacité de le faire au niveau régional à 4 °C comme le propose la France. Je ne pense pas que les politiques d’adaptation puissent faire face aux vagues de chaleur ou aux sécheresses estivales qu’un tel réchauffement entraînerait dans certaines régions, en particulier le long de la côte méditerranéenne. En extrapolant à partir des connaissances actuelles, cela ne semble pas réaliste. Par exemple, à un moment donné, on ne pourra pas limiter le nombre de décès lors des vagues de chaleur. Avec le réchauffement actuel, la France doit déjà transporter de l’eau douce dans des endroits où il n’y en a pas à cause de la sécheresse. Dans le futur, tout va empirer. Il s’agira d’un effort massif. Le pays atteindra les limites de ses ressources, et même au-delà. Sans compter l’arrivée massive de migrants climatiques, qui ne pourront plus vivre là où ils sont actuellement. Ce sera un énorme défi et l’Europe ne pourra pas construire des murs, ni l’Amérique du Nord.

      D. R. : Je serais prudente avec cette crainte d’énormes migrations, qui, implicitement, proviendraient des pays en développement. Beaucoup de migrations ont lieu à l’intérieur des pays ou concernent les ménages à revenus moyens, car les pauvres n’ont tout simplement pas les moyens de se déplacer.

      H.-O. P. : L’alternative, ce sont des mortalités de masse. Soit les gens auront la capacité de se déplacer, soit ils mourront sur place. Nous avons encore actuellement la capacité d’aller vers un monde plus soutenable, mais nous la perdons au fur et à mesure que nous nous dirigeons vers un avenir frappé par le changement climatique.p