Boulevard de la Marine

Boulevard de la Marine ou comment, par ambition personnelle, François Hollande, privera les gauches de France du 2ème tour des élections présidentielles en 2017.

  • Dans la catégorie : « chanson prémonitoire »
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    Valls a mis le temps (de démissionner)

    Au premier temps de Valls
    Toute seule tu grimaces déjà
    Au premier temps de Valls
    Je suis seul, mais je t’aperçois
    Et Paris qui bat la mesure
    Paris qui mesure notre émoi
    Et Paris qui bat la mesure
    Me murmure murmure tout bas

    Un Valls à trois temps
    Qui s’offre encore le temps
    Qui s’offre encore le temps
    De s’offrir des détours
    Du côté de Gattaz
    Comme c’est chiant
    Un Valls à quatre temps
    C’est beaucoup moins dansant
    C’est beaucoup moins dansant
    Mais tout aussi chiant
    Qu’un Valls à trois temps
    Un Valls à quatre temps
    Un Valls pendant vingt ans
    C’est beaucoup plus troublant
    C’est beaucoup plus chiant
    Mais beaucoup plus chiant
    Qu’un Valls à trois temps
    Un Valls pendant vingt ans
    Un Valls pendant cent temps
    Une Valls à cent ans
    Une Valls ça s’entend
    Un flic à chaque carrefour
    Dans Paris que Gattaz
    Rafraîchit au printemps
    Un Valls a mis le temps
    Un Valls a mis le temps
    Un Valls a mis l’temps
    De patienter vingt ans
    Pour que tu aies vingt ans
    Et pour que j’aie vingt ans
    Un Valls a mis le temps
    Un Valls a mis le temps
    Un Valls a mis le temps
    Offre seul aux amants
    Trois cent trente-trois fois l’temps
    De bâtir un roman

    Au deuxième temps de Valls
    On est deux, tu es dans mes bras
    Au deuxième temps de Valls
    Nous comptons tous les deux un’, deux, trois,
    Et Paris qui bat la mesure

    Paris qui mesure notre émoi
    Et Paris qui bat la mesure
    Nous fredonne, fredonne déjà

    Un Valls à trois temps
    Qui s’offre encore le temps
    Qui s’offre encore le temps
    De s’offrir des détours
    Du côté de Gattaz
    Comme c’est chiant
    Un Valls à quatre temps
    C’est beaucoup moins dansant
    C’est beaucoup moins dansant
    Mais tout aussi chiant
    Qu’un Valls à trois temps
    Un Valls à quatre temps
    Un Valls pendant vingt ans
    C’est beaucoup plus troublant
    C’est beaucoup plus troublant
    Mais beaucoup plus chiant
    Qu’un Valls à trois temps
    Un Valls à vingt ans
    Un Valls à cent temps
    Un Valls à cent ans
    Un Valls ça s’entend
    Un flic à chaque carrefour
    Dans Paris que Gattaz
    Rafraîchit au printemps
    Un Valls a mis le temps
    Un Valls a mis le temps
    Un Valls a mis l’temps
    De patienter vingt ans
    Pour que tu aies vingt ans
    Et pour que j’aie vingt ans
    Un Valls a mis le temps
    Un Valls a mis le temps
    Un Valls a mis le temps
    Offre seule aux amants
    Trois cent trente-trois fois l’temps
    De bâtir un roman

    Au troisième temps de Valls
    Nous Vallssons enfin tous les trois
    Au troisième temps de la valse
    Il y a toi, y a Gattaz et y a moi
    Et Paris qui bat la mesure
    Paris qui mesure notre émoi
    Et Paris qui bat la mesure
    Laisse enfin éclater sa joie.

    Lalala la lalala
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    #chanson #NuitDebout #Valls #Gattaz

  • Merci de déranger ?

    Article Local Valide publié le lundi 4 avril 2016 à 21:28 | Place à défendre (PAD) ! |

    Mis a jour : le lundi 4 avril 2016 à 22:06

    Mot-clefs : Logement/squat Médias Répression Resistances contrôle social luttes étudiantes/lycéennes salariales
    Lieux : Rennes

    « Investir une ancienne caserne de gendarmerie ce jeudi 31 mars pour que la jeunesse puisse s’exprimer sur les libertés, quoi de plus logique ? » (OF, 31/03/2016)

    Ils sont là, tous les quatre, vêtus comme un jour de deuil national, sur cette émouvante photo publiée dans l’édition du 1er avril du quotidien Ouest-France : la maire de Rennes, Nathalie Appéré, qui essaie de retenir ses larmes en tripotant le petit porte-clés Vinci qu’elle garde toujours au fond de sa poche ; le bétonneur en chef Sébastien Sémeril, affichant un sourire affligé d’enterrement qui sent bon les cours de communication politique ; Didier Le Bougeant, un peu absent peut-être, a sorti son vieux keffieh poussiéreux, celui qu’il portait à la belle époque (tu te souviens Didier, comme on y allait en ce temps-là !), pour se persuader qu’il n’a pas complètement retourné sa veste ; et le petit hobbit à lunettes Hubert Chardonnet, recalé au dernier rang, et obligé de sauter sur place pour voir ce qui se passe (1).

    Ils sont là, ils prennent cette mine pincée et déconfite des moments graves et solennels. Point aveugle de la scène, vers lequel pourtant presque tous les regards convergent : cette béance creusée dans la rue Jean Jaurès par les manifestants, la veille, quand ils y ont pris quelques dizaines de pavés, et qu’ils ont oublié de les remettre - béance que les agents municipaux présents ont dû venir recouvrir rapidement de ciment, pour cacher cette horrible plaie ouverte dans la capitale de région. Au loin, caché par un panneau de chantier, le Parlement de Bretagne, auquel les forces de l’ordre ont énergiquement bloqué l’accès pendant toute la journée du 31 mars. Et Nathalie Appéré, après avoir contenu un moment son émotion devant ce petit morceau de sa ville mis à sac, qui se lâche enfin : « C’est révoltant ! » (OF 01/04/16)

    On s’étonnera quand même que la maire de Rennes ait choisi ce terme (« révoltant »), scandé un peu plus tôt dans tous les coins de la ville par les mêmes manifestants (mais à propos cette fois de l’infâme projet de loi El Khomri). Mais Nathalie Appéré-Pommier nous a habitué, depuis le début de son mandat, à être toujours à la remorque de l’Histoire, et à incarner seulement l’avant-garde zélée du monde d’avant (celui où un gouvernement socialiste n’hésitait pas à s’agenouiller servilement devant le MEDEF, et à lui lécher goulûment les bottes) (2).

    C’est pourquoi nos quatre corbeaux municipaux, serrés dans leurs habits noirs, pleurent sur la réputation salie de leur petite ville modèle pour cadres dynamiques upper class et vieilles bourgeoises réactionnaires (et tous les investisseurs parigos, qui devraient débouler bientôt en TGV), délestée de trente ou quarante de ses plus beaux pavés (3). Ils pleurent devant cette horde de malotrus, de saligauds, de méchants, de pas beaux, qui n’a montré aucun respect pour le petit central business district qu’ils s’évertuent à construire pilotis après pilotis autour de la place Sainte-Anne, pour appâter tous ceux qui ne trouvent rien à redire au même projet de loi El Khomri (ou qui le trouvent trop timide encore à leur goût). Déranger un peu, pourquoi pas ; mais ces fichus « protestataires » auraient au moins pu attendre d’être dans une caserne de gendarmerie abandonnée, le soir, entre une « disco soupe », un « concert d’artistes engagés » et un « débat géant » (4).

    Hormis qu’on ne rappellera jamais assez ici, contre les médias en général et Ouest-France en particulier, mais aussi contre la propagande préfectorale et municipale, que si des affrontements ont eu lieu rue Jean Jaurès (rue Jean Jaurès où, au passage, de nombreux manifestants ont été encore une fois les victimes de la répression policière, et où un syndicaliste de 60 ans a été lourdement violenté par les forces dites de l’ordre, comme le montre très clairement une vidéo diffusée par le quotidien 20 Minutes), c’est en réponse à une violence première, une violence intolérable, infiniment plus « révoltante » que ces trois morceaux de caillasse arrachés à la chaussée : à savoir la décision concertée du préfet de région et de la maire de Rennes de bloquer l’accès à l’hypercentre aux manifestants - quitte à employer la manière forte (et on sait qu’elle ne le fût pas à moitié).

    Motif invoqué ? Quinze polos et huit casquettes Lacoste dérobés dans une boutique à l’occasion de la manifestation du 24 mars ? La façade de la mairie barbouillée de peinture colorée ? D’autres incivilités encore (trois tags et deux affiches collées sur les murs de la ville), signalées d’un tweet à M. Chardonnet via sa légendaire application RenCitéZen (plus haut Hubert, plus haut, on ne voit pas ta barbe) ? Évidemment, il s’agit là de simples prétextes, mis au service d’un projet politique de plus grande envergure. Et ce n’est donc pas un hasard si, après la cumularde Nathalie Appéré, Ouest-France donne longuement la parole à l’omniprésent Dominique Fredj, aujourd’hui président de l’association des commerçants Rennais : « Nous sommes démoralisés, désabusés. [...] Le combat de rue s’est installé et tous les commerces du centre-ville ont été pris en otage. C’est une perte sèche de chiffres d’affaires, qui va une nouvelle fois s’élever en milliers d’euros (5). »

    Car voilà ce qu’il faut sauvegarder à tout prix à Rennes, voilà ce qui doit mobiliser toutes les forces politiques rassemblées (quitte à étouffer la voix du peuple, et à donner un mégaphone au leader de l’opposition) : les bénéfices des membres du Carré rennais (6) ! Comme si quelques milliers d’euros de plus ou de moins dans les caisses des boutiquiers du centre-ville pouvaient avoir un quelconque poids sur la balance de l’Histoire - et obliger le peuple à rester chez lui, et à ravaler sa colère (7) !

    Mais que le chiffre d’affaire des commerçants de l’hypercentre de Rennes, et plus encore ceux des boutiques bling-bling à la mode Lacoste, baisse un jour de manifestation, voilà au contraire tout ce qu’il faut pour nous réjouir ! Comme si l’espace public ne devait être que le lieu des intérêts commerciaux et économiques ; comme s’il n’était pas toujours aussi, et d’abord (antériorité historique et ontologique), le lieu de la politique ! Et on comprend bien, à l’inverse, en voyant leur mine en berne, quelles sont les basses préoccupations de nos quatre paltoquets municipaux, avec leur logo du Carré rennais tatoué sur le cul : privatiser toujours davantage ce même espace public, pour en faire un lieu privilégié d’accumulation du capital (vocation affichée de la Société publique locale Destination Rennes) - ce qui doit évidemment passer, on le voit exemplairement ici, par sa complète dépolitisation (8).

    Pas besoin d’« imaginer Rennes ensemble en 2030 », comme les mêmes le proposent encore aux Rennais pour les infantiliser davantage , ou de prendre part à cette infâme comédie qu’est la « Fabrique citoyenne » - ou alors autant aller faire la nouba avec les gendarmes-fantômes de la caserne Guillaudot. Car tout est déjà plié d’avance ici, et pour les quarante prochaines années : des boutiques cossues, des touristes d’affaires, des Parisiens friqués, des aménagements bling-bling, des hôtels de luxe, des promoteurs business class, et des cordons de CRS pour protéger les affaires de cette petite clique de nantis rassemblée sous la grande bannière du « vivre en intelligence » (9). Voilà la ville de demain (mais aussi d’aujourd’hui pour une bonne partie) imaginée par ces quatre fossoyeurs des libertés publiques. Les jeunes révoltés et les manifestants ? Ils pourront bien aller tourner en rond tout l’après-midi autour de la place Charles de Gaulle ou faire des ricochets avec leurs pavés dans les étangs des Gayeulles.

    À moins... À moins que les choses se passent autrement. Car derrière le visage gentiment consterné et contrit de Nathalie Appéré, de Sébastien Sémeril, de Didier Le Bougeant et d’Hubert Chardonnet (saute encore Hubert, saute !), rassemblés en photo de famille sur le pavé de la rue Jean Jaurès, est-ce qu’on ne lit pas aussi la crainte - celle qu’éprouve tout « responsable » quand il réalise que ce ne sont pas des enfants, qu’il a devant lui (des enfants qu’on prie toujours d’aller « déranger » ailleurs), mais des adultes, qui commencent à en avoir marre qu’on leur dise toujours quoi faire et où aller ?

    Le 31 mars, à Rennes, en plus de manifester contre la loi El Khomri, les lycéens, les étudiants, les chômeurs, les salariés et tous les autres, manifestaient aussi pour le droit à exprimer leur colère là où ils veulent, y compris dans l’hypercentre - qui ne saurait être confisqué par une poignée de marchands cupides et de cumulards aux dents longues (10).

    Qu’on se le tienne pour dit : chaque fois que le préfet et la maire de Rennes, main dans la main avec les marchands du Carré rennais, leur en interdira l’accès, cette interdiction constituera par elle-même une provocation et une violence insupportables et inacceptables, face auxquelles toute action collective visant à en annuler les effets, aura pour elle une légitimité invincible et totale.

    L’espace public n’est pas un centre commercial !

    La rue est à nous !

    Le 4 avril, et à chaque nouvelle journée d’action, manifestons dans l’hypercentre de Rennes !

    Place à défendre (PAD !)
    pad35@riseup.net
    http://place-a-defendre.blogspot.fr

    (1) Sylvain Le Moal était là aussi, mais apparemment tout le monde s’en fout !

    (2) Il n’est évidemment pas anodin que la scène que nous décrivons ici se déroule rue Jean Jaurès.

    (3) On voit bien d’ailleurs (et c’est ce qui fait tout le croustillant de la scène), que les deux agents municipaux, dans leurs combinaisons colorées, n’ont rien à voir avec ces quatre notables en goguette. Celui de gauche a en effet du mal à se retenir de rire, devant l’incongruité de la scène, et on sent l’autre infiniment gêné de se retrouver immortalisé aux côtés de ces rabats-joie dits « socialistes ».

    (4) Au soir du 31 mars, le CRIJ Bretagne organisait une soirée « Merci de déranger ! » à la caserne de gendarmerie Guillaudot, « autour du thème des Libertés ». Suite aux « débordements en cours ce jeudi soir », la Ville de Rennes et la préfecture décidèrent de l’annuler. Cf. « Rennes. La soirée dans l’ancienne gendarmerie est annulée », site : ouest-france.fr, 31/03/2016.

    (5) Et de continuer : « Comment peut-on maintenant vivre dans une ville avec des manifestations d’une telle violence ? [...] Par ailleurs, je tiens à féliciter les forces de l’ordre qui ont protégé l’hypercentre. Les policiers ont été remarquables. » (CRIJ Bretagne et Carré rennais : même combat ?)

    (6) Bertrand Plouvier a en effet demandé au préfet, après la manifestation du 31 mars, « l’interdiction de toute nouvelle manifestation jusqu’à nouvel ordre » et tiendra Nathalie Appéré personnellement responsable, en cas de nouvel épisode de violence, de « non-assistance à ville en danger » [sic]. Cf. Ouest-France, 01/04/2016.

    (7) Non disons bien ici sa « colère ». Que les journaux qui continuent de parler de « grogne », chaque fois que le peuple prend la rue, et donc la parole, ne s’étonnent pas si les mêmes pavés finissent un jour dans leurs fenêtres.

    (8) Même processus de « dépolitisation » à l’université de Rennes 2, où jamais la direction n’a autant œuvré à rendre une grève et une occupation impossibles.

    (9) Nantis qui n’en ont évidemment rien à carrer des mauvaises conditions de travail des salariés, voire même, le plus souvent, qui en profitent abondamment.

    (10) Et nous ne soutiendrons jamais assez ceux qui, au sein même de la municipalité, ont le courage de défendre ce droit sacré.

    https://nantes.indymedia.org/articles/34020

  • Frémir plutôt que réfléchir
    La stratégie de l’émotion
    Anne-Cécile Robert

    Illustration : Jean-Baptiste Greuze. - « Une jeune fille, qui pleure son oiseau mort », 1765 Bridgeman Images - Scottish National Gallery, Edinburgh

    Il en est de la démocratie comme des grenouilles. Une grenouille jetée dans une bassine d’eau bouillante s’en extrait d’un bond ; la même, placée dans un bain d’eau froide sous lequel le feu couve, se laisse cuire insensiblement. De multiples phénomènes se conjuguent pour « cuire » insidieusement les démocraties, à rebours de l’effet que produit un coup d’Etat avec ses militaires et ses arrestations d’opposants sur fond de Sambre-et-Meuse tournant en boucle à la radio. Tel l’innocent frémissement d’une eau qui bout, les dégâts occasionnés n’apparaissent jamais qu’au fil d’une juxtaposition dédramatisante. Les combustibles qui alimentent le feu sous la marmite ont été abondamment décrits ici et là (1). On s’est, en revanche, assez peu arrêté sur le rôle que joue l’invasion de l’espace social par l’émotion. Les médias y contribuent abondamment, sans qu’on mesure toujours ce que ce phénomène peut avoir de destructeur pour la démocratie et la capacité de penser.

    Il suffit de taper « l’émotion est grande » sur un moteur de recherche pour voir défiler une infinité de nouvelles, du banal fait divers aux attentats qui ont récemment ensanglanté l’actualité de Beyrouth à Ouagadougou. Ainsi, « l’émotion est grande » dans le monde après les crimes du 13 novembre dans la capitale française ; mais elle l’était aussi quelque temps auparavant à Petit-Palais-et-Cornemps après l’accident de bus qui a coûté la vie à 43 personnes (FranceTV Info, 24 octobre 2015), à Calais lors de la démolition des bâtiments du vieil hôpital (France 3, 20 novembre 2015) ou encore à Epinac, d’où est originaire Mme Claudia Priest, enlevée en Centrafrique début 2015 (Journal de Saône-et-Loire, édition d’Autun, 21 janvier 2015). Elle l’était également en fin d’année « pour Brigitte, enfin locataire d’un appartement, qu’elle a pu meubler grâce aux clubs de services du Mont-Dore » (Les Nouvelles calédoniennes, 6 janvier 2016).

    On pourrait prolonger à l’infini une liste d’exemples qui ne traduit aucune hiérarchie autre que celle du ressenti réel ou supposé des populations et de ceux qui les observent. Les médias ne sont pas seuls à jouer de l’accordéon émotionnel. Les responsables politiques s’y adonnent également, notamment lorsqu’il s’agit de masquer leur impuissance ou de justifier, comme si elles relevaient de la fatalité, les mesures qu’ils s’apprêtent à prendre. Il en est ainsi en matière migratoire, où la précaution compassionnelle est de mise avant de se lancer dans l’explication alambiquée de l’impuissance européenne. De M. François Fillon, député du parti Les Républicains, au premier ministre Manuel Valls, « insoutenable » fut sans doute le mot le plus employé pour qualifier l’image du petit réfugié syrien Aylan Kurdi gisant sans vie sur une plage de Turquie, le 2 septembre 2015, avant qu’on décide de ne rien faire pour tarir les sources du désespoir migratoire. Dans un registre moins tragique, les commentateurs ont souligné l’« émotion » du ministre des affaires étrangères Laurent Fabius scellant, des larmes dans la voix, un accord pourtant bien fragile à la fin de la 21e conférence des Nations unies sur le climat (COP21) à Paris (2). Enfin, devant les maires de France, le 18 novembre 2015, le président François Hollande eut un lapsus révélateur : il évoqua « les attentats qui ont ensangloté la France ».

    Foules mutiques des marches blanches

    Paravent de l’impuissance ou de la lâcheté politique, le recours à l’émotion peut avoir des conséquences dramatiques immédiates. Ainsi, l’avocat de M. Loïc Sécher, Me Eric Dupont-Moretti, a qualifié de « fiasco dû à la dictature de l’émotion » l’erreur judiciaire dont a été victime son client. Ouvrier agricole, M. Sécher avait été accusé de viol par une adolescente. Après des années d’emprisonnement, il s’est finalement vu innocenter par le témoignage de celle-ci, devenue majeure, qui a reconnu avoir tout inventé. Comme dans l’affaire d’Outreau, la justice a rencontré les plus grandes difficultés à revenir sur une décision erronée, prise sous l’empire de récits aussi imaginaires que spectaculaires et du souci, bien légitime, de protéger des mineurs de mauvais traitements. Les simplifications médiatiques, le culte du « temps réel », les réseaux sociaux n’encouragent pas la sérénité dans ces affaires délicates.

    Au-delà de la simple sortie de route politico-médiatique, l’émotion devient l’un des ressorts majeurs de l’expression sociale et du décryptage des événements. Même les chefs d’entreprise sont incités à faire de leur « intelligence émotionnelle » un outil de management, tandis que leurs salariés peuvent y recourir pour obtenir une augmentation (3). L’un des symboles les plus visibles de l’invasion de l’espace public par l’émotion est le phénomène grandissant des marches blanches. La plupart du temps spontanées, celles-ci rassemblent, à la suite d’un accident ou d’un crime particulièrement odieux, des foules parfois immenses à l’échelle des villes et des villages où elles se déroulent. La première eut lieu en 1996 en Belgique, lors de l’arrestation du pédophile Marc Dutroux. Elles sont dites « blanches » car elles renvoient à la non-violence et à l’idéal de paix. Elles expriment l’indignation face à des agissements aussi insupportables qu’incompréhensibles.

    Aucun slogan, aucune revendication ne les accompagne. Des foules délibérément mutiques s’ébranlent, plaçant souvent en tête de cortège des enfants, symboles d’innocence et de foi dans l’avenir, portant parfois des bougies. Le philosophe Christophe Godin y voit l’expression d’une « crise de société » caractérisée par l’« empire des émotions » auquel « cette pratique donne un écho considérable » (4). Ces processions des temps nouveaux sont à rapprocher de la valorisation omniprésente de la figure de la victime, parée de toutes les vertus et à laquelle on rend un hommage absolu, sans s’interroger, par un processus d’empathie. « Cela aurait pu être moi », répètent significativement les personnes interrogées sur un fait divers tragique ou criminel. Toute catastrophe s’accompagne ainsi du déploiement théâtral de cellules d’aide psychologique. Les procès de la Cour pénale internationale prévoient désormais des espaces de parole pour les victimes, sans lien avec les nécessités de la manifestation de la vérité dans une affaire donnée, ni interrogation sur les chocs préjudiciables à la sérénité des délibérations que peuvent provoquer ces témoignages souvent aussi sensationnels qu’inutiles.

    Le culte de la victime a trouvé en France une illustration symptomatique dans le projet - finalement abandonné - de transfert au Panthéon des cendres d’Alfred Dreyfus, objet d’une campagne antisémite d’une rare violence dans les années 1890. Ne confond-on pas ici victime et héros ? Le capitaine n’a fait que subir douloureusement les événements ; à aucun moment il n’a agi d’une manière qui le distingue. A l’opposé, le lieutenant-colonel Georges Picquart, congédié du ministère de la guerre et radié de l’armée pour avoir dénoncé le complot ourdi contre Dreyfus, pourrait bénéficier à bon droit de l’attention des panthéonisateurs les moins regardants et rejoindre Emile Zola. Autre exemple de confusion victimaire : le choix de rendre hommage aux victimes des attentats de Paris dans la cour des Invalides, lieu pensé par Louis XIV pour les soldats blessés au front. La cérémonie a accordé une large place à l’émotion, mise en scène devant les caméras. Le psychologue Jacques Cosnier va jusqu’à parler d’une société « pathophile (5) ». La philosophe Catherine Kintzler s’inquiète quant à elle de la « dictature avilissante de l’affectivité (6) ».

    L’émotion pose un redoutable défi à la démocratie, car il s’agit, par nature, d’un phénomène qui place le citoyen en position passive. Il réagit au lieu d’agir. Il s’en remet à son ressenti plus qu’à sa raison. Ce sont les événements qui le motivent, pas sa pensée. Les marches blanches n’ont aucune conséquence pratique : la justice demeure sans moyens, la société continue de se décomposer. D’ailleurs, on n’a encore répertorié aucune marche blanche pour le suicide d’un chômeur ou l’assassinat d’un inspecteur du travail. « L’émotion est subie. On ne peut pas en sortir à son gré, elle s’épuise d’elle-même, mais nous ne pouvons l’arrêter, écrivait Jean-Paul Sartre. Lorsque, toutes voies étant barrées, la conscience se précipite dans le monde magique de l’émotion, elle s’y précipite tout entière en se dégradant (...). La conscience qui s’émeut ressemble assez à la conscience qui s’endort (7). »

    A la « stratégie du choc (8) » décryptée par Naomi Klein, faut-il ajouter une « stratégie de l’émotion » ? La classe dirigeante s’en servirait pour dépolitiser les débats et pour maintenir les citoyens dans la position d’enfants dominés par leurs affects. L’émotion abolit la distance entre le sujet et l’objet ; elle empêche le recul nécessaire à la pensée ; elle prive le citoyen du temps de la réflexion et du débat. « L’émotion s’impose dans l’immédiateté, dans sa totalité, nous explique M. Claude-Jean Lenoir, ancien président du cercle Condorcet-Voltaire. Elle s’impose au point que toute conscience est émotion, est cette émotion. L’émotion demeure l’ennemie radicale de la raison : elle n’essaie pas de comprendre, elle "ressent". On doit cet état de fait contemporain sans doute aussi à l’influence et à l’émergence des réseaux sociaux. De distance, aucune ! On "tweete", on "gazouille" à tour de bras. Se dégradent le sens critique, la culture, la recherche de la vérité. On "balance". »

    La valorisation de l’émotion constitue ainsi un terreau favorable aux embrigadements guerriers des philosophes médiatiques toujours prêts à soutenir une guerre « humanitaire », à l’instar d’un Bernard- Henri Lévy dans l’expédition de Libye en 2011. Mais aussi un terreau plus quotidiennement favorable aux mécaniques du storytelling (9) et aux fausses évidences du populisme. A la veille de l’élection présidentielle de 2002, l’agression du retraité Paul Voise, montée en épingle par les médias, avait suscité un déluge de discours réactionnaires sur la « lutte contre la délinquance ». Dans son fameux discours de Dakar, en 2008, M. Nicolas Sarkozy avait pu affirmer : « Je crois moi-même à ce besoin de croire plutôt que de comprendre, de ressentir plutôt que de raisonner, d’être en harmonie plutôt que d’être en conquête... »

    Mais la marche blanche vient aussi combler un vide laissé par les formes collectives d’action, comme le syndicalisme ou le militantisme politique. Il n’est sans doute pas anodin, d’ailleurs, que le phénomène soit né en Belgique, aux grandes heures de la décomposition de l’Etat central, et qu’il se soit particulièrement développé dans le nord de la France, où la désindustrialisation a eu des conséquences dévastatrices sur le tissu social. Face aux souffrances et à la crainte de l’avenir, l’émotion réhumanise ; elle s’oppose au cynisme. Elle fait aussi du bien. Elle soulage d’autant plus qu’elle est partagée, comme lors d’une cérémonie aux Invalides. Elle conjure brièvement le sentiment pesant de l’impuissance en permettant une communion, certes un peu primitive, face à la dureté des temps. « Un téléspectateur ému chez lui par un crime ou par le massacre de Charlie Hebdo est seul, explique encore Godin. La marche blanche lui permet de partager son émotion. Le phénomène est évidemment social. Et en même temps très équivoque. » En ce sens, l’émotion ne traduit-elle pas un désir confus de « (re)faire société », de retisser le lien social ?

    Interrogée sur l’absence de processus révolutionnaire dans une France pourtant en pleine régression sociale et politique, l’historienne Sophie Wahnich explique (10) que la révolution de 1789 peut aussi s’analyser comme l’aboutissement d’un long processus de politisation de la société, entamé au sein des assemblées communales de l’Ancien Régime. Les Français avaient pris l’habitude d’y échanger d’abord sur les affaires locales ; ils perpétuèrent cette habitude lors des événements liés à la convocation des états généraux durant l’année 1789. La profondeur de la crise politique actuelle tient aussi au fait que cet espace public a progressivement disparu.

    Si donc la marche blanche est en quelque sorte le stade primaire du ravaudage du tissu politique, la perspective change. Elle est ainsi « implicitement politique », selon Godin ; il y voit une récrimination non dite contre la puissance publique qui « ne protège plus ». On se souvient que la première marche, en Belgique, avait aussi pour but de protester contre l’incurie de la police et de la justice dans la poursuite d’un criminel qui avait échappé à leur vigilance. Pour contribuer à la reconstruction de la démocratie, le processus devrait alors prolonger les liens tissés dans l’émotion et mener à leur politisation progressive.

    La métaphore de la grenouille trouve d’ailleurs un pendant chez Voltaire, qui racontait l’histoire de deux d’entre elles tombées dans une jatte de lait. La première se met à prier sans bouger, finit par s’enfoncer et se noie ; la seconde se débat tant et si bien que le lait devient beurre. Elle n’a plus alors qu’à prendre appui sur cet élément solide pour sauter hors de la jatte.

    Note(s) :

    Jean-Baptiste Greuze. - « Une jeune fille, qui pleure son oiseau mort », 1765 Bridgeman Images - Scottish National Gallery, Edinburgh
    (1) Lire par exemple Jean-Jacques Gandini, « Vers un état d’exception permanent », Le Monde diplomatique, janvier 2016.
    (2) Lire Philippe Descamps, « Le pari ambigu de la coopération climatique », La valise diplomatique, 19 décembre 2015.
    (3) Cf. David Goleman, L’Intelligence émotionnelle, J’ai lu, coll. « Bien-être », Paris, 2003. Lire Manière de voir, no 96, « La fabrique du conformisme », décembre 2007-janvier 2008.
    (4) Christophe Godin, « "La marche blanche est un symptôme d’une société en crise" », L’Obs, Paris, 26 avril 2015.
    (5) Jacques Cosnier, Psychologie des émotions et des sentiments, Retz, Paris, 1994.
    (6) Catherine Kintzler, « Condorcet, le professeur de liberté », Marianne, Paris, 6 novembre 2015.
    (7) Jean-Paul Sartre, Esquisse d’une théorie de l’émotion. Psychologie, phénoménologie et psychologie phénoménologique de l’émotion, Hermann, Paris, 1938 (rééd. : Le Livre de poche, Paris, 2000).
    (8) Naomi Klein, La Stratégie du choc. La montée d’un capitalisme du désastre, Actes Sud, Arles, 2008.
    (9) Lire Christian Salmon, « Une machine à fabriquer des histoires », Le Monde diplomatique, novembre 2006.
    (10) Conférence publique à l’université de Nancy, 26 octobre 2015.

    Source : Le Monde diplomatique - Février 2016, p. 3

    #démocratie

  • « Le gouvernement comme l’opposition se focalisent sur leurs querelles internes et sur des postures symboliques. L’absence de vrais projets laisse un boulevard au FN. La Ve République résistera-t-elle à l’implosion ? »
    Source : Courrier International / Février-Mars-Avril 2016 / Hors-Série - p.33

  • Le Monde
    France, mardi 9 février 2016, p. 7

    A Calais, la tentation du pire

    Le général Piquemal, qui a participé à une manifestation antimigrants interdite, est jugé en comparution immédiate
    A Calais, on vient parader, car c’est devenu une scène hautement politique. Samedi 6 février, alors que le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait interdit le défilé antimigrants de la branche française des Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident (Pegida), le rassemblement a pourtant eu lieu dans la ville du Pas-de-Calais et le général Christian Piquemal s’y est invité.
    Cet ex-commandant de la Légion étrangère, ex-membre du cabinet militaire de trois premiers ministres, décoré des plus hauts honneurs de la République, devait être présenté en comparution immédiate lundi après-midi 8 février pour avoir bravé cet interdit. A ses côtés devaient aussi comparaître quelques membres de la squelettique Pegida France.
    Le général Piquemal avait dès le 4 février annoncé sa venue, entendant ainsi protester contre l’interdiction « arbitraire et abusive » de la manifestation de samedi. Il appelait au passage « tous les patriotes et associations patriotiques » à l’y rejoindre. Défenseur de « la France millénaire » et de ses valeurs, cet officier général, ancien du Tchad et de Bosnie, a présidé l’Union nationale des parachutistes (UNP), pendant dix ans, - « L’UNP a vu le jour en 1963 dans une armée divisée entre ceux qui avaient choisi l’honneur et les autres qui lui avaient préféré l’obéissance » rappelait-il dans un entretien en 2010.
    Il a toujours présenté sa démarche et celle du Cercle des citoyens patriotes qu’il anime désormais dans le Var comme « apolitique ». A plusieurs reprises, par le passé, il n’en a pas moins dit sa préoccupation pour « une France qui perd son âme et son identité ». « On recule devant tout, nous sommes dans un état de repentance permanente. La fierté disparaît au profit de la génuflexion » estimait-il, toujours en 2010.
    La colère a montéQu’ils le souhaitent ou non, par leur venue dans le Pas-de-Calais, ces renforts nationaux, à l’image du général Piquemal, légitiment les groupuscules qui agissent déjà sur la ville sur fond de climat de plus en plus délétère. Depuis plusieurs mois, de façon récurrente, un gang armé circulant en BMW sème la terreur auprès des migrants. Il repère des groupes de personnes isolées et les passe à tabac. La nuit du 20 janvier, des jeunes Syriens ont été frappés à la barre de fer en pleine ville. Ils ne sont pas les premiers. Entre juin et octobre 2015, neuf étrangers avaient subi ces mêmes agressions et porté plainte sans qu’aucune interpellation ne suive. Après la dernière opération, dont le modus operandi ressemble aux précédentes, le procureur de la République a ouvert une enquête.
    Ces derniers temps, la colère a monté, laissant place aux thèses anti-immigration du Front national. Comme un cri de désespoir de la troisième région la plus pauvre de France où une personne sur cinq vit au-dessous du seuil de pauvreté. Dans les rues ou les cafés, le Calaisien se définit d’emblée par rapport aux marqueurs de l’extrême droite. Partout dans la ville, les grands thèmes du FN semblent devenus l’unité de mesure du positionnement de chacun.
    Ce qui ne signifie pas que les non-racistes ont passé la main. Les bénévoles sont toujours là, qui redonnent espoir aux migrants, offrent l’humanité et la prise en charge qui fait défaut. Mais ils le disent à voix basse, car, comme le rappelle la journaliste Marie-Françoise Colombani, à l’issue d’une immersion de plusieurs mois dans la ville, pour écrire Bienvenue à Calais (Actes Sud, 56 pages, 4,90 euros), « un mouvement raciste local de plus en plus activiste » est en train de s’enraciner dans le lieu.
    Dans cette ville de 78 000 habitants, toutes les interviews commencent désormais par un « que les choses soient claires, je ne suis pas raciste, ni politisé », même si le discours qui suit est raciste et politisé... En général, quelle que soit son opinion, le Calaisien reste anonyme. Par peur du voisin, des représailles de ceux qui ne pensent pas comme eux. Au fil des mois, la ligne de démarcation entre les groupes ressemble de plus en plus aux barbelés et aux grillages qui longent les rocades, séparent la jungle et ses milliers de migrants, du reste de la ville. Calais se déchire, même si les plus extrémistes ne sont pas du cru.
    Le groupe « Sauvons Calais », qui a vu le jour en 2013, a fédéré beaucoup de citoyens antimigrants. Quelques temps supposé être le porte-parole du ras-le-bol du Calaisien non politisé, « Sauvons Calais » a rapidement montré un tout autre visage. Lors d’une manifestation coorganisée avec le Parti pour la France le 8 novembre 2015 un coran a été partiellement brûlé.
    Les liens entre les deux structures sont assez étroits, puisque Kevin Reche, fondateur de « Sauvons Calais », s’est présenté sous l’étiquette Parti de la France aux dernières départementales. Gaël Rougement, qui le 23 janvier a sorti un fusil contre les migrants (lors d’une manifestation promigrants migrants) et dont la vidéo a tourné sur Internet, a été plusieurs fois photographié avec lui et son père était à la manifestation. Poursuivi pour la non-déclaration de son arme, le jeune homme sera défendu par le député (Rassemblement Bleu Marine, Gard) Gilbert Collard. Autant d’éléments qui permettent de comprendre que ce groupe qui affiche plus de 20 000 mentions « J’aime » sur sa page Facebook, a dérivé vers le racisme.
    Face à ce glissement, une place a été laissée vacante pour un autre groupe, au départ moins politisé. « Apolitique et pour l’unité des Calaisiens face à l’insécurité due aux migrants ! Merci d’éviter tout racisme et incitations à la violence », c’est ainsi que se définissent « Les Calaisiens en colère ». Mais le blogueur Philippe Wannesson estimait récemment que " Comme « Sauvons Calais », « Les Calaisiens en colère » se radicalisent. Depuis plusieurs semaines ils patrouillent autour du bidonville de Calais, prétendent encourager la police, menacent les exilé-e-s « . Ce qui ne les empêche pas de cumuler plus 60 000 mentions » J’aime « .
    D’autres regroupements émergent et peinent à modérer les commentaires de leurs inscrits, tant la tentation du racisme est forte pour les Calaisiens qui n’en peuvent plus de la présence non encadrée de milliers de réfugiés venus de Syrie, d’Erythrée ou d’Afghanistan. » Nous ne voulons pas glisser sur cette pente que nous avons observée dans d’autres groupes. Calais a besoin d’informations. Nous souhaitons dénoncer ce qui se passe sans attiser la haine. Si l’on trouve une solution pour les migrants, elle bénéficiera aux Calaisiens « , rappelle la modératrice de » Calais Infos Calais « . Martin, père de deux enfants, s’est inscrit à cette page. » Ça me va parce que je ne suis pas raciste. Mais pour ne pas changer, je ne vais plus à l’hôpital à Calais, plus à la piscine et je ne viens plus dans le magasin où les migrants font leurs courses. J’ai changé ma vie pour ne pas devenir raciste « , conclut l’électricien.
    Aux régionales de 2015, le FN a recueilli 49,1 % des suffrages au premier tour. Au même scrutin, en 2010, le FN avait obtenu deux fois moins de voix. Le FN est une tentation nouvelle pour Calais, comme l’option de la dernière chance dans une ville qui a, 37 années durant, opté pour un maire communiste, et qui aux municipales de 2014 n’avait concédé que 12 % de ses voix au FN ; élisant confortablement Natacha Bouchart (LR). Le FN est resté à l’écart des manifestations contre les migrants : » Il y a un parti anti-immigration, c’est le Front. Plutôt que manifester, il faut voter ", indique Florian Philippot, vice-président du FN, lequel apporte cependant son soutien au général Piquemal.

    Maryline Baumard et Caroline Monnot

    #Calais #migrants

  • Le Figaro.fr - Mercredi 3 février 2016
    Actualité France

    Les gendarmes déploient leurs drones

    Cornevin, Christophe

    INFO LE FIGARO - Pesant deux kilos et dotés de caméras, ils participeront au maintien de l’ordre et à la détection de délinquants.
    Les gendarmes investissent dans la troisième dimension. Après un an et demi d’« évaluations technico-opérationnelles » menées dans la plus grande discrétion, ils vont déployer d’ici à 2017 une flotte de microdrones susceptibles de remplir un spectre large de missions. Selon nos informations, les premiers appareils, plutôt sophistiqués pour un poids d’à peine deux kilos et facturés 50.000 euros pièce avec leur système de télépilotage, seront livrés à la fin février pour une mise en service dès le mois prochain. Produits par la société Novadem, pépite technologique française qui équipe déjà les fantassins de l’armée de terre en reconnaissance ou au combat en milieu urbain, ces modèles NX110 embarquant une caméra infrarouge dotée d’un puissant zoom sont d’ores et déjà présentés comme « l’œil déporté du gendarme ». Furtifs, ces engins propulsés par des moteurs électriques vont se fondre dans le ciel de France en évoluant à 50 ou 150 mètres d’altitude maximale. Utilisés de préférence en vol stationnaire, ils affichent une vitesse de pointe de 70 km/heure. « Grâce à un système de vidéo-tracking, la caméra pourra être pointée sur des lieux précis au cours d’un plan de vol programmé, précise le colonel Jérôme Bisognin, chargé de mission à la Direction des opérations et de l’emploi (DOE). Les images captées sont transmises en temps réel sur l’écran déporté d’un “télépilote” qui a suivi huit jours de formation. Un chef de mission placé à ses côtés - et qui aura effectué le même stage - pourra transmettre toutes les informations permettant d’optimiser et de corriger au besoin la manœuvre des unités au sol. » Engagé dans des opérations de maintien de l’ordre, le microdrone siglé gendarmerie devrait permettre d’offrir une vue en profondeur de la zone d’action en survolant les voies, les lignes de crête ou les barres d’immeubles afin de débusquer à distance d’éventuels casseurs et de détecter des obstacles, comme des barrages de poubelles ou de voitures, voire des pièges incendiaires ou des engins explosifs improvisés comme peuvent en confectionner des manifestants violents.
    Pour l’heure, l’engin dispose d’une autonomie de vol de 25 minutes, mais les stratèges de la maréchaussée planchent sur un système de « drones captifs », sorte de « vigie » statique positionnée à une trentaine de mètres au-dessus du sol et alimentée par un long filin quasi invisible de cinq millimètres de diamètre. « Cet outil de surveillance périmétrique pourrait surplombler des bâtiments sensibles, comme la salle des conférences de la COP21 au Bourget, des sites nucléaires ou militaires ainsi que de grands rassemblements “festifs”, de type rave party », précise-t-on à la Direction générale de la gendarmerie. Sur le front de l’investigation judiciaire, ces avions sans pilote sont déjà destinés à de multiples usages. Testés au-dessus de cités sensibles en Guyane, ils ont prouvé une réelle efficacité dans les missions de surveillance et sécurisation de la voie publique pour prendre sur le fait des vandales, des cambrioleurs susceptibles d’écumer certains quartiers ou encore des bandes à la sortie des gares. Ces engins pourront aussi être géopositionnés au-dessus de points de deals de drogue. « Les minidrones intègrent un système de géoréférencement très précis, et les images sont horodatées, précise le colonel Jérôme Bisognin. Toutes les images de flagrants délits peuvent donc être versées dans une procédure judiciaire pour matérialiser les faits. »
    Jusqu’à maintenant, seuls quelques engins guidés depuis le sol équipaient des unités spécialisées, dont un surprenant nanodrone « espion » de 18 grammes aux allures d’hélicoptère microscopique utilisé par les unités d’intervention. Selon nos informations, des essais seront en outre programmés dans les quinze prochains jours sur un site d’entraînement de la gendarmerie nationale, à Beynes, dans les Yvelines, pour expérimenter les drones dans le domaine de la sécurité routière.
    Les aéronefs seront testés en particulier pour repérer à distance les conduites à risques telles que les franchissements de ligne continue, les dépassements dangereux, le non-respect de stops ou encore le doublement par la droite. « En revanche, il n’est pas prévu à ce stade d’employer des drones pour relever des excès de vitesse », ajoute le colonel Bisognin. Invoquant une « nécessaire vision lucide et réaliste de ce que ce type d’appareil peut apporter », il observe en outre que « les minidrones ne pourront être employés pour l’escorte de convois, les courses-poursuites ou encore les longues filatures ».
    Venant en complément de la flotte d’hélicoptères EC145 de la gendarmerie, quatre premiers aéronefs télépilotés vont d’abord étoffer la panoplie du groupement blindé, la section aérienne de la gendarmerie, le centre de formation des unités mobiles de Saint-Astier ainsi que le pôle judiciaire de Pontoise. Dans le cadre d’un nouvel appel d’offres, l’escadrille sera portée au total à 23 systèmes de drones d’ici à 2017. Ces nouvelles vigies du ciel devraient être appelées à se multiplier puisque les gendarmes ont prévu de former à terme une soixantaine de télépilotes par an. Tous seront rompus au respect des règles de sécurité aérienne pour éviter toute collision à basse altitude, ainsi qu’au respect de la vie privée. Étant donné qu’aucune loi n’encadre l’emploi de caméras embarquées, les images prises de ces drones d’État seront détruites au bout de trente jours. Comme cela se pratique en matière de vidéosurveillance.

    FICHE TECHNIQUE
    Dimensions 110 cm de longueur, 110 cm de largeur et 14 cm de hauteur.
    Masse au décollage moins de 2 kg.
    Rayon d’action maximum 1 km.
    Autonomie de vol 20 minutes.
    Altitude de vol maximale 2200 m.
    Vitesse maximale 12 m/s.
    Navigation par GPS.
    Caméra numérique infrarouge embarquée, motorisée sur 180° avec zoom optique × 10.
    Radar de détection.

    UN AÉRONEF MULTI FONCTION
    1. Maintien de l’ordre : détection des casseurs embusqués et d’obstacles, comme les barrages de voitures ou de poubelles, des pièges incendiaires ou des engins explosifs improvisés.
    2.Police judiciaire : survol de points sensibles pour faire des flagrants délits d’actes de vandalisme, de cambriolages ou au-dessus des points de vente de drogue.
    3.Sécurité routière : des expérimentations vont être menées pour repérer à distance les conduites à risques telles que les franchissements de ligne continue, les dépassements dangereux, le non-respect de stop ou encore le doublement par la droite. Les constatations d’excès de vitesse ne sont pas à l’ordre du jour.

    Voir aussi :
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/02/03/01016-20160203ARTFIG00285-les-gendarmes-deploient-leurs-drones.php

    #gendarmerie #drone

  • Villes face au djihad : Marseille sourde aux sirènes

    La cité phocéenne serait parée d’antidotes au départ de jeunes vers la Syrie. Une thèse balayée par la police et la justice.

    « El hamdou lillah ! Marseille a jusqu’à présent été épargnée par l’islamisme violent. » Pour Haroun Derbal, l’imam d’Islâh, la mosquée du marché aux puces, c’est « grâce à Dieu » que la deuxième ville de France, la plus musulmane d’Europe, échapperait au phénomène du djihadisme ; pour d’autres, c’est en raison de sa sociologie. Une exception d’autant plus étonnante pour une ville portuaire, point névralgique et historique de tous les trafics, haut lieu du narcobanditisme, où cinq arrondissements sont classés parmi les plus pauvres de France.

    C’est pourtant dans ces facteurs que Raphaël Liogier, sociologue et philosophe à l’IEP d’Aix-en-Provence, recense les antidotes marseillais au djihadisme. « Marseille est aussi la ville où le tissu associatif de solidarité est le plus intense, analyse-t-il. Les Marseillais pauvres ne se sentent pas exclus, à la différence de villes comme Lyon, Bordeaux, Paris avec leur centre-ville bourgeois et leurs banlieues livrées à elles-mêmes. A Marseille, les minorités sont dans le tissu urbain ». Pour le sociologue, la « vieille tradition de régulation sociale par le banditisme » joue son rôle. Les profils susceptibles de commettre des attentats sur le sol français sont, selon lui, des individus attirés par le statut de « "petit caïd" : or, à Marseille, il y a des débouchés offerts - avant l’islam - comme moyen de trouver cette reconnaissance, cette aura ».

    « La menace est la même qu’ailleurs »

    Le narcobanditisme et l’économie souterraine de la drogue qui ont envahi de nombreuses cités siphonneraient-ils des « vocations » d’islamistes radicaux, comme ils auraient empêché, en2005, l’explosion des quartiers Nord de Marseille alors que les banlieues parisiennes flambaient ? Un avocat pénaliste marseillais l’assure : « Les jeunes ont moins envie de faire une révolution islamiste lorsque, en bas de chez eux, ils peuvent gagner 100 euros par jour en faisant le guetteur. Ou même beaucoup plus d’argent en dirigeant un réseau, pour s’acheter un petit snack ou une maison au pays. »

    Cette analyse est radicalement combattue par les autorités, police et justice confondues. Au lendemain de l’agression, le 11 janvier, d’un enseignant marseillais juif frappé avec une machette par un lycéen revendiquant agir « au nom de Daech », le préfet de police a souligné qu’il ne fallait pas minorer le phénomène. « Même si tous ne sont pas prêts à passer le cap, certains ont des profils inquiétants. La menace est la même qu’ailleurs. »

    Au palais de justice, on se refuse également à donner le moindre crédit au postulat selon lequel le banditisme éviterait le terrorisme. Au contraire même, la prégnance de réseaux criminels dans la ville, en particulier dans les cités, pourrait rendre l’accès aux armes de guerre plus aisé qu’ailleurs. Les kalachnikovs qui servent à la trentaine de règlements de comptes commis chaque année à Marseille entre trafiquants pourraient facilement tomber entre d’autres mains, considère un magistrat.

    Aucune investigation ne démontre un soutien ou un financement d’un réseau de stupéfiants à l’islamisme radical, ni de djihadiste avéré avec une velléité de départ vers la Syrie ou l’Irak qui serait en même temps dans le narcobanditisme. Les deux mondes sont décrits comme totalement étanches, bien que les services surveillent étroitement la radicalisation en prison du patron d’un des plus importants réseaux de stupéfiants dans les cités. « Mais ça n’en fait pas un futur djihadiste, indique un enquêteur. Je le vois mal partir avec les autocars d’Eurolines vers la Syrie quand il sortira de prison. Il a plus d’intérêts même en termes de reconnaissance sociale à reprendre son business. »

    400 fichés « S »

    Mais ce fin connaisseur du banditisme marseillais s’inquiète davantage du « prolétariat » du narcotrafic, les guetteurs, les petits vendeurs. Rien ne dit que ceux-là, estimant qu’ils ne gravissent pas assez vite les échelons, ne basculent pas dans le terrorisme. Du côté de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) qui suit des milliers de mineurs délinquants, les éducateurs sont particulièrement attentifs aux signes de radicalisation. Très peu de signalements sont pourtant remontés, au point que la direction a soupçonné ses personnels de renâcler à dénoncer des adolescents en dérive. Ce n’est pas le cas.

    Les dix-huit fonctionnaires qui travaillent au renseignement pénitentiaire recensent, eux, une cinquantaine de détenus radicalisés à surveiller en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le matelas par terre en cellule, la présence de livres salafistes, la venue au parloir d’une épouse portant subitement la burqa... Le repérage donne lieu à une surveillance de ces prisonniers et à leur isolement lorsque des actions de prosélytisme sont mises au jour.

    Avec 400 individus radicalisés et fichés « S » dans les Bouches-du-Rhône, et une dizaine d’assignés à résidence depuis l’instauration de l’état d’urgence, le département se place néanmoins dans une moyenne nationale. Mais, en proportion, il y aurait moins de départs vers la Syrie, l’Irak ou l’Afghanistan depuis Marseille que depuis Nîmes, Montpellier, Lunel, Cannes et Nice où se recensent des foyers idéologiques.

    La ville serait-elle pour autant immunisée ? C’est aller vite en besogne car, en 2014, Marseille a servi de base à Mehdi Nemmouche, l’auteur présumé de l’attentat du Musée juif de Bruxelles qui a fait quatre morts le 24mai 2014. Ce Roubaisien, radicalisé lors d’une incarcération au centre pénitentiaire de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) puis vraisemblablement parti rejoindre un groupe combattant en Syrie en2013, a, six jours après l’attentat de Bruxelles, été interpellé à sa descente d’un bus à la gare routière de Marseille.

    Complicités

    La justice belge a mis en examen deux Marseillais, anciens compagnons de cellule de Nemmouche considérés comme « les seuls contacts ayant été en mesure de [lui] assurer le financement nécessaire à son séjour à Bruxelles et à l’acquisition du matériel indispensable à l’exécution des actes qui lui sont reprochés, particulièrement les armes ». Selon les policiers français, l’arme de calibre 38 ayant été utilisée par Nemmouche provenait d’Avignon. Ces complicités marseillaises prouvent au moins que la ville n’est pas totalement à l’abri de l’islamisme radical.

    Des départs de Marseillais vers la Syrie ont aussi eu lieu. Comme celui de Mohamed, un fils de notables marseillais exerçant des professions libérales, ayant pignon sur rue. Avant son départ vers la frontière turco-syrienne, l’étudiant fréquentait deux mosquées de la ville et avait pris contact avec un passeur régulier de futurs combattants de Daech. Marseillais encore, l’un des auteurs de l’attentat déjoué contre des militaires du sémaphore du cap Béar (Pyrénées-Orientales)...

    Régulièrement, les juges des enfants marseillais sont saisis pour signer des interdictions de sortir du territoire frappant des mineur(e)s qui ont manifesté le désir de rallier Daech. Le parquet de Marseille a ainsi « bloqué » in extremis une mère de famille qui entendait partir faire le djihad avec ses très jeunes enfants. En janvier, un habitant de Marignane a été condamné à six ans de prison pour un « délire djihadiste » qui l’avait conduit à s’armer et à préparer des explosifs. Cet admirateur de Mohamed Merah n’avait jamais mis les pieds dans une mosquée, ni ne connaissait les rudiments de l’islam.

    L’un des principaux contrepoisons au djihadisme tiendrait aussi à la présence de nombreux musulmans d’origine algérienne

    Haroun Derbal, l’imam de la mosquée du marché aux puces, évoque, lui, ces matches de foot où l’arbitre et les joueurs s’arrêtent pour faire la prière, le club de boxe d’une cité où l’on prie avant chaque entraînement et où les filles boxent en voile. Mais, déplore l’imam, c’est au sein de la famille que la radicalité gagnerait du terrain. A l’image de ce père de famille, fiché « S », qui doit être jugé en février par le tribunal correctionnel. « Si je réveille mes enfants à 5 heures du matin pour la première prière, c’est pour leur bien », a-t-il expliqué aux policiers. L’allégation de violences sur l’aîné de ses enfants - placés depuis juillet - a entraîné ces poursuites judiciaires. Ce père de famille revendique une « pratique religieuse rigoriste mais ce n’est pas pour cela que j’irai poser des bombes ».

    Sur les quatre-vingt salles de prières marseillaises, une demi-douzaine seraient dans le viseur de la préfecture de police. Des perquisitions ont eu lieu, comme à la mosquée d’Air Bel où la présence d’individus très radicalisés vaut à cette importante cité des quartiers Est de Marseille le surnom de « Petite Kaboul ». Deux autres mosquées, celles de la cité Consolat dans le 15e arrondissement et de La Bastide Saint-Jean dans le 12e, ont aussi été perquisitionnées. Des opérations jugées par la police « très intéressantes en termes de renseignement et de connaissance des relations entre les personnes ». A Consolat, un pistolet automatique et une somme de 130000 euros ont été saisis au domicile de l’associé d’un des responsables de ce lieu de prières. Les enquêteurs penchent pour une « origine stupéfiants ».

    « Un islam de chibanis »

    Mais les Marseillais musulmans - beaucoup préfèrent placer en tête leur identité marseillaise- seraient protégés de la radicalité par l’exercice d’un islam apaisé, « un islam de chibanis [vieux] », selon l’expression de l’imam Abdelaâli Kallab. Pour ce jeune imam, la plus grande ville musulmane d’Europe - on évoque le chiffre de 250000 musulmans - aurait pu « facilement être un foyer du djihadisme, un centre idéologique » mais elle ne l’est pas devenue. Il se garde cependant de parler d’une « poche de résistance » marseillaise, craignant toujours une dérive « qui peut s’opérer par Internet ».

    L’un des principaux contrepoisons au djihadisme tiendrait aussi à la présence de nombreux musulmans d’origine algérienne et aux liens encore très forts entre Marseille et l’autre rive. « Avec 250000 morts durant les années noires, les Algériens sont vaccinés dix fois contre le djihadisme », explique Abdessalem Souiki, imam itinérant et fondateur de l’association La Plume des savoirs qui organise un soutien scolaire auprès d’une centaine d’élèves. Comme d’autres, il prêche pour la création d’un collège d’imams et de théologiens, « à l’instar d’une chambre des métiers ou une chambre des artisans. Nous aurions les moyens de faire le tri, de valider ou non l’ouverture d’une salle de prière, mais il faudrait un geste fort des autorités locales, comme de mettre à la disposition des musulmans des lieux de prière salubres et dignes de ce nom ».

    Cette reconnaissance de la présence de musulmans à Marseille aurait dû se faire depuis des années, notamment avec la construction d’une grande mosquée. Une première pierre a été posée en mai 2010, mais elle ressemble bien à la dernière.

    Luc Leroux

    Source : Le Monde
    Dimanche 31 Janvier - Lundi 1er Février 2016 - p.9

    #Daesh #Djihadisme #Marseille

    • Bonjour,
      Avant, ma vie me semblait satisfaisante jusqu’au jour où ma mère nous a quittés. Elle est partie vivre avec un autre homme et mon père ne pourrait pas nous rendre heureux tout seul parce qu’il n’avait pas assez de salaires. Et moi, je suis l’ainé de la famille donc cela devrait être moi qui gère tout et remplace ma mère. Je ne savais pas quoi faire, car la vie est très dure et c’est également dur de trouver du travail rapidement. C’était ma voisine qui m’avait suggéré de contacter un Prêteur qui offres de crédits entre particulier à court, moyen ou long terme au meilleur taux 2% dont elle m’a donné l’adresse. Le Prêteur Mr Jean Coudray m’avait dit que j’aurais mon prêt après une semaine si je suis ses conseils comme il faut. Maintenant tout va à merveille car j’ai reçu mon virement de 20.000 €. Grâce au Prêteur Mr Jean Coudray j’ai pu avoir un avenir meilleur plein de bonheur et ma vie fut heureuse comme tous les autres au tour de moi. Vous pouvez le contacter directement par émail pour de plus amples renseignements : mr.jeancoudray@gmail.com