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géographe cartographe information designer - rêveur utopiste et partageur de savoirs

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    “Comment j’ai appris la géographie” d’Uri Shulevitz ou les territoires de l’album
    Publié le 17/01/2012 par Christophe Meunier

    L’enfant et l’artiste habitent le même pays. C’est une contrée sans frontières. Un lieu de transformations et de métamorphoses[1].

    Pour tout auteur d’album pour enfant, la page constitue le premier espace à territorialiser. Il s’agit d’une territorialisation primaire, dirons-nous, qui se fait par le récit et qui va chercher à occuper, à dimensionner et à s’orienter dans la page. Mais, pour certains de ces auteurs, la représentation des espaces dans lesquels évoluent les personnages de l’album pour enfants paraît être d’une importance cruciale. Qu’ils multiplient les focalisations, les paysages ou les types de représentations cartographiques, ils manifestent, nous semble-t-il, une nécessité d’inscrire leurs personnages dans une perspective dans laquelle leur existence se trouve conditionnée à la fois par leur situation topologique (rapport aux lieux) et territoriale (rapport aux espaces occupés et à la manière d’y circuler). C’est bien évidemment vers ces auteurs-là que notre recherche se penchera. Pour ceux-là, on pourrait parler d’une « territorialisation secondaire », qui s’ajouterait à la territorialité du récit iconotextuel, pour fournir une territorialité des espaces habités, occupés, traversés, éprouvés ou agis par les personnages. Il y aurait ainsi, au fondement du récit, une « grammaire » des lieux qui viendrait sans cesse rejouer et surdéterminer la « grammaire de la page », les deux types de spatialisation se superposant pour fournir les cadres de « l’orientation » du récit.

    Géographie