person:sergio leone

  • #Cinéma : «Marlina, la tueuse en quatre actes», un western féministe en Indonésie - Asialyst

    https://asialyst.com/fr/2018/11/15/cinema-marlina-la-tueuse-en-quatre-actes-western-feministe-indonesie

    Réalisé par la cinéaste indonésienne Mouly Surya, Marlina, la tueuse en quatre actes a surpris les spectateurs de la Quinzaine des Réalisateurs 2017 à Cannes. Ce western ultra-violent, qui emprunte à Quentin Tarantino et à Sergio Leone, met en scène la vengeance d’une femme sur l’île de Sumba.
    Attention, cet article dévoile des moments-clefs de l’intrigue, notamment la fin du film.

    Une femme seule, à cheval sur une route déserte, portant une tête humaine attachée à la selle. On pense à l’Ouest américain de Sergio Leone, mais c’est en Indonésie que se déroule Marlina, la tueuse en quatre actes, le dernier bijou de Mouly Surya. Sur l’île de Sumba, plus précisément. « Dans cette île à majorité animiste marapu, raconte la réalisatrice dans les médias, les habitants se baladent avec des sabres à la ceinture et la place de la femme est à la cuisine. »

    #cinéma_féministe #indonésie

  • Hier, je suis allé voir au cinoche le #film Impitoyable (1992) de et avec Clint Eastwood :

    Je vois que les critiques pour la ressortie en version restaurée sont carrément enthousiastes, sur les thèmes obligatoires : « western crépusculaire » (pitié !) et « ça n’a pas vieilli ».

    Mais je dois dire que je suis nettement plus partagé… je trouve que ça a globalement pas mal vieilli. (Pour préciser : celui-là je ne l’avais jamais vu.)

    – Essentiellement : le discours sur la violence qui avilit, depuis 25 ans, ça me semble tout de même avoir été beaucoup abordé, à la fois dans le cinéma mainstream et les séries télévisées. Le héros qui fait des cauchemars, où il voit les cadavres de ses victimes couverts de vers, c’était peut-être un peu original en 1992 après une décennie de films d’action bourrins, mais maintenant ça ne l’est plus. (Et puis même à l’époque, d’après ce que je sais de Shakespeare grâce à Gotlib, le coup des fantômes décomposés qui viennent te hanter, ça s’était déjà un peu vu depuis quelques siècles…). Plus sérieusement : ça faisait 15 ans que Hollywood pondait des films sur le Vietnam dont c’était le thème central ; si tu veux un discours sur la violence qui avilit et les contradictions des « valeurs » américaines, tu as Apocalypse Now en 1979 et The Deer Hunter en 1978.

    Et par-dessus le marché, je ne trouve pas le discours sur la violence tellement distancié : puisqu’à la fin, le personnage principal réduit à tomber dans la boue pour élever ses cochons et qui ne sait plus monter à cheval redevient un « héros », efficace, viril et déterminé, quand il zigouille froidement tout le monde et se remet à picoler. Et ensuite il rentre chez qui et s’occupe de ses gosses comme si de rien. Il y a un côté « a man’s gotta do what a man’s gotta do » avec lequel je ne suis jamais à l’aise.

    Le type qui fait l’intro avant le film explique que Gene Hackman fouettant Morgan Freeman, c’était même un message politique sur la condition noire. Genre courageux, parce que Rodney King en 1991. Bon, 1992 c’est aussi l’année du Malcom X très mainstream de Spike Lee, alors non, cette scène n’était pas particulièrement courageuse ou engagée même à l’époque.

    – Je me souviens qu’à l’époque, le film avait la réputation d’être violent. Alors franchement : non. Même dans le genre western, des trucs plus violents et malsains, les années 70 en ont donné beaucoup. La Horde sauvage de Peckinpah, ça remonte à 1969 tout de même. Un Homme nommé cheval, c’est 1970 et j’en fais encore des cauchemars. Alors certes, le plan sur le visage du tireur juste avant qu’il abatte sa victime, soit avec un regard paniqué (le jeune myope), soit froid (notre vieux Clint), c’est plus intéressant que la violence graphique elle-même, mais encore une fois, ça me semble plutôt faire partie du vocabulaire usuel de la violence désormais.

    – Les critiques semblent passionnés par le fait que le film « dynamiterait » systématiquement les codes du western. M’enfin en 1992, c’est déjà un peu tard. Du dynamitage des codes du western et des films avec anti-héros, il y en a tout de même eu beaucoup auparavant, ce serait même tout l’intérêt du genre.

    – Visuellement, je n’ai pas trouvé ça transcendant non plus. Ça joue hors de l’esthétisme appuyé des grands classiques des années 50, ça n’insiste pas sur les constructions de plans et les effets à la Sergio Leone, et ça se veut plus à la recherche du réalisme. Mais bon, du coup, les deux plans « jolis » avec la tombe de sa femme en silhouette sur fond de soleil couchant (et musique mièvre à la guitare), hé ben c’est pas du John Ford ; et à l’inverse, dans la recherche d’un réalisme boueux, viscéral, il y avait déjà mieux avant (les années 70 notamment), et beaucoup depuis. Et comme ça me semble filmé « à la papa », ça ne me semble pas exploiter les outils d’immersions désormais systématiques quand on veut donner des effets de réel. Visuellement du coup ça me semble avoir le cul entre deux chaises, et avoir vieilli.

    – Les personnages sont légèrement décevants. Certains ne sont quasiment pas traités (les prostituées, pourtant centrales, je trouve qu’elles manquent cruellement de développement). Le shérif (Gene Hackman) est le seul intéressant (bon, English Bob est pas mal aussi, parce qu’il a un rôle assez court). Les deux cow-boys à abattre sont très peu développés, mais c’est peut-être exprès. Mais plus décevant, ce sont les 3 principaux, que je trouve pas passionnants, alors que le film se passe essentiellement sur eux, dans un film de tout de même 2 heures. Et leur petit parcours (Clint qui redevient froid et violent pour venger son pote, le jeune prétentieux qui ne veut plus tuer) est de toute façon excessivement prévisible.

    Alors c’est pas un navet, l’humour un peu distancié fonctionne bien, le côté « on sent que ça va mal finir et on n’est pas déçu » fonctionne bien aussi, et les 2 heures passent assez vite. Mais honnêtement, ça m’a pas transporté d’enthousiasme non plus.

    • @arno

      si tu veux un discours sur la violence qui avilit et les contradictions des « valeurs » américaines, tu as Apocalypse Now en 1979 et The Deer Hunter en 1978.

      Où je comprends, avec retard, que peut-être ces deux films dont je ne me souvenais plus qu’ils étaient à ce point voisins dans le temps, et que j’ai tous les deux vus à leur sortie, ces deux films ont sans doute joué un rôle déterminant sur mon édification personnelle et m’auront assez sûrement vacciné contre l’attrait pour une violence bien graphique. Au point, même, de tarir un peu mon goût naturel pour les films de James Bond qui, eux, n’auront jamais cessé de croître en matière de déluge de violence graphique, il n’est que de constater à quel point le duel final, qui se finit quasiment à chaque fois aux poings, après qu’un arsenal assez exhaustif a été essayé de part et d’autre, ce duel final dure de très longues minutes. Il y a peu j’ai revu James Bond contre Docteur No et j’ai été stupéfait que le duel final entre les deux ne dure qu’une vingtaine de secondes (ce qui à l’époque, 1964, devait paraître comme ultra violent)

    • Oui c’est étonnant cette concordance. Surtout qu’ensuite il n’y a quasiment plus rien de potable sur le Vietnam : après le premier Rambo (1982), il n’y a plus grand chose en dehors des trucs du genre « Missing in Action ». Il y a La Déchirure (1984) de Roland Joffé sur le Cambodge.

      Et tout d’un coup, hop une nouvelle série de films en juste 3 ou 4 ans :
      Platoon (1986)
      Full Metal Jacket (1987)
      Hamburger Hill (1987)
      Good Morning, Vietnam (1987)
      Outrages (1989)
      Né un 4 juillet (1989)
      L’échelle de Jacob (1990)
      Les deux derniers n’étaient pas « au » Vietnam, on n’est déjà plus dans le film de guerre. (Et j’ai mis Good Morning Vietnam parce que c’est très connu, mais j’ai jamais aimé ce film.)

      Et puis plus rien. Je ne vois guère que We Were Soldiers de Mel Gibson en 2002.

    • Sur la violence des films des années 70, on revient à ce qu’on disait avec Alien (1979) : mon expérience est chronologiquement inverse à la tienne. :-) Je n’ai découvert les films des années 70 qu’à la fin de mon adolescence, donc la deuxième moitié des années 80, généralement en vidéo.

      Du coup, ces films traumatisants de ces années, Taxi Driver (1976), Straw Dogs (1971), Délivrance (1972), et même L’Exorciste (1973) et Massacre à la tronçonneuse (1974), j’ai découvert ça près de 15 ans après leur sortie. Et j’avais déjà vu un bon nombre de James Bond avant :-))

  • Un film dont le personnage principal, le héros, est une femme, ce n’est déjà pas très courant. Imaginez même que ce même personnage principal, féminin donc, ne soit pas joué par une jeune femme de vingt-cinq ans, mais pas une femme de plus de soixante ans, qui est interprété par une actrice de plus de soixante ans, soixante-six, je viens de vérifier sur internet, c’est quand même bien pratique internet, Sônia Braga et que cette femme, un peu âgée donc, a laissé une partie de sa féminité aux mains d’un crabe mais qu’elle n’a pas, toujours pas, entièrement renoncé, ni à séduire, ni à être séduite, ni tout à fait non plus au désir, avouez que la chose est rafraichissante, en tout cas, pour le spectateur que je suis qui est allé voir Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone — did you make coffee et fais comme si de rien n’était quand on te met la main au panier, pretend it’s nothing —, cela fait un bien fou. Sans compter que c’est un vrai plaisir que celui de la scène de la tante Silvia qui reçoit pour ses soixante-dix ans les honneurs d’une déclaration enfantine lors d’une grande cérémonie familiale, non sans se perdre en pensées terriblement érotiques qui datent d’une autre époque de sa vie, à la seule vue d’une vieille commode sur laquelle il s’est passé bien des choses, encore un petit effort et la même femme à cet âge un peu avancée sera filmée, âgée donc, nue et désirante sur cette même commode, un peu de patience sans doute, le film est assez long pour recéler de tels trésors.

    En plus de se donner de tels atouts, d’une telle originalité finalement, Kleber Mendonça Filho, le réalisateur d’ Aquarius , possède un sens très adroit de la narration et de tromper un peu son monde, ses spectateurs, en leur donnant de fausses directions, notamment avec l’apparition à l’écran de trois titres de trois parties, la première assez courte, intitulée, les cheveux de Clara , et qui finalement traite surtout de l’absence des cheveux en question, la seconde, le corps central du film, intitulée le grand amour de Clara , dans laquelle il est surtout question de l’absence de ce grand amour et la troisième, intitulée le cancer de Clara et dont on pourrait redouter qu’il ne soit pas absent. Et ce ne sont pas ces seuls trois cartons intertitres qui sont placés là pour nous tromper et nous gratifier d’un certain plaisir de narration, ainsi le personnage de Clara qui nous est d’abord présenté comme une femme qui allie force et beauté recèle en elle également fragilité, un cancer lui a dérobé un sein ce que l’on apprend de visu à la faveur d’une douche et qui fait l’effet d’une détonation, c’est d’ailleurs plus ou moins une des figures narratives du film, une manière d’anesthésie du spectateur et des surprises saupoudrées au cours de la narration à la lenteur envoutante par endroits, le spectateur d’abord bercé par la lenteur narrative se réveille par sursauts et parfois il serait temps.

    Temps de comprendre que le prétexte narratif du film, son intrigue qui n’en est pas vraiment une, Clara, la soixantaine, est la dernière occupante d’un appartement d’un immeuble désormais vide de ses autres habitants qui ont tous vendu leur appartement à un promoteur qui n’attend plus que le départ de Clara pour raser ce vieil immeuble et construire un immense complexe immobilier, premier projet d’un jeune homme charmant, études en affaires aux Etats-Unis, sourire enjôleur en façade et méthodes mafieuses souterraines, et, incidemment, payer aux habitants partis la part bonifiée qui leur revient, que cette intrigue est surtout le moyen pour Kleber Mendonça Filho de nous raconter une fable brésilienne contemporaine, certes bercée par cette musique de variété incomparable, de la nonchalance en veux-tu en voilà, de la douceur de vivre, mais derrière tant de faux-semblants la cruauté d’une société pacifiée seulement en apparences, mais en fait terriblement raciste et aux injustices sociales frappantes mais enfouies sous un air de musique dansante, et s’il devait y avoir des responsables de cette injustice ce serait justement des personnes comme notre héroïne tellement sympathique et charmante, elle-même victime de ce qu’elle voit comme une injustice, pourquoi lui retirait-on le droit de cette jouissance, celle de l’appartement dont on comprend à demi-mots qu’elle l’a surtout hérité, que cet appartement a toujours été dans la famille au même titre qu’une certaine commode sur laquelle la tante faisait, jeune, des galipettes, c’est dire si on est attaché et à l’appartement et à la commode, le tout donnant sur une plage avec surveillance personnalisée, à force on s’est mis les sauveteurs dans la poche, et le rappel qu’en fait tous les anciens occupants des autres appartements du même immeuble sont en attente pour toucher le fruit de leur vente du départ de Clara est à la fois bref et pas très amène, ni très courtois, donc, oui dans la balance le charme de la belle Clara, de son caractère soit disant bien trempé, tout cela pèse infiniment plus lourd et figure plus au centre du tableau que nombre de petites et grandes injustices qui sont tout autour de cet immeuble, la généalogie des domestiques, celle-là dont on se souvient plus du prénom mais dont on se souvient au point d’en rêver encore aujourd’hui qu’elle avait volé des bijoux, le fils de l’actuelle domestique renversé et tué par un chauffard qui ne sera jamais poursuivi et on devine entre les lignes que le chauffard avait à la fois les moyens de la grosse voiture et sans doute d’un bon avocat, la séparation nette de la plage, entre celle à la surveillance rapprochée et l’autre, par-delà la ligne des égouts qui fait office de délimitation, qui est celle populaire.

    Le tableau d’ Aquarius est un vrai trompe l’œil aux innombrables faux semblants, faux reflets et ombres trompeuses qui relève sans doute d’une description tout à fait magistrale de la société brésilienne telle qu’elle n’évolue pas, entièrement dominée par sa bourgeoisie qui cache sous son charme et sa nonchalance, sa décontraction seulement en apparences, des agissements souterrains qui veillent étroitement au maintien du statu quo social.

    Et le personnage de Clara, qui pose en victime, n’est en rien aussi charmant qu’il s’en donne l’apparence et surtout n’est pas nécessairement la victime qu’elle pense être. C’est d’ailleurs elle qui gagne son bras de fer contre le jeune promoteur, preuve qu’elle n’est pas la figure de la faible femme sans défense et percluse d’injustice.

    La dernière beauté de ce film est sans doute cette dénonciation de mécanismes en toute discrétion au point qu’ils sont à peine apparents, c’est un film qui fait une confiance aveugle en son spectateur, lui donnant quelques indices, juste assez, et qui mise sur sa capacité d’extrapolation. Tout le contraire d’une démonstration. Et la forme gaie de ce film aux thématiques écrasantes est en accord parfait de ce fond à peine dit.

    Exercice #19 de Henry Carroll : Racontez une blague en deux photos

    #qui_ca

  • http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/zorn_once_upon_a_time_in_the_west.mp3

    Combien de fois ai-je vu Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone, je serais bien incapable de le dire, une dizaine de fois sans doute, au point que je me demande qu’est-ce qui peut bien me pousser à aller le revoir une fois de plus au ciné-club du Méliès à Montreuil ? Mais au point aussi, que je pense que c’est la dernière fois que j’irai. Une sorte de sage décision, un mouvement qui serait presque celui de l’émancipation.

    Le plaisir que je peux concevoir à regarder et écouter la première scène, celle de l’interminable attente du train, ses grincements de rocking chair , le bruit de la mouche prisonnière du canon du révolver, les craquements de doigts, le bruit de la goutte d’eau qui suinte du réservoir, la lumière aveuglante du Grand Ouest en plein cagnard, le strabisme divergeant de Jack Elam, l’arrivée du train, non pas en gare de la Ciotat, mais en gare de Cattle point, le grand quai de gare en madrillets, oui, tout cela je pourrais le revoir, l’écouter encore et encore et cette seule scène me suffirait amplement, en fait dès l’arrivée de Charles Branson, de sa ritournelle à l’harmonica, le plaisir finit par s’estomper.

    Oh bien sûr il y a aussi d’autres scènes qu’il ne faudrait pas nécessairement couper, la démarche aristocratique de Henry Fonda en bottes de cow-boy, les quelques somptueux mouvements de caméra sur grue, notamment celui de la gare, quand dans le même mouvement, on passe de l’embrasure de la fenêtre qui donne sur le bureau du chef de gare, pour passer par-dessus le toit de la gare et finir par découvrir la ville en construction, et que dire aussi de tous les gros plans sur le visage extraordinairement beau de Claudia Cardinale, ses lèvres, mon dieu ses lèvres, et c’est sans doute là justement que je prends la mesure de la limite à ce plaisir aussi coupable de siroter les scènes de ce film qui retiennent en elles de véritables capsules d’un air qui n’aurait plus été respiré depuis 1968, date de sortie de ce film et à l’époque, cela fait sourire autant que cela méduse, le film était interdit au moins de dix-huit ans, mais pas son affiche vue dans tant et tant de chambres des uns et des autres et pas non plus sa musique d’Ennio Moricone, notamment l’air de l’harmonica et ses grands riffs rageur de guitare électrique — repris par John Zorn qui sait appuyer, partout dans ses interprétations, là où l’auteur n’a pas osé et au contraire retrancher là où il aurait dû s’abstenir et cela vaut à la fois pour Ennio Moricone comme pour Ornette Coleman ! — et du coup le désir de voir ce film avant l’heure, avant dix-huit ans, je pense que je l’avais déjà vu deux fois, notamment au studio Galande , de même Orange Mécanique de Stanley Kubrick, pour les mêmes raisons de voir ces deux films avant l’heure, avec tout ce que cela pouvait susciter de désir, aujourd’hui bien sûr cela fait sourire, ne serait-ce que la vue des épaules et du dos nus de Claudia Cardinale dans ce que justement ils n’émeuvent plus et peinent même à provoquer intact le souvenir du temps où ils émouvaient, pour comprendre, in fine, que c’est quand même pas possible ce personnage féminin, nécessairement une ancienne prostituée de la Nouvelle Orléans, puis marieuse, puis veuve sans attaches, même pas bonne à faire du café quand l’homme rentre du bush , femme violée deux fois dans le même film par deux des quatre personnages principaux du film, oui, les couleurs du film respirent la lumière équivoque des photographies de David Hamilton et comment cette lumière était la règle alors — étonnamment alors que les années 80 enterrent dans tant de domaines intellectuelles la brillance de celle des années septante, en photographie c’est le mouvement inverse, c’est avec les années 80 que l’on sort de ces lumières diaphanes, forcément diaphanes, pour des éclairages nettement plus tranchés, plus punk même — et cela rappelle aux enfants de ma génération sans doute bien des choses, l’arrivée des robes longues après la mode des mini-jupes, mais non, impossible désormais de se permettre le moindre trouble devant un personnage féminin qui certes tire les marrons du feu à la fin, mais n’y sera jamais parvenue à la seule force de son caractère et dont l’héritage moral, finalement, c’est qu’elle sait désormais faire du café et qu’elle sait qu’elle ne doit pas s’offusquer, faire comme si de rien n’était, si l’un des hommes qui grouillent autour de sa maison désormais venait à lui mettre la main au panier.

    Et abandonner une mauvaise fois pour toutes le souvenir de cette blague à répétition did you make coffee , parce que justement elle n’est pas drôle. Même si elle m’a fait rire, nous a fait rire, Mr Bart et moi, pendant longtemps. Je me souviens d’une discussion avec Natalie Bookchin sur un sujet similaire, elle disait qu’elle avait du s’apprendre à elle-même à prendre de la distance, une distance saine, une distance d’émancipation d’avec la beauté par exemple des photographies d’Edward Weston pour cette raison d’une représentation conquérante du corps de la femme qui certes produisait des formes agréables à l’œil, des recherches formelles dans lesquelles il n’était pas exclu de trouver son bon plaisir, mais pouvait-on s’affranchir de ce que de telles images véhiculaient aussi. Elle serait surprise, sans doute, Natalie, que je me souvienne de cette discussion, il y a vingt-cinq ans, à New York, et elle serait surprise et sans doute déçue que cela m’a pris tant de temps à la comprendre, et comme la fameuse blague du did you make coffee date plus ou moins de cette époque, de Chicago, cela m’a donc pris plus de vingt-cinq ans pour comprendre que l’on ne pouvait pas tout pardonner à un film coupable, même, et surtout, un film qui aura été une sorte de tube, de slow de l’été, d’hymne, d’étendard, celui d’une jeunesse inculte.

    Exercice #17 de Henry Carroll : De mémoire, recréez une photographie célèbre

    #qui_ca

  • 8月28日のツイート
    http://twilog.org/ChikuwaQ/date-160828

    RT @pipevicioso : Sergio Leone, Eli Wallach y Clint Eastwood en el set de The Good, The Bad & The Ugly (1966) @colebrax @TheCinegogue pic.twitter.com/yeMAo0pZCa posted at 09:22:36

    The latest Papier ! paper.li/ChikuwaQ/13277… Thanks to @LamazoneBlonde @Vjpap @ShaunCola #jupiter #venus posted at 09:18:07

    RT @ybenderbal : Quand le monde ferme les yeux sur l’injustice, l’horreur et la cruauté continuent. La preuve avec la #Palestine... pic.twitter.com/ngqsYm9c6A posted at 09:16:42

    #ぼのぼの pic.twitter.com/ac89NB2eEq

    posted at 09:12:47


  • Jason Statham au pilori
    Yojimbo, Le garde du corps, Akira Kurosawa, 1961

    Ok, il y a une rétrospective Kurosawa au cinéma de bobos de Rennes, j’irai m’en taper quelques uns. C’est quand même mieux en salle mais voilà la salle est toute petite et je suis obligé de me foutre tout devant, mais devant... devant devant ! Je veux dire que d’habitude je me mets plutôt devant, j’aime bien ça en avoir plein la gueule. Mais là, c’était plus devant que le devant de d’habitude. Du coup je dois incliner mon fauteuil mais j’ai mal toutes les 20 minutes et c’est trop chiant. Bref.
    Et quand même, ça fait plaisir, la salle était pleine à 17h. C’est chouette.
    Ce film est trop bien, c’est un peu ce que je disais sur Les 7 trous du cul (à ne pas confondre avec le film d’avant). C’est vraiment un non de dieu de putain de film d’action. Toshirô est le meilleur acteur du monde. Mieux que Dewaere, il joue tout, et dans l’action aussi c’est pour ça que Statham peut aller se rhabiller.
    Plus tard Sergio Leone a pris Yojimbo et en à fait un remake ça a donné pour une poignée de dollars.

    https://www.youtube.com/watch?v=WzFq5hOlZ5s


    #critique_a_2_balle_bien_pourrie #cinema #yojimbo #1961 #le_garde_du_corps #Akira_kurosawa #action_aventure #sabre #jason_statham #sergio_leone #pour_une_poignée_de_dollars #toshirô_mifune


  • Django Kill, Giulio Questi, 1966
    Je suis assez heureux parce que, j’avais beau savoir que les films de Sergio Leone étaient des Westerns Spaghettis, j’étais complétement infoutu de connaître d’autres films de ce genre. Et ça y est, c’est fait. Une supère ambiance, une supère musique, une supère gueule du héros à qui on a envie de rouler des pelles. Il est agréable de voir un film où le genre n’a pas été une contrainte à suivre un schéma et une morale hyper balisée. C’est ce que je disais, on bouffe tellement de daubasse qu’on en arrive à être surpris et joyeux devant un film qui nique joyeusement tous les schémas narratifs...
    Bon après faut pas rêver, le film est méga méga fauché, la mise en scène des combats est inexistante, et la fin est finie au pot de chambre.
    Et Jean-Pierre Dionnet a toujours la classe mais il fait vraiment des convocations critiques complétement ridicules.
    https://www.youtube.com/watch?v=oPDI3EFTam0

    #critique_a_2_balles #Django_Kill #Giulio_Questi #1966 #Western_Spaghetti #Cinéma #Jean-Pierre_Dionnet