Service militaire : souvenirs d’un appelé tourangeau

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    Au mois de janvier 2018, le chef de l’État a réitéré sa promesse de mettre en place un « service national universel » encadré par les armées pour les jeunes de 18 à 21 ans. Ce témoignage rappelle ce qu’était cet exercice imposé à la jeunesse : une vaste entreprise d’abrutissement, entre violence, racisme, humiliations et alcoolisme.

    L’ambiance entre appelés était encore relativement bonne et me permit de supporter l’ahurissement éprouvé à cette époque : agressivité encouragée, division des appelés entre eux, rapports humains négatifs, méfiance inouïe, racisme, liberté d’expression pratiquement nulle, dérision des objectifs présentés du service national, dérogations par rapport au règlement, impossibilité de prendre du recul par rapport au groupe, inadaptation du règlement à la France de 75 (...1975).

    Mon arrivée au camp du Ruchard fut un grand soulagement : le grand air, l’espace, les horizons ouverts, la nature, Tours à proximité... Je travaillais au « Foyer du Soldat ». En fait, il s’agissait de vendre des illusions par paquets, sous forme de canettes de bière. Les abus amenaient souvent des comportements très impulsifs chez les appelés. L’exemple des gradés ne passait pas inaperçu.

    Un exemple significatif à l’extrême de cet état d’esprit : le cas C. Arrivé de la veille, il s’est fait rouer de coups, a subi des vexations personnelles graves. Sa personnalité s’en est trouvée touchée d’une façon durable ; au point qu’il a dû être réformé au bout de quelques semaines. La passivité des autres appelés durant cette agression est connue. Ces mêmes appelés qui bénéficieront de jours de « bon soldat » ; à qui l’on délivrera des « certificats de bonne conduite » ; enfin des hommes, en un mot.

    Et bien, c’était le fond, l’essence de cette structure dont il s’agissait. Au Ruchard comme à Fontainebleau, et ailleurs sans doute, l’armée me semblait n’être qu’une gigantesque organisation isolée dans le temps et dans l’espace, dans la société française. Organisation dont la devise aurait pu être : « Le biceps, la fesse, et l’ivresse... »

    #armée #caserne #service_national