Les femmes pendant la Révolution française – Mondes Sociaux

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  • En 1789, « les hommes ont pris la Bastille, les femmes ont pris le roi ». Quelques lieux communs sur la place et le rôle des femmes dans la Révolution française... #genre #histoire #femmes #révolution #1789

    https://sms.hypotheses.org/22395

    L’historien Jules Michelet écrivait dans son Histoire de la Révolution française « Les hommes ont pris la Bastille, les femmes ont pris le roi », soulignant ainsi le rôle moteur des femmes dans les événements révolutionnaires. Si de grandes figures comme Olympe de Gouges, Charlotte Corday, Madame Roland et Théroigne de Méricourt sont restées dans les mémoires, elles ne résument pas à elles seules la condition féminine et les attentes sociales et politiques des femmes pendant cette période. L’ouvrage de Christine Le Bozec Les femmes et la Révolution (1770-1830), permet de revenir sur certains lieux communs à propos de la place et du rôle des femmes au cours de la Révolution française.

    Le premier cliché concernant cette période renvoie à une supposée liberté des femmes du XVIIIe siècle que les révolutionnaires auraient cherché à réduire : « Il est courant, voire banal, […] d’affirmer qu’au XVIIIe siècle les femmes étaient libres, pour ne pas dire libérées. La Révolution française les aurait privées de leurs droits, de leurs acquis et des avancées dont elles pouvaient se prévaloir » (...)

    • L’année 1793 constitue un tournant : elle est à la fois l’apogée du mouvement féminin, alors en pleine structuration et en pleine affirmation, et le début de l’exclusion progressive des femmes de l’espace public. Partiellement le fruit d’une vision machiste de la société, cette exclusion est en réalité très complexe : elle s’intègre à la lutte que mène la Convention nationale contre les sans-culottes et les plus radicaux, perçus comme d’éventuels concurrents dangereux.

      Or les mouvements féminins sont très liés aux plus radicaux des révolutionnaires. Les militantes féminines sont perçues comme l’élément le plus faible du mouvement radical, du fait de préjugés sexistes largement partagés dans la société, y compris chez leurs alliés masculins. Ce sont donc elles que visent d’abord les députés avant de s’en prendre, quelques mois plus tard, à leurs homologues masculins. À l’automne 1793, la Convention décide ainsi de dissoudre tous les clubs et toutes les sociétés de femmes.

      Le processus de relégation des femmes de la sphère publique est lancé. Les militantes tentent de résister mais la répression politique a progressivement raison de leur opposition. Signe, parmi d’autres, de cette exclusion, les gouvernements favorisent l’emploi de « Madame » ou « Mademoiselle » au détriment de « citoyenne » : les premiers renvoient au statut marital des femmes alors que le second est trop politique. Ce processus s’accompagne d’un net recul des droits des femmes, particulièrement pendant la Restauration. Les années 1830 voient cependant de nouvelles revendications féminines éclore autour, notamment, de l’obtention de droits politiques et de l’accès à la citoyenneté.

  • Selon l’historien Jules Michelet, « les hommes ont pris la Bastille, les femmes ont pris le roi ». Retour sur quelques lieux communs sur la place et le rôle des femmes dans la Révolution française #genre #histoire #femmes #révolution

    https://sms.hypotheses.org/22395

    L’historien Jules Michelet écrivait dans son Histoire de la Révolution française « Les hommes ont pris la Bastille, les femmes ont pris le roi », soulignant ainsi le rôle moteur des femmes dans les événements révolutionnaires. Si de grandes figures comme Olympe de Gouges, Charlotte Corday, Madame Roland et Théroigne de Méricourt sont restées dans les mémoires, elles ne résument pas à elles seules la condition féminine et les attentes sociales et politiques des femmes pendant cette période. L’ouvrage de Christine Le Bozec Les femmes et la Révolution (1770-1830), permet de revenir sur certains lieux communs à propos de la place et du rôle des femmes au cours de la Révolution française.

    Le premier cliché concernant cette période renvoie à une supposée liberté des femmes du XVIIIe siècle que les révolutionnaires auraient cherché à réduire : « Il est courant, voire banal, […] d’affirmer qu’au XVIIIe siècle les femmes étaient libres, pour ne pas dire libérées. La Révolution française les aurait privées de leurs droits, de leurs acquis et des avancées dont elles pouvaient se prévaloir […]. » Ces femmes indépendantes tiennent des salons où se succèdent savants, artistes, intellectuels et philosophes. Or, elles ne sont pas représentatives de la condition féminine dans son ensemble, constituant plus l’exception que la règle (...)

    • Le boulanger, la boulangère et le petit mitron
      https://blogs.mediapart.fr/vingtras/blog/061012/le-boulanger-la-boulangere-et-le-petit-mitron

      L’été 1789 fut l’été de tous les dangers pour la monarchie. Ebranlée en juillet par la prise de la Bastille, symbole du pouvoir absolu, elle fut à nouveau mise à l’épreuve les 5 et 6 octobre par une marche des femmes des faubourgs sur Versailles afin de ramener à Paris la famille royale. Journées révolutionnaires restées célèbres par ce cri du peuple : « Nous ramenons le boulanger, la boulangère et le petit mitron ».

      Cet événement dont les féministes pourraient commémorer l’anniversaire marque, pour la première fois dans notre histoire, le rôle majeur des femmes dans un processus révolutionnaire. Car ce « kidnappage » de la monarchie permit non seulement d’obtenir la signature du roi pour sanctionner la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » mais aussi et surtout de mettre la famille royale sous la surveillance du peuple de Paris.

      C’est un banquet qui a mit le feu aux poudres et a déclenché ces « Journées d’Octobre ».
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