Recommandations du Contrôleur général des lieux de privation de liberté relatives au centre pénitentiaire des Baumettes
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Il existe un fait incontestable. L’état matériel très dégradé du centre pénitentiaire est dans l’ensemble parfaitement connu. A l’issue de sa visite dans l’établissement à la fin de 1991, le Comité (européen) de prévention de la torture (CPT) notait, dans son rapport, que « les conditions de détention... laissaient fortement à désirer » (paragraphe 91) et que les « conditions d’hébergement dans les bâtiments A et B de Marseille-Les Baumettes ont fait l’objet d’une observation immédiate de la part de la délégation ». Il relevait notamment que « l’état général de ces cellules et de leur équipement était d’une vétusté avancée. Certaines d’entre elles étaient très sales, tout comme leur literie » (paragraphe 92). Il concluait, en particulier, que « soumettre des détenus à un tel ensemble de conditions de détention équivaut, de l’avis du CPT, à un traitement inhumain et dégradant ». Revenu sur place en 1996, le Comité donnait acte aux autorités de la réalisation de certains travaux, de la diminution de la population pénale, de l’augmentation de la fréquence des douches mais maintenait que les travaux de rénovation du centre pénitentiaire devaient bénéficier d’une « haute priorité » (rapport, paragraphe 93). De son côté, la délégation du Sénat, visitant la prison le 18 avril 2000, indiquait qu’une centaine de cellules étaient inoccupées « compte tenu de leur état de vétusté », que les bâtiments A et B sont vétustes et que « de nombreuses cellules ne comportent pas d’isolation des toilettes ». Enfin, le commissaire européen aux droits de l’homme se rend dans les locaux en septembre 2005 et se disait « choqué des conditions de vie observées... aux Baumettes ». « Le maintien de détenus en leur sein me paraît, ajoutait-il, être à la limite de l’acceptable et à la limite de la dignité humaine. »