• La censure augmente en France - Entretien de Autistici avec Indymedia Nantes et Indymedia Grenoble
    https://grenoble.indymedia.org/2017-11-08-La-censure-augmente-en-France

    « Supprimez cet article sous 24h ou votre site web disparaitra de la surface d’Internet ». C’est en substance le contenu d’un email reçu par les administrateurices de Indymedia Nantes et Indymedia Grenoble le soir du 21 septembre. De l’autre côté de l’écran, ceux qui ont appuyé sur « envoyer l’email » étaient les flics de l’OCLTIC (acronyme pour Office Central de Lutte Contre la Criminalité Liée aux Technologies de l’Information et de la Communication) - une équipe de cyberpoliciers à laquelle il a été (...)

    #Articles

    / #Infos_locales, Répression / Contrôle social, #Média

    #Répression_/_Contrôle_social
    https://cavallette.noblogs.org/2007/09/921
    https://cavallette.noblogs.org/2017/10/9214#censorshipgrowsfr-eng
    https://www.autistici.org
    https://riseup.net
    https://nantes.indymedia.org
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Tails_(syst%C3%A8me_d%27exploitation)
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Tor_(r%C3%A9seau)
    https://fr.wikipedia.org/wiki/GNU_Privacy_Guard
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Signal_(application)
    https://nantes.indymedia.org/pages/intimite
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Censure_d%27Internet_en_France#2015
    https://www.cnil.fr/fr/controle-du-blocage-administratif-des-sites-la-personnalite-qualifiee-presente-
    https://zad.nadir.org
    https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com
    https://vmc.camp
    https://eprivacy.laquadrature.net/fr

  • Rémi Fraisse : à #sivens, un hommage au couteau
    https://nantes.indymedia.org/articles/36001

    Alors que le projet de barrage a récemment été déclaré illégal par la justice, des agriculteurs pro-barrage menés par une élue locale ont pourtant agressé les personnes venues rendre rendre hommage à Rémi Fraisse.

    #Ecologie #Répression #Resistances #testet #Ecologie,Répression,Resistances

    • Un hommage à #Rémi_Fraisse perturbé par les pro-barrages : insultes et coups de couteau.
      Publié le octobre 23, 2016
      On reproduit le récit ci-dessous tel que reçu et on le commente dans la foulée.

      « Aujourd’hui a eu lieu un rendez-vous à Sivens pour commémorer la mémoire de Rémi Fraisse, suite à un appel ayant circulé sur les réseaux sociaux. La petite centaine de personne y ayant répondu a souhaité se rendre dans le calme sur les lieux du drame, après un pique nique partagé bon enfant à la maison de la forêt. Une quarantaine de pro-barrage, stationnant en bas de la route descendant de la maison de la forêt a tenté de l’en empêcher. Appréhensions.
      La tension est vite montée avec invectives et bousculades de part et d’autres. Faut dire que leur stupidité et leur indécence, en ce jour particulier, étaient choquantes. Dans le face à face, l’un d’entre eux a poignardé à trois reprises des jeunes filles, qui s’en sont sorties miraculeusement quasi-indemne physiquement mais fortement choquées.
      Les gendarmes sont alors arrivés pour nous séparer mais une fois de plus, on sentait bien que c’était nous les méchants. Ils sont restés sourds et muets à la demande d’aide des jeunes filles. Evidemment, le type au couteau a pu s’éclipser sans problème.
      La petite cérémonie improvisée sur le lieu de la mort de Rémi a ensuite été pertubée par les pro-barrages et le tracteur de l’un d’entre eux, stationnant à proximité. Lamentable. »

      D’après nos informations, tout ceci s’est déroulé en présence de Mr Jougla, président de la FDSEA 81 et de Mme Puibasset, adjointe à la mairie de Lisle sur Tarn, tous deux des habitués de ce genre d’opérations. On retrouvait à leurs côtés la poignée d’excités qui ont fait régner la terreur autour de la ZAD pendant la période d’occupation. On va suivre de très très près cette affaire, qui aurait pu tourner au drame, et on vous tiendra informés. N’hésitez pas à nous envoyer vos témoignages…

      http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/2016/10/23/231016-un-hommage-a-remi-fraisse-pertube-par-les

  • Bouille Hebdo 13/09/2016
    On nous envoie le rapport d’intégration de l’audit patrimonial qui a eu lieu en juin-juillet, document qui fait un état des lieux de l’état d’esprit des différents acteurs « officiels » autour de #Sivens, avant la mise en place du « projet de territoire du bassin versant du #Tescou ».
    Un document fort intéressant que l’on va lire attentivement en attendant la suite …chapeautée entre autre par notre nouveau #préfet, Jean-Michel Mougard qui nous vient de la Meuse (et oui, #Bure, etc..au moins, niveau #milice, il est au point). On n’a pas pu lire l’interview de départ de notre ex préfet, Thierry Gentilhomme dans la Déprime du Midi…qqu’un nous l’envoie ?

    A noter, la Caravane Halem ce week end du côté de Vaour. Les infos sont dans l’agenda.

    http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/2016/09/13/bouille-hebdo-du-12-au-18-septembre

  • Bouilles Hebdo du 8 au 14 février
    MIS EN AVANTPublié le février 7, 2016
    Dans la série des docus à voir, et en lien avec Sivens :
    « L’intérêt général et moi » à Toulouse le 17 février et le lendemain à Gaillac !
    à propos de l’A65 Pau-Langon, de la LGV, NDDL, etc…Par ici aussi, on a beaucoup discuté de cette notion d’intérêt général…bien mise à mal par les politiques locaux et leurs affidiés…
    A ne pas oublier et à diffuser, l’appel à soutien de la famille de de Rémi Fraisse, qui organisent une collecte pour couvrir leurs frais juridiques.
    Enfin, mobilisation générale pour l’abandon du projet d’aéroport et l’avenir de la ZAD, le 27 février !
    Pour finir, un article qui fait le point sur les enjeux autour de la ZAD d’Agen…
    http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com
    http://zad.nadir.org/spip.php?article3549

  • L’association qui a menée la lutte contre le barrage de Fourogue en récapitule l’historique judiciaire.
    transmis en pdf par http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com
    https://tantquilyauradesbouilles.files.wordpress.com/2014/11/fourogue-sivens-ns-vd-09-11-14.pdf

    De Fourogue... à Sivens : un même entêtement devenu mortifère Note de synthèse - « Pour éclairer l’avenir... »

    Alors que le démarrage des travaux sur le site du Testet a tourné au drame, il est instructif de revenir sur l’historique de la réalisation de la retenue de Fourogue sur la Vère.

    La retenue de Fourogue et l’association Vère Autrement

    La retenue de #Fourogue, (1,3 million de m3), à l’amont de la rivière Vère, département du Tarn, a été réalisée au cours de la période automne 1997 – printemps 1998 ; le Conseil général du Tarn (CG81) étant maître d’ouvrage et la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne (CACG) concessionnaire d’aménagement. L’ouvrage est destiné au renforcement de la ressource en eau du bassin versant de la Vère.
    L’association Vère Autrement (VA) s’est constituée avec un triple objectif : la défense de terres agricoles de première catégorie, l’étude critique du projet Fourogue et la formulation de propositions alternatives.

    Quelques dates-clés
    – 31 juillet 1997 : le Préfet du Tarn prend deux arrêtés relatifs au projet de Fourogue ; l’un portant utilité publique, intérêt général et urgence des travaux, l’autre autorisant la réalisation de l’aménagement et son règlement d’eau.
    – 18 août 1997 : l’association VA dépose auprès du Tribunal administratif (TA) de Toulouse un recours pour excès de pouvoir contre les arrêtés préfectoraux en date du 31 juillet 1997.
    – 18 août 1997 : l’association VA dépose auprès du TA de Toulouse une requête en sursis à exécution contre l’arrêté préfectoral en date du 31 juillet 1997 portant intérêt général, utilité publique et urgence des travaux.
    – 22 septembre 1997 : début des travaux sur le site de Fourogue.
    – 16 octobre 1997 : arrêt du TA de Toulouse qui prononce le sursis à exécution de l’arrêté préfectoral en date du 31 juillet 1997 visant l’utilité publique, l’intérêt général et l’urgence des travaux, au motif que : « le commissaire enquêteur a subordonné son avis favorable à la condition que l’arrêté fixe une date rapprochée pour la réalisation des travaux d’assainissement sur la commune de Cagnac-les-Mines et que cette condition n’a pas été prise en compte... ».
    – 4 novembre 1997 : à la demande de l’association VA, procès-verbal portant sommation d’arrêter les travaux établi par un huissier de justice après visites sur le chantier le 30 octobre « les travaux sont actuellement très activement poursuivis »et le 4 novembre « l’entreprise travaillait avec dynamisme » (sans effet).
    – 5 novembre 1997 : courrier de l’association VA au Procureur de la République demandant de faire respecter le sursis à exécution prononcé par le TA de Toulouse (sans effet).
    – 7 novembre 1997 : ordonnance du TA de Toulouse au Préfet du Tarn en vue de prescrire les mesures d’exécution du jugement rendu le 16 octobre 1997 (sans effet).
    – 21 janvier 1998 : courrier de l’association VA au Procureur de la République pour signaler infraction à l’arrêté préfectoral du 31 juillet 1997 portant règlement d’eau (la conduite de vidange ne fait que 400 mm alors que l’arrêté préfectoral prévoit un diamètre de 600 mm).
    – 1er mars 1998 : courrier de l’association VA à la CACG demandant la communication des documents administratifs et financiers (sans effet).
    – 28 mai 1998 : arrêté préfectoral portant mise en demeure de suspension de la mise en eau du barrage de Fourogue, sous vingt-quatre heures, dans l’attente du jugement sur le fond (sans effet).
    – Eté 1998 : mise en service de l’ouvrage.
    Fourogue-Sivens / NS / VD / 09.11.14 - page 1/2
    – Janvier 2000 : l’association VA saisit la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA) pour obtenir de la CACG la communication des documents administratifs et financiers.
    – 10 février 2000 : publication par l’association VA d’un mémoire intitulé « Projet d’aménagement de la vallée de la Vère ».
    – 20 avril 2000 : arrêt de la Cour Administrative d’Appel (CAA) de Bordeaux (n° 98BX00023) qui confirme le sursis à exécution et ordonne à la CACG l’arrêt immédiat du chantier.
    – 23 mai 2000 : réunion de travail - VA / services de l’État - en préfecture du Tarn, sur les propositions d’aménagement de la vallée de la Vère publiées par l’association VA le 10 février 2000.
    – 18 janvier 2001 : le TA de Toulouse prononce l’annulation de l’arrêté préfectoral du 31 juillet 1997 déclarant l’utilité publique et l’intérêt général.
    – 25 octobre 2005 : arrêt de la CAA de Bordeaux (n° 02BX02412) « il est enjoint à la CACG de communiquer les contrats passés entre la CACG et les entreprises aux fins d’effectuer les travaux afférents à la construction du barrage de Fourogue et le procès-verbal de commission d’appel d’offres à l’association VA, dans le délai de deux mois... ».
    Sivens : copier-coller de Fourogue
    La similitude entre les deux dossiers est grande : – même type d’ouvrage et même finalité ; – même logique de fuite en avant dans la mobilisation de la ressource en eau ; – mêmes acteurs : CG 81 et CACG ; – même président à la tête du CG ; – même implication du milieu associatif : critiquer de façon constructive et faire des
    propositions alternatives ; – même entêtement des autorités politiques et administratives ; – même passage en force, sous couvert de démocratie, pour la réalisation des travaux, avec
    les conséquences que l’on sait à Sivens !

    Constat édifiant et consternant. En 17 ans, aucune évolution ! Les orientations et méthodes des décideurs restent les mêmes. Mais ce qui était encore possible à la fin du XXème siècle ne l’est plus en 2014.

    Pour avancer...

    Nous posons trois questions :
    – à quoi servent les enquêtes publiques ?
    – à quoi servent les décisions de la justice administrative ?
    – où se situe la légalité républicaine, dans le cadre des projets d’aménagement du territoire : du côté de celles et ceux qui proposent des alternatives ou bien du côté des décideurs qui ne respectent ni les injonctions de l’État, ni les décisions de la justice républicaine prises au nom du peuple français ?

    La violence institutionnelle, trop souvent passée sous silence, est la matrice de l’engrenage de la violence dont Rémi Fraisse a été la victime.

    Albi, le 9 novembre 2014

    Pierre DEMOUGEOT – président-fondateur, Jean-Pierre MERLO – membre-fondateur, de feue l’association Vère Autrement

    Fourogue-Sivens / NS / VD / 09.11.14 - page 2/2

  • SANS AUCUNE RETENUE
    FORÊT DE SIVENS
    les 7 numéros du bulletin quotidien (semaine du 25 octobre 2014)

    http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/sivens-sans-retenue

    Les zones humides, on n’en a rien à foutre
    ou
    Comment, après avoir dévasté la nature, la société industrielle et écologiste achève de la détruire en « l’aménageant »

    "Les passionnés de la nature sont à l’avant-garde de sa destruction."
    Bernard Charbonneau, Le Jardin de Babylone

    1. Ce bulletin, qui paraîtra quotidiennement pendant sept jours, tiendra sur le projet d’aménagement d’une retenue d’eau sur la rivière Tescou, dans la forêt de Sivens, des propos qui seront, justement, sans retenue et sans ménagement. Y seront posées certaines questions que le mouvement esquive : des tendances technocratiques de l’écologie à la question de la violence comme méthode de lutte.

    2. Les arbres tombent, les opposants restent. À la fin du déboisement, la résistance au barrage du Testet a pris un nouveau cours. Pourtant, elle parle toujours le même langage : celui du moratoire et de la contre-expertise, tenu par les écologistes légalistes du collectif « Sauvegarde du Testet ». Ce collectif a vu disparaître, avec la zone humide, son argument principal de protection et de conservation de la nature. Pourtant, la lutte continue : et au-delà de l’écologie, sur quoi se fonde t-elle ?

    • Un barrage contre le pacifisme
      Dialogue (Première partie)
      (extrait, troisième bulletin)

      Oui, j’ai vu des arbres que je fréquente depuis des années être abattus par les machines de mort, j’ai vu les gens y grimper à l’aube pour les protéger, j’ai vu les tentatives de ralentir les robocops avec des barricades et des cocktails Molotov – quelle naïveté, vu comment ils sont équipés.

      Tu penses que nous ne sommes pas assez « équipés » ? Moi, je suis pour la résistance active, mais sans moyens violents. Je suis pacifiste.

      Pourquoi te sens-tu obligé de me dire cela, et d’un ton si supérieur ? Aurais-tu du mépris pour celles et ceux qui, comme moi, ne se définissent pas comme « pacifistes » ?

      Non, aucun mépris, excuse-moi. Je pense même qu’il s’agit d’une composante indispensable de la lutte. Tu me confonds peut-être avec d’autres gens, ceux qui se disent « légalistes », cherchent à négocier avec les autorités et se démarquent des « occupants » et des « violents ». En ce qui me concerne, je n’hésite pas à violer la loi pour défendre mes idées. Mais si je combats la violence de ce système, c’est parce que je m’oppose à toute forme de violence. Je suis donc pacifiste.

      Je trouve bizarre la manière dont tu te définis et dont tu parles des autres composantes de ta lutte. Nous, dans la Résistance, nous ne nous divisions pas en légalistes, pacifistes et violents. Il y avait les maquisards qui vivaient armés dans la clandestinité, la population qui nous soutenait matériellement et les gens qui, au sein de l’administration, faisaient les faux papiers et transmettaient certaines informations – c’est grâce à l’union de ces trois composantes qu’il y a eu de la résistance en France, et il aurait été désastreux de se dissocier de l’une. Votre distinction – car tu n’es pas le seul à parler en ces termes – a forcément pour effet de stigmatiser ce qu’il faudrait soutenir en priorité : celles et ceux qui prennent le risque de menacer le bon déroulement du programme de destruction concocté par les autorités.

      Soit, mais nos situations n’ont rien à voir – et il faut s’y adapter. On ne peut comparer le nazisme et ce que je combats : Carcenac est un escroc, mais ce n’est pas un Hitler qui assassine à tour de bras. Les gendarmes mobiles commettent des exactions, mais ils ne tirent pas à balles réelles.

      C’est vrai, mais tu m’as dit toi-même que les logiques économiques et politiques qui poussent à faire ce barrage, elles menacent la vie et donc l’humanité. Et tu vois bien que ce barrage, il est fait contre vous. Contre votre monde, vos idéaux et vos pratiques pacifistes. Si vous n’arrêtez pas le chantier, vous allez sortir de cette lutte affaiblis, collectivement et individuellement. Il faut donc résister, tous ensemble. A chacun de faire ce qu’il peut en fonction de ce qu’il sait et se sent capable. Pour gagner un combat, de toute façon il faut de tout et ne pas reculer devant l’épreuve de force. L’essentiel, c’est de ne pas se dissocier des autres – çà, c’est faire le boulot du pouvoir : « diviser pour mieux régner ».

      Il faut de tout, certes, mais tout n’est pas toujours possible ensemble – quand des gens lancent de loin des cailloux sur les flics qui encerclent les militants pacifistes enterrés, c’est stupide et dangereux. De toute façon, je ne pense pas qu’il soit possible de battre l’Etat sur son propre terrain. Je ne pense même pas qu’il soit souhaitable d’entrer dans ce jeu-là, nous n’avons rien à y gagner.

      Vu le rapport de force, tu as peut-être raison. Mais je crois tu ne m’as pas bien comprise : pour moi, le problème n’est pas de savoir si on est prêt ou pas à recourir à la violence – ça, c’est une question personnelle, qui dépend de notre histoire, de l’Histoire aussi, des circonstances, etc. Mon propos n’a jamais été de dire que seuls les maquisards avaient fait le bon choix. Le problème à mes yeux, c’est que tu te définisses d’une manière qui donne le mauvais rôle à certains de tes camarades ; c’est que les adjectifs définissant les différentes branches de la lutte sont des catégories policières qui aboutissent, en te posant comme innocent, à montrer implicitement du doigt les autres comme criminels. Là, tu fais le jeu du pouvoir, qui cherche toujours à discréditer ses opposants comme « violents », voire « terroristes ». Dis moi seulement, d’où vient cette question de la « violence » ?

    • Un pacifiste contre le barrage ?! (extrait, quatrième bulletin)

      A Sivens on s’enterre, on « prend racine » pour barrer le chemin aux machines ; on replante, dans la forêt changée en lit de copeaux, de jeunes arbrisseaux. Ces pratiques pacifistes portent en leur sein le souci de donner aux médias qui la relaient une « bonne image » de la lutte, mélangé de considération morale quant à l’usage de la violence. Nous vivons dans une société en état de paix ; c’est à dire où la violence emprunte des voies tellement détournées qu’elle parvient à ne plus être identifiée sous ce nom, et que l’emploi de sa forme la plus brute et matérielle – caillou & flashball – nous terrifie. Cet effet de répulsif moral que suscite tout emploi de la violence directe, matérielle n’est qu’un exemple de la prédominance, là comme partout, de la représentation sur la réalité. Mais qu’on se le dise : qui se bat par les images aura de l’influence dans un monde d’images, et contribuera à renforcer ce monde, contre lequel par ailleurs nous luttons.

      L’influence par le symbole est peut-être nécessaire, aussi, à la lutte ; mais lorsqu’elle demeure si négligeable et si parallèle qu’elle échoue à enrayer une destruction bien réelle, il n’est plus possible de s’en tenir là. Alors se repose la vieille question des moyens et des fins. Toute l’équivoque vient de ce que nous souhaitons obtenir des conséquences pratiques par des moyens symboliques : faire cesser le travail des machines en infléchissant à notre égard l’opinion publique, qui ainsi gagnée à la cause infléchira elle-même le gouvernement, qui par crainte de la « mauvais presse » qui découlerait de leur obstination ordonnera aux différents acteurs économiques et politiques du projet de cesser les travaux. Nous voulons être indirectement efficaces. Mais il y a là une contradiction dans les termes. Est efficace ce qui va au but par les moyens les plus directs. Notre but est de faire cesser les travaux du barrage. La réprobation morale de la violence doit laisser place à une stratégie d’ensemble. Tous les fronts de tous les mondes doivent être occupés. Celui des images, éminemment contemporain, en est un. Beaucoup plus désuet, comme tout ce qui s’exerce sans médiation, le sabotage en est un autre.

      On ne mesure pas la force et la justesse d’une lutte aux moyens employés, qu’ils soient violents ou non. Il faut laisser l’image de la résistance pacifiste populaire contre la violence d’État comme modèle de la lutte aux journalistes amateurs de clivages simples. On considérera peut-être les chances de réussite d’une lutte à sa capacité à ne jamais se laisser réduire à un principe – à une image –, mais à occuper tous les principes et toutes les images – et donc à les subvertir. Cessons de nous enfermer dans des identités figées et pensons plutôt à comment agir de conserve, divergentes méthodes pour un objectif identique : l’abandon immédiat et définitif du projet de barrage, l’expropriation du Conseil Général et la réappropriation de la forêt de Sivens.

    • Protéger la croissance
      Recréer la nature
      (extrait, sixième bulletin)

      En agriculture, par exemple, la campagne est désormais mesurée et chiffrée dans ses moindres détails. Depuis quelques années, l’ensemble des terres agricoles (champ cultivé, prairie, bois, causse, estives, etc.) est photographié par vue aérienne. Ces photos sont numérisées et chaque agriculteur doit déclarer tous les ans ce qu’il fait sur ses terrains (quelle culture ? quelles bêtes ? combien ?). Ces déclarations sont enregistrées dans des bases de données de l’administration. Un pré devient alors un « îlot », un arbre devient un « élément paysager », et un troupeau qui pâture devient un « chargement » qu’il convient de maîtriser dans un « plan de gestion pastorale ». Il n’y a plus un bout de paysage auquel on n’attribue pas une valeur, une réalité augmentée, quelque part dans l’ordinateur d’un bureaucrate : un potentiel agronomique, un atout touristique ou une biodiversité remarquable. Cette façon de simplifier et d’appauvrir la réalité, de tout transformer en chose, permet de comparer n’importe quel endroit avec n’importe quel autre et d’en faire ce que l’on veut. On peut ainsi échanger tel endroit contre tel autre, on peut même détruire telle « zone humide » pour la « recréer » artificiellement ailleurs.

      Cet univers technocratique, c’est la violence normale du monde moderne. Quelle que soit la taille d’un projet d’aménagement, que la destruction à laquelle on assiste soit petite ou grande, tout ce que l’on peut dire, si l’on n’utilise pas le langage des gestionnaires, est considéré comme irrationnel, subjectif, emprunt de sentiments intempestifs. On ne décide plus de nos conditions de vie (là où on habite, comment on travaille, comment on vit avec nos voisins, etc.). Les décisions qui ont le plus de conséquences sur nos vies dépendent d’experts et de programmes nationaux ou européens. Ainsi, le mode de vie moderne exige de ne pas trop s’attacher à ce qui nous entoure et de s’adapter sans cesse aux évolutions de ce monde et aux exigences de la relance de l’économie.

  • EDITO - Un crime du pouvoir socialiste - Reporterre - Hervé Kempf
    lundi 27 octobre 2014

    Le décès de Rémi Fraisse au Testet est le résultat d’un crime : celui des responsables socialistes qui ont piétiné la loi et la démocratie pour ne laisser d’autre issue que la violence.
    http://www.reporterre.net/spip.php?article6499

    Le drame qui s’est déroulé près d’une rivière où, voici quelques semaines, s’épanouissait une forêt vivante, n’est pas un accident. C’est un crime.

    Nous n’affirmons pas ici qu’une grenade ou un autre projectile lancé par les forces de « l’ordre » a touché mortellement le jeune Rémi Fraisse. Les témoignages que nous publions incitent à le penser, mais nous attendons le résultat de l’autopsie et d’autres témoignages indiscutables pour déterminer notre conviction.

    Nous affirmons que la mort de ce jeune homme résulte de l’obstination criminelle de hauts responsables qui ont, contre l’évidence et en piétinant l’esprit de la loi, conduit à une situation où la seule issue était la violence, une violence savamment entretenue par une police à qui l’on a lâché la bride.

    Rappelons divers faits, amplement documentés par Reporterre et par les collectifs de sauvegarde de la zone humide du Testet :

    – l’enquête publique avait conclu à un avis favorable, SOUS RESERVE d’un avis positif du Conseil National de Protection de la Nature. Or, celui-ci a rendu un avis nettement défavorable ;
    – les travaux de défrichement se sont déroulés sans autorisation préalable de défrichement ;
    – les opérations obligatoires de diagnostic archéologique préalable ont été oubliées ;
    – le conflit d’intérêt est manifeste, puisque la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne a établi l’étude concluant à la nécessité des travaux, alors que c’est elle qui doit les réaliser. (...)

    #testet #Sivens
    ≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈

    Une affiche du PS de septembre 1976 « le capitalisme tue la nature, sauvons la vie ».


    via https://twitter.com/laparisiennelib/status/526692223241715714

  • Tant qu’il y aura des bouilles | Il n’y aura pas de barrage !
    https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

    Vidéos lundi + actus
    Vedette
    Publié le septembre 30, 2014
    5

    BESOINS URGENTS : maalox, piles AA et AAA, cartes SD, appareils photos, couvertures, tentes, duvets, bâches, cordelette, bottes et vêtements de pluie.

    Barrage de Sivens 29/09/14 : destruction par les gendarmes mobiles
    http://www.youtube.com/watch?v=xelgxqialSs

    http://www.youtube.com/watch?v=-4gOTaEhbMY

    #zad_du_testet #répression #résistances #violence_d'état #pleurs

  • Zone à défendre du Testet

    Une ZAD dans la vallée du Tescou, à une dizaine de kilomètres de Gaillac, près de Toulouse. Le conseil général projette d’y installer un barrage. Cet ouvrage engloutirait plus de 29 hectares de forêt et de zone humide pour irriguer le maïs d’une dizaine d’agriculteurs. « Ami, entends-tu ? »

    http://cqfd-journal.org/Zone-humide-a-defendre
    http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

    #gp2i #occupation #zad #collectif-des-bouilles #expulsion #16Mai2014

    • lol @klaus j’aurais bien aimé « leur » montrer la préoccupation de la communauté seenthis à l’égard de ce projet de destruction, avec illustration à l’appui de l’impact industriel sur le paysage berlinois, avec les photos des plans d’eau qui ont l’air sans vie... Peut-être que tu pourrais aller « leur » expliquer aussi en personne :-). Ceux qui peuvent devraient « y aller » sur place pour les rencontrer, ce qui n’est pas mon cas car je suis géographiquement vraiment très éloigné. Ca serait aussi intéressant d’aller rencontrer les habitants du coin pour leur demander ce qu’ils pensent de ce projet...

      Bon, mon idée au départ c’était d’utiliser le réseau social seenthis pour relayer cette lutte, et vraiment ça fait plaisir de voir que vous êtes déjà quelques un-e-s à la suivre. Merci @koldobika pour le lien vers le site de reporterre :-)

      @touti, je suis tout à fait d’accord, la #capitalisme détruit en même temps, en parallèle, le patrimoine culturel (les traditions des peuples minoritaires comme les tribus amérindiennes), le patrimoine vivant (privatisation et valorisation des biens communs), et les communautés humaines elles-mêmes. A la #destruction #écologique, on pourrait rapprocher la destruction des quartiers populaires des grandes villes et les politiques de #gentrification des villes.

    • @aude_v, merci pour le lien, ça doit être très instructif d’investiguer là-dessus, et très riche d’échanger avec les peuples indigènes malaysiens.

      On voit bien que tout le monde est touché par cette fuite en avant du développement sans limite, le citadin (habitant d’un quartier populaire par ex) comme l’homme ou la femme qui vit dans une tribu.

      Je pense qu’une prise de conscience planétaire sur la question des Biens Communs remettrait la civilisation sur une meilleure voie. Par exemple, lire le Manifeste pour la récupération des Biens Communs : http://bienscommuns.org

      #democratie #biens-communs #écologie-politique #andré_gorz

    • On pourrait être un peu plus cynique sur nous même, en disant que les gens très fortunés, eux, ont réellement la compréhension de ce qu’est le patrimoine naturel et à quel point il est précieux ... Du coup, avec cette compréhension, ils peuvent se réserver les plus beaux sites mondiaux, prendre possession de sites naturels exceptionnels sous prétexte, que eux, ils sauront mieux les préserver, comme avec le Parc national du Sérengeti par exemple ; où acheter une île et y mener un programme de protection de l’environnement tout en développant un tourisme de luxe...

    • @aude_v , donc pour continuer sur l’auto-critique et le cynisme envers nous même, je dirais que les gens hyper-fortunés, eux, ils ont le temps. Ils ont le temps pour investir, pour prendre possession, pour administrer et préserver l’environnement, pour imaginer des normes, pour user de leur capacité d’influence.

      Le pauvre, lui à l’opposé, il n’a pas de temps, car il doit perdre sa vie à la gagner. Le peu de temps qu’il lui reste, c’est bien connu, c’est pour consommer ... voire pour les loisirs dans la consommation. Donc comment vouloir que madame Michu ait des préoccupations environnementales ou qu’elle ait la même capacité que les hyper-riches à s’émerveiller devant le spectacle et la beauté de la nature ?

      Je crois qu’un peu d’auto-critique aide à mieux comprendre.

    • J’ai souvenance d’un reportage en Espagne absolument terrible où l’on voit les habitants d’un village promis à l’inondation d’un barrage se barricader dans leurs caves. Et pendant que les soutiens leur passent à manger dans les interstices des maisons, les tractopelles attaquent et retournent les tombes du cimetière. C’est là que j’ai réalisé la puissance de destruction mise en œuvre par ces industries capables de s’attaquer à coup de bulldozer à la mémoire collective d’un lieu de vie.

      #colonisation

    • @aude_v

      le prince Albert a inauguré un aménagement des grottes de Mulu, patrimoine naturel classé par l’UNESCO. À deux pas des projets de barrage qui vont engloutir les moyens de subsistance de milliers de familles qui ont un besoin vital de la foret. Loisirs vs. besoin. Superflu vs. nécessaire.
      Est-il besoin de préciser que le parc national est géré par une société privée détenue par la famille du dirigeant de l’état, le même qui construit les fameux barrages ?

      ça me rappelle très fort ce que dit Bernard Charbonneau dans « le jardin de Babylone » http://1libertaire.free.fr/BCharbonneau11.html

      Ce marin passionné des choses de la mer a été le premier à pénétrer dans le « monde du silence » - et c’est ainsi que le silence a été rompu. L’univers sous-marin était sa vocation, il s’y est consacré. Plus il faut aller traquer la nature en des lieux inhumains, plus il faut d’organisation et de machines : une escalade pyrénéenne est une promenade, une ascension himalayenne à la fois une offensive militaire et une entreprise industrielle – à plus forte raison est-ce le cas d’une exploration sous-marine. Comme le commandant Cousteau était actif et habile, il a su intéresser à son œuvre les trusts et les gouvernements, qui lui ont fourni des fonds considérables pour réunir une équipe, et construire des engins de plus en plus coûteux parce que de plus en plus perfectionnés. Et pour faire connaître le « monde du silence », il tourna un film qui fit beaucoup de bruit. Ainsi se multiplient les pêcheurs sous-marins qui détruisent la faune côtière de la Méditerranée, et les forages des sociétés pétrolières peuvent souiller les eaux de la plate-forme continentale. Demain ce sera le tour de la mer Rouge. Le commandant Cousteau est un des premiers responsables d’une évolution que sans doute il déplore. Je sais qu’il a vivement protesté contre le déversement des déchets atomiques en Méditerranée : la physique nucléaire n’est pas sa spécialité.

      Ainsi ce qui naît de la ville et de l’industrie est réintégré par l’industrie et la ville. L’adversaire de la société moderne, et son fondateur ? Le réactionnaire et le progressiste ? Le puritain qui se veut païen contre son christianisme intime ? C’est le romantique moderne dont Rousseau fut l’étonnant prototype ; théoricien de la nature et de la révolution, il avait déjà réalisé toutes nos contradictions. L’ingénieur qui détruit la nature, et le promeneur qui l’admire ? - C’est la même humanité, souvent dans le même homme. M. le directeur général de l’E.D.F. a stoppé sa DS, et il déplore sincèrement la disparition de la cascade de Lescun ; j’oubliais de vous dire qu’il n’est pas ici en tournée mais en vacances.

    • @koldobika , je pense en effet que l’écologiste peut se retrouver dans le même paradoxe que le réactionnaire ou le progressiste. De toute façon l’écologiste fait partie d’un cadre (un sytème). Et c’est ce cadre qui conditionne l’existence qu’il faut essayer de comprendre.

      Tout le monde devrait lire des auteurs comme André Gorz ou Dominique Méda.

    • André Cabot [1] remercie tout le personnel, les gendarmes, les CRS, les employés du CG, les services de la Préfecture, de l’aider à poursuivre son projet de barrage. Tout le monde aura une augmentation, du centurion au légionnaire. En attendant, César attend septembre pour refaire une tentative de déboisement.

      [1] Rappel : André Cabot est membre du conseil d’administration de la CACG (entreprise qui construit des barrages) donc intéressé pour qu’elle construise le barrage de Sivens, membre du Conseil Général du Tarn, où il dit qu’il faut faire faire un barrage à Sivens par la-dite entreprise CACG, et il est membre de l’Agence de l’eau où il dit qu’il faut des subventions pour le barrage de Sivens : 50% du projet financé sur la facture d’eau de tous les consommateurs du bassin Adour-Garonne.

      http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/2014/05/21/bouilles-hebdo-du-19-au-25-mai-2014
      http://www.collectif-testet.org

      #tarn #démocratie #gp2i #barrage

  • Tant qu’il y aura des bouilles, il n’y aura pas de barrage | Appel à occupation pour sauver la zone humide du Testet
    http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

    Raffa

    Tant qu’il y aura des bouilles, il n’y aura pas de barrage | Appel à occupation pour sauver la zone humide du Testet - http://tantquilyauradesbouille...

    1 hour ago

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    "En bordure de la forêt de Sivens à 10 km de Gaillac (Tarn), c’est 35 hectares de zone humide, forêt et bouilles* qui doivent être noyées pour satisfaire les besoins de l’économie capitaliste : un gros chantier pour une grosse entreprise (la CACG) et de l’eau à profusion pour favoriser l’agriculture intensive. 18 hectares classés « zone humide » sont concernés, ainsi que de la forêt. Parmi les nombreux animaux sauvages qui y vivent, on compte une centaine d’espèces « protégées » !" - (...)