La catastrophe annoncée qui vient – Jean Zin

/la-catastrophe-annoncee-qui-vient

  • La catastrophe annoncée qui vient – Jean Zin
    https://jeanzin.fr/2021/06/26/la-catastrophe-annoncee-qui-vient

    Ainsi, devant la nécessité de sortir d’une économie destructrice, j’avais sans aucun doute raison de déclarer dans la présentation de mon site "écologie révolutionnaire" que "si je défends le caractère révolutionnaire de l’écologie c’est que les contraintes écologiques obligent à sortir du productivisme, le réformisme n’y suffira pas. Il y faut une révolution des institutions et de la production". Ce constat reste encore plus incontestable 20 ans après mais il me faut bien constater aussi que cela n’a pas suffit pour avoir un effet réel. Le nécessaire n’est pas toujours possible. Il faut le savoir.

    Il ne suffit pas d’une morale de conviction, il est vital dans notre situation d’avoir des résultats, morale de responsabilité. Il ne sert à rien de crier dans le désert, fier d’avoir raison contre tous, il faut engager de véritables transformations et pour cela ne pas être trop ambitieux mais transiger avec ses concitoyens comme avec les forces en présence. En tout cas, la leçon que j’ai tiré de ma radicalité écologiste, c’est qu’elle ne peut se justifier qu’à réussir son coup et donc s’engager dans des projets concrets plus que de grandes déclarations ou un inutile extrémisme purement verbal. Soyez plus efficaces que je ne l’ai été ! Je suis tellement en colère contre moi de n’avoir servi à rien ou presque, d’avoir cru des chimères et au pouvoir de simplement dire la vérité, en surestimant le pouvoir du politique et dans la méconnaissance des réalités géopolitiques. On ne change pas une société, encore moins le monde entier, à notre guise. C’est la société qui change - avec retard - pour s’adapter aux changements extérieurs. C’est le réel qui s’impose, pas nos belles idées. On ne changera pas nos modes de vie par des incantations (pas plus que celles du Giec), ceux qui le croient ne sont que des ignorants.

    « Nous avons besoin d’une transformation radicale des processus et des comportements à tous les niveaux : individus, communautés, entreprises, institutions et gouvernement », plaide le rapport. « Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation. »