L’audition choquante d’une femme en demande d’asile par un officier de l’Ofpra

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    Un enregistrement, que France 3 Côte d’Azur a pu consulter, brise le huis clos de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Révélations autour d’un entretien entre un agent de l’Etat et une jeune femme en demande d’asile.

    "Les mots me manquent quand je veux parler", balbutie Rose (*). La jeune femme bredouille quelque chose au sujet d’un AVC, mais les syllabes se bousculent dans sa bouche. "Je... ça... ça..." L’officier de protection l’interrompt : "Bon, écoutez, vous inquiétez pas." ....

    Comme le veut la loi, cet entretien avec l’agent de l’Ofpra est enregistré : il dure tout juste 50 minutes. Le premier quart d’heure est consacré au parcours migratoire de Rose. Partie du Cameroun, elle rejoint la Côte d’Ivoire, puis remonte vers le Niger et enfin la Libye, où elle demeure pendant trois ans.

    Puis vient l’examen des motifs de la demande d’asile déposée par Rose, qui raconte avoir "fui un mariage forcé" au Cameroun. Mais la jeune femme peine à formuler une phrase complète, elle ne comprend pas toujours les questions et répond souvent à côté.

    Il faut dire que Rose souffre de « troubles la parole » depuis l’accident vasculaire cérébral qu’elle a subi en 2019, tandis qu’elle se trouvait en Libye, comme l’atteste un certificat médical du CHU de Nice que nous avons pu consulter. ....

    • Mon cul sur la commode  : j’ai personnellement croisé un agent qui était manifestement très à droite et qui avait volontairement postulé pour «  faire barrage aux métèques  ».
      Agent qui était fier d’avoir récupérer les dossiers des mineurs isolés et d’arriver à en débouter un max en les harcelant et en falsifiant les retranscriptions, le tout avec les félicitations de sa hiérarchie…

      Le conseil de Rose, Me Pauline Soubié-Ninet, dénonce la « violence institutionnelle » subie, selon elle, par sa cliente durant cet entretien à l’Ofpra. L’avocate insiste sur « le parcours traumatique » de Rose, qui raconte avoir été réduite « en esclavage » par un homme « polygame », dont « elle était la quatrième épouse ».

      « Cet entretien est contraire à la dignité humaine et au respect d’autrui, qui sont des pierres angulaires de notre État de droit et qui doivent guider les actions des personnes qui le représentent », conclut Me Soubié-Ninet, qui a saisi la Cour nationale du droit d’asile pour faire réexaminer la demande de Rose.

      « On connait l’importance du récit pour les demandeurs d’asile qui, la plupart du temps, n’ont pas de preuves matérielles de leur vécu. L’audition par l’Ofpra devait justement favoriser la verbalisation », plaide-t-elle.

      Contacté, le directeur général de l’Ofpra, Julien Boucher, estime que l’office est « particulièrement attentif à la bonne prise en compte de la vulnérabilité des demandeurs d’asile et a beaucoup développé son expertise en la matière ». L’office souligne que « de nombreuses protections sont ainsi accordées, chaque année, à des fillettes menacées d’excision ou encore à des femmes fuyant un mariage forcé ou des violences conjugales ».

      Mais, l’institution admet qu’il « peut y avoir, à l’échelle d’un établissement comme l’Ofpra et des très nombreux entretiens qui y sont réalisés chaque année (pour mémoire, environ 113 000 personnes ont été convoquées à un entretien en 2021), des manquements à ces bonnes pratiques. »