C’est sans doute une contrainte, mais sans doute la moins « contraignante » de toutes.
Maintenant situé sur le littoral du Morbihan, j’ai fait le choix de ne pas avoir de voiture. Je n’en ai jamais eu, mais, avant c’était, effectivement très facile et même parfaitement rationnel, habitant à Paris 14ème.
Dans le coin, je suis l’exception absolue.
- T’as pas le permis ?
- Ben si, pourquoi ?
Je joue au maximum du covoiturage, notamment, lors des diverses réunion auxquelles je participe et dépend sinon des transports en commun. Ma dernière année d’activité, brutalement interrompue par le covid, j’allais bosser 2 jours par semaine à Vannes (40 km) en bus. Jouable, mais très contraignant, pas de RV avant 9h15 (on est en province, donc la journée commence à 8h) et rien après 17h30. Parmi mes collègues, seuls quelques uns étaient dans le champ d’action du réseau de bus de la ville, les autres étaient majoritairement dans les bourgs dortoirs entre Vannes et Auray. Le résultat : la N165 (4 voies) est matin et soir à la limite de la thrombose (de ce que je connais, c’est le cas au minimum entre Lorient et Vannes tous les jours de boulot) avec une croissance du trafic de +3,5 % par an… et une population qui croît (et vieillit…) Les têtes qui pensent (il y en a) se disent que les questions de « mobilité » vont rapidement devenir un contrepoids important à l’attractivité perçue du territoire. Pour les salariés – même pas pauvres – il y aussi, et surtout, le coût du foncier.
Ma voisine, mère célibataire, deux enfants à l’école élémentaire de la commune et dans deux équipes différentes du club de foot (dans la commune voisine, 6 bornes…), boulot à 50 bornes, et papa des enfants à 400 km dans le Val de Loire,… (on n’est pas dans le buffet à trimbaler mais dans le quotidien et l’hebdomadaire). Chacun dans sa bulle, avec ses contraintes, le boulot, etc. organiser du covoiturage ça se planifie et ça supporte mal le moindre incident ou retard (cf. ci-dessus) Et comme, aujourd’hui, on ne supporte plus les intervalles de temps interstitiel (attendre 5-10 minutes entre deux activités/trajets/…) la « liberté » (sous toutes ces contraintes), c’est encore la bagnole.
Pour être complet - et honnête – je dois avouer que, en désespoir de cause, je peux disposer du véhicule n° 3 de mon voisin (dit entre nous, la « moisiture », du fait, entre autres, de la culture de mousses sur les joints de fenêtre). En gros, 2 ou 3 fois par mois, sur des trajets de 20 à 40 km, mais surtout à des horaires où il n’y a quasiment plus personne sur les routes.