L’Etat islamique revendique l’attentat de Kerman en Iran qui a fait 84 morts – Libération

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    • l’hypothèse officiellement privilégiée, l’EI plus qu’Israël
      https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/04/l-iran-frappe-par-l-attentat-le-plus-meurtrier-depuis-la-revolution-islamiqu

      Peu après le double attentat de Kerman, sur le réseau social X, le Guide suprême iranien, Ali Khamenei, la plus haute autorité du pays, a menacé les responsables des explosions d’une « réponse ferme ». Le président, Ebrahim Raïssi, a promis que les services de sécurité iraniens « identifieront et puniront bientôt les auteurs de cet acte lâche ». Aucun de ces deux dirigeants n’a pointé du doigt un pays étranger ou un groupe militaire en particulier. Jeudi matin, le ministère de renseignement iranien n’avait pas encore attribué la responsabilité des deux explosions.

      Esmail Qaani, le successeur de Ghassem Soleimani, a accusé « des éléments soutenus par les Etats-Unis et le régime sioniste [Israël, dans la phraséologie officielle iranienne] » d’être à l’origine des explosions à Kerman. Mais, à Téhéran, peu d’officiels ont mis en cause les Etats-Unis ou Israël , deux ennemis jurés du régime iranien. Mercredi, le département d’Etat américain a rejeté l’accusation de M. Qaani. « Nous n’avons aucune raison de croire qu’Israël a été impliqué dans cette explosion », a déclaré Matthew Miller, le porte-parole de la diplomatie américaine, lors d’un point de presse. « Cela ressemble à une attaque terroriste, du type de celles que l’#EI a commises par le passé, et, pour autant que nous le sachions, c’est en quelque sorte, je pense, notre hypothèse de départ à l’heure actuelle », a dit un haut responsable américain, dans des propos rapportés par l’agence Reuters.

      Beaucoup d’experts pointent, en revanche, du côté de l’EI. Pays majoritairement chiite et dirigé par une élite appartenant à la même obédience, l’#Iran a été touché, à de multiples reprises, par des attaques, dont plusieurs ont été attribuées à l’EI. En juin 2017, le groupe avait ainsi revendiqué, pour la première fois, des actions simultanées à Téhéran, l’une près du mausolée du fondateur de la République islamique, Ruhollah Khomeyni, et l’autre au Parlement iranien. Ce double attentat avait tué dix-sept personnes.
      Un an plus tard, lors d’un défilé militaire à Ahvaz, ville située dans le sud-ouest de l’Iran, des hommes armés ont tiré sur les soldats, tuant vingt-cinq personnes. La dernière attaque revendiquée par l’organisation Etat islamique a été menée en octobre 2022, au sanctuaire de Chah-Tcheragh, à Chiraz, ville du sud du pays, lorsqu’une fusillade a tué quinze personnes. L’EI avait ensuite menacé de mener d’autres attaques en Iran. De leur côté, les dirigeants iraniens annoncent très souvent le démantèlement des réseaux appartenant à cette organisation et l’arrestation de plusieurs de ses membres dans le pays.

      Depuis le 7 octobre 2023, Téhéran a exprimé son soutien au Hamas, tout en affirmant n’avoir joué aucun rôle dans l’organisation de l’attaque en Israël. Pour le moment, la République islamique d’Iran prend soin de ne pas s’engager dans une guerre ouverte avec Israël et son allié indéfectible, les Etats-Unis. Mais ses « proxys » (alliés) ne cessent de défier ces deux pays sur plusieurs fronts.

      Condamnations internationales
      Au Liban, les échanges de tirs entre le Hezbollah et l’Etat hébreu le long de la frontière israélo-libanaise, devenus quotidiens, se sont intensifiés depuis l’assassinat de Saleh Al-Arouri, le 2 janvier. En Syrie et en Irak, les forces américaines ont été prises pour cible plus de cent fois par des militants soutenus par l’Iran. Dans la mer Rouge, les rebelles yéménites houthistes attaquent des navires marchands qu’ils estiment « liés à Israël ». Le 1er janvier, la marine américaine est intervenue au sud-ouest d’Hodeïda (le premier port du Yémen, aux mains des houthistes) pour détruire trois des quatre embarcations utilisées par le mouvement rebelle qui cherchaient à attaquer un navire commercial.

      Par le passé, Israël aurait certes procédé à des assassinats en Iran, sans jamais les revendiquer, mais ils ont toujours été ciblés. En novembre 2020, Mohsen Fakhrizadeh, acteur-clé du programme nucléaire de Téhéran, a été tué en plein jour à Absard, une petite ville à l’est de Téhéran. Quelques mois plus tard, le quotidien américain New York Times a révélé que cet assassinat avait été mené par une mitrailleuse de haute technologie pilotée à distance et cachée dans un pick-up stationné au bord de la route. Avant lui, au moins quatre autres scientifiques nucléaires iraniens ont été tués à Téhéran : Massoud Ali Mohammadi et Majid Shahriari, en 2010, Darioush Rezaeinejad, en 2011, et Mostafa Ahmadi Roshan, en 2012.
      Les explosions de Kerman ont été condamnées unanimement par la communauté internationale. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé « les responsables à rendre des comptes ». Le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, a « condamné cette attaque terroriste dans les termes les plus forts » et « exprimé [sa] solidarité avec le peuple iranien ».
      Alors que les inquiétudes grandissent quant à une possible extension régionale de la guerre à Gaza, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, devait commencer jeudi une nouvelle tournée au Moyen-Orient, qui le conduira notamment en Israël, mais aussi dans des capitales arabes. Ce déplacement sera son quatrième dans la région depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
      Ghazal Golshiri

    • Quand Israël créait un groupe terroriste pour semer le chaos au Liban - Rémi Brulin
      https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/quand-israel-creait-un-groupe-terroriste-pour-semer-le-chaos-au-liban,24

      Dans les années 1979-1982, le gouvernement israélien a créé au Liban une organisation qui a commis de très nombreux attentats terroristes. Dans son livre Rise and Kill First : The Secret History of Israel’s Targeted Assassinations, traduit en français sous le titre Lève-toi et tue le premier (Grasset, février 2020), le chroniqueur militaire israélien Ronen Bergman revient, entre autres, sur cet épisode qui reste largement occulté.

    • D’abord actes de vengeance aveugle, en réaction au massacre d’une famille israélienne de Nahariya par un commando palestinien, ces opérations ont eu pour objectif, après 1981, de pousser Yasser Arafat à attaquer Israël, en violation du cessez-le-feu négocié par les Etat-Unis, pour justifier une invasion militaire au Liban.