Guillaume II (empereur allemand)) — Wikipédia

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  • Comment c’est possible qu’en Allemagne, sans être passé par la (2ème) révolution française de 1848, ni par les communistes (quasi) au pouvoir en 1945... qui sont les 2 moments majeurs ayant apportés des avantages sociaux comme le code du travail, la sécurité de l’emploi ou la sécurité sociale... vous ayez quand même des avantages sociaux meilleurs qu’en France ?
    Par exemple le remboursement des congés si maladie.

    C’est comme si vous étiez parti avec 2 handicapes, mais que vous étiez aller plus loin quand même. @klaus @taxi

    Je veux dire... on entends souvent l’argument que l’Angleterre est ultra-libérale car elle n’a pas eu de grande révolution (à part Cromwell), et pas de défaite militaire ou de sympathie coupable envers tel ou tel extrémisme. Et que par conséquent, elle n’a pas vécu les à-coup soit disant nécessaires à l’obtention de droits sociaux. CQFD
    C’est souvent expliqué par des français qui disent que 1848 + 1945, c’était nécessaire aux victoires sociales (remarquez que je ne dis jamais acquis).
    Mais en fait, il y a un pays qui a repoussé toutes les chances d’avoir la meme chose et qui pourtant a des victoire sociales... L’Allemagne a été sous controle anglais et américain... elle n’est pas devenu ultra-libérale pour autant, quand on l’a coupée en 2 et réunifiée, elle a choisi de jeter le socialisme et de garder le reste... et malgré ça, elle a des avantages sociaux... genre le mauvais élève qui réussit.
    Donc soit vous etes des cracks en négociations sociales, soit le truc du libéralisme plus fort que le socialisme, c’est bullshit.

    • À la fin du XIXe siècle, des mesures sociales sans équivalent en Europe ont été prises dans l’empire allemand.

      Bismarck a pris des mesures sociales pour « satisfaire les vœux de la classe ouvrière » et ainsi couper l’herbe sous le pied du socialisme - il a en même temps fait adopter des lois antisocialistes
      (https://fr.wikipedia.org/wiki/Otto_von_Bismarck).

      L’empereur Guillaume II a favorisé les lois sociales :

      Le règne de Guillaume II débuta dans un climat social très agité, sur fond de grèves, en particulier des mineurs. Le jeune souverain prend le contre-pied des lois antisociales du chancelier Bismarck et finira rapidement par s’en séparer : Guillaume II applique une mesure d’avant-garde, la réduction à 8 heures de la journée de travail dans les mines, mesure sociale qu’il essaie de faire partager par les pays européens, pour ne pas pénaliser l’industrie allemande. En 1890, il organise à cet effet une Conférence internationale à Berlin, qui se révèle un échec.

      (https://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_II_(empereur_allemand))

      En France, l’Alsace et la Moselle continuent de bénéficier d’une exception en ce qui concerne la protection sociale, héritée de leur passé sous administration allemande :
      https://www.cairn.info/revue-les-tribunes-de-la-sante1-2006-3-page-57.htm

      De leur rattachement (1871-1918) à l’empire allemand, les départements alsaciens et la Moselle tirent une histoire différente de leur régime de protection sociale. Les lois de Bismarck adoptées entre 1883 et 1889 y furent, pour l’essentiel, maintenues en vigueur jusqu’au 1er juillet 1946, par le biais des lois françaises du 17 octobre 1919 et du 1er juin 1924. S’agissant de la prise en charge de la maladie, il assurait à ses ressortissants une très forte socialisation de la prise en charge des dépenses de soins, puisque le reste à charge se limitait à une participation forfaitaire modeste sur l’achat des médicaments.

      C’est peu dire que l’ordonnance du 4 octobre 1945 portant création de la Sécurité sociale, accompagnée d’un ticket modérateur de 20% sur les dépenses de soins, ne fut pas accueillie avec allégresse par les Alsaciens et Mosellans qui ont considéré qu’il s’agissait là d’une régression. C’est de ce refus et de la mobilisation qui s’en est suivie qu’est né en droit français le régime local, par un décret de juin 1946 maintenant à l’article L. 181-1 du code de la Sécurité sociale, « un régime local provisoirement en vigueur dans les départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle » qui, moyennant une cotisation de 2% sur les salaires plafonnés (acquittée par les seuls salariés), prenait en charge le différentiel entre la « gratuité » de l’hospitalisation et un ticket modérateur de 10% sur les dépenses de soins de ville.

      C’était en quelque sorte la création d’une complémentaire obligatoire avec des comptes distincts, mais gérée, tant pour les cotisations que pour les prestations, par la Sécurité sociale. Comme toute modification, des cotisations comme des prestations, relevait de décrets ministériels, de 1946 à 1990 le régime a peu évolué.