• L’effondrement, nouveau récit social

    « 2019 aura été l’année de la vulgarisation du récit de
    l’effondrement, qui est passé du stade de thèse groupusculaire à celui de récit social.

    Après plusieurs dossiers parus l’été dernier dans
    Science & Vie, Libération ou Le Monde, sans oublier la vidéo très
    partagée de l’ancien ministre Yves Cochet, donnant une illustration
    concrète du survivalisme, le mois de novembre a vu la diffusion du
    premier épisode d’une mini-série éponyme sur Canal +. L’Obs lui
    consacre cette semaine sa première couverture. Enfin, un sondage,
    publié à l’occasion de l’ouverture de la COP25 à Madrid, suggère que
    plus de la moitié des Français redoutent un effondrement de notre
    civilisation.

    (…)

    Comment a-t-on pu passer en moins de vingt ans des promesses d’avenir de l’an 2000 à une perspective de fin du monde ? Certes, le succès du motif tient en partie à sa polysémie. Pour certains, agiter la menace de la catastrophe est le meilleur moyen d’accélérer la prise de conscience et l’acceptation de choix douloureux. D’autres ne croient déjà plus à la résilience de la société confrontée à des crises trop nombreuses, et perçoivent dès à présent les signes d’un effondrement en cours. On rencontre également de nombreuses critiques du récit catastrophiste, assimilé par ses adversaires à un nouveau millénarisme (…) . »

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