https://blogs.alternatives-economiques.f

  • Les ruptures de contrat en formation par apprentissage : l’hécatombe ! Une contribution de Christian Sauce | ESS, Emploi, Formation, Insertion et bien d’autres choses. | Michel Abhervé | Les blogs d’Alternatives Économiques
    https://blogs.alternatives-economiques.fr/abherve/2024/04/08/les-ruptures-de-contrat-en-formation-par-apprentissag

    Quelle ne fut donc pas ma surprise de découvrir en février 2024 que la Dares retrouvait le chemin de la raison en publiant à nouveau les taux de ruptures des contrats commencés en 2020 ! Force est de constater que la situation ne s’est pas améliorée : 38 % des contrats d’une durée prévue d’environ deux ans ont été rompus (dont 27,3 % la première année). Ce qui correspond à plusieurs centaines de milliers de ruptures par an ! Une hécatombe au regard des 10 % d’élèves de lycées professionnels qui décrochent chaque année et dont on fait toute une montagne ! Qui est informé de cela ? Qui le sait parmi les parents et les jeunes “clients” de l’apprentissage, appâtés chaque jour par les boniments des libéraux ?? Et est-ce acceptable que la France dépense autant de milliards d’euros d’argent public, sans aucun contrôle, pour un système de formation privé qui génère autant de souffrances chez nos adolescents et jeunes adultes ?

  • La panne des salaires, un des effets de politiques publiques ? | Michaël Zemmour
    https://blogs.alternatives-economiques.fr/zemmour/2024/03/06/la-panne-des-salaires-un-des-effets-de-politiques-pub

    Le gouvernement met en avant un phénomène de « smicardisation » qu’il déplore. Pourtant, de manière très cohérente, les politiques publiques mises en œuvre depuis une quinzaine d’année vise à ralentir la progression des salaires. De ce point de vue, la stagnation des salaires réels constatée récemment est sans doute, en partie le résultat des réformes du marché du travail, conjuguée à un nouveau contexte macro-économique de faible productivité.

    Disclaimer : ce billet est écrit un peu vite pour fixer les idées. Certaines affirmations mériteraient d’être davantage sourcées mais je le pose là pour mémoire et pour ouvrir la discussion. Comments welcome

    « Smicardisation », de quoi parle-t-on ?

    La part des salariés rémunérés sur la base du SMIC a eu tendance à augmenter au cours des dernières années. Cela est principalement du au fait que les salaires de base, au-dessus du SMIC n’ont pas augmenté aussi vite que les prix au cours des années qui ont suivi le COVID, alors que le SMIC lui, de par la loi est indexé sur les prix. Ainsi des personnes qui étaient payées un peu plus que le SMIC il y a un an, mais dont les salaires n’ont pas été revalorisés se sont vus « rattrapées par le SMIC », et parfois ont même bénéficié de la hausse de celui-ci.

    La part des salariés bénéficiant des revalorisations du SMIC et des GMR (équivalent pour le public) en 2023 est de 17,3% ce qui est effectivement élevée. Cependant ce n’est peut-être pas si grave : il suffirait que les salaires réels augmentent un peu pour que ce taux baisse rapidement, car une partie conséquente des salariés aujourd’hui « rattrapés par le SMIC » redécolleraient du SMIC à la première augmentation générale (supérieure aux prix) dans leur entreprise. En effet hors « coup de pouce », le SMIC augmente moins vite que les autres salaires dès que ceux-ci croissent plus que les prix. Par exemple en 2005, on constatait un pic de la part des salariés au SMIC (16%) mais en 2007 ce taux était redescendu à 12% et à 10% en 2009 : les autres salaires avaient augmenté (rapport des experts 2023 p. 49) .

  • [France travail is coming] Dans l’Yonne, les allocataires du RSA déjà soumis à la pression, Faïza Zerouala

    Ainsi Thomas assure-t-il ressentir une pression quasi quotidienne alors qu’il considère n’être pas le mieux outillé pour faire face au monde du #travail et ses exigences. Un simple exemple : personne ne semble tenir compte du fait que les entretiens auxquels il est si souvent convoqué se déroulent à plusieurs kilomètres de chez lui, alors qu’il ne possède ni permis de conduire ni voiture. En zone rurale, où les bus sont rares, impossible de faire sans.

    Le quadragénaire n’a pas les moyens de se payer un ticket de TER et se refuse à frauder, par peur d’être contrôlé. Il ne lui reste donc qu’à marcher sur le bord de la route en essayant de gratter quelques kilomètres en stop. Plusieurs fois, il a rempli des demandes d’aide pour passer le permis, mais son dossier n’a jamais été retenu.
    Depuis des années, l’homme enchaîne les missions en pointillé. Et sans parler de l’éloignement géographique, cela se passe parfois mal : une de ces missions s’est arrêtée au bout de quelques jours : « Quand je suis revenu dans l’entreprise, ils avaient embauché quelqu’un d’autre à ma place, sans prévenir ! »

    Quant à Julie, depuis la perte de son emploi, personne ne lui a proposé de poste en rapport avec son importante expérience professionnelle. Le conseiller qui la suit lui a proposé de devenir aide à domicile, mais elle n’en a ni l’envie, ni, estime-t-elle, les compétences. Le conseil départemental lui a aussi demandé de suivre des formations de métiers administratifs, elle qui a travaillé plus de vingt ans dans le secteur. Julie en soupire encore.
    L’automne dernier, la jeune femme s’est rendu compte sur Internet que son allocation était notée comme suspendue, en rouge. Elle s’est rapprochée de la #CAF, qui lui a expliqué qu’elle était privée de RSA pour deux mois car elle n’avait pas répondu à un contrôle de situation. « J’ai donc été suspendue de mes droits, sans qu’on me prévienne par mail ou par un coup de téléphone », souligne-t-elle. Un courrier papier lui avait été envoyé un mois et demi plus tôt. Or sans domicile fixe, difficile pour Julie de recevoir du courrier…
    Elle garde un souvenir cuisant de son échange téléphonique avec l’agent·e de la CAF : « La personne m’a dit : “C’est la seule façon de vous faire bouger, dès qu’on vous coupe les vivres, vous vous manifestez !” On dirait qu’on est vraiment des numéros, des objets. »
    Ses problèmes ne se sont pas arrêtés là. Elle a aussi été convoquée pour une audience par le #département, au motif qu’elle n’avait pas établi de projet personnalisé pour retrouver un emploi, comme la loi l’impose. Selon son récit, l’entretien avec plusieurs interlocuteurs s’est mal passé. « Personne ne m’avait rien expliqué, mais ils cherchent la faille, ils cherchent à culpabiliser. Vous avez un devoir, mais aucun droit, en gros. C’est ça, le message. Le plus dur, c’était de ne pas répondre et de rester zen. »

    Il aurait aussi été demandé [par MJ consulting qui sous traite le suivi pour le compte du département] à Thomas d’être joignable par téléphone « 24 heures sur 24 », sous peine de voir son allocation suspendue. Mais l’homme a parfois des soucis de connexion à cause d’un réseau capricieux. Réponse du consultant : « Ce n’est pas possible au XXIe siècle. »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/300723/dans-l-yonne-les-allocataires-du-rsa-deja-soumis-la-pression
    https://justpaste.it/dfhv0

    #Yonne #MJ_Consulting #RSA #métiers_en_tension #coupure_de_revenu #revenu

  • Le nouvel Etat est là | Ensemble | Jean-Christophe Le Duigou | Les blogs d’Alternatives Économiques
    https://blogs.alternatives-economiques.fr/leduigou/2023/07/08/le-nouvel-etat-est-la

    Il est vrai que les dépenses publiques n’ont eu de cesse de croître depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Elles sont passées de 56,4% du PIB en 2017 à 58,2% en 2022, avec un pic à 61,3% en 2020. et bien plus encore en période de « crise covid ». Mais ouvrons les yeux : c’est bien à la mise en œuvre d’une nouvelle forme d’interventionnisme de la puissance publique à laquelle nous assistons. Fini l’état stratège animateur d’un espace économique et social - celui des services publics – la voie s’ouvre pour un Etat garant et promoteur des marchés privés.

    • dans la foulée annonce de 500 millions de plus pour les bourses :-)
      le SNU en 2023 c’est 140 M€, avant de devenir obligatoire oour un budget prévisionnel approximé de 2 milliards, montant dont le sénat avait souligné l’importance de manière critique (mais cette fois ça ira, le reliquat non dévolu au x bourses ira à du gaz lacrymo et des GM2L et des heures supp et des primes de risques pour les schmidts)
      #SNU #Bourses #étudiants #Lycéens #jeunes #revenu

      édit titre de gauche stupide chez Politesse, c’est pas tant la pression de la jeunesse que la menace latente de voir le thème émerger comme conflictuel. une précaution, une anticipation, liée à la mobilisation actuelle, plutôt qu’une réponse, la modification des bourses avec budget augmentée est une réponse à la scandalisation rampante de la pauvreté des étudiant (les files au distribution alimentaire, quelques chiffres rendus publics, peu d’actions de lutte en tant que telles)

    • SNU obligatoire : simple report ou renoncement ?
      https://blogs.alternatives-economiques.fr/abherve/2023/03/30/snu-obligatoire-simple-report-ou-renoncement

      Comme les médias s’en font écho, l’annonce du caractère obligatoire du SNU est reportée sine die. En tous cas le président de la République a annulé le déplacement prévu à Toulon (comme l’annonce BFM Var) où il devait l’officialiser, concrétisant ses annonces précédentes.

      On comprend bien que cette annonce était inopportune au moment où les jeunes se mobilisent de plus en plus dans la rue, étoffant les effectifs des manifestants en relayant des salariés que la succession des journées de grève met en difficulté financière

      En tous cas, les Armées qui ne voulaient pas s’impliquer dans ce qui n’avait qu’une apparence militaire, l’uniforme et la levée des couleurs, sans avoir aucun apport à une mission de défense semblent avoir gagné, leur investissement dans le SNU ne devrait pas figurer dans la loi de la programmation militaire.

      Le caractère obligatoire reviendra-t-il à l’ordre du jour alors que les questions de faisabilité apparaissent difficilement surmontables, comme l’a montré le rapport du Sénat (voir Le Sénat met en exergue les difficultés à vaincre pour pouvoir généraliser le SNU) et que l’engagement d’une dépense nouvelle importante n’apparait pas en phase avec la volonté de réduction de la dépense publique affichée ? On peut en douter

      En attendant le SNU volontaire peine toujours à recruter, 32 000 jeunes seulement s’étant présentés pour pourvoir les 50 000 postes disponibles. L’opération de promotion concoctée par Sarah El Haïry, dont le Canard enchainé du 29 mars 2023 se fait écho sous le titre « Le SNU se met à nu »

      La caravane qui sillonne la France et s’installera dans 25 villes pour promouvoir ce SNU semble avoir un succès mitigé si on en croit Sud-Ouest qui titre « Service national universel : la caravane du SNU n’a pas attiré les foules à Périgueux » et mentionne « une cinquantaine de jeunes sont venus se renseigner et cinq volontaires se sont inscrits dans la journée, d’après les organisateurs »

      edit

  • Cinq pistes pour combler le déficit des retraites sans se fatiguer
    Michaël Zemmour | 02/12/2022 | Politiques de l’Etat social | Michaël Zemmour | Les blogs d’Alternatives Économiques
    http://blogs.alternatives-economiques.fr/zemmour/2022/12/02/cinq-pistes-pour-combler-le-deficit-des-retraites-san

    Le gouvernement cherche semble-t-il à combler rapidement le déficit prévisionnel des retraites d’ici 2027. Comme il l’indique lui-même (PLF 2023 page 9, programme de stabilité page 3), il ne le fait pas d’abord pour des raisons inhérentes au système des retraites, mais plus pour pouvoir afficher une réduction globale du déficit structurel qu’il a lui-même aggravé (notamment par la baisse de la CVAE ou de la taxe d’habitation).

    Du point de vue du système de retraite, la logique du système en répartition veut que l’on recherche l’équilibre à moyen terme. Cela étant, chercher à résorber le déficit d’ici 2027, n’est ni nécessaire, ni forcément la meilleure chose à faire. En effet un système de retraite peut tout à fait tolérer un déficit à condition que celui-ci soit transitoire (ce qui est le cas au moins pour une partie du déficit prévu), soit parce que la conjoncture est défavorable (or nous sommes encore dans crise post-covid et la guerre en Ukraine menace fortement la conjoncture de 2023). On pourrait tout à fait viser l’équilibre à l’horizon 2035 ou 2040, en refermant progressivement le déficit pour un pilotage moins heurté. Il n’y a d’ailleurs pas de grande différence entre tolérer un déficit temporaire, et mettre en place un fond de réserve des retraites (ce qui avait été fait par le passé avant que celui-ci ne soit utilisé à d’autres fins).

    Mais admettons, pour l’exercice, et parce que c’est l’objectif que se fixe le gouvernement qu’il faille trouver 12 milliards d’euros d’ici 2027 comme le souhaite Elisabeth Borne (Le Parisien, 2 décembre). Voici quelques pistes, faciles à mettre en œuvre qui ensemble représenteraient 35 milliards d’euros si elles étaient toutes mises en œuvre. Ce ne sont peut-être pas les meilleures, et je ne doute pas que les services de Bercy en ont d’autres sous le coude. Le point ici est de montrer que, sans forcer le raisonnement, il n’y a rien d’insurmontable, ni rien qui justifie de présenter la réforme d’âge portée par le gouvernement comme la seule piste. (...)

    #retraites

  • Invalidité et minima sociaux : quels effets du passage de la retraite de 60 à 62 ans ?
    https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2020-08/dd06.pdf

    Près d’une personne sur trois n’est ni en #emploi, ni à la #retraite aux alentours des 60 ans, c’est-à-dire juste avant l’âge minimal de départ à la retraite de droit commun. La majorité d’entre elles sont dans une situation de #chômage ou d’#invalidité ; d’autres sont couvertes par un minimum social ou ne touchent aucun revenu personnel. Le recul de l’âge d’ouverture des droits à la retraite de 60 à 62 ans, instauré par la réforme des retraites de 2010, induit un décalage du départ à la retraite. Il a également un effet direct sur ces prestations, notamment via une persistance accrue de la situation des personnes hors de l’emploi.

    Entre 125 000 et 150 000 personnes supplémentaires bénéficieraient
    d’une #pension_d’invalidité entre 60 et 62 ans, soit un peu moins de 8 % de cette classe d’âge, occasionnant à partir de fin 2017, un surcoût d’environ 1,2 à 1,5 milliard d’euros pour les régimes gestionnaires des pensions d’invalidité . Parallèlement, environ 80 000 personnes supplémentaires – soit 5 % de la classe d’âge – seraient allocataires de l’un des trois principaux #minima_sociaux en termes d’effectifs, pour un supplément d’allocations versées de l’ordre de 600 millions d’euros par an.

    édit tout ça en attendant l’#ASPA car, ces articles ne s’y attardent pas, c’est depuis la fin des années soixante que les carrières hachées font reculer l’horizon d’une durée de cotisation minimale qui pour sa part est rallongée

    #RSA #AAH #ASS

    • Retraite : La question de l’âge légal surdétermine toutes les autres
      https://blogs.alternatives-economiques.fr/node/28859

      mais...

      .... le fond du problème est que les critères fixés pour avoir une retraite « normale » sont les critères d’une #carrière_idéalisée (et très masculine) : 43 ans de carrière, ascendante et sans interruption. Toutes les personnes dont la vie ne correspond pas à ce schéma subissent de lourdes pénalités amorties – insuffisamment – par des dispositifs de solidarité. Un chantier de fond pourrait consister à faire un audit des carrières réelles et à fixer pour toutes et tous des critères qui correspondent à la réalité des #trajectoires actuelles. A minima, la suppression de la « décote » permettrait aux personnes qui ont les carrières les plus discontinues, les salaires les plus faibles, les pensions les plus basses (et bien souvent les retraites les plus courtes), de partir dès l’âge légal de la retraite plutôt que d’attendre l’âge de 67 ans.

      #emploi_discontinu

  • C’est prouvé : les riches trichent plus que les autres | Economie humaine | Gilles Raveaud | Les blogs d’Alternatives Économiques
    https://blogs.alternatives-economiques.fr/gilles-raveaud/2013/08/01/c-est-prouve-les-riches-trichent-plus-que-les-autres

    C’est un résultat très important. Les expériences menées à l’université de Berkeley (Californie) par Paul Piff ont mis en avant les comportements anti-sociaux des personnes aux plus hauts revenus.

    Ainsi, si 90% des conducteurs s’arrêtent pour laisser traverser les piétons (et oui, ça se passe comme ça, en Californie !), seuls 50% des personnes conduisant des voitures de luxe le font.

    Dans une autre expérience, on laisse un bol de bonbons devant des personnes laissées seules dans la pièce, en leur disant que ces bonbons sont destinés à des enfants. Mais il est possible d’en prendre, bien sûr, puisque personne ne regarde... sauf une caméra qui filme tout. Résultat : les riches prennent deux fois plus de bonbons que les pauvres.

    Et lorsqu’il s’agit de dire combien on a fait aux dés, les riches trichent... 4 fois plus que les pauvres en gonflant leur score pour pouvoir décrocher la timbale, un chèque de 50$.

  • Michel Husson : derrière l’économiste, l’homme | L’économie par terre ou sur terre ? | Jean-Marie Harribey | Les blogs d’Alternatives Économiques
    https://blogs.alternatives-economiques.fr/harribey/2021/07/19/michel-husson-derriere-l-economiste-l-homme

    Jean-Marie Harribey
    19/07/2021
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    Michel Husson nous a quittés. La nouvelle nous laisse sans voix. Faut-il rendre d’abord hommage à l’économiste hors pair qu’il était ou bien à l’homme pétri de gentillesse et d’humour ravageur, doté d’un sens pédagogue peu commun pour décortiquer les études les plus techniques ?

    Michel Husson fait partie d’une génération d’économistes-statisticiens, formés à la rigueur scientifique tout en possédant une culture d’économie politique critique fondée à la meilleure source : Marx. Il compte parmi les quelques rares analystes ayant consacré leur travail à analyser l’évolution du capitalisme contemporain mondialisé et financiarisé en utilisant les concepts de suraccumulation du capital et de taux de profit dont l’évolution rythme les transformations du capitalisme. Des transformations dont les conséquences sur le travail, la répartition des revenus, la protection sociale ont été au centre de ses préoccupations pendant toute la période néolibérale. Michel Husson fut entre autres l’un les plus ardents défenseurs de la réduction du temps de travail et ses travaux récents montraient encore l’enjeu qu’elle représentait même au temps de la crise sanitaire. Et le moindre de ses mérites n’est pas de s’être dégagé d’une culture productiviste, trop longtemps véhiculé par les mouvements progressistes, pour prendre en compte la crise écologique et associer sa résolution à celle de la crise sociale.

    On n’aura une idée de l’ampleur du travail accompli par Michel Husson en regardant son site « hussonet », qui est une mine documentaire sans pareille, constitué autant de textes courts et pédagogiques que d’analyses approfondies grâce à une maîtrise des outils économétriques lui permettant de montrer l’inanité de beaucoup de travaux académiques se réclamant de l’orthodoxie, comme la baisse des salaires qui devrait soi-disant augmenter l’emploi, ou bien, lui le mathématicien-statisticien, de mettre en évidence la prétention scientifique des modèles néoclassiques.

    Mais cette maîtrise qu’il déployait professionnellement, notamment à l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES) dans la dernière partie de sa carrière, il la mettait à disposition en participant le plus activement possible aux associations engagés dans la bataille sociale : Attac, la Fondation Copernic, les Économistes atterrés, sans parler de ses engagements syndicaux et politiques. On ne compte plus ses contributions à des œuvres collectives sur la crise du capitalisme, les retraites ou la dette publique, notamment sa participation à l’Audit de la dette publique grecque en 2015 à Athènes.

    On aura aussi un aperçu de l’intelligence de son humour si on lit la citation grotesque d’un économiste bien-pensant le concernant, qu’il avait mise en exergue de son site : Michel Husson, « idéologue inconnu du monde académique se livrant à une critique incompétente ».

    C’est que Michel Husson restera aussi pour sa contribution à la démystification de la prétendue épistémologie de l’économie néoclassique, car, pour lui, ce qui importait sans doute le plus, c’était de replacer l’économie dans le cadre des rapports sociaux d’exploitation et d’aliénation. Du point de vue de Michel Husson, l’analyse en termes de classes n’a pas pris une ride. Que son message puisse être poursuivi dans les batailles sociales qui restent devant nous. Sa disparition nous bouleverse. Pas seulement pour son talent qui s’en va, mais pour la place qu’il tenait amicalement dans un combat collectif.

    19 juillet 2021

    #Michel_Husson

  • La crise met nombre d’associations en difficulté pour payer leur loyer. A #Grenoble le bailleur social choisit la voie judiciaire pour en expulser une | ESS, Emploi, Formation, Insertion et bien d’autres choses. | Michel Abhervé | Les blogs d’Alternatives Économiques
    https://blogs.alternatives-economiques.fr/abherve/2021/02/01/la-crise-met-nombre-d-associations-en-difficulte-pour

    L’association la Papothèque à Grenoble conduit des activités intergénérationnelles de solidarité au cœur des quartiers Lys Rouge et Mistral. Elle vit …

    #Auvergne-Rhône-Alpes #Isère #Société #Solidarité

  • Comment le commun est-il commun ? À propos du livre de Benjamin Coriat, La pandémie, l’Anthropocène et le bien commun | L’économie par terre ou sur terre ? | Jean-Marie Harribey | Les blogs d’Alternatives Économiques
    https://blogs.alternatives-economiques.fr/harribey/2021/01/23/comment-le-commun-est-il-commun-a-propos-du-livre-de-

    Un article très intéressant sur un livre très intéressant. C’est quand même entre amis (les deux auteurs de l’article et du livre sont membres des Economistes atterrés) que les discussions sont les plus fructueuses, et ouvrent des perspectives.

    Jean-Marie Harribey
    23/01/2021

    L’économiste Benjamin Coriat a publié à l’automne dernier La pandémie, l’Anthropocène et le bien commun (Les Liens qui libèrent, 2020). Ouvrage qui vient à point nommé pour replacer la crise sanitaire due au coronavirus Covid-19, événement majeur de l’année 2020, dans le cadre de la détérioration écologique planétaire. Loin d’être accidentelle, cette crise doit être comprise comme une manifestation de l’Anthropocène, face à laquelle il convient urgemment d’apporter une réponse centrée sur le bien commun. Telle est la trame de ce livre qui est structuré en quatre chapitres.

    #Communs #Anthropocène #Jean-Marie_Harribey #Benjamin_Coriat

  • Ca sent vraiment la crise : une demande de soutien public pour les jeunes diplômés, pas pour ceux qui ont des parcours moins favorisés | ESS, Emploi, Formation, Insertion et bien d’autres choses. | Michel Abhervé | Les blogs d’Alternatives Économiques
    https://blogs.alternatives-economiques.fr/abherve/2020/04/18/ca-sent-vraiment-la-crise-une-demande-de-soutien-publ

    Syntec Conseil, la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs, la Conférence des présidents d’université, la Conférence des grandes …

  • #Urgence_économique : il faut dépenser, en 2020, 200 à 300 milliards d’argent public dans la #santé, les personnes empêchées de travailler, et les #PME en risque de faillite | Debout ! | #Jean_Gadrey | Les blogs d’Alternatives Économiques
    https://blogs.alternatives-economiques.fr/gadrey/2020/04/05/urgence-economique-il-faut-depenser-en-2020-200-a-300

    Il peut sembler indécent de réfléchir aux incidences économiques de la crise sanitaire mondiale actuelle alors que la priorité doit être de sauver des milliers de vies en France. Pourtant, si l’on veut éviter que la crise sanitaire, particulièrement mal gérée en #France, débouche sur une Grande Dépression qui durerait des années, il y a aussi des urgences de politique économique.

    Je résume : pour sortir du confinement le plus vite possible sans rechute, le mot d’ordre doit être celui de l’OMS : des tests, des tests, des tests. J’ajoute : des masques, et des moyens matériels et humain pour la santé publique. Pour éviter une Grande Dépression des années 2020, le mot d’ordre actuel doit être ; du cash, du cash, du cash, de l’argent public (et pas d’abord des prêts ou des garanties) directement versé au système de santé, aux gens, aux PME et ensuite aux grandes entreprises sous forte condition de réorientation écologique et de relocalisation. Dans les deux cas, il s’agit d’investissements hautement « rentables » humainement et même économiquement.

    [...]

    Impossible ? En aucun cas. Exemple : à #Berlin, les travailleurs indépendants ont déjà reçu 5 000 euros d’« #allocation #corona » versés par la banque publique de Berlin, qui a distribué en tout 900 millions d’euros d’allocations à près de 100 000 indépendants et petites entreprises (source). Quand la ministre de la Culture #allemande Monika Grütters annonce 50 milliards d’euros d’aide au secteur culturel, la France, par la voix de son homologue Franck Riester promet, lui, 22 millions d’euros !

    #allocation_corona

    • Les 5000€ sans limitation c’est fini et n’ont duré que quelques jours.
      L’obtention des 5000 est de plus en plus soumise à conditions et à un suivi de son utilisation.
      Paiement d’un leasing, traites, prets, etc, etc...

    • Tjs la même rengaine.

      On veut bien filer du pognon au populo, mais à la condition d’être certain que c’est bien pour le refiler de suite à une banque ou un CAC40. Sinon, il va aller le dépenser en clopes ou en boisson, ou pire, en télévision (clin d’œil complice).

      Par contre, quand on prête à taux zéro aux banques pour qu’elles soutiennent l’activité, on ne leur demande aucune garantie sur ce qu’elles vont faire de l’argent. Et quand on s’aperçoit qu’elles vont placer l’argent à la Banque centrale à taux négatifs, et que les entreprises sont contraintes de se refinancer toutes seules... On regarde ailleurs.

  • La socialisation sélective des effets immédiats de la crise : une absence de protection pour les ménages les plus fragiles | Michaël Zemmour
    https://blogs.alternatives-economiques.fr/zemmour/2020/03/30/la-socialisation-selective-des-effets-immediats-de-la

    Texte initialement publié sur le Monde.fr dans une version brève le 27/03/2020

    Dès les premières heures de la crise, le gouvernement a pris la mesure du danger économique qui menaçait les entreprises et a annoncé des mesures volontaristes, a priori relativement efficaces pour amortir le choc. Ces mesures, si (et seulement si) elles sont correctement et rapidement mises en œuvre, pourraient protéger, non seulement les collectifs de travail et les compétences, mais également les revenus d’un grand nombre de ménage des effets les plus immédiats de la crise économique qui commence. Mais pas tous les ménages, loin de là. Car le gouvernement qui, à juste titre, fait la liste des risques économiques par secteur (spectacle, commerce, agriculture, librairie…) et des réponses qui pourraient y être apportées, ignore jusqu’ici des segments entiers de la population, particulièrement exposée aux conséquences immédiate de la crise...

  • Les ahurissantes explications de responsables #LREM sur les #retraites | Debout ! | #Jean_Gadrey | Les blogs d’#Alternatives_Économiques
    https://blogs.alternatives-economiques.fr/gadrey/2020/01/26/les-ahurissantes-explications-de-responsables-lrem-su

    si, parce qu’on a le système de points qui va permettre de valoriser toutes les années [déjà, là, elle marque… des points et d’ailleurs le journaliste ne moufte pas]. Aujourd’hui, on compte les salaires mais pas la valeur en matière de salaires [et toc ! Sidéré le journaliste, il n’avait pas pensé à « la valeur en matière de salaire », une adaptation fine et libre de la théorie marxiste de la valeur]. Je m’excuse mais c’est un peu technique [vous êtes excusée Madame, c’est déjà beau d’essayer d’expliquer des choses très techniques à des gens simples]. Par le système de points et de valeur du point on peut tout à fait faire en sorte que l’ensemble de la carrière soit égal ou supérieur au système actuel où on prend certes des années mais pas tout [pas bête ça, si vous pouvez ajouter vos points acquis sur les mauvaises années, c’est tout bénéfice. Au lieu de seulement 25 années, vous avez toute votre carrière qui est récompensée, c’est trop cool].

  • Le mauvais classement du système français de #retraites ? Une imposture derrière laquelle on trouve les plus grands assureurs et fonds de pension ! | Debout ! | Jean Gadrey | Les blogs d’Alternatives Économiques
    https://blogs.alternatives-economiques.fr/gadrey/2020/01/10/le-mauvais-classement-du-systeme-francais-de-retraite

    Les journalistes qui ont repris tels quels les classements de cette étude ne l’ont probablement pas consultée dans sa version d’origine en anglais et se sont contentés d’un résumé en français diffusé fin octobre 2019, un moment béni pour un gouvernement se préparant à lancer les opérations sur son projet de réforme. Le résumé en français a été produit par la branche parisienne du cabinet international Mercer, qui se présente ainsi : « Leader mondial du conseil en ressources humaines, Mercer conseille et accompagne les entreprises en matière de santé et prévoyance, gestion des talents et de retraite et d’investissements. Opérant dans plus 130 pays, Mercer compte plus de 25 000 salariés répartis dans 44 pays ».

    #propagande