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  • L’ONG d’aide aux migrants SOS Méditerranée peut continuer à recevoir des subventions publiques
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/05/14/l-ong-d-aide-aux-migrants-sos-mediterranee-peut-continuer-a-recevoir-des-sub

    L’ONG d’aide aux migrants SOS Méditerranée peut continuer à recevoir des subventions publiques
    Par Julia Pascual
    Publié hier à 07h47, modifié hier à 08h46
    L’association SOS Méditerranée, connue pour intervenir en mer au secours des migrants qui quittent la Libye à bord d’embarcations de fortune, pourra continuer de recevoir des subventions publiques. Lundi 13 mai, le Conseil d’Etat a rendu une série de trois décisions qui confortent la possibilité qu’ont les collectivités territoriales « de soutenir toute action internationale d’aide humanitaire », rappelle la juridiction dans un communiqué de presse. Ce faisant, elle précise que ce soutien ne peut viser des activités politiques. « C’est une grande décision de principe », a réagi l’avocat de SOS Méditerranée, Patrice Spinosi, qui se réjouit de « la défaite de ceux qui cherchaient à tarir le financement de cette organisation humanitaire ».
    Plusieurs militants identitaires avaient contesté devant la justice administrative des subventions accordées à l’ONG par les villes de Paris (100 000 euros en 2019), Montpellier (15 000 euros en 2020), ainsi que par le département de l’Hérault (20 000 euros en 2020). Dans un communiqué de presse, lundi 13 août, SOS Méditerranée a rappelé bénéficier aujourd’hui du soutien de 116 collectivités territoriales, « dont les contributions représentent au total 9 % du budget de l’association ».
    « Cette décision est un soulagement et démontre que notre action est perçue par la plus haute juridiction administrative française pour ce qu’elle est : une action humanitaire de sauvetage en mer qui s’inscrit formellement dans le droit maritime international », a réagi Sophie Beau, directrice générale et cofondatricee de l’ONG.
    La cour administrative d’appel de Paris avait, dans un premier temps, annulé la subvention destinée à participer à l’affrètement d’un nouveau bateau, considérant que la ville avait interféré dans la politique étrangère de la France en faisant sienne les critiques par SOS Méditerranée des politiques de l’Union européenne en matière d’immigration et d’asile. Le Conseil d’Etat y voit une « erreur de droit ». Et redit que le code général des collectivités territoriales autorise le soutien d’une action internationale à caractère humanitaire, à condition de « respecter les engagements internationaux de la France » et de ne pas « interférer avec la conduite par l’Etat des relations internationales ».
    L’aide consentie par une collectivité ne doit pas non plus consister à « prendre parti dans un conflit de nature politique ». Mais, à la différence de la cour d’appel de Paris, le Conseil d’Etat juge que l’activité de sauvetage en mer menée par SOS Méditerranée constitue « une action internationale à caractère humanitaire » et qu’elle n’est pas contraire aux engagements internationaux de la France, quelles que soient les prises de position de l’ONG dans le débat public. SOS Méditerranée agit « en conformité avec les principes du droit maritime international, qui prévoient l’obligation de secourir les personnes se trouvant en détresse en mer, et de les débarquer dans un lieu sûr dans un délai raisonnable, quelle que soit leur nationalité ou leur statut », souligne le Conseil d’Etat dans son communiqué.

    #Covid-19#migrant#migration#france#UE#ONG#humanitaire#mediterranee#libye#droitmaritime#sante

  • « La loi “immigration” remet gravement en cause notre modèle de santé humaniste » : l’appel de plus de 5 000 professionnels de santé
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/23/la-loi-immigration-remet-gravement-en-cause-notre-modele-de-sante-humaniste-

    « La loi “immigration” remet gravement en cause notre modèle de santé humaniste » : l’appel de plus de 5 000 professionnels de santé
    Tribune. Nous, femmes et hommes des professions de santé, du social, du soin et de la recherche, souhaitons placer le président de la République et son gouvernement devant leur immense responsabilité, et alerter l’ensemble de nos concitoyens sur les conséquences sanitaires et sociales du vote de la loi « immigration », le 19 décembre. Cela notamment pour que tous les responsables et ministres prennent la mesure, comme l’a fait courageusement Aurélien Rousseau [le ministre de la santé a présenté sa démission à la suite du vote de la loi], des effets dramatiques de leurs décisions.
    Rappelons en premier lieu les principes fondamentaux de notre République, énoncés dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits », et « le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme ». Ces droits incluent le droit à la santé, « état de complet bien-être physique, mental », selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé, ce qui suppose des conditions de vie dignes.
    Pour le monde entier, la France est non seulement le pays des droits humains, mais aussi celui des « French doctors » et d’une médecine performante et humanitaire, présente partout au chevet des populations malades et victimes des guerres et des crises. Notre système de santé et notre sécurité sociale universelle ont permis d’offrir, durant des décennies, des soins de grande qualité accessibles à tous. La loi « immigration » remet gravement en cause notre modèle de santé humaniste, et pas seulement du fait des menaces qui planent encore sur l’aide médicale d’Etat (AME).
    Nous tenons à dire d’abord les conséquences des mesures annoncées pour la santé des plus vulnérables, les enfants. Conformément aux alertes de l’Unicef, le texte voté par le Parlement est contraire à la Convention internationale des droits de l’enfant, protégeant la vie familiale et garantissant le principe de non-séparation, du fait de plusieurs mesures : limitation du regroupement familial, complication des démarches administratives nécessaires pour les mineurs isolés protégés par l’aide sociale à l’enfance, limitation des hébergements d’urgence, et menaces sur les soins en cas de restriction de l’AME.
    De manière concrète, les aides deviennent conditionnées à la reconnaissance d’un travail et, même dans ce cas, leur attribution sera différée considérablement. La perte des allocations familiales et les mesures de restriction de l’aide au logement pour les personnes sans emploi ou travaillant de manière informelle signifient donc qu’elles ne bénéficieront d’aucune aide, notamment pour élever leurs enfants ou se loger. On peut redouter alors une dégradation intolérable de la mortalité infantile, qui s’est déjà accrue depuis dix ans en France et est devenue supérieure à celle de nos voisins européens, du fait des inégalités sociales notamment.
    De façon générale, les restrictions sur le logement pour les immigrants en situation irrégulière menacent de les marginaliser davantage, les forçant à vivre dans des conditions précaires et insalubres. Ces environnements peuvent avoir des effets dévastateurs sur leur santé physique et mentale, augmentant le risque de maladies et d’isolement social. L’absence de logement personnel expose aussi à la rue et à des situations de vulnérabilité sexuelle pouvant conduire à des violences ou à l’infection par le VIH.
    La suspension de la prise en charge médicale pour les demandeurs d’asile déboutés et les restrictions du titre de séjour pour maladie grave sont des décisions alarmantes. Le risque est non seulement d’augmenter les urgences médicales, mais aussi d’assister à la propagation de maladies infectieuses, mettant en danger la santé publique dans son ensemble. La santé est un droit universel, indépendamment du statut administratif.
    Les restrictions professionnelles imposées dans cette loi concerneraient notamment les personnes exerçant dans les champs de la santé. Il faut rappeler que 25 % des médecins exerçant à l’hôpital aujourd’hui sont des « praticiens à diplôme hors Union européenne ». Des facilitations sont prévues pour les médecins et les soignants, considérés comme des métiers en tension, mais leurs statuts respectifs demeurent très précaires et sous-valorisés. Et comment concevoir humainement que l’on attire en France des médecins au détriment de leurs pays d’origine, tout en refusant de soigner les malades de ces mêmes pays ?
    De plus, la restriction du droit d’étudier en France, à travers notamment le versement d’une « caution » imposée aux étudiants étrangers, heurte gravement notre tradition d’accueil et de formation, en particulier en médecine et en santé. Elle contribuera à restreindre l’attractivité de la France et à nous priver d’étudiants brillants, qui sont beaucoup des talents de la France d’aujourd’hui. Dans quel type de société souhaitons-nous vivre ? Une société qui met en péril la santé et les droits des plus vulnérables ?
    Nous appelons donc à la mobilisation de l’opinion publique pour défendre la santé et le bien-être intégral de chaque individu. Et nous demandons solennellement au président de la République de ne pas promulguer cette loi, comme la Constitution l’y autorise, en conformité avec les engagements internationaux de la France en matière de droits humains et de santé publique, notre politique migratoire ne pouvant aller à l’encontre de la dignité des personnes. C’est notre devoir en tant que professionnels de santé, c’est notre engagement en tant que citoyens. Nous réitérons également notre appel au maintien de l’AME, sans restriction et assortie de mesures de réduction des barrières à son accès.

    #Covid-19#migration#migrant#france#loimigration#AME#sante#mortalite#santepublique#bienêtre#vulnerabilite#droit#santementale

  • « La France ne doit pas exclure le viol de la loi européenne visant à lutter contre les violences faites aux femmes »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/10/05/la-france-ne-doit-pas-exclure-le-viol-de-la-loi-europeenne-visant-a-lutter-c


    Des nouvelles de la grande cause national du quinquénat d’avant.

    En plus d’une définition commune, la législation vise à harmoniser les sanctions au niveau européen afin que les auteurs de violences ne puissent bénéficier d’une forme d’impunité selon l’Etat dans lequel ils se trouvent.

    Enfin, cette directive européenne instaure des mesures de protection pour les femmes victimes de violences en obligeant les Etats membres à mettre en place des dispositions d’accompagnement global, allant de la mise à l’abri au soutien judiciaire.

    Le 9 juin, les représentants des Etats membres au Conseil ont, à leur tour, adopté leur position sur cette directive. A cette occasion, le ministère français de la justice s’est félicité, par la voie d’un communiqué de presse, d’être parvenu à « une approche ambitieuse et équilibrée » permettant de « renforcer les législations notamment pénales des Etats membres ».

    Pourtant, contrairement à la Belgique, l’Italie, la Grèce et le Luxembourg, la France comme une majorité d’Etats membres ont souhaité exclure le viol de cette première loi européenne de lutte contre les violences faites aux femmes. Ni définition commune, ni sanction commune, ni protection commune. Rien.

  • Migration : « Inscrivons l’obligation d’identification des défunts anonymes dans le droit européen »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/30/migration-inscrivons-l-obligation-d-identification-des-defunts-anonymes-dans

    Migration : « Inscrivons l’obligation d’identification des défunts anonymes dans le droit européen »
    Tribune. Le 9 août, quarante et une personnes ont été portées disparues au large des côtes de Lampedusa (Italie). Les témoignages des quatre survivants nous permettent de savoir que l’embarcation était partie des côtes tunisiennes avec quarante-cinq passagers, dont trois enfants. Cette énième tragédie vient s’ajouter à la longue liste des drames survenus en mer ces dernières années. Elle survient près de dix ans après le naufrage du 3 octobre 2013, là encore au large de Lampedusa, l’une des plus grandes tragédies maritimes du XXIe siècle.
    Dans la nuit du 13 au 14 juin, le naufrage d’une embarcation au large des côtes grecques a entraîné la disparition de plusieurs centaines de personnes. En raison de l’absence de renflouage de l’épave et d’examens médico-légaux, l’identité des hommes, femmes et enfants disparus dans cette tragédie ne sera pas formellement établie.
    Cette absence de collecte de données post mortem ainsi que l’absence d’activation de procédures de collecte de données ante mortem des proches des disparus soulèvent de nombreuses questions éthiques et juridiques. Elles entravent en effet la possibilité pour les proches des défunts de faire leur deuil en l’absence de corps, ou d’engager les démarches administratives habituelles en cas de décès, démarches qui nécessitent précisément un certificat de décès.
    Au cours des décennies 2000 et 2010, les disparitions anonymes au sein et aux portes de l’Europe ont significativement augmenté. Ce phénomène est intimement lié à la dangerosité croissante des migrations transfrontalières, et notamment des traversées par voies maritimes. Au-delà des disparus en mer, dont l’identité précise demeure bien souvent inconnue, il faut reconnaître la hausse des disparitions anonymes sur le territoire européen. Nous observons l’arrivée croissante, dans nos services médico-légaux de Paris et de Milan, de corps sans aucun élément d’identité et pour lesquels la prise en charge ne fait pas l’objet d’un protocole. Si ce protocole existe pour les victimes de catastrophe, il est rarement appliqué aux morts du quotidien.
    Une telle réalité s’inscrit dans un contexte plus général où les sciences médico-légales ont fait des progrès significatifs, notamment en ce qui concerne le prélèvement, le croisement et l’archivage des données morphologiques, biométriques et génétiques. La mise en œuvre d’efforts concertés à l’échelle européenne permettrait d’appliquer le cadre législatif qui donnerait une chance à ces corps anonymes d’être un jour identifiés.
    En inscrivant dans le droit européen une obligation étatique d’identification des défunts anonymes, imposant la collecte de données scientifiques ante mortem auprès des proches (photographies, radiographies, matériel clinique et génétique) et la comparaison avec les données post mortem recueillies lors d’autopsies complètes sur les corps anonymes, il nous serait ainsi possible de mettre en place et de consolider des bases de données biométriques contenant les caractéristiques et profils génétiques afin de maximiser les chances d’identifier les corps anonymes.
    En réponse à l’onde de choc suscitée par le naufrage du 18 avril 2015, l’Italie avait pris l’initiative de renflouer l’épave du chalutier située à 400 mètres de profondeur, afin de permettre à des travaux d’identification des quelque mille victimes d’être engagés. Cette initiative n’a pas été reconduite lors des naufrages successifs et, dans un silence relatif, nos sociétés se sont habituées à ce que des hommes, des femmes et des enfants puissent disparaître sans laisser de trace et sans que leurs proches soient dûment informés.
    Alors que nous nous préparons à commémorer les 10 ans de la tragédie du 3 octobre 2013, il nous semble nécessaire de transformer l’émotion en action. Nous appelons à un engagement collectif pour mettre en œuvre les efforts nécessaires afin d’accélérer et de garantir la recherche d’identité des défunts anonymes, rendant ainsi à leurs familles les proches disparus qu’elles recherchent encore. Cela ne peut se faire sans un nouvel effort législatif à l’échelle de l’Europe.
    Charles Autheman, consultant international spécialisé dans les droits humains ; Cristina Cattaneo, professeure titulaire en médecine légale à l’institut Labanof, université de Milan ; Tania Delabarde, anthropologue légiste, Institut médico-légal de Paris ; Bertrand Ludes, professeur de médecine légale, directeur de l’Institut médico-légal de Paris

    #Covid-19#migrant#migration#france#italie#mediterranee#mortalite#corps#donnéesbiometriques#identité#migrationirreguliere#sante

  • Enseignement privé : 8 milliards de fonds publics et pas de contrôles
    https://www.cafepedagogique.net/2023/06/02/enseignement-prive-8-milliards-de-fonds-publics-et-pas-de-controles

    L’enseignement privé sous contrat est financé pour 73% par des fonds publics. Pourtant, les contrôles financiers, pédagogiques et administratifs sont quasi inexistants déplore la cour des comptes dans un rapport publié jeudi 2 juin. Tout aussi grave, en concentrant un nombre élevé d’élèves de milieux favorisés, l’enseignement privé risque d’aggraver « certaines faiblesses du système éducatif » pointent les sages de la rue de Cambon qui appellent à moduler les moyens en fonction du profil social des élèves. Pierre Moscovici assure que ce rapport est « intemporel » et qu’il n’a pas de lien avec la signature récente du protocole mixité entre Pap Ndiaye et le secrétaire général de l’enseignement privé ». Le président de la cour des comptes se défend de vouloir porter une parole politique, pour autant, il enjoint les collectivités à prendre en charge les frais de restauration et de transport scolaire pour permettre le « libre choix » des familles les moins favorisées.

    La manne de l’apprentissage : L’insolente santé de l’enseignement supérieur privé
    https://seenthis.net/messages/944563

    #éducation #école #enseignement_privé #pivatisation

  • La sphère complotiste, allié embarrassant de la lutte contre la pédocriminalité
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/03/18/la-sphere-complotiste-allie-embarrassant-de-la-lutte-contre-la-pedocriminali

    « Etre parrain d’une association de protection de l’enfance, c’est un engagement, des valeurs, du sérieux. Ce n’est pas donner écho aux porteurs de théories complotistes qui desservent la cause. Cyril Hanouna n’est plus un de nos parrains. Merci pour le chemin fait ensemble », écrit, mercredi 14 mars sur Twitter, Laurent Boyet, président de l’association de lutte contre les violences faites aux enfants Les Papillons.

    On me détrompera sûrement, mais qui d’autre pour se « désolidariser » de la foule de crainteux et de crainteuses qui squattent ces « luttes » depuis bien trop longtemps ? Franchement, une position claire, et forte (là, dans le Monde, c’est pas fort à mon avis) un vrai rejet de QAnon et, plus local, des pseudo-réseaux dutroux et des pseudo-réseaux Outreau et de toute cette merde satano-paranoïaque, eh bien : je trouve que ça manque, beaucoup.

    Les types (et les meufs) qui ont insulté et menacé Vives, par exemple, eh bien c’est pas des allié.es. Que ce soit clair ( et ça ne l’est pas).

    ça suffira pas de faire des listes qui vont des Beatles à Jean Val Jean en passant par Courtney love, manière d’ils sont partout, c’est tous les mêmes et toutes les histoires se valent (depuis la nuit de la fin des temps).

    ça suffira pas du tout.

  • « Aux urgences, un service sur cinq est en danger de fermeture cet été. Il y aura donc des morts »

    Des unités engorgées et une « gestion déshumanisée » des ressources humaines ont pour conséquence la désertion des personnels hospitaliers, alerte, dans une tribune au « Monde », Frédéric Adnet, chef de service des urgences de l’hôpital Avicenne à Bobigny.

    L’hôpital public va mal, les services d’urgences vont très mal. Symptôme et conséquence d’une crise hospitalière profonde, accélérée par la pandémie de la Covid-19, les urgences sont au bord de la rupture. Par manque de personnels hospitaliers, un service sur cinq est en danger de fermeture cet été.

    Il y aura donc des morts… Toutes les études scientifiques le démontrent, l’engorgement aux urgences est un facteur associé à une surmortalité indue. Les urgences sont pourtant la vitrine et la porte d’entrée de l’hôpital. Le départ massif de soignants et de médecins a déstabilisé nos établissements, avec des fermetures de lits et de services, ce qui rend inévitable le goulet d’étranglement que constituent nos urgences.

    Se remettre en configuration de crise Covid

    Ce désamour profond, viscéral des personnels de l’hôpital résulte d’une gestion déshumanisée des ressources humaines, transformant l’administration de nos hôpitaux en management entrepreneurial, dont la seule boussole reste la rentabilité. Critère absurde, puisque nos recettes aggravent le déficit de l’Assurance-maladie, et donc les comptes de la nation, en s’appuyant sur la fameuse tarification à l’activité (T2A), aux effets mortifères. On arrive clairement au bout d’un cycle, appelant une réforme structurelle de fond, maintes fois annoncée par nos différents ministres, mais jamais réalisée ni même initiée.

    Comment passer l’été sans trop de « casse » ? Avec les vacances de nos personnels hospitaliers, la situation va s’aggraver. Afin de limiter les dégâts, il faut donc, en urgence, se remettre en configuration de crise, exactement comme pour la crise due au Covid-19. Les agences régionales de santé et les directions hospitalières doivent réactiver nos fameuses cellules de crise, en instaurant des organisations de « bed management » (gestion de lits), par le recensement journalier, à l’échelle départementale, de tous les lits disponibles et l’information en temps réel des établissements en crise. Oui, ce « dispatching » pourrait être efficace, mais ne nous y trompons pas, affronter cette nouvelle crise imposera d’autres sacrifices pour un personnel en souffrance et épuisé. Le recours à de nouvelles déprogrammations pour libérer des lits redevient ainsi une option envisageable.

    Comment en est-on arrivé là ? Dans mon service, je demande toujours aux infirmiers, aides-soignants, cadres de santé les raisons de leur départ. Deux types d’arguments : d’abord, le manque d’attractivité « factuel » de l’institution ; ensuite, le sentiment d’un manque de reconnaissance humaine. Manque d’attractivité : les difficultés de logement à cause de loyers hors-sol déconnectés des revenus de nos soignants, d’où des trajets plus longs et plus chers. Il faut prendre ce problème à bras-le-corps en réservant, en contractualisant avec les mairies, des logements abordables pour nos soignants.

    Etre considéré comme un pion

    D’autre part, les rémunérations, bien que revalorisées par le Ségur de la santé en 2021, sont toujours aussi peu attractives au vu de l’investissement et de la dureté du travail des soignants. Et la valorisation du travail de nuit et des gardes reste bien en deçà des attentes des personnels. Ces conditions de travail sont toujours alignées sur le moins-disant, au nom de l’efficacité, avec toujours plus de lits gérés par une seule infirmière, sans tenir compte des spécificités médicales ou de la lourdeur de la prise en charge. Et les médecins n’ont plus leur mot à dire.

    « Epuisement, manque de reconnaissance salariale avec, souvent, une direction sourde… Autant de sacrifices sur l’autel de la rentabilité : on a détruit tout ce qui ne rapportait pas »
    Sans compter la fameuse mutualisation des soignants, affublée souvent du doux mot de polycompétence, qui se traduit en fait par le déplacement brutal et souvent à la dernière minute des infirmiers d’un service vers un autre. En clair, pour combler les trous. Alors que ces mêmes soignants ne demandent qu’à valoriser leurs spécificités, leurs spécialités dans un domaine précis de la médecine où ils excellent, comme les infirmières de soins spécialisés en diabétologie, les services ultraspécialisés de neurovasculaire ou de chirurgie thoracique. Etre considéré comme un pion ajoute de la souffrance, voire de la maltraitance, au travail.

    Enfin, il y a le reste, ces petits riens qui font toute la différence. Sentir que l’hôpital vous aime pourrait signifier des services où l’on se sent bien, où il existe de vraies salles de détente du personnel, des salles de garde décentes, des repas qui pourraient rester à un niveau atteint lors de la crise due au Covid-19, des services où il existe un esprit et une solidarité d’équipe dans des locaux rénovés et propres : un coup de pinceau peut changer bien des choses !

    Mépris

    N’oublions pas le télétravail, inaccessible aux soignants et actuellement glorifié par les proches ou des personnels administratifs, qui accentue le sentiment de pénibilité du travail posté. Les cadres de santé souffrent aussi, victimes d’une profession dévalorisée, malades d’une double polyvalence : il n’est pas rare, aujourd’hui, de voir des cadres de santé responsables de services de spécialités différentes et qui, en plus, sont responsables d’équipes de jour et de nuit. Epuisement, manque de reconnaissance salariale, avec, souvent, une direction sourde… Autant de sacrifices sur l’autel de la rentabilité : on a détruit tout ce qui ne rapportait pas.

    Un symbole, anecdotique, mais significatif. Les personnels soignants paramédicaux, infirmiers, aides-soignants, agents hospitaliers sont affublés par les directions hospitalières d’un acronyme : PNM (personnel non médical), par opposition aux PM (personnel médical). Désigner la diversité de ces professions par le simple fait qu’ils ne sont pas médecins ? Comment nos têtes pensantes n’ont-elles pas perçu tout le dédain contenu dans ce terme ! Comment se sentir valorisé dans sa profession lorsque l’on vous nomme « non-médecin » ? Nomme-t-on les artisans des « non-ingénieurs » ? Ce mépris contribue à forger un état d’esprit qui concourt à la désertion massive et jamais vue des personnels hospitaliers que l’on constate aujourd’hui.

    Et la relève ? On constate malheureusement que la plupart des élèves infirmiers hésitent de plus en plus à rejoindre l’hôpital, quand ils n’abandonnent pas tout bonnement leurs études.

    Mais ne vous inquiétez pas, les services d’urgences continueront à assurer leur rôle, comme le faisait l’orchestre jouant à bord du Titanic…
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/06/01/aux-urgences-un-service-sur-cinq-est-en-danger-de-fermeture-cet-ete-il-y-aur

    #urgences #santé_publique #hôpital

  • Australie : Facebook accusé d’avoir délibérément bloqué des pages gouvernementales pour empêcher le vote d’une loi
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2022/05/06/australie-facebook-accuse-d-avoir-deliberement-bloque-des-pages-gouvernement

    En 2021, le réseau social a bloqué en Australie certaines pages d’information sur le Covid-19 ou les catastrophes naturelles. Censée être « involontaire », la manœuvre visait en réalité à peser sur l’élaboration d’une loi à laquelle Facebook était défavorable, selon le « Wall Street Journal ».

    Par Nicolas Six

    En 2021, en pleine pandémie, Facebook a intentionnellement bloqué certaines pages du gouvernement, d’hôpitaux et de services d’urgence australiens afin de peser sur une loi qui s’apprêtait à être votée par Canberra, selon les informations publiées jeudi 5 mai par le Wall Street Journal.

    En février de cette année-là, le gouvernement australien cherche à imposer aux géants du numérique la rémunération des contenus journalistiques apparaissant sur leurs pages. Google cède mais Facebook – aujourd’hui rebaptisé Meta – se braque une semaine avant le vote de la loi, restreignant en réponse l’accès aux articles et vidéos de nombreux journaux australiens et internationaux. Au passage, le réseau social bloque également les pages d’organismes gouvernementaux informant sur l’épidémie du Covid-19 et plusieurs pages d’information sur les catastrophes naturelles, et ce quelques jours avant le début de la campagne nationale de vaccination et en pleine saison des incendies et inondations.
    Lire aussi Article réservé à nos abonnés L’Australie remontée par le « black-out » de Facebook

    Ces blocages, qualifiés à l’époque d’« involontaires » par Facebook, étaient en réalité délibérés, si l’on en croit les observations de plusieurs lanceurs d’alerte révélées par le Wall Street Journal. Selon leurs témoignages et des documents internes à l’entreprise, qui ont été transmis au département de la justice des Etats-Unis ainsi qu’à la Commission australienne de la concurrence et de la consommation, ces dépublications résultaient d’une stratégie pensée et sciemment mise en œuvre par la plate-forme.

    Les documents fournis par les lanceurs d’alerte montrent que plusieurs employés de Facebook ont tenté de faire remonter le problème

    Tout en affichant sa volonté de bloquer exclusivement des organes de presse, Facebook aurait ainsi employé un algorithme de tri dont l’entreprise savait pertinemment qu’il toucherait beaucoup d’autres publications. Les documents fournis par les lanceurs d’alerte montrent que plusieurs employés de Facebook ont tenté de faire remonter le problème et d’offrir des solutions, mais l’équipe en charge des dépublications leur aurait répondu de façon minimaliste ou dans des délais trop longs.

    A la suite de ces remontées internes, Facebook n’a pas arrêté sa campagne de dépublications : au contraire, ces dernières ont rapidement été généralisées à tous les utilisateurs australiens de la plate-forme, alors que seulement 50 % d’entre eux y étaient confrontés aux premières heures. Un signe d’empressement inhabituel, selon le Wall Street Journal, qui souligne que l’entreprise est habituellement beaucoup plus lente et prudente lorsqu’elle déploie de nouvelles fonctionnalités. « Il était clair que nous n’étions pas en train de nous conformer à la loi mais que nous étions en train de frapper des institutions publiques et des services d’urgence », a témoigné une membre de l’équipe chargée des suppressions.
    Les responsables de Facebook au courant

    Selon le quotidien américain, l’objectif était bien d’exercer une pression maximale sur le Parlement australien avant le vote de la loi exigeant une rémunération pour les articles de presse sur les plates-formes numériques.

    Cinq jours après les premières dépublications, la loi passait au vote, comme prévu, mais son texte était amendé d’une façon favorable à Facebook, conformément aux changements négociés la veille entre le réseau social et le gouvernement. Si la version initiale du texte avait été entérinée, l’entreprise aurait été contrainte d’entrer en négociation avec l’ensemble des éditeurs, sous la supervision de l’Etat. Or ces amendements lui ont permis de composer au cas par cas avec les médias de son choix : depuis lors, Facebook a négocié treize accords de rémunération avec des éditeurs de presse, selon un porte-parole de l’entreprise cité par le Wall Street Journal.
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    Immédiatement après la conclusion de son accord avec le gouvernement australien, Facebook a débloqué l’accès aux pages gouvernementales, selon des documents internes à l’entreprise. Un changement qui n’aurait demandé qu’une petite modification de trois lignes de code informatique, d’après le Wall Street Journal. Signe supplémentaire d’une stratégie délibérée : dans les minutes suivant le vote du Parlement, la directrice des partenariats de Facebook, Campbell Brown, envoyait un e-mail aux équipes de Facebook vantant leur succès : « Nous sommes parvenus exactement à l’endroit que nous souhaitions. » Le directeur général de l’entreprise, Mark Zuckerberg, ainsi que sa numéro deux, Sheryl Sandberg, se sont également félicités par écrit de l’opération, Mme Sandberg saluant la « précision d’exécution » de cette stratégie.

    En réponse à l’enquête du journal américain, un porte-parole de Facebook nie les accusations portées à l’encontre de l’entreprise. « Ces documents montrent clairement que nous avions l’intention d’exempter les pages gouvernementales de restrictions afin de minimiser l’impact de cette législation nocive et malavisée. (…) Nous n’avons pu y parvenir en raison d’une erreur technique, nous nous en sommes excusés, et nous avons travaillé pour résoudre ce problème. Toute allégation contraire serait catégoriquement et clairement fausse. »

    Nicolas Six

    #Facebook #Australie #Algorithme #Editorialisation

  • Crimes de l’armée britannique en Irak : une enquête indépendante se clôt sans poursuites
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/10/19/crimes-de-l-armee-britannique-en-irak-une-enquete-independante-se-clot-sans-

    Cent soixante-dix-huit accusations avaient été retenues et examinées dans le cadre de 55 enquêtes distinctes et cinq personnes avaient été renvoyées devant le service chargé des poursuites en 2019, mais finalement aucun soldat n’a été poursuivi, a précisé M. Wallace. Dans certains cas, les enquêtes menées par la police militaire « dans des conditions difficiles, sur le champ de bataille », « n’ont pas permis d’obtenir toutes les preuves requises, de sorte que les occasions de demander des comptes aux responsables ont peut-être été perdues », a-t-il ajouté.

    L’armée britannique a participé à l’invasion de l’Irak menée en 2003 par une coalition dirigée par les Etats-Unis et a ensuite maintenu des troupes dans le pays.

    Plus saignant, Ken Loach a tourné en 2007 un excellent film, Irish Route, qui évoque les pratiques des « compagnies de sécurité » britanniques en Irak. Il est visionnable sur le site de France TV : https://www.france.tv/films/2796967-route-irish.html

    Le Monde oublie de signaler qu’avant cela le Cour internationale de Justice (CPI) avait donné sa propre interprétation :

    La procureuse Fatou Bensouda affirme dans un rapport de 74 pages présenté au siège des Nations Unies à New York que « suivant une évaluation factuelle et légale minutieuse des informations disponibles, il y a une base raisonnable de croire que des membres des forces armées britanniques ont commis des crimes de guerre par rapport à la juridiction de la Cour » contre des détenus.

    On y affirme que des soldats britanniques ont « torturé et maltraité » 1071 détenus irakiens entre 2003 et 2008 et ont été responsables de la mort de 52 personnes qui se trouvaient en détention provisoire durant la même période.

    https://www.revolutionpermanente.fr/Irak-Crimes-de-guerre-britanniques-l-imperialisme-jouit-toujour

    #irak

  • « Qui fixe des règles administratives comme celle-ci : si un Français est né à l’étranger, traitez-le un peu moins bien qu’un Français né en France ? »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/08/qui-fixe-des-regles-administratives-comme-celle-ci-si-un-francais-est-ne-a-l

    Aux guichets des administrations, être étranger, ou l’avoir été, occasionne souvent des tracasseries absurdes, attribuées à des « directives » que personne n’assume. L’écrivain Santiago Amigorena, dans une tribune au « Monde », en donne un exemple.

    Les mots qui suivent peuvent sembler inoffensifs : ils décrivent une mésaventure qui n’a provoqué aucune blessure profonde, qui n’aura aucune conséquence douloureuse. Pourtant, quelque chose me donne envie de vous la raconter.

    Lorsque notre fille est née, ma compagne Marion et moi avons fait la demande d’un livret de famille. En allant chercher le document, Marion s’est rendu compte qu’il avait une particularité : seul le nom de la mère figurait dans les pages destinées à établir l’identité des parents. Etonnée, elle a demandé des explications. Laissant entendre que « ça arrivait souvent », l’employée de la mairie lui a conseillé de vérifier que j’avais bien obtenu ma naturalisation.

    Peu après, je me suis rendu moi-même à la mairie pour demander pour quelles raisons on doutait de mon état civil. On m’a répondu que c’était « Nantes » (c’est-à-dire le service central d’état civil) qui avait refusé de confirmer ma naturalisation et que je devais obtenir moi-même un extrait d’acte de naissance où figurerait la date à laquelle je suis devenu français.

    Traitement spécial

    J’ai demandé si ce n’était qu’auprès de « Nantes » qu’ils forçaient des citoyens à faire eux-mêmes cette démarche ou si des Français nés dans d’autres contrées à la réputation douteuse – Metz, Perpignan, Châteauroux, que sais-je ? – avaient, eux aussi, droit à un traitement spécial. Personne n’a jugé nécessaire de me répondre.

    Ayant obtenu le document requis, je suis retourné à la mairie où j’ai vu une autre employée qui m’a dit qu’il fallait que j’envoie moi-même le livret de famille à Nantes pour qu’ils y ajoutent mon nom. Ne comprenant pas dans quel but on m’avait demandé d’apporter la preuve, déjà nantaise, de ma naturalisation, pour me demander ensuite de faire cette nouvelle démarche, j’ai demandé si cette manière de traiter les étrangers lui semblait correcte. Elle m’a répondu, à raison, que je n’étais pas étranger : juste un Français né à l’étranger.

    Insistant un peu pour savoir pourquoi, alors qu’ils avaient envoyé le livret de famille à Dijon pour que soit confirmée l’identité de la mère, ils refusaient de l’envoyer à Nantes pour confirmer la mienne, elle m’a répondu, je cite : « On a eu une directive qui nous demande de ne plus adresser de demandes à Nantes. »

    Qui peut formuler de telles recommandations ?

    Troublé, j’ai accepté, comme elle me le proposait, de voir son directeur. Après quelques minutes d’attente, l’homme est arrivé et m’a expliqué que ce n’était pas leur faute si Nantes ne leur répondait pas. Je lui ai demandé si la directive dont on m’avait parlé avait été émise par le gouvernement ou par la Mairie de Paris. Jamais il n’a accepté de confirmer ou d’infirmer l’existence de cette directive mentionnée par sa subordonnée qui se trouvait à peine quelques mètres plus loin.

    Ne sachant que faire pour se débarrasser de moi, l’homme s’est décidé à me faire remplir un formulaire afin qu’il puisse, non pas rajouter mon nom, ce qui lui semblait impossible, mais établir un nouveau livret de famille.

    Je suis un étranger – pardon, un Français né à l’étranger – extrêmement favorisé. Dans des situations telles que celle-ci, je ne perds jamais complètement mon sang-froid. Et mon bonheur ne dépend, heureusement pour moi, d’aucune administration. Mais cette « directive » m’intrigue. Qui peut formuler de telles recommandations ? Quels êtres humains discutent, décident, et finalement écrivent ces conseils donnés à l’administration ? Qui, et dans quel but, fixe des règles comme celle-ci : si un Français est né à l’étranger, traitez-le un peu moins bien qu’un Français né en France ?

    Banalité du mal

    En sortant de la mairie, je me suis rappelé une autre situation semblable : il y a longtemps, accompagnant quelqu’un pour l’aider à obtenir un titre de séjour, je me suis retrouvé, à la Préfecture de Paris, devant un employé qui ne semblait parler aucun mot d’aucune autre langue que le français. Après avoir aidé la personne que j’accompagnais, je me suis pris au jeu d’aider d’autres immigrés. J’ai traduit ainsi, de l’espagnol, l’anglais ou l’italien, les propos qu’adressaient des étrangers à peine arrivés en France à cet employé, point désagréable, chargé de délivrer des numéros pour les faire attendre afin qu’ils voient d’autres employés. Au bout d’un moment, comme je traduisais les dires d’un homme africain qui parlait anglais, l’employé a précisé le sens d’une phrase. Comprenant soudain qu’il parlait l’anglais aussi bien que moi, je lui ai demandé pourquoi il m’avait laissé traduire ce que disait la douzaine d’immigrés précédents que j’avais aidés.

    Sa réponse avait été aussi définitive que celle donnée par l’employée de la mairie : une directive demandait de ne pas aider les étrangers dans leurs démarches.

    Comme la dizaine d’employés de la mairie qui avaient suivi mes différentes discussions sans intervenir, cet homme, dont le travail consistait à aider des étrangers dans leurs démarches, avait accepté, sans réfléchir, une directive qui lui recommandait de ne pas le faire.
    Je ne saurais jamais qui pense, décide et rédige ces directives absurdes et xénophobes. Mais que faire devant ces hommes et ces femmes, employés municipaux, gendarmes, policiers, dont les visages parfois n’inspirent aucune antipathie, aucune crainte, et qui pourtant appliquent ces ordres monstrueux ?

    Santiago Amigorena est un écrivain et réalisateur argentin établi en France et naturalisé français. Il a notamment publié Le Ghetto intérieur (P.O.L, 2019).

    #xénophobie_d'État

  • Etats-Unis : quatre laboratoires, accusés d’avoir alimenté la crise des opiacés, prêts à payer 26 milliards de dollars pour solder les litiges
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/07/21/etats-unis-quatre-laboratoires-accuses-d-avoir-alimente-la-crise-des-opiaces

    S’il se confirme, cet accord sera le plus important de l’épique bataille juridique engagée par des Etats américains pour faire payer les entreprises accusées d’avoir produit et promu les médicaments opiacés.

    Accusées d’avoir contribué à la crise des opiacés qui ravage les Etats-Unis, quatre sociétés pharmaceutiques américaines sont prêtes à payer 26 milliards de dollars pour solder des milliers d’actions en justice intentées contre elles par de nombreux Etats américains.
    Le laboratoire Johnson & Johnson a accepté de payer 5 milliards sur neuf ans, et les distributeurs McKesson, Cardinal Health et AmerisourceBergen, 21 milliards sur dix-huit ans, avec l’espoir de solder près de 4 000 actions en justice intentées par des dizaines d’Etats américains et collectivités locales, dans le cadre d’une proposition d’accord à l’amiable « historique », a annoncé, mercredi 21 juillet, Letitia James, procureure générale de l’Etat de New York.

    Ces quatre sociétés « ont non seulement contribué à déclencher la crise, mais elles ont continué à l’attiser pendant plus de vingt ans », a-t-elle déclaré. « Aujourd’hui, nous les tenons pour responsables et nous injectons des milliards de dollars dans les communautés à travers le pays », s’est-elle félicitée.

  • Mort de #Steve_Maia_Caniço : un commissaire de #police mis en examen
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/07/20/mort-de-steve-maia-canico-un-commissaire-de-police-mis-en-examen_6088929_322

    Grégoire Chassaing était chargé du dispositif d’ordre le 21 juin 2019, lorsque le jeune homme de 24 ans avait chuté dans la Loire après une charge policière.

    Les policiers avaient [tiré] 33 grenades lacrymogènes, 12 balles de défense (LBD) et 10 grenades de désencerclement (...)

    Six personnes physiques et deux personnes morales sont convoquées par le juge d’instruction dans cette affaire, d’ici à la fin du mois de septembre. Outre les deux policiers, il s’agit de la maire (PS) de Nantes, Johanna Rolland, de son ancien adjoint à la sécurité Gilles Nicolas, de l’ancien préfet de Loire-Atlantique, Claude d’Harcourt, ainsi que du directeur de cabinet du préfet en poste au moment des faits. La mairie de Nantes et Nantes Métropole sont également convoquées en tant que personnes morales.

    La mairie de Nantes avait été mise en cause dès le début de l’affaire [mais seulement] en raison de l’absence de barrières le long de la Loire près du lieu de la fête. Selon les témoignages recueillis, la chute du jeune homme aurait bien eu lieu « dans la zone dépourvue de barriérage [sic] concernée par quatre autres chutes concomitantes à l’intervention de la police », selon le parquet.

    #justice

  • La question migratoire revient au Conseil européen
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/06/23/la-question-migratoire-revient-au-conseil-europeen_6085347_3210.html

    La question migratoire revient au Conseil européen. La proposition d’un « pacte global pour la migration » présentée par la Commission en septembre 2020, reste bloquée, même si les Vingt-sept se sont mis d’accord sur certains aspects du projet, comme l’Agence européenne sur l’asile. La discussion entre les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne, réunis en sommet jeudi 24 et vendredi 25 juin, promettait, selon leur entourage, d’être rapide mais elle traduit, en tout cas, l’inquiétude des uns et des autres. Alors que la météo s’améliore et que la pandémie du Covid-19 recule, le dossier de la migration revient, en effet, au premier plan. En Italie, en Grèce, en Espagne, mais aussi en Lituanie qui a vu arriver récemment, à sa frontière avec la Biélorussie, quelque 400 réfugiés, irakiens, syriens et afghans notamment. « Ce n’est pas beaucoup, mais ça change la perception de l’est sur les sujets migratoires », confie-t-on à la Commission.
    Selon les dernières données de l’agence Frontex, les tentatives de franchissement sont partout à la hausse par rapport à 2020, sauf en Méditerranée orientale (6 215 depuis le début de 2021, soit - 47 %). Elles ont augmenté de 151 % en Méditerranée centrale (15 717) et de 104 % (14 723) dans les Balkans occidentaux.
    Privilège abonnés Les pays d’immigration secondaire, comme la France ou l’Allemagne, qui reprochent toujours à l’Italie ou à la Grèce de ne pas contrôler suffisamment leurs frontières s’inquiètent aussi. « Je ne crois pas qu’il y ait le moindre progrès en Italie pour l’instant », insiste un diplomate d’un pays du nord.
    En Allemagne, on redoute que la question ne vienne polluer la campagne électorale en vue du scrutin législatif de septembre. « Le pays enregistre en ce moment un peu moins de 400 demandeurs d’asile par jour, comme avant le Covid », indique une source. La chancelière Angela Merkel a échangé sur le sujet avec le président Emmanuel Macron, qu’elle recevait à dîner vendredi 18 juin, et avec Mario Draghi, le président du Conseil italien, qui s’est rendu à Berlin lundi. A cette occasion, la chancelière a souligné la nécessité de maintenir une coopération étroite avec la Turquie. Pour le premier ministre italien, le sujet est politiquement inflammable et il avait tiré la sonnette d’alarme les 24 et 25 mai, lors de la précédente rencontre entre les Vingt-Sept. « On a mis le sujet à l’ordre du jour par correction pour Draghi, mais il ne faut pas en attendre trop », confie toutefois une source à Bruxelles.
    La proposition d’un « pacte global pour la migration » présentée par la Commission en septembre 2020, reste bloquée, même si les Vingt-sept se sont mis d’accord sur certains aspects du projet, comme l’Agence européenne sur l’asile. La présidence portugaise de l’Union ne comptait pas faire de ce thème une priorité. Quant à la Slovénie, qui lui succédera le 1er juillet, elle est désormais rangée, avec la Hongrie et ses partenaires du Groupe de Visegrad, dans le camp des opposants à une politique coordonnée et solidaire. Entre les Européens de l’Est qui refusent de prendre leur part du fardeau et les pays du Sud qui ne veulent pas assumer seuls la responsabilité de l’accueil des migrants, le débat semble inextricable. Pendant ce temps, l’Europe forteresse se constitue, la Grèce construit un mur aux allures trumpiennes sur la frontière avec la Turquie, les refoulements illégaux de demandeurs d’asile se multiplient et tant le Haut-Commissariat aux réfugiés que l’Organisation internationale pour les migrations lancent un avertissement : la détérioration constante des conditions de vie des migrants en Libye, couplée au retour du beau temps, pourrait entraîner de nouvelles vagues migratoires. D’autant que les canaux légaux promis par les Européens restent une autre chimère.
    L’International Rescue Committee insiste de son côté sur les conditions de détention « horribles » dans des centres de détention libyens en proie à la violence, ce qui ne peut qu’inciter des migrants à tenter des traversées qui ont déjà entraîné la mort de plus de 500 personnes cette année. Faute d’accord possible sur le pacte et les sujets qui divisent, les dirigeants tenteront au moins d’avancer sur ceux qui feraient consensus. En l’occurrence, le renouvellement de l’accord de coopération conclu avec la Turquie en 2016. La Commission aimerait que les Etats membres participent au financement de la « facilité » mise en place pour aider financièrement Ankara à accueillir et à gérer les réfugiés, comme ils l’ont fait en 2015 et 2016 (à hauteur de la moitié du total de 6 milliards d’euros).
    Les Vingt-sept ne le voient pas de cet œil. « Le budget pluriannuel de l’Union européenne vient d’être renouvelé [pour la période 2021-2027], il y a de l’argent et donc il n’y a aucune raison que les Etats membres mettent de nouveau au pot », confie un diplomate. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, a annoncé, mardi 22 juin, qu’elle ferait une proposition aux Vingt-sept à l’occasion du Conseil. Elle se verra peut-être objecter que les politiques d’asile, de migration et de contrôle des frontières disposeront, pour la période 2021-2027, d’un budget de 18 milliards qui vient d’être adopté par le Conseil. Le principe du renforcement de la coopération avec les pays tiers, et notamment la Libye et la Tunisie, semble, lui, entériné, avec un budget d’un milliard par an. « Il s’agit de mettre en place des leviers, c’est-à-dire conditionner nos financements ou la délivrance de visas à la coopération avec les pays tiers », résume un diplomate. Paris et Rome se sont entendus sur une liste d’actions à négocier avec des pays tiers – lutte contre les trafiquants, le retour des déboutés du droit d’asile, le « traitement des causes du départ ». Ils tentent de rallier d’autres pays à ce projet, évoqué, comme d’autres, depuis un long moment.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#libye#tunisie#pacteglobal#politiquemigratoire#sante#demandeurdasile#frontiere#immigration#pandémie

  • Le Sénat vote un droit de veto aux maires qui veulent s’opposer à l’implantation d’éoliennes
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/18/le-senat-donne-un-droit-de-veto-aux-maires-qui-veulent-s-opposer-a-l-implant

    Ce vote va contre l’avis de la ministre de la transition écologique, Barbara Pompili. Il y a cependant des chances que l’amendement disparaisse dans la navette parlementaire, les députés ayant le dernier mot.

  • Covid-19 : passe sanitaire européen, le feu vert définitif
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/06/09/covid-19-feu-vert-definitif-pour-le-passe-sanitaire-europeen_6083455_3244.ht

    Covid-19 : passe sanitaire européen, le feu vert définitif. Destiné à faciliter les déplacements au sein de l’Union européenne, le certificat sanitaire a été approuvé, mardi, par le Parlement européen. Il doit entrer en vigueur à partir du 1er juillet pour douze mois.L’horizon se dégage pour les voyages au sein de l’Union européenne (UE) cet été, malgré la pandémie de Covid-19. Les députés européens ont donné leur accord définitif, mercredi 9 juin, au certificat Covid numérique, destiné à faciliter les déplacements cet été au sein de l’UE. A charge désormais aux Etats membres de le mettre en place d’ici au 1er juillet, pour une durée de douze mois. Délivré gratuitement par les autorités nationales, ce certificat sera disponible au format numérique ou papier et contiendra un QR code. Le document attestera qu’une personne a été vaccinée contre le Covid-19, qu’elle a passé un test (dont le résultat est négatif) ou qu’elle est immunisée (à la suite d’une infection). Il doit permettre d’éviter de faire des quarantaines dans les pays de destination. Lors d’un vote, mardi, dont le résultat a été dévoilé mercredi, les eurodéputés, dont au moins la moitié sont présents à Strasbourg, tandis que les autres ont voté à distance, ont largement adopté, par 546 voix pour (93 voix contre, 51 abstention), ce système de certificat commun. « Après un temps record de négociations, moins de deux mois, nous avons réussi », s’est félicité l’eurodéputé socialiste espagnol Juan Fernando Lopez Aguilar, rapporteur de ce texte qui, selon lui, « relance la liberté de mouvement des citoyens européens ». « Il est LA réponse européenne permettant de mettre fin au patchwork de règles différentes », s’est réjouie la centriste française Nathalie Colin-Oesterlé. Malgré un large vote favorable, plusieurs eurodéputés ont toutefois émis des réserves quant à la protection des données personnelles. L’eurodéputée écologiste française Michèle Rivasi a estimé qu’il ouvrait « un nouveau risque en manière de traçabilité ». Par ailleurs, « ce certificat n’est pas consolidé par la gratuité des tests [à l’échelle communautaire] (…), il ouvre donc la voie à des risques de discrimination », a regretté la socialiste française Sylvie Guillaume.
    Lors d’un débat, mardi, dans l’hémicycle du Parlement européen, à Strasbourg, le commissaire à la justice, Didier Reynders, a encouragé les Etats à émettre déjà de tels certificats pour éviter un embouteillage dans les procédures au début de l’été. Selon lui, « plus d’un million de citoyens ont déjà reçu ces certificats et beaucoup d’autres suivront dans les semaines et les mois à venir ». Bulgarie, Croatie, République tchèque, Danemark, Allemagne, Grèce, Pologne, Lituanie et Espagne ont commencé à en délivrer. En France, le passe sanitaire est entré en vigueur mercredi.
    Si le texte européen encadrant ce certificat Covid concerne la libre circulation, les Etats membres peuvent utiliser ce document à d’autres fins (festivals, concerts, rencontres sportives…) dans le cadre de leur législation nationale. La Commission européenne a également promis 100 millions d’euros – une somme insuffisante, d’après les eurodéputés favorables à une gratuité – pour l’achat de tests de dépistage contre le Covid-19, qui, s’ils sont pris en charge par la Sécurité sociale en France, peuvent être très coûteux dans certains pays.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#sante#passeportsanitaire#vaccination#frontiere#circulation#france#tourisme

  • Le pied de nez de Signal à Cellebrite, l’entreprise qui exploite les téléphones pour les forces de l’ordre
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/04/22/le-pied-de-nez-de-signal-a-cellebrite-l-entreprise-qui-exploite-les-telephon

    L’un des principaux développeurs de Signal, Moxie Marlinspike, a découvert une vulnérabilité dans des outils utilisés par l’entreprise israélienne. Le jeu du chat et de la souris entre les forces de l’ordre et les entreprises fournissant des services chiffrant les données de leurs utilisateurs se poursuit. La dernière manche vient d’être jouée par Signal : une messagerie sécurisée, considérée par beaucoup comme l’application la plus sûre pour y tenir des discussions, et vers laquelle beaucoup d’utilisateurs (...)

    #Cellebrite #Signal #WhatsApp #cryptage #smartphone #police #écoutes #hacking (...)

    ##surveillance

  • A Djibouti, une vingtaine de migrants meurent noyés, jetés à la mer par des passeurs
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/03/04/a-djibouti-une-vingtaine-de-migrants-meurent-noyes-jetes-a-la-mer-par-des-pa

    A Djibouti, une vingtaine de migrants meurent noyés, jetés à la mer par des passeurs. Des survivants, soignés par l’OIM dans la ville djiboutienne d’Obock, ont raconté qu’au moins deux cents migrants étaient entassés dans leur bateau, qui a quitté Djibouti mercredi matin.
    La zone entre Djibouti et le Yémen a été à nouveau le théâtre d’un drame mercredi. Au moins vingt migrants sont morts après que des passeurs ont jeté des dizaines de personnes à la mer, a annoncé jeudi 4 mars l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).Des survivants, soignés par l’OIM dans la ville djiboutienne d’Obock, ont raconté qu’au moins deux cents migrants étaient entassés dans leur bateau, qui a quitté Djibouti mercredi matin. « Trente minutes après le départ les passeurs ont forcé environ quatre-vingts personnes à se jeter à l’eau », précise l’OIM. dans un communiqué transmis jeudi.Seules soixante personnes ont regagné le rivage, ajoute Yvonne Ndege, porte-parole de l’OIM pour l’Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique. « Les survivants pensent qu’au moins vingt personnes ont été tuées. Certains sont toujours portés disparus. Cinq corps ont été retrouvés sur la côte » de Djibouti, a déclaré Mme Ndege.« Nous travaillons étroitement avec les autorités djiboutiennes pour porter assistance aux migrants, mais la tragédie de mercredi est une preuve supplémentaire que des criminels continuent d’exploiter pour l’argent des personnes prêtes à tout pour améliorer leurs conditions de vie, sans considération pour les conséquences », ajoute dans ce texte Stéphanie Daviot, responsable de l’OIM à Djibouti.
    Le détroit de Bab El-Mandeb, qui sépare Djibouti du Yémen, donne lieu à un trafic de migrants et de réfugiés dans les deux sens, des Yéménites fuyant la guerre et des Africains allant tenter leur chance dans la Péninsule arabique. Il s’agit du troisième incident de ce type ces six derniers mois, note l’OIM. En octobre, huit migrants éthiopiens sont morts dans des circonstances similaires et douze autres ont été portés disparus. Ils faisaient le chemin inverse, quittant le Yémen pour Djibouti, après avoir échoué dans leur tentative de rejoindre l’Arabie saoudite en raison des fermetures de frontières imposées par la pandémie de Covid-19.

    #Covid-19#migration#migrant#djibouti#arabiesaoudite#yemen#sante#mortalite#parcourmigratoire#frontiere#OIM#trafic#refugie

  • Amazon, premier client de La Poste... et premier concurrent
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/01/amazon-premier-client-et-premier-concurrent-de-la-poste_6013695_3234.html

    Depuis bientôt trois ans, le géant du commerce en ligne s’est développé à bas bruit en France, dans un nouveau métier, celui du tri et de la livraison de paquets. Les Parisiens l’ignorent en général, mais c’est souvent Amazon et ses sous-traitants, et non plus La Poste, qui gèrent et distribuent les produits achetés sur le site du géant américain. Des stations comme celle de Vélizy, il en détient neuf dans l’Hexagone, auxquelles s’ajoutent deux centres de tri de 30 000 m2. D’autres ouvertures suivront pour mailler le territoire.

    « Nous sommes tout jeunes dans le métier », explique Ronan Bolé, le président d’Amazon France Logistic. Mais la firme américaine gère déjà dans l’Hexagone entre 20 % et 30 % de ses colis, soit autant que ce qu’elle confie à La Poste, son partenaire historique.
    Lire aussi Amazon étend son maillage logistique en France au grand dam des distributeurs historiques

    Pour l’opérateur public, c’est autant de manque à gagner. Lucide, le patron de La Poste, Philippe Wahl, résume le paradoxe : « Amazon est notre premier client, mais aussi notre concurrent. » Le PDG a fait du développement de l’e-commerce la planche de salut de son groupe. Au deuxième trimestre, le commerce électronique a encore progressé de près de 13 %. Quelque 92 % des foyers ont reçu un colis en 2017. Et ce n’est qu’un début, les ventes sur Internet ne pesant encore que 9,4 % dans l’ensemble du commerce en France.

    #Amazon #Logistique #France