Chypre prépare un inévitable contrôle strict des capitaux

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  • Chypre prépare un inévitable contrôle strict des capitaux
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    Ah, tiens, voilà les Turcs…

    Le contrôle du mouvement des capitaux est rendu plus simple aujourd’hui que jadis par l’aspect électronique et virtuel de la monnaie. Bloquer un programme informatique est plus aisé que de traquer des mallettes aux frontières. Chypre étant une île, les contrôles de ces « mallettes » pourraient en être également facilités, d’autant que les restrictions de retrait seront instaurées. Mais la république de Chypre a une frontière terrestre avec la zone occupée par la Turquie. Déjà, le régulateur bancaire de la république turque de Chypre du Nord (RTCN) a prévenu ses banques de se préparer à un afflux de dépôts en provenance du sud . D’autant que le système bancaire nordiste, accolé au système turc, est une porte de sortie idéale vers le reste du monde, malgré le blocus officiel dont il est l’objet. Sans doute, cet afflux sera moindre si Chypre reste dans la zone euro. En réponse, on peut imaginer que le gouvernement décide de fermer les points de passage autorisés entre les deux zones. Dans ce cas, la frontière est quasi infranchissable, car elle est très militarisée depuis 1974. Mais on imagine qu’Ankara protestera fermement.

    (…)

    Pour la zone euro, les conséquences ne seront pas non plus anodines. Pour la première fois, elle sera coupée en deux. Les citoyens chypriotes auront la même monnaie que les autres, mais pas les mêmes droits de s’en servir. Ce sera, quoi qu’on en dise, un vrai coup porté au projet de l’Union économique et monétaire qui visait précisément à en finir avec les restrictions monétaires nationales. Certes, on ne cessera de répéter que « Chypre est un cas spécial », mais les petits pays de la zone euro qui connaissent des difficultés comme la Slovénie, risque de pâtir de la situation. Les investisseurs, pour éviter de se retrouver « piégés » comme à Chypre, y regarderont à deux fois avant de placer leurs fonds dans ces pays qui, pourtant, en ont besoin. Dans les pays candidats à l’euro, également peu peuplés, comme la Lettonie, la Lituanie ou l’Islande, les populations pourraient également y réfléchir à deux fois avant d’approuver l’entrée dans la zone euro. La confiance et la sécurité liées à la détention de l’euro prendront sans doute un rude coup dans cette décision aujourd’hui inévitable.