On en était resté aux impayés, maintenant ce sont les trop-perçus…
Défense : quand le système #Louvois verse 100 millions d’euros de solde en trop aux militaires
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C’est l’histoire d’un énorme bug dans Louvois, le désormais fameux système de paiement des soldes du ministère de la Défense. Un bug qui persiste depuis plus d’un an. Certains militaires doivent rembourser au ministère de la Défense 100 millions d’euros de trop perçus. Récit d’un désastre.
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Un gag ou un sketch à la Coluche... Le ministère de la Défense a décidément mal à maîtriser son système informatisé de paiement des soldes Louvois. C’est le secrétaire général pour l’administration (SGA), Jean-Paul Bodin, qui le révèle devant les députés de la commission de l’Assemblée nationale : « nous devons faire face à des trop-versés d’environ 100 millions d’euros, ainsi qu’à toute une série de reprises d’avance de solde qui n’ont pas été effectuées en 2012, des erreurs d’imputation ou des doubles paiements d’indemnités ». Selon Jean-Paul Bodin, 65 % des cas portent sur des « sommes inférieures à 5.000 euros ».
Et donc, 35% des dossiers portent sur des sommes supérieures à 5.000 euros.
« Les dossiers les plus sensibles sont ceux dont les sommes excèdent ce montant et, a fortiori, 15.000 euros, explique le SGA. Un plan sera mis en place pour récupérer ces trop-perçus en étalant le remboursement dans le temps ». Mais assez rapidement : l’objectif est d’avoir effectué « cette récupération d’ici un an, si cela est possible », bien que ce moratoire sur les trop-perçus a été décidé « pour ne pas fragiliser les familles ». Le ministère a également mis en place « une procédure adaptée pour traiter les problèmes d’imposition en vue des déclarations d’impôt sur le revenu ». A suivre.
Sur les responsabilités,
(…) réponse qui n’a évidemment pas calmé les députés. "Votre absence de réponse à la question des responsabilités est inacceptable !", s’est écrié le député de l’Union des démocrates et indépendants du Tarn, Philippe Folliot. Jean-Paul Bodin a donc tenté une explication : "le système d’information n’a pas été complètement renseigné au plan local. Par ailleurs, le calculateur a mal fonctionné, ce qui engage la responsabilité de ceux qui l’ont conçu et mis en place. Mais il y a aussi une responsabilité dans la conduite des réformes, au niveau des états-majors et de l’administration centrale. Nous sommes donc tous concernés. J’assume ma part de responsabilité, ayant moi-même présidé, en tant que directeur-adjoint de cabinet, plusieurs réunions sur ce dossier, au cours desquelles avaient été notamment données des instructions très précises de cadencement de la réforme et prise la décision de retarder de deux ans la fermeture des CTAC".
Et de préciser que "toutes les décisions de « bascule » (vers Louvois, ndlr) ont été collectives, présentées par l’ensemble du ministère au ministre, après plusieurs mois de paye en double et après que l’accord des uns et des autres ait été recueilli". Et pourtant, en septembre 2010, un audit réalisé par la direction générale des systèmes d’information et de communication (DGSIC), constate que « Louvois se révèle peu robuste, difficilement maintenable et exploitable ». "Cela est dû à la complexité du domaine et aux choix techniques au niveau de sa mise en œuvre dans son environnement fonctionnel", précise a posteriori le patron du SGA.
Et pour finir, la Tribune se livre à un peu de name dropping :
Et les industriels ? Trois marchés ont été notifiés, dont un le 16 mai 2007 à la société Steria pour définir les choix d’architecture du système d’information et un autre le 21 février 2008 à Eurogroup et MC2I pour l’assistance à maîtrise d’ouvrage. De plus, une mission d’intégration entre Louvois et les Systèmes d’Information des Ressources Humaines (SIRH) a été confiée à Steria en mai 2008.