• Attaques terroristes à Paris – qui en profite ?
    Par Pepe Escobar. Article publié dans AsiaTimesOnline, le 17 novembre 2015 traduit par Par Jean-François Goulon
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/181115/attaques-terroristes-paris-qui-en-profite

    Jusqu’à ce très sinistre jour où les « soldats du Califat » ont frappé « la capitale de l’abomination et des perversions » – formule de l’EIIL/EI/Daech pour ses attaques contre Paris – le Président français François Hollande et son insupportable poseur de ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, étaient catégoriques : Assad doit partir.

    Pour l’Elysée, Assad équivaut Daech.

    Pour prendre la mesure de l’incohérence de l’administration de François Hollande, aucun de ses conseillers formés à l’ENA ne lui a dit qu’il était encore plus à côté de ses pompes que d’habitude.

    La Russie et l’Iran ont prouvé qu’ils avaient raison avec les actions du « 4+1 » (Russie, Syrie, Iran, Irak, plus le Hezbollah) sur le terrain et dans les airs, combattant toutes les déclinaisons du djihadisme salafiste, « modérées » ou autres.

    Et même l’administration Obama – après de multiples réunions entre le Secrétaire John Kerry et le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov – corrige son approche. Cela a culminé avec ces 35 minutes chargées de sens où Obama et Poutine se sont rencontrés, dimanche, en tête-à-tête autour d’une table à l’écart, lors du G20 d’Antalya.

    Devinez qui est resté aligné sur Hollande jusqu’à la dernière minute tragique : la matrice idéologique de toutes les variantes du djihadisme salafiste, l’Arabie Saoudite wahhabite et les laquais du Golfe. La « récompense » de la part du gouvernement français : plein de juteux contrats d’armement. ICI se trouve une liste partielle, en plus de l’armement irréductible par la France des « rebelles modérés ».

    Voici donc comment la France « socialiste » – le pire des gros-mots à Washington – livre sa propre GMCT (Guerre mondiale contre la terreur) : en faisant pleuvoir des Rafales sur Doha [la capitale du Qatar], facilitateur de « rebelle modéré », et avec Riyad [la capitale de l’Arabie Saoudite] qui arme les djihadistes salafistes, ses meilleurs clients. Les affaires, comme on peut s’y attendre, fleurissent.

    Il a fallu un carnage sans précédent à Paris pour que Hollande, Fabius et le Premier ministre Valls sortent de leur torpeur et s’aperçoivent dans quel sens soufflait le vent – mortel. Désormais, c’est la « guerre ». Elle est « sans merci ». Et elle est contre l’EIIL/EI/Daech.

    Déjà à Vienne, samedi, Lavrov et Kerry – secondé par les laquais habituels, dont certains avec réticence – se sont finalement mis d’accord pour désigner Jabhat al-Nosra, alias al-Qaïda en Syrie [le Front al-Nosra], comme terroristes, et non comme « rebelles modérés ».

    Et pourtant, peu se souviendront à l’Ouest du poseur Fabius faisant l’éloge d’al-Nosra, il y a tout juste quelques semaines : « Ils font un bon boulot » en Syrie.

    Hollande, immédiatement après l’inauguration de la version française de la « guerre contre la terre entière » déclarée par Bush en 2001, a bombardé Rakka, la capitale du faux « Califat ». Fabius, à Antalya, a défendu cette décision comme étant « politique » : la France se devait d’être « présente et active » à la suite des massacres de Paris.

    « Active » devrait être interprété, au mieux, comme « auparavant réservée ». Mais, « politique » ? Pas vraiment ; plutôt à la limite illégale. L’EIIL/EI/Daech n’est pas un Etat – autant qu’ils se définissent eux-mêmes comme étant un « Califat ». A supposer que la loi internationale s’applique toujours, le droit de « légitime défense » invoqué par la France est illégal. Sans mentionner le fait que Paris n’a pas été invité par Damas à frapper à l’intérieur du territoire syrien, contrairement à la force arienne russe.

    Finalement tiré de son coma, le gouvernement français devait frapper Rakka, parce que, après tout, le monde entier l’observe. Des assauts coordonnés de la police ont fait irruption dans toute la France, de Toulouse à Grenoble et à Calais. L’unique porte-avions à propulsion nucléaire de la France – et pire catastrophe (navale) de l’Europe – le Charles de Gaulle, quittera Toulon jeudi pour le Golfe Persique. Hollande a fièrement fait l’éloge de cette mission : cela « accroît la puissance de feu de Paris ».

    De la torpeur à la détermination… Mais pourquoi seulement maintenant ? (...)

  • Attentats de Paris : Daech a créé une nouvelle façon de faire la guerre
    15 novembre 2015 |
    Par Patrick Cockburn. Article publié dans The Indenpendent, le 15 novembre 2015 : Paris attack : Isis has created a new kind of warfare | traduction Jean-François Goulon
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/151115/attentats-de-paris-daech-cree-une-nouvelle-facon-de-faire-la-guerre#

    (...) Personne, dans le monde extérieur, n’a vraiment prêté attention aux milliers de Chiites irakiens qui étaient alors tués ou qui se sont fait tuer, depuis, dans des attaques terroristes de Daech en Irak. Selon Iraki Body Count, un site internet indépendant,le nombre de civils tués en Irak a bondi de 4.623 en 2012 à 9.473 en 2013 et à 17.045 en 2014 ; dans une large proportion, les victimes des poseurs de bombes et des bourreaux de Daech étaient chiites. Cette sauvagerie se répète maintenant dans les rues de Paris et d’Ankara, où 102 manifestants pour la paix furent tués par deux attaquants suicides le 10 octobre dernier.

    Cela fait partie du manuel tactique de Daech : mener des représailles contre tout opposant et par tous les moyens, avec pour objectif de faire acte de défit de façon spectaculaire, leur garantissant de faire la une des médias internationaux. C’est ainsi que l’EI a réagi contre les frappes aériennes américaines, qu’il ne pouvait empêcher militairement, en diffusant des vidéos macabres de décapitations de journalistes et de travailleurs humanitaires américains. Lorsque ces décapitations cessèrent d’avoir l’effet de choc initialement prévu ; Daech a brûlé vif un pilote jordanien, enfermé dans une cage.(...)

  • Ce qu’implique l’invitation de l’Iran aux pourparlers sur la Syrie
    Par M.K. Bhadramumar. Article publié le 28 octobre 2015 dans AsiaTimesOnline : What it means to invite Iran to key Syria talks
    traduit le 29 octobre 2015, par Jean-François Goulon
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/291015/ce-qu-implique-l-invitation-de-l-iran-aux-pourparlers-sur-la-syrie

    Dans ce contexte régional, l’inclusion de l’Iran au processus de paix syrien constitue une fois encore un revers politique et diplomatique pour Israël (après son lamentable échec à faire échouer l’accord nucléaire avec l’Iran). Israël est maintenant le seul pays majeur au Moyen-Orient qui reste à l’extérieur de la tente à observer ce qui s’y passe – bien que les Israéliens aient des enjeux très importants dans le règlement syrien. Le temps est venu pour Israël de faire une sérieuse introspection pour comprendre pourquoi ils sont encore complètement en dehors du coup.

    En effet, cela arrive comme un double coup de massue pour Israël, alors que mercredi matin, la Russie a mené ses premières frappes contre des cibles dans sud de la Syrie près du Plateau du Golan. Manifestement, c’est un signal sans ambiguïté en direction d’Israël de rester en dehors de l’espace aérien syrien. Les Israéliens ont jusqu’à présent laissé entendre – sans que Moscou ne le conteste – qu’ils avaient un arrangement avec la Russie concernant ses opérations dans l’espace aérien du sud de la Syrie. Ce n’est apparemment pas le cas, comme le signalent ces attaques russes près du Golan.

    La Russie a maintenant établit avec efficacité une « zone d’exclusion aérienne » au-dessus de la Syrie, qui dépouille Israël de points d’accès, non seulement contre des cibles en Syrie mais également au Liban. En attendant, on rapporte que la Russie achemine en Méditerranée orientale le très gros croiseur lance-missiles Moskva, équipé de soixante-quatre missiles antiaériens à longue portée S-300.

    En tout état de cause, les alignements dans la politique au Moyen-Orient ont spectaculairement changé avec le tout dernier retournement de la position des Etats-Unis, signifiant qu’ils étaient prêts à s’asseoir avec l’Iran pour discuter de la Syrie.

  • Poutine renforce le pouvoir d’Assad avant les pourparlers de paix sur la Syrie
    Par M.K. Bhadrakumar. Article publié le 22 octobre dans AsiaTimesOnline : Putin strengthens Assad’s hands ahead of Syria peace talks |
    traduit le 22 octobre 2015 | Par Jean-François Goulon
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/221015/poutine-renforce-le-pouvoir-d-assad-avant-les-pourparlers-de-paix-su

    (...) D’un autre côté, les conversations entre Poutine et les dirigeants turc et arabes, visant à les informer en détail de sa discussion avec Assad, transmettent un puissant message que, selon les estimations russes, Assad reste un chef d’Etat à part entière et en fonction, qu’il figure comme un protagoniste clé de tout processus politique et que ses intérêts ne peuvent pas être ignorés dans quelque processus politique que ce soit. Il ne fait aucun doute que la réalité de fond est également que les frappes aériennes russes ont renforcé le gouvernement syrien.

    En attendant, la Turquie regardera avec un malaise croissant les derniers rapports qui suggèrent que les Kurdes syriens pourraient ouvrir un « bureau » à Moscou. Un expert de très haut niveau sur le Moyen-Orient, Vitaly Naumkin, le directeur de l’Institut des Etudes Orientales à l’Académie des Sciences russe, a dit mercredi que les Kurdes syriens espèrent avoir une entité à eux sur leurs terres natales dans la partie septentrionale du pays, mais que le véritable problème est que les parties syriennes arabes préserveront à tout prix l’unité du pays et que, par conséquent, le rôle de la Russie sera celui de « médiateur ».

    Toutefois, on ne peut échapper à l’impression que Moscou se sent exaspéré par la duplicité de la position de la Turquie sur la question syrienne. Il se pourrait que la Turquie finisse aussi par recevoir le message et qu’elle réajuste prudemment sa position concernant Assad.

    Un haut responsable turc a déclaré à Ankara, lundi, que la Turquie veut bien accepter une transition politique dans laquelle Assad reste au pouvoir pendant six mois avant de se retirer. Manifestement, la Turquie s’est mise dans une impasse, étant donné qu’elle a parfaitement conscience qu’une confrontation directe avec la Russie est bien trop risquée.

    Quant à l’Arabie Saoudite, elle est déjà suffisamment dispersée au Yémen et il est peu probable qu’elle ennuie Moscou en changeant de vitesse pour étoffer les groupes rebelles opposés à Assad. Elle pourrait tout au plus leur accorder de généreuses liquidités. En tout cas, spéculer que l’Arabie Saoudite passerait à la vitesse supérieure pour rejouer en Syrie, dans les mois à venir, le « Djihad afghan » des années 80, va bien au-delà du domaine du possible.(...)

  • Syrie : les efforts de paix de la Russie prennent de l’envergurePar M.K. Bhadrakumar. Article publié le 26 octobre 2015 dans AsiaTimesOnline : Syria : Russia’s peace efforts acquire gravitas. traduit par Jean-François Goulon - 26 octobre 2015
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/261015/syrie-les-efforts-de-paix-de-la-russie-prennent-de-l-envergure

    La soudaine visite, dimanche, du Secrétaire d’Etat américain John Kerry en Arabie Saoudite et sa rencontre avec le Roi Salman dans son ranch à l’extérieur de Riyad peuvent être considérées comme une suite rapide de la conversation téléphonique qu’il a eue la veille avec son homologue russe Sergueï Lavrov.

    Lavrov a pris l’initiative d’appeler Kerry au téléphone, suite à la réunion de vendredi qu’ils ont eue à Vienne, en compagnie de leurs homologues turc et saoudien. Lavrov s’est également entretenu au téléphone, samedi, avec ses homologues iranien et égyptien.

    Il est évident que Lavrov et Kerry sont engagés dans ce qui semble de plus en plus un effort combiné qui se renforce mutuellement en vue d’étayer un plan de paix qui puisse être accepté par les acteurs extérieurs alignés avec eux, même si tous ne sont pas en phase par rapport à eux, ainsi que par les parties syriennes concernées. Il se pourrait que ce soit Lavrov le cerveau dans cette affaire, mais la priorité de Moscou est de travailler autant que possible avec Washington dans la mesure où les Américains y sont prêts – le terrain d’entente s’élargit progressivement – plutôt que de vouloir à tout prix démontrer sa supériorité.

    Les contours d’un plan de paix, aujourd’hui en lambeaux, pourraient émerger de ces consultations mouvementées. Prenez en considération les déclarations suivantes faites par le Président Vladimir Poutine, jeudi dernier à Sotchi (à la veille de la réunion de Vienne entre Kerry et Lavrov) :

    Je suis sûr que les opérations militaires russes [en Syrie] auront l’effet positif nécessaire sur la situation, en aidant les autorités syriennes à créer les conditions des actions ultérieures pour parvenir à un règlement politique.
    Voici ce que nous croyons devoir faire pour soutenir un règlement à long-terme […] Tout d’abord, libérer les territoires syrien et irakien des terroristes […] Et pour le faire, nous devons joindre toutes les forces – les armées syrienne et irakienne, la milice kurde, divers groupes d’opposition qui ont vraiment apporté une contribution réelle dans la lutte contre les terroristes – et coordonner les actions des pays, à l’intérieur comme à l’extérieur de cette région, contre le terrorisme.
    Deuxièmement, une victoire militaire contre les seuls partisans de la lutte armée […] créera les conditions pour la chose principale, à savoir le commencement d’un processus politique avec la participation de toutes les forces patriotiques saines de la société syrienne […] L’effondrement du gouvernement syrien ne fera que mobiliser les terroristes. Dans l’immédiat, au lieu de saper les autorités syriennes, nous devons les renforcer, les raviver, en renforçant les institutions de l’Etat dans la zone de conflit.
    Bien sûr, les dirigeants syriens doivent établir des contacts de travail avec ces forces de l’opposition qui sont prêtes au dialogue. Telle que je comprends la réunion [que j’ai eue mardi] avec le Président Assad […], il est prêt à un tel dialogue. »

    #Russie #Lavrov #Poutine #Kerry

  • La Grèce se tourne vers la Russie alors que les discussions avec l’Europe vacillent
    Par Liz Alderman. Article publié le 30 mars 2015 dans The Australian Financial Review : Greece turns to Russia as talks with Europe falter [traduction : JFG-QuestionsCritiques].
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/010415/la-grece-se-tourne-vers-la-russie-alors-que-les-discussions-avec-l-e

    Avec la perspective d’un défaut de la Grèce qui se précise, le Premier ministre Alexis Tsipras se prépare à rencontrer la semaine prochaine le président russe Vladimir Poutine, alors qu’un accord européen pour fournir une aide supplémentaire à Athènes se fait hésitant.

    Le moment choisi a soulevé des questions pour savoir si cette visite est un élément ordinaire de la politique étrangère à fronts multiples du nouveau gouvernement grec ou s’il s’agit d’un pivot vers la Russie en vue d’une aide financière au cas où les discussions entre la Grèce et les responsables européens s’effondrent purement et simplement.

    Les négociations entre un gouvernement grec qui se démène et ses créanciers ont à nouveau trébuché lundi dernier après que les dirigeants européens ont dit que le plan de réformes soumis ce week-end pour débloquer une nouvelle aide de 7,2 milliards d’euros ne correspond pas aux attentes. La Grèce a prévenu qu’elle pourrait se retrouver bientôt à cours d’argent après que Tsipras aura rencontré Poutine le 8 avril.

    ““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““
    Le ministre des Finances grec rencontrera dimanche la patronne du FMI
    AFP / 04 avril 2015
    http://www.romandie.com/news/Le-ministre-des-Finances-grec-rencontrera-dimanche-la-patronne-du-FMI/581557.rom

    Athènes - Yanis Varoufakis, le ministre grec des Finances, va rencontrer dimanche la directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde à Washington, a-t-on appris samedi de sources officielles concordantes.

    Le ministre des Finances Yanis Varoufakis rendra visite à la directrice générale du FMI Christine Lagarde à Washington dimanche pour une discussion informelle sur le programme de réforme du gouvernement grec, a simplement indiqué le ministère grec dans communiqué.

    Un porte-parole du FMI à Washington a confirmé samedi dans une déclaration écrite la rencontre de dimanche, en utilisant les mêmes termes que le ministère grec pour en expliquer la raison.

    Une seconde source gouvernementale grecque a ajouté que M. Varoufakis rencontrerait aussi des responsables du Trésor américain lundi. Il s’entretiendra avec Nathan Sheets, le sous-secrétaire au Trésor américain en charge des affaires internationales, a précisé à l’AFP l’entourage de M. Varoufakis.

    Cette visite précède deux importants groupes de travail de la zone euro, mercredi et jeudi, consacrés au cas de la Grèce.

    Elle survient aussi à quatre jours d’un versement important de la Grèce au FMI, 460 millions d’euros environ, alors que le doute a plané ces derniers jours
    sur la capacité du pays à honorer cette échéance.

  • Nous, les Grecs et les Allemands, devons réinventer notre avenir commun
    Par Yanis Varoufakis. Posté sur son blog, le 20 mars 2015 : Of Greeks and Germans : Re-imagining our shared future [traduction : JFG-QuestionsCritiques].

    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/210315/nous-les-grecs-et-les-allemands-devons-reinventer-notre-avenir-commu

    (...) Je me suis opposé aux plans de sauvetage de 2010 et de 2012 financés par les contribuables allemands et autres, parce que :

    ces prêts n’étaient en rien un plan de sauvetage pour la Grèce, mais un transfert cynique des pertes affichées par les banques privées vers les faibles épaules des citoyens grecs les plus fragiles. (Parmi les contribuables européens qui ont payé la note, combien savent-ils que plus de 90% de ces 240 milliards d’euros empruntés par la Grèce sont allés aux institutions financières, et non à l’Etat grec ou à ses citoyens ?) ;
    il était évident que, à un moment où la Grèce ne pouvait déjà pas rembourser ses emprunts existants, les conditions d’austérité pour accorder ces nouveaux prêts broieraient le revenu nominal de la Grèce, rendant notre dette encore moins viable ;
    le fardeau du « plan de sauvetage » ferait plier, tôt ou tard, les contribuables allemands et d’autres contribuables européens, une fois que les Grecs les plus faibles céderaient sous le poids de ces dettes gigantesques (alors que les riches Grecs avaient déjà transféré leurs dépôts vers Francfort, Londres, etc.) ;
    tromper les peuples et les parlements en présentant un plan de sauvetage bancaire comme un acte de « solidarité envers la Grèce » allait monter les Allemands contre les Grec, les Grecs contre les Allemands et, en fin de compte, l’Europe contre elle-même.

    En 2010, la Grèce ne devait pas un seul euro aux contribuables allemands. Nous n’avions pas le droit de leur emprunter, ou d’emprunter à d’autres contribuables européens, alors que notre dette n’était pas viable. Point ! (...)

    #Varoufakis

  • Le sort de la Grèce : entre les mains d’Angela Merkel ?
    Par Shawn Tully. Article paru dans Fortune, le 20 février 2015 : Greece’s fate : In Angela Merkel’s hands ? [traduction : JFG-QuestionsCritiques].
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/230215/le-sort-de-la-grece-entre-les-mains-d-angela-merkel

    L’économiste James Galbraith a récemment passé une semaine avec le ministre des finances grec Yanis Varoufakis. Il partage avec le magazine Fortune ce qu’il a appris en observant de l’intérieur la crise fiscale de cette nation.

    (...)
    Le 18 février, Varoufakis a présenté une demande officielle à l’Eurogroupe pour une extension de l’accord de prêt accordé à la Grèce. Une fois encore, les réponses divergentes ont laissé Galbraith perplexe.

    « Jean-Claude Juncker [le président de la commission] a dit que c’était un bon début », dit Galbraith. Il fait également remarquer que le vice-Chancelier allemand, Sigmar Gabriel, a dit que la lettre demandant l’extension du prêt était un « point de départ » pour négocier. Mais Schaüble a contredit Gabriel, rejetant la demande comme n’étant « pas une position substantielle ».

    « Je n’en croyais pas mes yeux », dit Galbraith. « C’est l’Allemagne, le gouvernement le plus puissant d’Europe ! ».

    Pour Galbraith, Les divisions en Allemagne, et entre les nations elles-mêmes, ont clairement montré que les dirigeants européens sont de piètres négociateurs. « Ils ont commis l’erreur de montrer à Yanis qu’ils jouent un jeu très dur, mais qu’ils ne jouent pas très bien, en ce qui concerne les aptitudes politiques de base ». Il rejète l’idée selon laquelle la position grecque est confuse. « Je pense que les Européens veulent prétendre qu’ils s’y perdent, mais c’est dans leur esprit que se trouve la confusion, pas dans la position grecque ».

    Pour Varoufakis et Galbraith, la politique mesquine l’emporte sur la saine économie. « Les acteurs institutionnels – le FMI, l’UE et la BCE – ont été constructifs », dit Galbraith. « Mais les créanciers, les acteurs actifs, sont les ministres des finances, et ils sont divisés et hostiles ».

    Le camp qui s’oppose fermement à un compromis comprend l’Espagne, le Portugal et la Finlande. « Leurs dirigeants vont bientôt être confrontés à des élections où l’opposition monte », dit Galbraith. « Ils sont terrifiés à l’idées que leurs opposants puissent être encouragés par la position grecque ». Par conséquent, rester au pouvoir à plus d’importance pour eux que sauver la zone euro.

    #Varoufakis #Grèce #Galbraith

  • SYRIZA : « Nous allons détruire de système oligarchique grec »
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/240115/syriza-nous-allons-detruire-de-systeme-oligarchique-grec

    Yanis Varoufakis , donné comme nouveau ministre des Finances de Syriza, est interviewé à Athènes par Paul Mason de Channel4(23 janvier 2015). (Transcription et traduction : JFG-QuestionsCritiques).

    Voir la vidéo sur le site de Channel 4 : ICI : http://www.channel4.com/news/we-are-going-to-destroy-the-greek-oligarchy-system

    Aujourd’hui, Yanis Varoufakis est professeur d’économie ; à partir de lundi prochain il pourrait être le ministre des Finances de Syriza. L’auteur du « Minotaure planétaire » et de la « Modeste proposition pour résoudre la crise de l’euro » répond aux questions de Paul Mason, chef de la rubrique économie de Channel 4, la grande chaîne de télévision indépendante britannique.

    Paul Mason : Que ferait un gouvernement Syriza dans les 100 premiers jours ?

    Yanis Varoufakis : Trois mesures. Premièrement, nous devons nous occuper de la crise humanitaire. Il est grotesque qu’en 2015, nous ayons des gens qui avaient un travail, une maison – certains avaient une boutique, il y a encore quelques années – et qui dorment dans la rue, le ventre vide. Il est inacceptable que des écoliers fassent leurs devoirs à la lueur d’une bougie parce que l’électricité a été coupée du fait que l’Etat a été mal inspiré de décider de taxer la propriété à travers les factures d’électricité. Ce sont des choses qui coûtent très peu d’argent et qui ont un impact symbolique, social et moral majeur. C’est l’une des trois pièces [de notre politique]. La deuxième chose que nous devons faire dans ce pays est de le réformer. Réformer en profondeur et réformer d’une façon qui s’attaque à ce que l’on appelle le « triangle criminel ». En Grèce, le triangle criminel [ou « triangle des combines » – NdT] comprend la partie achats de l’Etat, où vous avez des fournisseurs de l’Etat à la recherche de profits indus qui lui font payer des fortunes – par exemple, une autoroute grecque coûte trois fois plus cher à construire qu’une autoroute française, ce qui est inacceptable. Deuxièmement, la deuxième partie du triangle est formée des banquiers sans scrupules qui extorquent le maximum d’argent. Et troisièmement, les mass media qui sont tout le temps en faillite. Il faut donc se poser les bonnes questions, comme se demander comment ils parviennent à joindre les deux bouts quand ils n’ont jamais montré le moindre bénéfice.

    PM : On pourrait presque entendre les centristes européens s’écrier, « il y a là un parti de gauche qui touche à la liberté d’expression ! »

    YF : C’est le contraire. Nous sommes absolument attachés à la liberté d’expression, et la liberté d’expression en Grèce a été compromise par cette alliance contre nature entre des banquiers sans scrupules, des promoteurs et des propriétaires de médias qui deviennent la voix de ceux qui veulent parasiter les efforts productifs de tous les autres et vivre à leurs crochets.(...)

  • Charlie Hebdo : à qui profite le crime ?
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/090115/charlie-hebdo-qui-profite-le-crime
    Par Pepe Escobar. Article paru dans Asia Times Online ; le 8 janvier 2015 : Who profits from killing Charlie ? (traduction : JFG-QuestionsCritiques).

    Préparation et planification minutieuses ; Kalachnikovs ; lance-roquettes antichar portatif ; cagoules ; veste tactique couleur sable bourrée de chargeurs ; rangers ; fuite les doigts dans le nez dans une Citroën noire. Et, cerise sur ce gâteau mortel : soutien logistique impeccable basé à Paris pour mener cette opération à bien. Un ancien commandant militaire français, Frédéric Gallois, a souligné la parfaite application de la « technique de guérilla urbaine » (où sont ces fameux « experts » occidentaux en contre-terrorisme lorsque l’on a besoin d’eux ?)
    (...)
    Alors, cui bono en tuant Charlie ? Seuls ceux dont le programme est de diaboliser l’Islam. Pas même une bande de fanatiques au cerveau lavé ne mènerait à bien le carnage de Charlie pour montrer aux gens qui les accusent d’être des barbares qu’ils sont, en fait, des barbares. Les services de renseignement français ont au moins conclu qu’il ne s’agissait pas d’un coup terroriste amateur. C’est un travail de professionnels. Il se trouve qu’il s’est produit juste quelques jours après que la France a reconnu la qualité d’Etat aux Palestiniens, et juste quelques jours après que le Général Hollande a demandé la levée des sanctions contre la « menace » russe.

    La pagaille systémique dans l’escroquerie qu’ils avaient jusqu’à présent l’illusion de contrôler fait flipper les maîtres de l’univers qui tirent les véritables ficelles de l’Empire du Chaos. Ne vous y trompez pas – l’Empire du Chaos fera tout ce qu’il peut pour exploiter l’environnement post-Charlie – qu’il s’agisse d’un retour de bâton ou d’une opération sous fausse bannière.

    L’administration Obama mobilise déjà le conseil de sécurité de l’ONU. Le FBI « aide » la France dans son enquête. Comme l’a si bien dit un analyste italien, les djihadistes n’attaquent pas les fonds vautours, ils attaquent une feuille de chou satirique. La religion n’a rien à voir là-dedans, c’est de la géopolitique pure et dure. Ça me rappelle David Bowie : « Ce n’est pas du rock’n roll. C’est du suicide ».

    L’administration Obama se mobilise déjà pour offrir sa « protection » – façon Mafia – à une Europe de l’Ouest qui commence tout juste à se poser des questions vis-à-vis de la « menace » russe préfabriquée. Et justement, lorsque l’Empire du Chaos en a le plus besoin, la « terreur noire » relève encore une fois sa sale tête.

    Et oui, je suis Charlie. Non seulement parce qu’ils nous faisaient rire, mais parce qu’ils ont été les agneaux sacrificiels dans un incessant jeu caché beaucoup plus vilain et macabre.

    “““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““
    Kerry à Paris… jeudi
    Lundi 12 janvier 2015 par Richard Hétu
    http://blogues.lapresse.ca/hetu/2015/01/12/kerry-a-paris-jeudi

    Tout compte fait, John Kerry ira à Paris pour exprimer sa solidarité avec les Français après les attentats terroristes de la semaine dernière. Mais pas avant jeudi.

    Le secrétaire d’État américain a annoncé son déplacement aujourd’hui, alors que des médias français et américains questionnent ou condamnent l’absence de Barack Obama ou d’un autre haut responsable américain à la manifestation de Paris à la mémoire des victimes hier.
    (...)
    Kerry se trouvait pour sa part en Inde, Joe Biden à la maison et Eric Holder en route pour les États-Unis après avoir participé le matin à Paris à une réunion internationale contre le terrorisme.(...)

    • L’Anti-Defamation League fait partie des cause de la judéophobie. Elle suit et contrôle les votes et déclarations des parlementaires américains, et elle réalise d’efficaces campagnes médiatiques contre eux s’ils ont des déclarations ou des votes qui, aux yeux de la League, ne vont pas dans le sens des intérêts de l’état d’Israël.

      Je trouve dommage de relayer sa propagande.

    • s’il n’a pas pété les plombs, c’est qu’il le pense vraiment ? c’est encore plus grave alors…

    • @stephane_m, oui, ce que tu dis est vrai, mes excuses de n’avoir pas précisé. je croyais ajouter une exemple d’explication foireuse et magique. Du coup j’ai supprimé le lien dans le post précédent qui renvoyait à une traduction d’un texte de Anti-Defamation League, en laissant une mention de cette « explication ».
      Par ailleurs, il arrive que des ennemis mals intentionnés disent plus clairement que des amis supposés bienveillants (une partie de) ce qui est en question. Je me souviens, par exemple, des déclarations de Séllières en 2003 qui constatait, accusateur, que « les intermittents font grève avec l’argent des allocations ». C’était plus vrai que bien des baratins de gauche ou syndicaux.

    • Sur l’Anti-Defamation League, pour savoir ce que c’est, un film bien fait en deux parties sous-titrées le lien est ici :
      http://seenthis.net/messages/330376

      Je suis d’accord pour lire des sources de tout bord, mais pas pour relayer la liste noire de sites établie par un puissant lobby qui a déjà à sa disposition presque toutes les chaines de télé américaines et bien des grands médias français.

      Bien des sites de cette liste sont simplement critiques envers Israël et éditent des articles de qualité.

    • Gilad Atzmon est un juif ultra-critique de la culture et des mythes juifs. J’ai lu quelques uns de ses textes qui sont intéressants, même si je ne suis pas d’accord avec toutes ses positions parce qu’il en veut manifestement beaucoup à sa culture d’origine.

      CounterPunch publie souvent des textes intéressants.

      Free Gaza est un site de résistance aux crimes de masse israéliens.

      Et même des sites qui publient certains articles exposant des théories fausses, peuvent par ailleurs publier des textes excellents. Il n’y a pas de médias qui ne publient jamais des analyses erronées : les chaines de télévision en diffusent énormément et « Le Monde » en ligne aussi.

    • Je suis intervenue parce que je pense qu’il faut être vigilant : la propagande ne va pas manquer l’occasion que lui donne le dramatique et anxiogène contexte actuel.

      L’important c’est que les lecteurs soient avertis sur les sources de ce qu’ils lisent.

      Bonne journée à vous !

  • Ce qui attire Modi vers la Chine
    Par MK Bhadrakumar. Publié le 16 septembre 2014 dans Asia Times Online : What draws Modi to China (traduction JFG-QuestionsCritiques).
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/170914/ce-qui-attire-modi-vers-la-chine

    (...) Le milieu social non-élitiste de Modi, son intime familiarité avec l’horreur et l’humiliation de la pauvreté et de l’ignorance, sa connaissance intuitive du peuple indien et, par-dessus tout, son sens affûté du destin (« Dieu a choisi certaines personnes pour faire le travail difficile. Je pense que dieu m’a choisi pour accomplir ce travail ») – tout ceci entre en jeu ici, le plaçant à part par rapport à ses prédécesseurs de l’élite dirigeante indienne.

    Ce n’est absolument pas un hasard s’il a souligné la dignité humaine comme vecteur de développement dans son fameux discours du 15 août dernier à New Delhi, célébrant l’Indépendance.

    Il ne faut pas non plus oublier qu’il insiste sur le fait d’attirer autant d’investissement étranger que possible pour des projets qui peuvent créer des emplois sur une grande échelle, tandis qu’il a ignoré de façon explicite le projet WalMart en tant que projet pilote de l’Inde pour attirer les investissements étrangers.

    L’une des premières décisions de politique étrangère prises par Modi – prise, faut-il le noter, peu après son retour du sommet des BRICS, qui s’est tenu en juillet au Brésil – a été de tracer une « ligne rouge » sur la façon dont l’Inde agirait pour contenir la poussée désespérée et fracassante de l’Ouest en vue d’un nouveau régime de l’OMC.

    Jusqu’à maintenant, Modi s’est agrippé fermement à la ligne selon laquelle l’Inde ne peut participer à un régime commercial qui ne protège pas de façon appropriée la sécurité alimentaire de l’Inde. Le fait est que la vie de plusieurs centaines de millions d’Indiens est suspendue à ce fil ténu de subventions du gouvernement pour la répartition alimentaire.

    Les Américains ont été stupéfiés, car il était censé être la coqueluche des multinationales et de la grande industrie et non un dirigeant « populiste » se préoccupant des masses. Mais Modi est resté inflexible.

    La violence s’est faite jour dans les attaques virulentes depuis lors contre Modi dans les médias occidentaux. Le Financial Times a écrit le week-end dernier que la « lune de miel » entre les multinationales et Modi est terminée.

    En somme, à ce stade, Modi considère ses partenaires asiatiques comme des interlocuteurs beaucoup plus importants pour satisfaire les besoins de l’Inde. Modi pense ce qu’il a dit récemment à Tokyo, « si le 21ème siècle est un siècle asiatique, alors la future direction que prendra l’Asie façonnera l’avenir du monde »

    (...)

    A n’en pas douter, la conviction de l’Inde qu’elle a un rôle déterminant à jouer dans cette région ne fera l’objet d’aucun marchandage.

    Toutefois, le résultat est que ces modèles de politique étrangère pourraient devenir vraiment pertinents seulement si le pays parvient à se débarrasser du fléau de la pauvreté. L’influence de l’Inde dans cette région et sa réputation en tant qu’acteur mondial dépendrait en fin de compte de sa solidité nationale globale et de l’exemple qu’elle donnerait en tant que puissance émergente attachée à la paix en créant une société juste.

    Donc, à travers un couloir de temps couvrant une ou deux décennies au plus, le programme de développement devrait être d’obtenir une prééminence incontestée. C’est là où Modi à une vision à long terme dans la réorientation de la politique étrangère indienne.

    Subsiste une grande question : laissera-t-on Modi poursuivre sa feuille de route pour l’Inde ? L’histoire du monde moderne est remplie d’exemples, s’il en fallait, de capitalisme prédateur par l’interférence du monde occidental afin de contraindre les pays en développement qui montrent des signes de déviance à corriger leur cap.

    L’Inde, une fois encore, est un très gros poisson et l’on peut difficilement la laisser suivre son propre chemin.

    #chine #Etats-unis #Japon #Narendra_Modi
    #Xi_Jinping

    • Modi says sky’s the limit with Xi
      By M K Bhadrakumar – September 17, 2014

      The transcript of Modi’s media interaction shows three things. First, Modi visualizes the development of India-China relationship as far beyond a bilateral partnership. He wishes it to develop as a major factor in regional and world politics and the emerging world order, augmenting the capacity of the two Asian powers to influence the international system in a profound fashion.
      Second, Modi underscored the urgency and desirability of a border settlement as an imperative need for realizing the optimal potential of the relationship. Third, no doubt, Modi intends to provide an enabling environment in India for Chinese investments.
      Modi came tantalizingly close to expressing India’s willingness to participate in China’s Maritime Silk Road project. Notably, he kept harping on people-to-people relations. Is Home Minister Rajnath Singh listening?
      Indeed, a liberalization of the visa regime by India for Chinese citizens is overdue. Times have changed and it’s silly to look for Chinese spies under every bush.
      Ironically, the ruling party’s senior leaders keep visiting China with such abandon. The BJP-RSS leader Ram Madhav has just been to China on yet another visit. Surprisingly, the Chinese invited Madhav who has a reputation for being a trenchant critic of China and its policies and calls for eternal vigilance over China casting an evil eye at Bharat.
      Yet if the Chinese can show such self-confidence and maturity and large-heartedness, surely, the Indian security establishment too needs to grow up — and grow up fast.
      Modi spoke at length and in a personal way regarding the civilizational bonds of Buddhism. This will become important if the two countries were ever to recapture the flavor of a forgotten memory of what their relationship would have been. From the minutiae that Modi narrated, he has delved deep into the cultural history that binds India and China.
      What struck me, finally, is how little we know our prime minister himself. This was a new face of Modi altogether when he disclosed that he and the ancient Chinese traveller Zuanzang used to live in the same village in Mehsana district in western Gujarat. Did you know it? I didn’t.

  • Le moment « Berlin Ouest » d’Obama
    Par MK Bhadrakumar. Article publié le 4 septembre 2014 dans Indian Punchline : Obama’s West Berlin moment (traduction : JFG-QuastionsCritiques).
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/050914/le-moment-berlin-ouest-d-obama

    Obama a fait une vaillante tentative d’imiter le célèbre discours de 1963 de John Kennedy « Ich bin ein Berliner ». Mais, alors même qu’il s’exprimait, l’information est tombée concernant un cessez-le-feu entre les forces du gouvernement ukrainien et les séparatistes de l’Est de l’Ukraine. Evidemment, on pouvait reconnaître aisément la main de Vladimir Poutine derrière ce développement.

    Une fois encore, Poutine a pris de court Obama. Le président américain a raté de peu son moment berlinois. Beaucoup de ce qu’Obama a dit à propos de l’« agression » de la Russie contre l’Ukraine a été rendu superflu. La probabilité semble élevée que le conflit à l’Est de l’Ukraine soit gelé pour l’instant présent. Une ligne d’armistice pourrait prendre forme au sud et à l’est de Donetsk et de Lougansk.
    (...)
    S’exprimant lors de l’événement annuel majeur, la conférence du ComDef 2014, qui s’est tenu à Washington mercredi, le vice-président pour la politique de défense et de sécurité du groupe de réflexion bien connu, Heritage Foundation, James Carafano, a formulé sans ambages la situation difficile des Européens : « Voulez-vous vraiment que certains de ces pays européens voient des augmentations à deux chiffres de leurs dépenses de défense. Parce que s’ils le faisaient, ils déglingueraient complètement leurs économies nationales ».

    Dans une référence indirecte à Obama, il a ajouté : « Je suis un peu mort de honte lorsque les dirigeants américains se rendent dans les pays européens et leurs disent, ‘Vous devez dépenser plus pour la défense’. Parce que leurs indicateurs budgétaires sont encore pires que les nôtres ».
    (...)
    Le cœur du problème est qu’Obama ne peut se purger de son obsession de l’exceptionnalisme américain, alors que son pays manque tout simplement de la capacité d’imposer ses volontés à la communauté mondiale. Cela rappelle l’immortelle description qu’avait faite le poète victorien Matthew Arnold de Percy Byshhe Shelley : « bel ange inefficace qui bat en vain le vide de ses ailes lumineuses ».

  • Ils avaient raison : nous sommes proches de l’effondrement !
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/020914/ils-avaient-raison-nous-sommes-proches-de-l-effondrement

    Selon le livre, pour alimenter la #croissance continue de la production industrielle, il doit y avoir une utilisation toujours croissante des #ressources. Mais celles-ci deviennent plus chères à obtenir à mesure qu’elles s’épuisent. Tandis que de plus en plus de capital va vers l’extraction des ressources, la #production industrielle par habitant commencera à décliner à partir de 2030 environ – selon le livre, à partir de 2015 environ.

    Tandis que la #pollution s’accumule et que la production industrielle dans l’agriculture chute, la production alimentaire par habitant décline. Les services à la #santé et à l’#éducation sont rognés, et cela se combine pour conduire à une augmentation du taux de mortalité à partir de 2020 environ. La #population mondiale commencera à décliner à partir de 2030, d’environ 500 millions de personnes par décennie. Les conditions de vie baisseront pour retrouver des niveaux similaires à ceux du début du 20ème siècle.

    #it_has_begun

  • Ils avaient raison : nous sommes proches de l’effondrement !
    Par Graham Turner & Cathy Alexander. Article publié dans The Guardian, le 2 septembre 2014 : Limits to Growth was right. New research shows we’re nearing collapse (traduction : JFG-QuestionsCritiques).
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/020914/ils-avaient-raison-nous-sommes-proches-de-l-effondrement

    The Limit to Growth avait été commandé par un groupe de réflexion appelé le Club de Rome. Les chercheurs, dont les époux Donella et Dennis Meadows, travaillant en marge du M.I.T. (Massachusetts Institute of Technology), ont construit un modèle informatique pour suivre la trajectoire de l’économie mondiale et de l’environnement de la planète. Nommé « World3 », ce modèle informatique était à la pointe du progrès technologique.

    La tâche était très ambitieuse. L’équipe suivait les trajectoires industrielle, démographique et alimentaire, ainsi que celles de l’utilisation des ressources et de la pollution. Ils ont modélisé les données jusqu’en 1970, puis ont développé un éventail de scénarios jusqu’en 2100, selon que l’humanité agirait sérieusement sur les questions environnementales et des ressources. Si cela ne se produisait pas, le modèle prédisait « un dépassement des limites et l’effondrement » – de l’économie, de l’environnement et de la population – avant 2070. Ce scénario était intitulé « on continue comme si de rien n’était ».

    Le point central du livre, très critiqué depuis, est que « la terre est finie » et que la quête d’une croissance illimitée de la population, de biens matériels, etc., conduirait au bout du compte à une débâcle.

    Alors, avaient-ils raison ? Nous avons décidé de vérifier ces scénarios après 40 ans. Le Dr Graham Turner a rassemblé des données de l’ONU (de son département aux affaires économiques et sociales, de l’UNESCO, de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture [FAO] et des statistiques annuelles de l’ONU). Il a également effectué des comparaisons avec les données de l’administration océanique et atmosphérique, avec le rapport statistique de BP, et autres. Ces données ont été reportées sur les scénarios de The Limits to Growth.

  • La cible d’Israël n’est pas le Hamas mais un futur Etat palestinien
    Une véritable souveraineté des Palestiniens mettrait fin au droit actuel présumé d’Israël de voler leur terre, de contrôler leurs frontières, de les assiéger et de les bombarder à volonté

    Par Dan Glazebrook. Article publié dans CounterPunch, le 15 août 2014 : Israel’s target is not Hamas, but Palestinian statehood (traduction : JFG-QuestionsCritiques).
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/200814/la-cible-d-israel-n-est-pas-le-hamas-mais-un-futur-etat-palestinien

    (...) La version de Netanyahou sur des négociations impossibles à cause du terrorisme palestinien et de la désunion palestinienne était de plus en plus minée par la réalité – et, fait décisif, ses soutiens américains et européens n’y croyaient pas. Le gouvernement israélien a riposté au nouveau gouvernement d’union nationale par « ce qui ne peut être décrit que comme une guerre économique. Il a empêché les 43.000 fonctionnaires de Gaza de devenir salariés du gouvernement de Ramallah, et non plus du Hamas, et a resserré le siège autour des frontières de Gaza, annulant ainsi les deux principaux bénéfices de cette fusion » (Avi Shlaim). Et pourtant, le Hamas a maintenu son cessez-le-feu.

    Ce dont Netanyahou avait véritablement besoin était d’une provocation contre le Hamas, à laquelle ils seraient forcés de riposter. Une telle riposte lui permettrait à nouveau de les dépeindre comme des terroristes assoiffés de sang avec lesquels on ne peut jamais négocier, fournirait l’occasion d’une nouvelle vague de dévastation à Gaza et exacerberait les tensions au sein du gouvernement d’union nationale entre le Fatah et le Hamas.

    Neuf jours près l’investiture de ce gouvernement, le 1er juin [2014], Tsahal a mené une attaque contre Gaza dans laquelle à été tué un jeune garçon de 10 ans circulant à bicyclette. Mais le Hamas s’est encore abstenu de riposter.

    Le jour suivant, cependant, le kidnapping apparent de trois jeunes Israéliens en Cisjordanie a fourni l’opportunité d’une provocation à une toute autre échelle. Ayant accusé le Hamas de ce kidnapping (sans jamais produire ne serait-ce qu’un début de preuve), Netanyahou s’en est servi comme d’une excuse pour attaquer l’ensemble de la direction du Hamas en Cisjordanie, tandis que son ministre des Finances, Naftali Bennett, déclarait : « Nous transformons la carte de membre du Hamas en ticket pour l’enfer ». L’opération Gardien de nos Frères fit exactement cela, avec l’arrestation de 335 cadres du Hamas (dont 50 venaient juste d’être libérés dans le cadre d’un échange de prisonniers) et largement plus de 1.000 rafles (laissant les habitations attaquées « comme si un tremblement de terre avait eu lieu » selon un activiste palestinien). Noam Chomsky observe : « Les 18 jours de saccage […] ont réussi à saper le gouvernement d’union nationale qui était craint et a brutalement accru la répression israélienne. Selon des sources militaires israéliennes, les soldats israéliens ont arrêté 419 Palestiniens, dont 335 affiliés au Hamas, et tué six Palestiniens, fouillant également des milliers de sites et confisquant 350.000 dollars. Israël a également mené des dizaines d’attaques à Gaza, tuant 5 membres du Hamas le 7 juillet. Le Hamas a finalement réagi avec ses premiers tirs de roquettes en 19 mois, ont rapporté des responsables israéliens, fournissant à Israël le prétexte pour l’opération Bordure Protectrice, le 8 juillet ». Ayant donc tué onze Palestiniens en moins d’un mois, Israël s’est servi ensuite des tirs de représailles à la roquette, qui n’ont tué personne, pour lancer le plus grand massacre de Palestiniens depuis des décennies.(...)

  • L’OTAN veut la guerre à tout prix
    Par Pepe Escobar. Article publié dans AsiaTimesOnline, le 8 août 2014 (traduit par JFG-QuestionsCritiques).

    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/080814/l-otan-veut-la-guerre-tout-prix

    Selon l’ONU elle-même, au moins 285.000 personnes sont devenues réfugiées en Ukraine orientale. Kiev insiste pour dire que le nombre de réfugiés intérieurs est « seulement » de 117.000 ; les Nations Unies en doutent. Moscou maintient que le nombre ahurissant de 730.000 Ukrainiens se sont enfuis vers la Russie ; le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés en convient. Certains de ces réfugiés, fuyant la localité de Semenivka et la ville de Slaviansk, ont détaillé l’utilisation que fait Kiev du N-17, une version encore plus létale du phosphore blanc.

    Lorsque l’Ambassadeur Churkin a mentionné Donetsk et Lougansk, il se référait aux casseurs de Kiev parés à une attaque massive. Ils pilonnent déjà le quartier de Petrovski à Donetsk. Près de la moitié des habitants de Lougansk se sont enfuis, la plupart vers la Russie. Ceux qui sont restés derrière sont essentiellement des vieillards et des familles avec de jeunes enfants.

    Crise humanitaire n’est pas suffisant pour décrire ce qu’il se passe : il n’y a plus d’eau, d’électricité, de communications, de carburant et de médicaments à Lougansk. L’artillerie lourde de Kiev a partiellement détruit quatre hôpitaux et trois cliniques. En un mot, Lougansk c’est la Gaza ukrainienne.

    Dans une symétrie cynique, exactement comme elle a donné à Israël un blanc seing à Gaza, l’administration Obama donne un blanc seing aux bouchers de Lougansk. Et il y a même une diversion, Obama a longuement réfléchi pour savoir s’il fallait bombarder les casseurs de l’Etat Islamique du Calife en Iraq ou peut-être larguer un peu d’aide humanitaire. Il a opté pour un bombardement (peut-être) « limité » et probablement pour des largages moins limités de nourriture et d’eau.

    Donc, soyons clairs ! Pour le gouvernement américain, « il pourrait y avoir une catastrophe humanitaire » sur le mont Sinjar en Irak, impliquant 40.000 personnes. Quant aux 730.000 Ukrainiens de l’Est, chiffre minimum, ils ont le droit solennel d’être pilonnés, bombardés, frappés par voie aérienne et transformés en réfugiés.

    #OTAN #russie #ukraine

  • Gaza : qu’a obtenu Israël après 26 jours de massacres ?
    Par Patrick Cockburn. Article publié dans The Independent, le 3 août 2014 : Israel-Gaza conflict : What has Israel achieved in 26 bloody days ? (Traduction : JFG-QuestionsCritiques).
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/030814/gaza-qu-obtenu-israel-apres-26-jours-de-massacres

    (...) Paradoxalement, l’inflation délibérée de menaces par le gouvernement israélien tourne à l’avantage du Hamas. Sa branche militaire tire des roquettes sur Israël pour provoquer la peur de la population en tuant ou en blessant des gens, alors que ses attaques sont généralement inefficaces parce qu’Israël possède le Dôme de Fer, un système défensif qui intercepte les roquettes. Mais les dirigeants israéliens font ensuite le travail du Hamas en disant à leurs concitoyens qu’il est une menace à leur existence même. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou parle des « tunnels de la terreur » comme s’ils minaient toutes les habitations en Israël. Une histoire qui se répand sur Internet prétend que des milliers de combattants du Hamas vêtus d’uniformes de l’armée israélienne avaient prévu de surgir des tunnels en Israël dans une sorte de débarquement souterrain façon Jour J.

    Une grande faiblesse d’Israël est que les Israéliens croient tellement en leur propre propagande. Le Dr Arbuthnot, l’écrivain et satiriste du 18ème siècle, disait que « tous les partis politiques meurent à force d’avaler leurs propres mensonges ». La même chose est vraie des nations lorsqu’elles voient le monde autour d’elles seulement par le bout de la lorgnette déformée par les mythes de leurs propres propagandistes. Les Israéliens sont détournés du simple fait, prouvé si souvent depuis la Guerre de 1967, qu’ils ne connaîtront pas de paix permanente tant qu’ils occuperont la Cisjordanie et assiègeront Gaza. L’historien israélien Tom Segev dit ceci : « Il n’est pas facile de comprendre pourquoi tant d’Israéliens croient toujours qu’un grand Israël sans paix est meilleur qu’un petit Israël avec la paix ».

  • Iraq crisis: Sunni caliphate has been bankrolled by Saudi Arabia - Voices - The Independent
    http://www.independent.co.uk/voices/iraq-crisis-sunni-caliphate-has-been-bankrolled-by-saudi-arabia-95333

    So after the grotesquerie of the Taliban and Osama bin Laden and 15 of the 19 suicide killers of 9/11, meet Saudi Arabia’s latest monstrous contribution to world history: the Islamist Sunni caliphate of Iraq and the Levant, conquerors of Mosul and Tikrit – and Raqqa in Syria – and possibly Baghdad, and the ultimate humiliators of Bush and Obama.

    Fisk ne fait pas dans la dentelle ! J’aime assez la conclusion :

    Finally, we will be invited to regard the future as a sectarian war when it will be a war between Muslim sectarians and Muslim non-sectarians. The “terror” bit will be provided by the arms we send to all sides.