J.K. Rowling Writes about Her Reasons for Speaking out on Sex and Gender Issues - J.K. Rowling
âșhttps://www.jkrowling.com/opinions/j-k-rowling-writes-about-her-reasons-for-speaking-out-on-sex-and-gender-i
The one thing that gives me hope is that the women who can protest and organise, are doing so, and they have some truly decent men and trans people alongside them. Political parties seeking to appease the loudest voices in this debate are ignoring womenâs concerns at their peril. In the UK, women are reaching out to each other across party lines, concerned about the erosion of their hard-won rights and widespread intimidation. None of the gender critical women Iâve talked to hates trans people; on the contrary. Many of them became interested in this issue in the first place out of concern for trans youth, and theyâre hugely sympathetic towards trans adults who simply want to live their lives, but whoâre facing a backlash for a brand of activism they donât endorse. The supreme irony is that the attempt to silence women with the word âTERFâ may have pushed more young women towards radical feminism than the movementâs seen in decades.
The last thing I want to say is this. I havenât written this essay in the hope that anybody will get out a violin for me, not even a teeny-weeny one. Iâm extraordinarily fortunate; Iâm a survivor, certainly not a victim. Iâve only mentioned my past because, like every other human being on this planet, I have a complex backstory, which shapes my fears, my interests and my opinions. I never forget that inner complexity when Iâm creating a fictional character and I certainly never forget it when it comes to trans people.
All Iâm asking â all I want â is for similar empathy, similar understanding, to be extended to the many millions of women whose sole crime is wanting their concerns to be heard without receiving threats and abuse.
Via FB :
!! LA RĂPONSE DE JK ROWLING !!đŹ
TRADUCTION :
10 JUIN 2020
âJK Rowling Ă©crit sur ses raisons de sâexprimer sur le sexe et le genre
( Avertissement : ce texte contient un langage inapproprié pour les enfants. )
Ce nâest pas une piĂšce facile Ă Ă©crire, pour des raisons qui deviendront bientĂŽt claires, mais je sais quâil est temps de mâexpliquer sur une question entourĂ©e de toxicitĂ©. JâĂ©cris ceci sans aucun dĂ©sir dâen rajouter Ă cette toxicitĂ©.
Pour les personnes qui ne le savent pas : en dĂ©cembre dernier, jâai tweetĂ© mon soutien Ă Maya Forstater, une fiscaliste qui avait perdu son emploi pour ce qui Ă©tait considĂ©rĂ© comme des tweets « transphobes ». Elle a portĂ© son affaire devant un tribunal du travail, demandant au juge de dĂ©cider si une croyance philosophique selon laquelle le sexe est dĂ©terminĂ© par la biologie est protĂ©gĂ©e par la loi. Le juge Tayler a dĂ©cidĂ© que non.
Mon intĂ©rĂȘt pour les questions trans remontait Ă prĂšs de deux ans Ă lâaffaire Maya, au cours de laquelle jâai suivi de prĂšs le dĂ©bat sur le concept dâidentitĂ© de genre. Jâai rencontrĂ© des personnes trans, jâai lu divers livres, blogs et articles de personnes trans, de spĂ©cialistes du genre, de personnes intersexuĂ©es, de psychologues, dâexperts en protection, de travailleurs sociaux et de mĂ©decins, et jâai suivi le discours en ligne et dans les mĂ©dias traditionnels. Ă un certain niveau, mon intĂ©rĂȘt pour cette question a Ă©tĂ© professionnel, car jâĂ©cris une sĂ©rie policiĂšre, qui se dĂ©roule de nos jours, et ma dĂ©tective fictive est en Ăąge dâĂȘtre intĂ©ressĂ©e et affectĂ©e par ces questions elle-mĂȘme, mais sur un autre point, câest intensĂ©ment personnel, comme je vais lâexpliquer.
Pendant tout ce temps, jâai fait des recherches et appris, des accusations et des menaces de militants trans ont bouillonnĂ© dans ma chronologie Twitter. Cela a Ă©tĂ© initialement dĂ©clenchĂ© par un « like ». Lorsque jâai commencĂ© Ă mâintĂ©resser Ă lâidentitĂ© de genre et aux questions transgenres, jâai commencĂ© Ă capturer des commentaires qui mâintĂ©ressaient, afin de me rappeler ce que je pourrais vouloir rechercher plus tard. Ă une occasion, jâai distraitement « aimĂ© » au lieu de faire des captures dâĂ©cran. Ce simple « like » a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme une preuve de mauvaise pensĂ©e, et un faible niveau persistant de harcĂšlement a commencĂ©.
Des mois plus tard, jâai aggravĂ© mon crime accidentel en mettant « jâaime » et en suivant Magdalen Berns sur Twitter. Magdalen Ă©tait une jeune fĂ©ministe et lesbienne extrĂȘmement courageuse qui est morte dâune tumeur cĂ©rĂ©brale agressive. Je lâai suivie parce que je voulais la contacter directement, ce que jâai rĂ©ussi Ă faire. Cependant, comme Magdalen croyait beaucoup Ă lâimportance du sexe biologique et ne croyait pas que les lesbiennes devraient ĂȘtre appelĂ©es des fanatiques pour ne pas sortir avec des femmes trans avec un pĂ©nis, des points ont Ă©tĂ© rĂ©unis dans la tĂȘte des activistes trans de Twitter et le niveau des mĂ©dias sociaux les abus ont augmentĂ©.
Je mentionne tout cela uniquement pour expliquer que je savais parfaitement ce qui allait se passer lorsque je soutiendrais Maya. Je devais ĂȘtre sur ma quatriĂšme ou cinquiĂšme annulation dâici lĂ . Je mâattendais Ă ce que les menaces de violence, quâon me dise que je tuais littĂ©ralement des personnes trans avec ma haine , mâappeler conne et salope et, bien sĂ»r, que mes livres soient brĂ»lĂ©s, bien quâun homme particuliĂšrement violent mâait dit quâil les avait compostĂ©es.
Ă la suite de mon annulation, je ne mâattendais pas Ă lâavalanche de courriels et de lettres qui mâarrivaient, dont la trĂšs grande majoritĂ© Ă©tait positive, reconnaissante et encourageante. Ils provenaient dâun Ă©chantillon reprĂ©sentatif de personnes aimables, empathiques et intelligentes, certaines travaillant dans des domaines traitant de la dysphorie de genre et des personnes trans, qui sont toutes profondĂ©ment prĂ©occupĂ©es par la façon dont un concept sociopolitique influence la politique, la pratique mĂ©dicale. Ils sâinquiĂštent des dangers pour les jeunes, les homosexuels et lâĂ©rosion des droits des femmes et des filles. Surtout, ils sâinquiĂštent dâun climat de peur qui ne profite Ă personne - et surtout pas aux jeunes trans -.
Jâavais Ă©chappĂ© Ă Twitter pendant de nombreux mois avant et aprĂšs avoir tweetĂ© le soutien Ă Maya, parce que je savais que cela ne faisait rien de bon pour ma santĂ© mentale.
Je ne suis revenu que parce que je voulais partager un livre pour enfants gratuit pendant la pandĂ©mie. ImmĂ©diatement, des militants qui se croient clairement bons, gentils et progressistes ont envahi ma chronologie, assumant le droit de contrĂŽler mon discours, mâaccusant de haine, mâappellent, mâinsultent de misogynes et, surtout - comme chaque femme impliquĂ©e dans ce dĂ©bat saura - de TERF.
Si vous ne le saviez pas dĂ©jĂ - et pourquoi le feriez-vous ? - « TERF » est un acronyme inventĂ© par des militantes trans, qui signifie Trans-Exclusionary Radical Feminist. Dans la pratique, un Ă©chantillon reprĂ©sentatif de femmes Ă©norme et diversifiĂ© est actuellement appelĂ© TERF et la grande majoritĂ© nâa jamais Ă©tĂ© des fĂ©ministes radicales. Les exemples de soi-disant TERF vont de la mĂšre dâun enfant gay qui avait peur que son enfant veuille faire la transition pour Ă©chapper Ă lâintimidation homophobe, Ă une dame plus ĂągĂ©e jusquâalors totalement non fĂ©ministe qui a jurĂ© de ne plus jamais visiter Marks & Spencer parce quâils autorisent nâimporte quel homme qui dit sâidentifier comme une femme dans les vestiaires des femmes. Ironiquement, les fĂ©ministes radicales ne sont mĂȘme pas trans-exclusives - elles incluent les hommes trans dans leur fĂ©minisme, car elles sont nĂ©es femmes.
Mais les accusations de TERFery ont suffi Ă intimider de nombreuses personnes, institutions et organisations que jâadmirais autrefois, qui se recroquevillent devant les tactiques de la cour de rĂ©crĂ©ation. « Ils vont nous appeler transphobes ! « Ils diront que je dĂ©teste les trans ! » Et ensuite, ils diront que vous avez des puces ? En tant que femme biologique, beaucoup de personnes en position de pouvoir ont vraiment besoin de se faire pousser une paire (ce qui est sans doute littĂ©ralement possible, selon le genre de personnes qui soutiennent que le poisson-clown prouve que les humains ne sont pas une espĂšce dimorphe).
Alors pourquoi je fais ça ? Pourquoi parler ? Pourquoi ne pas faire tranquillement mes recherches et garder la tĂȘte baissĂ©e ?
âEh bien, jâai cinq raisons de mâinquiĂ©ter du nouveau militantisme trans et de dĂ©cider que je dois parler.
Tout dâabord, jâai une fiducie caritative qui se concentre sur la rĂ©duction de la privation sociale en Ăcosse, avec un accent particulier sur les femmes et les enfants. Entre autres choses, ma cause soutient des projets pour les femmes dĂ©tenues et pour les victimes de violences domestiques et sexuelles. Je finance Ă©galement la recherche mĂ©dicale sur la SEP, une maladie qui se comporte trĂšs diffĂ©remment chez lâhomme et la femme. Il est clair pour moi depuis un certain temps que le nouvel activisme trans a (ou est susceptible dâavoir, si toutes ses demandes sont satisfaites) un impact significatif sur de nombreuses causes que je soutiens, car il pousse Ă Ă©roder la dĂ©finition lĂ©gale du sexe et le remplacer par le genre.
La deuxiĂšme raison est que je suis une ancienne enseignante et la fondatrice dâune association caritative pour enfants, ce qui fait que je mâintĂ©resse Ă la fois Ă lâĂ©ducation et Ă la sauvegarde. Comme beaucoup dâautres, je suis profondĂ©ment prĂ©occupĂ© par lâeffet du mouvement des droits des trans sur les deux cas.
Le troisiĂšme est quâen tant quâautrice trĂšs interdite, je mâintĂ©resse Ă la libertĂ© dâexpression et je lâai dĂ©fendue publiquement, mĂȘme au sujet de Donald Trump.
Le quatriĂšme est lâendroit oĂč les choses commencent Ă devenir vraiment personnelles. Je suis prĂ©occupĂ© par lâĂ©norme explosion de jeunes femmes souhaitant effectuer une transition et Ă©galement par le nombre croissant de personnes qui semblent se dĂ©transitionner (retourner Ă leur sexe dâorigine), car elles regrettent dâavoir pris des mesures qui, dans certains cas, ont irrĂ©vocablement modifiĂ© leur corps, et enlevĂ© leur fertilitĂ©. Certains disent quâils ont dĂ©cidĂ© de faire la transition aprĂšs avoir rĂ©alisĂ© quâils Ă©taient attirĂ©s par le mĂȘme sexe et que la transition Ă©tait en partie due Ă lâhomophobie, soit dans la sociĂ©tĂ©, soit dans leur famille.
La plupart des gens ne savent probablement pas - je ne lâĂ©tais certainement pas, jusquâĂ ce que jâai commencĂ© Ă faire des recherches sur ce problĂšme - quâil y a dix ans, la majoritĂ© des personnes souhaitant passer au sexe opposĂ© Ă©taient des hommes. Ce ratio sâest dĂ©sormais inversĂ©. Le Royaume-Uni a connu une augmentation de 4400% de filles rĂ©fĂ©rĂ©es pour un traitement de transition. Les filles autistes sont extrĂȘmement surreprĂ©sentĂ©es dans leur nombre.
Le mĂȘme phĂ©nomĂšne a Ă©tĂ© observĂ© aux Ătats-Unis. En 2018, la mĂ©decin et chercheuse amĂ©ricaine Lisa Littman a entrepris de lâexplorer. Dans une interview, elle a dĂ©clarĂ© :
« Les parents en ligne dĂ©crivaient un modĂšle trĂšs inhabituel dâidentification transgenre oĂč plusieurs amis et mĂȘme des groupes dâamis entiers Ă©taient identifiĂ©s transgenres en mĂȘme temps. Jâaurais Ă©tĂ© nĂ©gligente si je nâavais pas considĂ©rĂ© la contagion sociale et les influences des pairs comme des facteurs potentiels.
Littman a mentionnĂ© Tumblr, Reddit, Instagram et YouTube comme facteurs contribuant Ă la dysphorie de genre Ă apparition rapide, oĂč elle estime que dans le domaine de lâidentification transgenre, « les jeunes ont crĂ©Ă© des chambres dâĂ©cho particuliĂšrement insulaires ».
Son journal a fait fureur. Elle a Ă©tĂ© accusĂ©e de partialitĂ© et de diffusion de fausses informations sur les personnes transgenres, soumise Ă un tsunami de maltraitance et Ă une campagne concertĂ©e pour discrĂ©diter Ă la fois son travail et elle. La revue a mis le journal hors ligne et lâa revu avant de le republier. Cependant, sa carriĂšre a pris un coup similaire Ă celui subi par Maya Forstater. Lisa Littman avait osĂ© contester lâun des principes centraux de lâactivisme trans, Ă savoir que lâidentitĂ© de genre dâune personne est innĂ©e, comme lâorientation sexuelle. Personne, a insistĂ© les militants, nâa jamais pu ĂȘtre persuadĂ© dâĂȘtre trans.
Lâargument de nombreux militants trans actuels est que si vous ne laissez pas un adolescent dysphorique faire la transition, ils se tueront. Dans un article expliquant pourquoi il a dĂ©missionnĂ© du Tavistock (une clinique du genre du NHS en Angleterre), le psychiatre Marcus Evans a dĂ©clarĂ© que les affirmations selon lesquelles les enfants se tueraient sâils nâĂ©taient pas autorisĂ©s Ă faire la transition ne correspondaient pas substantiellement Ă des donnĂ©es ou Ă©tudes solides dans ce domaine. Ils ne correspondent pas non plus aux cas que jâai rencontrĂ©s au cours des dĂ©cennies en tant que psychothĂ©rapeute.
Les Ă©crits de jeunes hommes trans rĂ©vĂšlent un groupe de personnes particuliĂšrement sensibles et intelligents. Plus jâai lu leurs rĂ©cits de dysphorie de genre, avec leurs descriptions perspicaces dâanxiĂ©tĂ©, de dissociation, de troubles de lâalimentation, dâautomutilation et de haine de soi, plus je me suis demandĂ© si, si jâĂ©tais nĂ© 30 ans plus tard , Moi aussi, jâaurais pu essayer de faire la transition. Lâattrait de fuir la fĂ©minitĂ© aurait Ă©tĂ© Ă©norme. Jâai Ă©tĂ© aux prises avec un trouble obsessionnel-compulsif sĂ©vĂšre Ă lâadolescence. Si jâavais trouvĂ© en ligne une communautĂ© et une sympathie que je ne pouvais pas trouver dans mon environnement immĂ©diat, je pense que jâaurais pu ĂȘtre persuadĂ© de me transformer en fils que mon pĂšre avait ouvertement dit quâil aurait prĂ©fĂ©rĂ©.
Quand jâai lu la thĂ©orie de lâidentitĂ© de genre, je me souviens Ă quel point je me sentais mentalement asexuĂ© chez les jeunes. Je me souviens que Colette se dĂ©crivait comme une "hermaphrodite mentale ââ et les mots de Simone de Beauvoir : "Il est parfaitement naturel que la future femme se sente indignĂ©e des limites que son sexe lui impose. La vraie question nâest pas de savoir pourquoi elle devrait les rejeter : le problĂšme est plutĂŽt de comprendre pourquoi elle les accepte.
Comme je nâavais pas la possibilitĂ© rĂ©aliste de devenir un homme dans les annĂ©es 1980, ce devait ĂȘtre des livres et de la musique qui mâont fait traverser Ă la fois mes problĂšmes de santĂ© mentale et lâexamen et le jugement sexualisĂ©s qui mettent tant de filles en guerre contre leur corps. Ă lâadolescence.
Heureusement pour moi, jâai trouvĂ© mon propre sens de lâaltĂ©ritĂ© et mon ambivalence dâĂȘtre une femme, reflĂ©tĂ©es dans le travail des femmes Ă©crivains et musiciens qui mâont rassurĂ© que, malgrĂ© tout, un monde sexiste essaie de se jeter sur le corps fĂ©minin, câest bien de ne pas se sentir rose, froufrou et souple dans votre propre tĂȘte ; câest OK de se sentir confuse, sombre, Ă la fois sexuel et non sexuel, incertain de quoi ou de qui vous ĂȘtes.
Je veux ĂȘtre trĂšs clair ici : je sais que la transition sera une solution pour certaines personnes dysphoriques de genre, bien que je sache Ă©galement grĂące Ă des recherches approfondies que des Ă©tudes ont constamment montrĂ© quâentre 60 et 90% des adolescents dysphoriques de genre sortiront de leur dysphorie. Ă maintes reprises, on mâa dit de « juste rencontrer des personnes trans ».
Je lâai fait : en plus de quelques jeunes, qui Ă©taient tous adorables, il se trouve que je connais une femme transsexuelle autoproclamĂ©e qui est plus ĂągĂ©e que moi et merveilleuse. Bien quâelle soit ouverte sur son passĂ© dâhomosexuel, jâai toujours eu du mal Ă la considĂ©rer comme autre chose quâune femme, et je crois (et jâespĂšre certainement) quâelle est complĂštement heureuse dâavoir fait la transition. Cependant, Ă©tant plus ĂągĂ©e, elle a traversĂ© un long et rigoureux processus dâĂ©valuation, de psychothĂ©rapie et de transformation par Ă©tapes. Lâexplosion actuelle de lâactivisme trans incite Ă la suppression de presque tous les systĂšmes robustes par lesquels les candidats au changement de sexe devaient auparavant passer. Un homme qui a lâintention de ne subir aucune intervention chirurgicale et de ne prendre aucune hormone peut dĂ©sormais obtenir un certificat de reconnaissance du genre et ĂȘtre une femme au regard de la loi. Beaucoup de gens ne le savent pas.
Nous vivons la pĂ©riode la plus misogyne que jâai connue. Dans les annĂ©es 80, jâimaginais que mes futures filles, si jâen avais, vivrait bien mieux que jamais, mais entre la rĂ©action contre le fĂ©minisme et une culture en ligne saturĂ©e de porno, je crois que les choses ont considĂ©rablement empirĂ© pour les filles . Je nâai jamais vu de femmes dĂ©nigrĂ©es et dĂ©shumanisĂ©es au point oĂč elles le sont aujourdâhui. Du chef de file de la longue histoire du monde libre des accusations dâagression sexuelle et sa fiertĂ© de sâ "emparer dâelles par la chatteââ, au mouvement incel ("cĂ©libataire involontaireââ) qui fait rage contre les femmes qui ne leur donneront pas de sexe, les activistes trans qui dĂ©clarent que les TERF ont besoin de coups de poing et de rĂ©Ă©ducation, les hommes de tous les horizons politiques semblent dâaccord : les femmes crĂ©ent des ennuis. Partout, on dit aux femmes de se taire et de sâasseoir, sinon.
Jâai lu tous les arguments sur la fĂ©minitĂ© ne rĂ©sidant pas dans le corps sexuĂ©, et les affirmations selon lesquelles les femmes biologiques nâont pas dâexpĂ©riences communes, et je les trouve aussi profondĂ©ment misogynes et rĂ©gressives. Il est Ă©galement clair que lâun des objectifs de nier lâimportance du sexe est dâĂ©roder ce que certains semblent voir comme lâidĂ©e cruellement sĂ©grĂ©gationniste des femmes ayant leurs propres rĂ©alitĂ©s biologiques ou - tout aussi menaçantes - des rĂ©alitĂ©s unificatrices qui en font une classe politique cohĂ©rente. Les centaines de courriels que jâai reçus ces derniers jours prouvent que cette Ă©rosion en inquiĂšte beaucoup dâautres. Il ne suffit pas que les femmes soient des alliĂ©es trans. Les femmes doivent accepter et admettre quâil nây a pas de diffĂ©rence matĂ©rielle entre les femmes trans et elles-mĂȘmes.
Mais, comme beaucoup de femmes lâont dit avant moi, « femme » nâest pas un costume. « Femme » nâest pas une idĂ©e dans la tĂȘte dâun homme. "Femmeââ nâest pas un cerveau rose, un goĂ»t pour Jimmy Choos ou lâune des autres idĂ©es sexistes dĂ©sormais prĂ©sentĂ©es dâune maniĂšre ou dâune autre comme progressistes. De plus, le langage « inclusif » qui appelle les femmes « menstrues » et « personnes vulvaires » frappe de nombreuses femmes comme dĂ©shumanisantes et dĂ©gradantes. Je comprends pourquoi les militants trans considĂšrent ce langage comme appropriĂ© et gentil, mais pour ceux dâentre nous qui ont eu des insultes dĂ©gradantes crachĂ©es sur nous par des hommes violents, ce nâest pas neutre, câest hostile et aliĂ©nant.
Ce qui mâamĂšne Ă la cinquiĂšme raison pour laquelle je suis profondĂ©ment prĂ©occupĂ© par les consĂ©quences de lâactivisme trans actuel.
Je suis dans lâĆil du public depuis plus de vingt ans et je nâai jamais parlĂ© publiquement dâĂȘtre une survivante de la violence domestique et des agressions sexuelles. Ce nâest pas parce que jâai honte que ces choses mâarrivent, mais parce quâelles sont traumatisantes Ă revisiter et Ă mĂ©moriser. Je me sens Ă©galement protectrice de ma fille de mon premier mariage. Je ne voulais pas revendiquer la propriĂ©tĂ© exclusive dâune histoire qui lui appartient aussi. Cependant, il y a peu de temps, je lui ai demandĂ© comment elle se sentirait si jâĂ©tais publiquement honnĂȘte au sujet de cette partie de ma vie, et elle mâa encouragĂ©e Ă aller de lâavant.
Je mentionne ces choses maintenant non pas dans le but de susciter la sympathie, mais par solidarité avec le grand nombre de femmes qui ont des histoires comme la mienne, qui ont été insultées en tant que fanatiques pour avoir des inquiétudes autour des espaces unisexes.
Jâai rĂ©ussi Ă Ă©chapper Ă mon premier mariage violent avec une certaine difficultĂ©, mais je suis maintenant mariĂ© Ă un homme vraiment bon et fondĂ© sur des principes, sĂ»r et sĂ©curisĂ© comme je ne lâaurais jamais pensĂ© dans un million dâannĂ©es. Cependant, les cicatrices laissĂ©es par la violence et les agressions sexuelles ne disparaissent pas, peu importe Ă quel point vous ĂȘtes aimĂ©s et quel que soit lâargent que vous avez gagnĂ©. Ma nervositĂ© perpĂ©tuelle est une blague familiale - et mĂȘme je sais que câest drĂŽle - mais je prie que mes filles nâaient jamais les mĂȘmes raisons que moi de dĂ©tester les bruits soudains et forts ou de trouver des gens derriĂšre moi quand je ne les ai pas entendus sâapprocher.
Si vous pouviez entrer dans ma tĂȘte et comprendre ce que je ressens en lisant une femme trans mourant entre les mains dâun homme violent, vous trouveriez la solidaritĂ© et la parentĂ©. Jâai un sens viscĂ©ral de la terreur dans laquelle ces femmes trans auront passĂ© leurs derniĂšres secondes sur terre, parce que moi aussi jâai connu des moments de peur aveugle quand jâai rĂ©alisĂ© que la seule chose qui me maintenait en vie Ă©tait la retenue timide de mon agresseur .
Je crois que la majoritĂ© des personnes trans-identifiĂ©es reprĂ©sentent non seulement une menace zĂ©ro pour les autres, mais sont vulnĂ©rables pour toutes les raisons que jâai dĂ©crites. Les personnes trans ont besoin et mĂ©ritent dâĂȘtre protĂ©gĂ©es. Comme les femmes, elles sont plus susceptibles dâĂȘtre tuĂ©es par des partenaires sexuels. Les femmes trans qui travaillent dans lâindustrie du sexe, en particulier les femmes trans de couleur, sont particuliĂšrement exposĂ©es. Comme tous les autres survivants dâagression domestique et dâagression sexuelle que je connais, je ne ressens que de lâempathie et de la solidaritĂ© avec les femmes trans qui ont Ă©tĂ© maltraitĂ©es par des hommes.
Je veux donc que les femmes trans soient en sĂ©curitĂ©. En mĂȘme temps, je ne veux pas rendre les filles et les femmes natales moins sĂ»res. Lorsque vous ouvrez les portes des salles de bains et des vestiaires Ă tout homme qui croit ou se sent quâil est une femme - et, comme je lâai dit, des certificats de confirmation de genre peuvent maintenant ĂȘtre accordĂ©s sans avoir besoin de chirurgie ou dâhormones - alors vous ouvrez la porte Ă tous les hommes qui souhaitent entrer. Telle est la simple vĂ©ritĂ©.
Samedi matin, jâai lu que le gouvernement Ă©cossais poursuivait ses plans controversĂ©s de reconnaissance du genre, ce qui signifie en fait que tout ce dont un homme a besoin pour « devenir une femme », câest de le dire. Pour utiliser un mot trĂšs contemporain, jâai Ă©tĂ© « dĂ©clenchĂ© ». TerrassĂ© par les attaques incessantes dâactivistes trans sur les rĂ©seaux sociaux, alors que je nâĂ©tais lĂ que pour donner aux enfants des commentaires sur les photos quâils avaient dessinĂ©es pour mon livre sous verrouillage, jâai passĂ© une grande partie de samedi dans un endroit trĂšs sombre Ă lâintĂ©rieur de ma tĂȘte, comme souvenirs dâune agression sexuelle grave que jâai subie dans la vingtaine sâest rĂ©pĂ©tĂ©e en boucle. Cette agression sâest produite Ă un moment et dans un espace oĂč jâĂ©tais vulnĂ©rable, et un homme a profitĂ© dâune opportunitĂ©.
Tard samedi soir, en parcourant les photos des enfants avant dâaller me coucher, jâai oubliĂ© la premiĂšre rĂšgle de Twitter - ne tâattends jamais Ă une conversation nuancĂ©e - et jâai rĂ©agi Ă ce que je ressentais comme un langage dĂ©gradant Ă propos des femmes. Jâai parlĂ© de lâimportance du sexe et jâen paie le prix depuis. JâĂ©tais transphobe, jâĂ©tais une conne, une chienne, une TERF, je mĂ©ritais lâannulation, le coup de poing et la mort. Vous ĂȘtes Voldemort a dit une personne, sentant clairement que câĂ©tait la seule langue que je comprendrais.
Il serait tellement plus facile de tweeter les hashtags approuvĂ©s - car bien sĂ»r, les droits des trans sont des droits de lâhomme et bien sĂ»r, les vies trans comptent - ramasser les cookies rĂ©veillĂ©s et se prĂ©lasser dans une rĂ©manence de signalisation de la vertu. Il y a de la joie, du soulagement et de la sĂ©curitĂ© en conformitĂ©. Comme lâa Ă©galement Ă©crit Simone de Beauvoir, « ⊠sans aucun doute, il est plus confortable de supporter la servitude aveugle que de travailler pour sa libĂ©ration ; les morts aussi sont mieux adaptĂ©s Ă la terre que les vivants. »
Un grand nombre de femmes sont à juste titre terrifiées par les activistes trans ; Je le sais parce que beaucoup sont entrés en contact avec moi pour raconter leurs histoires. Ils ont peur de faire du doxxing, de perdre leur emploi ou leurs moyens de subsistance, et de la violence.
Mais câest infiniment dĂ©sagrĂ©able, ce ciblage constant contre moi, je refuse de mâincliner devant un mouvement qui, Ă mon avis, fait du tort en cherchant Ă Ă©roder les `` femmes ââ en tant que classe politique et biologique et en offrant une couverture Ă des prĂ©dateurs comme peu auparavant. Je me tiens aux cĂŽtĂ©s des femmes et des hommes courageux, homosexuels, hĂ©tĂ©rosexuels et trans, qui dĂ©fendent la libertĂ© dâexpression et de pensĂ©e, ainsi que les droits et la sĂ©curitĂ© de certaines des personnes les plus vulnĂ©rables de notre sociĂ©tĂ© : les jeunes gays, les adolescents fragiles, et les femmes qui sont tributaires et souhaitent conserver leurs espaces de sexe unique. Les sondages montrent que ces femmes sont une grande majoritĂ©, et excluent seulement celles qui ont le privilĂšge ou la chance de ne jamais avoir Ă©tĂ© confrontĂ©es Ă la violence masculine ou Ă des agressions sexuelles, et qui nâont jamais eu la peine de se renseigner sur la prĂ©valence de la violence.
La seule chose qui me donne de lâespoir, câest que les femmes qui peuvent protester et sâorganiser le font, et quâelles ont Ă leurs cĂŽtĂ©s des hommes vraiment honnĂȘtes et des personnes trans. Les partis politiques qui cherchent Ă apaiser les voix les plus fortes dans ce dĂ©bat ignorent les prĂ©occupations des femmes Ă leurs risques et pĂ©rils. Au Royaume-Uni, les femmes se tendent la main entre les partis, prĂ©occupĂ©es par lâĂ©rosion de leurs droits durement acquis et lâintimidation gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Aucune des femmes sensibles au genre Ă qui jâai parlĂ© ne dĂ©teste les personnes trans ; au contraire. Beaucoup dâentre elles se sont intĂ©ressĂ©s Ă cette question en premier lieu par souci pour les jeunes trans, et ils sont extrĂȘmement sympathiques envers les adultes trans qui veulent simplement vivre leur vie, mais qui font face Ă un contrecoup pour une marque dâactivisme quâils nâapprouvent pas.
La derniĂšre chose que je veux dire est la suivante. Je nâai pas Ă©crit cet essai dans lâespoir que quelquâun me procurera un violon, mĂȘme pas minuscule. Jâai une chance extraordinaire ; Je suis une survivante, certainement pas une victime. Je nâai mentionnĂ© mon passĂ© que parce que, comme tout autre ĂȘtre humain sur cette planĂšte, jâai une trame de fond complexe, qui façonne mes peurs, mes intĂ©rĂȘts et mes opinions. Je nâoublie jamais cette complexitĂ© intĂ©rieure quand je crĂ©e un personnage fictif et je ne lâoublie certainement jamais quand il sâagit de personnes trans.
Tout ce que je demande - tout ce que je veux - câest quâune empathie similaire, une comprĂ©hension similaire, soit Ă©tendue aux millions de femmes dont le seul crime est que leurs prĂ©occupations soient entendues sans recevoir de menaces et dâabus.
â»https://www.facebook.com/Joanavrillaud/posts/168681517970985