Joana Vrillaud - 💬 !! LA RÉPONSE DE JK ROWLING !!💬...

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  • J.K. Rowling Writes about Her Reasons for Speaking out on Sex and Gender Issues - J.K. Rowling
    â–șhttps://www.jkrowling.com/opinions/j-k-rowling-writes-about-her-reasons-for-speaking-out-on-sex-and-gender-i

    The one thing that gives me hope is that the women who can protest and organise, are doing so, and they have some truly decent men and trans people alongside them. Political parties seeking to appease the loudest voices in this debate are ignoring women’s concerns at their peril. In the UK, women are reaching out to each other across party lines, concerned about the erosion of their hard-won rights and widespread intimidation. None of the gender critical women I’ve talked to hates trans people; on the contrary. Many of them became interested in this issue in the first place out of concern for trans youth, and they’re hugely sympathetic towards trans adults who simply want to live their lives, but who’re facing a backlash for a brand of activism they don’t endorse. The supreme irony is that the attempt to silence women with the word ‘TERF’ may have pushed more young women towards radical feminism than the movement’s seen in decades.

    The last thing I want to say is this. I haven’t written this essay in the hope that anybody will get out a violin for me, not even a teeny-weeny one. I’m extraordinarily fortunate; I’m a survivor, certainly not a victim. I’ve only mentioned my past because, like every other human being on this planet, I have a complex backstory, which shapes my fears, my interests and my opinions. I never forget that inner complexity when I’m creating a fictional character and I certainly never forget it when it comes to trans people.

    All I’m asking – all I want – is for similar empathy, similar understanding, to be extended to the many millions of women whose sole crime is wanting their concerns to be heard without receiving threats and abuse.

    Via FB :

     !! LA RÉPONSE DE JK ROWLING !!💬
    TRADUCTION :
    10 JUIN 2020
    ●JK Rowling Ă©crit sur ses raisons de s’exprimer sur le sexe et le genre
    ( Avertissement : ce texte contient un langage inappropriĂ© pour les enfants. )
    Ce n’est pas une piĂšce facile Ă  Ă©crire, pour des raisons qui deviendront bientĂŽt claires, mais je sais qu’il est temps de m’expliquer sur une question entourĂ©e de toxicitĂ©. J’écris ceci sans aucun dĂ©sir d’en rajouter Ă  cette toxicitĂ©.
    Pour les personnes qui ne le savent pas : en dĂ©cembre dernier, j’ai tweetĂ© mon soutien Ă  Maya Forstater, une fiscaliste qui avait perdu son emploi pour ce qui Ă©tait considĂ©rĂ© comme des tweets « transphobes ». Elle a portĂ© son affaire devant un tribunal du travail, demandant au juge de dĂ©cider si une croyance philosophique selon laquelle le sexe est dĂ©terminĂ© par la biologie est protĂ©gĂ©e par la loi. Le juge Tayler a dĂ©cidĂ© que non.
    Mon intĂ©rĂȘt pour les questions trans remontait Ă  prĂšs de deux ans Ă  l’affaire Maya, au cours de laquelle j’ai suivi de prĂšs le dĂ©bat sur le concept d’identitĂ© de genre. J’ai rencontrĂ© des personnes trans, j’ai lu divers livres, blogs et articles de personnes trans, de spĂ©cialistes du genre, de personnes intersexuĂ©es, de psychologues, d’experts en protection, de travailleurs sociaux et de mĂ©decins, et j’ai suivi le discours en ligne et dans les mĂ©dias traditionnels. À un certain niveau, mon intĂ©rĂȘt pour cette question a Ă©tĂ© professionnel, car j’écris une sĂ©rie policiĂšre, qui se dĂ©roule de nos jours, et ma dĂ©tective fictive est en Ăąge d’ĂȘtre intĂ©ressĂ©e et affectĂ©e par ces questions elle-mĂȘme, mais sur un autre point, c’est intensĂ©ment personnel, comme je vais l’expliquer.
    Pendant tout ce temps, j’ai fait des recherches et appris, des accusations et des menaces de militants trans ont bouillonnĂ© dans ma chronologie Twitter. Cela a Ă©tĂ© initialement dĂ©clenchĂ© par un « like ». Lorsque j’ai commencĂ© Ă  m’intĂ©resser Ă  l’identitĂ© de genre et aux questions transgenres, j’ai commencĂ© Ă  capturer des commentaires qui m’intĂ©ressaient, afin de me rappeler ce que je pourrais vouloir rechercher plus tard. À une occasion, j’ai distraitement « aimĂ© » au lieu de faire des captures d’écran. Ce simple « like » a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme une preuve de mauvaise pensĂ©e, et un faible niveau persistant de harcĂšlement a commencĂ©.
    Des mois plus tard, j’ai aggravĂ© mon crime accidentel en mettant « j’aime » et en suivant Magdalen Berns sur Twitter. Magdalen Ă©tait une jeune fĂ©ministe et lesbienne extrĂȘmement courageuse qui est morte d’une tumeur cĂ©rĂ©brale agressive. Je l’ai suivie parce que je voulais la contacter directement, ce que j’ai rĂ©ussi Ă  faire. Cependant, comme Magdalen croyait beaucoup Ă  l’importance du sexe biologique et ne croyait pas que les lesbiennes devraient ĂȘtre appelĂ©es des fanatiques pour ne pas sortir avec des femmes trans avec un pĂ©nis, des points ont Ă©tĂ© rĂ©unis dans la tĂȘte des activistes trans de Twitter et le niveau des mĂ©dias sociaux les abus ont augmentĂ©.
    Je mentionne tout cela uniquement pour expliquer que je savais parfaitement ce qui allait se passer lorsque je soutiendrais Maya. Je devais ĂȘtre sur ma quatriĂšme ou cinquiĂšme annulation d’ici lĂ . Je m’attendais Ă  ce que les menaces de violence, qu’on me dise que je tuais littĂ©ralement des personnes trans avec ma haine , m’appeler conne et salope et, bien sĂ»r, que mes livres soient brĂ»lĂ©s, bien qu’un homme particuliĂšrement violent m’ait dit qu’il les avait compostĂ©es.
    À la suite de mon annulation, je ne m’attendais pas Ă  l’avalanche de courriels et de lettres qui m’arrivaient, dont la trĂšs grande majoritĂ© Ă©tait positive, reconnaissante et encourageante. Ils provenaient d’un Ă©chantillon reprĂ©sentatif de personnes aimables, empathiques et intelligentes, certaines travaillant dans des domaines traitant de la dysphorie de genre et des personnes trans, qui sont toutes profondĂ©ment prĂ©occupĂ©es par la façon dont un concept sociopolitique influence la politique, la pratique mĂ©dicale. Ils s’inquiĂštent des dangers pour les jeunes, les homosexuels et l’érosion des droits des femmes et des filles. Surtout, ils s’inquiĂštent d’un climat de peur qui ne profite Ă  personne - et surtout pas aux jeunes trans -.
    J’avais Ă©chappĂ© Ă  Twitter pendant de nombreux mois avant et aprĂšs avoir tweetĂ© le soutien Ă  Maya, parce que je savais que cela ne faisait rien de bon pour ma santĂ© mentale.
    Je ne suis revenu que parce que je voulais partager un livre pour enfants gratuit pendant la pandĂ©mie. ImmĂ©diatement, des militants qui se croient clairement bons, gentils et progressistes ont envahi ma chronologie, assumant le droit de contrĂŽler mon discours, m’accusant de haine, m’appellent, m’insultent de misogynes et, surtout - comme chaque femme impliquĂ©e dans ce dĂ©bat saura - de TERF.
    Si vous ne le saviez pas dĂ©jĂ  - et pourquoi le feriez-vous ? - « TERF » est un acronyme inventĂ© par des militantes trans, qui signifie Trans-Exclusionary Radical Feminist. Dans la pratique, un Ă©chantillon reprĂ©sentatif de femmes Ă©norme et diversifiĂ© est actuellement appelĂ© TERF et la grande majoritĂ© n’a jamais Ă©tĂ© des fĂ©ministes radicales. Les exemples de soi-disant TERF vont de la mĂšre d’un enfant gay qui avait peur que son enfant veuille faire la transition pour Ă©chapper Ă  l’intimidation homophobe, Ă  une dame plus ĂągĂ©e jusqu’alors totalement non fĂ©ministe qui a jurĂ© de ne plus jamais visiter Marks & Spencer parce qu’ils autorisent n’importe quel homme qui dit s’identifier comme une femme dans les vestiaires des femmes. Ironiquement, les fĂ©ministes radicales ne sont mĂȘme pas trans-exclusives - elles incluent les hommes trans dans leur fĂ©minisme, car elles sont nĂ©es femmes.
    Mais les accusations de TERFery ont suffi Ă  intimider de nombreuses personnes, institutions et organisations que j’admirais autrefois, qui se recroquevillent devant les tactiques de la cour de rĂ©crĂ©ation. « Ils vont nous appeler transphobes ! « Ils diront que je dĂ©teste les trans ! » Et ensuite, ils diront que vous avez des puces ? En tant que femme biologique, beaucoup de personnes en position de pouvoir ont vraiment besoin de se faire pousser une paire (ce qui est sans doute littĂ©ralement possible, selon le genre de personnes qui soutiennent que le poisson-clown prouve que les humains ne sont pas une espĂšce dimorphe).
    Alors pourquoi je fais ça ? Pourquoi parler ? Pourquoi ne pas faire tranquillement mes recherches et garder la tĂȘte baissĂ©e ?
    ●Eh bien, j’ai cinq raisons de m’inquiĂ©ter du nouveau militantisme trans et de dĂ©cider que je dois parler.
    Tout d’abord, j’ai une fiducie caritative qui se concentre sur la rĂ©duction de la privation sociale en Écosse, avec un accent particulier sur les femmes et les enfants. Entre autres choses, ma cause soutient des projets pour les femmes dĂ©tenues et pour les victimes de violences domestiques et sexuelles. Je finance Ă©galement la recherche mĂ©dicale sur la SEP, une maladie qui se comporte trĂšs diffĂ©remment chez l’homme et la femme. Il est clair pour moi depuis un certain temps que le nouvel activisme trans a (ou est susceptible d’avoir, si toutes ses demandes sont satisfaites) un impact significatif sur de nombreuses causes que je soutiens, car il pousse Ă  Ă©roder la dĂ©finition lĂ©gale du sexe et le remplacer par le genre.
    La deuxiĂšme raison est que je suis une ancienne enseignante et la fondatrice d’une association caritative pour enfants, ce qui fait que je m’intĂ©resse Ă  la fois Ă  l’éducation et Ă  la sauvegarde. Comme beaucoup d’autres, je suis profondĂ©ment prĂ©occupĂ© par l’effet du mouvement des droits des trans sur les deux cas.
    Le troisiĂšme est qu’en tant qu’autrice trĂšs interdite, je m’intĂ©resse Ă  la libertĂ© d’expression et je l’ai dĂ©fendue publiquement, mĂȘme au sujet de Donald Trump.
    Le quatriĂšme est l’endroit oĂč les choses commencent Ă  devenir vraiment personnelles. Je suis prĂ©occupĂ© par l’énorme explosion de jeunes femmes souhaitant effectuer une transition et Ă©galement par le nombre croissant de personnes qui semblent se dĂ©transitionner (retourner Ă  leur sexe d’origine), car elles regrettent d’avoir pris des mesures qui, dans certains cas, ont irrĂ©vocablement modifiĂ© leur corps, et enlevĂ© leur fertilitĂ©. Certains disent qu’ils ont dĂ©cidĂ© de faire la transition aprĂšs avoir rĂ©alisĂ© qu’ils Ă©taient attirĂ©s par le mĂȘme sexe et que la transition Ă©tait en partie due Ă  l’homophobie, soit dans la sociĂ©tĂ©, soit dans leur famille.
    La plupart des gens ne savent probablement pas - je ne l’étais certainement pas, jusqu’à ce que j’ai commencĂ© Ă  faire des recherches sur ce problĂšme - qu’il y a dix ans, la majoritĂ© des personnes souhaitant passer au sexe opposĂ© Ă©taient des hommes. Ce ratio s’est dĂ©sormais inversĂ©. Le Royaume-Uni a connu une augmentation de 4400% de filles rĂ©fĂ©rĂ©es pour un traitement de transition. Les filles autistes sont extrĂȘmement surreprĂ©sentĂ©es dans leur nombre.
    Le mĂȘme phĂ©nomĂšne a Ă©tĂ© observĂ© aux États-Unis. En 2018, la mĂ©decin et chercheuse amĂ©ricaine Lisa Littman a entrepris de l’explorer. Dans une interview, elle a dĂ©clarĂ© :
    « Les parents en ligne dĂ©crivaient un modĂšle trĂšs inhabituel d’identification transgenre oĂč plusieurs amis et mĂȘme des groupes d’amis entiers Ă©taient identifiĂ©s transgenres en mĂȘme temps. J’aurais Ă©tĂ© nĂ©gligente si je n’avais pas considĂ©rĂ© la contagion sociale et les influences des pairs comme des facteurs potentiels.
    Littman a mentionnĂ© Tumblr, Reddit, Instagram et YouTube comme facteurs contribuant Ă  la dysphorie de genre Ă  apparition rapide, oĂč elle estime que dans le domaine de l’identification transgenre, « les jeunes ont crĂ©Ă© des chambres d’écho particuliĂšrement insulaires ».
    Son journal a fait fureur. Elle a Ă©tĂ© accusĂ©e de partialitĂ© et de diffusion de fausses informations sur les personnes transgenres, soumise Ă  un tsunami de maltraitance et Ă  une campagne concertĂ©e pour discrĂ©diter Ă  la fois son travail et elle. La revue a mis le journal hors ligne et l’a revu avant de le republier. Cependant, sa carriĂšre a pris un coup similaire Ă  celui subi par Maya Forstater. Lisa Littman avait osĂ© contester l’un des principes centraux de l’activisme trans, Ă  savoir que l’identitĂ© de genre d’une personne est innĂ©e, comme l’orientation sexuelle. Personne, a insistĂ© les militants, n’a jamais pu ĂȘtre persuadĂ© d’ĂȘtre trans.
    L’argument de nombreux militants trans actuels est que si vous ne laissez pas un adolescent dysphorique faire la transition, ils se tueront. Dans un article expliquant pourquoi il a dĂ©missionnĂ© du Tavistock (une clinique du genre du NHS en Angleterre), le psychiatre Marcus Evans a dĂ©clarĂ© que les affirmations selon lesquelles les enfants se tueraient s’ils n’étaient pas autorisĂ©s Ă  faire la transition ne correspondaient pas substantiellement Ă  des donnĂ©es ou Ă©tudes solides dans ce domaine. Ils ne correspondent pas non plus aux cas que j’ai rencontrĂ©s au cours des dĂ©cennies en tant que psychothĂ©rapeute.
    Les Ă©crits de jeunes hommes trans rĂ©vĂšlent un groupe de personnes particuliĂšrement sensibles et intelligents. Plus j’ai lu leurs rĂ©cits de dysphorie de genre, avec leurs descriptions perspicaces d’anxiĂ©tĂ©, de dissociation, de troubles de l’alimentation, d’automutilation et de haine de soi, plus je me suis demandĂ© si, si j’étais nĂ© 30 ans plus tard , Moi aussi, j’aurais pu essayer de faire la transition. L’attrait de fuir la fĂ©minitĂ© aurait Ă©tĂ© Ă©norme. J’ai Ă©tĂ© aux prises avec un trouble obsessionnel-compulsif sĂ©vĂšre Ă  l’adolescence. Si j’avais trouvĂ© en ligne une communautĂ© et une sympathie que je ne pouvais pas trouver dans mon environnement immĂ©diat, je pense que j’aurais pu ĂȘtre persuadĂ© de me transformer en fils que mon pĂšre avait ouvertement dit qu’il aurait prĂ©fĂ©rĂ©.
    Quand j’ai lu la thĂ©orie de l’identitĂ© de genre, je me souviens Ă  quel point je me sentais mentalement asexuĂ© chez les jeunes. Je me souviens que Colette se dĂ©crivait comme une "hermaphrodite mentale ’’ et les mots de Simone de Beauvoir : "Il est parfaitement naturel que la future femme se sente indignĂ©e des limites que son sexe lui impose. La vraie question n’est pas de savoir pourquoi elle devrait les rejeter : le problĂšme est plutĂŽt de comprendre pourquoi elle les accepte.
    Comme je n’avais pas la possibilitĂ© rĂ©aliste de devenir un homme dans les annĂ©es 1980, ce devait ĂȘtre des livres et de la musique qui m’ont fait traverser Ă  la fois mes problĂšmes de santĂ© mentale et l’examen et le jugement sexualisĂ©s qui mettent tant de filles en guerre contre leur corps. Ă  l’adolescence.
    Heureusement pour moi, j’ai trouvĂ© mon propre sens de l’altĂ©ritĂ© et mon ambivalence d’ĂȘtre une femme, reflĂ©tĂ©es dans le travail des femmes Ă©crivains et musiciens qui m’ont rassurĂ© que, malgrĂ© tout, un monde sexiste essaie de se jeter sur le corps fĂ©minin, c’est bien de ne pas se sentir rose, froufrou et souple dans votre propre tĂȘte ; c’est OK de se sentir confuse, sombre, Ă  la fois sexuel et non sexuel, incertain de quoi ou de qui vous ĂȘtes.
    Je veux ĂȘtre trĂšs clair ici : je sais que la transition sera une solution pour certaines personnes dysphoriques de genre, bien que je sache Ă©galement grĂące Ă  des recherches approfondies que des Ă©tudes ont constamment montrĂ© qu’entre 60 et 90% des adolescents dysphoriques de genre sortiront de leur dysphorie. À maintes reprises, on m’a dit de « juste rencontrer des personnes trans ».
    Je l’ai fait : en plus de quelques jeunes, qui Ă©taient tous adorables, il se trouve que je connais une femme transsexuelle autoproclamĂ©e qui est plus ĂągĂ©e que moi et merveilleuse. Bien qu’elle soit ouverte sur son passĂ© d’homosexuel, j’ai toujours eu du mal Ă  la considĂ©rer comme autre chose qu’une femme, et je crois (et j’espĂšre certainement) qu’elle est complĂštement heureuse d’avoir fait la transition. Cependant, Ă©tant plus ĂągĂ©e, elle a traversĂ© un long et rigoureux processus d’évaluation, de psychothĂ©rapie et de transformation par Ă©tapes. L’explosion actuelle de l’activisme trans incite Ă  la suppression de presque tous les systĂšmes robustes par lesquels les candidats au changement de sexe devaient auparavant passer. Un homme qui a l’intention de ne subir aucune intervention chirurgicale et de ne prendre aucune hormone peut dĂ©sormais obtenir un certificat de reconnaissance du genre et ĂȘtre une femme au regard de la loi. Beaucoup de gens ne le savent pas.
    Nous vivons la pĂ©riode la plus misogyne que j’ai connue. Dans les annĂ©es 80, j’imaginais que mes futures filles, si j’en avais, vivrait bien mieux que jamais, mais entre la rĂ©action contre le fĂ©minisme et une culture en ligne saturĂ©e de porno, je crois que les choses ont considĂ©rablement empirĂ© pour les filles . Je n’ai jamais vu de femmes dĂ©nigrĂ©es et dĂ©shumanisĂ©es au point oĂč elles le sont aujourd’hui. Du chef de file de la longue histoire du monde libre des accusations d’agression sexuelle et sa fiertĂ© de s’ "emparer d’elles par la chatte’’, au mouvement incel ("cĂ©libataire involontaire’’) qui fait rage contre les femmes qui ne leur donneront pas de sexe, les activistes trans qui dĂ©clarent que les TERF ont besoin de coups de poing et de rĂ©Ă©ducation, les hommes de tous les horizons politiques semblent d’accord : les femmes crĂ©ent des ennuis. Partout, on dit aux femmes de se taire et de s’asseoir, sinon.
    J’ai lu tous les arguments sur la fĂ©minitĂ© ne rĂ©sidant pas dans le corps sexuĂ©, et les affirmations selon lesquelles les femmes biologiques n’ont pas d’expĂ©riences communes, et je les trouve aussi profondĂ©ment misogynes et rĂ©gressives. Il est Ă©galement clair que l’un des objectifs de nier l’importance du sexe est d’éroder ce que certains semblent voir comme l’idĂ©e cruellement sĂ©grĂ©gationniste des femmes ayant leurs propres rĂ©alitĂ©s biologiques ou - tout aussi menaçantes - des rĂ©alitĂ©s unificatrices qui en font une classe politique cohĂ©rente. Les centaines de courriels que j’ai reçus ces derniers jours prouvent que cette Ă©rosion en inquiĂšte beaucoup d’autres. Il ne suffit pas que les femmes soient des alliĂ©es trans. Les femmes doivent accepter et admettre qu’il n’y a pas de diffĂ©rence matĂ©rielle entre les femmes trans et elles-mĂȘmes.
    Mais, comme beaucoup de femmes l’ont dit avant moi, « femme » n’est pas un costume. « Femme » n’est pas une idĂ©e dans la tĂȘte d’un homme. "Femme’’ n’est pas un cerveau rose, un goĂ»t pour Jimmy Choos ou l’une des autres idĂ©es sexistes dĂ©sormais prĂ©sentĂ©es d’une maniĂšre ou d’une autre comme progressistes. De plus, le langage « inclusif » qui appelle les femmes « menstrues » et « personnes vulvaires » frappe de nombreuses femmes comme dĂ©shumanisantes et dĂ©gradantes. Je comprends pourquoi les militants trans considĂšrent ce langage comme appropriĂ© et gentil, mais pour ceux d’entre nous qui ont eu des insultes dĂ©gradantes crachĂ©es sur nous par des hommes violents, ce n’est pas neutre, c’est hostile et aliĂ©nant.
    Ce qui m’amĂšne Ă  la cinquiĂšme raison pour laquelle je suis profondĂ©ment prĂ©occupĂ© par les consĂ©quences de l’activisme trans actuel.
    Je suis dans l’Ɠil du public depuis plus de vingt ans et je n’ai jamais parlĂ© publiquement d’ĂȘtre une survivante de la violence domestique et des agressions sexuelles. Ce n’est pas parce que j’ai honte que ces choses m’arrivent, mais parce qu’elles sont traumatisantes Ă  revisiter et Ă  mĂ©moriser. Je me sens Ă©galement protectrice de ma fille de mon premier mariage. Je ne voulais pas revendiquer la propriĂ©tĂ© exclusive d’une histoire qui lui appartient aussi. Cependant, il y a peu de temps, je lui ai demandĂ© comment elle se sentirait si j’étais publiquement honnĂȘte au sujet de cette partie de ma vie, et elle m’a encouragĂ©e Ă  aller de l’avant.
    Je mentionne ces choses maintenant non pas dans le but de susciter la sympathie, mais par solidarité avec le grand nombre de femmes qui ont des histoires comme la mienne, qui ont été insultées en tant que fanatiques pour avoir des inquiétudes autour des espaces unisexes.
    J’ai rĂ©ussi Ă  Ă©chapper Ă  mon premier mariage violent avec une certaine difficultĂ©, mais je suis maintenant mariĂ© Ă  un homme vraiment bon et fondĂ© sur des principes, sĂ»r et sĂ©curisĂ© comme je ne l’aurais jamais pensĂ© dans un million d’annĂ©es. Cependant, les cicatrices laissĂ©es par la violence et les agressions sexuelles ne disparaissent pas, peu importe Ă  quel point vous ĂȘtes aimĂ©s et quel que soit l’argent que vous avez gagnĂ©. Ma nervositĂ© perpĂ©tuelle est une blague familiale - et mĂȘme je sais que c’est drĂŽle - mais je prie que mes filles n’aient jamais les mĂȘmes raisons que moi de dĂ©tester les bruits soudains et forts ou de trouver des gens derriĂšre moi quand je ne les ai pas entendus s’approcher.
    Si vous pouviez entrer dans ma tĂȘte et comprendre ce que je ressens en lisant une femme trans mourant entre les mains d’un homme violent, vous trouveriez la solidaritĂ© et la parentĂ©. J’ai un sens viscĂ©ral de la terreur dans laquelle ces femmes trans auront passĂ© leurs derniĂšres secondes sur terre, parce que moi aussi j’ai connu des moments de peur aveugle quand j’ai rĂ©alisĂ© que la seule chose qui me maintenait en vie Ă©tait la retenue timide de mon agresseur .
    Je crois que la majoritĂ© des personnes trans-identifiĂ©es reprĂ©sentent non seulement une menace zĂ©ro pour les autres, mais sont vulnĂ©rables pour toutes les raisons que j’ai dĂ©crites. Les personnes trans ont besoin et mĂ©ritent d’ĂȘtre protĂ©gĂ©es. Comme les femmes, elles sont plus susceptibles d’ĂȘtre tuĂ©es par des partenaires sexuels. Les femmes trans qui travaillent dans l’industrie du sexe, en particulier les femmes trans de couleur, sont particuliĂšrement exposĂ©es. Comme tous les autres survivants d’agression domestique et d’agression sexuelle que je connais, je ne ressens que de l’empathie et de la solidaritĂ© avec les femmes trans qui ont Ă©tĂ© maltraitĂ©es par des hommes.
    Je veux donc que les femmes trans soient en sĂ©curitĂ©. En mĂȘme temps, je ne veux pas rendre les filles et les femmes natales moins sĂ»res. Lorsque vous ouvrez les portes des salles de bains et des vestiaires Ă  tout homme qui croit ou se sent qu’il est une femme - et, comme je l’ai dit, des certificats de confirmation de genre peuvent maintenant ĂȘtre accordĂ©s sans avoir besoin de chirurgie ou d’hormones - alors vous ouvrez la porte Ă  tous les hommes qui souhaitent entrer. Telle est la simple vĂ©ritĂ©.
    Samedi matin, j’ai lu que le gouvernement Ă©cossais poursuivait ses plans controversĂ©s de reconnaissance du genre, ce qui signifie en fait que tout ce dont un homme a besoin pour « devenir une femme », c’est de le dire. Pour utiliser un mot trĂšs contemporain, j’ai Ă©tĂ© « dĂ©clenchĂ© ». TerrassĂ© par les attaques incessantes d’activistes trans sur les rĂ©seaux sociaux, alors que je n’étais lĂ  que pour donner aux enfants des commentaires sur les photos qu’ils avaient dessinĂ©es pour mon livre sous verrouillage, j’ai passĂ© une grande partie de samedi dans un endroit trĂšs sombre Ă  l’intĂ©rieur de ma tĂȘte, comme souvenirs d’une agression sexuelle grave que j’ai subie dans la vingtaine s’est rĂ©pĂ©tĂ©e en boucle. Cette agression s’est produite Ă  un moment et dans un espace oĂč j’étais vulnĂ©rable, et un homme a profitĂ© d’une opportunitĂ©.
    Tard samedi soir, en parcourant les photos des enfants avant d’aller me coucher, j’ai oubliĂ© la premiĂšre rĂšgle de Twitter - ne t’attends jamais Ă  une conversation nuancĂ©e - et j’ai rĂ©agi Ă  ce que je ressentais comme un langage dĂ©gradant Ă  propos des femmes. J’ai parlĂ© de l’importance du sexe et j’en paie le prix depuis. J’étais transphobe, j’étais une conne, une chienne, une TERF, je mĂ©ritais l’annulation, le coup de poing et la mort. Vous ĂȘtes Voldemort a dit une personne, sentant clairement que c’était la seule langue que je comprendrais.
    Il serait tellement plus facile de tweeter les hashtags approuvĂ©s - car bien sĂ»r, les droits des trans sont des droits de l’homme et bien sĂ»r, les vies trans comptent - ramasser les cookies rĂ©veillĂ©s et se prĂ©lasser dans une rĂ©manence de signalisation de la vertu. Il y a de la joie, du soulagement et de la sĂ©curitĂ© en conformitĂ©. Comme l’a Ă©galement Ă©crit Simone de Beauvoir, « â€Š sans aucun doute, il est plus confortable de supporter la servitude aveugle que de travailler pour sa libĂ©ration ; les morts aussi sont mieux adaptĂ©s Ă  la terre que les vivants. »
    Un grand nombre de femmes sont Ă  juste titre terrifiĂ©es par les activistes trans ; Je le sais parce que beaucoup sont entrĂ©s en contact avec moi pour raconter leurs histoires. Ils ont peur de faire du doxxing, de perdre leur emploi ou leurs moyens de subsistance, et de la violence.
    Mais c’est infiniment dĂ©sagrĂ©able, ce ciblage constant contre moi, je refuse de m’incliner devant un mouvement qui, Ă  mon avis, fait du tort en cherchant Ă  Ă©roder les `` femmes ’’ en tant que classe politique et biologique et en offrant une couverture Ă  des prĂ©dateurs comme peu auparavant. Je me tiens aux cĂŽtĂ©s des femmes et des hommes courageux, homosexuels, hĂ©tĂ©rosexuels et trans, qui dĂ©fendent la libertĂ© d’expression et de pensĂ©e, ainsi que les droits et la sĂ©curitĂ© de certaines des personnes les plus vulnĂ©rables de notre sociĂ©tĂ© : les jeunes gays, les adolescents fragiles, et les femmes qui sont tributaires et souhaitent conserver leurs espaces de sexe unique. Les sondages montrent que ces femmes sont une grande majoritĂ©, et excluent seulement celles qui ont le privilĂšge ou la chance de ne jamais avoir Ă©tĂ© confrontĂ©es Ă  la violence masculine ou Ă  des agressions sexuelles, et qui n’ont jamais eu la peine de se renseigner sur la prĂ©valence de la violence.
    La seule chose qui me donne de l’espoir, c’est que les femmes qui peuvent protester et s’organiser le font, et qu’elles ont Ă  leurs cĂŽtĂ©s des hommes vraiment honnĂȘtes et des personnes trans. Les partis politiques qui cherchent Ă  apaiser les voix les plus fortes dans ce dĂ©bat ignorent les prĂ©occupations des femmes Ă  leurs risques et pĂ©rils. Au Royaume-Uni, les femmes se tendent la main entre les partis, prĂ©occupĂ©es par l’érosion de leurs droits durement acquis et l’intimidation gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Aucune des femmes sensibles au genre Ă  qui j’ai parlĂ© ne dĂ©teste les personnes trans ; au contraire. Beaucoup d’entre elles se sont intĂ©ressĂ©s Ă  cette question en premier lieu par souci pour les jeunes trans, et ils sont extrĂȘmement sympathiques envers les adultes trans qui veulent simplement vivre leur vie, mais qui font face Ă  un contrecoup pour une marque d’activisme qu’ils n’approuvent pas.
    La derniĂšre chose que je veux dire est la suivante. Je n’ai pas Ă©crit cet essai dans l’espoir que quelqu’un me procurera un violon, mĂȘme pas minuscule. J’ai une chance extraordinaire ; Je suis une survivante, certainement pas une victime. Je n’ai mentionnĂ© mon passĂ© que parce que, comme tout autre ĂȘtre humain sur cette planĂšte, j’ai une trame de fond complexe, qui façonne mes peurs, mes intĂ©rĂȘts et mes opinions. Je n’oublie jamais cette complexitĂ© intĂ©rieure quand je crĂ©e un personnage fictif et je ne l’oublie certainement jamais quand il s’agit de personnes trans.
    Tout ce que je demande - tout ce que je veux - c’est qu’une empathie similaire, une comprĂ©hension similaire, soit Ă©tendue aux millions de femmes dont le seul crime est que leurs prĂ©occupations soient entendues sans recevoir de menaces et d’abus.

    ▻https://www.facebook.com/Joanavrillaud/posts/168681517970985

    • Je vous laisse taguer :-)
      Comme dans les dĂ©bats sur la Police, les dĂ©bats fĂ©minisme vs transgenrisme devraient pouvoir ĂȘtre clĂŽt en quelques mots.
      L’autre fois, j’ai mis un terme Ă  une entame pĂ©nible sur les violences_policiĂšres_qui_n’existent_pas par mon interlocuteur du type « mais dans les quartiers, j’y habite, alors je sais ce que je dis, ils (la police) laissent faire, les motos, les rodĂ©os, tous les wesh wesh peuvent faire ce qu’ils veulent depuis le confinement » ; car oui, visiblement, Ă  Lyon, il n’y a pas eu de volontĂ© de casser du populo. En retour, j’ai Ă©mis l’idĂ©e que « en France, la peine de mort est abolie, personne n’est supposĂ© mourir lors d’une interpellation ». Ça m’a Ă©tonnĂ©, mais ça a marchĂ©.
      Dans le dĂ©bat FĂ©minisme vs Transgenrisme, on doit sans doute pouvoir Ă©mettre une opinion du type « le harcĂšlement est interdit, personne ne devrait ĂȘtre obligĂ© de fermer son compte twitter/instagram/que sais-je pour des faits de harcĂšlement, de menaces physiques, de menaces de mort ».

    • aussi seenthisĂ© par @tintin par lĂ  ▻https://seenthis.net/messages/860214

      AprĂšs une recherche sur seenthis il y a quelques jours, j’ai dĂ©couvert qu’ici aussi on a de nombreuses fois tentĂ© d’avoir des Ă©changes sur des problĂšmes de comprĂ©hension, comme des traduction simplifiĂ©es telle la notion de « lobby trans », qui n’aident pas plus que les appels Ă  meutes-contre-meutes, mais personnellement, quand je vois que ça ne sert Ă  rien au bout de X fois, je pars du principe que la transphobie est avĂ©rĂ©e et assumĂ©e ▻https://seenthis.net/messages/859349

    • C’est ton « not-all-trans » qui m’a fait ramener cet Ă©change, @biggrizzly , l’ayant justement moi aussi utilisĂ© comme argument. Quand au texte de J.K. Rowling j’avoue avoir beaucoup de mal Ă  le lire, entre les sous-entendus que je ne maĂźtrise pas dans l’original, la mauvaise traduction, les tonnes de rĂ©fĂ©rences toutes plus justifiantes les unes que les autres et son parcours personnel, Ă  chaque fois qu’elle assimile le harcĂšlement, rĂ©el, qu’elle subit, avec la cause, qu’elle prĂ©tend ne pas combattre, je ... prĂ©fĂšre fuir car une colĂšre immense me submerge. Je ne sais pas comment expliquer ça Ă  part la sensation d’une profonde injustice venant d’une personne qui a absolument tous les Ă©lĂ©ments pour ne pas la commettre.

    • Je l’ai dĂ©jĂ  signifiĂ© sur de vieux fils, qui peuvent d’ailleurs avoir Ă©tĂ© effacĂ© du fait de la disparition des contributeurices concerné·e·s. Le sujet trans me dĂ©passe mais je le lis toujours avec intĂ©rĂȘt. J’ai Ă©voquĂ© le « not all XXX » pour Ă©voquer la façon dont certains hommes l’utilisent pour mettre sous le tapis le dĂ©bat de fond « on n’est pas tous violents, alors bon hein, y-a pas dĂ©bat ». La façon dont le dĂ©bat autour du sujet soulevĂ© par JKR se passe me fait penser Ă  ça (j’ai bien dit autour du dĂ©bat soulevĂ© par JKR, JKR ne m’intĂ©resse pas).

      Le sujet de fond que je suis via Martin Dufresne, sans pour autant partager ses choix d’expression, c’est ce chemin tracĂ© dans les pays anglo-saxon sur la transition. L’auto-dĂ©termination, la non-mixitĂ©, etc. On a eu des dĂ©bats dĂ©jĂ  sur la non-mixitĂ©, et les hommes et les hommes blancs, ont menĂ© des agressions contre les espaces non-mixtes fĂ©minins ou non-blancs. Et visiblement, on a le mĂȘme genre d’agressions entre femmes et trans et la bataille ne semble pas aller dans le sens d’une victoire pour le fĂ©minisme, et la façon dont cela se passe a des aspects peu ragoĂ»tants.

      Je ne conclus rien, j’en serais bien incapable. Je dis juste que je ressens que les termes du dĂ©bat sont incertains et que tout simplement, je ne comprends pas comment il est possible d’en arriver Ă  un tel niveau de violence et de situations paraissant si ubuesques.

    • La comparaison avec d’autres sujets tabou, dĂ©clencheurs d’agressions mimant la colĂšre, est heuristique. On a effectivement dĂ©jĂ  vu des gens se braquer et lancer les accusations les plus illogiques et les procĂšs d’intention les plus injustifiĂ©s contre les membres de populations opprimĂ©es qui cherchaient Ă  se dĂ©fendre contre des coups de force drapĂ©s dans l’universalisme. Merci du relai de cete version française du texte de Rowling. Nous travaillons Ă  TRADFEM Ă  en peaufiner une traduction plus attentive, qui devrait Ă©lever le niveau du dĂ©bat au-dessus des accusations de « transphobie » et du dĂ©ni de l’existence d’une politique concertĂ©e d’abolition des droits des femmes, que l’on reconnaisse ou non le lobby qui y travaille (▻https://www.partage-le.com/2018/11/16/les-principes-de-jogjakarta-une-menace-internationale-contre-les-droits-)

    • J’étoile mais j’ai pas trĂšs envie de lire... La dĂ©fense Ă  lĂ  « femme = utĂ©rus », elle simplifie les choses mais politiquement elle n’a aucun sens. Et stratĂ©giquement, elle isole les fĂ©ministes radicales.

      ▻http://yogyakartaprinciples.org/wp-content/uploads/2016/08/principles_fr.pdf

      Je viens de commencer Mes bien chĂšres sƓurs de ChloĂ© Delaume et deux citations en exergue.

      La seule chose que toutes les femmes partagent, c’est le fait d’ĂȘtre perçues en tant que femmes et d’ĂȘtre traitĂ©es comme telles.

      Julia Serano

      Je lis cette phrase aussi bien comme un refus de l’auto-identification (qui a bien avancĂ© dans tous les pays occidentaux sauf la France, qui a trouvĂ© une mesure intĂ©ressante entre ça et la psychiatrisation) que comme un refus de l’essentialisme actuellement promu par des fĂ©ministes radicales qui nous disaient bien qu’ĂȘtre femme est une position sociale. C’est la dĂ©finition qui me convient.

      La complaisance absolue Ă  l’identification au fĂ©minin de la part de personnes qui ont une expression de genre masculine, la complaisance absolue Ă  d’amicales pressions envers des lesbiennes Ă  avoir des relations sexuelles (coerced into sex, comme on dit amicalement) avec des femmes trans non opĂ©rĂ©es, la complaisance absolue au harcĂšlement et aux attaques contre des femmes et des fĂ©ministes, y compris quand des mecs cis sans passif profĂ©ministe militant s’y mettent, tout ça est aussi merdique que de voir des fĂ©ministes super intĂ©ressantes comme M. Murphy, S. Jeffreys ou Ch. Delphy rĂ©duire leur dĂ©finition de ce qu’est ĂȘtre une femme.

    • MĂȘme s’il y a quelques allusions au biologique, je trouve le texte de Rowling ni clivant ni virulent (Ă©videmment on va dire, ouais mais toi t’es pas un « premier concernĂ© » donc t’as rien Ă  dire), comparĂ© Ă  la violence des rĂ©ponses (et lĂ  aussi je dis ça en Ă©tant bien conscient qu’on peut comparer avec ceux qui se plaignent de la violence des fĂ©ministes ou autres dominĂ©â‹…es). Elle ne parle pas du tout de lobby trans, elle parle bien de femmes trans et d’hommes trans, sans nier leur nouveau genre. Mais elle dit qu’avant ça prenait un temps et des Ă©tapes prĂ©cises pour y arriver (qui pouvaient sĂ»rement ĂȘtre amĂ©liorĂ©es et ĂȘtre moins jugeantes, mais ça avait des raisons), alors que maintenant c’est vraiment uniquement sur le ressenti personnel, ce qui n’a justement pas de sens pour un truc sensĂ© ĂȘtre social. Et que de par sa vie et la violence qu’elle a subit elle-mĂȘme, elle est trĂšs prĂ©occupĂ©e par les attaques Ă  la non-mixitĂ©.

      Quand je lis ça :

      Ma nervositĂ© perpĂ©tuelle est une blague familiale - et mĂȘme je sais que c’est drĂŽle - mais je prie que mes filles n’aient jamais les mĂȘmes raisons que moi de dĂ©tester les bruits soudains et forts ou de trouver des gens derriĂšre moi quand je ne les ai pas entendus s’approcher.

      et connaissant des proches qui ont trĂšs exactement ce comportement, pour les mĂȘmes raisons violentes, ça me touche particuliĂšrement et immĂ©diatement, et je comprends parfaitement qu’on s’inquiĂšte d’une augmentation des situations oĂč on peut se retrouver avec un pĂ©nis dans un lieu oĂč on pensait ĂȘtre un peu plus en sĂ©curitĂ© qu’ailleurs parce que non-mixte.

    • en lien cette tribune rĂ©cente : ▻https://seenthis.net/messages/860296

      Je n’arrive pas à comprendre ce qu’il y a de transphobe là-dedans... (à part de publier dans le figaro)

      je rappelle aussi que cette guerre, comme les autres, a des consĂ©quences trĂšs concrĂštes, ici mĂȘme en france : le 8 mars dernier, un cortĂšge abolitioniste composĂ© de survivantes de la prostitution, s’est fait agressĂ©, violemment, pour leurs positions politique :

      â–șhttps://seenthis.net/messages/830962

      Je me demande qui sont ces gens, qui ont visiblement dĂ©cidĂ© d’utiliser la violence pour faire passer leur point de vue. TrĂšs franchement ces gens me foutent la haine et ça ne m’encourage pas du tout Ă  la nuance.

    • Ça y est, j’ai lu le texte. Je le trouve bien Ă  90 %. Mais elle semble renvoyer toutes les personnes trans Ă  leur identitĂ© de naissance, whatever. Je ne comprends mĂȘme pas : des mecs trans peuvent venir parce que c’est des femmes en vrai, on n’est que son corps, femmes trans opĂ©rĂ©es ou avec une expression de genre masculine sont Ă©galement des hommes. On est son corps ou on n’est pas son corps ? Et quid de ce que des fĂ©ministes ont passĂ© des dĂ©cennies Ă  documenter, le fait qu’on est des ĂȘtres socialisĂ©s Ă  ĂȘtre ci ou ça et qu’il n’y a pas d’essence fĂ©minine ou masculine (mĂȘme s’il y a un certain dimorphisme, voir la doc sur la recherche mĂ©dicale androcentrĂ©e, qui produit aussi des diffĂ©rences).

      Je ne sais pas ce qu’elle voulait dire mais ça me semble assez incohĂ©rent sur le fond, mĂȘme si je suis ultra d’accord que des femmes, des fĂ©ministes radicales et des personnes en dĂ©transition n’ont pas Ă  subir cette violence, Ă  se taire. MĂȘme si une partie de l’activisme trans me dĂ©becte (rĂ©duction au silence des lesbiennes se disant sous pressions multiples Ă  avoir des rapports sexuels avec des femmes trans non-opĂ©rĂ©es, dĂ©fense des criminels sexuels ayant faire reconnaĂźtre leur statut de femmes, etc.). MĂȘme si j’ignore encore beaucoup des rĂ©seaux et de l’argent qui a rĂ©ussi Ă  faire bouger aussi vite les lĂ©gislations sur la transidentitĂ©, le passage d’une psychiatrisation sexiste et abusive (sur laquelle Rowling passe avec un certain dĂ©ni) Ă  des dispositions d’auto-dĂ©claration simplement aberrantes. MĂȘme si j’attends avec impatience que le parapluie trans se dĂ©chire, entre les copines et les copains trans fĂ©ministes et les personnes bardĂ©es de male entitlement qui estiment avoir le droit d’ĂȘtre inclues dans nos espaces (y compris quand elles sont prĂ©datrices sexuellement) alors qu’elles sont identifiĂ©es comme des hommes dans leur vie de tous les jours.

      Le fait que JKR dĂ©clenche une telle tempĂȘte de merde pour un texte pas mal (encore que je ne le signerais pas, loin de lĂ ), c’est inquiĂ©tant.

    • A la fois je dĂ©plore absolument ces excĂšs, et en mĂȘme temps, je n’ai pas vraiment d’exemples de mouvements qui n’aient pas Ă  un moment cĂ©dĂ©s Ă  des excĂšs, des procĂšs et des exclusions. Je crois, qu’il ne faut pas sous-estimer la souffrance des personnes qui militent sur ces questions et la dynamique de groupe qui recĂšle, en mĂȘme temps, de l’émulation collective positive et une radicalitĂ© excluante. C’est ce double mouvement, sur un sujet difficile, profondĂ©ment remuant et qui vient remettre en cause beaucoup de nos repĂšres(1), qui mĂšne Ă  ces anathĂšmes, qui sont, je l’espĂšre souvent transitoires.

      1) que faire de ces catĂ©gories du fĂ©minin/masculin quand tu sais que sans aucune intervention mĂ©dicale ou chimique, une femme enceinte peut s’avĂ©rer ĂȘtre XY au niveau gĂ©nĂ©tique, tout en ayant tous les signes extĂ©rieurs et internes du fĂ©minin comme c’est le cas d’une connaissance. Perso, je ne suis pas sĂ»re de savoir...

      Et en mĂȘme temps, je me mĂ©fies absolument de la suppression des toilettes non mixtes. Et en mĂȘme temps je ne voudrais pas qu’une femme trans se phase tabasser ou pire parce qu’elle a Ă©tĂ© « repĂ©rĂ©e » dans des toilettes pour hommes... Etc.

      Bref, comme toujours, continuer Ă  s’informer, se former, Ă©couter, rĂ©flĂ©chir...

    • Sur les toilettes...
      ▻https://seenthis.net/messages/823002#message823059

      Dans quelles toilettes peut-on aller tranquillement faire ses besoins quand on est une personne trans ? Si on « passe » facilement, aller aux chiottes sans se faire remarquer devient un jeu gratifiant. Si ce n’est pas le cas, on risque des agressions verbales ou physiques.

      En attendant cette abolition, ĂȘtre une femme, ce n’est pas se sentir « fĂ©minine », c’est ne pas se sentir tout Ă  fait Ă  l’abri de ces inĂ©galitĂ©s et de ces violences. Et il n’est ni illĂ©gitime ni ringard qu’un groupe de personnes concernĂ©es par la prĂ©valence des agressions sexuelles et des viols dans leurs vies exige le droit d’uriner dans des lieux sĂ»rs. À Stockholm, oĂč les toilettes de la gare centrale sont mixtes (et payantes), le personnel est trĂšs prĂ©sent dans les lieux et peut-ĂȘtre que les hommes suĂ©dois ont appris Ă  mettre leur fiertĂ© ailleurs que dans le fait d’uriner debout. La question de toilettes dans lesquelles les femmes trans seraient les bienvenues est alors rĂ©glĂ©e mais la mixitĂ© ne se dĂ©cide pas d’un coup de baguette magique, sans se soucier de ce que vivent les autres femmes et Ă  leurs dĂ©pens.

    • Je repense Ă  nos discussions... Et Ă  comment respecter l’intĂ©gritĂ© des unes sans foutre en l’air celle des autres.

      Les 10 % avec lesquels je suis trĂšs opposĂ©e Ă  JKR, c’est quand elle refuse (ça n’a pas l’air si clair dans son texte mais c’est l’idĂ©e des fĂ©ministes radicales ou « critiques du genre » qu’elle dĂ©fend) de voir dans des femmes trans des femmes comme d’autres. Alors qu’elle le dit elle-mĂȘme, elle n’est pas capable de voir dans sa pote trans l’homme qu’elle a pu ĂȘtre un jour au regard des autres (je pige pas). Nier que les femmes trans sont des femmes, c’est transphobe, pas besoin d’aller chercher plus loin Ă  coups de « je ne comprends pas ce qui est transphobe » (rĂ©flexion qui ont fait vomir l’une d’entre nous qui en a quittĂ© le rĂ©seau, je le rappelle).

      Arbitrer entre les besoins des unes et des autres ne sera pas facile et l’ambiance dĂ©lĂ©tĂšre actuelle n’aide pas. Quand je vois des non-binaires barbus qui bouffent du privilĂšge masculin puis veulent intĂ©grer des espaces non-mixtes, 50 % de femmes trans au Royaume-Uni en prison pour violences sexuelles envers des femmes (les rad fem parlent d’autogynophilie, une attirance pour soi en femme parce qu’on est attiré·e sexuellement par les femmes), je me dis que les acteurs de cette lutte n’en ont pas grand chose Ă  foutre, des droits des femmes cis ni trans (celles qui ont envie de vivre leurs vies de meufs en sororitĂ©, pas d’exercer un entitlement sur les autres femmes, corps ou agenda politique, en les menaçant de les Ă©touffer de leur bite), quand je vois les mecs woke se faire les « alliĂ©s » en ne voyant pas le problĂšme d’appeler Ă  et d’exercer la violence contre des fĂ©ministes... je me dis qu’il va falloir que des copines se rĂ©veillent.

    • euh... j’ai dit : « je ne comprends pas ce qui est transphobe lĂ -dedans » un peu Ă©nervĂ© c’est vrai, mais pas dans l’idĂ©e de blesser quelqu’un... Il y a le mĂȘme problĂšme posĂ© lĂ  : â–șhttps://seenthis.net/messages/579254
      par #Chimamanda_Ngozi_Adichie, mais je pense que vous l’avez tous lu...

      Le truc qui me semble problĂ©matique c’est le dĂ©sir d’une identitĂ© femme ou homme non-Ă©quivoque . Je comprends bien qu’on ai envie de stabiliser tout ça, mais ça semble impossible et plutĂŽt source de future souffrance... Pour ĂȘtre plus clair j’ai envie de faire la comparaison avec des problĂšmes d’identitĂ© que j’ai pu traverser. J’ai un nom de vrai grec, et pendant une longue phase, j’ai vraiment voulu devenir grec. A force de me prendre un mur, j’ai pas vraiment pas eu d’autre choix que de me dire mixte, ou en tout cas que l’accĂšs Ă  cette identitĂ© d’une façon entiĂšre, Ă©tait, malgrĂ© tous les efforts possible, eh bah... impossible quoi. ça ne rĂ©souds pas grand chose, mais ça donne l’impression d’ĂȘtre honnĂȘte avec moi-mĂȘme, de prendre acte de ça. D’une façon trĂšs abstraite, je le reconnais, je prĂ©fĂ©rais qu’on dĂ©fende la bĂątardise, le mixte, le mĂ©langĂ©, le mĂ©tis, le trans et l’ambigue (qui n’est toujours pas vraiment une place agrĂ©able Ă  habiter so far) que l’univoque. On en est au point oĂč dire de quelqu’un qu’il est trans devient de la transphobie. Ok, si ce n’est pas le ou la premiĂšre concernĂ©e qui s’exprime, c’est une assignation, mais il n’y pas de code qui ne soit pas social non ? On navigue lĂ -dedans, pas l’intĂ©rieur de soi-mĂȘme...

      Encore une fois cette petite comparaison a ses limites et je n’ai bien sĂ»r pas l’expĂ©rience de certains, certaines... Et surtout peut-ĂȘtre que des choses peuvent changer dans des proportions que je peine Ă  imaginer... (mon expĂ©rience de rĂ©unification d’identitĂ© a Ă©tĂ© un Ă©chec assez dur, je ne pars donc pas d’une expĂ©rience positive).

    • Ah oui, le lien, c’était la fois oĂč nos petites discussions Ă©taient passĂ©es sur rezo.net !

      Pour beaucoup de fĂ©ministes radicales, dire « trans femme », ça veut dire d’abord que la personne est trans et pas une femme avec une histoire diffĂ©rente, et le but est de les exclure des lieux non-mixtes. Dans un des textes de Tradfem, il Ă©tait question d’une femme trans Ă  cĂŽtĂ© de la plaque dans une discussion sur les rĂšgles. Je suis ok pour qu’on fasse des rĂ©unions « vulves » ou « rĂšgles » avec des personnes qui en ont, femmes cis et mecs trans, mais l’exclusion s’étend au reste.

      Je ne suis pas pour qu’on appelle ça « transphobe » parce que ce ne sont que des exclusions de lieux spĂ©cifiques par des personnes qui en ont besoin parce que minorisĂ©es par ailleurs. C’est pas la discrimination Ă  l’embauche ou au logement (que Trump a rendu lĂ©gales, si j’ai bien compris), les atteintes Ă  l’intĂ©gritĂ© des corps des personnes trans, hommes et femmes, etc. Je prĂ©fĂšre dire « prĂ©judiciable aux personnes trans » sans prĂ©juger des sentiments qu’il peut y avoir derriĂšre mais je dois constater que c’est des maniĂšres de parler qui sont dĂ©libĂ©rĂ©es et les meufs continuent de parler de cette maniĂšre dont on leur dit qu’elle humilie. Alors oui, ça commence Ă  puer la haine de l’autre.

      Les fĂ©ministes transinclusives ne se refusent pas de dire femmes cis et femmes trans. Et certaines femmes trans reconnaissent la force que ça donne, d’avoir une socialisation initiale masculine (Paula Stone Williams) pendant que d’autres le nient (Julia Serano n’est pas super sur ça, elle note en passant que les femmes trans ne sont pas des paillassons et n’en tire pas d’autre conclusion que les femmes cis sont un peu de la merde).

      L’auto-dĂ©finition de l’identitĂ© ethno-raciale, c’est encore autre chose ! Et c’est aussi un problĂšme, quand des personnes chrĂ©tiennes Ă  la peau claire et un passing bien blanc se prĂ©tendent racisĂ©es alors qu’elles ne partagent pas l’expĂ©rience d’une personne qui l’est. RacisĂ©, c’est un passif, c’est pas gĂ©nial mais ça rend compte du regard qu’on pose sur toi et de la socialisation qu’on t’impose : la discrimination, les violences, les prĂ©jugĂ©s, les attentes incohĂ©rentes, etc.

      Aprùs, l’intime, c’est encore autre chose...

    • « Nier que les femmes trans sont des femmes, c’est transphobe, pas besoin d’aller chercher plus loin... »
      Ben voilà, il suffisait de l’affirmer.
      « ...je pars du principe que la transphobie est avĂ©rĂ©e et assumĂ©e... »
      "...ça commence à puer la haine de l’autre..."
      Comme disait monsieur de Lafontaine, « qui veut noyer son chien dit qu’il a la rage. » Passons.
      CPar contre, je tiens Ă  rĂ©pondre au propos de SupergĂ©ante qui Ă©crivait « Je crois, qu’il ne faut pas sous-estimer la souffrance des personnes qui militent sur ces questions... »
      Il ne manque pas de cas de figure de gens qui militent dans des luttes identitaires sans souffrance aucune, simplement pour rĂ©tablir ce qui est Ă  leurs yeux un ordre naturel, actuellement contestĂ© par des groupes opprimĂ©s de longue date. Je pense aux mascus, mais aussi aux racistes assumĂ©s, aux bourgeois et gens d’affaires qui se disent Ă©tranglĂ©s par taxes et impĂŽts, aux sociologues comme JP Kaufmann qui montent au front en tentant de banaliser le viol sur conjointe endormie.
      Aucune souffrance lĂ  mais un cement de dominants, un agaopportunisme qui cherche Ă  battre en brĂšche les avancĂ©es des femmes Ă  la faveur de mĂ©dias rĂ©acs. Il y a des personnes identifiĂ©es trans qui sont dans la souffrance, j’en conviens, mais pas toutes - et elles ne sont pas toutes hostiles aux femmes qui dĂ©fendent leurs droits. Ça semble Ă©vident Ă  le dire, mais l’équation rĂ©flexe trans = souffrance fait le jeu d’une certaine droite, d’oĂč le dĂ©ferlement anti-Rowling : celle qui affirme posĂ©ment que la nouvelle impĂ©ratrice est nue et qu’on lui voit les couilles.