« J’ai décidé de rester tant qu’un tract ne me demande pas d’évacuer » Rami Abou Jamous – jeudi 16 mai 2014. – Orient XXI
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(...) Une journée de plus, c’est une journée gagné sur l’humiliation de devoir vivre sous la tente. Mais finalement, mardi, ils ont décidé de partir, parce que tous ceux qui étaient avec eux au rond-point Al-Alam, à l’ouest de Rafah, du côté de la mer, étaient partis. Ils ont alors commencé à avoir vraiment peur, parce que l’endroit était désert et ils entendaient le bruit des F-16 et surtout celui des quadcopters. Il faut parler de cette nouvelle arme.
Quand nous avons été chassés de chez nous à Gaza-ville, ces engins étaient là. C’est comme un jouet de PlayStation, avec quelqu’un derrière l’écran en train de surveiller tout le monde grâce à son drone. Mais ce drone-là sert plutôt à tirer sur les gens, ou à lancer des ordres via son haut-parleur, comme ils l’ont fait pour l’évacuation de l’hôpital Nasser.
Et il sert aussi à faire peur. Pendant la nuit, ces appareils émettent des sons destinés à effrayer les gens : le bruit d’un bébé qui pleure toute la nuit, d’une femme qui appelle au secours, de chiens qui aboient. Les Israéliens les utilisent aussi pour faire la coordination avec les camions. C’est un quadcopter qui contrôle les chauffeurs. Il se positionne au-dessus du camion et on entend : « Attendez une heure » ou « Passez maintenant, prenez telle route ». Dans notre quartier, à Tell Al-Soltan, ils diffusent des bruits de tirs alors qu’il n’y a pas de combats. (...)