Passer de l’« Etat providence » à un « Etat protecteur », c’est ce que suggérait Bruno Le Maire, dans un entretien accordé au Journal du dimanche, le 17 mars. Derrière les mots du ministre de l’économie se cache en réalité un gouvernement manipulateur. Plutôt que de recoudre ses poches percées et de les remplir de nouveau en allant chercher l’argent là où il s’accumule, il préfère sabrer les services publics.
Il appauvrit notamment les départements aux dépens de nos aînés, des jeunes, des personnes en situation de handicap, des femmes et des hommes vivant dans la difficulté, bref aux dépens de celles et ceux pour qui le service public départemental est la première porte vers la protection sociale et l’émancipation.
La rigueur budgétaire qu’il prône circonscrit l’action publique de proximité à des champs d’intervention qui réduisent toujours plus la solidarité envers les « sans-voix », pour reprendre l’expression du directeur général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert (Pour les sans-voix, Arthaud, 304 pages, 19,90 euros). Notre modèle de société fondé sur la liberté, l’égalité et la fraternité s’en trouve menacé.