• Je découvre le site de cette association :
    Enfants de Tchernobyl Belarus
    Association loi 1901 - Etablissement d’Utilité Publique
    https://enfants-tchernobyl-belarus.org/etb/documintaire/bulletin/dec2023.pdf
    Dans le bulletin trimestriel il est question de Neris, Réseau Européen créé en 2010 avec pour mission de

    Favoriser la coopération au niveau européen sur les
    thématiques de la préparation aux situations d’urgence et
    post-accidentelles nucléaires et radiologiques

    Curieusement aucun site web n’est accessible (!)
    ni là : www.eu-neris.net
    ni là : www.cepn.asso.fr.
    Pourtant les membres ne sont pas sans moyen
    https://www.anccli.org/wp-content/uploads/2014/06/NERIS-CEPN.pdf
    Trop de transparence sur les mesures (ou l’absence de mesures) post-accidentelles ne serait pas souhaitable ?

    #accident_nucléaire #urgence_radiologique

  • Ukraine : la situation à la centrale nucléaire de Zaporijjia est « intenable ». Jade Lindgaard, 6 septembre 2022.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/060922/ukraine-la-situation-la-centrale-nucleaire-de-zaporijjia-est-intenable

    L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) appelle à la création immédiate d’une zone de protection autour de la centrale nucléaire ukrainienne, actuellement occupée par les Russes. « Il y a un besoin urgent de mesures pour empêcher un accident nucléaire d’origine militaire », écrit son directeur dans un rapport publié mardi.

    La situation à la centrale nucléaire de Zaporijjia est « intenable » : ainsi se conclut le rapport très attendu du directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, publié mardi après-midi et résumant les principaux enseignements tirés par l’agence de son inspection express du site, situé au sud de l’Ukraine et occupé par l’armée russe. La « meilleure action pour garantir la sûreté et la sécurité des sites nucléaires en Ukraine et de ses personnels est d’arrêter immédiatement le conflit armé », écrit noir sur blanc l’agence onusienne. La semaine dernière, au soir de la visite du site par Grossi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky lui avait reproché de ne pas appeler à la démilitarisation du site.

    Cette fois-ci, le message de l’AIEA est sans ambiguïté. Elle appelle à la création immédiate d’une zone de protection nucléaire, tant pour la sûreté de la centrale – c’est-à-dire son bon fonctionnement interne – que pour sa sécurité – soit sa protection contre des attaques extérieures. Car, « en attendant la fin du conflit et le retour de conditions stables, il y a un besoin urgent de mesures intermédiaires pour empêcher un accident nucléaire d’origine militaire ». 

    La mission de l’AIEA lors de sa visite dans la centrale nucléaire de Zaporijjia, le 1er septembre 2022. Photo AIEA / Zuma press / REA

    Même s’il est probable que l’AIEA ne divulgue pas tout le détail des informations recueillies sur place, pour ne pas mettre en difficulté les personnels ukrainiens y travaillant sous le contrôle de militaires russes, le rapport de Grossi donne des exemples spectaculaires de la gravité de la situation sur le site de la plus grosse centrale nucléaire du continent européen – six gigawatts de puissance, 3,5 fois plus que l’EPR en construction à Flamanville. 

    Le toit du bâtiment où sont entreposés les barres de combustible neuf ainsi que les déchets radioactifs solides (comme le matériel contaminé) a été littéralement éventré, comme on le voit sur une photo prise par l’AIEA lors de sa visite. Mais c’est loin d’être le seul dommage observable sur le site : un réservoir d’huile lubrifiante (hautement inflammable), les toits de divers bâtiments, y compris celui abritant le dispositif pouvant déclencher l’alarme de la centrale, ou encore le conteneur renfermant le système de surveillance des radiations ont été touchés. 

    Les inspecteurs ont par ailleurs constaté la marque des bombardements sur les routes, sur les murs et les fenêtres de plusieurs édifices, ainsi que sur la passerelle reliant les bâtiments des réacteurs au reste de la centrale. « Ces attaques auraient pu menacer la sûreté de la centrale, tuer des personnes et blesser le personnel », note le directeur général de l’agence dans son rapport. Ce qui se passe à la centrale de Zaporijjia constitue « une menace permanente pour la sûreté et la sécurité nucléaire car des fonctions essentielles à la sûreté du site, en particulier le refroidissement des installations et la capacité de contenir la radioactivité pourraient être touchés ». Dans ses recommandations, Rafael Grossi demande l’arrêt immédiat des bombardements sur le site et ses alentours. 

    Lors de leur inspection, du 2 au 4 septembre, les agents de l’AIEA ont été les témoins très proches de bombardements à proximité de la centrale de Zaporijjia, « en particulier le 3 septembre, quand l’équipe a reçu l’ordre d’évacuer le rez-de-chaussée du bâtiment de l’administration ». 

    L’équipe de l’AIEA observe les dégâts sur le toit d’un bâtiment qui abrite, entre autres, le combustible nucléaire neuf et l’installation de stockage des déchets radioactifs solides à la centrale de Zaporijjia. Photo AIEA

    Concernant la présence d’émissions radioactives, l’AIEA se contente de dire qu’elle a été informée que « les niveaux de radiation restaient à un niveau normal ». Mais elle alerte sur le risque « de rejets illimités de substances radioactives » dans l’environnement si les bombardements continuent et frappent des équipements sensibles. 

    Par ailleurs, l’AIEA constate que les personnels ukrainiens gérant la centrale au quotidien subissent de nombreuses entraves dans leur travail : ils n’ont pas accès à toutes les salles, ont perdu le contrôle des accès au site et de leur surveillance. Le centre de crise en cas d’urgence est occupé par les militaires russes et il est inaccessible aux personnels de la centrale. Leur salle de repli ne dispose ni de ventilation ni d’une alimentation électrique propre. Elle n’est pas non plus connectée à Internet.

    Des matériels militaires russes ont été positionnés dans le hall de la salle des machines des réacteurs n° 1 et 2 de la centrale – qui en compte six au total. Deux véhicules blindés et six camions spéciaux occupent une partie de la zone servant habituellement d’atelier de réparation. Les personnels doivent aussi composer avec des envoyés de Rosatom, l’opérateur nucléaire russe, exerçant un rôle de « conseil » sur la gestion de la centrale. Leur présence inquiète les inspecteurs, pour qui elle risque de créer des interférences avec les procédés des personnels ukrainiens – conformes aux normes de surveillance de l’AIEA – et même des « frictions ». La situation a « un impact négatif sur le personnel », peut-on lire, dans une formulation qui doit certainement être comprise comme une litote, décrivant de façon minimale une situation extrêmement difficile. Les pièces de rechange et les recharges en combustible arrivent au compte-gouttes. 

    À lire aussi Nucléaire en Ukraine : « Faites savoir au monde que les inspecteurs restent à Zaporijjia »

    1 septembre 2022

    Les personnels sont aussi moins nombreux – les pompiers ont dû quitter la centrale et s’installer provisoirement dans la commune d’Energodar – et ont le plus grand mal à communiquer avec l’extérieur, y compris leur famille et l’autorité ukrainienne de sûreté. Tous ces éléments réunis font subir aux agents ukrainiens « un grand stress et une pression qui n’est pas soutenable ». Au risque de leur faire commettre des erreurs dont les conséquences pourraient être dramatiques. Le 6 août, un personnel de la centrale travaillant dans la zone d’entreposage à sec du combustible usagé a été blessé par un bombardement. 

    Depuis le début de la guerre en mars, la centrale nucléaire de Zaporijjia est au centre de l’attention et des inquiétudes internationales. En août, le site a perdu son alimentation en électricité, ce qui a mis en péril ses procédures de sûreté – les réacteurs nucléaires et les combustibles usagés doivent en permanence être refroidis.
    Face à cette masse d’indices et d’informations inquiétantes, l’AIEA annonce vouloir maintenir une présence dans la centrale de Zaporojjia. Mais sans donner à ce stade de détails sur ses modalités.

    Jade Lindgaard

  • l’AIEA apublié son rapport sur la centrale de #Zaporijja (sur tous les sites nucléaires d’#Ukraine en fait, y compris #Tchernobyl)
    https://www.iaea.org/sites/default/files/22/09/ukraine-2ndsummaryreport_sept2022.pdf

    (pas encore lu. Je me demande si je vais trouver une explication au fait que la centrale est au mains des russes, bombardée, mais que l’Ukraine proteste contre les bombardements... Ah ces russes qui se bombardent eux même, on a pas idée...)

    #nucléaire #guerre

    • Kiev propose une mission internationale à Zaporijjia, la population appelée à évacuer
      https://www.connaissancedesenergies.org/afp/kiev-propose-une-mission-internationale-zaporijjia-la-popul

      « Nous proposons de créer une mission internationale avec la participation de l’UE, de l’ONU et d’autres organisations. Celle-ci faciliterait le retrait de l’armée russe de la centrale et du territoire autour dans un rayon de 30 km », a indiqué lors d’une réunion du gouvernement ukrainien le Premier ministre Denys Chmygal.

      « On propose que la centrale nous soit restituée » tout simplement.

      Les russes doivent rigoler. Ils sont méchants, donc par force ils rigolent. Comme le chien de Satanas et Diabolo.

      Je complète avec une autre citation de la dépêche :

      En cas d’incident grave, « il y aura des conséquences non seulement pour l’Ukraine, mais aussi, clairement, des conséquences au-delà des frontières », a prévenu Oleg Korikov, le chef par intérim de cette structure, lors d’une conférence de presse en ligne.

      Selon lui, cette centrale située dans le sud du pays et actuellement débranchée du réseau électrique risque de se retrouver dans une situation où ses systèmes de sécurité seront alimentés grâce à des puissance de réserve fonctionnant avec du diesel.

      « Mais en temps de guerre il est très difficile de refaire le plein des réserves de diesel » dont il faut quatre citernes par jour, a expliqué M. Korikov.

    • @ericw En même temps, je doute que les experts en énergie atomique de l’AIEA soient reconnus comme compétents pour désigner l’origine des bombardements. Ces gens sont des spécialistes du nucléaire, it’s not rocket science.

    • @arno on est bien d’accord, ce n’est pas leur boulot. Mais c’est là qu’on rentre dans le grand jeu de dupes de la spécialité : ils ont été missionnés uniquement pour se prononcer sur l’état du site, son fonctionnement et les perspectives en terme de sûreté. Donc, ils auront beau voir du matériel militaire russe sur le site (et le documenter dans le rapport), en conclure que ce ne sont certainement pas les mêmes qui s’envoient des bombinettes sur le coin de la gueule, il ne peuvent rien dire car ils ne sont pas là pour ça (et on a du assez leur répéter à mon avis).

      Par contre, bien que n’ayant aucune sympathie pour l’agression poutinienne, le zelensky comment à me les brouter menu.

      @biggrizzly oui, le problème de l’alimentation des diesels de secours est bien soulevé dans le rapport. Et ça ça pue vraiment, parce que dans une installation nucléaire, les générateurs diesels, c’est l’ultime secours. Après ça c’est démerde toi ou cours.

    • Dans ce troisième Carnet, une des dimensions nucléaires de cette guerre, mais pas la seule, nous a obligé à revenir de plus près à ce qui se passe dans la centrale de Zaporijia, tant la médiocrité du bavardage médiatique est indigne à ce sujet. Encore cela n’est-il qu’une des dimensions nucléaires de cette guerre, un autre résidant dans les conséquences du fait que les stratégies d’emploi « des armes nucléaires de théâtre » ont changé, aussi bien aux Etats-unis en 2019, qu’en Russie en 2021. Ainsi cela invalide-t-il l’increvable postulat de la dissuasion nucléaire auquel s’accrochent encore tous les pays qui possèdent cette arme. Il est vraiment minuit moins deux dans le siècle !

      Avant hier soir (vendredi 9/09/2022), la centrale de Zaporijjia était de nouveau déconnecté du réseau électrique ; en fait, le nucléaire civil est aussi une composante de la dissuasion et les résidents à proximité (mais pas qu’eux) sont en quelque sorte pris en otage par les belligérants. Reste à calculer le rayon de « proximité » dans le cas d’un accident majeur et à surveiller le sens du vent. Des pilules d’iode ? Vous n’y pensez pas j’espère. De toute façon, les gens ne sauraient pas les utiliser ...

  • Elle n’existe pas encore, mais la fusion nucléaire épuise déjà son carburant | korii.
    https://korii.slate.fr/tech/energie-fusion-nucleaire-epuise-deja-carburant-tritium-20-kilos-reserves

    Il n’y a, sur Terre, que 20 kilos de tritium. Comment faire ?

    Repéré par Barthélemy Dont sur Wired

    30/05/2022 à 20h02

    Plus efficace, moins dangereuse et moins polluante que la fission nucléaire que nous connaissons aujourd’hui, la fusion concentre beaucoup d’espoirs sur la production électrique de demain.

    Sur le papier, le principe est simple : deux isotopes de l’hydrogène différents, le deutérium et le tritium, sont envoyés dans un réacteur appelé tokamak, où ils fusionnent, créant un plasma aussi chaud que la surface du Soleil.

    Tout cela reste théorique cependant, puisque malgré un large engouement pour cette technologie, des progrès constants et des promesses excitantes, personne ne sait encore la maîtriser au point de produire de l’électricité.

    Grâce aux très importants moyens et efforts investis dans le secteur, il est toutefois possible que la fusion devienne à moyen terme une solution viable. Auquel cas elle fera face à un problème majeur : elle manque déjà de carburant.

    Comme l’explique le site internet d’ITER, le principal tokamak expérimental au monde, le deutérium est à la fois abondant et simple à obtenir puisque « chaque mètre cube d’eau de mer contient 33 grammes de deutérium que l’on extrait de manière routinière à des fins scientifiques et industrielles ».

    Ce n’est en revanche pas le cas du tritium. Il n’est présent dans la nature « qu’à l’état de traces », et les réserves mondiales de l’isotope ne se résument en tout et pour tout qu’à 20 kilos.

    Le stock de tritium disponible aujourd’hui est en fait un sous-produit des réacteurs à eau lourde pressurisée, qui en rejettent environ 100 grammes par an. Seulement, il ne reste que trente de ces réacteurs en activité, et ils sont en fin de vie. De surcroît, l’objectif de la fusion est de remplacer avantageusement le nucléaire existant, pas de dépendre de lui.
    Solution théorique

    Le tritium n’a qu’une durée de vie d’un peu plus de douze ans. Lorsqu’ITER démarrera, normalement en 2035, la moitié du stock existant aura déjà disparu. Or, un réacteur devrait avoir besoin d’environ 200 kilos de tritium par an.

    Tout n’est cependant pas perdu. Les scientifiques ont bien sûr anticipé la question et trouvé une solution : théoriquement, les réacteurs à fission pourraient être autosuffisants en tritium.

    Si les neutrons rejetés par le réacteur entrent en contact avec du lithium-6, ils devraient produire du tritium, qui pourrait être extrait et réinjecté dans le réacteur. Un tokamak aurait ainsi simplement besoin d’une petite quantité de l’isotope pour démarrer, puis produirait son propre carburant.

    Tapisser le réacteur d’une couche de lithium pourrait donc « suffire à le rendre autosuffisant en carburant, tout en produisant un petit extra pour démarrer de nouvelles centrales », explique le porte-parole de l’Autorité britannique de l’énergie atomique. Mais comme pour tout ce qui touche à la fusion nucléaire, si le principe est brillant, son application est encore largement théorique.

  • Five Years After Fukushima : Making Nuclear Power Safer | International Atomic Energy Agency

    https://www.iaea.org/newscenter/news/five-years-after-fukushima-making-nuclear-power-safer

    Désespérant l’AIEA, rendre le nucléaire plus sur ? par sortir du nucléaire ?

    It has been five years since the accident at the Fukushima Daiichi Nuclear Power Plant. In marking the anniversary this week, IAEA Director General Yukiya Amano recognized the progress made in Japan and worldwide in nuclear safety since the accident, but underscored the importance of all countries remaining vigilant in putting safety first.