• Bon, je ne connaissais pas du tout cette populaire Marie Komdo. J’avais plus lu du Dominique Loreau il y a quelques années (L’art de la simplicité ; l’art de l’essentiel), un peu dans le même esprit finalement (en moins médiatisé) ; en gros MK propose de conserver ce qui nous rend heureux, alors que DL est plus tranchée, en proposant de conserver le stricte nécessaire, de bonne qualité.

      J’ai regardé du coup quelques épisodes de la série indiquée et effectivement, et on voit bien le désintérêt initial des maris pour le rangement et diverses choses domestiques ; on voit aussi une évolution dans leurs perceptions et participation après ce grand rangement, nettoyage et enseignement.

      Comme l’indique l’article ci-dessous, de décembre 2019, c’est le mari de Marie Komdo qui est le producteur de la série, c’est du coup aussi pas mal une campagne de pub pour leur business... Effectivement son site vend tout un tas de trucs de luxe un peu gadget ; bon disons artistiques en étant gentil.

      https://www.illustre.ch/magazine/couac-papesse-rangement-marie-kondo

      Le couac de la papesse du rangement Marie Kondo | Illustré

      Dans sa série Netflix, Marie Kondo débarque chez les Américains. Famille après famille, elle les aide à réorganiser leur intérieur pour en faire un havre de paix et a, malgré elle, le mérite de mettre en lumière la charge mentale qui repose sur les femmes. Dans le premier épisode, nous rencontrons Rachel et Kevin, parents de deux enfants au bord de la démission. Le plus gros problème ? La lessive. Kevin n’est pas content. Sa femme, qui assume l’entièreté des tâches ménagère de la maison, s’occupe des enfants et travaille à temps partiel, a engagé une aide pour la lessive. Sacrilège. Heureusement, tout rentre dans l’ordre après le passage de Marie Kondo. Rachel licencie la femme de ménage au plus grand bonheur de Kevin et le couple nage de nouveau dans un bonheur tout bien rangé et plié en petits rectangles.

      #rangement #biais #charge_mentale

  • « Il est complètement largué, en fait » : ces couples qui se découvrent professionnellement en télétravail - Madame Figaro
    https://madame.lefigaro.fr/business/il-est-completement-largue-en-fait-ces-couples-qui-se-decouvrent-ave

    « Il me critiquait beaucoup quand je finissais tard, acceptais des réunions à 18 heures ou répondais aux mails sur mon téléphone. Il m’expliquait comment gérer mes relations professionnelles, poser des limites, mettre mon travail en valeur dans l’entreprise… », énumère Candice. Des préceptes qui volent en éclat aujourd’hui, sous les yeux de la jeune femme. Complètement perdu la plupart du temps, Antoine doit mettre les bouchées doubles sitôt qu’il a compris ce qu’on attendait de lui. « Par moments, il n’ose même plus bouger de sa chaise, ne serait-ce que pour m’aider à monter les courses, m’envoie paître si j’ai le malheur de lui parler pendant qu’il travaille, répond à ses mails même après 20 heures…, s’amuse Candice. Honnêtement, il est assez ch***t. »

    Fiona aussi a découvert que Jean*, son conjoint depuis cinq ans, était hyper organisé, « procédurier, même », insiste cette chargée de communication de 26 ans. Réveil à heure fixe, douche quasi chronométrée, longues plages de travail sans lever le nez de son écran, to-do lists ultra détaillées… « En privé, il saute un petit-déjeuner sur deux, ne supporte pas les routines et veut toujours qu’on bouscule nos habitudes. Et il n’est pas du tout précautionneux, il fait tout trop vite ! » Du genre à secouer vaguement la couette pour faire le lit ou à oublier de réserver une chambre dans le seul hôtel du village quand le couple part en vacances en rase campagne. Très monotâche en privé - « il est incapable de couper un oignon et de répondre à une question en même temps » -, le jeune homme enchaîne les coups de fil professionnels, jongle entre les dossiers, règle les urgences les unes après les autres… « Il se repose beaucoup sur moi à la maison et n’est jamais responsable de rien, ni d’avoir oublié de descendre les poubelles ni de préparer le dîner. Je me rends compte qu’au travail, il donne l’impression d’avoir une énorme responsabilité et de la prendre très à cœur. »

    #hommes #patriarcat #tâches_ménagères #charge_mentale

  • The pandemic and the female academic
    https://www.nature.com/articles/d41586-020-01135-9

    Still, I am a social demographer who studies how families manage household and paid work. I often focus on academic and professional women, and now I feel as if I am my own subject. I am already working with colleagues to set up interviews and an online ethnography study.

    This pandemic can teach some of us an important lesson: mothers and fathers together are facing a short-term reorganization of care and work time. In the long run, these changes in productivity will affect careers. Those with fewer care duties are aiming for the stars. Will anyone in the academic community take into account our unbalanced approach to family care and work? No. All of us will participate together in open competition for promotion and positions, parents and non-parents alike.

    #égalité_professionnelle #recherche #ESR #charge_mentale #travail_domestique #travailleuses

  • Coronavirus : Comment le #confinement accroît la charge mentale des femmes
    https://www.20minutes.fr/societe/2757395-20200408-coronavirus-comment-confinement-accroit-charge-mentale-fe

    « Le confinement marque la fin d’un mensonge entre moi et moi-même. Avant, je me persuadais que s’il ne faisait rien à la maison, c’était parce que le boulot le fatiguait ou qu’il était rarement là. Maintenant qu’il est au chômage technique et qu’il n’en fait pas une, la #vérité m’éclate à la tronche », se désespère Aline*, mère de 42 ans. La vérité a l’odeur de linge sale par terre, la vision de la vaisselle dans l’évier et le son des cris de l’enfant ne voulant pas se coucher. Des tâches ménagères dont son mari, désormais 24 heures sur 24 à domicile, ne s’occupe jamais, provoquant de nombreuses crises. « Je vais devenir folle à le voir assis sur le fauteuil à ne rien faire pour le foyer. » Souvent le ton monte, la dispute éclate et les reproches fusent.

    #inégalités #patriarcat #domination #femmes

    • Selon une enquête Ifop « Ma casa va craquer » parue ce mercredi, 49 % des ménages déclarent plus se disputer au sujet des tâches domestiques qu’avant le confinement. Une hausse significative, qu’on peut expliquer de multiples façons. Premièrement, la fin des excuses faciles.

      https://consolab.fr/etude-quotidien-francais-confinement

      Toujours selon l’étude de l’Ifop, l’éducation de l’enfant serait le principal motif de dispute des couples, à 37 % des suffrages.

      La tâche éducative semble encore plus mal répartie que les autres, comme le constate Chloé*, 29 ans et professeure de français au collège : « Dans les cours en visio, dans les mails de réponse qu’on reçoit, c’est à 95 % les mères qui s’y collent. C’est triste à dire mais ça me rend heureuse de ne pas encore avoir d’enfants, vu le manque d’implication de mon mec pour le ménage, je sais que c’est moi qui aurais dû me farcir les devoirs de nos enfants aussi. »

      « Je conteste de moins en moins, confie Elsa*, femme au foyer de 34 ans. Déjà, je suis épuisée. Ensuite, ça servirait à quoi ? Et puis, quand il lève le ton, j’ai plus peur qu’avant. On est enfermés tous les deux, si ça se passe mal, je ferai quoi ? Du coup, j’ai cessé de commenter la vaisselle qu’il ne fait pas ou l’appartement qu’il salit. Une dispute pourrait être trop coûteuse, je m’occupe de tout en silence. »

      Mais on constate une évolution dans la perception des femmes de leur propre situation. « Depuis le confinement, il y a une prise de conscience chez certaines femmes des violences qu’elles subissent, que ce soit les violences de la répartition des tâches domestiques, des violences verbales ou physiques, et qui dataient d’avant le confinement. La relation de domination est plus évidente à constater pour elles », conclut Françoise Brié à la suite de nombreux appels reçus.

      Et puisqu’on voit déjà débarquer la horde de « Tous les hommes ne sont pas comme ça », « certains font le ménage », on a quand même déniché un témoignage d’un couple avec un homme participant aux tâches ménagères. Allez, c’est cadeau.

      Pas mal, ce journaliste qui lie #violences_conjugales et répartition inéquitable du travail, et sa pirouette sur #NotAllMen.

  • ’Talk like Doraemon’ : Malaysian ministry issues tips for wives during COVID-19 movement control order - CNA
    https://www.channelnewsasia.com/news/asia/coronavirus-malaysia-ministry-tips-wives-nagging-doraemon-mco-12593

    Edit : pour éviter les violences conjugales, le gouvernement malaisien explique quoi faire aux mères de famille. Entre autres, alléger la teneur de leurs propos en utilisant l’humour, la prise de recul et la voix d’un personnage enfantin gentil...

    The Women and Family Ministry on Monday (Mar 30) posted several tips on social media on how to avoid domestic arguments between husband and wife.(...)

    The ministry also recommended that women should “mimic the tone of Doraemon” and follow their statements with a coy and feminine laugh. This image appeared to have been taken down from the ministry’s social media pages on Tuesday afternoon.

    The social media post appeared on the ministry’s Facebook and Instagram accounts before it was taken down a day later.

    In a different graphic, the ministry also said that wives should refrain from making sarcastic comments if they see their husbands not helping with housework.

    “Ask for help and inform him – in some cases, our partner needs to be ‘told’ of their responsibility in order for them to be aware of what needs to be done,” the post read.

  • Le pouvoir de l’amour
    https://emmaclit.com/2020/03/22/le-pouvoir-de-lamour

    Salut à toutes et tous, en ces temps confinés j’ai pensé vous mettre à disposition cette histoire inédite de mon tome 3 « La charge émotionnelle ». Je souhaite plein de courage à toutes celles et ceux qui galèrent, qu’on soit obligé·es d’aller travailler, par la nécessité ou par nos patrons, ou qu’on soit confiné·es seul·es ou avec des petits à gérer. Source : Emma

  • L’#enseignement en temps de #confinement
    De #Bénédicte_Tratnjek (@ville_en)

    Ça se bouscule de partout pour donner donner donner une charge de boulot, pour être « cool » pour les plates-formes qu’on ne connaît pas, sur le « mes élèves m’adorent, je suis sur #Discord », sans aucune réflexion, au nom de familles qu’on oublie au final pour une concurrence à être « le » prof qui impressionne les autres avec ses « #outils » sur des groupes sur les réseaux. Je suis choquée qu’on amène comme ça nos élèves sur un tas de réseaux sociaux sans tenir compte de la loi, de protéger nos élèves des autres usages, de leurs données, des personnes peu fréquentables qui vont être très actives ces jours à venir... Cet emballement non réfléchi sur Discord pour faire cool, sous prétexte que les outils ne sont pas (depuis 2 jours ! Où est l’urgence ???) prêts m’effraie, quant à la non réflexivité sur nos pratiques ("ma matière est tellement importante que je donne 1000 fois trop de choses, mais les parents vont dire de moi que je suis le meilleur prof, le plus présent..." Euh non, ils vont crouler, stresser, craquer...), sur ce que nous devons transmettre réellement, quant à cette absence de réflexion qui laisse place à la précipitation, quant à cet usage inconsidéré et illégal de réseaux sociaux sous prétexte d’avoir des injonctions qui en fait nous demande une « #continuité », pas un totalité de cours, pas un rythme effréné, pas une boîte à prepas...

    Discord (puisque c’est le plus « cool » aujourd’hui, celui qui fait qu’on est « le » prof adapté) donc... Tous les syndicats et autorités préviennent, c’est hors la loi. Il ne faudra pas se plaindre si un parent porte plainte car son enfant qui a été amené sur la plate-forme par son enseignant y fait une mauvaise rencontre. Et il y en aura... Peu importe que les lycéens connaissaient déjà. Ceux qui y étaient, c’était la responsabilité de leurs familles. Les y inviter devient notre responsabilité. D’autant plus pour ceux qui n’y étaient pas et vont devoir obligatoirement y mettre leur numéro de téléphone avec vente des données par la plate-forme pour continuer de suivre les cours...

    Usage illégal de notre part, qui invite rapidement les élèves vers d’autres groupes. Récupération des données très très prolifique sur Discord, ils leur proposeront des groupes de jeux addictifs, payants (principe du « pay to win »), avec des contacts d’adultes pas là pour jouer du tout mais repérer les joueurs. Les parents n’ont pas tous connaissance de la plate-forme. Quand un enfant/jeune y va de lui-même, c’est la responsabilité parentale. Quand un enfant/élève doit y aller par invitation de son prof, ce sera la responsabilité du prof. Et c’est une demande illégale.

    Les plates-formes de l’éducation nationale ne fonctionnent pas ? Certes, et ? C’est l’histoire de quelques jours. Les élèves et leurs familles ont de toute manière besoin de ces quelques jours. Sur des pages de parents, beaucoup se plaignent déjà de la surcharge de travail, des horaires de connexion imposés car similaires dans la fratrie, de devoir jongler entre 4 nouveaux outils par prof, d’être perdus, stressés par trop de demandes.

    Zen. Quand un élève est absent 5 jours, personne n’en fait un drame pour la remise en cause de sa scolarité. On avise à son retour, on fait au mieux, rien n’est dramatique. Tous ceux qui ont eu des élèves longtemps hospitalisés en ont déjà fait l’expérience, on prévoit moins, on fait different, on ne leur envoie que « l’essentiel » à cause de la #fatigabilité. Faisons de même. Quel essentiel transmettre dans une période où les parents vont avoir une grande #charge_mentale, épuisante et stressante, déjà vis-à-vis du virus, des circonstances, des questions qui seront de plus en plus stressées de leurs enfants.

    Continuité oui. Avec les outils qu’on peut, sans les multiplier. Ceux qu’on utilisait déjà pour les férus comme moi du numérique. Pas plus. Aider les collègues de l’équipe à accéder aux mêmes. Se soutenir entre nous. Réfléchir aux attendus, à la transmission, aux « essentiels ». Penser à proposer une activité de 20 minutes pour une heure de cours. On accélérera avec certaines classes quand toutes les familles et les élèves le pourront. Ou pas. On avisera avec eux, et pas « sans » eux tout en disant que la #surenchère est en leur nom. Écouter (lire en l’occurrence) la détresse de familles voulant tout faire mais croulant sous les mille consignes différentes, les 20 outils demandés, etc.

    Continuité ne veut pas dire qu’on fera autant. Leur génération n’en ressortira pas sotte, n’exagérons rien. Invitons-les vers des #lectures_audio choisies, des #documentaires, de petits textes, des #bandes_dessinées finement pensées, etc. Tout ça, ce n’est pas une absence d’#apprentissage. Faisons des questionnaires accessibles pour les élèves et les familles, des activités qui ne les fassent pas se dire « on n’y arrivera jamais, on laisse tomber ».

    Arrêtons d’utiliser des outils pour devenir le prof qui s’est le plus adapté (car c’est clairement l’effet inverse, d’oublier les familles, d’y aller massif, de surcharger), du prof le plus influenceur parce qu’il a publié un plan de travail de trois mois avec plein d’items jargonneux qui nous rassurent et une mise en page hallucinante (mais comment étaler un tel plan de travail à la maison ? Un collégien qui se retrouve avec des consignes d’étudiants de première année, ça ne le fera pas !), le prof le plus cool parce qu’on utilise une plate-forme illégale, dangereuse car on n’en maîtriser pas les invitations (Discord = donner son numéro de téléphone... Tout ça sans avoir l’accord signé des parents, pour une plate-forme que la plupart ne connaissait pas il y a une semaine... J’hallucine de la méconnaissance des réseaux sociaux...).

    Soyons un prof raisonnable, censé. Pensons, ne suragissons pas. Tout n’est pas calé 2 jours après l’arrêt de l’école ? ET ??????? OÙ EST L’URGENCE ???

    https://www.facebook.com/benedicte.tratnjek/posts/10156745443145059

    #réseaux_sociaux #éducation #responsabilité #outils_numériques #enseignement_à_distance

  • Et si on parlait de la charge mentale de Noël ?
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/12/23/et-si-on-parlait-de-la-charge-mentale-de-noel

    Selon une enquête réalisée en 2017 sur un échantillon représentatif de 1009 personnes, 80% des femmes en couple préparent le dîner chaque jour en semaine, 92% ont le sentiment d’être responsables du foyer et 95% se sentent plus responsables des enfants que les hommes.

    Sans surprise, la période des fêtes ne fait qu’amplifier la charge mentale que les femmes subissent déjà quotidiennement. Qu’il s’agisse d’établir la liste des courses, d’acheter les cadeaux de toute la famille, de piétiner pendant des heures au rayon jouets, de décorer la maison pour en faire un havre de paix qui sent le pain d’épices, d’organiser jeux et activités pour occuper les enfants, de préparer les valises en cas de départ en vacances, de dresser la table, de cuisiner pendant des heures (liste hélas non exhaustive), la somme des choses à faire semble s’étirer jusqu’à l’infini. Un labeur évidemment non rémunéré, qui profite à toute la famille et notamment aux hommes.

    Qui n’a jamais observé les femmes de sa famille s’affairer en cuisine – le saumon fumé ! la dinde aux marrons ! la bûche au chocolat ! – pendant que les hommes conversent nonchalamment autour d’un verre est non seulement chanceux.euse, mais a également raté une expérience sociologique essentielle.

    La période de Noël n’est pas le seul moment lors duquel la force de travail et la charge émotionnelle des femmes sont réquisitionnées. Mariage, anniversaire, célébrations diverses : tous les événements qui rythment la vie sont généralement pensés, élaborés et organisés par les femmes, qui y voient l’occasion de mettre en œuvre les compétences relationnelles, d’organisation et de soin à autrui qu’elles ont spécifiquement acquises (note pour les néophytes : non, ce n’est pas inné).

    Mais ce n’est pas la seule raison.

    En réalité, ce n’est pas tant que les femmes se plient de bonne grâce à ces marathons organisationnels – il y a plus fun que d’organiser une cérémonie de mariage de A à Z ou de préparer un repas de réveillon pour 20 personnes, par exemple.

    C’est aussi et surtout une affaire de traditions genrées et d’attentes sociales, si solidement établies qu’il peut être difficile d’y échapper.

    Les femmes sont en effet jugées sur leurs capacités (et leur motivation) à être une bonne « maîtresse de maison » – même si plus personne ne se risquerait à employer une expression aussi désuète, pour ne pas dire sexiste. Plus globalement, la société les déclare responsables des événements familiaux, de l’atmosphère du foyer et du bien-être de ses membres – et qu’importe si elles doivent sacrifier le leur au passage.

    Il est donc attendu qu’elles endossent sans mot dire le rôle qui leur a été assigné, celui d’une G.O (gentille organisatrice) enthousiaste et infatigable. C’est à elles qu’il revient de rendre les membres du foyer heureux, de désamorcer les potentiels conflits, de s’assurer de la bonne ambiance générale, et de combler les besoins gustatifs, esthétiques et récréationnels de leurs convives. C’est sur elles que pèse le devoir d’occuper les fonctions de cheffe cuisinière, décoratrice, organisatrice d’événement, médiatrice et lubrifiant social. Le tout gratuitement et sans se départir de leur bonne humeur, bien sûr.

    Ces normes sociales sont particulièrement difficiles à combattre car elles sont implicites, sous-jacentes, et profondément ancrées. Leur invisibilité est un piège, puisque ce qui n’est pas nommé n’existe pas.

    #sexisme #charge_mentale #maitresses_de_maison #domesticité #dominant

    • En écoutant l’émission de conseils de radio binge sur la survie à Noël
      https://seenthis.net/messages/816699
      j’ai été assez gêné de les entendre suggéré de se réfugié en cuisine ou l’ambiance serait meilleur et moins oppressante. Perso j’y aurais plutot envoyé les oncles et cousins afin qu’ils me démontrent par l’exemple leur prétendu égalitarisme ou humanisme. Je ne conteste pas que 80% du temps ce sont les femmes et les filles qui sont en cuisine et sont moins oppressives que 80% des hommes qui picolent le cul sur leur chaise en se faisant servir tout en t’expliquant que l’égalité est déjà là, mais en même temps ca renforce le problème et ca désempouvoire les femmes qui sont renvoyé avec bienveillance aux fourneaux. Classique #catch22 ou effet des #injonctions_paradoxales qui fait que pile tu perd et face tu ne gagne pas.

      Mais surtout ce qui me chiffonne autour des fetes de famille et ici Noel, c’est la permanance du tabou sur les violences interfamilliales.
      l’article que je met ici demande

      Et si on parlait de la charge mentale de Noël ?

      mais je demande
      https://www.youtube.com/watch?v=6rfWuHK0uEQ&feature=emb_title


      .
      .
      .

      «Et si on parlait des violences intrafamiliales de Noël ?»

      Car si on écoute les conseils les seuls problèmes qu’on rencontrent à Noël ce sont des remarques irritantes sur nos choix politique, mais Noël c’est le moment ou la famille est réunie et la famille c’est le premier lieu d’oppression. C’est le moment ou un agresseur va être accueilli et avoir l’occasion d’agresser à nouveau, avec souvent l’excuse de l’alcool et profitant de la charge de travail qui tiens les femmes en cuisine. C’est le moment ou les victimes de violences sont revictimisées, confrontées au déni des agresseurs et de la famille - car il y a la charge mentale et émotionnelle de ne pas gacher cette bonne ambiance festive. Une fête qui est elle même fondatrice du concept de famille.

      C’est une période ou tu apprend aussi ta place et ta valeur dans le groupe. Une de mes grand mère détaillait à chacun·es des membre de la famille le prix du présent qu’elle offrait en fonction d’un rang qu’elle attribuait. Il y avait le rang d’ainesse modulé par le sexe, ainsi elle m’expliquait chaque années que mon petit frère avait un cadeau plus cher que moi parce que c’était un garçon, mais que ma petite soeur en avait un moins cher que moi car elle etait plus jeune. Je recommande cette technique pour faire des féministes radicales ;)
      Elle faisait ca aussi avec les adultes, les épouses de ses fils qui recevaient un bijoux en fonction de l’ainesse de leurs époux, c’etait un peu comme aux JO, or, argent, bronze... C’est assez particulier je veux bien le reconnaitre, surtout dans le coté explicite, mais je pense que noel c’est ce moment qui installe et favorise la répétition transgénérationnelle des violences intrafamiliales.

      #violences_intrafamiliales #inceste #famille #sexisme #agisme #discrimination #valeur #hiérarchie

    • L’article de départ parle aussi de mariage, et de la charge d’organisation qui incombe là aussi aux femmes. Le mariage est ritualisé avec des « enterrements de vie de garçon et maintenant jeunes filles ». Comme si les garçons se privaient vraiment d’avoir des maitresses et de prostituer une fois marié et comme ci c’etait eux qui allaient etre en deuil de leur liberté, de leur salaire, de leur nom, de leurs points de retraites... Et même si aujourd’hui on réprime moins vigoureusement l’adultère des femmes, la situation est loin d’être symétrique dans le mariage.

      C’est un peu comme si les femmes devaient redoublé les preuves de soumission dans les moments clé de leur asservissement.
      Ce sont les rituels de domestication des femmes, des étapes clés dans l’édifice des discriminations qui leur sont infligées.
      C’est en plus l’objet de toutes les cristalisations pour les femmes.
      Le plus beau jour de leur vie.
      Le jour ou elles peuvent mettre une robe de princesse et etre la reine de la soirée
      Noel c’est aussi le plus beau jour de l’année,
      L’accouchement c’est aussi le plus beau jour de la vie d’une femme
      Les enfants c’est ce qu’elles ont de plus précieux...
      – les hommes qui tirent les plus de bénéfices matériels et symboliques de ces rituels, affichent souvent leur mépris pour ces « trucs de bonnes femmes ».
      De mon coté la réponse à tout ceci c’est le boycott et je réfléchit à de nouveaux rituels (mais ca marche pas trop).

  • La révélation !!!
    Votre cerveau comme un réservoir d’énergie qui se vide au fil des efforts cérébraux de la journée.
    C’est tellement le modèle que j’avais imaginé, qui me permettait de détecter les situations qui puent au travail ou dans la vie…
    Et là, c’est exactement ça... recherches à l’appui.
    J’aime bien le « si tu préfères le gâteau au fruit, c’est sûrement qu’il y a un problème dans ton travail »
    https://www.youtube.com/watch?v=FKTxC9pl-WM


    Bon, je sais, ça fait un peu prez "to make ze world a better place", mais non, en fait.
    Making Badass Developers - Kathy Sierra (Serious Pony) keynote
    #travail #charge_mentale #sciences_cognitives

  • Emma, du blog à la BD
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/emma-du-blog-a-la-bd

    La bloggeuse et autrice de bandes dessinées #Emma connue pour « La #Charge_mentale », s’intéresse aujourd’hui à l’écologie en publiant : « Un autre regard sur le climat » (Massot Editions, mai 2019)

    Emma y parle #femmes #féminisme #capitalocène #gilets_jaunes et appelle à un grand soulèvement populaire

  • Emma, du blog à la BD
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/emma-du-blog-a-la-bd



    C’est en ce moment, Emma y parle #femmes #féminisme #capitalocène #gilets_jaunes et appelle à un grand soulèvement populaire

    La bloggeuse et autrice de bandes dessinées #Emma connue pour « La #Charge_mentale », s’intéresse aujourd’hui à l’écologie en publiant : « Un autre regard sur le climat » (Massot Editions, mai 2019)

    • Pourquoi faut-il que les bandes dessinées qui ont quelque chose à nous dire soient si régulièrement minables, hideuses, à peine à moitié faites, ringardissimes ?
      Pitié, les allégories façon caricatures du XIXe avec un étiquetage de chaque terme !
      Pitié, les dessins inutiles de personnages qui causent frontalement par impuissance à mettre en scène quoique ce soit !
      Pitié, l’enchainement des cases sans aucune forme de pensée en bande dessinée !
      Pitié le dessin inconsistant jusqu’à l’écoeurement sous le prétexte qu’on l’aura tellement subordonné à l’idée qu’il véhicule qu’on n’aura développé pour lui aucune espèce de pensée !
      Faut arrêter de faire de la bande dessinée si on aime pas ça, si on la méprise et qu’on la prend pour un simple moyen de faire passer plus doucement un discours. Faites des récits, des essais, les gens. Foutez la paix aux bandes.

      je renote ici un truc dit sur Seenthis il y a quelques mois :

      Que quelques humiliés de classe culturelle s’imaginent, et avancent, qu’on sauve la bande dessinée du regard condescendant porté sur elle par la pédagogie, par les grands sujets historiques ou sociaux, ceci ne fait qu’exposer la parfaite nullité de leur regard sur notre discipline et sa puissance propre : il y a mille fois plus à apprendre dans deux pages de Bertoyas, de Bicéphale ou de Musturi, PAR la bande elle-même comme pratique du monde sur lui, que dans l’intégralité des pensums thésards qui rougissent de fierté d’aborder des grandes questions .
      Moyens archaïques de narration, placés, toujours, dix crans au-dessous de tout plan de recherche, ils en sont le reflet timoré, désuet et lourd à l’encre, ce qui est tout-à fait, hélas logique, puisque les bandes sont invitées à l’illustrer et non à en être le cadre expérimental ou déictique.
      Ce rapport instrumentalisant aux bandes est hanté par l’objet , le faisant déborder toute la sphère discursive. Faye et bien d’autres ont pu dire dans les années 70 qu’un tel rapport à la forme atteignait vite cette aporie : il n’y aurait de roman plus moderne que de science-fiction... Mais c’est qu’on pouvait être soucieux de ce qu’une forme prise pouvait faire et changer du monde, probablement parce qu’on n’y méprisait pas le fait même d’écrire .
      Il faudrait être fou, pense-t-on à juste titre, pour consacrer sa vie à une pratique dont on a honte. Et pourtant, nos publieurs de bande dessinée la méprisent plus encore que ceux auxquels leur mode de réévaluation est censé répondre. S’il s’appliquait au cinéma, ce principe éditorial reviendrait à sanctifier le journal de vingt heures en exigeant de Kerrigan, de Maddin ou d’Ishii un bon sujet ancré . Mais c’est exactement sur des valeurs inverses que s’est bâtie l’histoire du cinéma, et c’est devant Fellini ou Tarkovski que les documentaristes ont eu tant de peine à exister ; c’est seulement parce qu’ils accordent un supplément de puissance à leur discipline que Epstein, Franju, Le Tacon, Massart, Ruiz, Pelechian, ou Lucien Castaing-Taylor et Verena Paravel apparaissent là où les autres documentaristes sont minorés.
      S’imaginer qu’on sauve (comme si elles devaient l’être) les bandes par l’Histoire, le social, la pédagogie, « les grands sujets », c’est croire que ce qui sauve la peinture du XXe siècle c’est le réalisme socialiste ou que le meilleur de la littérature du XXe, c’est Maurice Druon.

      Emma, dans le genre, c’est trop beau pour être vrai.

    • Si je te comprends @l_l_de_mars, c’est qu’une question de terminologie, le mot bd serait utilisé à mauvais escient. Peut-être. Je ne connais pas Emma ni son travail, je l’entendais à la radio (alors que j’étais en train de peindre ou de cartographier, c’est selon que l’on soit cartographe ou peintre) et je trouvais plutôt bien ce qu’elle disait. Et elle le disait plutôt bien. Maintenant je ne sais pas dans quel contexte elle travaille, je ne peux pas parler pour elle, mais si cette façon de faire une narration est celle où elle est le plus à l’aise et qu’elle respecte une certaine déontologie, pourquoi pas, on n’est pas obligé·e de lire, on peut passer à côté simplement et vaquer à ses occupations. Ce n’est pas plus facile d’écrire un essai que de faire une bande dessinée. Ou cet autre mode d’expression qui n’a pas de nom. Ou alors ça veut dire quoi, qu’il faut se taire au prétexte qu’on n’est pas expert·e dans tel ou tel medium ?

    • @l_l_de_mars je serais en partie d’accord si on parle de gens qui voudraient « sauver la BD » en lui faisant dire des choses « intelligentes ». Sauf que tu prêtes des intentions à des gens qui n’ont rien à voir avec ce qu’elles affirment = méthode de l’homme de paille. Par exemple Emma a dit plein de fois qu’elle ne sait pas dessiner et elle n’a aucune intention autour de la BD (ni la sauver ni quoi que ce soit).

      Non, écrire un essai, ce n’est pas pareil que de résumer des propos en dessin. C’est juste une visualisation parmi d’autres, comme on ferait des schémas, des graphes, etc. Le fait est que ça a permit de faire comprendre des choses à des milliers de gens qui n’auraient JAMAIS lu un essai sur le même sujet. Alors oui, c’est pas aussi complet/complexe qu’un essai, qu’une thèse, ou qu’un article de magazine de dizaines de page : c’est de la vulgarisation : tenter de résumer des idées sans trop les travestir, par un moyen accessible au plus de monde (texte court, dessin, schémas, vidéos youtube, que sais-je…). Et là chacun choisi son moyen préféré : on en a rien à foutre.

    • @odilon
      Par exemple Emma a dit plein de fois qu’elle ne sait pas dessiner et elle n’a aucune intention autour de la BD (ni la sauver ni quoi que ce soit).

      Ah bin alors tout va bien.
      Elle a pas d’intention, c’est pas grave. la bédé c’est comme des schémas. Bin oui, je suis con. Un power point, quoi. Mais plus cool. Plus de gauche. Et quand ça bouge, c’est des films, hop ! Le montage ? la direction d’acteurs ? On s’en branle ! Ce qui compte, c’est le message ! Qu’est-ce qu’on en a à foutre du reste, c’est de la vulgarisation ! C’est LE BIEN, lldemars, tu comprends pas ? Les romans, qu’est ce qu’on en à foutre si on sait écrire une phrase qui tient debout, composer une structure ? On s’en branle, c’est pour raconter. Raconter des trucs, quoi. Faites chier les artistes, on s’en fout de l’importance que vous accordez à vos foutaises d’artistes. Nous on aime bien qu’on nous raconte des trucs, et les schémas des bédées, l’action des films ou les personnages des romans, c’est juste pour faire passer.
      Un détail, quand même, parce qu’il faut arrêter de prendre le dessin pour rien : quand tu fous un pavé de texte au-dessus de la tête d’une figure, tu ne « résumes pas des idées » (et pourquoi il faudrait les résumer ? Mystère), tu te contentes de les décorer avec un truc inutile. Que le dessin soit là ou pas, c’est kif kif, parce qu’à lui, tu ne fais rien dire. Tu pourrais le remplacer par un poil scotché sur la page, une virgule de merde ou le portrait de Trump, l’idée qu’il y a dans la bulle ne serait ni plus ni moins « résumée », ni plus ni moins dites. Tu pourrais arracher le dessin, le texte n’y gagnerait ni n’y perdrait rien. Il ne sert à rien. Sauf à enjoliver un peu pour attirer l’oeil. C’est pathétique. C’est la vision la plus conne et la plus réductrice du dessin qu’on puisse imaginer.
      Alors autant dire que oui, quand le dessin est aussi consternant, exsangue, maigrichon, sans vie, sans invention, sans la moindre trace de vitalité, de présence, on se demande bien pourquoi on devrait être clément une fois de plus pour cette façon de faire les choses, qui est la règle dans la bd politique.
      il se trouve que la bande dessinée s’invente entre les cases, ce n’est pas une stupide suite de dessins bavardisés, c’est une discipline riche, passionnante, belle, qui mérite mieux que cet usage de grossier personnage. Mais qui s’en fout ? C’est que de la bédé on va pas se casser le cul à essayer de savoir ce qu’on peut faire avec. On, va juste faire comme d’habitude, on va causer, on rajoute juste quelques guirlandes pour attirer le couillon (sinon il lit pas, le couillon, c’est bien connu, et la bédé, c’est pas vraiment de la lecture, c’est pour ça), et on appellera ça bd. Pourquoi s’emmerder avec des exigences quand tout le monde s’en fout absolument ?
      Voilà. On en est là.
      Y’a pas de raisons de s’emmerder avec des enjeux, les formes, c’est juste pour décorer.

      Franchement, j’aurais bien poursuivi cette conversation, mais à quoi bon ? Merde.
      Vous aimez les trucs ni faits ni à faire dès l’instant où ils soutiennent des idées qui vous conviennent ? Grand bien vous fasse. Un tel monde est un monde de pure communication, et c’est le dernier endroit au monde où j’ai envie de perdre mon temps.

    • @philippe_de_jonckheere assigné ? où j’ai dit ça ? où aurais-je dit que c’était « soit ça soit ça » et rien d’autre ? Non mais faut arrêter d’imaginer des trucs tout blanc et tout noir…

      @l_l_de_mars mais tout médium est un support, qui n’est pas forcément investi par de l’artistique. Bien sûr que oui « un texte » peut servir/devenir de l’art OU PAS. Et donc c’est totalement pareil pour n’importe quel médium : « une vidéo » peut devenir de l’art, suivant comment c’est monté, comment les gens jouent dedans, OU PAS. Et pareil pour « un dessin », « une chanson »…

      En gros ce que tu dis, c’est que tout texte, dessin, film, chant, etc, devrait être pensé par un⋅e artiste/en tant qu’artiste, sinon ça n’a aucun intérêt. Bah il semblerait que non, on peut prendre un support, juste pour échanger de manière non artistique avec les autres : si si ça existe !

      Si toi ta seule manière d’échanger avec les autres c’est par l’art, parce que t’es un artiste complet à 100%, super, vraiment. Mais c’est pas la vocation de tout le monde, et possible que ça te rende triste ou t’agace, mais c’est bien comme ça : l’art n’est pas la seule manière d’échanger entre êtres humains, c’est une parmi d’autres. Et les différents supports d’échange n’appartiennent pas aux artistes, l’écriture n’appartient pas aux écrivain⋅es, la vidéo n’appartient pas aux cinéastes, le chant n’appartient pas aux musicien⋅nes, etc. Et une personne qui pense en tant qu’artiste n’a pas les mêmes besoins ni priorité qu’une personne qui pense en tant qu’éducation populaire par exemple (et ça peut être dans la même personne) (et désolé de la lourdeur mais je suis obligé de préciser : attention je ne pense pas que les livres d’Emma soit de l’éducation populaire hein, c’était juste un exemple, ils s’inscrivent plutôt dans une démarche de Sachant par le haut qui vulgarise des idées aux gens, ce qui n’a rien à voir avec l’éduc pop)

      Et sinon, aussi, faut arrêter les grandiloquences manichéennes, où c’est là encore « soit ça soit ça ». :D
      Que je sache, ce n’est pas parce qu’on affirme que tout médium peut être utilisé par tout le monde, que ça peut être utilisé aussi pour autre chose que de l’art, qu’on pense que l’art est caduque et qu’alors ça ne doit être utilisé QUE pour de la « communication ». Il n’y a absolument rien qui empêche que tout soit possible. Juste ça dépend des gens, on n’échange pas tous de la même manière.

      (Et qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit : bien sûr que la forme fait partie du contenu, et qu’il y a de quoi critiquer le fait de vouloir faire passer un message progressiste sous une forme réactionnaire, ou propagandiste. Mais il y a aussi différentes facilités de lecture des différents médiums : là aussi tu mets dans la bouche des autres des choses pas dites, car ce n’est pas une histoire d’être « couillon », lire un texte, une image, une peinture : ça s’apprend, ce n’est pas inné, donc même sans être couillon on peut ne pas savoir lire des choses.)

      Bon mais je crois que par écrit comme ça, c’est assez probable que ça ne fera que quiproquo sur quiproquo et ça exacerbe souvent les clivages. (Le médium influe sur le contenu, donc.) À l’oral en vrai, je suis sûr qu’on serait un peu plus d’accord, même si pas sur tout. :p

    • hé bé, si je m’attendais à ce que ça vous fasse causer à ce point. C’est souvent surprenant, Seenthis. Bref, d’une certaine façon, ça me fait plaisir.

      @odilon désolé, j’écris tard et je fais un autre texte en même temps (c’est le bouclage du Pré Carré 13) en pleine nuit. Je veux pas t’attribuer ceci ou cela, j’ai cliqué sur le bidulon automatique et zouiche.

      @rastapopoulos qu’elle fasse ou pas une oeuvre d’art, je m’en fous. Qu’elle fasse au moins une bande dessinée, et on en reparle. Distinguer fond et forme est d’une parfaite inutilité pour penser quoi que ce soit, en plus d’être épistémiquement faux et aberrant pour un travail plastique, aussi chargé soit-il scripturairement. Je vais pas ici réécrire ce que je fais ailleurs au long (feuilleton théorique de Pré Carré 5 à 14 « Dessiner », articles dans du9 ou essais chez Adverse poru ceux qui voudraient en savoir plus long), mais franchement, faudra un jour arrêter avec ces foutaises. Une image n’est pas un pot de confiture avec du sens dedans. pour ceux que ça intéresse, un essai là :https://www.du9.org/dossier/a-propos-de-lart-invisible-de-scott-mccloud

      @aude_v le boulot intelligent et le soin en bandes (pas de mot spécifique qui me vienne) de Guillaume n’est pas la règle, hélas, mais c’est finalement bien plus fréquent qu’on ne l’imagine.
      Que ce rapport au travail en bandes déserte la bd politique ne dit qu’une chose : trop de gens portent crédit entre une séparation fond et forme ; qu’ils reconduisent en faisant de la merde dont la fameuse forme n’a plus aucune raison d’être sinon de signifier cette séparation même. Cette séparation EST politique. Elle rêve d’efficacité, d’univocité, de monosémie. Et elle fait de l’image son point d’impensé.
      Mes propres camarades, trop souvent, on partagé cette vision stérile du monde des productions, qui touchait tout : des maisons érigés selon de belles règles éthiques et historiques laides comme des foutus chalet suisses. Des affiches que rien n’aurait distingué d’affiche skinhead si on avait pas écrit en gros dessus le propos. Des textes prépompidoliens stylistiquement quand ils étaient écrits en solo (la faute à une fixette sur René Char et ce genre de mausolées, sans doute) ou complètement vidés de toute existence quand le collectif avait limé toute aspérité et ambiguité possible (sans gommer celle-de fond : pourquoi rendre illisible un travail destiné à emporter vivement l’adhésion ?)
      tout ça est en train de changer depuis quelques années, et je m’en réjouis pas seulement artistiquement, mais également en termes de cohérence politique : on ne renverse pas le vieux monde avec les images de ce vieux monde.

      Je l’allume, Emma, parce que ce travail est un usage sans considération d’une approche singulière du monde qui en reconduit la grossièreté en tant qu’usage : on continue de mépriser les bandes à ce titre comme en tant d’autre, et son travail est une des clés de ce mépris. il est plein de ce mépris de fond. La bd, c’est bon pour faire passer ses idées, la bd, ça n’a pas d’idée propre.
      Mais je le répète, la bd, ça pense, ça produit du sens, ert ça n’est pas qu’une suite de dessins qui causent, ce sont des articulations, des mouvements de fonds, des agencements à la fois linéaires et tabulaires, des intrications scripturaires et plastiques indénouables, des solutions intellectuelles, poétiques, formelles, narratives, impossibles à produire par d’autres moyens.

      Quand à la grille d’analyse de Madmeg, pas de surprise. Son monde est sans aspérité, et ses yeux se ferment quand, pour le même genre de raisons ou conséquentes de cette approche fonctionnaliste j’allume Squarzoni, Davodeau, Vandermeulen et, chaque jour, des dizaines d’autres trous-du-cul de tous genres possibles sur papier ou en conférence. Autant dire que l’argument est au mieux comique.
      Oui, le féminisme aurait besoin d’autre chose que de Stromquist dont le seul mérite graphique est, au moins, de nous épargner l’académie mollasse et effectivement nunuche qui rend indistinct visuellement des dizaines de blog bd.

    • Un autre dessinateur qui dessine à la truelle, je trouve Yann Lindingre


      Lindingre sur francecul aussi tiens :
      https://www.franceculture.fr/personne-yan-lindingre
      http://www.fluideglacial.com/leblog/#
      Yann Lindingre était rédac chef de Fluide Glacial, ah ben oui là tout de suite ça vous enlumine un C.V
      https://www.lesrequinsmarteaux.com/auteur/lindingre
      je me souviens de Lindingre dans le talk-show des informés de France-info je sais pas ce qu’il aller foutre dans cette émission de merde.
      #dessin_cracra

    • @vanderling même combat avec ce genre de cochonneries (je précise que je ne me suis pas appuyé toute l’oeuvre de Lindingre. Rien n’exclut qu’il ait fait d’autres trucs, dans d’autres dimensions, que ce que j’ai pu voir en bandes ou en dessin de presse). Lindingre, et tout ce qui de près ou de loin fonctionne sur la pompe à gros lourds issue de la tradition Charlie qui me navre Lindingre, Bert, Riss, Charb, Luz, quelques milliers d’autres parmi lesquels je n’ai aucune espèce de raison de trier. Le dernier avatar que j’aie vu passer et très probablement le dessinateur le plus miteux est Marsault. Ce qu’ils « disent » est hors de mon propos (ce serait encore un autre problème, au cas par cas) .
      J’ai déjà, sur seenthis, écrit un truc sur la caricature, je ne sais plus où. (je vais vous retrouver ça) Quand il avait été publié dans CQFD (pour lequel ça avait été écrit au départ), ce texte m’avait valu quelques courriers de mes collaborateurs verts. Le journal dans lequel je bosse depuis plus de quinze ans n’est pas le dernier à avoir (et à) véhiculer ce genre de merdes. La nouvelle équipe tend à changer ça. Je sais pas encore si ça va dans une direction complètement féconde (la poésardie légère et le lyrisme appuyé ne font pas non plus exception au désastre ; c’est le pôle Pierrot Lunaire, pas plus aimable que l’autre. J’ai pas envie de choisir entre Bigard et le mime Marceau)

    • @vanderling si, dans le cadre dont je parle, tu ne peux pas les rassembler, c’est bien la démonstration que le cadre dont je parle est un point aveugle de l’analyse du dessin de presse et de la bande dessinée.
      Je ne sais pas ce qu’est un puriste. Je suppose que ça ne dépend que de qui le montre du doigt. En gros, ça parle de tes exigences, pas des miennes.

    • @aude_v Hm. Oui, et aussi pas oui, et aussi oui. Sa modestie ne fait qu’effleurer le problème car le dessin n’est « moche » que relativement au confort fonctionnaliste dans lequel il s’installe (ce que serait, absolument, un dessin moche est une notion folle, déshistoricisée, placé selon une hiérarchie qui m’échappe, qui n’ a pas de raison d’être retenue).

      (Mais tout le monde dessine et à vrai dire les non-dessinateurs ne sont que des gens qui ont arrêté, à 12 ans ou plus tard.) Et ça tombe plus vite sur les femmes

      je dirais : ça tombe plus vite sur les femmes comme tout le reste (comme le tout d’une société où tenir tête est un attribut masculinisé. Bref, je vais rien t’apprendre là-dessus ni à qui que ce soit ici)
      Si le dessin est abandonné, c’est à l’âge où, après t’y avoir invité copieusement dans la première enfance, il t’es dit qu’il est temps de passer à des séries de signes plus sérieux. Maintenant, on va écrire. fini de dessiner, on est grand. Rabattre le dessin comme activité dans le champ des signes n’a aucune espèce d’évidence ontologique, mais marque le début des malentendus historiques (métaphysiques, sociaux, artistiques, etc.) Et évidemment, ça signifie également que le régime de l’age adulte passe par la congédiation de certains principes de plaisir : l’implicite, c’est que le sens se gagne comme un renoncement au plaisir. Je fais court, sans doute trop, mais on peut voir ici naître une longue chaîne de malentendus qui ne sont pas pour rien dans le traitement de la bande dessinée comme activité (de signifiance) et comme discipline (comme cadre d’advention).

      même quand elles se présentent aussi modestement qu’Emma :
      Dessinatrice de trucs moches mais qui veulent dire des choses. Féministe inclusive, antiraciste, anticapitaliste.

      le problème qui se pose dans ce regard sur son propre travail est multiple, du point de vue du plaisir (pas d’ivresse ni d’abandon à dessiner) et des conséquences visiblement de cette formalité abrégée, comme de celui du sens (un dessin duquel on n’attend rien qu’il puisse produire en lui-même).

      J’ajoute que je n’ai pas lu Branco. Que si je le faisais, je serais aussi attentif à sa façon d’écrire (c’est à dire, ici, si je te suis bien, de s’écrire) que je le suis de n’importe quel livre. Je cause préférentiellement su Seenthis de Bd notamment parce que j’estime que dans ce domaine il y a un travail de réflexion à faire dans lequel je me sens plus de compétences que dans d’autres.

    • Lindingre, et tout ce qui de près ou de loin fonctionne sur la pompe à gros lourds issue de la tradition Charlie qui me navre Lindingre, Bert, Riss, Charb, Luz, quelques milliers d’autres parmi lesquels je n’ai aucune espèce de raison de trier

      dixit...@l_l_de_mars Berth avec un H que j’adore ? ah ben non y’a aussi Bert tout court :
      https://www.du9.org/chronique/journal-de-jo-manix-mars-1994

  • Parlons chiffons - Le Monolecte
    https://blog.monolecte.fr/2018/04/30/parlons-chiffons

    si je disais que j’ai été surprise en entendant parler de la énième affaire de pudibonderie scolaire, ce serait juste par ironie. Parce que ma longue expérience m’a appris que nous sommes prompts à nous indigner du burkini dans l’œil du voisin, mais assez peu des pères-la-pudeur qui continuent à sévir à tous les étages de notre brillante démocratie moderne et éclairée.
    Comment penser cette obsession maladive pour de vaseux concepts de décence ? Comment s’affranchir du vêtement comme prison sociale et outil de domination ?

  • La dessinatrice Emma : de la #charge_mentale à la liberté d’importuner

    Son nom vous a peut-être échappé, mais sa #bande_dessinée sur la « charge mentale » a dû vous marquer le printemps dernier. La dessinatrice et blogueuse française Emma est de passage à Montréal, quelques jours seulement après avoir de nouveau aiguisé ses crayons pour réagir à la lettre cosignée par une centaine de Françaises qui s’attaquaient au mouvement #MoiAussi. Entrevue.


    http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/517805/la-bedeiste-emma-et-moiaussi
    #BD #meetoo #moi_aussi #mee_too #femmes #féminisme

    • Très intéressant cette notion de cumul multitaches avec ce mot « charge mentale » qui est très fort. Le principe de burnout n’est pas loin.
      Il me semble qu’il se retrouve aussi quand une personne doit s’occuper d’un·e malade, cet·te accompagnant·e si elle n’est pas soutenue solidairement subit une forme d’épuisement dans la prise en compte de l’ensemble des contingences diverses qu’il faut gérer, en plus de sa douleur à voir se dégrader un être cher.
      D’où la nécessité de mettre en place avant des stratégies de ressources pour éviter l’épuisement, d’organiser avant, de dire avant, ça je peux le faire avec plaisir, et ça par contre non, ça va devenir réellement une charge trop lourde, donc soit je ne le fais pas, et il faut apprendre à dire non, soit effectivement je demande de l’aide.
      Cependant, franchir le pas pour demander de l’aide est difficilement accepté socialement, car culturellement celle qui se positionne en demande est jugée incapable. Même ici le « fallait demander » n’est pas entendu de la même manière suivant le genre.
      Le processus égalitaire n’étant jamais enclenché par le genre dominant, je pense qu’au contraire il est nécessaire d’apprendre à demander et d’exiger l’égalité de la répartition des tâches.

    • Sur FB, quand on est mal à l’aise avec cette BD, on dit des choses de ce genre :

      je trouve cette bd un peu trop basique dans son approche

      (homme qui écrit)

      ou on fait genre « je prends de la hauteur » :

      C’est un point de vue très intéressant mais la réalité n’est pas aussi simple.

      (homme qui écrit)
      ...

      Le sujet est bien plus complexe que ça en réalité.

      (homme qui écrit)

      Dans le fil en question, il y a tout de même une « première concernée » qui recadre, sans en avoir l’air...

      Je trouve que le point de vue d’Emma est très intéressant et ça m’a permis de relativiser : je pensais être la seule dans ce cas là ! Sans arrêt penser aux 1000 tâches domestiques, passer 2h à ranger une table car une tâche en appelle une autre et m’étonner de certaines questions qui semblent évidentes : story of my life. Cette BD je pense a le mérite d’ouvrir le débat dans le couple et de comprendre un peu le mécanisme psychique a l’œuvre. Effectivement j’ai l’impression que tout cela se met en place lors du 1er congé mater car avant les tâches (le peu qu’il y avait) étaient beaucoup plus partagées (ou peut être que comme il y en avait bcp moins cela me semblait moins fatigant je ne saurais dire)

      Et puis juste après :

      Sinon je conseille la lecture de ses planches de janvier sur le congé mat vu comme des vacances. Très clairement, comme elle je crois de moins en moins au Baby blues mais beaucoup plus à l’épuisement maternel.

      où l’on retrouve l’idée du #burn-out.

      Alors les hommes qui trouvent que c’est plus complexe que ça et que #cépapareil, je leur confirme que oui, c’est complexe, que chaque relation de couple est unique, mais que non, une BD n’a pas à rendre compte de cette complexité pour être déclarée comme valide. Et que s’ils pensent qu’ils ne sont pas représentatifs de la BD, et bien tant mieux : qu’ils fassent le nécessaire pour que leurs gamins en prennent de la graine et que les futurs hommes trouvent naturels de participer à toutes les tâches du foyer, y compris, par exemple, rester à la maison pendant 3 mois à la naissance de chaque enfant, jusqu’à ce que le congé mat’ soit terminé.

    • Mot disparu :
      Meme avec d’autres orthographes ? Le terme est pourtant revenu assez souvent, et c’est n’est pas la première apparition des BD d’ Emma.
      Edit : Mince, je n’avais pas vu que ton message avait 3 ans. Merci de l’avoir détéré Dror.