• À qui appartient la #connaissance ?
    par Hervé Le Crosnier @hlc
    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-possibles/article/050815/qui-appartient-la-connaissance

    Le terme « société de la connaissance » est devenu un signe de ralliement pour décrire les sociétés contemporaines [1]. Il désigne d’une part le basculement technique qui offre une place de plus en plus grande aux machines de « traitement de l’#information » dans le processus productif. D’autre part, il souligne la place de la connaissance dans la capacité à faire société… quand celle-ci est partagée. Source d’innovations productives et sociales, la connaissance est également l’enjeu d’un affrontement mondial concernant son mode de production, d’appropriation, son usage et les règles de son partage. Si nous entrons dans une « société de la connaissance », c’est donc au sein même des processus de gestion du savoir que résident les formes nouvelles de la #lutte_de_classes. Car loin d’être inter-classistes, comme le rêvaient les promoteurs de la « société #post-industrielle » dans les années 1970, l’organisation de la production et l’usage de la connaissance conduisent au contraire à un renforcement de nouvelles formes de #domination. Au point que l’on peut penser que cette appellation recouvre en réalité la seconde phase de la #mondialisation, celle qui instaure un nouvel ordre mondial de l’usage des #savoirs.

    • L’article nous dit :

      Si nous devons vivre une « société de la connaissance », dans laquelle les savoirs, les pratiques collaboratives, le design ouvert, les principes d’élaboration et de création collective seraient la norme, il nous faudra la construire en nous opposant aux forces de mainmise sur tout le travail intellectuel de la planète.

      Je profite donc de l’occasion pour vous faire part d’une #initiative qui me tient à cœur, mais qui ne peut être mise en place seul.

      Dans le monde de l’édition les #auteurs, dont font partie les #traducteurs, sont totalement soumis au bon vouloir des éditeurs, lesquels sont eux-mêmes dépendant des grands diffuseurs et des grands distributeurs. Résultat, les producteurs ne reçoivent pour leur travail que 10 % du prix de vente H.T. pour les auteurs et 4 % pour les traducteurs (il est vrai que ces derniers sont généralement payés sous la forme d’avances sur droits d’auteur, lesquelles sont souvent supérieures aux droits réellement dû par l’éditeur ; pour en savoir plus sur cet imbroglio je vous invite à vous rendre sur le site de l’Association des Traducteurs Littéraires de France). Bel exemple du pouvoir du capital sur la production, n’est-ce pas ?

      Face à cette situation, nombreux sont les auteurs qui se tournent vers l’autoédition et vendent leur livre… via Amazon, ce qui leur permet de recevoir 70 % des ventes mais ne résout rien en termes de domination et de lutte_des_classes.

      Mais lorsqu’il s’agit, comme moi, d’une autoédition commune à l’auteur et au traducteur, la question des droits d’auteurs se posent, notamment quand l’auteur ne peut employer le traducteur, pour des raisons économiques, et vice-versa. C’est alors que m’est apparu l’idée de former une #association de producteurs-consommateurs de #littérature_latinoamécaine (c’est mon domaine mais l’idée peut, bien sûr, être reproduite pour toutes les œuvres) dans le but de permettre aux auteurs de vivre de leur travail et aux lecteurs de lire à moindre coût. Grosso modo, l’association serait composée de deux ensembles aux pouvoirs égales : Auteurs et Lecteurs. Ceux-ci en devenant membres (j’imagine une cotisation volontaire) auraient le droit de lire et de télécharger (le projet tourne dans un premier temps autour de l’#édition_numérique) l’ensemble de œuvres de ceux-là. Les auteurs ne seraient pas rétribuer en fonction de leur vente de livre (puisqu’il n’y a pas de vente) mais recevraient : pour les auteurs originaux, 50 % des revenus de l’association répartis également entre tous, et 40 % pour les traducteurs. Ainsi, plus de relation commerciale entre auteurs et lecteurs, mais également, sous-entendu, le refus de la privatisation de la connaissance, au point de nier la création comme un acte individuel.

      Hélas, je n’arrive pas encore à mobiliser sur cette question, alors si l’idée vous paraît bonne, je vous invite à m’aider à la réaliser, et notamment si vous êtes traducteurs, car la viabilité du projet est proportionnelle au nombre de titres que nous pourrons proposer.

      Merci de votre attention, et si cette intervention n’a pas sa place sur @seenthis, n’hésitez pas à me le faire savoir.

  • Les victimes de Pinochet finiront-elles par obtenir justice ? · Global Voices en Français
    http://fr.globalvoicesonline.org/2015/08/02/188880

    La semaine dernière, 17 anciens officiers de l’armée chilienne ont été arrêtés pour deux des plus retentissants crimes commis à l’époque d’Augusto Pinochet : l’assassinat de Víctor Jara, un musicien et sympathisant communiste chilien, et l’immolation par le feu de deux activistes.

    #Chili

  • Édition scientifique numérisée, autonomie intellectuelle des chercheurs et pédagogie numérique
    par Jérôme Valluy

    J’ai beau être un utilisateur heureux de Revues.org, et n’avoir aucun exemple vraiment caractérisé de censure, je ne peux m’empêcher de trouver dérangeant et très digne d’attention ses anticipations quelques peu catastrophistes et son invitation à développer des éditions décentralisées.
    http://www.iri.centrepompidou.fr/wp-content/uploads/2014/06/enmi-preparatoires-2014.vfinale2.pdf

    Dans le domaine des arts, lettres et sciences humaines, le développement de l’édition scientifique numérique en libre accès accélère l’effondrement du marché des livres et revues scientifiques sur papier et probablement leur disparition à brève échéance. Or ce marché a permis, depuis plus d’un siècle, d’assurer un relatif pluralisme intellectuel par la multiplication de petites maisons d’édition, offrant des débouchés à des pensées diverses, mêmes minoritaires, émergentes, décalées, novatrices, qui sont essentielles aux progrès de la connaissance. A l’ère numérique, ce pluralisme n’est assuré ni par la concentration oligopolistique du marché scientifique mondial payant (les bouquets d’abonnements à prix exorbitants) ni par le mouvement, en réaction, de l’accès ouvert aux publications sur plateformes institutionnelles financées sur fonds publics, constitutives d’oligopoles non marchands, étatiques voire technocratiques, plaçant la recherche sous contrôles, notamment politique, d’acteurs publiques dominants. Ces deux formes d’oligopoles, marchand et étatique, réduisent l’autonomie intellectuelle des chercheurs et, par là même, celle des pédagogues qui transmettent les savoirs issus de la recherche, dans le supérieur et dans le secondaire. Plus récemment, la propulsion politique de cours numériques en libre accès (les MOOC) accentue cette perte d’autonomie des chercheurs et enseignants en subordonnant la pédagogie à des finalités exogènes qui sont principalement celle du marketing académique, pour des universités en concurrence, et celles de la réduction des budgets, pour des universités sous-financées.

    Dans ce contexte, l’édition scientifique et pédagogique doit être entièrement repensée en articulant la connaissance des nouveaux dispositifs technologiques caractéristiques de l’ère numérique, la création nécessaire d’un nouveau modèle économique de l’édition scientifique et la philosophie libérale, issue des Lumières, de défense des libertés intellectuelles, des chercheurs et pédagogues. Au vu de l’expérience historique du marché éditorial papier (multiplication de petites maisons d’édition dans les démocraties libérales) et des transformations numériques récentes de ce marché (oligopoles marchands et oligopoles étatiques), on ne peut qu’être tenté par le fameux « small is beautiful » et appeler à la création de multiples et nouvelles maisons d’éditions, chacune issue d’un projet non pas technologique mais intellectuel, et réellement adapté au monde numérique. Cette structure éditoriale devra être, à la fois entièrement novatrice du point de vue de la conception même du livre et de la revue à l’ère numérique (écritures numériques enrichies, publication multi-formats, en accès partiellement ou totalement ouvert, nouveaux métiers et nouvelles collaborations auteurs/éditeurs) et entièrement nouvelles aussi du point de vue du modèle économique permettant de financer ces maisons d’édition de façon à préserver durablement leur indépendance et leur diversité (financements hybrides associant crowdfunding, financements académiques, accords de distribution et ventes de prestations secondaires). De telles maisons d’édition offriront au public des productions à la fois écrites et audio-visuelles de qualité infiniment supérieure tant aux premiers cours en ligne ouverts (MOOC) qu’aux espaces pédagogiques interactifs (EPI) et assureront par leur nombre et leur diversité un pluralisme intellectuel dans l’édition scientifique que ne pourront jamais offrir des plateformes institutionnelles sous contrôle des pouvoirs publics.

    #édition_numérique #oligopole #libertés_académiques

  • Les députés écologistes veulent surtaxer les ebooks avec verrou numérique
    http://www.nextinpact.com/news/88308-les-deputes-ecologistes-veulent-surtaxer-ebooks-avec-verrou-numeri

    Plus de sept mois après avoir réussi une percée remarquée sur la question des ebooks, les députés écologistes remontent au front. Les parlementaires viennent en effet de redéposer leur amendement visant à réserver la TVA à un taux réduit de 5,5 % aux seuls ebooks sans verrou numérique et/ou de format ouvert.

    Je ne sais pas si c’est une bonne idée en termes économiques (même si tout les coups portés aux DRM sont toujours les bienvenus !), mais une chose est sûre, distinguer les livres des licences de lecture me semble essentiel.

    #Assemblée_nationale_(France) #DRM #Droit_numérique #EBook #Europe_Écologie_Les_Verts #Livre_numérique #Politique #Verrou_(informatique) #Édition_numérique

    • Rejet de l’amendement surtaxant les ebooks avec verrou numérique
      http://www.nextinpact.com/news/88388-rejet-l-amendement-surtaxant-ebooks-avec-verrou-numerique.htm

      Sauf que la rapporteure générale a rapidement balayé les arguments de l’élue écologiste. L’intéressée a effectivement déclaré que la question de l’interopérabilité des livres numérique lui semblait « devoir être traitée d’abord en liaison avec le ministère de la Culture car, même si elle a une conséquence fiscale, elle ne relève pas du seul champ fiscal ». En d’autres termes, sans s’avancer sur le fond de la question, Valérie Rabault a préféré donner un avis défavorable au motif que le véhicule législatif pour cette modulation de TVA ne lui paraissait tout simplement pas être le bon.

  • Pourquoi la longue traîne ne marche pas ?
    http://lafeuille.blog.lemonde.fr/2014/06/24/pourquoi-la-longue-traine-ne-marche-pas

    Si la longue traine ne s’est pas réalisée, ce n’est pas tant que la théorie n’est pas valide, que les conditions économiques pour sa réalisation ne sont pas là. Les monopoles de fait de quelques gros acteurs, les moteurs de recommandation qui fonctionnent tous peu ou prou sur les mêmes critères, l’absence de travail éditorial de mise en avant ou de sélection sur la plupart des plateformes de ventes de livres... sont les facteurs premiers de cette fuite en avant. La bestsellerisation du monde est d’abord le fait des monopoles du numérique, des effets de concentration rendus plus importants.

    Hubert Guillaud un peu défaitiste... Ce serait intéressant d’avoir aussi les chiffres du « vieux » marché numérique qu’est la musique.

    #Best-seller #Longue_traîne #Monopole #Édition_numérique

  • Leyla Dakhli s’insurge contre la publication par CNRS Editions d’un livre signé du reporter de guerre Renaud Girard consacré, entre autres, à la Syrie : Le Monde en marche (2014)
    Science sans conscience, etc. - Libération
    http://www.liberation.fr/chroniques/2014/02/21/science-sans-conscience-etc_982086
    #paywall (mais plus pour longtemps. Après il n’y aura plus de mur, et surtout plus rien derrière #Libération ou #feu_Libération)

    Nous sommes confrontés aujourd’hui à une défiance nouvelle, qui a pour effet de faire du discours sur ce pays une simple confrontation d’opinions. Je veux ici identifier quelques-uns des dispositifs qui sèment le doute.

    L’absence de frontière claire entre le travail des journalistes, la parole des chroniqueurs intellectuels et celle des chercheurs est certainement en cause pour une part. Mais cette indistinction n’est pas seulement entretenue par les pages des journaux qui accueillent un peu de tout, et c’est normal. Le sommet me semble atteint lorsqu’une maison d’édition universitaire (ici, CNRS Editions) labellise l’ouvrage qui, d’après la quatrième de couverture, « bien mieux qu’un journal télévisé, nous offre le film des secousses telluriques qui ont rythmé la vie internationale ». L’auteur de cet ouvrage, Renaud Girard, devenu expert du Moyen-Orient contemporain - et de la Syrie en particulier - par la grâce du label CNRS, est invité à commenter l’actualité, non comme journaliste, mais comme scientifique. C’est là que le bât blesse. Il déroule alors une vision exclusivement confessionnaliste de la région ; défend, au nom de la protection des chrétiens, le régime de Bachar al-Assad ; critique la vision des analystes incapables de prévoir la solidité du régime baasiste ; parle d’une « guerre de religions » globale que nul n’est censé ignorer ; déroule donc ce que l’on appelle communément une « grille de lecture », cohérente, carrée, facile à comprendre… bref, un vrai soulagement qui fait oublier à tous que cela signifie qu’il faut, in fine, défendre Bachar al-Assad (ou, en Egypte, l’armée).

    Ce que le reporter de guerre Renaud Girard écrit ne doit pas être censuré, mais on peut s’interroger, voire s’insurger de sa publication au CNRS. Celle-ci n’a été possible que parce que ces éditions ont renoncé, au nom des impératifs de rentabilité, de rapidité, de réactivité, aux processus de sélection, de vérification collégiale qui caractérise les éditions universitaires. Malgré ce changement majeur, être publié au CNRS continue, pour la plupart des gens, à signifier quelque chose. Cela permet à l’auteur dudit « journal télévisé » d’être qualifié d’expert par des journalistes eux aussi dépassés par la rapidité, le temps qu’il faudrait pour tout vérifier.

    Cette confusion des critères de distinction sociale et académique, mais aussi des moyens de vérification, des espaces de contradiction, porte gravement atteinte à la vérité, ou à ce qui tente de s’en approcher. Elle porte aussi atteinte à la notion d’engagement, qui s’énonce clairement et n’a pas besoin, pour s’affirmer, de porter atteinte à la vérité ou de tordre la réalité. Tout comme les sociologues, historiens, philosophes du genre peuvent s’engager pour l’égalité sans mettre en danger leur science, nous autres spécialistes du monde arabe contemporain pouvons considérer qu’il est de notre devoir d’aider les Syriens sans être soupçonnés en permanence d’être de « parti pris ». Car notre engagement ne nous fait pas renoncer à notre science, ses contradictions, ses difficultés et son aspiration à la vérité.

    Je n’ai pas lu l’ouvrage, mais on peut en effet s’interroger : pourquoi les Editions du CNRS ont elles besoin de publier un livre de Renaud Girard ? Inversement, que recherche Renaud Girard en publiant cet ouvrage chez cet éditeur (objectivement moins bien distribué) : n’a t il pas trouvé un éditeur plus grand public ?
    Autrement dit, c’est quoi un éditeur « académique » ? quels critères de sélection doit-il privilégier ?

    Par ailleurs, signalons que plusieurs livres de CNRS Editions, notamment sur le Proche-Orient, la Méditerranée ou le MOnde musulman, ont récemment été publiés en accès libre (mais pas tout du tout... dommage)
    Par exemple, l’excellent Briser la mosaïque de Géraldine Chatelard : http://books.openedition.org/editionscnrs/3634 ou encore Mohamed Kamel Dorai Les réfugiés palestiniens au Liban. Une géographie de l’exil http://books.openedition.org/editionscnrs/2418
    #Syrie #édition_SHS #édition_numérique

    • D’accord pour un questionnement sur la question de l’éditeur académique, et la caution « scientifique » d’opinions politiques.

      Mais en même temps, je ne peux m’empêcher de penser : ENFIN !

      Pourquoi donc a-t-il fallu attendre un bouquin de Renaud Girard pour que la communauté scientifique concernée pose enfin la question de l’enrobage et de la caution « scientifique » d’engagements politiques particulièrement discutables ?

      Surtout si c’est pour en revenir aux très habituelles (et fort peu scientifiques) accusations de haute-trahison du style : « bref, un vrai soulagement qui fait oublier à tous que cela signifie qu’il faut, in fine, défendre Bachar al-Assad (ou, en Egypte, l’armée). »

    • Excellente initiative que cet OpenEdition Books, mais je suis toujours abasourdi de voir (ici comme pour la plupart des bases de données en accès distant) la « différence de traitement » selon que je m’y connecte avec mes identifiants de gueux d’IEP de province (souvent quelques extraits d’ouvrages accessibles en ligne), ou avec des identifiants gracieusement prêtés par une camarade de Sciences Po Paris (et là, la caverne d’Ali Baba : la totalité des ouvrages, entièrement téléchargeables, en format PDF ou liseuse...).

    • @niss : certes. Mais le programme est tout nouveau et il faut signaler aux bibliothécaires les ouvrages à acheter : ce n’est pas une logique d’abonnement comme les revues. Et, oui, ScPo Paris a évidemment plus de ressources financières mais aussi une politique de documentation numérique très avancée.
      @nidal : pour moi la difficulté est de tenir, dans les médias, un discours audible (c’est à dire que les journalistes vont reproduire) tout en reconnaissant que l’essentiel des informations provient de contacts téléphoniques ou du recoupement de diverses vidéos - mis en résonance avec les grilles de lecture et les connaissances préalables du chercheur. Or, cette prudence méthodologique, elle, ne passe pas dans les médias. Du coup, les moins scrupuleux, qui rendent les avis les plus tranchés, sur la base des grilles de lecture les plus carrées, sont les plus audibles (et ce ne sont pas forcément les plus experts).
      Ensuite, les chercheurs sont pris dans une « dépendance au sentier » qui fait qu’ils centrent leurs discours sur des objets qu’ils connaissent, cad sur lesquels ils peuvent utiliser les mêmes sources / informateurs. Ainsi, un Balanche a des antennes en milieu alaouite et classe moyenne et aisée damascène, un Pierret en milieu Frères musulmans et plus largement milieux religieux sunnites. Il est clair que ces sources d’information différenciées ne peuvent les conduire ensuite à tenir un discours convergent.

  • Sur le problème des oligopoles publics et du pouvoir de « modération » dans l’édition scientifique en accès (plus ou moins) libre
    https://groupes.renater.fr/sympa/arc/accesouvert/2013-05/msg00043.html
    Extrait d’un message de Jérôme Valluy à Marin Dacos sur la liste Accès Ouvert (et posté par ailleurs sur plusieurs autres listes)
    Ce texte polémique faisait suite à un débat sur la modération de cette liste consacrée à l’Open Access et constituée dans la foulée de l’appel I love Open Access. Il fut envoyé en réaction à la modération de la liste et notamment à ce qui avait été considéré comme un acte de censure (un message barré par le modérateur). Au delà de ce point précis, la position défendue par J. Valluy pose un débat important sur la manière de définir l’Open Access.
    Je croyais l’avoir déjà archivé sur Seenthis, mais je constate que ce n’est pas le cas.

    Deuxième remarque sur la dominance : en vous associant au laboratoire du CNRS, le CCSD (http://www.ccsd.cnrs.fr) qui a développé le système HAL (http://hal.archives-ouvertes.fr) par un partenariat dans l’Equipex DILOH (http://www.openedition.org/10221?lang=fr) pour obtenir la somme astronomique de 7 millions d’Euros sur huit ans (2012-2020) vous avez renforcé encore la position dominante précédemment acquise par OpenEdition en participant à la constitution d’un consortium, certes international dans sa composition, mais qui est sur la France dans une position oligopolistique sur l’édition en libre accès, avec un partage implicite des rôles : HAL pour les sciences de la matières et OpenEdition pour les sciences humaines. J’observe que dans les deux systèmes, la (re)publication en archive ouverte des travaux scientifiques est soumise à un pouvoir de "modération" (exercé par des non-scientifiques) : dans OpenEdition pour l’entrée initiale, dans HAL pour chaque publication. Nous observons tous aussi que les serveurs HAL viennent de faire l’objet d’une convention partenariale d’exclusivité de la part de 27 établissements scientifiques dont les directions se sont engagées, sans avoir consultés les chercheurs, à utiliser HAL comme « plate-forme de dépôt de la production scientifique, commune et interopérable avec les autres dépôts d’archives ouvertes satisfaisant aux critères de la communication scientifique directe internationale ». Par ailleurs, le CNRS, dont dépend tant le Ccsd/HAL que Cléo/OpenEdition a déjà démontré qu’il ne respectait par les droits d’auteur dans l’expérience REFDOC de commercialisation d’articles scientifiques à l’insu des auteurs et des éditeurs. Pourquoi en irait-il autrement à l’avenir sur ce sujet ou sur d’autres ?

    3) Troisième remarque sur le libre accès : dans l’appel "J’aime l’accès ouvert", nous justifions le choix politique de (re)publication en accès ouvert "des résultats de la recherche scientifique financée sur fonds publics". Mais il est évident que les arguments valent pour la totalité des résultats et des laboratoires... y compris le votre, CLEO & (maintenant) DILOH, dont la production informatique & multimédias de création des plateformes éditoriales comme celles d’OpenEdition ont été intégralement financés sur fonds publics : si votre démarche dans le lancement de cet appel est motivée uniquement par les finalités altruistes qui y sont affichées, vous n’avez plus d’autres choix, aujourd’hui, que de mettre en libre accès les technologies numériques d’édition que vous avez créées... c’est à dire de rendre public et accessible librement par tous (établissements, laboratoires, revues, Ufr, communautés scientifiques thématiques, équipes pluriannuelles de recherche...) non pas seulement LODEL (http://www.lodel.org) issu de Revues.org mais la totalité des dispositifs que vous avez créés grâce à "nos" financements publics, y compris Calenda, Hypothèses et OE-Books... Dès vous le ferez, et que ces logiciels passeront en accès complètement libre tant pour l’utilisation que pour le développement (comme SPIP par exemple : http://www.spip.net/fr_rubrique91.html) de très nombreux collectifs de chercheurs s’en empareront et vous concurrenceront librement dans l’activité éditoriale, et vous perdrez alors une large part des motifs du financement public dont vous bénéficiez aujourd’hui. C’est certainement une problème pour vous, mais vous devez comprendre qu’il n’est pas concevable que notre appel au libre accès puisse créer une contrainte sur tous les laboratoires en France... sauf sur le votre.

    4) Quatrième remarque sur le sens du mot "libre" dans l’expression "libre accès" : il n’y a pas d’accès réellement libre aux savoirs - tant pour les citoyens que pour les chercheurs - si la production et la diffusion des recherches sont soumis à des formes de "modération" qui réduisent d’une façon ou d’une autre les libertés intellectuelles des chercheurs (liberté d’agenda scientifique pour le choix des sujets, liberté paradigmatique et méthodologique pour le choix du mode de traitement des sujets, liberté de publication pour le choix du mode de diffusion des résultats, etc.) par des contrôles et emprises sur le travail scientifique ou par subordination à des finalités étrangères à la science. A l’ère du numérique cela signifie que le "libre accès" doit donc, notamment, se fonder sur la liberté individuelle des chercheurs quant au choix des formats, serveurs et supports de publication en archives ouvertes... ce qui devrait conduire le gouvernement français et les autres gouvernement à interdire, par la voie de réformes législatives, toute forme de monopoles, oligopoles ou position dominante y compris dans les services publics d’archivage ouvert. C’est la conséquence logique de ce qui est écrit dans notre appel : "l’accès ouvert change le rapport de forces dans un monde dominé par des groupes détenant des portefeuilles de milliers de revues majoritairement de langue anglaise : il ouvre la porte à ce qu’on peut appeler une véritable bibliodiversité en favorisant l’émergence d’une pluralité de points de vue, de modalités d’édition, de paradigmes scientifiques, de langues."

    #open_access
    #édition_numérique

  • Online Arabic encyclopaedia seeks to publish university research | The Jordan Times
    http://jordantimes.com/online-arabic-encyclopaedia-seeks-to-publish-university-research

    The Talal Abu-Ghazaleh Organisation has started approaching major universities in Jordan and across the Arab world to publish their scientific research on TAGIPEDIA, an online encyclopaedia launched in the Kingdom.

    #édition_numérique

  • Le livre fabrique des corps - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
    http://www.nonfiction.fr/article-6408-le_livre_fabrique_des_corps.htm
    Passage intéressant sur le rôle de l’éditeur

    L’ouvrage ne nous épargne pas quelques passages nostalgiques. La célébration de l’éditeur s’y accomplit sous un mode que beaucoup, autour de nous, aujourd’hui, n’ont pas connu : l’éditeur artiste qui ne se contente pas de publier des livres mais les pense, les conçoit, les organise, dit le texte ! François Fièvre, à la lumière des écrits du critique Clément-Janin nous gratifie même d’une comparaison entre l’éditeur et l’architecte. Toute la comparaison ne valant, d’ailleurs, que si l’on pense l’architecture aussi dans des termes périmés (le grand geste de l’architecte, qui à l’heure des cabinets d’architecture et d’une extrême division du travail n’a plus guère de signification). Il nous semble qu’il est toujours plus intéressant de tabler sur la réalité des divisions du travail et de chercher à observer vers quoi on pourrait les faire tendre que de céder à des nostalgies déséquilibrées.

    #livre
    #édition_numérique

  • Les cerveaux piratés du livre numérique | Claire Berthelemy
    http://owni.fr/2012/11/09/les-cerveaux-pirates-du-livre-numerique

    Aux assises du livre numérique, il était question de livres indisponibles, de prêts de livres numériques en bibliothèque, mais aussi de #piratage et moyens de protection. Avec une grosse impression d’obsession latente et d’impression de déjà-vu. #Récit.

    #Libertés_Numériques #Pouvoirs #assises_du_livre_numérique #édition #édition_numérique #hadopi #SNE

  • [#Ebook] Hackers, bâtisseurs depuis 1959 | Sabine Blanc et Ophelia Noor
    http://owni.fr/2012/11/08/ebook-hackers-batisseurs-depuis-1959

    OWNI Editions publie aujourd’hui Hackers, bâtisseurs depuis 1959. Une rétrospective accessible qui revient sur plus d’un demi-siècle de l’histoire du hacking en soulignant la richesse de son apport technique, indissociable d’une éthique. Un ouvrage préfacé par Mitch Altman, co-fondateur du hackerspace de San Franciso Noisebridge.

    #Activisme #Pouvoirs #bâtisseurs_depuis_1959 #ebook #édition_numérique #hackers #photojournalisme

  • Livraison de trouille chez les éditeurs numériques | Claire Berthelemy
    http://owni.fr/2012/10/15/livraison-de-trouille-chez-les-editeurs-numeriques

    Le marché du livre numérique n’en finit pas de promettre mille merveilles. Les éditeurs (petits, moyens ou gros) observent les distributeurs (géants) et songent à leur avenir commun avec frilosité, ambition et réticence enthousiaste.

    #Cultures_numériques #Edition #Récit #albin_michel #DRM #ebook #édition #édition_numérique #héloïse_d'ormesson #livre_numérique #livres

  • Les commentaires en or du #Google ebookstore | Claire Berthelemy
    http://owni.fr/2012/10/02/les-commentaires-en-or-du-google-ebookstore

    La librairie en ligne de Google a débarqué aux côtés d’#Amazon et d’Apple. Et reprend discrètement les commentaires des lecteurs d’autres sites marchands. Une pratique normale ou une anecdote qui cache un petit abus de position dominante ? #Enquête.

    #Pouvoirs #édition_numérique #fnac #fnac.com #google_play #librairie_en_ligne

  • Le bouquin livré à son destin | Claire Berthelemy
    http://owni.fr/2012/09/21/le-bouquin-livre-a-son-destin-edition-numerique

    Le marché de l’édition numérique balbutie en France mais certains semblent se placer petit à petit sur l’échiquier. Hier, #Google, Albin Michel et autres experts du sujet se réunissaient pour en discuter. Récit.

    #Analyse #Cultures_numériques #Edition #albin_michel #édition #édition_numérique #Labo_de_l'édition #livre_numérique

  • Ebooks : livres augmentés ou livres diminués ? | Lionel Maurel (Calimaq)
    http://owni.fr/2012/09/13/ebooks-livres-augmentes-ou-livres-diminues

    L’appel des 451, exprimant les intérêts corporatistes à courte vue des acteurs de la « chaîne du livre », oublie les enjeux fondamentaux liés au livre numérique, au centre desquels les droits des lecteurs. Notre chroniqueur Calimaq se charge de nous les rappeler.

    #Chronique #Cultures_numériques #Edition #Amazon #appel_des_451 #Apple #droit_d'auteur #ebook #édition #édition_numérique #groupe_des_451

  • La Justice met #Apple à la page | Claire Berthelemy
    http://owni.fr/2012/08/31/la-justice-met-apple-a-la-page

    Un accord qui vient d’être signé aux États-Unis sur le marché du livre numérique confirme les soupçons d’entente qui visaient Apple et de grands éditeurs. Pour la plus grande joie d’#Amazon. Retour sur une affaire qui secoue le milieu de l’édition et qui connaît d’importants prolongement en Europe.

    #Analyse #Entreprises #Pouvoirs #édition #édition_numérique #hachette

  • Athlètes féminines à grosse #bite | Guillaume Ledit
    http://owni.fr/2012/04/23/grosses-bites

    « Célébrités à grosse bite » ou encore « Bateaux à moteur et athlètes féminines à gros seins »... Ce sont les titres vedettes d’un marché lancé par des sous-éditeurs, spécialisés dans le copié collé des contenus gratuits de Wikipedia pour les transformer en #livres payants, vendus en nombre sur #Amazon, grâce à des titres mi-provoc mi-ridicule. Nous avons retrouvé les acteurs de cette comédie, à la limite de l’arnaque.

    #Cultures_numériques #Récit #Vive_Internet ! #édition_numérique #Wikimedia #wikipedia

  • La milice privée d’Hachette Livre | Fabien Soyez
    http://owni.fr/2012/01/05/milice-privee-hachette-livre-telechargement

    Le groupe d’édition Hachette Livre se paye une petite milice privée chargée de traquer les téléchargements illégaux de leurs catalogues sur Internet. #Enquête sur les nouveaux barbouzes du numérique au service des industries culturelles.

    #Cultures_numériques #Edition #Attributor #ebook #édition #édition_numérique #hachette #livre #livre_numérique

  • #Amazon derrière la plainte d’#Apple | Claire Berthelemy
    http://owni.fr/2011/12/08/amazon-derriere-la-plainte-dapple

    La Commission européenne enquête sur une potentielle entente illégale entre Apple et cinq importants éditeurs. Amazon était jusque-là soupçonné d’être à l’origine de l’enquête. OWNI en a obtenu confirmation.

    #Cultures_numériques #Edition #commission_européenne #ebook #éditeurs #édition #édition_numérique #livre_numérique

  • #Entretien avec #Umberto_Eco | Rue89Lyon
    http://www.rue89lyon.fr/2011/11/27/entretien-umberto-eco-forum-liberation

    Je pense que les livres ne sont pas seulement importants pour leur contenu mais aussi pour toute la mémoire qu’ils portent en eux. Je suis un grand collectionneur de livres et, pour moi, un livre est plein d’informations : les tâches de la propriété, le type d’imprimerie, le papier…Ces éléments sont une forme d’attachement charnel aux livres qui ne pourra jamais être substitué ! Par contre, qu’un jeune enfant emporte le contenu de trois dictionnaires dans son Ipad plutôt que dans son sac à dos (au risque de devenir Quasimodo) pour aller à l’école, je trouve cela très bien. C’est plus commode et mieux pour sa santé.

    Pour le moment cela reste un problème financier entre Google et les éditeurs. En tant qu’auteur, je suis content que l’on pirate mon livre et qu’on le lise partout.

    Vous avez pour projet de réécrire Le Nom de la Rose ? Pourquoi ?

    Cela, c’est une bêtise qui a été publiée en France. Vous savez pendant l’été, les journaux ont besoin de publier tout et n’importe, sans quoi ils se réduisent à deux pages.

    #édition_numérique

  • L’avenir de la librairie indépendante sur le net va-t-elle se réduire à un périmètre régional - Agence Bibliosurf.com
    http://www.bibliobernt.net/L-avenir-de-la-librairie

    La librairie Bibliosurf était jusqu’à ce jour une exception sur le net. Non pour le volume de commandes générées mais par le niveau de son référencement sur Google lequel assurait un trafic quotidien de 4 à 6000 visiteurs.

    Aujourd’hui, les nouveautés Bibliosurf sont bien référencées sur Google mais disparaissent à une vitesse grand V des premières pages des résultats.
    [...]
    A l’heure de la mondialisation, des sociétés qui défiscalisent et ne paient même pas la TVA pour des produits dématérialisés vendus en France, il n’est plus possible à un artisan d’exister sur internet.
    Fait plus grave, Internet n’est plus un réseau de réseaux. Quelques multinationales dénommées Google, Facebook, Amazon ont mis la main dessus et verrouillent à présent toutes possibilités de développement à des sociétés qui se placent sur le même terrain qu’eux. Devenu parano, je vois le déréférencement massif des notices des librairies en ligne SAUF CELLE DE LA FNAC comme un billard à trois bandes de Google contre Amazon.

    Non seulement les libraires ont tardé, comme les éditeurs, à prendre le train de l’édition électronique et de l’internet. Mais ceux qui l’ont pris se retrouvent marginalisés par les multinationales. En réaction au dernier paragraphe : il faut évidemment souhaiter, au nom de la justice fiscale, que cesse le dumping fiscal intraeuropéen. Mais cela sera t il suffisant et où faut-il taxer les mono(/oligo)poles pour permettre la survie d’un écosystème riche du livre ?
    #librairie
    #internet
    #édition_numérique

  • #Amazon imprime ses droits | Claire Berthelemy
    http://owni.fr/2011/10/03/amazon-imprime-ses-droits

    En multipliant ces derniers jours des accords de partenariat avec les grandes maisons d’édition, Amazon modifie durablement le marché du #livre français. Et pose ses conditions à un secteur qui n’a pas été en mesure de proposer un modèle alternatif.

    #Cultures_numériques #Edition #édition #édition_numérique #Flammarion #gallimard #hachette #livre_numérique

  • #Amazon s’assied au Flore | Claire Berthelemy
    http://owni.fr/2011/10/03/amazon-gallimard-hachette-flammarion

    Après avoir maudit Amazon, le petit monde parisien de l’édition l’invite à sa table, en catimini, au nom des livres numériques. Hachette, Albin Michel et Gallimard ont signé ou négocient avec le géant américain. Seul #Flammarion a officialisé.

    #Cultures_numériques #Edition #Enquête #albin_michel #édition_numérique #gallimard #hachette #J.C._Lattès #kindle #laurent_laffont #libraires #livre_numérique

  • Nouvelle bataille dans la guerre entre #Apple et #Amazon | Claire Berthelemy
    http://owni.fr/2011/08/24/nouvelle-bataille-dans-la-guerre-entre-apple-et-amazon-ebook-ipad

    Apple et Amazon se livrent une guerre numérique. Quand le premier a décidé de s’entendre avec les plus gros éditeurs US sur le prix du livre numérique, personne n’a rien dit. Jusqu’à cette class action californienne.

    #Entreprises #Pouvoirs #ebook #édition #édition_numérique #ipad #kindle #livre_numérique