• ENTRETIEN : « Décerner un label souverainiste au FN relève de la bévue stratégique » avec Gaël Brustier - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées
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    Gramsci posait la question du pouvoir, de sa légitimité. Toute réflexion politique cohérente et conséquente devrait avoir cette question en son cœur. Avec des nuances, les nouvelles gauches radicales s’intéressent à cette question du pouvoir. On a assisté avec l’élection de Tsipras à la confrontation des gauches – social-démocrate et radicale – Au centre de cet affrontement, l’enjeu était bien la question du pouvoir et de sa légitimation. On arrive progressivement et enfin au cœur du débat à avoir et du combat à mener. Fritz Scharpf avait réfléchit à la façon dont se légitimait l’UE et dont on « gouvernait l’Europe », notamment en s’intéressant à la forme de légitimation par les outputs. Avec la crise, l’UE est face à sa vérité : pas de légitimation démocratique ascendante, faiblesse de ses outputs, si l’on intègre des outils gramsciens, faiblesse de sa société civile et développement de son appareil coercitif. Ce n’est pas d’un débat souverainiste/fédéraliste, pro ou anti européens dont nous avons besoin. La ligne de clivage dont la gauche a besoin se situe entre ceux qui considèrent que la démocratie doit être au cœur d’un projet alternatif qui, sans promettre le Grand Soir, ne renoncerait pas à mettre la politique au service des citoyens et ceux qui se dopent à la TINA et considèrent que celle-ci doit bénéficier du renforcement de l’appareil coercitif de l’UE et des Etats qui la composent.

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